Nanie Nouche : Merci ! Moi aussi j'aime bien Severus même si c'est une peau de vache ! J'espère vraiment qu'il n'est pas aussi mauvais que Rowling veut nous le faire croire !

Nefra : Je continue ! J'aime bien les slashs Harry/ Severus mais pour cette histoire ça n'allait pas vraiment. Merci pour ta review !

Edge et Trinity : Miciiiii ! J'espère que vous aimerez la suite !

Petite grenouille : Vi Snape ne change pas d'avis si facilement ! Mais ça va venir, le glaçon va finir par fondre !

Thealie : Ma plus fidèle revieweuse lol ! Nan Snape n'est pas aveugle mais il a le coco dur ! Ca fait l'intérêt du personnage ! J'espère que tu aimeras la suite et la façon dont il découvre le « vrai » Harry.

« Vous comprenez M. le Directeur ? L'état de Potter est préoccupant. »

Je viens de tout raconter à Dumbledore et j'ai l'impression que mon récit lui a fait un choc. Il ne s'attendait sûrement pas à ce que son petit protégé se laisse couler de cette façon. Le poids des ans et des responsabilités commence à peser lourd sur ses épaules à ça m'inquiète. Il est le plus puissant et le plus sage d'entre nous. Je n'ose imaginer ce qui se passerait s'il venait à nous quitter en pleine tourmente. Il croise ses mains devant son visage soucieux et murmure :

« J'ai fait une énorme erreur avec cet enfant. »

« Comment cela ? »

« Je suis en grande partie responsable de l'état de Harry »

« Je ne comprends pas. C'est la mort de Black qui le déprime, en quoi cela vous concerne-t-il ? D'ailleurs, je trouve un peu…excessif de vouloir se suicider parce qu'on a perdu son parrain »

« Vous sous-estimez l'importance que Sirius avait pour Harry. De plus, sa mort est un peu de mon fait. Je n'aurais jamais dû l'enfermer dans cette maison. J'aurais dû prévoir qu'il finirait par craquer et faire une folie. »

« Vous n'aviez pas le choix Monsieur ! Black est entièrement responsable de ce qui lui est arrivé, il connaissait les risques ! »

Dumbledore a un sourire fataliste :

« Oui mais que n'aurait-il pas fait pour Harry ? Sa mort a vraiment été une catastrophe pour son filleul. Si vous l'aviez vu dans mon bureau, juste après que je l'ai tiré du Ministère ! »

Je laisse échapper un grognement méprisant. J'imagine très bien la scène pathétique qui a dû se dérouler. Potter a dû se rouler par terre en chouinant de son mieux.

« Mais il y a autre chose Severus. Une chose que je n'ai dite qu'à Harry juste après la mort de Sirius. Il est temps que je mette au courant l'Ordre du Phoenix et, puisque vous êtes là, je vais commencer par vous. »

« Qu'est-ce donc ? »

« Le destin de Harry a été scellé avant sa naissance par une prophétie que m'a faite Sybille Trelawney »

« Euh…vous savez ce que valent ses dons de voyance ? »

« Oui mais il lui arrive de faire des véritables prédictions…de temps en temps. »

Dumbledore esquisse un sourire et ouvre la bouche pour continuer. Mais il se ravise, se lève et va chercher quelque chose dans son armoire :

« Je vais vous la faire écouter, ce sera mieux. »

Il revient avec sa pensine qu'il dépose sur son bureau. A l'aide de sa baguette, il fait tourner le liquide et le visage de la vieille folle apparaît en déclamant d'une voix tonnante :

Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche…Il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra la septième mois. Et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore et l'un d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit…Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois…

Il s'agit sûrement de cette prophétie qui inquiétait tant Voldemort, il y a quinze ans.

« Monsieur, vous dites que cette prédiction parle de Potter ? »

« C'est exact »

« Mais si j'ai bien compris…il détiendrait le pouvoir de vaincre Vous-Savez-Qui ? »

« En effet. Je serais plus précis en disant que Voldemort ne peut être tué que par Harry et réciproquement. »

Par Merlin…on ne pouvait pas m'annoncer pire nouvelle. Après tant de combats et de souffrance, voici que notre seul espoir réside dans un morveux suicidaire.

« C'est impossible…Comment Potter pourrait-il vaincre le Seigneur des Ténèbres à lui tout seul ? »

Dumbledore m'explique calmement :

« Il a quelque chose que Voldemort ne connaît pas. Une chose que vous avez toujours méprisée mais qui s'avère être sa plus grande force. »

Son visage s'assombrit :

« Ma plus grande erreur fut de n'avoir pas tout dit à Harry beaucoup plus tôt. Je craignais énormément de lui mettre ce fardeau sur les épaules. Après la mort de Sirius, j'ai compris que je ne pouvais plus repousser cet instant. Harry a donc reçu un double choc ce soir-là et je me rends compte maintenant, que c'était trop. »

Si je n'étais pas maître de moi-même, je me serais mis à paniquer. Dumbledore qui se trompe et Potter en sauveur du monde ! Je ne crois pas être très défaitiste en disant que nous sommes fichus.

« Dumbledore, dis-je en prenant mon ton le plus sarcastique, croyez-vous réellement que Potter ait une chance ou vaut-il mieux se suicider tout de suite ? »

Dumbledore me jette un regard de reproche avant de répondre :

« Je crois en lui Severus. Il y a encore de l'espoir »

« Mouais…j'ai comme l'impression que votre petit héros n'en a aucun.»

« La première de nos priorités sera de sortir Harry de son chagrin. Je trouverais le moyen. Puis-je vous demandez de garder un œil sur lui ? »

Bien sûr ! Devenir la nounou de Potter quelle joie ! Mais je ne peux pas refuser. J'accepte donc de mauvaise grâce et me lève :

« Puis-je disposer ? »

« Oui allez-y. Merci Severus »

Je laisse là Dumbledore qui paraît déjà plongé dans ses pensées.

Je comprends mieux l'attitude de Potter maintenant. Porter une telle responsabilité à son âge…Bizarrement, j'aurais pensé qu'il serait fier de se découvrir un rôle aussi important. Son père, lui, n'aurait pas manqué de le crier sur tous les toits ! Où peut-être son fils est-il tout simplement mort de peur ? Tout le monde l'admire à cause d'une cicatrice et à présent, il va devoir prouver sa valeur en risquant sa vie. Il y a de quoi se sentir moins confiant ! Dumbledore peut dire ce qu'il veut, je ne peux pas imaginer que ce gamin larmoyant soit de taille face au Seigneur des Ténèbres. Alors pourquoi est-ce que je ne me sens pas désespéré ?

De retour dans ma classe, je remarque quelque chose sur le sol. Un gros carnet à spirales moldu. Il appartient sûrement à un élève. Je l'ouvre au hasard et tombe sur un bout de poème griffonné à l'encre noire :

Je suis le Ténébreux, -le Veuf, -l'Inconsolé,

Le prince d'Aquitaine à la tour abolie.

Ma seule étoile est morte, - et mon luth constellé

Porte le soleil noir de la Mélancolie.

Un poète parmi les élèves ? Amusant…Il y a un nom en bas de la strophe : Gérard de Nerval. Connais pas ! Et pourtant, je sais les noms de tous les élèves de ce château. Je suppose que ce poème vient d'un bouquin et que cet élève l'a seulement recopié.

J'ai beau regarder partout, il n'y a aucun nom. En revanche, il y a beaucoup d'esquisses au crayon noir et à l'encre : le château, une étude de dragon, la salle commune de Gryffindor-tiens voilà un indice ! Je tourne la page et tombe sur les portrait de Granger et Weasley. Par Viviane, ce carnet doit certainement appartenir à Potter !

Je ne peux m'empêcher de penser qu'il a du temps car ses dessins sont vraiment ressemblants. Je ne m'y attendais pas. En outre les dessins, le carnet est rempli de petits paragraphes datés comme dans un journal intime. Je retourne à la première page. On commence le jour de la Coupe du Monde de Quidditch et le croquis du stade accompagne un texte enthousiaste écrit à la va-vite apparemment :

25 Août 94 :

Je viens d'assister au plus beau match de Quidditch de ma vie ! Je n'ai jamais vu un tel niveau de jeu ! Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour avoir le niveau de Krum ! Il y a du boulot parce qu'à côté de lui, je me sens franchement minable ! Le stade était purement hallucinant, énorme et tout en or. Je peux à peine imaginer ce qu'on doit ressentir à jouer dans un endroit pareil avec 100 000 personnes qui hurlent à faire trembler le sol. Le rêve ! Je serais prêt à faire carrière dans le Quidditch, uniquement pour pouvoir vivre un moment comme celui-là, une fois dans ma vie.

J'ai comme l'impression que ce carnet pourra m'aider à y voir plus clair dans le comportement de Potter. Je vais le garder avec moi pour l'instant.

J'attends le soir et la quiétude de ma chambre pour me replonger dans ma lecture. Je ne suis pas de garde cette nuit, j'ai donc tout mon temps.

Je n'ai plus aucun doute sur l'identité du propriétaire car je trouve les portraits des parents de Potter ainsi que celui de Black. Si j'étais très objectif, je dirais qu'il est particulièrement réussi. Potter l'a représenté souriant, dans un clair-obscur, qui donne presque une illusion de vie. On voit bien qu'il dessinait quelqu'un qu'il aimait.

Je continue de lire ses petites phrases écrites à chaud comme autant de morceaux de pensées :

22 Novembre 94

J'ai réussi la première tâche YAHOU !  (écrit à côté du dessin de dragon). Moi qui avais tellement peur de passer pour un crétin devant toute l'école ! Et Ron a enfin cessé de me faire la gueule ! Il faudra que je trouve un truc pour remercier Hermione parce que sans elle, je n'aurais jamais réussi à maîtriser ce fichu sortilège d'Attraction. C'est fou ce que je me sens mieux ! J'ai eu le plus beau coup de flippe de ma vie sous la tente !

Je saute plusieurs pages jusqu'à la date qui m'intéresse :

22 juin 94

Je ne sais pas trop pourquoi j'écris. Peut-être pour exprimer ce que je n'ose pas faire sortir. Cédric est mort par ma faute, parce que je l'ai embarqué avec moi dans ce foutu cimetière. D' un autre côté, si je l'avais laissé prendre le Trophée seul, il serait mort aussi. Et je ne pouvais pas non plus m'accaparer la victoire. Merde…

Je ne sais pas comment ses parents font pour ne pas m'en vouloir. A leur place, j'aurais la haine. C'est dégueulasse…

Dumbledore dit qu'une nouvelle guerre va commencer. Ca me fait peur. Je ne sais pas ce qui va se passer, je sens que d'autres gens vont mourir. J'enrage de devoir retourner chez les Dursley ! Je ne veux pas être éloigné à une heure aussi grave ! Et s'il arrivait quelque chose à mes amis ? Je voudrais bien savoir où Dumbledore a envoyé Snape. Reprendre son rôle d'espion ?

Décidemment, ce gosse est plus perspicace que je ne le croyais. Je découvre une facette de lui que je ne connaissais pas : celle d'un enfant qui a peur pour ses amis.

Un peu plus loin, je trouve des croquis de Grimauld Place. Je suis dans la maison de Sirius. Lui la trouve sinistre mais franchement, je préfère cent fois être ici avec lui, que chez les Dursley.

Le message suivant semble avoir été griffonné avec rage :

13 septembre 95

Umbridge espèce de sale vieille peau ! Qu'est-ce que j'aimerais pouvoir jeter ça dans sa face tordue ! Je crois que je préfère encore Snape !

Merci Potter, trop aimable…

Elle me fait passer pour un cinglé devant toute la classe ! Comme si ça ne suffisait pas avec la Gazette du Sorcier ! Comment peuvent-ils refuser de croire au retour de Voldemort ? Faut-il qu'il y ait des morts pour qu'ils ouvrent enfin les yeux ?

Ses retenues consistent à me faire écrire avec une plume qui me suce le sang pour s'en servir comme encre. Les mots se gravent dans ma peau et la plaie s'ouvre et se referme selon que j'écris ou que j'arrête.

Quoi ! Je n'ai jamais entendu parler de ça ! Je suis moi-même assez sadique mais je n'ai jamais employé de telles méthodes !

Elle reste là à me regarder en espérant que je donne des signes de souffrances ! Salope ! Elle peut toujours attendre ! Je préfère me vider de mon sang plutôt que de lui donner ce plaisir ! Je ne courberai jamais l'échine devant elle, jamais !

Coriace, le petit Potter ! Ca commence à m'amuser toutes ses petites réflexions. Voyons encore…

25 décembre 95

Joyeux Noël ! Comme je suis soulagé que M. Weasley s'en soit sorti ! Tout le monde est de retour à Grimauld Place et c'est une chance car je ne voulais pas laisser Sirius tout seul. J'ai bien vu qu'il déprimait avant que nous n'arrivions. Je suis inquiet pour lui. Parfois, j'ai envie de le serrer très fort et de lui dire que je l'aime et qu'il n'est pas tout seul. Je crois que ça lui ferait du bien mais je n'ose pas. Ce genre de démonstration n'est ni dans ma nature ni dans la sienne.

Je saute plusieurs pages pour voir s'il a écrit quelque chose à propos de ce qu'il a vu dans ma Pensine.

04 mai 96

J'ai demandé à Sirius et Remus des explications sur la conduite de mon père. Ils m'ont dit qu'il était un peu idiot quand il était jeune et que ça s'était arrangé avec le temps.

Je ne peux retenir un ricanement méprisant. Il se tenait tranquille parce qu'il ne voulait pas offusquer sa future femme ! Apparemment, Black et Lupin ont un peu mauvaise conscience et ils n'ont pas osé ternir l'image de Potter senior devant son fils.

C'est bien beau tout ça mais moi je n'ai jamais jeté de sort à quelqu'un juste pour m'amuser ! Et je ne me balade pas non plus avec un Vif d'Or dans la poche ! J'ai passé cinq ans à dire à Snape qu'il mentait au sujet de mon père, de quoi j'ai l'air maintenant ? Ce que j'ai vu dans la Pensine, confirme tout ce qu'il m'a toujours dit sur lui.

A la bonne heure ! Il a finit par comprendre !

Là où il se trompe encore, c'est qu'il persiste à me croire arrogant et attaché à ma fichue célébrité. Que faut-il que je fasse pour lui faire comprendre que je n'ai jamais voulu de tout ça ? J'échangerais volontiers mes admirateurs contre une vie anonyme avec mes parents. Mais Snape est plus têtu qu'une mule et j'en ai ras-le-bol de ses sarcasmes. Bon sang, j'espère qu'il ne lira jamais ce carnet : )

Jusqu'à maintenant, Potter écrivait avec des couleurs différentes, au milieu de gribouillages divers et variés. Mais après ce texte, la dernière partie change du tout au tout. L'encre est noire et il n'y a plus aucun dessin. Le poème de tout à l'heure a été recopié pendant les vacances. Je parcoure des petits messages, témoins d'un désespoir absolu.

29 juin 96

Sirius est mort. (L'écriture est tremblé et tachée de traces de larmes). Même avec ces mots sous les yeux, j'ai dû mal à réaliser. C'est ma faute…C'est moi qui aurait dû passer par cette arche. J'écris pour m'empêcher de hurler.

06 juillet 96

Non il n'y a rien à écrire aujourd'hui…il n'y a plus rien.

08 septembre 96

Sirius, vient me chercher ! J'ai mal…Tu me manques. Je n'arrive pas à te voir ce soir à cause des nuages. Pardon. Je t'aime.

14 septembre 96

Cette prophétie m'obsède. Je voudrais tant que tu sois là. Je suis terrorisé et j'ai honte de ça. Je voudrais être plus fort, j'ai pas le droit de flancher. Il pleut depuis une éternité et je ne te vois toujours pas.

19 septembre 96

Je sombre. Je deviens fou. Je suis malade. Pourquoi les gens ont-ils peur de la mort ? La mort, c'est la fin des pensées, des souffrances et des souvenirs. Le néant alors tant mieux. J'aurais dû te rejoindre dans cette arche.

C'est le dernier message et il date d'aujourd'hui. Je referme le carnet et le pose sur mes genoux. Après ce que je viens de lire, je ne peux plus me voiler la face : j'ai mal jugé Harry.

Tiens ! Voilà que je l'appelle par son prénom ! Un sentiment dont je me croyais incapable vient d'éclore en moi : de la pitié mêlée de compassion. Cet enfant a besoin d'aide de toute urgence ! Il risque de recommencer sa tentative de suicide. Ce soir peut-être ? L'inquiétude m'envahit. Que veut-il dire par ses tentatives vaines de « voir Sirius » ?

Mais oui ! La tour d'Astronomie ! L'étoile Sirius ! Voilà la raison de ses escapades nocturnes ! Cet endroit est dangereux pour un jeune aux idées morbides.

En un tournemain, j'attrape ma cape, la jette sur mes épaules et me rue hors de ma chambre avec le carnet dans ma poche. J'espère vraiment que je me trompe sur toute la ligne. Sinon, Merlin fasse que j'arrive à temps !