Chapitre 15: Aller de l'avant

Dans le bureau de Sasarai au Circle Palace, Jilia achève de se remettre devant une tasse de thè chaud servie par Léna.... bon, si ce n'était pas Léna qui faisait le service, ce serait parfait.... Jilia se méfie de Léna, et Léna se méfie de Jilia. D'instinct. Au milieu des deux femmes, Sasarai et Pilika boivent leur thé en toute innocence. Une fois de nouveau totalement maitresse d'elle-même, Jilia réattaque les problèmes de front.
Jilia: "Après ce conseil plutot houleux, mon sort ne va pas s'améliorer à Harmonia..."
Sasarai: " Ne vous inquietez pas, Dame Jilia. Je veillerai à ce que vous soyez toujours bien traitée. Et de toute façon, vous êtes une citoyenne Harmonienne, vous avez des droits."
Jilia: " Je voudrais le croire, mais je ne suis encore et toujours qu'un simple pion politique. Cependant, j'ai bien l'intention de mener mon propre jeu. Suis-je retenue au Circle Palace encore longtemps? "
Sasarai: "Non, Puisque le Conseil est ajourné, vous pouvez partir. Vous souhaitez rentrer?"
Jilia: "Je vais aller chez les Atréides. Je veux recuperer ce qui m'appartient. "
Sasarai: "Puis-je vous accompagner?"
Mais Léna ne l'entends pas de cette oreille: "Seigneur Sasarai, il y a beaucoup de papiers à traiter d'urgence aujourd'hui. Ensuite il faut préparer la prochaine réunion des conseillers militaires, présenter le rapport des opérations à la Louvière..."
Jilia: "Je vous remercie, mais ne vous donnez pas cette peine, Seigneur Sasarai. Je pense que j'y arriverai seule. Pilika, ma chérie, tu as fini ton thé? On va chez les Atréides."
Sasarai: " Pour le déjeuner....."
Jilia: " Je mangerai chez eux probablement, et je serais de retour dans l'après-midi. Cela pose-t-il problème?"
Sasarai: "Non. Je rentrerais pour le diner......... enfin, si Léna me libère avant la nuit."
Jilia a un petit sourire tandis que la moue de Léna s'accentue. Sasarai regarde la jeune femme aider Pilika à mettre ses chaussures. Sentant son regard sur elle, elle se retourne et le regarde d'un air étrange... mais pour une fois sans trace de méfiance. Juste étrange. Le sourire de Sasarai s'accentue... mais Léna qui vient de se placer debout entre eux deux a coupé l'echange de regard. Jilia achève de préparer Pilika et elles partent toutes les deux.
Léna: "Seigneur Sasarai, vous devriez faire attention....."
Sasarai: " Que voulez-vous dire? "
Léna: " Je me méfie de Dame Jilia. Elle cache trop de choses. Et depuis qu'elle est sous notre protection, il ne se passe plus rien d'étrange dans les montagnes. C'est un fait. Et ce Yuber, pourquoi recherchait-il précisement Jilia? "
Sasarai: "Je n'en ai pas la moindre idée... et je t'accorde qu'il y a de nombreuses zones d'ombre la concernant. Mais Dame Jilia a traversé des epreuves difficiles et elle est à présent de nouveau dans une situation délicate. On ne peut pas s'attendre à ce qu'elle coopère librement."
Léna soupire légérement... toujours aussi inconscient du danger, le seigneur Sasarai.

Dans la calèche qui l'emmène à la maison mère Atréides, Jilia laisse un peu ses pensées dériver. Elle n'avait pas beaucoup d'estime pour les Atréides. Quand elle s'était sauvé à Harmonia, elle les avait rencontré pour la première fois. Jowy lui-même ne lui avait jamais parlé de sa famille, mais Jilia savait qu'il y etait malgré tout attaché. A leur prmière rencontre, Jilia avait été surprise de voir la ressemblance entre Jowy et sa mère Rosa. A l'époque, cela l'avait rassuré de voir quelqu'un avec ce visage qu'elle aimait. Elle avait vite comprit par la suite que seule la façade était identique. La générosité et la gentillesse de Jowy ne venait surement pas de cette famille. Elle avait mit de la distance entre eux, s'arrangeant pour ne pas les voir souvent. Puis elle avait fui..... loin, dans la foret.... des qu'elle s'était rendu compte.....
A présent, la perspective de revoir le visage de Rosa inquiète Jilia. La perspective de revoir la mesquinerie du père de Jowy l'irrite. Mais elle ne peut pas se permettre de perdre le controlle.... quoique........... La Terre n'étant pas à ses cotés, elle a davantage le champ libre. La Terre... Sasarai......

Quand elle arrive à la porte de la propriété Atréides,
non... c'est la maison que Jowy a acheté pour moi... elle n'est pas aux Atréides. Elle est aux Blight!
Quand elle arrive à la porte, Jilia trouve la grille close et un valet qui lui annonce d'un air dédaigneux que le maitre est absent. Mais Jilia sait qu'il ment, elle vu de loin le père de Jowy la guettter de la fenêtre.
Jilia: "Ouvrez cette porte. cette maison m'appartient."
le valet: "Madame, je suis désolée, mais je ne peux vous laisser..."
Jilia mise sur les nerf par cette maison qui lui rappelle son mari ne cherche pas à se controller. Puisant au fond d'elle même la force, elle lance un ordre puissant.
Jilia: "Ouvre la porte!!!"
La terreur transperce le valet qui se met à trembler. D'une voix grave Jilia réitère sa demande à l'homme terrifié: "Ouvre la porte."
La peur empechant toute reflexion, le valet ouvre grand la grille de ses mains tremblantes et la calèche entre dans la propriété. Jilia ne se sent pas d'humeur à se laisser pietiner aujourd'hui. Et puisqu'aucun magicien n'est la aujourd'hui pour la surveiller, elle va en profiter au maximum. Assise silencieusement dans la calèche, Pilika regarde dehors le petit jardin. Elles avaient plantés des fleurs ici avec Jilia, mais maintenant elles n'y sont plus. Pilika sourit.
Jilia: "Pilika, tu es contente de revenir ici?"
Pilika: "Oui. Parce que quand Jowy reviendra, il reviendra là."
Jilia caresse la tête de la petite fille avec douceur. Tant de foi, tant d'innocence. Un peu apaisée par la petite fille, Jilia lui répond en souriant: "Nous allons retrouver notre maison, Pilika."

Jilia descend de la calèche avec Pilika et entre rapidement dans la maison avant même que les domestiques puissent esquisser un seul geste, et elle s'engage résolument dans l'escalier, et ouvre la porte du bureau sans frapper. Il est bien là. Marcel Atréides, le père de Jowy, avec sa femme Rosa et son fils Marco. La vue du visage de Rosa excite davantage Jilia.
Tendant la main vers le chef de famille médusé, elle proclame d'une voix ferme: "Je suis Jilia Blight. Conformement aux termes du courrier que je vous avais addressé, je viens reprendre possesion des lieux et des biens légués par mon mari Jowy. Veuillez me remettre les clés de ma maison."