Auteur : Caramelon
Titre : Manipulations
Résumé : Hum… Heu Fripouille ?
Genre : Yaoi. OOC, angst (mais je suis peut-être pas assez douée pour…) Résurrection du Doc J ? Deathfic ? Prise de tête de l'auteur qui a le front couvert de griffure et à qui il manque des touffes de cheveux…
Couple : 3+4+3+4+3+4+3+4+3… Quelqu'un aurait un pied de biche pour les décoller ceux-là ? Quant à Heero et Duo… Faites vos jeux ! Rien ne va plus ! Enfin, faudrait déjà que Duo soit un peu plus motivé et peut-être vivant aussi. Enfin…
Disclaimer : je me suis mise à fond au catholicisme avec un espoir de résurrection au bon moment… Facile !
Vœu d'obéissance : hum… (si j'obéis qu'à moi-même ça compte ?)
Vœu de pauvreté : … avec un argent de poche de 100 € pour acheter des mangas et autres trucs, c'est possible ?
Vœu de chasteté : je sais pas ce que ce mot veut dire… Est-ce que ce mot à un quelconque rapport avec les chats ?
Et sinon, la voie du Bouddha, elle permet d'accéder à la résurrection ?
Note : bon, dans ce chapitre, il est censé y avoir des explications pseudo-scientifiques. Mais comme j'ai la flemme format cosmique, il est possible que je zappe certains trucs. Mais promis, je ferai un effort… Mieux vaut pas faire de promesse finalement.
Note 2 : toujours à la fin, les petites remarques débiles. Toujours pareil. Pas obligé de lire, ça ne change rien à l'histoire…
Réponses aux reviews
Encore un gros merci à tous ceux qui me lisent, avec ou sans reviews à la fin…
Petit constat : je suis forcée de constater que la côte de popularité de Mack remonte en flèche. Il est devenu le personnage le plus détesté parce qu'il est sympathique ! Mdr !
Kittyval : Hum… Ce cri venait du cœur ! Chui contente que t'ai aimé le chapitre 05. Les scènes kawai (peut-être un peu trop mais c'était nécessaire), les réflexions débiles où faut rire, c'était ce que tu as si bien défini : le calme tranquille avant la tempête houleuse ! J'ai longuement hésité avant de couper le chapitre-là… Finalement, je crois que j'ai bien fait, gnégnégnégné…
Lihiel : Moi sadique ? Mais c'est de vot' faute ! Z'avez qu'à pas me montrer l'exemple, sensei ! Et non, Heero n'a pas rêvé, il ne dormait même pas… Gniark !
Draya Malefoy : Hum… Cette histoire, c'est l'histoire de manipulations… Lol. Ben, Ced, l'histoire c'est qu'il a enfin prit ses congés, et donc son frère jumeau maléfique l'a remplacé. Le seul problème est qu'il est totalement incontrôlable. Voilà le comment du pourquoi… Lol. Et vis ! Heero s'inquiète ! Y aurait-il de l'espoir ? (Même moi je le sais pas encore…)
Yat : Whaou ! Où est-ce que tu as pris des cours de langue Heero-Yuy-nais ? Moi aussi j'en veux (Duo/ Moi aussi ! Moi aussi /Mack/ Bah c'est facile ! Suffit d'apprendre les onomatopées dans les bd et le tour est joué /Heero/ Hn… (Va mourir !)) Tu trouves que Mack devient de plus en plus sympas (Mack/ Ouais ! Enfin une qui commence à m'apprécier !) mais ça t'énerve (Mack/ C'était trop beau !) Mdr… T'inquiètes pas, tu deviens pas schizo. Tu as simplement un esprit contradictoire…
Lu : Merci pour ta review. Et non, il est pas fou ma petite Fripouille. Il est juste…euh… euh… euh… Il a juste un pété les plombs (Mack/ Ouais, fou quoi !)
Naïa : Comment je peux faire ça ? C'est très simple : deux mains, dix doigts, un ordinateur portable, Word 2003 et une imagination tordue… Et voilà le résultat ! Je ne te dirai absolument rien ! De toute façon, tu vas vite comprendre pourquoi Ced a agit comme ça ! Ouais ! Toi aussi tu commences à aimer Mack (Mack/ larme à l'œil/ Merci !) mais tu préfèrerais voir du 1+2 (Mack/ Je suppose qu'on ne peut pas tout avoir…) Mais de toute façon, Mack a une importance dans cette histoire, il n'est donc pas prêt de disparaître.
Hanako32 : Ouais ! Comme on dit : le bonheur est dans le pré ! Copineuh ! Chui auscitaine ! (toulousaine la semaine quand je vais à la fac) Bon toi, tu n'aimes pas du tout Mack (Mack/ On le saura…) parce que tu le trouves sympa… Mdr ! Le premier personnage que tout le monde déteste parce qu'il est sympa ! Lol ! (Mack/ Ma vie est tragique ! Si j'étais méchant encore…) Et je suis d'accord avec toi, la petite Ali est trop forte ! J'avais en plus pas envie de faire une Ced bis…
Echizen D Luffy : Bah ! Heero, il s'est rouillé depuis 6 années de paix… Alors, sa vitesse… Et il pensait pas que Ced allait le tuer. Mettons donc ça sur un manque de pratique et sur le compte de la surprise. Contente que t'aime bien Mack… (Mack/ Laisse-moi deviner ! Elle me déteste quand même /Caramelon/ Bah non ! C'est pas dit… /Mack/ sous le choc) Il en avait bien besoin le pauvre. La dépression le guettait… Et oui, l'amitié entre Quatre et Duo flambe… Je pense que c'était plus logique, vu la situation…
Mayu-chibichan : (gros air innocent) Ne pas dire que j'ai osé faire quoi ? Ah ça c'est sûr, pas de 1x2 si on sort le 2 de l'équation… Mais ne t'inquiète pas ! Heero pourra toujours se consoler avec Mack ! … … C'est étrange… Je sens des envies meurtrières… Quoi ? C'est une solution comme une autre, ne ? Bon ok, mon rouleau à pâtisserie ne fait pas le poids contre ta tronçonneuse donc je vais toute de suite m'atteler à la suite… (Rire démoniaque silencieux…)
Syt the Evil Angel : ça aurait pu être une idée, mais non. Réléna n'apparaît pas dans cette fic, tout ça parce que je suis une accro au 1+2 dans tous les sens, et j'ai donc une tendance à la faire débile, stupide et neuneu… Bref, ça va pas du tout avec le climat de cette fic, il me semble… Donc Réléna n'a AUCUN rôle dans cette histoire.
Shima-chan : « Hikaru » de SKP, oui je l'ai lu… Mais cette histoire me trottait dans la tête bien avant que je lise cette histoire et je l'ai lu, il y a quelques semaines, sur un autre site… Je suis nouvelle dans la fanfiction de GW. Qui sont ces scientifiques ? Hum… je vais en toucher un mot, mais je crois que c'est mieux pour eux que Heero ne les rencontre plus jamais… mdr ! Donc ce n'est pas lui qui va les arrêter…
Anaxarete : (Enlève mes boules quiès) Ne t'inquiètes pas ! J'ai appelé le samu ! Il devrait arriver dans quelques lignes… Et voilà ! Je te mets tout de suite la suite !
Clôtho : Ta review m'a trop fait plaisir ! Je peux te dire que j'ai été très étonnée, mais super contente, quand j'ai vu la longueur ! Je suis contente que tu aies quand même prit le temps de lire mon histoire et je vais tout de suite re-travailler mon résumé (j'aime pas les résumés !) Quant à la petite histoire entre Quatre et le père de Ali, je suis tout à fait d'accord avec toi. Moi aussi, je suis pour le pardon, du moins pour la seconde chance ! Mais pas Quatre ! Comme tu l'as dis, j'ai voulu le faire plus calculateur, plus froid et il a tout fait pour l'empêcher de reprendre sa nièce. Tout ça, pour rajouter un côté sombre au Quat-chan. Je ne voulais pas le faire aussi gentil. Pour moi, il est prêt à tout pour avoir ce qu'il veut, même si cela doit blesser les gens autour. Sauf, si ça blesse les personnes qu'il aime. Moi, je le voyais comme ça… désolé si je t'ai choquée !
Enfin, je suis soulagée. Moi aussi je l'aime bien Mack ! Bon, ok, c'est normal, c'est mon perso. Mais c'est fou ce qu'il est détesté parce que justement on ne peut pas le haïr (le gros paradoxe !)
Quant à la rupture de Heero et Duo, tout ce que je peux te dire, c'est que les raisons qui les ont séparés sont à peu près les mêmes que celles d'une amie à moi et son ex. Raisons que j'ai un peu adaptée… Et la morale de tout ça, c'est qu'on remarque à quel point les gens qui s'aiment peuvent être stupides par moment… lol ! Donc, pour le rabibochage, j'ai une idée bien précise en tête… Donc, pas d'inquiétude !
Merci pour les fautes ! Je fais vraiment attention mais parfois, quelques une m'échappent. J'ai beau relire plusieurs fois, il y en a toujours qui se cache et ça me rend complètement dingue quand je m'en aperçois (et généralement, c'est une fois que j'ai publié l'histoire…) Enfin, je te souhaite une bonne lecture (promis ! Vais faire attention aux fautes ! Et surtout à tord et tort)
Nienna et Io : Merci pour votre review, et oui, j'aime bien faire languir mes lecteurs mais si après ça ils n'ont plus qu'une envie : s'arracher les cheveux !(Pas que les lecteurs à vrai dire…) Don't worry ! Des idées, j'en ai plein ! Même trop parfois… Alors, tout va bien, je sais à peu près comment ça va se finir tout ça… En espérant que vous continuez toujours à aimer cette histoire…
Youkai : Mdr ! Je m'y attendais ! Et non ! On NE tue PAS l'auteur si tu veux avoir la suite ! Mais je te conseille de t'initier au yoga d'ici le prochain chapitre (et moi, je sens que je vais m'acheter des boules quiès…) Lol ! En tout cas, ce chapitre devrait te permettre de te remettre…
Iria-chan : Aussi taré que son père ? Lequel ? Lol ! Ah ça ! On peut dire que le cocktail des gènes de Heero et de Duo, c'est… explosif ! mdr ! Je te rassure, Duo est aussi mon bisho favoris, mais comme on dit : qui aime bien, châtie bien ! Mais bon, comme j'aimerai bien garder ma tête sur mes épaules, je sens que je vais me dépêcher d'écrire le chapitre 6…
Je vous souhaite donc une excellente lecture. Vous aurez droit à une petite pause à la fin, mais promis, je me rattrape au prochain chapitre !
Chapitre 06
Heero commençait à somnoler quand il attendit des bruits de pas. Il vit une petite ombre qui s'approchait furtivement du lit de Maxwell. Ced. Il le vit grimper sur le lit du natté puis se placer debout près de la tête de l'américain. Heero allait se retourner et continuer de dormir quand un bruit familier résonna dans la pièce. Un faible cliquetis. Le bruit d'un revolver qu'on arme. Le sang de Heero ne fit qu'un tour en se redressant.
« DUO ! »
Mais son cri d'avertissement se perdit dans l'explosion du revolver lorsque l'enfant appuya sur la gâchette.
Heero bondit sur l'enfant pour le désarmer. Il lui arracha le revolver. L'enfant sauta sur le japonais mais deux bras lui enserrèrent la taille et le plaqua sur le matelas. Ced se débattit mais la silhouette noire le maintenait fermement sur le lit. Heero sonda rapidement la table de chevet afin de trouver l'interrupteur. Sa main effleura le bouton et appuya dessus.
Le petit garçon, allongé sur le ventre, se tortillait mais il était complètement immobilisé par la poigne de fer du natté. Ce dernier le retourna pour lui faire face. Assis sur les jambes de l'enfant, chaque main de l'américain retenait un bras de Ced.
Heero ne put s'empêcher de pousser un soupir de soulagement à la vue de Duo. Ils avaient peut-être des problèmes, des différends, mais il ne le détestait pas au point de souhaiter sa mort ! Sa conscience professionnelle reprit immédiatement le dessus et il s'interrogea sur le comportement inhabituel de l'enfant.
« Heero ! » souffla Duo.
Le japonais reporta son attention sur le natté. Du sang coulait le long de son cou. Heero aperçut une légère entaille. La balle avait du effleurer le cou de l'américain. Rien de grave. Heureusement.
« Ses yeux… », continua l'américain.
Heero planta son regard dans celui de Ced. Il fronça les sourcils. Des yeux vides. Ils n'avaient plus cette étincelle de vie qui faisait de lui un petit garçon si vivant. Ils étaient devenus sombres, et le japonais avait du mal à distinguer l'iris. L'enfant tourna brusquement la tête et enfonça ses dents dans le bras du Duo. L'américain réprima une grimace de douleur. Heero remplaça le natté pour qu'il puisse lâcher les bras de Ced. Mais l'enfant garda obstinément le bras dans sa bouche.
Soudain, la porte de leur chambre s'ouvrit à toute volée, laissant apparaître un Quatre et un Trowa échevelés… Un Trowa échevelé, si Duo n'était pas si occupé à récupérer son bras il aurait sûrement bien rit et sortit une petite allusion graveleuse sur la façon dont il aurait pu « s'écheveler »… (1)
« Qu'est-ce qui se passe ? demanda précipitamment Quatre. On a entendu un coup de feu… »
« Trowa ! Viens me remplacer s'il te plait ! »
Le français hocha la tête et grimpa lui aussi sur le lit. Duo lui fit signe de bien maintenir les jambes de l'enfant. Trowa l'agrippa aux chevilles. Il ne manquait plus qu'au natté de se libérer. Duo se mordit la lèvre et commença à tirer. Soit c'était l'enfant qui lâcherait prise, soit Ced aurait droit à un morceau de viande. Heureusement pour lui, le petit garçon lâcha prise et recommença à se débattre furieusement en hurlant. Quatre se précipita vers son ami avec un mouchoir qu'il noua autour de la plaie.
« Va te soigner Duo, ordonna Heero. On s'en occupe ! »
« Plus tard… »
Il s'approcha de l'enfant et l'obligea à le regarder droit dans les yeux.
« Oh ! Fripouille ! Calme-toi ! C'est moi, Duo. »
Pour toute réponse l'enfant hurla.
« Je n'ai pas l'impression qu'il te reconnaisse », constata Trowa.
« Ce n'est pas lui », murmura Quatre.
Duo tourna sa tête vers l'arabe qui s'était approché.
« Comment ça ? »
« Comment dire… Je ne sens plus l'esprit de Ced. Je ne ressens qu'un vide. »
« Tu veux dire… », commença Duo qui pâlissait à vu d'œil.
« Non ! C'est juste que quelque chose bloque sa conscience… Je ne sais pas comment l'expliquer. »
Quatre ferma les yeux cherchant la présence de l'esprit de Ced. Quand il ouvrit les yeux, il secoua négativement la tête.
« Il a été conditionné », déclara Heero.
« Tu crois ? »
Heero et Duo se fixèrent quelques moments. Il y eu un instant de flottement. Les yeux dans les yeux. Un éclair de compréhension. Puis l'américain hocha la tête. Ils avaient un but commun, une mission. Et pas imposée celle-là ! Le duo qu'ils avaient toujours formé, prit le dessus. Le natté se dirigea vers la pochette qui contenait l'ordinateur portable de Heero. Ordinateur qu'il brancha et alluma.
« Duo ! Prend aussi le dossier bleu ! C'est le rapport que tu m'as demandé. »
« Merci. Quat-chan, tu veux bien m'aider ? »
Pour toute réponse, Quatre s'assit à côté de l'américain qui lui remit le dossier entre les mains. Duo s'occupa de l'ordinateur, il entra le mot de passe et chercha le dossier sur le disque dur.
« Tu arriveras à passer mes sécurités ? » lui demanda Heero par-dessus les hurlements de l'enfant.
Hurlements qui commençaient d'ailleurs à faiblir pour le plus grand soulagement de leurs oreilles.
« Heero, je te connais depuis presque 8 ans et tu n'as pas changé ta façon de protéger tes dossiers. Je saurai parfaitement me débrouiller… Voilà ! »
Duo parcourut rapidement la liste de fichiers et de documents qui se déroulaient sous ses yeux.
« Heero ? Je cherche quoi ? » demanda Quatre en feuilletant les centaines de feuilles.
« Des rapports, n'importe quoi, sur le conditionnement, le but… »
« … le mode d'emploi… », intervint Duo, les yeux toujours fixés sur l'écran.
« … la séquence d'initialisation… »
« … le type de conditionnement : hypnose, messages subliminaux… »
Les yeux de Quatre et de Trowa s'accrochèrent, et un micro sourire fleurit sur les lèvres du français. Heero et Duo ne se rendaient pas compte de leur comportement, à quel point ils avaient l'air… complice. Finissant les phrases de l'un et de l'autre. Un peu comme avant… Un hurlement les ramena à l'ordre. Trowa raffermit sa prise et Quatre replongea dans ses fiches.
« Ok, j'ai compris. Un peu tout et n'importe quoi », résuma Quatre.
« Exactement », répondit Duo.
Quelques minutes plus tard, Quatre et Duo n'avaient toujours rien trouvé de concluant. Pour leur défense, le dossier du projet 0119702 comprenait facilement plus de 2000 pages. L'enfant avait arrêté de hurler, mais il devait avoir une incroyable réserve d'énergie puisqu'il se démenait encore. Heero commençait à s'impatienter. Il voyait en plus que Quatre avait du mal avec toutes ses feuilles. Il ne savait plus où donner de la tête. Lui qui était un PDG avait une façon bien à lui de ranger ses documents. Et il était maintenant évident que lui et ces généticiens n'avaient pas du tout la même conception du rangement.
Heero réprima un soupir d'impatience. Trowa l'observa silencieusement puis esquissa un sourire. Le japonais l'interrogea du regard.
« Quatre ! Remplace Heero, ils iront bien plus vite… », conseilla Trowa.
L'arabe se leva.
« Tu as raison. Déjà que j'ai du mal avec les dossiers de mes fournisseurs ou de mes conseillers qui ne font qu'une vingtaine de page, une centaine tout au plus… »
Le petit blond s'approcha de l'enfant qui gesticulait, furieux. Trowa lui fit signe de s'asseoir sur les jambes du petit garçon, et le français prit la place de Heero. Celui-ci s'approcha de Duo qui laissa tomber l'ordinateur pour se jeter sur les fiches qu'avait abandonnés Quatre.
Les yeux de l'arabe commençaient à picoter, signe évident d'un manque de sommeil. Trowa sourit quand il vit que les paupières de son compagnon se fermaient régulièrement.
« Tu vois ! lui chuchota le français. Tu manques de sommeil… »
Quatre rigola silencieusement. Trowa se pencha vers son amant et l'embrassa doucement. Le petit blond prolongea le baiser.
« Hum, hum…, toussota Duo. Est-ce que vous pouvez tenir une petite heure de plus ? »
Quatre rougit. Le natté se leva et pénétra dans la salle de bain. Il en ressortit avec un gobelet d'eau et la moitié d'un petit cachet blanc dans le creux de sa main.
« Relève-le Trowa. »
Le français força l'enfant à s'asseoir. Duo caressa doucement la joue de l'enfant. Celui-ci se débattit et essaya de le mordre. Le natté, par expérience, retira vivement sa main.
« Désolé Fripouille. »
Il pressa les joues de l'enfant pour qu'il écarte la mâchoire. Il introduit la moitié de cachet et l'obligea à boire le verre d'eau. Lorsqu'il le lâcha, le petit garçon toussa et recracha un peu d'eau. Lorsque sa toux fut calmée, Duo inspecta la bouche du petit garçon pour vérifier qu'il ait bien avalé le cachet. Puis le natté reprit ses recherches. Avec un sentiment de culapabilité…
« Dans un peu moins d'une heure, il devrait s'endormir », leur signala l'américain.
« Tu lui as donné un somnifère ? »
« La moitié d'un, oui. »
Quatre lui lança un regard réprobateur.
« Quat-chan ! Je n'avais pas le choix. Je devais le calmer pour que vous puissiez retourner dans votre chambre. »
« Mais… »
« Qu'est-ce qui se passerait si Ali se réveille, (et vu le boucan de la Fripouille, tout l'hôtel doit être debout) et qu'elle ne voit aucun de ses parents ? Ne vous inquiétez pas, on s'en occupe. C'est notre responsabilité, à Heero et à moi. »
Quatre et Trowa se regardèrent, indécis. Quand Duo était aussi sérieux, rien ne servait de le faire changer d'avis. Et puis il avait raison. Ils ne pouvaient pas laisser leur petite Ali toute seule trop longtemps. Même si tous deux savaient que la fillette avait un sommeil de plomb, doux euphémisme !
Une petite demi-heure plus tard, il leur semblait que l'enfant dormait. Quatre et Trowa relâchèrent progressivement la pression. S'il faisait semblant de dormir, l'enfant essaierait de s'échapper. Cependant, il garda les yeux fermés et sa respiration restait lente. Trowa porta l'enfant et l'allongea sur le petit lit. Quatre le couvrit.
« On y va, avertit Quatre. Si vous avez un problème, on est à côté. »
« Merci Quat-chan. Bonne nuit ! »
Quatre referma la porte derrière eux. Ni Heero, ni Duo n'avaient bougé de place. Mais ils avaient énormément avancé. Du moins, il leur restait moitié moins de dossier à éplucher. Ils allaient forcément en tomber sur un qui les intéresserait.
« Tu prends des somnifères ? »
Duo releva la tête vers Heero. Celui-ci avait toujours les yeux fixés sur l'écran. Le natté reprit sa recherche.
« J'ai parfois du mal à m'endormir… », répondit évasivement Duo.
Cependant, Heero savait en quelle occasion il avait du mal à s'endormir. A se rendormir serait plus correct. Il avait toujours été persuadé que Duo faisait encore ses cauchemars. Mais il n'avait jamais su ce qui l'effrayait à ce point.
« Souvent ? »
« Rarement. »
Le silence s'installa entre eux. C'était la première conversation personnelle qu'ils avaient depuis qu'ils avaient rompus. Une conversation qui n'avait rien à voir avec les missions des Preventers, avec Ced, avec la météo ou bien leurs amis communs. C'est-à-dire, pas une conversation stérile. Mais le temps n'était pas à la réflexion. Ils devaient d'abord trouver le moyen de ramener leur enfant.
Sans se décourager, Duo entama un nouveau chapitre du dossier avec l'espoir qu'il trouverait enfin quelque chose. Il le parcourut rapidement et le posa de côté. Inintéressant. Au suivant. Lecture en diagonale. Le front de Duo se plissa. Il relut avec plus d'attention le contenu du document.
« Heero ! J'ai trouvé quelque chose. Regarde les fichiers aux alentours de 1470 ! »
Le japonais termina la lecture de son document puis consulta ceux qui suivaient le document n°1470.
« Je crois que j'ai découvert quel était leur but… En résumé, et d'après ce que j'ai compris, leur objectif était de créer un tueur parfait. Hum… Je comprends mieux pourquoi ils ont utilisés tes cellules sexuelles… »
« Continue. »
« Alors, oui, blablabla, blablabla, élimination des Preventers… Sans blague ! »
« Lady Une a maintenant une raison pour les arrêter »
« Blablabla, blablabla, conditionnement, blablabla, blablabla. Rien d'intéressant dans la suite. Juste les milliers de bonnes raisons pour détruire les Prev. »
Duo posa le document de côté et en prit un autre. Au bout d'une dizaine de minutes de recherches, de survols, de soupirs agacés, Heero retint un grognement de satisfaction quand il tomba sur un document qui répondait à leurs attentes.
« Rappelle-toi Duo, il n'y avait pas une télévision dans la cellule de Ced ? »
« Maintenant que tu me le dis, oui. Pourquoi ? »
« Il aurait subi un conditionnement par messages subliminaux associés à une séquence d'ultrason. »
Duo laissa tomber ses documents pour venir s'asseoir près du japonais. Il lut rapidement la page. Il était beaucoup trop sur les nerfs pour comprendre quoi que ce soit. Du moins, il se fichait éperdument des détails. Il savait l'essentiel, point final. Pas besoin de s'attarder dessus.
Apparemment, ces scientifiques avaient implanté quelque part un petit émetteur qui, lorsqu'il était activé de l'extérieur, émettait la séquence d'ultrason. Et le petit garçon plongeait alors en transe. Comme un animal, il se contentait donc de suivre ce que son instinct lui dictait. Et les professeurs avaient fait en sorte qu'il lui ordonne de tuer, pour point de départ, tous les Preventers.
C'était tout ce qu'il avait compris et cela lui suffisait.
« Pourquoi est-ce qu'on ne l'a pas remarqué plus tôt ? » demanda Duo.
« L'émetteur doit être un composé organique. Sinon Ced ferait sonner les détecteurs de métaux… Et il y a mieux pour être discret », répondit Heero qui avait parfaitement compris le sens de sa question.
Il continua sa lecture attentivement. Le natté poussa un grognement, se leva et commença à faire les cents pas.
« Heero, son conditionnement est irréversible, tu crois ? »
« Je n'en sais rien. Ça dépend de beaucoup de chose, je suppose. Mais il doit être possible d'annuler l'ordre et de le ramener à lui. »
« En réactivant l'émetteur ? »
Heero hocha la tête. Il se mit à chercher dans les dossiers le moyen de l'activer. Il devait bien y avoir une fréquence spécifique, un peu comme pour les explosifs.
« Et si on lui enlève ce truc après ? »
« Il retombera quand même en transe s'il entend à nouveau cette séquence… »
« Sauf que ces cinglés seront sous les verrous. Et s'ils s'approchent d'au moins 500 Kms de ma Fripouille, ils verront que je suis pas Shinigami pour rien… »
Heero esquissa un sourire amusé. Il connaissait parfaitement le jeune homme pour savoir qu'il ne plaisantait pas. Et quelque part, il plaignait vraiment ses scientifiques. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était prié pour qu'ils ne rencontrent jamais le natté.
« Duo, tu devrais arrêter de tourner en rond. Contacte plutôt Lady Une pour qu'elle lance un mandat d'arrestation. »
« Tu as raison. »
Il s'approcha du visiophone mais, alors qu'il allait composer le numéro du commandant des Preventers, il pivota brusquement vers le japonais.
« Sauf qu'elle n'est pas au courant au sujet de la Fripouille… »
« Dis-lui la vérité, conseilla Heero. Ne t'inquiète pas, elle ne lui fera rien. Elle sait très bien que tu ne la laisserais pas faire… »
Ah ça non ! C'était sûr ! Jamais il ne laisserait la Fripouille aux mains d'autres scientifiques déjantés pour lui faire passer une batterie de test afin de trouver le comment du pourquoi. Surtout si c'était pour trouver au bout de 3 ans qu'il n'y avait toujours pas d'explication logique et rationnelle à sa présence.
Et il fallait ajouter aussi que le natté détestait cordialement tout ce qui se rapprochait à des chercheurs et autres scientifiques. Il avait déjà donné avec Papy G, il savait de quoi était capable leurs esprits malades… Et Lady Une n'irait pas non plus s'attirer les foudres de l'américain. Duo composa donc le numéro pour joindre Lady Une au siège central des Prev. La jeune femme décrocha aussitôt.
« Duo Maxwell ! »
« Bonjour ? Bonsoir ? Il est quelle heure sur L1 ? »
« 22h44. »
« Bonsoir alors ! »
« Je suppose que vous ne m'appelez pas pour savoir l'heure ? »
« Pas vraiment. Vous savez cette base qu'on a infiltrée, ben vous pouvez tous les mettre au frais. »
La jeune femme acquiesça, prit une feuille et un crayon.
« Les preuves ? »
« Le dossier que vous a envoyé Heero. Penchez-vous plus spécialement sur les documents n°1470 et suivant. Mais avant tout, il faut que je vous révèle quelque chose. »
Duo s'arrêta et observa pendant un court instant la silhouette endormie de l'enfant. Puis son regard croisa celui du japonais. Celui-ci hocha la tête en signe d'encouragement. Duo soupira puis reporta son attention sur la jeune femme face à lui.
« Je n'irai pas par quatre chemins. Lors de cette mission, j'ai libéré un petit garçon de ce labo. Grâce à leurs manipulations génétiques, cet enfant possède les gènes de Heero Yuy et les miens. Pour plus de détails, veuillez vous adresser à Iria, la sœur de Quatre. Mais je ne suis pas sûr qu'elle vous éclaire… »
Les poings de Duo se serrèrent, et son regard se durcit.
« Ils ont crée et conditionné cet enfant afin d'éliminer, tout d'abord, les Preventers. »
« Où est-il ? » demanda avidement Lady Une.
« Il dort », répondit avec réticence Duo.
« Vous auriez du m'en parler… »
« Nous avions nos raisons. »
Lady Une nota quelque chose sur son papier.
« Je vous averti, commença Duo menaçant. Il n'est pas question que je laisse Fripouille subir interrogatoires, expériences et tout le bataclan ! »
Lady Une sourit devant l'expression meurtrière du natté.
« Pourtant, il devra subir un interrogatoire… Je vous confie l'affaire, Duo Maxwell. Faite-moi un rapport complet sur cet enfant ! Et ce petit garçon bénéficie dorénavant du programme de protection des témoins. Vous et Heero Yuy serez chargés de sa protection. Des commentaires ? »
« Pff… C'est pas comme si vous aviez eu le choix. »
« En effet. Je me charge du labo. »
« Vous savez qui sont ces dégénérés ? » lui demanda soudain Duo.
« Hélas ! Mes équipes de renseignements n'ont rien trouvé. C'est comme s'ils n'avaient jamais existé avant aujourd'hui… »
« Comme quoi, on est pas les seuls… Tiens nous au courant ! »
Lady Une opina du chef. Puis elle éteignit le visiophone. Duo resta devant l'appareil, partagé entre le soulagement et une légère honte. Il avait presque agressé verbalement la jeune femme alors qu'elle était censée être de leur côté. Lady Une avait toujours fait preuve d'une extrême largesse à l'égard des anciens pilotes de Gundam. Peut-être qu'elle s'en voulait d'avoir été dans le camp ennemi, pour tous les coups bas qu'elle avait fomenté. En tout cas, elle avait entièrement confiance en eux et leur laissait carte blanche.
Duo s'en voulait un peu d'avoir été si agressif.
« Duo ? »
Le natté sursauta puis pivota vers Heero. Pendant combien de temps avait-il été dans la lune ?
« Tu devrais essayer de joindre Sally. Normalement, elle est sur Terre avec Wufei. »
« Tu as trouvé où est implanté ce truc ? »
Heero acquiesça. Duo se rua sur son téléphone portable. Il tomba directement sur Sally et lui ordonna de venir les rejoindre immédiatement. La jeune femme, quelque peu surprise, leur assura qu'elle serait à l'hôtel le lendemain matin avec Wufei. Duo raccrocha et s'étira en baillant. Heero se tourna vers l'américain.
« Duo, tu devrais dormir maintenant. »
« Mais… »
« Je vais veiller sur lui. Toi, repose-toi ! »
« … Très bien. Mais réveille-moi dans 2 heures que je te remplace ! »
Heero hocha la tête en déplaçant une chaise au chevet du lit du petit garçon. Le front de l'américain se plissa brusquement.
« Hum… Heero ! Tu comptes vraiment me réveiller dans 2 heures, n'est-ce pas ? »
« Hn. »
Duo s'approcha en grand pas du japonais et l'obligea à pivoter vers lui.
« Redis-le pour voir ! »
Heero planta ses prunelles dans celles du natté.
« Je te réveillerai. »
Duo sourit puis éclata doucement de rire.
« Je vais mettre mon réveil. »
Duo s'approcha de la table de chevet et programma son réveil. Heero soupira d'agacement. Duo le connaissait trop bien, ça en devait gênant à la longue. Il aurait vraiment aimé pouvoir lui mentir de temps en temps. Surtout maintenant qu'ils allaient partager le même toit pendant un mois. Et peut-être même plus…
L'américain s'emmitoufla dans la couverture et Heero se posa sur la chaise du lit de l'enfant avec son portable sur les genoux. Il avait un émetteur à activer.
Pendant deux heures, le japonais avait énormément réfléchit sur la situation actuelle. Il n'était pas aveugle. Cette soirée avait été étrange dans bien des points. Tout d'abord, il avait vraiment eu peur lorsque l'enfant avait tiré. Et puis, cette entente, cette complicité qu'ils avaient eu… Enfin, il devait vraiment méditer dessus. Trouver ses réponses. Trouver l'explication à tout ça…
Heero posa un regard attendri sur l'enfant qui dormait à ses côtés. La seconde tornade de sa vie. Ça devait être commun à tous les Maxwell… Bouleverser la vie des gens. Le cœur du japonais se crispa à la pensée qu'il pourrait le perdre. Si Duo et lui ne s'entendaient pas, Ced devra choisir entre lui et le natté. Heero se rendit compte que, pas plus que Ced, il n'avait envie qu'ils vivent séparés. S'il avait eu l'assurance que Ced le choisirait lui, alors, peut-être que…
Heero se secoua mentalement. Ce n'était pas le moment de se poser ce genre de question. Il savait par expérience qu'il ne servait à rien de planifier l'avenir parce que cela ne se passait jamais comme prévu. Il se replongea dans les dossiers. Il avait finalement trouvé comment activer l'émetteur. Celui-ci réagissait à une certaine fréquence radio. Et il était sur le point de trouver laquelle.
Il pianota vivement sur son clavier et poussa mentalement un cri de victoire. Il l'avait enfin trouvé ! Il ne manquait plus qu'à s'aligner sur la fréquence de l'émetteur et envoyer un signal. L'ordinateur portable du japonais pourrait s'en charger.
Une main se posa doucement sur son épaule. Heero leva la tête et rencontra une paire d'yeux améthyste, encore à moitié endormi. Le japonais l'observa avec surprise. Il n'avait pas entendu le réveil du natté sonner, certainement, trop plongé dans sa recherche…
« Je prends la relève, annonça Duo. Va te coucher ! »
« Pas encore. Je vais d'abord envoyer un signal à l'émetteur. »
« Tu as trouvé la fréquence ? »
Heero hocha la tête et finit de programmer son ordinateur. Puis il l'activa. Le japonais éteignit ensuite son ordinateur.
« Il faut attendre maintenant. Quand il se réveillera, nous serons fixés. »
« Très bien. En attendant, va dormir. Il ne devrait pas tarder à se réveiller d'ailleurs. »
« C'est un enfant. Le somnifère a du l'assommer jusqu'à demain matin au moins. »
Duo secoua négativement la tête.
« N'oublie pas Heero ! Il du subir le même traitement que toi. Il doit être vraiment résistant à toutes sortes de médicaments… Tu sais, si je n'étais pas certain que le Docteur J soit mort avec les 4 autres cinglés, je me poserais sérieusement des questions… »
« Moi aussi. »
Duo remonta les couvertures jusqu'au cou de l'enfant.
« Je comprends mieux pourquoi ils t'ont choisis, Heero. Si tu as pu résister à un tel entraînement, lui aussi. Mais pourquoi ne pas avoir simplement créé un clone ? Je veux dire, moi, je n'ai rien de tout ça !
« Duo, tu as d'autres qualités… »
« Je ne dis pas le contraire. Je me débrouillais plutôt bien mais je ne vois pas ce que je peux apporter de plus. »
« Tu as aussi développé une certaine résistance à toute sorte de maladie. Et tu as un instinct de survie bien plus développé que moi. La preuve ! Tu as pu évité la balle… »
« Ah ça ! Le nombre de fois où tu m'as fait le coup… J'entendrai le bruit d'un revolver qu'on arme en plein concert de hard rock ! »
Sourire amusé de la part des deux jeunes hommes. Heero se leva et disparut dans la salle de bain. Duo s'installa sur la chaise en ne quittant pas des yeux la forme endormie à côté de lui. Il écarta quelques mèches folles qui cachaient le visage de l'enfant. Un visage serein. Qui n'avait plus rien d'agressif. Le japonais revint quelques instants plus tard avec une trousse de premiers soins. Il s'assit sur le bord du lit et imbiba un rond de coton avec du désinfectant. Il nettoya doucement la plaie à la base du cou de l'américain. Celui-ci se figea, retenant inconsciemment sa respiration.
Penser à autre chose !
Duo reprit donc son babillage. Heero continua sur sa lancée et soigna la morsure que l'enfant lui avait faite. Blessure qu'il couvrit avec un ruban de gaze.
« Donc avoir un instinct de survie devrait le rendre beaucoup moins malléable… Oh et puis, qu'est-ce que ça peut bien faire ? L'essentiel, c'est qu'il redevienne comme avant ! Va te coucher Heero ! Je te réveille dès qu'il ouvre les yeux. »
Heero approuva et rangea la trousse. Il s'allongea sur son lit alors que Duo s'installa sur la chaise. Il s'adossa contre le dossier, et croisa ses jambes étendues. Aucun des deux ne pouvaient expliquer de ce qui venait de se passer. Il y avait comme une impression de déjà vu, mais aussi un sentiment étrange, inhabituel. Aussi Duo préféra se concentrer sur le sommeil de l'enfant et Heero sur son propre sommeil…
Trois heures passèrent, l'enfant ouvrit enfin les yeux. Il se frotta les yeux puis se redressa. Il tourna la tête et aperçut Duo, assit à ses côtés, qui le regardait avec un air anxieux.
« Daddy ? »
Le visage du natté se fendit d'un immense sourire alors que le soulagement l'envahissait. A la grande surprise de l'enfant, Duo bondit sur ses pieds, le souleva et le serra contre lui. Ced passa ses bras autour du cou de l'américain. Il ne savait pas ce qui se passait mais il n'allait pas s'en plaindre.
Heero, qui s'était réveillé, les rejoignit et ébouriffa la tête du petit garçon.
« Qu'est-ce qui se passe ? » demanda l'enfant.
« Rien Fripouille. »
« J'ai fais un drôle de rêve. J'ai rêvé que je voulais vous tuer mais j'arrivais pas à me réveiller. »
« C'était juste un cauchemar Ced », le rassura Heero.
L'enfant hocha la tête. Il avait une drôle d'impression. Cela lui avait semblé si réel… Mais jamais il ne pourrait tuer ses parents ! Jamais ! Il avait souvent rêvé avoir des parents. Dans les livres qu'il lisait, les héros avaient souvent des parents qui l'aimaient. Quoique pas toujours, mais Ced les avait toujours envié. Et maintenant qu'il en avait, même s'il avait deux papas au lieu d'un papa et d'une maman, il ne voulait pas les perdre. Alors, il ne pourrait pas les tuer ! Non, il ne pourrait pas.
« Il est quelle heure Heero ? »
« 5h30. »
« On va se recoucher ? »
Heero acquiesça. Les ondes lui envoyèrent un signal. Une opportunité ! Ced sourit intérieurement.
« Daddy, Heero-to-san, je… je veux pas dormir tout seul. Je peux dormir avec vous ? »
Heero observa la réaction de Duo. Mais celui-ci semblait tellement soulagé que rien ne pouvait entamer sa bonne humeur. Aussi répondit-il :
« Mais bien sûr ! »
Le natté transporta l'enfant jusque dans le lit de Heero. Il plaça l'enfant au centre du lit, puis vint le rejoindre sous les draps, à sa droite. Le japonais soupira. Il n'avait pas le choix. Duo avait promis pour eux deux. Il aurait quand même aimé en parler. Il se demanda sérieusement si l'américain savait parfois ce qu'il faisait. Néanmoins, Heero s'installa à gauche de l'enfant. Duo, qui était du côté de la lampe, l'éteignit.
« Bonne nuit tout le monde », marmonna-t-il.
Dans le noir, l'enfant sourit. Les ondes avaient raison. Il devait concentrer maintenant son énergie vers Heero-to-san…
Quelques heures plus tard, quelqu'un frappa à la porte. Duo, sur le ventre, la tête enfouie dans un oreiller gémit, grogna et finalement ouvrir les yeux.
« Salut Duo ! lança une voix posée. Qu'est-ce… »
« Bonjour ! » salua l'enfant.
Duo se releva brusquement et se rendit compte qu'une personne à ses côtés faisait de même. L'américain regarda d'un air effaré le japonais puis la Fripouille qui avait ouvert la porte à Sally. Sally qui les observait, abasourdie.
« Pas de conclusion hâtive ou je te fais manger tes tortellinis (2) ! » menaça Duo en bondissant hors du lit.
« Ben, je crois ce que je vois… »
« Achète-toi des lunettes ! riposta le natté. Oh Fripouille ! On attend que tout le monde soit debout avant d'ouvrir la porte ! »
« Désolé Daddy. »
L'enfant prit une mine attristée. Duo soupira. Papa gâteux qui pardonne tout, le retour ! Il posa une main sur la tête du petit garçon.
« C'est ok. Ne le fais plus, c'est tout. »
« Heu… Duo ! l'appela Sally. Daddy ? »
Sally le regardait sans comprendre. Duo, sans doute à cause des évènements de la veille et un réveil assez compromettant, sentit un gros mal de crâne le tarauder.
« Quat-chan t'a pas expliqué ? »
Sally secoua négativement la tête.
« Ok. Heero ? »
L'américain se tourna vers le japonais, toujours assis dans son lit.
« Tu te charges de tout lui expliquer. Moi, je m'occupe de la Fripouille. »
Heero fronça les sourcils. Franchement, là, il n'avait vraiment pas envie d'expliquer quoi que ce soit. En fait, il aimerait bien se tasser au fond du lit, sous les draps, coupé du monde extérieur et dormir ! Ne plus penser à rien ! Ne plus s'inquiéter pour rien ! Qu'on le laisse tranquille ! Bref, autant dire qu'il aurait grandement préféré de ne pas être là. (3)
Il se leva. Duo et Ced s'enfermèrent dans la salle de bain.
« Entre ! » ordonna Heero à Sally qui était restée sur le pas de la porte.
« Toujours aussi aimable le matin. Je me souviens qu'à une époque, tu étais beaucoup moins grognon… »
« C'est du passé. »
Heero enfila une veste.
« D'où vous sortez cet enfant ? » l'interrogea Sally.
« C'est… Mon… Mon enfant ainsi que celui-ci de Duo. »
Sally sourit puis éclata de rire.
« Je ne savais que tu avais autant le sens de l'humour Heero ! »
Le japonais grogna. Si elle commençait à douter, lui expliquer la suite serait plus compliquée et prise de tête. Et il n'était pas d'humeur à convaincre qui que ce soit. Heero sentit une bouffée de colère contre le natté l'envahir. Il lui en voulait de l'avoir laisser seul face à Sally avec pour mission de tout lui raconter. Il avait espéré compter sur son soutien…
« Ecoute Sally ! Je suis vraiment pas d'humeur à faire des blagues aussi douteuses ! »
« … Je te crois. Mais c'est… »
« … impossible ! Oui, je sais. Et si tu veux t'étendre sur le sujet de sa conception, va plutôt voir Iria ! »
Sally garda le silence pendant quelques secondes. Pour l'ancien médecin qu'elle était, c'était impossible. Mais à voir la tête du japonais, qui semblait sur le bord de la crise de nerf, elle ne remit pas en doute ce qu'il lui disait. Sans compter que voir Heero perdre son sang-froid lui fit l'effet d'une douche froide. Elle ne savait pas trop ce qui se tramait entre lui et Duo. Aussi reprit-elle son sérieux.
« Pourquoi voulais-tu me voir ? »
« C'est à propos de Ced, mon fils. On lui a implanté un émetteur qu'il faut absolument enlevé. »
« Heero ! Je ne suis plus médecin. »
« Iria n'aurait pas pu venir aussi vite. Et l'hôpital est, pour le moment, hors de question. Cet enfant n'a pas encore d'existence réelle. »
Sally hocha la tête.
« Où est cet émetteur ? »
Duo se shampooingnait rageusement la tête alors que Fripouille s'habillait tout seul. Il commençait sérieusement à en avoir marre des embrouilles et des quiproquos. Il était désolé pour Heero mais il ne pouvait vraiment pas affronter Sally. Non, réflexion faite, il était pas du tout désolé pour le japonais. Parce qu'il aurait pu lui dire qu'ils allaient dormir ensemble !
Hier soir, Duo avait été tellement obnubilé par sa joie et son soulagement de retrouver sa Fripouille à l'état normal, qu'il n'avait absolument pas fait attention à ce qu'impliquait « dormir avec vous » Et quand Heero s'était couché avec eux, l'esprit de Duo vagabondait déjà du côté des songes. En clair, il n'avait pas compris que c'était HEERO, son ex., Heero l'homme qu'il avait aimé le plus au monde !
Duo ferma l'arrivée d'eau. Il chercha, en tâtonnant, une serviette qu'il enroula autour de sa taille. Il sortit de la douche. Le petit garçon se brossait les dents. Duo enfila un caleçon et un pantalon. Il se saisit d'un peigne.
« Fripouille, ça te dirait de me brosser les cheveux ? »
« Je peux ? »
Duo hocha la tête avec un sourire en lui tendant le peigne. Il lui montra comment faire. Il fallut au petit garçon une bonne demi-heure pour démêler les cheveux de l'américain. Celui-ci se tressa sa chevelure. Il enfila une chemise. Duo prit une grande inspiration et sortit de la salle de bain avec le petit garçon.
Heero était seul. Il avait fini de s'habiller.
« Où est Sally ? » demanda Duo.
Tout ce qu'il récolta, ce fut un regard noir du japonais.
« Elle ne va pas tarder. Elle est partie chercher le matériel. »
« Où est-il ? »
« Sur le bras. Près de l'épaule. »
Duo regarda l'enfant qui lui tenait la main. Quelqu'un frappa à la porte et Heero ouvrit à Sally qui attendait avec une mallette.
« Très bien. Duo, enlève-lui son T-shirt ! » ordonna Sally.
« Qu'est-ce qui se passe Daddy ? »
Heero se baissa et sourit au petit garçon.
« Ced, tu as quelque chose dans le bras. Et on va te l'enlever. Ne t'inquiète pas ! Cela ne te fera pas mal. »
« Mais on est obligé ? »
« Tu te souviens du cauchemar de cette nuit ? »
Le petit garçon acquiesça et, tout d'un coup, une vague d'inquiétude apparut.
« Ce petit implant que tu as dans le bras te fait faire des choses malgré toi. »
« Alors… ça veut dire… que c'était vrai ? » demanda Ced terrifié.
Heero acquiesça doucement. Ced sentit des larmes s'accumuler. Il voulait pas ! Il voulait pas tuer ses parents ! Il le voulait pas ! Heero ressentit la détresse de l'enfant. Il luttait, il le voyait bien. Le japonais se laissa aller. Il serra le petit garçon contre lui. Ced sentit les larmes couler le long de ses joues. Il avait peur. Tellement peur de leur faire du mal.
« Ced ! Ce n'est pas de ta faute », lui assura Heero.
Duo s'agenouilla à côté du japonais. Il passa sa main dans les cheveux de l'enfant.
« Heero a raison Fripouille. Ce n'est pas de ta faute. On sait que tu ne veux pas nous faire du mal. On ne t'en veut pas. »
« Vrai ? » demanda le petit garçon avec inquiétude.
Heero et Duo croisèrent leur regard.
« Vrai », répondirent-ils en chœur.
Sally s'accroupit à son tour.
« Ced. Tu veux t'en débarrasser ? Alors je vais te faire une anesthésie, comme ça tu ne sentiras rien. Mais il ne faudra pas que tu regardes, d'accord ? »
« Tu ne vas lui faire d'anesthésie générale ? » demanda Duo avec un froncement de sourcil.
« Je n'ai pas le matériel nécessaire pour vérifier ses fonctions vitales. Une anesthésie générale est trop risquée. Maintenant, j'ai besoin d'ausculter son bras pour trouver où est son émetteur. »
Duo se releva et Heero enleva le t-shirt de l'enfant. Sally lui tâta le bras. Et quand elle sentit enfin une ex-croissance anormale, elle entoura la zone d'un feutre.
« Bon je l'ai trouvé. Ced, va t'installer sur cette chaise ! »
L'enfant obéit. Mais Heero le porta dans ses bras puis l'installa sur ses genoux. Sally posa sa mallette sur le lit à côté. Elle s'y assit et sortit une seringue. Le petit garçon commença à trembler. Heero l'obligea à tourner la tête de l'autre côté en posant une main juste au dessus de son oreille. Duo s'assit en tailleur face à lui.
« Tu savais que tu as un point commun avec Heero ? lui demanda Duo. Le nombre de fois où on a été obligé de lui retirer tout un tas de truc ! Pas vrai Sally ? »
« Oh oui ! S'il avait pu se tenir tranquille de temps en temps… »
« Et parfois, Sally a été obligé de le soigner sans anesthésie. »
L'enfant écarquilla les yeux. Il releva la tête vers le japonais.
« T'as pas eu mal ? »
« Si. Mais je supportais la douleur. »
Ced sourit. Si son Oto-san avait été si courageux, alors lui aussi il le serait.
« Dis-moi Ced. Tu sens quelque chose là ? »
L'enfant se concentra sur les sensations de son bras. Il savait pas si la jeune femme lui touchait le bras, en tout cas, il ne sentait rien.
Sally comprit que l'anesthésie avait fait son effet. Elle se saisit d'un scalpel et jeta un coup d'œil au natté. Celui-ci continua de raconter au petit garçon les exploits de Heero. Notamment sa chute d'une cinquantaine d'étage. Et bien d'autres anecdotes.
L'opération ne dura pas plus d'une vingtaine de minutes. Sally retira l'émetteur et recousit la plaie. Elle lui fit ensuite un bandage.
« Et voilà ! »
« C'est fini ? » s'étonna l'enfant.
Sally hocha la tête. Le petit garçon poussa un cri de joie et sauta au cou du médecin.
« Merci ! »
Il n'était pas le seul à être soulagé. Heero et Duo se sentirent soudain moins tendus. Ils savaient que ce n'était qu'un pas. Qu'il fallait maintenant annuler le conditionnement. Mais ils avaient déjà fait un pas.
A suivre…
Voilou ! Savez pourquoi les scientifiques fous ont créé le gamin ! Pour tous les tuer, mwahahahah ! Enfin, ça se finit plutôt bien. Bon, c'est tout pour aujourd'hui. Et promis, au prochain chapitre, il s'arrêtera au pire moment. Donc, un petit chapitre où les choses commencent à sérieusement avancer… Donc, a +
Caramelon, soulagée : je devrai pas trop recevoir de menaces de mort cette fois ! Entre tronçonneuse et décapitation, je commençais juste un tout petit peu à avoir des sueurs froides…
(1)Caramelon : Hum… Moi aussi, j'aimerai bien savoir comment…
Trowa : …
Quatre, en mode traducteur : Lui aussi, il aimerait bien savoir !
Trowa : …
Quatre, toujours en mode traducteur : Et les lecteurs aussi ils aimeraient bien savoir !
Caramelon : Je vous vois venir…
Trowa : …
Quatre, encore en mode traducteur : Oui, oui, c'est ça ! Un…
Caramelon : …Cyclone tropical !
Trowa : …
Quatre : …
Caramelon : Tu traduis pas ?
Quatre : Ben là, c'est juste un silence perplexe.
Caramelon : Ah…
(2)Private Joke avec ma beta (Touta), ou comment décrire la coiffure de Sally en un mot ! Après les croissants, nous avons opté pour les tortellinis !
Sally : Moi, j'aurai préféré les Anglaises !
Caramelon : Sauf que c'est pas drôle !
(3)Sally : Que de bonne humeur le matin ! Ca fait plaisir à voir ! J'ai pas du tout l'impression de gêner…
