chapitre11: pause
Ce n'est qu'une fois installée dans un des confortables fauteuils de la chambre que Sasarai mettait à sa disposition que Jilia s'autorise à se détendre. Enfin à l'abri, loin du trop plein de son et d'odeur qui l'agressait, Jilia peut enfin respirer et décrisper ses muscles douloureux. Pilika, toujours sage et silencieuse, s'est assise sur un pouf à coté. Jilia examine son environnement avec interet. Elle savait que Sasarai etait un citoyen de première classe, de très haute noblesse, le propre fils d'Hikusaak, à ce qu'on disait. Pourtant sa demeure ne reflétait guère ce tres haut statut d'aristocrate. C'etait une petite maison de maitre entourée d'un parc verdoyant et soigneusement entretenu, jouxtant la foret. Jilia voyait avec plaisir les grands arbres sauvages se profiler derrière ceux taillées avec art. Le mobilier était de bonne facture et tres harmonieux, sans étalage de richesses et de bibelots inutiles. Jilia avait repéré dans un des petits salon un jardin de Pierre tres original qui l'avait fait sourire. C'est une maison confortable. Peu de domestique, une odeur de propreté omniprésente. Il y avait sans doute peu de ces grandes réceptions dont était friandes les riches et jeunes nobles desoeuvrés. asarai est un jeune noble occupé.
Jilia se sent heureuse de voir la maison
de Sasarai. Ca lui donne l'occasion d'en découvrir plus sur le jeune
homme.
Immergé avec délice dans l'eau chaude, Sasarai prolonge le plus possible ce moment de pur bonheur. Il aurait du etre à son bureau du Circle Palace depuis deja un quart d'heure...mais il avait voulu se laver et changer d'uniforme avant d'y aller. Et maintenant il est si bien qu'il ne veut plus sortir du bain. Lena peut bien l'attendre un quart d'heure de plus....
Quand Sasarai se résigne enfin à se rendre à son bureau, Lena l'attends depuis plus d'une heure. Elle est furieuse et elle l'accable si bien sous les paperasses et les affaires en retard qu'il ne réussit pas à sortir de son bureau avant 9h du soir. Et dame jilia qui l'attends pour aller au restaurant!
Quand Sasarai entre dans le salon ou Jilia
attends patiemment, il comprend au premier coup d'oeil qu'elle a FAIM et
que si elle n'a pas à manger TOUT DE SUITE, c'est LUI qu'elle bouffe.
C'est comme si s'etait écrit sur son visage. Mais heureusement,
Jilia est trop bien éduquée pour se plaindre à voix
haute. Alors elle ne dit rien. Elle gratifie Sasarai d'un de ses silence
glacial jusqu'à la fin de son entrée. Sasarai laisse passer
tranquillement l'orage, en silence lui aussi. Une fois les estomac un peu
apaisés, il essaye d'entamer la conversation en douceur. ....voyons,
un sujet qui ne fachera pas....Pilika!
Sasarai: "Comment demoiselle Pilika a-t-elle
supporté ce long voyage?"
Jilia: "Bien. Elle est tres robuste, elle
était juste un peu fatiguée. Je l'ai fait se coucher pendant
que je vous attendait."
Sasarai: "Je suis vraiment desolé
pour ce retard. Mais les papiers se sont accumulé pendant mon absence,
et j'ai du tout rattraper en urgence avant de pouvoir vous rejoindre."
Jilia: "Vous travaillez beaucoup..."
Sasarai se détend un peu. Elle n'a
plus l'air fachée. il sourit en la regardant manger de bon coeur.
Elle est encore un peu nerveuse, mais le retour à la civilisation
après tant d'années passée dans la foret doit etre
difficile.
Mais que faisait-elle dans cette foret?
Apres le repas, Sasarai et Jilia reviennent
à pied vers la maison du jeune eveque, profitant de la belle soirée.
ils marchent tranquillement cote à cote, Jilia au bras de Sasarai,
comme une grande dame le doit. Et, ma foi, cela ne lui déplait pas.
Jilia apprécie la soirée paisible,
l'obscurité naissante et le bras chaud de Sasarai sous sa main.
Dans la pénombre, elle ne le voit plus, mais dans le restaurant,
Jilia a soudain prit conscience de la douceur des yeux verts pales de Sasarai.
Des yeux calmes et souriants, tellement différents des yeux tristes
ou haineux de son passé. Un regard qui la couvre et la protège.
Pour Jilia qui a toujours du se battre seule, un tel regard est réconfortant,
reposant. Alors elle laisse un peu baisser sa défense. Elle se laisse
un peu aller près de lui. C'est comme un havre de paix, un havre
qu'elle a longtemps cherché. Mais c'est encore trop tot pour dire
qu'elle l'a trouvé.
Sasarai sent l'épaule de Jilia qui se colle contre la sienne. Et son coeur bat plus fort. Il suffirait qu'il tende la main pour caresser ses joues blanches. Mais pour lui aussi c'est trop tot. C'est une femme mariée, l'ancienne reine de Highland; et un mystere absolu. Elle ne lui fait pas confiance. Et Sasarai se souvient de la violence de ses réactions quand elle est surprise. Alors il ne fait rien. Ils continuent doucement leur marche vers la maison.
Mais sur le pas de la porte de la chambre
de la jeune femme, il lui prends la main et pose doucement ses lèvres
dessus. "Bonne nuit, dame Jilia."
Elle ne se fache pas, elle ne se crispe
pas. Un léger sourire et elle réponds simplement: "Bonne
nuit, Seigneur Sasarai."
Dans le massif de la Louvière, une
petite forme blanche se faufile entre les branches et les feuillages, echapant
à la vigilance des gardiennes. Prudemment,, pas à pas elle
se glisse dans la plaine. C'est un petite louve blanche qui sort pour la
première fois de sa foret. Elle s'arrete un instant pour observer
plus loin le camp d'Hommes. il y en a beaucoup dans la foret en ce moment.
Il faut faire attention. Puis elle lève le nez au vent, et ses petites
pattes blanche partent en une course lente. La petite louve part vers l'est.
Un peu plus loin, une forme vetue de noir
laisse échapper un sourire de triomphe avant de suivre au loin le
petit animal.
