Dans la tente qui leur est réservée,
Jilia regarde Pilika qui dort encore paisiblement.
Pauvre petite... je la traine avec moi
dans tous les dangers et tous les malheurs. Alors que je pensais avoir
enfin trouvé la paix dans ce village reculé, je suis de nouveau
obligée de fuir. Et je l'entraines de nouveau. Et qu'adviendra-t-il
de Siane? Elle est sans doute plus en sécurité au village....
Le village, je dois les contacter.......
Jilia réveille doucement Pilika,
la fait manger et habiller. Elle aime vraiment la petite fille. Elle est
calme et gentille. Elle, elle n'a pas perdu l'espoir de le revoir....
Non, je ne dois plus y penser. C'est
fini.
Puis, grande dame accompagnée de
sa petite fille, elle sort de la tente à pas tranquille pour se
diriger vers la prairie toute proche. Le soldat de garde est réticent:"
Dame Jilia, vous ne devez pas sortir du camp, j'ai des ordres et...."
Jilia: "Je vais cueillir des fleurs avec
ma fille. Nous resterons à portée de vue, ne vous dérangez pas."
Jilia a l'habitude de traiter avec les soldats.
Elle sait comment imposer sa volonté doucement, mais fermement.
Elle sait aussi comment imposer le respect et la crainte. Le soldat intimidé
la laisse passer. Jilia passe les portes du camp et marche sur quelques
mètres, Pilika la suit. En marchant, elles ont dérangé
des papillons, qui volettent péniblement dans le froid du matin.
Jilia s'assoit tranquillement au milieu des fleurs et regarde Pilika commencer
son bouquet. Un papillon vient se poser doucement sur son doigt.
Le village va bientôt être au
courant.
Depuis l'arrivée des ordres de Crystal
valley, Sasarai a l'impression de n'avoir pas eut une seconde à
lui. Un Enqueteur spécial va être envoyé avec des troupes
fraiches. Sasarai, lui, doit faire retourner son régiment à
Crystal valley. Marchant dans le camp en effervescence, il remarque du
coin de l'oeil Jilia et Pilika plus loin dans la prairie. Il fronce légèrement
les sourcils... elles étaient surveillées, en principe. Sasarai
sort du camp et rejoins rapidement les deux femmes. A première vue,
rien de suspect dans leur attitude, mais alors, pourquoi cette vibration
dans sa main droite? Pourquoi la Terre réagit-elle? Effrayés
par les pas du jeune général, les papillons s'envolent brusquement
et partent en nuées vers la foret, où ils disparaissent.
Sasarai:"Dame Jilia, Veuillez retournez
au camp. Vous n'avez pas le droit de sortir sans surveillance."
Elle le regarde, impassible, se lève
et appelle Pilika, puis tous les trois retournent au camp. Le silence est
pesant et Sasarai cherche un moyen d'entamer la conversation.
"Dame Jilia, nous partirons dans quelques
jours pour Crystal Valley. D'ici là, n'hésitez pas à
réclamer tout ce dont vous aurez besoin."
Elle ne réponds rien. Nouvelle tentative.
" Dame Lena part plus tôt que nous,
si vous désirez lui confier un message pour votre famille, les Atréides..."
Jilia le coupe sèchement: "Ce n'est
pas ma famille. Ce n'est même pas celle de mon mari."
un nouveau temps de silence, puis elle poursuit.
" Je vais leur écrire, pour réclamer la restitution de mes
biens."
La conversation s'arrette de nouveau. Mais
Sasarai a trouvé encore un autre sujet.
"Vous disiez habiter un village de montagne.
Pouvez vous m'y conduire? Nous allons pouvoir récupérer vos
affaires avant le départ."
Jilia: "Je n'ai rien à aller chercher
là-bas."
Sass:"Mais j'ai besoin de savoir où
est ce village, quel est son nom, le nombre d'habitants, etc. Il va sans
doute y avoir une enquete sur les phénomènes étranges
qui se passent aux alentours de ces bois et de cette montagne. Nous devrons
interroger les villageois..."
Jilia: "Je ne vous dirais pas où
est le village."
Sasarai:" Ah? Pourquoi donc?"
Jilia: "Parce que Yuber est toujours à
l'affut. Il ne sait pas où est la Louvière, je l'en ait éloigné.
Mais si je vous conduis là-bas, il nous suivra. et je n'oses même
pas imaginer ce qu'il pourrait faire aux pauvres gens de ce petit hameau.
je ne vous dirais pas où il est."
Sasarai préfère ne pas insister
pour l'instant. Il a besoin de sa coopération, pas de la monter
contre lui. Mais, comment...
sass:"Comment savez-vous que Yuber est toujours
là?"
Jilia le regarde et esquisse un petit sourire
étrange." Intuition féminine." puis elle retourne sagement
dans sa tente, laissant Sasarai perplexe.
