chapitre 16 la prise du donjon

Jilia à l'origine ne pensait pas acculer ainsi la famille Atréides. Mais peut-être est-ce mieux comme ça, après tout. Elle a toujours été emporté par le flot des evenements. Elle s'est toujours laissé entrainé. Mais maintenant, c'est elle qui crée le flot, c'est elle qui choisit.
La première surprise passé, Marcel recompose son visage hautain et tente d'impressioner Jilia avec son autorité habituelle.
Marcel: "Madame Blight, vous n'avez pas le droit..."
Cette tentative ne fait que rendre Jilia encore plus furieuse, et la Peur toute puissante s'abat sur les trois membres de la famille Atréides. Inexplicablement, leurs cœurs s'emballent, leurs pensées tourbillonnent, leurs membres tremblent et des frissons irrépressibles les parcourt. Si leur vanité incroyable ne les tenaient pas debout, ils se seraient enfui en courant. Jilia n'essaye même pas de controller sa puissance et elle avance, menaçante vers Marcel. Ce n'est pas un homme courageux par nature, comment pourrait-il resister à la terreur qui s'avance vers lui. Gémissant de peur, il tend les clés de la propriété à Jilia, seul objet capable d'arreter l'avancée de cette femme vers lui. Jilia prend les clés et dit simplement: "Dehors."
Les trois Atréides sortent de la pièce aussi vite que possible et descendent les escaliers en courant pour se refugier dans le salon.

Jilia sait bien qu'elle en a trop fait cette fois-ci, et qu'une fois la peur dissipée, ils reviendront à la charge. Et cette fois, ils seront plus resistants. Elle doit agir dans le peu de temps qui lui reste avant qu'ils ne se reprennent. Faisant signe à Pilika de la suivre, toujours sagement derrière elle et nullement atteinte par la Peur, Jilia sort du bureau et le verrouille. Puis elle tend une partie des clés à Pilika.
Jilia: "Vite, Pilika. Avec ses clés, tu fermes à double tour toutes les portes de l'étage. Normalement il ne devrait y avoir personne, la Peur a fait descendre tout le monde au Rez-de-chaussée. Je vais m'occuper d'en bas. Quand tu as finit, tu retournes dans le bureau, tu t'enfermes et tu n'ouvres qu'à moi. C'est comprit?"
La petite fille fait un signe de tête, puis elle part en trottinant dans le couloir. Jilia se griffe le bras et laisse tomber quelques gouttes de sang sur le tapis en haut de l'escalier, tout en prenant garde à ne pas être vu des domestiques qui s'agitent en bas. A mi-voix, elle prononce une incantation puis, satisfaite, descend l'escalier.

En bas, les domestiques rassemblés dans le hall s'agitent nerveusement. Ils ont peur. Mais de quoi ont-ils peur exactement, ils ne le savent pas eux-même. Juste de la peur, là, tapie au fond d'eux même comme un loup féroce. Et qui dit Peur, dit ses filles: Agressivité et Violence. Quelques valets ont prit des armes dans le salon, des servantes tiennent leur balai comme des bouclier, les cuisiniers ont leur couteau à la main. Il suffirait d'un geste de trop pour qu'ils se ruent sur elle, et cela finirait en carnage. C'est deja arrivé à Jilia. Des hommes qui l'avaient attaqué, il n'en était plus rien resté, pas même une goutte de sang. Mais aujourd'hui Jilia ne veut pas que cela finisse comme ça.
Subtilement, l'odeur de sa peau change, son aura change et sa voix quand elle leur parle est douce et rassurante.
Jilia: " Je suis Jilia Blight. A partir de maintenant, je suis la maitresse de cette maison. La famille Atréides quittant les lieux, tous les domestiques sont priés d'aller immédiatement préparer leur demeure du quartier Ouest, pour que tout soit prêt quand ils arriveront."
Apaisés, les domestiques se regardent les uns les autres perplexes.
Jilia: "Je suis arrivé plus tôt que prévu, c'est pourquoi nous devons précipiter les choses. Veuillez faire diligence pour préparer la maison de vos maitres."
Incertain et hésitants, les domestiques partent docilement de la maison, n'y laissant que Jilia, Pilika et les trois Atréides. Rapidement, Jilia ferme un bon nombre de porte, mais le bruit de la porte du salon l'alerte. Les Atréides ont repris leur esprits, et la colère déforme leur visage.
Marcel: "Comment osez vous vous accaperer notre bien???"
Jilia: "Vous êtes prévenu depuis longtemps que je revenais à Harmonia. Et je suis la seule propriétaire des lieux. J'ai toléré votre présence ici pendant mon absence, mais c'est fini. le personnel est deja partit pour votre deuxieme résidence, je vous demande donc de partir sur-le champ."
Marcel: "Espèce de petite..."
Il s'avance vers Jilia avec un air menaçant, prèt à user de la force pour lui reprendre les clés, symbole de l'appartenance de la maison. Il doit réussir à lui prendre les clés, à la faire partir, ça leur laissera le temps de prendre des avocats, de vider la maison de tous les biens, de détruire les pieces justificatives.... Mais Jilia ne va pas se laisser faire. Elle pourrait utiliser sa force pour répondre à la force. Mais elle préfère utiliser la force de quelqu'un d'autre.
Jilia: "Je suis sous la protection du Clergé et de l'Eveque Sasarai. Levez la main sur moi, c'est attaquer le Conseil des Eveques tout entier! Prenez garde, M. Atréides."
Ces mots ont l'effet d'une douche froide sur l'homme. Avoir affaire au Conseil des Evêques n'est jamais recommandé, même pour des citoyens de Première classe, et à plus forte raison pour des Secondes Classes comme les Atréides. Marcel recule:"Vous abusez de votre position!"
Il n'a pas encore dit son dernier mot. Il est bien résolu à ne pas sortir de la maison, à ne pas laisser Jilia seule maitre dans la place.
Mais un bruit imprévu vient perturber le duel muet de volonté entre Jilia et son beau-père. Une jeune fille blonde en costume militaire, semblable à celui de Léna, vient d'entrer dans la maison. Avisant devant le salon les quatre personnes, la jeune fille salue et se présente: "Je suis Yuuli Sufina et j'effectue depuis aujourd'hui mon service militaire obligatoire auprès de Monseigneur Sasarai. Il m'a envoyé ici pour veiller sur vous, Dame Jilia. Est-ce que tout va bien?"
Jilia: "Très bien, je vous remercie. M et Mme Atréides m'ont remis les clés et s'appretaient partir."
La mort dans l'ame les trois Atréides se dirigent vers la porte, gardant la tête haute toutefois. Ils ne s'abaissent même pas à reclamer leurs affaires personnelles restées dans leurs chambres à Jilia. Ce genre de petit détails mesquins se reglera plus tard avec des avocats et des notaires en renforts. Pour l'heure, l'essentiel est de rester digne.
Jilia: " Au revoir, M. et Mme Atréides."

Après le départ du trio Atréides, Jilia ferme à clé les dernieres porte du Rez-de-Chaussé avant de se tourner vers Yuuli.
Jilia: " Je ne vous ait pas vue ce matin au Circle Palace.Sufina, vous avez dit ? Etes-vous de la famille de Dame Léna?"
Yuuli: " Oui, dame Jilia, je suis sa nièce. Avez-vous besoin d'aide."
Jilia: "Oui, j'aurais besoin de recruter rapidement quelques personnels fiable. Un gardien en particulier. Je crains que certains ne profitent du changement de propritétaire pour voler des objets précieux. Et j'ai des papiers à regler..."
Yuuli: "Pour le personnel, je vous conseille de demander au Circle Palace, puisque vous êtes sous sa protection."
Jilia: " Mais j'hesite à partir et laisser la maison vide..."
Yuuli: " Je vais faire appel aux gardes religieux du temple proche pour garder la maison. Je reviens tout de suite."

Une fois la jeune fille partie, Jilia remonte rapidement à l'étage et efface son sortilège sur le tapis. Il reste toujours les taches de sang, mais ce n'est pas bien grave. Puis elle rejoint Pilika qui l'atteint sagement dans le bureau et entreprends de jeter un œil sur les papiers de la familles Atréides, surtout ceux concernant ses biens à elle.

Yuuli ramenant des gardes templiers vient l'interrompre. Après leur avoir donné comme consigne de ne laisser entrer personne d'autre que Jilia, les deux femmes et Pilika repartent en direction du Circle Palace en calèche.

Jilia est très contente d'elle-même.