Chapitre 4
Assis
au volant d'une des voitures noires du laboratoire du crime,
Warrick Brown roulait à toute allure. Sur le siège
passager, Catherine Willows venait de raccrocher son portable. Elle
secoua ses boucles blond vénitien, d'un air agacée.
-
Qu'est-ce qu'il se passe ? lui demanda Warrick.
- Une bagarre
qui a mal tourné au Casino Royal. Personne n'ose rentrer
depuis qu'elle a éclaté et elle vient de se terminer,
mais les protagonistes ne sont toujours pas sortis, alors on fait
appel à nous, parce qu'ils craignent le pire.
- En
conclusion, on vient de prendre notre service, et il commence mal.
-
Exactement, quand les gens arrêteront enfin de se tirer dessus,
qu'on puisse avoir une nuit calme.
- Je te signale que c'est
parce qu'ils se tirent dessus qu'on est pas au chômage.
-
Mouais, dit-elle un peu choquée par la manière dont il
lui présentait la vérité, si au moins ils
prenaient des vacances de temps en temps.
Un quart d'heure plus
tard, ils arrivèrent au casino, une dizaine de policier
attendait à l'entrée. Warrick se gara, et la voiture
à peine arrêtée, Catherine sortit ouvrir le
coffre et en tira sa mallette métallisée. Brown la
rejoignit et ils se dirigèrent vers le capitaine Jim Brass qui
les attendait.
- Nouvelle coiffure, Cath ?
- Enfin quelqu'un
qui s'en rend compte, dit elle en se retournant pour regarder
Warrick qui semblait soudainement passionné par ses
chaussures, ma journée n'est pas perdue. On peut entrer ?
-
Je pense que oui, cela fait un bout de temps qu'il fait calme à
l'intérieur, répondit-il en se dirigeant vers la
porte. Mes gars gardent toutes les sorties et ils n'ont vu personne
sortir donc…
- Ils sont encore dedans, termina Brown.
Ils
entrèrent et furent surpris par le désastre qui régnait
: presque tout avait été détruit, le sol était
jonché de débris de toute sorte, morceaux de table,
pièce mécanique d'une quelconque machine…
- Eh
bien, fit Catherine, ils n'y sont pas allé de main morte. Je
suppose qu'on va trouver plusieurs cadavres… Je vois déjà
les titres dans la presse de demain : 'Carnage au casino', ou
'Massacre pour un jeu d'argent', ou encore 'Un perdant
mécontent a explosé de colère'.
Ils
avancèrent dans les débris, et aperçurent deux
corps allongés dans une immense flaque de sang : un homme et
une femme. Un des hommes de Jim Brass arriva, et à la vue des
corps, repartit en courant, sans doute pour rendre son dernier
repas.
- Cela ne va être facile, avec tout ce sang.
-
Heureusement, dit Warrick en pointant le plafond, il y a des caméras
de surveillance, cela va grandement nous faciliter la
tâche.
Catherine ouvrit sa mallette et commença à
faire des prélèvements. Un officier arriva et leur
annonça qu'il n'y avait pas d'autres corps.
- Mais
comment c'est possible ! s'écria Warrick. Ils ne sont
quand même pas morts en même temps, il devait sans doute
y avoir quelqu'un d'autre, raisonna-t-il. D'ailleurs, regarde
Cath, seule la femme à une arme.
- Oui, mais as-tu remarqué
le truc au bras de l'homme ? Je n'ai jamais rien vu de pareil.
À
ce moment, la jeune femme baignant dans le sang cracha.
- Warrick,
appelle une ambulance, la femme n'est pas morte.
Dans
les couloirs de l'hôpital, une infirmière avançait
un plateau dans les mains. Elle avait les yeux bleus, et des cheveux
auburn, elle était très belle, mais n'avait pas l'air
commode. Elle entra dans la chambre numéro 143, s'approcha
du lit, déposa son plateau et regarda la femme. Sa chevelure
brune était très longue. Elle avait les bras étendus
le long du corps, des capteurs sur le bout de certains doigts.
-
Qui aurait cru, dit l'infirmière avec un accent russe, que
la grande aventurière que vous êtes, allait mourir dans
lit d'hôpital.
Tout en parlant à une personne qui
ne pouvait lui répondre, elle prit une seringue contenant un
poison violent et l'approcha de la femme. Un téléphone
portable sonna. L'infirmière le sortit de sa blouse et
décrocha.
- Marten ? Qu'est-ce que tu veux, j'allais la
supprimer comme prévu.
- Il ne faut pas, la boss pense
qu'elle peut encore être utile.
- C'est comme tu veux,
après tout, j'ai déjà reçu mon chèque
et il est encaissé. Payer pour ne pas faire la mission,
dommage que ça ne m'arrive pas plus souvent.
- C'est ça
Mara, fout-toi de ma gueule… Elle a une autre mission pour toi.
Pour le même tarif. Rends toi au point de rendez-vous comme
prévu initialement.
- Avec plaisir, dit-elle simplement, et
elle raccrocha.
Pendant
ce temps, à la morgue, le Dr Robbins était penché
sur le cadavre de l'homme. Grissom, le chef de l'équipe de
nuit, entra dans la salle, vêtu d'une blouse bleue et de
gants en plastiques. Il se dirigea vers le médecin légiste,
tout en observant le corps de la victime.
- Ce client m'a l'air
bizarre, dit-il enfin.
- Et pas qu'en apparence, ajouta Robbins.
Venez voir ses radios.
A l'aide de sa béquille, il
traversa la pièce et montra les radios à Grissom.
-
Regardez, même intérieurement cet homme est étrange,
il n'a que cinq côtes.
- C'est impossible ! Personne n'a
cinq côtes, on n'a jamais vu cela.
- Et ce n'est pas
tout, dit-il en montrant une seconde radio. Regardez ce que cache
son
visage…
Grissom regarda et fut stupéfait par ce
qu'il voyait. Sous le visage humain, il y avait comme un vide entre
la peau et le crâne, qui était petit est allongé.
Il n'avait jamais rien vu de pareil.
- Regardez sa mâchoire,
elle est beaucoup trop large…
- Oui, et il y a aussi beaucoup
trop de dents. De plus elles sont petites et très pointues. A
quoi avons-nous à faire Doc. ?
- Eh bien, je dois avouer
que cela dépasse mes compétences, j'ai déjà
vu des corps déformés extérieurement, mais
intérieurement, jamais.
- Et cette protubérance au
bras gauche ?
- Aussi bizarre que le reste, répondit-il en
cherchant la bonne radio. Cela fait parti de son corps. Regardez, on
voit que c'est un os, ou je ne sais quoi, mais c'es relié
aux os de son bras, et on ne voit pas de séparation, c'est
comme si il était né avec.
- Et l'A.D.N. ?
-
J'ai donné des échantillons à Greg. Je vous
appellerai quand j'aurai les résultats.
Le portable de
Grissom sonna.
- Gil Grissom, j'écoute… ça va…
j'arrive tout de suite. Il raccrocha et se tourna vers Robbins : La
jeune femme est sorti du coma.
Lara
était dans le lit en train de manger son repas, lorsque la
porte s'ouvrit sur trois personnes. Une jeune femme blonde, les
cheveux bouclés et habillé chiquement, un homme, les
cheveux coiffé en brosse et une stature impressionnante, il
était vêtu d'un costume marron et un autre homme, les
cheveux courts, de petites lunettes, portait une veste du CSI.
L'homme au costume marron s'avança vers elle.
-
Mademoiselle, je suis le sergent O'Riley, et voici les inspecteurs
de la criminalistique Catherine Willows et Gil Grissom. Nous venons
vous interroger pour savoir ce qu'il s'est passé au
casino.
- Quoi ? Ecoutez, je suis encore un peu dans les vapes,
mes souvenirs ne sont plus très clairs.
- Ce n'est pas
grave, dit Catherine tout en s'asseyant à côté
du lit, les caméras de surveillance combleront vos trous de
mémoire. Vous vous sentez mieux ?
- Oui, merci, je me porte
comme un charme, répondit-elle en se relevant un peu.
-
Connaissez-vous la personne avec qui vous vous êtes battue ?
demanda directement Grissom.
- À un moment j'ai cru le
reconnaître, mais non, je n'ai jamais vu cette 'chose'.
-
Cette… chose ? intervint Grissom. Que voulez-vous dire par là
?
- Eh bien, cette 'personne', dit-elle en accentuant sur ce
mot, doit avoir plus ou moins cinquante-cinq, soixante ans, et comme
vous le verrez sur les vidéos, jamais une personne de cet âge
ne fait des bonds de trois mètre de haut. Même un ancien
athlète.
- Comment a commencé ce combat ? Qui a
attaqué le premier ? demanda Willows.
- Eh bien, il m'a
poussé avec une force incroyable sur une table de Black Jack
et…
- Vous avez dégainé cette arme, finit Grissom
en déposant une photo du Desert Eagle sur le lit.
- Oui, et
j'aimerai bien la récupérer, fit elle en souriant.
-
Ce ne sera pas possible pour le moment Miss, c'est une pièce
à conviction dans cette affaire de meurtre.
- Je me suis
simplement défendue, dit-elle indignée.
- Peut-être,
répondit Grissom en la regardant comme si il essayait de voir
à travers elle, mais il y a eu un mort, alors il y a une
enquête.
Grissom fit un signe à O'Riley pour lui
dire qu'il en avait finit pour le moment.
- Miss Croft, vous
devrez passer à nos bureaux pour terminer ce petit
interrogatoire, annonça O'Riley.
Ils partirent, laissant
Lara seule, qui se demandait dans quel pétrin elle s'était
encore fourrée.
Gil
Grissom traversait un couloir vitré pour rejoindre son bureau,
quand il fut rattrapé par Greg Sanders, qui travaillait dans
le laboratoire. Comme toujours, Grissom se demanda si le jeune homme
s'était coiffé avec un pétard. Il vit
également qu'il tenait des papiers à la main.
-
Oui, Greg ?
- J'ai les résultats de l'A.D.N., Robbins
m'a dit de vous les donner, il vient de rentrer chez lui.
- On
n'a pas tous cette chance, fit Willows en surgissant du couloir.
-
Alors ?
- Alors quoi ? répondit Greg.
- Ces résultats.
Vous comptez nous les donner ?
- Euh oui, excusez moi, dit-il en
lui donnant les feuilles. On peut dire que ce gus est plus
qu'étrange, regardez bien les analyses.
- Qu'est-ce que
c'est ? demanda Catherine en montrant une ligne sur la feuille.
-
C'est une anomalie ! fit Greg tout en souriant. Ce gars n'est pas
tout à fait humain…
- Oui, on le sait, on a vu les
radios.
- Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, j'ai analysé
un échantillon de peau, et j'ai réussi à lui
donner un âge approximatif. Alors, devinez.
- Greg je t'en
prie, ne joue pas à ça avec nous, on perd notre temps,
fit remarquer Grissom.
- Vous n'êtes pas drôles. Eh
bien, dit-il en voyant son patron froncer les sourcils, il n'a pas
plus d'un an et demi.
- Tu te fous de nous ? s'exclama
Willows. C'est impossible.
- De plus, continua-t-il comme si il
n'avait rien entendu, j'ai fait une recherche dans les fichiers,
pour trouver qui cela pouvait être, en supprimant l'anomalie
qui s'est rajoutée à l'A.D.N. . Et notre gagnant
est Werner Von Croy !
- Von Croy ? s'étonna Grissom. Tu
t'es sûrement trompé, Greg. J'ai fait des recherches
sur notre Lara Croft, elle a été accusée de
meurtre il y a plus ou moins un mois, à Paris, sur la personne
de Werner Von Croy. Elle a été innocentée, et
lui, enterré.
- Griss, elle sait quelque chose,
rappelez-vous, ce matin, elle a dit qu'elle pensait avoir reconnu
la personne, mais qu'elle s'était trompée. Ce n'est
pas tous les jours qu'on voit un mort vous attaquer à Las
Vegas, surtout quand il est enterré en Europe.
- Faites
venir notre suspect, nous allons continuer la discussion de ce
matin.
Alors qu'il reprenait son chemin, un autre membre de son
équipe scientifique le rattrapa et lui annonça un
problème grave.
Lara
Croft était maintenant assise dans une pièce sombre,
ses bras posés sur la table. Elle regardait tour à tour
les deux inspecteurs qui se tenait devant elle, tout en sachant qu'il
devait y en avoir derrière le miroir sans tain, qui
observaient ses moindres gestes. Elle se décida alors à
parler la première.
- Bon, qu'est-ce que vous me voulez
?
- Voyez vous Miss Croft, nous avons mené notre enquête,
et nous avons découvert l'identité de votre agresseur
: Von Croy ; et nous savons aussi que cette personne est morte il y a
à peu près un mois. Mais ce n'est pas tout, continua
Grissom en sortant des radios de sa farde, nous avons procédé
à quelques examens sur le corps.
Il les étala devant
Lara, qui ne parut pas étonnée.
- Malheureusement,
nous allons devoir vous relâcher, faute de corps. Mais nous
aimerions tout de même quelques explications.
- Faute… de
corps ? demanda Lara sur un ton hésitant, je ne comprend
pas.
- Eh bien, fit Catherine, le cadavre s'est échappé.
-
Que voulez-vous dire ? On est venu voler le corps ?
- Vous ne nous
avez pas bien compris, je pense. La chose s'est enfuie de la
morgue, sur ses deux jambes, nous avons vu les vidéos de
surveillance.
- Et alors ? Que voulez-vous que je vous explique ?
Je n'y étais pas à ce que je sache !
- Non, mais
nous allons vous dire ce que nous, nous avons découvert :
cette créature à un an et demi, et son A.D.N. est celui
de Von Croy, mais avec une anomalie ; sans parler de ces radios.
-
Écoutez, vous êtes des scientifiques, ce que je vais
vous dire va vous paraître incroyable mais…
- Dites le
quand même, fit Grissom en souriant.
- Si vous y tenez,
alors voilà : j'ai déjà rencontré ces
créatures, expliqua-t-elle en montrant les radios, mais ils
n'avaient pas l'apparence humaine. Ce serait juste la partie du
crâne, avec un peu de peau. Ils avaient une force surhumaine,
mais j'avais réussi à détruire ce que l'on
pourrait appeler le centre de production et la personne qui avait
crée ces choses. C'est tout ce que je sais. Je ne sais pas
comment celui-là est arrivé, fit-elle en désignant
la radio avec dégoût. Je ne m'attends pas à ce
que vous me croyez, ajouta-t-elle en les regardant.
Il y eut un
long silence. Lara voyait bien qu'il ne croyait pas trop à
son histoire d'usine de monstre, mais pourtant, c'était la
vérité.
- De toute façon, dit Willows, vous
êtes libre. Je suppose que vous allez vous lancer à sa
poursuite ?
- Oui, fit-elle en écartant une mèche
qui venait de tombait devant ses yeux.
Ils sortirent de la pièce,
et alors que Lara s'en allait, quelqu'un lui saisit le bras :
Grissom.
- Vous oubliez ceci, dit-il en lui donnant un petit sac
contenant son arme. Je crois que vous en aurez besoin.
- Je le
pense également. Merci.
- Puis-je vous demandez où
vous comptez les chercher maintenant ? demanda-t-il en essuyant ses
lunettes.
- Vous venez de le faire en me posant la question
monsieur Grissom.
- Effectivement, reconnut-il.
- Je vais
prendre le premier avion pour l'Egypte, mais pas pour le retrouver,
s'empressa-t-elle de dire, voyant qu'il allait demander le
pourquoi de cette destination. J'y vais pour avoir certaines
réponses.
- Oh ! Eh bien, bonne chance…et… bon voyage,
dit-il en lui serrant la main.
Elle lui sourit, mit ses lunettes
de soleil et s'éloigna en direction de la porte. 'Oui, se
dit-elle, j'ai besoin de réponses à mes questions.'
Elle appela un taxi, monta à bord et lui dit de se rendre à
l'aéroport.
Elle ne le remarqua pas, mais une voiture les
suivait.
