Note 1 : Yumi4, c'est promis c'est presque fini, j'arrêterais bientôt de te faire souffrir avec mes affreux chapitres trop courts (j'aime bien torturer les personnages ET le lecteur, gniark, gniark, gniark) !

Note 2 : merci à toutes pour vos reviews, continuez à nourrir le Monstre – heu, je veux dire l'auteuse !

ooOoo

Jack

« Colonel ! Et où croyez vous aller comme ça. » Janet se tenait devant son lit, les mains sur les hanches, l'air furieux.

« Désolé Doc'. Mais j'ai vraiment plus urgent à faire que de rester au lit à faire la grass' mat'. » Il s'habilla rapidement, mais au moment de mettre ses boots, sa vision se brouilla et il retomba violemment sur le lit.

Janet se précipita. Elle prit son pouls et soupira, puis se planta devant lui avec un air sur le visage qui disait clairement « qu'est-ce que je vous avez dit, hein, vous en devriez pas sortir de votre lit. »

Jack s'allongea sur le lit la main sur le visage. Nondedieudenondedieudemerde ! Il détestait son corps de presque 50 ans ! Incapable de résister à un malheureux petit sédatif. Ces anciens coéquipiers des blacks ops, en seraient certainement morts de rire !

« Colonel. Votre organisme se remet d'une overdose. Vous ne pouvez pas espérer qu'il coopère aussi rapidement après … Hey ! »

Il s'était relevé, plus doucement cette fois. Il regarda Janet.

« Janet. Overdose ou pas. Ce « corps » vous allez devoir me le remettre d'aplomb, parce qu'il n'y a aucune chance pour que je reste inactif alors que Daniel est porté disparu. »

Janet l'observa un moment, puis poussa un soupir. Elle disparu un moment dans son bureau et revint quelques minutes plus tard, une seringue à la main. Elle lui injecta le produit.

« Ceci devrait vous permettre de vous sentir un peu mieux, mais au premier signe de tête qui tourne, je veux que vous reveniez ici immédiatement, c'est compris ! »

Hum. Quand le docteur Frasier est dans cet état, mieux vaut obéir gentiment.

« Oui, doc', c'est promis. »

Elle lui sourit.

« Je vais prévenir Sam. Restez là en attendant. »

Il se contenta d'hocher la tête cette fois.

ooOoo

Général George Hammond

Carter et lui arrivèrent ensemble au débriefing organisé par le Général Hammond.

« Colonel, comment allez vous ? »

« Oh, ça boume, ça boume (11). Génial, non vraiment, je tiens la super forme, merci Général. » Il s'assit aux côtés de Teal'c. « Bien, qu'est-ce que vous avez pour nous ? »

Le Général soupira. Il savait que cette affaire était particulièrement dure pour les membres de SG1. Ils étaient une équipe soudée et fonctionnaient pratiquement comme une famille. Ils venaient juste de retrouver l'un des leurs, pour le perdre brutalement à nouveau.

Et il y avait pire. Ce n'était pas à un Goaoul'd qu'il devait leur angoisse, non, c'était à des terriens. A l'un des leurs. Daniel aurait du être à l'abri ici sur Terre. Il l'avait ramené de Vis Urban avec cette promesse que tout irait bien. Georges lui-même lui avait fait cette promesse lorsqu'il s'était entretenu avec le jeune homme, peu de temps après son retour.

Et ils avaient été incapables de la tenir.

Ses doigts se resserrèrent sur son stylo. Il fallait qu'il se calme. S'il était dans cet état, il imaginait dans quel état d'esprit devait se trouver le Colonel O'Neill.

Ces deux là avaient toujours été proches, comme deux frères. Différents, s'opposant sur tout, mais se respectant profondément.

Il prit la parole.

« L'équipe qui a examiné votre maison n'a pas trouvé grand-chose. Ces gens, quels qu'ils soient, sont de vrais professionnels. Ils ont neutralisé le système d'alarme, sont entrés et ressortis sans rien laisser derrière eux pour les identifier. »

Le visage du Colonel s'effondra.

« Ce n'est pas tout à fait vrai, Général. »

Tous les visages se tournèrent vers Carter.

« J'ai passé quelque temps sur place avec l'équipe Forensics. Et j'ai fini par trouver quelque chose. » Elle rayonnait. Ce devait être une bonne nouvelle.

Hammond la pressa de continuer d'un signe de main.

Elle remit un dossier à chacune des personnes présentes.

« Nous avons passé un long moment dans la chambre de Daniel, pour essayer de déterminer ce qui lui était arrivé. Nous avons d'abord pensé qu'il avait été surpris dans son sommeil, mais nous avons fini par découvrir qu'il avait pu se lever avant d'être maîtrisé, certainement de la même manière que le Colonel. »

« Et comment en êtes vous arrivés à cette conclusion. » Hammond examinait les pièces du dossier que leur avait donné le Major, mais il n'avait pas vraiment la patience d'en prendre connaissance.

Carter souriait.

« Ses lunettes. »

« Quoi ? »

C'était au tour d'O'Neill de s'impatienter.

«Nous avons trouvé ses lunettes par terre près du lit, ce qui tendrait à démontrer que Daniel a eu le temps de les chausser avant d'être neutralisé. Et nous avons trouvé ceci sur l'un des verres. »

Sur l'écran se trouvait, magnifier plusieurs fois, une empreinte de doigt. Une empreinte partielle, mais tout à fait identifiable.

O'Neill ne put s'empêcher de s'exclamer.

« Quoi, vous voulez dire que ces crétins ont été assez stupides pour laisser leur empreinte derrière eux ? »

« Oui, Monsieur, je sais que c'est un peu curieux, mais l'un d'eux a du ôter ses gants. Peut-être pour lui faire une injection. Ils n'escomptaient sans doute pas de résistance et n'avaient pas du préparer d'injection par pistolet pour Daniel, comme ce fut le cas pour vous. Il leur a donc fallu lui injecter par voie intraveineuse. Quoiqu'il en soit, l'important c'est que nous avons pu identifier le propriétaire de cette empreinte. »

Elle tapota sur son ordinateur et une fiche d'identité militaire apparue sur l'écran.

Edward Phelskin. 32 ans. Cover Ops. Marine. Décédé le …

« Mort ! Ce type est censé être mort depuis », O'Neill relu la fiche, « depuis près de deux ans ? »

« Oui, Monsieur, mais nous savons qu'il était dans votre maison il y a deux nuits de ça. »

« Le NID. Ca ne peut-être qu'eux !» Le Colonel s'était levé d'un bond et s'apprêtait à quitter la pièce, suivi de près par Carter et Teal'c.

Hammond était encore un peu estomaqué par ce qu'il venait d'apprendre mais il rappela son subordonné. Il fallait qu'il l'arrête avant qu'il ne fasse une bêtise. O'Neill était un impulsif. Surtout lorsque quelqu'un de proche était en danger. Et si le NID était impliqué dans la disparition du Docteur Jackson il ne faisait aucun doute que ce dernier était en danger.

« Colonel ! Où allez vous ! »

Jack O'Neill se retourna. Il avait l'air déterminé.

« Chercher des réponses. »

Une fois le Colonel sortit. Hammond regarda une dernière fois la fiche d'identité de Pheskin et prit une décision. Il saisit son téléphone et composa un numéro extérieur.

« Ici, le Général Hammond, de Cheyenne Mountain, Je veux tous ce que vous pourrez trouver sur un certain Edward Phelskin, décédé le 5 mai 2001 à Ubud, Bali. Je veux tous savoir, vous entendez : je veux connaître sa couleur préférée, le nom de son animal de compagnie et s'il portait des caleçons ou des slips. »

Il raccrocha et se tourna vers le dossier que lui avait laissé le Major Carter.

Il leur fallait des informations. Un maximum d'informations. Et vite.

La vie du Docteur Jackson était en jeu.

ooOoo

Daniel

Il était debout au centre d'une immense pièce blanche.

Ils lui avaient donné une blouse. Une blouse d'hôpital. Le genre qui s'attache dans le dos. Il essayait de ne pas faire de grandes enjambées en marchant et serrait les pans derrière lui avec sa main.

Des électrodes étaient branchées un peu partout sur son corps – ses tempes, son torse –et étaient reliées à des machines qui bipaient, clignotaient, vrombissaient.

Daniel essuya la sueur qui coulait de son front avec sa main. Elle tremblait. Ils lui injectaient tellement de produits aux effets contradictoires que son organisme ne savait plus s'il devait dormir – merci les tranquillisants – ou resté éveillé – merci les excitants. Il ne pouvait plus contrôler les tremblements et les spasmes de ses mains.

En face de lui, au centre de la pièce, se trouvaient une centaine de briques. Des briques rouges. Toutes bêtes. Le type que l'on trouve sur des chantiers. Les instructions étaient claires : il devait se concentrer sur les briques et les faire exploser.

R-I-D-I-C-U-L-E !

Comme s'il pouvait faire exploser quoique ce soit par la pensée. McKensie avait trop lu de comics (12).

Le docteur lui avait expliqué que les anomalies détectées dans sa signature génétique et dans la partie supérieure de son cerveau indiquaient clairement qu'il avait développé des capacités psi.

Daniel soupira. Si c'avait été le cas, cela ferait longtemps qu'il aurait fait exploser cet endroit !

Une voix retentit et le fit sursauter.

« Allez, Docteur Jackson, concentrez-vous. Vous devez y arriver. »

Daniel se tourna vers le miroir qui couvrait une partie du mur derrière lui. Un miroir sans tain. Il imaginait les personnes qui se trouvaient là à l'observer.

Il poussa soudain un petit cri et porta sa main à sa tête.

Il jura tout bas.

A chaque fois qu'ils trouvaient qu'il n'était pas assez coopératif, ils lui balançaient une petite décharge électrique. Pas franchement douloureuse mais sacrément désagréable.

Il se reconcentra sur les briques. Enfin, il fit semblant de se concentrer sur ces foutues briques, mais il pensait à SG1. Jack, Sam et Teal'c. Penser à eux le calmait. Les flashbacks étaient presque incessants lorsqu'il se concentrait suffisamment. Longues parties de pêches dans le Minesota avec Jack. Musées avec Teal'c. Cinéma et théâtre avec Sam. Soirée à quatre dans un restaurant ou chez Janet avec Cassie.

Sa mémoire du SGC était encore floue. Les missions qu'il avait vécues avec SG1 aussi. Mais les bons souvenirs étaient nombreux. Tellement de bons souvenirs. Il ne savait pas encore s'il était redevenu Daniel Jackson mais il était sûr de vouloir tenter l'aventure.

Un nouveau cri lui échappa. La décharge avait été un peu plus forte cette fois ci.

Okayyy. Penser à des briques éparpillées sur le sol, réduites en petits morceaux. Humpf. Non, ça ne marche pas. Evidemment d'ailleurs, comment cela pourrait-il marcher !

Il se tourna une fois encore vers le miroir.

« Ecoutez, c'est … je ne peux pas y arriver ! Je … je ne sais même pas ce que je dois faire ou comment le faire ! »

Il attendit un moment, sûr qu'il allait encore être électrocuté pour sa défiance, mais au lieu de ça, quelqu'un le rejoignit dans la salle. McKensie. Suivi de près par deux molosses en blanc eux aussi. Cette vision lui en rappela une autre, moins plaisante.

Celle d'une chambre capitonnée.

Daniel frissonna.

McKensie s'approcha calmement sans le regarder. Il manipula quelques boutons sur les appareils qui entouraient le jeune homme et prit des notes. Il posa son bloc et réajusta les électrodes. Daniel ne put empêcher un mouvement de recul. Le simple fait de savoir ce type à moins d'un mètre de lui, lui donnait la chair de poule. Quand McKensie eu fini, il lui prit le menton dans la main et tourna son visage vers lui.

Ils restèrent un moment à se regarder, les yeux dans les yeux. Eclats Bleus contre froideur marron. McKensie relâcha enfin son visage. Daniel poussa un petit soupir de soulagement.

« Docteur Jackson, vous devez vous concentrer. Ce n'est pas plus difficile que cela. Nous savons ce que l'ascension vous permet de faire. Votre rapport sur la mission de Kehb (13) était on ne peut plus clair. Vous savez comment faire. Il suffit de vous en rappeler et pour cela, il faut que vous vous concentriez. »

Daniel avait l'envie furieuse de rappeler à McKensie qu'il n'était plus un Ancien. Il était revenu sous sa forme humaine. C'était d'ailleurs été assez douloureux comme ça.

Il secoua la tête.

« Vous ne comprenez pas. Mes souvenirs de ma vie sur terre avant mon ascension sont complètement erratiques. Je ne savais même pas qui j'étais avant, lorsque le SGC m'a retrouvé sur Vis Urban. Je ne me rappelle pas de ma vie en tant qu'être humain et je ne me rappelle encore moins de celle que j'ai eu quand j'étais … autre chose. Un Ancien. »

McKensie ne lui répondit pas immédiatement. Il semblait réfléchir. Daniel était certain que ce n'était pas une bonne chose. Quelque chose lui disait qu'il n'allait pas aimer le résultat de cette réflexion. Quel qu'il fut.

Il ne fut pas déçu.

« Parfait. Je crois que je vois où est le problème. » Il sortit de la pièce, laissant ses deux acolytes avec Daniel. Il revint avec une seringue.

Daniel fit immédiatement plusieurs pas en arrière. McKensie fit signe aux deux hommes, qui ceinturèrent le jeune homme. Le docteur souleva sa blouse et prépara le site pour l'injection, dans son abdomen.

« NON ! S'il vous plaît, non, stop …» Daniel sentit des larmes se former. Il était tellement drogué que ces sentiments étaient à « fleur de peau ». Il ne contrôlait pas davantage ses pleurs que ses tremblements.

Il arrêta de se débattre, vidé de toute énergie, retenu uniquement par les deux hommes.

« Nous devrions voir les résultats d'ici quelques heures. C'est un produit expérimental, utilisé dans le traitement de la maladie d'Alzheimer (14). J'avais proposé au Docteur Frasier de vous en administrer pour vous aider, mais elle a pensé que vous deviez recouvrer seul la mémoire. » Il souriait. Après avoir désinfecté le site de la piqûre, il fit de nouveau un signe aux deux hommes qui relâchèrent Daniel.

Ce dernier se roula immédiatement en boule par terre, relevant ses genoux sur sa poitrine, toute idée de pudeur envolée.

McKensie ignora les sanglots que tentait d'étouffer le jeune homme. Il inscrivit d'autres informations sur son bloc et sortit avec les deux hommes.

TBC

(11) En VO, le colonel utilise souvent l'expression « peachy » qui recouvre à peu près notre « coucicouça » ou « ça boume ».

(12) Comics : BD américaines où apparaissent des super héros aux pouvoirs surnaturels.

(13) Episode Maternal instinct, saison 3 (désolée, je ne connais pas le titre en français).

(14) La dégénérescence des neurones et la constitution de plaques amyloïdes, qui se déposent dans le cerveau, sont responsables de la maladie d'Alzheimer. Des chercheurs ont choisi d'explorer cette dernière voie en utilisant des souris transgéniques qui produisent des dépôts amyloïdes. L'injection de peptide synthétique en intra-péritonéal (dans la cavité abdominale) leur permet de développer des anticorps qui entraînent la disparition de ces dépôts. Cette voie a pour le moment été abandonnée car des cas d'encéphalite se sont déclarés sur les personnes traitées (phénomène d'inflammation au niveau des méninges). (Pour plus d'info, voir le site www(point)doctissimo(point)fr)