Auteur : Caramelon
Titre : Manipulations
Résumé : Iria a lâché sa bombe. Ils vont devoir entendre les explications à condition qu'ils survivent à la crise cardiaque qui les menace…
Genre : Yaoi, gros mal de crâne pour les allergiques à la biologie même simplifiée, cassage du mythe des cigognes ou des choux et des roses, choc psychologique irréversible pour deux d'entre eux. Un seul semble être d'excellente humeur…
Couple : Fripouille + tout le monde. Quant à Heero et Duo… hum… disons… y a encore pas mal de chemin mais pour le moment, ça va de pire en pire.
Disclaimer : je me renseigne pour la pierre philosophale…
Réponse aux reviews :
Merci pour vos reviews, je suis trop contente. Et merci aussi à ceux qui me lisent même s'ils ne me laissent pas de reviews ! J'espère que cette histoire vous plaira toujours autant et que je ne vous décevrais pas. Et un petit merci à ma betalectrice, qui a failli m'étrangler un bon nombre de fois pour que je me dépêche de finir…
Anaxarete : J'espère que ce nouveau chapitre te plaira.
Iria-chan : Merci pour ta review. Ça m'a fait trotrotrotrotrotrotro plaisir ! Comment ça Duo est trop con ? Mais non, mais non ! Il est juste un peu… Ben heu… En tout cas, j'ai comme dans l'idée que tu vas apprécier la fin du chapitre, gniark , gniark, gniark… Et puis, par rapport au Duo de ta fic (Sanctuaire), le mien est un ange !
Kikunosuke : Qu'est-ce qui a bien pu se passer entre Heero et Duo ? Hum… Tu sauras ça au chapitre 8 si je me souviens bien… Et oui, va falloir attendre…
Mayu-chibichan : Merci, je suis bien contente d'avoir eu l'idée de couper le chapitre 2, pile à ce moment-là. Tu devrais me détester pour celui-ci aussi. Gniark, gniark, gniark ! Quant à tes questions, et bien, la plupart des réponses seront dans ce chapitre. Mais l'histoire entre Heero et Duo, et bien, chapitre 8. Et merci pour ta review pour « Retour aux sources »
Youkai : Moi sadique ? (faux air ingénu…) Hum… Tu devrais peut-être pas lire ce chapitre alors… Merci pour tes encouragements.
Kittyval : Hé, hé, hé, hé, hé, hé… ça dépendra de ce qui se passe dans ta fic… C'est la condition sine qua non. Mwahahaha ! (moi et l'art de tout tourner à mon avantage…)
Lihiel : T'es trop forte ! Comment t'as deviné ? Bon, j'avoue, je me suis pas foulée. N'empêche tu es la première personne à m'en faire la remarque… Apparemment, la relation entre Heero et Duo inquiète beaucoup de lecteur. On verra bien les conséquences de l'arrivée de Fripouille (entre nous, j'adore ce surnom… Je suis géniale. Oh ! Faut pas faire gaffe ! J'ai une tendance à l'auto complimentation assez développée…)
Une des réponses au pourquoi du comment du titre. Mais ce n'est que la première… !
Chapitre 03
Quatre en tomba de sa chaise et se retrouva sur les fesses. Duo se cogna brutalement le front contre la table. Heero gardait obstinément les yeux fermés. Seul l'enfant semblait apprécier la nouvelle. Il souriait à tout le monde, complètement aux anges. Quatre se releva pour se rasseoir. Duo garda obstinément le front collé contre la table, écrasant les corn-flakes qui étaient tombés de son bol. Heero se passa la main sur le visage avant d'ouvrir des yeux fatigués, blasés. Iria jeta un regard à l'enfant qui avalait gaiement ses céréales.
Il lui fallait maintenant entamer des explications qu'elle-même ne comprenait pas. Mais son frère prit la parole en premier.
« Mais… Mais… Comment ? Je veux dire, ils sont pas équipés pour… Du moins… On le saurait si… c'était possible. A moins que… Duo… Heero… »
« Te fatigue pas Quat-chan, marmonna Duo, sans relever la tête. Je peux te le certifier : Heero est bien un garçon. Et moi aussi… »
« Mais alors… Comment ? »
« Manipulation génétique », répondit Heero.
« C'est la seule explication. Malheureusement, elle est aussi bancale. Parce que quoiqu'il arrive, il est « normalement » impossible qu'un enfant puisse naître de deux hommes. »
Iria reprit son dossier. Duo releva la tête. Quelques céréales étaient encore collées sur son front.
« Bon, commença Iria. Voilà ma théorie. Elle est, selon moi, tirée par les cheveux et mon esprit scientifique refuse catégoriquement d'y croire, mais il faut bien admettre que cet enfant est bien là, en chair et en os, mélange de vos deux ADN. »
« Iria, l'interrompit Heero. Je crois qu'on a compris… Continue ! »
« Très bien. Alors voilà… »
« Je t'arrête tout de suite, la coupa Duo. Ça doit être simple, clair et concis. Parce que… je me contrôle. Je suis zen. Je suis calme. Je suis une pâquerette au milieu d'un pré, caressée par une douce brise… »
« Heu… Duo. »
« Bref, je sens que je vais exploser. Si je ne comprends rien à ce que tu racontes, je vais… Je vais… Bref, bye, bye la petite pâquerette ! »
Iria sourit avec un air de compréhension. Oui, elle savait ce que ressentait Duo en ce moment. Il aurait certainement mieux pris la chose si ça avait été quelqu'un d'autre que Heero. Il aurait même préféré que ce soit un mélange avec les gènes de Treize Kushrénada…
« Je ne sais pas comment ils ont pu prélever vos cellules sexuelles. Ça reste encore un mystère. »
« Peut-être lorsqu'ils ont été prisonniers de Oz… », supposa Quatre.
Mis à part Trowa, tous étaient passés par les cellules de Oz. Et tous étaient passés par la case « visite médicale » et personne n'était capable de dire ce qu'ils leur étaient arrivés pendant ce temps-là, étant donné qu'une forte de dose de pentothal les avait assommé. Même Heero l'ignorait.
« Donc, voici mon hypothèse : comme vous le savez tous, il faut des gamètes femelles et mâles pour qu'il y ait fécondation. Donc, un spermatozoïde et un ovocyte. »
« Ovocyte ? » demanda Duo, déjà tremblant de tout ses membres.
« Ah oui ! La biologie pour les nuls… Un ovule si tu préfères. Bref, la réunion du noyau des deux gamètes, c'est ce qu'on appelle fécondation. »
« Si tu en venais au fait… »
« Bref, vous deux, jusqu'à preuve du contraire, vous ne produisez que des gamètes mâles, donc aucune fécondation ne serait possible. »
« C'est là qu'intervient la femme », annonça Heero aussi calmement qu'il pouvait l'être à ce moment-là.
Iria hocha la tête et Duo fronça les sourcils.
« La femme ? Quelle femme ? Où est-elle ? » s'enquit Quatre.
« Morte après la naissance, répondit Heero. D'après un rapport. »
« Attends Heero ! Me dit pas que tu étais déjà au courant ! » s'exclama Duo en frappant le poing sur la table.
« Pas de tout. Je savais que cet enfant portait les gènes d'un pilote de Gundam. Je ne savais pas que c'étaient les nôtres… »
Il soupira. Décidément, le destin prenait un malin plaisir à le torturer à chaque fois. Iria continua son exposé.
« Bref. Je pense qu'ils ont prélevé un ovocyte… ovule… de cette femme lors de l'ovulation. A partir de maintenant, inutile de me demander des explications sur le comment du pourquoi, parce que je n'en sais pas plus que vous. Le comble pour un médecin ! A quel point les gens peuvent être fous ? »
« A l'extrême… », bougonna Duo.
« Je pense… qu'ils ont du remplacer les chromosomes de cette femme que contenait le noyau par vos chromosomes, ceux de Duo ou ceux de Heero, à supposer que ce soit possible. Ils ont ensuite sans doute procédé à une simple fécondation in vitro et une gestation in vitro comme tous les enfants des Colonies. »
Silence. Duo haussa un sourcil interrogateur.
« C'est tout ? Je veux dire… C'était des savants fous et la seule difficulté qui s'imposait à eux c'est cet échange de chromosomes… ? »
« Duo, commença Iria. C'est bien toi qui voulais des explications simples, claires et concises. Et ce n'est pas le seul problème auquel ils ont du se confronter. D'un, l'ovocyte, lors de l'ovulation est bloqué en métaphase II de la méiose II. Or vos cellules sexuelles ne se bloquent pas lors de la méiose et… »
« Ok, ok, c'est bon, j'ai compris que je comprends rien. Je te crois. C'est normalement pas possible. N'empêche que le morpion, il est là ! »
« Il ne risque pas d'avoir des problèmes ? demanda Quatre avec inquiétude. Je veux dire, des problèmes physiques ou mentaux. »
L'enfant arrêta de mâcher ses céréales.
« Che fais chrés fien Chat-nii-chan ! »
Duo lui administra une petite claque derrière la tête.
« On parle pas la bouche pleine Fripouille ! »
« Pardon, s'excusa l'enfant après avoir avaler sa bouchée, Daddy ! »
Le cœur de Duo s'arrêta de battre pendant au moins une dizaine de seconde. Il en oublia même de respirer. Bon sang ! Ce morpion venait de l'appeler « Daddy » ! Et il ne savait même pas comment réagir. S'il devait se mettre en colère ou s'il devait en rire. Il resta bloqué ainsi jusqu'à ce que le gloussement de l'enfant le sorte de sa torpeur. Il descendit de sa chaise et voulu grimper sur les genoux de Duo. Le natté le prit machinalement dans ses bras et le posa sur ses cuisses. Le petit garçon se retourna en flanqua un gros bisou plein de bave et de corn-flakes sur la joue de l'américain.
« Je crois… que… je vais avoir du mal à m'y faire », bégaya Duo.
« Tu t'y feras Duo », assura Quatre.
« Et elle est où ma maman ? » demanda l'enfant.
Ils se regardèrent tous avec une certaine gêne. Puis Quatre adressa un sourire rassurant au petit garçon.
« On ne sait pas où elle se trouve pour le moment », mentit Quatre.
« Oh… Bof, c'est pas grave puisque j'ai deux papas ! »
Heero et Duo croisèrent leur regard où l'on pouvait lire toute la douleur, toute la souffrance supplémentaire qu'engendrait cette situation. C'était forcé. Ils allaient devoir se revoir en dehors des missions.
Pour Duo, il était impensable d'abandonner cet enfant. Ce petit garçon, qu'il l'ait voulu ou non, était une partie de lui. Et il n'allait pas l'abandonner. Il n'y avait même pas pensé. Il assumerait sa paternité quoi qu'il arrive, parce qu'il savait ce que c'était de ne pas avoir de parents. Et même si avec son optimisme à toute épreuve il gardait de bons souvenirs de son enfance errante, il n'avait pas oublié les mauvais souvenirs. S'il savait qu'il exagérait un peu, il ne voulait pas offrir à cet enfant qu'il avait délivré, une enfance similaire à la sienne. Malheureusement, Heero arriverait à la même conclusion. Duo le connaissait assez bien pour savoir que lui aussi assumerait sa paternité.
Et il ne s'était pas trompé. Heero ne se souvenait pas d'avoir eu des parents. La seule figure paternelle qu'il ait eu, c'était Odin Lowe. Ces années passées avec lui, même si elles n'avaient pas été évidentes et assez éloignées des idées que l'on pouvait se faire sur les activités père/fils, ont été précieuses pour Heero. Il avait détesté cette errance sans but précis après avoir perdu son mentor. Alors il voulait être là pour cet enfant, avec ou sans Duo, bien qu'il se doutait que ce serait avec… Et puis, il était attachant comme enfant. Il avait aussi la très nette impression qu'il était beaucoup plus perspicace qu'il ne le laissait paraître.
Quatre dirigea son attention vers sa sœur.
« Pour les problèmes alors ? »
« J'ai observé rapidement son caryotype. Il a bien les hétérochromosomes X et Y. Donc de ce côté-là, pas de problèmes. Et mis à part un nombre de translocation supérieure à la normale entre les paires d'autosomes, tout va bien. Et d'après le bilan sanguin et médical que je lui ai fait passé hier, tout est normal. »
« J'ai rien compris, sauf qu'il va bien, conclut Duo. On peut dire qu'ils ont réussi leur coup ces empaffés… »
« Maxwell, il va vraiment falloir que tu surveilles ton langage en sa présence », ordonna Heero.
Duo haussa un sourcil. Puis soupira de consternation. Il aurait du le parier. Heero allait lui aussi assumer son rôle. Il devait avouer qu'il avait secrètement espéré le contraire.
« Et puis, il va falloir te trouver un nom », continua le japonais.
« Fripouille ! » cria l'enfant en levant brusquement les bras en l'air manquant de crever l'œil de Duo avec sa cuillère.
« C'est pas un nom ça », fit remarquer Quatre.
« Veux Fripouille, s'entêta le petit garçon. C'est comme ça que Daddy m'appelle. »
Duo se bloqua une nouvelle fois. Non, franchement, il allait vraiment pas à s'y faire. A chaque fois, son cœur faisait un bond et son esprit allait vagabonder dans son pré de pâquerette. Non pas que cela le mettait en colère mais… Il devait pas se voiler la face. S'il se contrôlait, c'était pour ne surtout pas finir gâteux en présence de Heero.
« Duo ? » l'appela Iria.
« Heu… Oui. Oui. Ecoute-moi Fripouille ! »
Regard noir de Heero.
« Il faut un prénom parce que… parce que… parce qu'il y a que moi qui peux t'appeler Fripouille ! »
Excuse bidon, mais c'était tout ce qu'il avait trouvé sur le moment. Heero lui jeta un autre regard noir. Il allait y avoir du neuf. Ils allaient maintenant se battre pour l'éducation du jeune enfant… Il allait vraiment falloir qu'ils établissent un traité de paix, ou plutôt de non-agression. Une question vint ensuite hanté l'esprit de Duo. Qui allait le garder ? Qui allait garder la Fripouille ? Parce qu'il était hors de question qu'ils revivent ensemble, hein ?
« Ced ! » s'écria l'enfant.
« Très bien, approuva Heero. Ce sera Ced alors. »
Iria se leva.
« Bon, c'est très bien tout ça, mais moi, je vais me coucher. J'ai passé toute la nuit à faire les tests ADN et autres… »
« Tu veux que je raccompagne ? » demanda Quatre un peu inquiet devant les cernes de sa sœur.
« Ça ira. »
Elle le prit dans ses bras, puis fit un signe de tête aux deux autres jeunes hommes. Elle baisa le front du petit garçon et disparut enfin dehors. Quatre surveilla sa sœur jusqu'à ce que la voiture disparaisse au coin de la rue.
« Moi aussi, je ne vais pas tarder », informa Heero.
Duo se tendit et resserra inconsciemment son étreinte autour de Ced. Ce dernier, qui avait fini ces céréales, jouait maintenant avec la natte de l'américain. Heero et Duo se jaugèrent du regard, le visage dur, menaçant. Mais le professionnalisme de Duo prit le dessus. Il avait souvent assisté à des procès où des parents se disputaient la garde de leur enfant. Et lorsque chacun des deux parties étaient à égalité devant la justice, souvent on demandait à l'enfant de trancher en lui demandant chez qui il voulait vivre.
« Ecoute-moi la Fripouille. Heero et moi, on vit très loin l'un de l'autre. Tu dois donc décider chez qui tu veux vivre. »
« Avec toi ! »
L'enfant se mit debout sur les genoux de Duo, ses deux petits yeux améthyste pétillant de joie. Mais le natté ne le regardait pas. Ses yeux étaient rivés dans ceux de Heero et y lisait toute la déception, toute la douleur que cette décision avait engendrée. Heero détourna le regard et but son thé.
« Et avec Heero-to-san ! » finit le petit garçon.
Heero releva brusquement la tête et fut atteint du même mal que Duo. Il bloqua. Duo secoua la tête.
« Non Fripouille. Tu ne peux pas vivre chez Heero et chez moi en même temps. »
« Bah pourquoi ? »
« Parce qu'on ne vit pas dans la même maison. »
Ced regarda Duo avec un air perplexe. Puis un sourire satisfait se dessina sur ses petites lèvres.
« Alors, on a qu'à trouver une maison pour tous les trois ! On peut rester tous les trois, non ? »
Nouveau blocage de la part de Heero et Duo. Ils ne virent pas le sourire de Quatre. Un sourire approbateur et satisfait. Il s'approcha de Ced et lui tendit la main.
« Viens avec moi Ced ! Je vais essayer de te trouver d'autres vêtements autre que ce short et ce T-shirt. »
« Mais… »
« Il faut les laisser discuter maintenant, Ced. »
Duo remercia mentalement son ami alors que l'enfant sauta à terre. Il prit la main de Quatre, ce dernier bien content d'avoir enfin un allié, et de poids ! Là où Trowa et Hilde avaient échoué, il espérait que Ced réussirait…
Une fois que Quatre et l'enfant disparut de sa vue, Duo se prit la tête entre les mains, les épaules secouées d'un petit rire. Heero posa ses yeux sur la silhouette de son ancien amant.
« Qu'est-ce qui te fait rire ? » lui demanda-t-il au bout d'un moment.
« Tout. C'est quand même assez ironique comme situation. Toi et moi, parents d'un petit mouflet qui sort d'un labo dirigé par des malades… Toi et moi, réuni une nouvelle fois alors que l'on fait tout pour s'éviter. »
« Je vois. On dirait que le destin aime jouer avec nous… »
« Jouer ? Nous torturer oui ! »
Heero croisa les bras sur sa poitrine alors que Duo planta ses prunelles améthyste dans ceux du japonais.
« Alors qu'est-ce qu'on fait, Maxwell ? »
« Je crois que tu le sais aussi bien que moi Heero. Même si la Fripouille est le fruit des esprits malades de ces types, il fait partie de nous. Je ne l'abandonnerai pas. Et toi non plus d'ailleurs. La véritable question est : qui déménage ? »
Heero hocha la tête. Duo réfléchit pour trouver une solution. Parce que Heero avait sa vie sur L1 et Duo, la sienne sur L2. Quoiqu'il arrive, l'un des deux devrait sacrifier une partie de sa vie pour vivre avec la personne qu'ils voulaient revoir le moins souvent possible.
« C'est moi », décida Heero.
« C'est toi quoi ? »
« Qui déménage. C'est plus pratique. Je peux exercer mon travail dans n'importe quelle colonie. Ce qui n'est pas ton cas. »
« Mon appartement est trop petit », objecta Duo.
« On s'en contentera. Ce que je te propose c'est une période d'essai d'un mois. Si au bout d'un mois, on arrive à… gérer… alors on pourra penser à investir dans un appartement plus grand. »
Duo acquiesça. Cela lui semblait correct. Sauf qu'il aurait vraiment du mal à gérer la situation. Heero. Son premier grand amour. De retour dans sa vie. Avec leur enfant. Si seulement la Fripouille n'avait jamais existé… Tout de suite Duo s'en voulu de penser ça. Ce n'était pas la faute à cet enfant. Lui, il n'avait rien demandé. Il avait même été enfermé dans ce putain de labo, et qui sait ce qu'ils lui ont fait subir, tout ça parce qu'ils ont réussi à mélanger ses gènes avec ceux de Heero.
Le japonais dut lutter pour reprendre un rythme cardiaque normal. Il aurait vraiment aimé que Duo résiste un peu plus. Il aurait vraiment aimé qu'il abandonne, qu'ils n'aient pas à revivre ensemble. Tout serait bien plus simple s'il n'avait pas succombé aux charmes du natté il y a 5 ans. Si seulement il avait pu résisté, ils n'en seraient pas là. Heero n'avait jamais eu de regrets avant. Aujourd'hui, il en avait un. Et trois ans étaient trop court pour oublier, pour guérir. Avant, le japonais n'avait jamais osé dévoiler ses sentiments. Durant une année, après la guerre, Duo s'était efforcé de le faire sortir de sa coquille. Et maintenant, Heero payait le prix fort.
« Aujourd'hui, je rentre sur L1 chercher quelques affaires et prendre certaines mesures », annonça Heero.
« Très bien. »
Quatre et Ced redescendirent dans la cuisine avec un petit sac de sport.
« Je vous passe quelques vieux vêtements qui appartiennent à Ali-chan en attendant. »
« Merci Quat-chan. Allez, il va falloir qu'on y aille ! »
« Je vous dépose où ? »
« Le spacioport », répondit Heero.
« Mon appart. Avec la Fripouille. »
Quatre approuva leur choix. C'était un peu ce qu'il avait prévu. Il lui avait semblé logique que ce soit Heero qui déménage. Et ça l'arrangeait. Comme ça, il pourrait surveiller l'évolution.
La voiture de Quatre passa d'abord par le spacioport pour déposer Heero. Il alla réserver une place sur le prochain vol qui s'avérait être une demi-heure plus tard. Ils l'accompagnèrent devant la porte d'embarquement.
« Appelle-moi quand tu arrives, on viendra te chercher », proposa Duo.
Heero acquiesça. Il serra la main à Quatre, fit un signe de tête à Duo. Il s'accroupit face à Ced.
« Sois sage ! » dit simplement Heero en posant une main sur la tête de l'enfant.
« Je veux pas que tu partes », gémit Ced en lui sautant au cou.
« Je reviens demain. Promis. »
Quatre s'approcha de Duo.
« C'est fou ! Il s'est attaché à vous si vite », lui glissa-t-il à l'oreille.
« C'en est même perturbant. Il s'est plus vite attacher à Heero qu'à toi. Pourtant tu es beaucoup plus… »
« L'instinct. »
« Si tu le dis… Allez Fripouille ! Dis au revoir à Heero sinon il va rater sa navette. »
« A demain Heero-to-san ! »
Heero se releva et se dirigea vers la porte d'embarquement. Ced, les larmes aux yeux, s'agrippa à la main de Duo. Celui-ci se baissa et lui ébouriffa sa tignasse qu'il avait héritée de Heero, ça ne faisait aucun pli.
« Allez Fripouille ! Les garçons, ça ne pleure pas. Tu le reverras demain. »
Le petit garçon renifla, essuya les perles d'eau condensées qui menaçaient de rouler sur ses joues et sourit. Ils quittèrent ensuite le spacioport et Quatre les ramena chez Duo. Le natté l'invita à dîner puisque de toute façon, l'arabe ne devait prendre la navette qui l'amènerait sur Terre que le lendemain dans la matinée. Il devait enfin rejoindre Trowa et Ali. Quatre en profita pour aider Duo à emménager son salon. L'inconvénient, c'est que Duo ne possédait qu'une seule chambre avec un lit deux places. Il fallait donc emménager le salon afin d'y déplier le canapé clic-clac.
Dans la soirée, Duo ordonna au petit garçon d'aller se coucher après s'être brosser les dents. Il le borda ensuite, lui embrassa le front et éteignit la lumière de sa chambre.
« Duo, je vais y aller maintenant. Ça va aller ? »
« J'ai connu pire. »
« Tu en es sûr ? »
« Non, pas vraiment. Mais ne t'inquiète pas. Hilde m'a initié au yoga ! »
Quatre éclata de rire. Duo se joignit à lui. Il n'avait vraiment rien de drôle mais c'était ce qu'il lui fallait sur le moment. Rire. Le rire effaçait tout les tracas, tous les problèmes qui pouvaient le perturber. Le rire était sa thérapie. Et il en avait cruellement besoin en ce moment. Ce qu'avait parfaitement deviné Quatre. Duo posa son regard sur la porte de sa chambre, derrière laquelle se reposait, enfin il l'espérait, la Fripouille.
« Dis Quatre, tu crois que je vais m'en sortir ? »
« Tout ira bien Duo. Tu as toujours eu un don avec les enfants. Regarde-toi avec Ali-chan ! Et avec la Fripouille ! »
« Hum… Je parlais surtout de Heero. Un mois… Et peut-être même plus. Je vais devenir complètement barge ! »
« Fais-moi confiance Duo ! Tout se déroulera à merveille. »
Regard suspicieux du natté.
« Tu veux dire quoi par là ? »
« Rien. »
Sourire innocent de Quatre. Qui ne dupa pas l'américain.
« Toi ! Tu complotes quelque chose ! »
« Mais non, mais non. »
« Deux fois « mais non »… Tu mens ! »
Quatre éclata une nouvelle fois de rire.
« Tu verras bien ! »
« Je t'en prie Quatre. Fais pas de moi et de Heero, tes objets de manipulation ! S'il te plait… »
Quatre fut touché par le regard de détresse que lui lança Duo. Il lui rendit un sourire rassurant. Il lui prit la tête et la posa contre son épaule.
« Ne t'inquiète pas Duo ! »
« Merci, souffla Duo. Parce que nous deux, c'est vraiment impossible. On a essayé et tout ce qu'on a récolté c'est souffrance sur douleur. Je ne veux pas revivre ça Quatre. Pour rien au monde ! Plus jamais avec lui… »
Quatre ne dit rien. Il savait que leur relation, bien que longue, avait été chaotique partagée entre déchirements et incompréhension. A son avis, le problème était qu'elle avait été trop fusionnelle. C'était bien connu. Les couples ayant une relation fusionnelle étaient très instables et se résumaient à un jeu de cache-cache. Quand l'un voulait s'éloignait, l'autre faisait tout pour le retenir. Jusqu'à inversement des rôles. Jeu très épuisant psychologiquement.
Quatre prit enfin congé. Duo, qui ne voulait pas ruminer et surtout qui ne voulait pas penser à ce qui allait se passer à partir de demain, se déshabilla rapidement et s'enroula dans les draps du clic-clac pour finalement s'endormir presque aussitôt.
Le téléphone réveilla Duo. Il passa une main en dehors des draps et tâtonna à la recherche de son portable. Il le trouva et prit la communication.
« Allo ? » demanda-t-il d'une voix pâteuse.
« Maxwell. »
« Heero ? »
Duo se redressa, complètement réveillé.
« Je suis au spacioport. »
« Très bien. On arrive dans une demi-heure. »
« Je vous attends dans le café du spacioport. »
« Ok. »
Duo raccrocha et prit bien le temps de respirer. Il se leva et alla réveiller le petit garçon. Celui-ci ouvrit les yeux, se les frotta.
« Qu'est-ce qu'il y a Daddy ? »
Blocage cardiaque durant une demi douzaine de seconde.
« On doit partir chercher Heero. »
« Oto-san ? »
Tout à fait réveillé, il bondit de son lit. Duo lui prépara rapidement ses affaires, un T-shirt rouge vif et une salopette en jeans. Duo enfila son éternel pantalon noir qu'il devait avoir en une dizaine d'exemplaire, et une chemise blanche.
« Daddy ! Chui prêt ! »
Arrêt cardiaque. Non. Non, il n'arriverait pas à s'y faire. Enfin, les blocages duraient de moins en oins longtemps. Quelque part, il y avait du progrès… L'américain enfila son long manteau noir et ses chaussures. Il aida la Fripouille à mettre ses baskets.
« Alors si tu es prêt, en route ! »
Duo prit la main de la Fripouille et sortit de l'appartement. Il referma derrière lui et enclencha son propre système de sécurité, d'après lui, infaillible. Avec toutes les bases qu'il avait infiltré quelques années plus tôt, et même encore aujourd'hui avec les Preventers, il connaissait les défauts de chaque système de sécurité et y avait remédier. Il avait installé le même système chez les autres pilotes et même chez Réléna.
Ils prirent ensuite l'ascenseur. Duo habitait le 8ème étage de son immeuble dans un quartier tranquille. Ils descendirent dans le parking souterrain pour prendre la voiture de Duo. Il faut dire qu'il avait complètement craqué. Une sportive noire, et surtout décapotable. Duo adorait sentir le vent créé par la vitesse. Le natté installa la Fripouille à l'arrière et l'attacha solidement. Il pensa mentalement à acheter un siège pour jeune enfant. Enfin, il prit place au volant et démarra. Duo enfila ses lunettes de soleil sur le nez et sortit à l'extérieur.
Ils arrivèrent à l'aéroport. Duo se gara et aida l'enfant à sortir de la voiture. Il lui prit la main et l'entraîna à sa suite. Ils arrivèrent enfin au café. L'enfant lâcha la main de Duo et courut vers Heero. Celui-ci le réceptionna dans ses bras avec un petit sourire amusé. Le natté s'approcha du bar en enlevant ses lunettes noires.
« Alors, un café bien noir et sans sucre, un chocolat au lait, un croissant et une chocolatine », commanda-t-il au barman.
« C'est partit ! »
Duo rejoignit Heero et Ced. Il s'assit en face de Heero.
« Bon voyage ? »
« Hn… »
« Daddy j'ai faim… »
« Ton petit déjeuner arrive », répondit Duo les yeux fixés sur le barman.
« Vous n'avez pas déjeuné avant de partir ? » s'enquit Heero en fronçant les sourcils.
« Pas eu le temps… »
Duo l'observa puis esquissa un sourire amusé. Il posa un coude sur la table et appuya son menton contre la paume de sa main.
« Quoi ? »
« Rien. Je me disais juste que Quatre était entrain de déteindre sur toi. »
« … Ce qui veut dire ? »
« Papa poule. »
Heero renifla d'un air méprisant.
« Tu peux parler… »
Duo s'apprêta à riposter mais préféra se taire. S'ils continuaient, ils allaient finir par se sauter à la gorge. De toute façon, ce fut ce moment-là que choisit le serveur pour apporter sa commande. Ced sauta sur son chocolat. C'était définitif. Il adorait le chocolat, son goût amer et sucré à la fois. Il dévora aussi sa chocolatine et finit la moitié du croissant de l'américain. Celui-ci but son café tout en lisant le journal du jour. Heero qui l'avait déjà lu écouta Ced raconter sa soirée d'hier. Puis Duo se leva et alla payer sa commande. Enfin, ils quittèrent le petit café. Duo marchait devant Heero qui tenait la main de Ced, enfin, le contraire aurait été plus juste, et poussait en même tant un chariot transportant ses bagages.
Heero admira une nouvelle fois la démarche assurée de l'américain, sa longue natte se balançant au rythme de ses pas. Son manteau virevoltait légèrement autour de lui, comme si une brise jouait avec les pans. Les femmes et même certains hommes se retournaient sur son passage avec une certaine envie. Et Heero les comprenait. Qui pouvait résister à son charme ravageur ? A ses sourires en coin ? A sa bonne humeur ? A ses yeux… ? Le japonais lui-même n'avait pas pu résister. Et si lui avait succombé, alors il y avait fort à parier que tous cèderaient. Mais Heero n'avait pas du tout conscience que lui aussi attiraient les regards et l'envie. Ils rejoignirent enfin la voiture de Duo. Heero posa ses bagages dans le coffre pendant que le natté attachait Ced. Il prit place au volant et attendit Heero qui vint le rejoindre quelques instants plus tard.
Une vingtaine de minute plus tard, Duo gara sa voiture dans son emplacement de parking. Il aida Heero à sortir ses quatre valises. Ils prirent l'ascenseur jusqu'au 8ème étage. Lorsque les portes s'ouvrirent, Duo remarqua que quelqu'un attendait devant la porte de son appartement. Un peu plus petit que lui, les cheveux noirs. Il était de dos mais Duo connaissait aussi la couleur de ses yeux. Gris avec de légère nuance bleutée.
« Shit », pesta Duo.
Le jeune homme se retourna vers le natté. Son visage s'éclaira et s'approcha à grand pas de l'américain. Celui-ci ne put esquisser le moindre geste, le souffle coupé. L'homme aux yeux gris passa ses mains autour du cou de Duo et l'embrassa passionnément.
A suivre…
Mwahahahahahahah ! Je sens que je vais me faire tuer… Mais je suis parée. Je suis munie d'un rouleau à pâtisserie et d'une poêle taille maxi… Je vous attends !
Sinon, j'ai vraiment eu du mal à pas faire tourner Heero et Duo (surtout lui d'ailleurs) en papa gâteux… J'espère que malgré cette fin horrible (pour vous) que vous avez aimé… A toute !
