Auteur : Caramelon
Titre : Manipulations
Résumé : vacances enfin méritées. Fripouille se pose des questions existentielles. Heero et Duo font encore des leurs… Normal quoi…
Genre : Yaoi, OOC de tout le monde mais surtout de Tro-tro mais Heero peut prétendre au titre. Les vertus bienfaisantes des vacances sur le système nerveux… Heu… Quoique, pas sûr…
Couple : 3+4+3+4+3+4+3+4+3+4… Toujours en pleine communion eux… Heero et Duo ensemble, ou pas ensemble, telle est la question… En tout cas, pour le moment M+2+M. Heero célibataire (snif ! Ca va pas durer…gné gné gné gné)
Disclaimer : je recherche la maison d'Emmett Brown ou Doc. Si vous avez des informations sur une Doloréane modifiée qui peut voyager dans le temps, envoyez-moi un e-mail. Merci. Par contre pour la Fripouille, Ali, Fara et Mack sont à moi et voilà. Même si Fara a le statut de sœur de Quat-chan…
Petite note : bon, je vais sûrement faire des petites réflexions. Z'êtes pas obligé de lire ! Je me suis contrôlée jusqu'à maintenant…
Réponse aux reviews :
Mais avant toutes, choses, mici à tous ceux et celles qui me lisent même s'ils me laissent pas toujours une review.
Autre petit constat : il me semble que vous apprécier moyennement mon petit Mack. Beuh pourquoi ? Il est gentil, non ? Bref, passons…
Draya Malefoy : mici pour ta review et curieusement, tu fais partie des personnes qui n'aiment pas du tout Mack… (/Mack, chante/ Mal aimé… Je suis le mal aimé… /Duo/ Mais non mon bichon /Heero/ tremblement convulsif…) Bref, pour savoir pourquoi ils se sont quittés, réponse plus tard ! Et puis, c'est un fait avéré : alors que ça saute aux yeux de tout le monde, les personnes concernées ne sont JAMAIS au courant qu'elles s'aiment… Et puis sinon, c'est pas marrant si elles le savent tout de suite, ne ?
Mithy (pas logué) : Ta review m'a fait trop plaisir. Dis, tu dois vraiment t'ennuyer si tu lis des fics en plein taf ! Dis tu fais quoi ? Ils ont pas besoin de quelqu'un d'autre ? Parce que si je peux être payer pour m'ennuyer, je suis preneuse. LOL ! Bon, j'avoue aussi que j'ai été effondrée… J'ai fait une faute HORRIBLE ! M'excuse ! M'excuse ! Rah ! Je déteste faire des fautes. Bon on va mettre ça sur le compte de la fatigue à ce moment-là. (petite note en passant, je DETESTE faire des fautes d'orthographes. Les autres, ça va. Mais moi, ça devient carrément obsessionnel ! Devrais peut-être consulter un psy…) Enfin, c'est pas grave. Vais me contrôler pour pas corriger ce lapsus… En tout cas, j'espère que tu aimeras toujours autant cette fic. Et bonne lecture ! Et bonjour au patron s'il regarde par-dessus ton épaule ! MDR !
Kittyval : Alors toi, un GROS merci pour tes reviews à chaque chapitre. T'as vu, j'ai été sage (veux susucre !) As-tu tord ou raison à propos d'une supposée tempête… ? A ton avis ? Tu le sauras très très très très vite… Hihihihihihihihi !
Yat : Hum… Malheureusement pour toi, le vaccin 1x2x1 n'est pas encore disponible. Va falloir que tu te contentes de mes techniques de réanimation, en attendant… Pour ce chapitre, ne t'inquiète pas, il y a aussi de quoi te réanimer à la fin, hinhinhinhinhin !
Mayu-chibichan : mici pour ta fidélité, enfin je veux dire de suivre ma fic aussi assidûment et de me laisser des reviews à chaque fois. Bon, je t'annonce officiellement que tu peux d'ores et déjà enfiler ton costume d'orangina rouge… Bon, il apparaît que toi aussi tu n'aimes pas Mack. (Mack/ Aaaah ! Pourquoi tant de haine /Duo/ Chouchou, moi je te hais pas /Heero/ cherche son arme du regard) Et tu auras la réponse à toutes tes questions, plus tard, beaucoup plus tard… héhéhéhéhéhé !
Youkai : Je suis contente que tu te sois remis. Maintenant, tu vas pouvoir chuter à nouveau gniark gniark gniark gniark. Bon, toi non plus, tu n'aimes pas mon petit Mack (Mack/ Mais qu'ai-je donc fait/Caramelon/ Maisrien ! Moi je t'aimeuh ! T'es ma création, mon joujou perso… /Duo/ Mon amour, tu es simplement incompris. /Heero affûte le katana de Wufei) Enfin, je suis sûre que tu finiras par l'apprécier. Comment ça aucune chance ?
Syt the Evil Angel : Tu n'es pas prête de savoir pourquoi ils se sont séparés… Faudra attendre. Bon allez, je te dis un secret :… Hi-mi-tsu ! (blague débile à deux balles /Heero/ Tiens ! 20 centimes /Caramelon/ Toi, je crois que tu vas pouvoir faire une croix sur ton Duo… /Mack/ Ouais /Heero/ 2 € et un mars /Caramelon/ Traître ! Qui peut résister à un mars ? En tout cas, pas moi !) J'ai bien pris note pour la réanimation en fin de chapitre. J'espère que les « réanimateurs » iront…
Hanako32 : Bon, toi non plus, t'aime pas Mack. (/Mack/ Je commence à me sentir snobé…) Quant à savoir ce qui a bien pu se passer entre eux… Aaaaah ! Ca restera à jamais un mystère… Du moins, dans ce chapitre. Juste une question, ça n'a rien avoir, mais, 32 pour le Gers ?
Lihiel : Toi aussi t'as des problèmes avec ffnet ! Merci, je ne suis pas la seule ! Je me disais que ça devait être moi puisque les appareils électriques me détestent (une chaine hi-fi out en 6 mois, trois magnétoscopes out, et j'ai vu passé entre mes mains 3 ordinateurs portables complètement HS en 2 mois dès que je les ai utilisé… Heureusement qu'ils étaient sous garantis…) Et toi aussi, tu détestes Mack. (Mack/ gros soupir blasé…) Et tout ne sera pas aussi idyllique que tu le penses, sur Terre, même sans Mack… Il en faut encore du chemin pour les mettre ensemble…
Allez ! Je vous souhaite à tous une bonne lecture… (court se cacher)
Chapitre 05 :
Trowa était venu les chercher, seul, au spatioport, puis une des sœurs de Quatre, Fara, les avait accueillis avant de les conduire à leur bungalow près de la plage. L'hôtel se situait sur une île de l'Océan Indien, à l'emplacement de l'ancienne île de la Réunion. Il était implanté dans une petite crique, au sud de l'île. L'hôtel proposait diverses activités, allant de la simple randonnée dans les montagnes à quelques kilomètres derrière le club de vacances, à la plongée sous-marine en haute mer. Pour les plus paresseux, il ne leur restait plus qu'à lézarder sur la plage, une plage de sable blanc. Le seul véritable inconvénient, du à son climat tropical, était les pluies de la mousson et les cyclones.
Heero et Duo déballèrent leurs affaires tandis que le petit garçon contemplait avec un air ébahit et envieux la mer qui s'étendait à ses pieds. Il était aussi enchanté par l'infini du ciel. Dans les Colonies, le ciel n'a jamais été aussi immense et aussi bleu. En fait, en y réfléchissant, il n'y avait pas de ciel dans les Colonies. Et là, tout d'un coup, il avait au-dessus de lui une infinité bleue, un ciel azur qui ne semblait pas prendre fin, et cela lui donnait l'impression d'être écrasé cet immensité. Bref, le nez littéralement collé à la baie vitrée, il n'aidait pas vraiment les deux jeunes hommes. Enfin… Au moins, il n'était pas dans leurs pattes. Et l'émerveillement enfantin dont il faisait preuve leur arrachait des sourires amusés.
Leur bungalow ne comprenait que deux pièces, la pièce adjacente étant la salle de bain. La pièce principale possédait heureusement trois lits. Deux lits deux places simplement séparés par une table de chevet où trônait une lampe. Perpendiculairement aux deux premiers, un petit lit était disposé dans un coin de la pièce, près des portes coulissantes qui donnaient sur une terrasse accueillant une table de jardin en pierre polie. A peine entré dans la chambre, Ced avait prit possession du petit lit avant de se précipiter sur la baie vitrée pour admirer la vue. Heero et Duo s'étaient consolés en se disant qu'au moins les lits étaient séparés. Bon d'accord, l'intervalle n'était que d'une cinquantaine de centimètres. Et en relativisant, la distance entre eux serait plutôt d'un petit mètre cinquante, si on partait du principe qu'ils dormiraient au centre de leur lit. (1)
« Dis Daddy, c'est quand qu'on va dans l'eau là-bas ? »
« Demain Fripouille. Il est tard. »
« Il est temps d'aller rejoindre Trowa », annonça Heero.
Duo acquiesça et Ced se décolla de la vitre pour se tourner vers le japonais qui lui tendait la main. Duo ouvrit la porte de leur bungalow pour les laisser passer. Ils suivirent le petit chemin de pierres blanches jusqu'au bâtiment central servant de réception, de bar et de restaurant. Buffet à volonté. Spécialités locales. Surtout africaines. Mélange des saveurs sucrées et salées. C'était… dépaysant. Et… inhabituel. Mais pas mauvais. (2)
Quatre leur fit signe, une fois rentrés dans le restaurant. Trowa et une petite tête châtain avec des couettes de chaque côté étaient attablés avec lui. Heero souleva le petit garçon pour l'installer sur le rehausseur. Ced observait avec curiosité la fillette assisse à côté de lui. Regard curieux qu'elle lui rendit. Ils se contemplèrent pendant que les quatre jeunes hommes passaient leur commande. Seule la petite Ali continuait à fixer le petit garçon.
Elle connaissait bien grand frère Duo et grand frère Heero. Mais lui, elle le connaissait pas. Mais si son Babou et son Papa l'avaient invités, et qu'il accompagnait Duo et Heero, alors il devait être un ami. Le mystère résolu, elle planta ses yeux noisette dans ceux de Trowa puis de Quatre. Le petit blond, attablé à côté d'elle, les présenta.
Ainsi donc, ce petit garçon à côté d'elle avait aussi deux papas. Bien sûr, elle savait que son Babou n'était pas son vrai papa, mais le frère de sa maman qui était décédé. Elle savait aussi que Trowa était juste l'amoureux de son Babou, mais comme il était gentil avec elle, qu'il lui montrait plein de choses intéressantes, et qu'elle le connaissait depuis toute petite, il était devenu son deuxième papa et l'aimait très fort. En plus, il avait une sœur qui habitait dans un cirque et Papa Trowa jouait avec les lions. Elle avait même caressé leur crinière ! Qui pouvait de vanter d'avoir caresser un lion ?
En résumé, elle était très fière de son Babou et son Papa.
Elle aimait aussi beaucoup Grand frère Duo. Il était marrant. Et puis, elle adorait qu'il l'appelle Princesse. Il était gentil aussi. Mais ça c'était normal. Son Babou était aussi très gentil donc, il ne pouvait s'entourer que d'amis gentils. Elle admirait Grand frère Heero. Elle le trouvait si intelligent. Et il ressemblait beaucoup à son Papa, donc il ne pouvait qu'être merveilleux ! Les autres gens, ceux qui étaient pas amis avec son Babou, et bien, ils étaient pas assez gentils, pas assez intelligents ou pas assez beaux pour faire partie du petit royaume dont elle voulait être le centre. Et ce nouveau venu, le fils de Grand Frère Heero et Grand Frère Duo, elle en ferait son prince charmant et chevalier servant. (3)
Pendant le repas, les deux enfants laissèrent les adultes se faire la conversation. Ced observait entre deux bouchées la fillette.
Il n'avait pas encore rencontré d'enfant de son âge. Et encore moins une fille. Et mis à part les couettes, il n'y avait pas beaucoup de différence entre les filles et les garçons. Il avait bien vu dans ses livres d'images qu'il y avait des caractéristiques typiquement féminines et typiquement masculines. Caractéristiques que le petit garçon n'arrivait pas à retrouver chez les personnes l'entourant, puisqu'ils étaient pas tout nus. La seule conclusion à laquelle il était arrivé était que les filles avaient apparemment les cheveux longs. Sauf que son Daddy les avait aussi long… Et cela le perturbait quelque peu.
« Dis Daddy ! T'es une fille ou un garçon ? » (4)
Duo, qui avait eu le malheur de boire à cet instant-là, recracha brusquement le liquide en s'étouffant. Le verre tomba à terre et se brisa. Le silence qui se créa dans la salle n'était brisé que par la toux de Duo qui essayait vainement de reprendre sa respiration, et le rire étouffé de Quatre. Trowa, un rien amusé, lança un regard lourd de sens à Heero. Celui-ci prit en pitié l'américain qui commençait à virer au bleu, et tapota le dos du natté. Duo prit une immense goulée d'air. Une serveuse s'approcha pour débarrasser les débris, inquiète. Mais l'attitude hilare de Winner-sama la rassura. Peu à peu, pendant que Duo reprenait le contrôle de sa respiration, les conversations dans la salle du restaurant reprirent. L'américain rencontra les yeux améthyste du petit garçon qui attendait sérieusement une réponse.
« Bon sang Fripouille ? On peut savoir ce qui te passe par la tête ? »
« Ben, je regardais autour de moi, et la seule façon de distinguer les filles c'est par la longueur de leur cheveux, alors je me demandais… »
Il fut coupé par l'explosion de rire de Quatre. Duo se tourna d'un air renfrogné vers le japonais qui avait du mal à cacher son hilarité.
« Ca, c'est encore de ta faute ! »
« Pardon ! » s'étonna Heero.
« Il a tes gènes non ? Y a vraiment que vous deux, pour tirer des conclusions pareilles ! Bon, Fripouille, on NE reconnaît PAS les filles à leur longueur de cheveux. Et je suis un homme ! »
« Bah, et comment on les reconnaît alors ? »
Quatre se mit à hoqueter de rire. Il se tenait les côtes et son expression passait de l'allégresse à la douleur que provoquait son abdomen.
« Et bien… Tu vois… Fripouille… »
Duo ne savait vraiment pas quoi répondre. Et s'il ne se dépêchait pas de mettre fin à cette discussion gênante, Quatre allait finir par littéralement mourir de rire. Et ils allaient finir par trop attirer l'attention des clients. Et c'était dans ces moments-là que l'on s'apercevait qu'on avait vraiment plus aucun ami… Et Quatre, le seul qui aurait pu l'aider, était plié en deux presque sous la table, avec un Trowa qui essayait de le calmer, mais sans grande conviction.
« Ben… Heu… Les filles, ça porte des jupes ! »
Et l'oscar de l'explication la plus nullissime est attribué à… Duo Maxwell ! Applaudissez-le bien fort ! Qui aurait penser que je me ferais déstabiliser par un morpion, moi le ténor du barreau ?
Le rire de Quatre, que Trowa avait réussit à calmer, repartit de plus belle et le visage du petit blond commençait à se teindre d'une jolie couleur violacée. Heero frappa l'arrière de la tête du natté. Celui-ci lui envoya son terrible regard qu'il réservait à ses ennemis. Ced, lui, fronçait les sourcils, en proie à une profonde réflexion.
« Mais Daddy, Ali est une fille et elle porte un pantalon, alors… »
« Ecoute Fripouille ! Demande à Heero de t'expliquer ! »
Regard noir de Heero. Sourire triomphant de Duo en tapotant l'épaule du japonais.
Tu m'as laissé en plan, alors je te refile l'affaire !
Duo se figea, la main toujours sur l'épaule du japonais. Leurs regards se croisèrent avant de se poser sur la main du natté. Il y eut un instant de flottement. Une sorte d'incompréhension. Duo retira brusquement sa main comme si le simple contact l'avait subitement brûlé. Quatre s'arrêta net de rire quand les émotions de ses amis le submergèrent comme une déferlante. De la stupeur, ils passèrent à la colère. Fureur contre eux-mêmes. Fureur de s'être laissé aller. Fureur d'avoir oublié tout ce que l'autre lui avait fait subir. Puis tous les sentiments qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre depuis près de trois ans refirent surface. Avec rage. Complètement aveuglés par ce brusque retour à la réalité.
Ced regardaient ses parents. Les ondes lui disaient qu'ils se passaient quelque chose d'important. Que c'était LE tournant. Que dorénavant, la relation de ses papas évoluerait soit vers la haine, soit vers l'amour. Ced ne comprenait pas beaucoup. Pourquoi ses parents s'en voulaient autant. Pourquoi ils se repoussaient aussi violemment. Tout ce qu'il savait, c'était que ces prochains jours allaient être décisifs. Rien ne serait plus comme avant. Les ondes devinèrent ensuite que Quat-nii-san s'inquiétait aussi. Qu'il voulait, tout comme lui, qu'ils se réconcilient. Le petit garçon avait hâte d'en discuter avec lui. Peut-être qu'il pourrait l'aider. Parce que, maintenant, soit ils allaient vivre tous ensemble, soit il allait devoir faire un choix entre Oto-san et Dad. Et il voulait pas faire ce choix…
Duo se leva brusquement de table prétextant un coup de fil urgent à passer à son bureau. Quatre regardait une nouvelle fois ses amis se déchirer. Il sentit la main de Trowa dans son dos, juste pour lui dire qu'il était là, qu'il sentait sa souffrance. Le français tenta d'entamer une conversation avec le japonais mais l'esprit de celui-ci était en ébullition et ne prêtait aucune attention à ce qu'il se passait autour de lui. La seule personne qui ne comprenait pas vraiment ce qui se passait, était la petite Ali. Elle ne comprenait pas pourquoi Grand Frère Duo était parti, et pourquoi tout le monde était triste et silencieux. Et en plus son chevalier servant avait l'air de savoir ce qu'il se passait. C'était inacceptable ! Elle ne pouvait pas être la seule à ne pas comprendre. Pourquoi est-ce qu'on lui cachait des choses ? Elle n'aimait pas les secrets.
« Babou ! Qu'est-ce qui se passe ? » demanda-t-elle, avec une pointe d'inquiétude dans sa voix.
« Ne t'inquiète pas ! » essaya de la rassurer Trowa.
Pourquoi est-ce que personne ne lui disait jamais rien ? Elle aimait beaucoup Duo. Elle voulait l'aider. Et il semblait ne pas aller bien. Et pourquoi ? Ils rigolaient tous l'instant d'avant. Alors pourquoi ? Elle ne connaissait qu'une seule manière d'avoir des réponses à ses questions. Il lui tardait alors d'aller au lit et de dormir. Comme ça, elle pourrait lui demander. Ce soir, la fillette appellerait sa maman pour qu'elle lui explique.
Heero sortit de table à son tour, sans un mot, l'esprit toujours ailleurs. Il avait des choses plus importantes à songer, et il devait surtout établir un bilan de sa relation avec Maxwell. Il ne voulait à aucun prix que tout recommence, il lui fallait donc un recul nécessaire pour éviter les pièges.
Ced en profita pour descendre de sa chaise et s'approcher de Quatre.
« Quat-nii-san ! Tu peux m'aider ? »
Duo marchait droit devant lui sans faire attention à ce qui l'entourait, les mains dans les poches. Il ne savait vraiment plus où il en était. Cette situation avec Heero était vraiment trop stressante, trop étrange et trop compliquée pour ses pauvres nerfs. Duo était complètement perdu. Et la seule personne qui pouvait l'aider vraiment se trouvait à quelques milliers de kilomètres au-dessus de sa tête. Il fallait absolument qu'il trouve un visiophone. Lui parler. Le voir. C'était tout ce qu'il voulait. Il se souvint, parmi le flot tumultueux de ses pensées, que les chambres possédaient toutes un visiophone. Il se dirigea donc au pas de course vers son bungalow. Il passa la carte magnétique dans la fente et la porte de la chambre se déverrouilla. Il se précipita vers le visiophone posté sur un petit bureau. Il saisit une chaise et composa un numéro. Le visage du jeune homme aux yeux gris, des lunettes sur le nez, apparut avec un dossier à la main. Il écarquilla les yeux en voyant le natté, puis un pli soucieux lui barra le front.
« Duo ? Bon sang, c'est quoi cette tête de déterré ? Rassure-moi, c'est juste le décalage horaire ? »
Duo baissa la tête et ne répondit pas. Maintenant qu'il l'avait en face de lui, aucun mot ne pouvait sortir de sa bouche. Il ne savait même pas quoi lui dire. C'était juste qu'il avait besoin de lui. De réconfort. De soutien. Et son meilleur ami Quatre n'aurait pas pu lui apporter ce dont il avait besoin, pour une bonne et simple raison : depuis près de trois ans il s'efforçait à les remettre ensemble. En ce moment, Quatre n'était pas un allié… Et il avait besoin de quelqu'un qui était de son côté. Qui n'essaye pas par tous les moyens de les aider à se pardonner et à renouer. Il ne voulait pas… Il ne pouvait pas lui pardonner. Pour la bonne et simple raison, jamais il ne le lui avait demandé. L'américain n'était pas de nature rancunière généralement. Cependant, il lui avait fallu tellement de temps pour dissimuler sa souffrance, pour cautériser sa « plaie ». Il n'était pas prêt à détruire tout ce qu'il avait construit jusqu'à maintenant. Duo grimaça en fermant les yeux, rigide, totalement crispé.
« C'est ce "censuré" de japonais !
L'américain ne répondit pas. Mais pour Mack, ce silence voulait tout dire. Il le connaissait bien et il n'y avait qu'une seule personne au monde capable de le mettre dans un état pareil. Qu'est-ce que cette saleté de japonais lui avait encore fait ?
« Ok ! Ne t'inquiète pas ! Que penses-tu de la mort aux rats ? Du cyanure peut-être ? »
« … Merci », souffla Duo.
« Mais de rien. C'est toujours un plaisir d'échafauder des plans pour aider cette "censuré" de japonais à se suicider ! »
Duo releva la tête et soupira de lassitude. Ses lèvres s'étirèrent en un maigre sourire.
« Tu as vraiment l'air déprimé… Dire que tu es censé être en vacances ! »
« Ça ira mieux. C'est juste que… ce soir… je… j'avais juste besoin… »
Duo soupira de plus belle. Il se prit la tête entre les mains.
« Duo… Je suis vraiment désolé de ne pas être avec toi, pour te soutenir… »
« Tu es là, c'est le principal. Je vais déjà beaucoup mieux ! »
Duo lui sourit.
« Pff… Fais croire ça à qui tu veux, mais tu vas vraiment pas bien ! »
« Merci Mack. Moi qui croyais pouvoir tromper les autres… »
« Les autres j'en sais rien, mais moi, je risque d'être plus difficile à convaincre… »
Mack enleva ses lunettes de vu et s'approcha un peu plus de l'écran.
« Duo, je veux un sourire convaincant. Sinon je décolle pour la Terre et je viens t'enlever au nez et à la barbe de ce censuré de japonais, comme un preux chevalier délivrant sa belle princesse du méchant dragon »
Duo esquissa un sourire amusé.
« Ben voilà ! »
« Mack, je me demande vraiment ce que je ferai sans toi… »
« Moi je le sais : tu serais sur la scène d'un bar, complètement beurré, entrain de danser le French Cancan en chantant de l'Edith Piaf ! » (5)
Duo bloqua quelques instants puis fronça les sourcils.
« Edith Piaf ? »
« Une chanteuse française datant de l'époque préhistorique. Demande à Barton s'il n'aurait pas une de ces reliques… Sinon, ça fait un truc dans le style :
Non ! Rien de rien. Non ! Je ne regrette rien. Ni le bien qu'on m'a fait. Ni le mal tout ça m'est bien égal ! »
Duo éclata de rire. Mack esquissa un sourire satisfait.
« Je préfère vraiment te voir comme ça. »
« Tu as toujours eu le don pour me remonter le moral, Mack. »
« Ah ! Des années de pratique… »
« C'est pour ça que je t'aime. »
Un sourire attendri se peignit sur les lèvres de Mack. Il posa sa main sur l'écran du visiophone, puis son front toucha le dos de sa main. Il ferma ensuite les yeux. Duo plaça sa propre main sur l'écran.
« Moi aussi. Raah ! Duo, comment je vais pouvoir tenir, moi ? Tu te rends compte ! Deux semaines d'abstinence ! »
« Je suis dans le même cas », souligna le natté avec un sourire amusé.
« Tu es plus mûr que moi. Tu tiendras. Tu veux vraiment pas que je te rejoigne ? Tu sais, ce japonais à la manque, il ne me fait absolument pas peur… »
« Ce n'est malheureusement pas envisageable. Et puis pour tes nuits solitaires, je t'offrirai une poupée gonflable à mon effigie », plaisanta Duo.
« C'est possible tu crois ? Et puis non, je préfère l'original. »
Mack tourna soudain la tête puis posa sur Duo un regard désespéré.
« Duo… C'est pas que tu me déranges mais… j'ai plein de boulot, là. »
« En gros, je te dérange. »
« En gros. »
Ils éclatèrent de rire.
« Ok Mack. Si tu as un problème au bureau, tu me fais signe. »
« Tout ira bien. Repose-toi ! Et ne te retiens pas ! Si tu le tues, on pourra toujours se défendre en disant que c'était un service à rendre à la communauté. »
Mack adressa au natté un sourire complice avant de raccrocher.
Duo se sentait revigoré. En fin de compte, il n'aurait pas à se forcer pour sourire. Mack lui avait toujours fait cet effet-là. Grâce à lui, l'américain avait pu tourner la page. Et quoi qu'il arriverait, il aurait toujours besoin de lui. Mack était devenu un élément essentiel dans sa vie. Tout comme Quatre. Tout comme Fripouille. Tout comme Heero l'avait été.
Duo s'étira un sourire aux lèvres. Il ne savait pas vraiment ce qui s'était passé, pourquoi il s'était senti aussi mal, mais cela n'avait plus d'importance maintenant. Il se sentait prêt à affronter Heero et à faire comme si rien ne s'était passé. La porte de la chambre s'ouvrit sur Quatre qui ramenait Ced. Duo les accueillit avec un sourire si franc que Quatre en fut déstabilisé.
« Daddy ! Il est où Oto-san ? »
« J'en sais rien. Pourquoi ? »
« Il est partit peu de temps après toi », répondit Quatre.
Duo ne dit rien et se contenta d'hausser les épaules, totalement indifférent du sort du japonais. De toute façon, c'était de l'ancien Perfect Soldier dont ils parlaient. Alors où qu'il soit, il saurait se débrouiller.
« Quat-chan. Tu peux reprendre le sac de vêtements à Ali. Nous avons fait les courses avant de partir. Allez viens avec moi Fripouille ! A la douche ! Et au lit ! »
Le petit garçon courut vers le natté. L'américain fit à peine un signe de tête pour saluer Quatre avant de s'enfermer avec l'enfant dans la salle de bain. L'empathe resta au milieu de la chambre, soucieux.
C'était vraiment mal partit. Et il sentait qu'inconsciemment, Duo s'éloignait de lui et le traitait comme un ami tout au plus. Parce que pour le moment, il ne le considérait plus comme un allié. Et cela blessait beaucoup l'arabe. Trowa avait peut-être raison : il devrait peut-être ne plus se mêler de leurs affaires. Sinon, il perdrait son meilleur ami et un ami très cher. Puis il se rappela la discussion qu'il avait eue avec Ced quelques minutes auparavant.
Une dernière chance. Une dernière fois.
Quand Heero revint dans la chambre, Quatre était déjà partit depuis longtemps et, Ced et Duo dormaient emmitouflés dans leur drap. Le japonais passa rapidement dans la salle de bain et alla directement se coucher à son tour.
Il avait beaucoup réfléchit et avait déjà trouvé un début de réponse. Mais ce n'était pas suffisant. Il avait, certes, compris certaines choses, cependant, il manquait beaucoup de pièces au puzzle.
Il commençait à somnoler quand il attendit des bruits de pas. Il vit une petite ombre qui s'approchait furtivement du lit de Maxwell. Ced. Il le vit grimper sur le lit du natté puis se placer debout près de la tête de l'américain. Heero allait se retourner et continuer de dormir quand un bruit familier résonna dans la pièce. Un faible cliquetis. Le bruit d'un revolver qu'on arme. Le sang de Heero ne fit qu'un tour en se redressant.
« DUO ! »
Mais son cri d'avertissement se perdit dans l'explosion du revolver lorsque l'enfant appuya sur la gâchette.
A suivre
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Mwahahahahahah !
La réanimation.
Caramelon : Ok! Un lecteur fait un arrêt cardiaque ! Heero ! Vite ! Le massage cardiaque !
Heero : Va mourir ! Duooooooooo !
Caramelon : Heu… Désolé. Heu… Quelqu'un d'autre ?
Mack : M'aiment pas. Duooooooooo !
Caramelon : Personne ?
Quatre : Oh par Allah ! Duo !
Trowa : …. !
Fripouille : Mwahahahah!
Ali : Qu'est-ce qui se passe ?
Caramelon : Bon heu… C'est quoi le numéro des urgences ?
(1)Mal au crâne ! Je sais pas si vous avez compris. Retenez seulement qu'une petite distance, trop petite à leur goût, les séparera…
(2)Du vécu. J'ai mangé dans un resto africain pour l'annif d'une cop. C'est bizarre mais pas mauvais.
(3)Pas prétentieuse pour trois sous ! Disons qu'elle est super fière de son Babou et son Papa…
(4)La question qui tue… Mdr !
(5)Fermez les yeux et imaginez… Duo ivre. Duo chantant de l'Edith Piaf. Duo voix chevrotante. Duo en costume de French Cancan… bas résille, culotte bouffante, froufrous, un bandeau emplumé, entrain de lever les jambes en cadence… Résultat : Mwahahahahahahah !
