Auteur : Caramelon

Titre : Manipulations

Résumé n°1:

Tududududu… Tadam ! Question pour 1 million. Avec un Heero Yuy qui s'oublie et qui fait une petite déclaration, comment le Duo Maxwell va-t-il réagir ?

Réponse A : il accepte les avances et commence la danse nuptiale spécifique à l'espèce Maxwell.

Réponse B : il court se cacher dans la savane.

Réponse C : il fait le mort.

Réponse D : il s'exerce au lancer de Heero Yuy par-dessus une balustrade.

Votre réponse ? Beuh…

Résumé n°2 :

Heero : (dans un costume trois pièces, visage neutre, cheveux gominés (beurk), un micro à la main sur un plateau télévisé aux couleurs pastels) Si je te dis « je t'aime ». Que réponds-tu ?

Duo : (derrière un pupitre, jean et polo, un petit micro attaché au col de son pull, appuyant comme un malade sur un buzzer) Lis la suite !

Heero : Bonne réponse !

Genre : Yaoi. OOC mais faut-il vraiment vous le dire ? Depuis le début, moi-même je les reconnais pas…

Couple : A y est ! D'après le chapitre précédent que je viens de lire, c'est du 1+2. Bon maintenant, à savoir si ce sera du 1+2+1 ? Et 5+S dans n'importe quel sens. On s'en fout. Voilou !

Quoi ? Trowa et Quatre ? Il faut encore vous le dire ?

Disclaimer : Parait que les Mazoku vivent 5 fois plus longtemps que les êtres humains. Donc, si un homme normal vit jusqu'à 80 ans environs, alors 80 x 5 400 ans. Je crois que c'est une bonne marge. Bon, il ne me reste plus qu'à me teindre les cheveux en noir, à mettre des lentilles de contact noires, à mettre ma tête dans la cuvette des toilettes et à tirer la chasse. Selon toute logique, je devrais être évacuer au pays des Mazoku et je serais élue Maoh. Et je pourrais vivre jusqu'à 400 ans. Ok, c'est bon. Je fonce au supermarché ! (Pour ceux qui connaissent pas cet anime, je fais référence à Kyou Kara Maoh, un anime délirant…)

Note : Pour palier au manque d'inspiration… Flash Back.

Réponses aux reviews

Encore un grand merci à ceux qui me lisent. Je sais, je me répète, mais on ne le dit jamais assez…

Kittyval : Caramelon/ Ben…ben… ben… ben… (Mack arrive et tape sur la tête de l'auteur avec une poêle) Caramelon/ ben… ben…ben… ben… ben… /Mack/ Désolé, mais elle ne sait pas quoi répondre à ta review. Je vais essayer de fouiller aux marchés noirs, voir s'il ne vende pas un cerveau avec des neurones qui fonctionnent…

MDR !

Lihiel : Hmm… Comment tout ça va finir ? Ben, je vais te le dire : très vite ! Il ne reste que deux chapitres (voir 3 si je coupe le 10) plus un épilogue. Mais bon, quand même, c'est pas gagné d'avance…

Clôtho : Bon, je pense avoir répondu assez précisément à ta review. Mais il y a des choses que je n'ai pas abordées, puisque les réponses se trouveront dans les prochains chapitres, voire dans celui-ci… Autre chose, j'ai bien reçu tes réponses à mes reviews pour tes histoires. Je voulais juste dire qu'il y a 70 pages avec 25 histoires différentes sur Gundam. Donc, c'est pas facile de choisir quoi lire ! Je ne t'aurais jamais laissé de reviews si j'avais pas aimé, donc pas d'inquiétude. En fait j'ai lu ta bio puis naturellement ce que tu avais écrit. Et chui sincère, j'ai vachement aimé ! (Heu… Je suis claire là ?) En tout cas, merci pour ta review, j'espère que ce chapitre te plaira.

Draya Malefoy (ou Taki O Chan) : Bon sang, mais t'as combien de pseudo ? Enfin, merci pour ta review. Tout ce que je peux te dire, c'est que cette histoire est bientôt finie. Mais tu as raison : ça va se compliquer (pas trop quand même, faut que je respecte mes défis : une histoire en un dizaine de chapitre, au lieu de 100 qui se finissent pas…)

Yat : Alors là ! Je te rassure tout de suite quant à ma santé mentale. Je prends assez de calmants pour maîtriser mes pulsions. Mdr ! Donc, non, Duo ne va pas réagir de cette manière ! Lol. Enfin, de toute façon, tu vas vite comprendre… Quant à mon frère, il a bien une copine (dénommé Play Station 2) et c'est le grand amour. Mais bon, peut-être va-t-on ENFIN avoir l'adsl illimité ! Croisons les doigts !

Naïa : Bah ! J'ai pas un esprit si tordu que ça ! Tu sais, je peux faire preuve de clémence et de pitié, tu sais /Duo/ Caramelon, j'ai préparé ta pâtisserie préférée ! Que dirais-tu si je te massais un peu /Caramelon/ Bonne idée /Heero/ Voilà Caramelon ! J'ai piraté le système informatique de ta banque. Ton compte a été crédité de 5000€ ! Je recommencerais tous les mois, bien entendu /Caramelon/ Génial ! Je vais pouvoir m'acheter plein de truc ! Merci Hee-chan ! Ca mérite bien un peu de clémence, non ? Mdr !

Iria-chan : Hum… Je ne pense pas que ce soit aussi extrême. Enfin, il ne me reste que 3, voire 4, chapitres avec celui-là, donc, j'espère que tu seras pas trop déçu par l'avancée des choses… Enfin, merci pour tes encouragements, j'en ai eu vraiment besoin…

Syt the Evil Angel : Bon, pour la réaction de Duo, ça va être très rapide. Quant à Ced, je peux dire qu'il nous réserve une belle surprise, et de taille ! On a vraiment pas le droit de frapper les enfants ? Et puis ce sera pas pour tout de suite.

Echizen D Luffy : je suis totalement ok avec toi : Sally je ne la trouve pas jolie du tout ! Mais je me dis : d'un, toutes les nanas de Gundam, surtout l'anime, sont super moches ou mal dessinés (non, super moche point barre !) Ne me parle pas de Réléna et de son nez pointu, et sa coupe de cheveux neuneu ! De Hilde et son râteau sur la tête ! De Catherine et ses yeux sans pupille et de sa coupe vivelle dop (tel frère tel sœur remarque !) De Noin que je trouve plus masculine qu'autre chose ! Et surtout pas de Dorothy et de ses sourcils de psychopathe ! De deux, vu qu'elle sort avec un des bishos (même si c'est celui que je trouve le moins bien fait dans l'anime…), j'ai été obligé d'enjoliver les choses. Donc, faisons comme si… Quant à Trowa, je ne l'ai jamais vu comme quelqu'un qui cherchait la gloire et la fortune. Je suis désolé mais tous les exemples que tu m'as citée ne sont pas, pour moi, des artistes à part entière. Ils vendent leur talent, c'est tout. Pour l'adresse du site, je peux te l'envoyer que par mail: ffnet n'autorise pas qu'on donne une adresse internet. Donc, donne moi ton mail et je te l'envoie.

Mogyoda : Non, pas méchant Heero ! Il a souffert lui aussi… Alors les réponses pour leur séparation, tu en auras une petite explication dans ce chapitre. Mais ce n'est pas tout. Il faudrait carrément faire une fic là-dessus pour tout bien faire comprendre… Parce que leur couple ne s'est pas dissous sur un coup de tête, enfin…

Mayu-chibichan : merci pour cette review enthousiaste /Heero/ t'as raison ! Duo doit revenir avec moi parce que je le vaux bien /Mack/ Pff ! Heero et moi, nous n'avons pas les mêmes valeurs /Duo/ De toute façon, avec eux deux, je positive /Caramelon/ Fin de notre page publicitaire ! Mdr ! Contente que tu aies appréciée le chapitre précédent. Je me suis bien prise la tête pour faire correspondre les flash back qui me venaient à l'esprit et les paroles de la chanson…

Lu : Apparemment tout le monde a hâte de voir la réaction de Duo… Et si je le faisais mourir histoire qu'il ne réagisse pas ! Lol ! Non, je ne suis pas aussi cruelle. J'espère que tu apprécieras ce chapitre.

Shima-chan : Ah ah ! Le coup du new type, c'est sûr que depuis le début, c'est pas clairement précisé, mais c'est pas caché. Et puis, d'ailleurs, il nous réserve une sacré bonne surprise ! (pas sûr qu'elle soit si bonne que ça d'ailleurs…) Quant aux réactions, et ben… Surprise !

Youkai : Ah ! T'as pas pu résisté… Et en plus, je suis en retard dans mes publications, t'as pas de bol ! lol ! Tu as du quand même attendre… Enfin, la voilà la réaction tant attendue !

Mayura32 : Merci pour ta review. J'ai vu que tu m'avais mise dans tes favoris, ça me touche beaucoup. Enfin, ça me fait plaisir de te voir si enthousiaste ! Et tu peux croiser les doigts… Mdr.


Note à tous les lecteurs : désolé pour le retard, mais comme je l'avais prévu, j'ai plus beaucoup d'heure internet… En plus, j'ai vraiment eu du mal à réécrire, puisque la première version ne me plaisait pas, ce chapitre pour que les choses avancent assez vite (puisqu'il ne reste plus que 2 ou 3 chapitres et un épilogue) sans que ça soit bâclé. Je pourrais rallonger la fic, mais c'est parti d'un challenge : faire une histoire une dizaine de chapitres.


Chapitre 08

Duo eut soudain l'impression qu'une chape de plomb avait remplacé ses entrailles. Il suffoqua en avalant sa salive de travers et repoussa brutalement le japonais. Il s'éloigna prestement et fixa Heero avec des yeux hallucinés. Une vague de fureur l'engloutit. Il serra des poings.

« Non mais ça va pas ? » hurla-t-il.

L'américain pivota et s'éloigna au pas de course. Heero entendit la porte du bungalow claquer bruyamment, faisant trembler les murs.

A vrai dire, le japonais s'attendait à une réaction de ce genre. Et lui aussi se sentait choqué par ses propres mots. Pour être honnête, pas vraiment. Au fond de lui, il savait qu'il l'aimait encore. Mais il ne pensait pas que ça sortirait comme ça. Surtout qu'il n'en avait plus le droit. Surtout que logiquement il ne devait pas avoir une seule chance. S'il avait rompu avec Duo c'était précisément parce que le natté ne l'avait pas aimé. Du moins pas comme lui l'avait aimé. Parce qu'il fallait le dire, l'américain aimait tout le monde. Même Wufei dans ses mauvais jours.

Heero soupira de lassitude. Comme si la situation n'était pas assez compliquée comme ça, il avait fallu qu'il lui avoue ses sentiments. Pff ! De toute façon, ce qui était fait, était fait. Et puis, il ne regrettait rien. Il aurait bien fallu qu'il lui dise un jour. Qu'il en avait le droit, ou non. Et maintenant tout ce qu'il pouvait faire c'était d'aller se coucher et attendre que le natté revienne. Heero savait qu'il était parti se défouler. Sur la plage sans aucun doute. Comment, il l'ignorait. Il allait sûrement le traiter de tous les noms, avec seules les vagues pour témoin. Puis il allait se calmer, réfléchir. Enfin, il reviendrait, le réveillerait et lui demanderait des explications. Pour enfin lui répondre d'aller voir ailleurs et de faire sa vie sans lui. Heero s'allongea dans son lit et ferma les yeux. Il ne voulait surtout pas penser à la réponse du natté. Aussi, s'obligea-t-il à compter les moutons… Parce qu'il n'avait que ça à faire. Attendre. Attendre que Duo revienne pour exiger des explications. Qu'il n'avait pas du tout envie de donner d'ailleurs…


Duo était assis en tailleur dans le sable, triant par ordre croissant les petit galets qu'il avait récolté un peu plus haut. Les vagues rugissantes, malgré leur puissance, peinaient à lui lécher les pieds. Le vent marin jouait avec sa frange, ainsi qu'avec des mèches rebelles, échappées de sa natte. Eclairé simplement par la lueur de la lune, Duo rangeait pensivement ses petits galets. Un étrange calme émanait du natté. Une sorte de placidité qui ne lui ressemblait pas. Aucune expression ne transparaissait. Il semblait totalement concentré sur les petites pierres de tailles et de formes différentes. Une fois que la bonne vingtaine de cailloux fut bien rangée devant lui, il en saisit un. Un petit ovale, plat, avec des aspérités sur une surface qui aurait du être lisse à une certaine époque. Il le soupesa pensivement, le lança en l'air et la rattrapa en « patte de tigre ». Puis, il le jeta loin devant lui, dans la mer.

« Crétin ! » hurla-t-il, couvrant le bruit des vagues.

Il en saisit un autre, un peu plus gros, plat et lisse et le lança comme pour faire des ricochets, totalement ridicule avec les vagues déchaînées de la marée haute.

« Abruti ! »

Il continua jusqu'à ce que la rangée de pierre soit épuisée.

« Je te déteste ! » hurla-t-il une dernière fois aux vagues, bondissant sur ses pieds.

Duo bouillait de rage. Non, mais quel imbécile ! Oser lui dire ça ! Il n'avait pas le droit ! Il n'avait pas le droit de lui mentir encore une fois ! Pour qui le prenait-il ? Ca l'amusait de le faire souffrir ? Ca le faisait rire ? Duo se promit de lui faire bouffer sa langue. Ça lui apprendra à dire des conneries qui faisaient dix fois sa taille !

L'américain se releva d'un bond et prit le chemin du retour. Il fit craquer ses doigts, assouplit ses poignets, détendit les muscles de ses bras. Pendant tout le trajet, il continua ses assouplissements avec un rictus nerveux. Il n'avait même pas réfléchit à la réponse qu'il aurait du donner puisque de toute évidence ce n'était qu'une sale blague made in Heero-je-ne-suis-pas-drôle-du-tout-Yuy. Le natté ouvrit la porte de la chambre et put constater que tout le monde dormait. La colère de l'américain s'amplifia. Ce salaud lui disait « je t'aime » comme ça, sans raison, puis il va tranquillement compter les moutons ? La détermination de Duo à en faire de la purée se consolida.

Le natté se faufila entre les deux lits. Il s'empara de son oreiller puis l'abattit violemment sur le japonais avec un « Debout ! » retentissant. Heero se redressa en sursaut.

« Du… »

Un autre coup d'oreiller l'interrompit. Accompagné d'un regard meurtrier.

« Explications ! » exigea Duo.

Heero sourit. L'américain avait réagit exactement comme il l'avait prévu. Ou plutôt, le japonais avait su comment il allait réagir. Enfin, il ne s'était pas attendu au coup de l'oreiller. Paf ! Un autre coup de coussin.

« Et arrête de sourire ! Moi, ça me fait pas rire du tout ! Et t'as plutôt intérêt à avoir une explication logique parce que j'ai un furieuse envie de t'étrangler ! »

« Pense à ton champ de pâquerette », lui conseilla Heero sans réfléchir.

Paf !

« La ferme ! »

Paf ! Paf ! Et Heero bloqua le troisième coup, sentant une pointe d'énervement le titiller.

« Duo, si tu me laissais parler ? »

L'américain le fusilla du regard. Il tira de toutes ses forces l'oreiller vers lui.

« Très bien. Vas-y ! »

« Merci. »

Paf !

« Duo ! » gronda Heero.

« La ferme ! C'est tout ce que tu mérites pour avoir débiter des conneries interplanétaires ! »

Les yeux du japonais flamboyèrent de colère. Alors là ! Il commençait sérieusement à l'agacer avec ses reproches. Il comprenait qu'il soit en colère, mais là, il allait trop loin. Il n'avait pas le droit de douter de sa parole. Il saisit son propre oreiller le frappa à son tour. Duo réagit au quart de tour et bourra le japonais de coup d'oreiller. Celui-ci bondit sur ses pieds et l'américain le rejoignit sur le lit pour compenser la différence de taille. Après un énième coup en pleine figure, Duo le désarma. Il poussa un petit cri de victoire. Heero, qui n'avait pas dit son dernier mot, fit basculer le natté en arrière en lui faisant un croc-en-jambe. Duo atterrit sur les fesses, la chute amortie par le matelas. Puis Heero s'empressa de le neutraliser avec une de ses prises dont il avait le secret. L'américain s'immobilisa. Il était dans l'incapacité de se libérer. Il le savait. Se débattre ne servait à rien dans ses situations. Il plongea alors ses prunelles améthystes dans celle bleu cobalt du japonais.

« Duo. Je ne plaisantais pas. »

Le natté détourna le regard.

« Dégage », souffla-t-il.

Heero le libéra et s'assit un peu plus loin. Duo se releva et replia ses genoux sous son menton. Puis il capta le regard du japonais.

« Je te crois pas », affirma l'américain.

« Pourquoi ? »

« Tu m'as déjà menti une fois. »

Heero tiqua. Encore une chose dont il n'était pas au courant.

« Duo, je ne t'ai jamais menti. Du moins pas à ce sujet ! »

Duo ricana amèrement. Heero sentit une colère et une certaine panique l'envahir. Il ne comprenait plus rien. Il ne lui avait jamais menti. Du moins, jamais à propos des sentiments qu'il ressentait pour lui. Se pourrait-il qu'inconsciemment… ?

« Bon sang ! Duo ! Mais c'est quoi cette histoire ? De quoi tu parles ? »

« Tu devrais le savoir… Remarque, si tu t'en souviens pas, c'est que je dois pas bien compter à tes yeux… »

Heero se leva et descendit furieusement du lit. Non, vraiment, tout ça n'avait plus aucun sens ! Il n'avait pas joué. Il n'avait pas menti. A se demander si le natté ne se trompait pas de personne ! Etait-ce pour cela que Duo avait cessé de l'aimer ? Non. Le japonais était quelqu'un de franc. Il avait finalement laissé ses émotions humaines prendre le pas une fois la guerre terminée. Il connaissait la souffrance qu'elles pouvaient engendrées. Il l'avait vécu. Alors, jamais il ne pourrait jouer avec les sentiments de ceux qu'il estimait. Et Duo, il l'avait toujours estimé. Alors pourquoi l'américain suggérait que le motif de sa rupture était dû à un mensonge à propos de ses sentiments pour lui ? Etait-ce juste une raison mensongère ? Comme le lui avait dit un jour Odin : aveuglé par l'amour ou par la haine, on ne peut voir que ce que l'on veut voir. Le japonais se prit la tête entre les mains. Il devait en avoir le cœur net. Cela faisait trois ans qu'ils tournaient autour du pot. Il était temps d'éclaircir les choses. Il arrêta de tourner en rond. Il posa ses mains à plat sur le lit, penché en avant. Il fixa Duo qui ne l'avait pas lâché du regard.

« Duo, pourquoi as-tu rompu ? Quelle était ta raison ? »

« Quelle était la tienne ? »

« Répond à ma question ! »

« Pourquoi tu ne veux pas répondre à la mienne ? »

« Parce que c'est moi qui vais essuyer un refus à la fin de cette conversation. »

Duo se tut. Maintenant qu'ils y étaient, il s'était toujours demandé quelles avaient été les raisons de Heero. Ils s'étaient séparés d'un commun accord sans aucunes explications. Une énième dispute à propos d'une chose futile, il ne se rappelait même plus quoi, Duo avait prit ses affaires et n'était jamais revenu à leur maison. Trop de tension. Le natté ne savait plus où il en était. Il était partit sur Terre, faire de la randonnée en montagne. Il se souvint qu'à ce moment-là, il avait été, pour la première fois depuis des mois, en paix. En paix avec lui-même. Serein. Sa seule préoccupation était de ne pas se perdre.

Quelques jours après, Heero avait déserté leur maison en laissant à Trowa la tâche de la vendre. Lui, était partit rejoindre Réléna. La jeune femme avait prit quelques jours et s'était échiné à lui faire penser à autre chose. A lui remonter le moral. Cela faisait longtemps qu'elle avait abandonné ses sentiments pour Heero, mais elle avait tenu à devenir une amie. Le japonais lui avait été reconnaissant. Et lui aussi, pour la première fois depuis des mois, il avait oublié ses problèmes. Il avait rit, plaisanté.

Ils avaient peut-être fui, mais ils avaient eu besoin de ce break pour y voir plus clair. Et quelques jours plus tard, ils avaient officialisé leur rupture. Ils s'étaient donnés rendez-vous dans un café. Ils avaient évité tout contact visuel. Ils étaient restés près de deux heures à siroter leur boisson, en silence, la tête baissée. Puis finalement Duo s'était levé. Heero avait fait de même. Ils s'étaient enfin regardés droit dans les yeux, sans émotion. Puis ils s'étaient chacun détournés de l'autre et partis chacun de leur côté. Ils n'avaient pas eu besoin de dire quoi que ce soit. Ils s'étaient compris en un seul regard. L'avantage de se connaître par cœur.

Duo émergea de ses souvenirs. Pourquoi est-ce qu'il avait rompu ? Il ne pouvait pas le dire en une seule phrase. C'était compliqué. Un assemblage de petite chose. Qui formait un tout. Non, il ne pouvait pas expliquer à Heero les motifs qui l'ont poussés à rompre. Toutefois, il y en avait bien un principal.

« J'ai rompu parce tu jouais avec moi. »

Duo prit une grande inspiration. Repenser à tout ça lui faisait mal. C'était comme s'il essayait de rouvrir une ancienne blessure. Cicatrice qu'il avait si bien camouflée. Mais, maintenant qu'il était lancé, rien n'aurait pu l'arrêter.

« Je ne sais pour quelle obscure raison, mais à chaque fois que j'essayais de m'éloigner de toi pour, tu venais me chercher. Toujours de la même manière. Puis tu t'éloignais à nouveau. Et ton manège me rendait complètement cinglé… »

Duo laissait maintenant libre court à sa rancune qu'il avait cachée pendant des années. Qu'il avait gardé pour lui. Il repensa à l'attitude de Heero. Il se rappelait de cette tendresse particulière, de ces sourires timides, de ces rires brefs. Tout cela, seul l'américain en était pleinement témoin. Au début seulement. Petit à petit Heero sortait de plus en plus seul, pour retrouver ses amis de fac. Et sincèrement, Duo en avait été ravi. Lui qui avait passé presque plus d'une année pour le faire sortir de sa coquille, il avait été ravi de voir que ses efforts n'avaient pas été vains. De voir que Heero avait un certain succès. De le voir heureux. Même si la jalousie s'en mêlait de temps en temps, l'américain s'en réjouissait. Et puis, lui avait sa formation. Cet avocat qui avait décidé de le former quelques années plus tôt pour prendre sa suite. La guerre avait fait tellement de victime que les diplômes ne servaient plus de référence principale. Après avoir fait un stage de quelques semaines chez cet avocat, celui-ci avait décidé de le former personnellement.

Les mois passaient, et rien ne changeait. Ou plutôt si. Mais les changements étaient si minimes, si infimes et si lents qu'on ne pouvait les discerner qu'avec le recul. Peu à peu, l'attitude de Heero envers lui avait changé. Il avait commencé à l'éviter. D'abord en public, en refusant tout contact, même une simple accolade. Une sorte de retenue que Duo avait appris à accepter. Le seul problème était que cela se répercutait de plus en plus sur leur vie privée, dans leur intimité. Heero avait du mal à l'approcher, il évitait le plus souvent son regard. Et quand Duo décrétait qu'il en avait assez de cette froideur et de son silence, le japonais faisait preuve tout d'un coup d'une tendresse excessive et lui faisait l'amour avec toute sa passion et sa vigueur. Et Duo oubliait. Combien de fois s'était-il fait avoir ?

Et Duo avait fini par s'en rendre compte. Il avait passé près d'une nuit blanche, une nuit où Heero était sortit avec des amis, à essayer de comprendre, de faire un bilan. Et plus les heures défilaient, plus de petites choses, qui pouvaient paraître insignifiantes au premier abord, venaient étayer sa conclusion : Heero ne l'aimait plus comme avant. Il lui semblait que seul le sexe avait encore de l'importance pour lui. Et il ne comprenait pas pourquoi le japonais évitait à tout prix que le natté ne s'éloigne.

« Je ne pourrais même pas te dire depuis quand ça a commencé, continua Duo. Mais j'ai fini par croire que tu me mentais et que d'une certaine façon tu jouais avec moi. »

« En résumé, tu croyais que je ne t'aimais plus », récapitula Heero, d'un ton désabusé.

Duo hocha la tête. Heero baissa la tête, les épaules secouées par un rire nerveux.

« Quand Trowa disait que j'étais le roi des imbéciles, j'ignorais à quel point il avait raison », marmonna Heero.

Mais pas assez bas pour que l'américain ne l'entende pas. Il observa le japonais d'un air fataliste.

« Et d'ailleurs, poursuivit le japonais. Tu es logé à la même enseigne. »

Duo prit une expression indignée.

« Moi qui croyais que c'était toi qui ne m'aimais plus… », avoua Heero.

Le natté abaissa brutalement ses genoux, révolté.

« Comment as-tu pu croire une seule seconde que je ne t'aimais plus ? »

« Sans doute de la même façon que toi, tu as pu en douter… »

Duo ouvrit la bouche et préféra la refermer en fronçant les sourcils. Puis se rassit lourdement. Heero vint s'asseoir en face de lui. L'américain l'observa à la dérobée. D'après ce qu'il avait laissé entendre, ils avaient cru, chacun de leur côté, que l'autre ne l'aimait plus. Mais on ne pouvait plus revenir en arrière. Et l'attitude de Heero à cette époque contredisait totalement ce qu'il disait aujourd'hui. Duo avait vraiment du mal à y croire.

« Ca ne change rien… »

« Ça change tout, Duo. »

« Non, je ne peux vraiment pas te croire Heero. Vraiment pas. Ne me dit surtout pas qu'à cette époque tu m'aimais encore ! Parce que sinon tu as une façon bien cruelle de le montrer »

Le japonais baissa la tête. Il devait avouer que l'américain avait raison. Il l'avait consciemment, délibérément évité. Mais pas pour les raisons qu'il croyait. C'était à lui de s'expliquer.

« Duo, je suis désolé. J'avoue, je t'ai évité. Mais c'est parce que moi, de mon côté, je doutais aussi de tes sentiments. C'était ma façon à moi de me protéger, de moins souffrir. »

Cette fois, ce fut au tour du japonais de replonger dans ses souvenirs. Heero avait été très dépendant de l'américain. Dépendant de ses sourires, de ses rires. La moindre attention du natté à son égard le rendait heureux. Il avait eu besoin de tout cet amour. Et paradoxalement, il haïssait cette dépendance. Surtout que pour lui, elle était à sens unique. Petit à petit, Heero avait eu l'impression que Duo n'avait pas autant besoin de lui. Ce qui attisait énormément sa jalousie. Il s'était rendu compte que le natté se confiait à Quatre ou à Hilde. Lorsque l'américain avait des problèmes, il se tournait plus souvent vers ses meilleurs amis que vers lui, son propre petit ami.

Alors, Heero avait commencé à sortir plus souvent avec des amis de la fac. Il étouffait sa rancœur, et il n'avait rien trouvé de mieux que de sortir s'amuser sans lui. Une petite vengeance en somme. Mais le japonais continuait de s'inquiéter. Il savait que son compagnon lui cachait des choses. Et le soir, le fameux soir où Duo avait été malade. Le fameux soir où Duo avait ce cauchemar. Ce soir-là, tous les soupçons du japonais s'étaient confirmés. Duo ne lui faisait plus confiance. Or, il n'y a pas d'amour sans confiance. Et la seule parade à cette terrible vérité que Heero avait trouvé, était un éloignement.

Et voilà où ça les avait amené.

« Mais je me suis trompé. Tu t'es trompé toi aussi. Tout ça parce qu'il n'y avait aucune communication entre nous. Des non-dits, des inquiétudes refoulées. Parce que nous n'avions pas confiance en nous. Parce qu'on était peut-être trop jeune… »

Le japonais s'approcha de l'américain.

« Alors pour moi, ça change tout. Et pour toi aussi. »

Heero planta ses prunelles dans ceux de Duo. Celui-ci frissonna. Il n'aimait pas du tout ce regard-là. Généralement, ça signifiait que le japonais avait une idée derrière la tête. Et que lui, Duo, allait y laisser des plumes. Il détestait vraiment quand Heero lui posait des questions pièges. Et celle qui allait arriver n'y ferait pas exception.

« Répond-moi seulement par oui ou par non. »

Duo se crispa. Il retint inconsciemment son souffle alors ses sens hurlaient face au danger qui s'approchait. Y avait vraiment que les questions pièges de Heero pour le mettre dans un état pareil…

« Duo ? »

« Hn. »

Heero déglutit difficilement. Il allait jouer le tout pour le tout, et il n'y avait vraiment qu'un maigre espoir. Mais il avait toujours été un joueur opportuniste.

« Je veux juste savoir si… tu m'aimes encore. »

Duo ferma les yeux. Il le savait. Il DETESTAIT absolument cette question.

« … Non », dit-il dans un souffle.

« Duo, regarde-moi droit dans les yeux, les mains bien en évidence, et répond. »

L'américain s'exécuta en grimaçant.

« Je te déteste », marmonna le natté.

« Duo… Tu n'es pas très coopératif. Je te demande juste un oui ou un non. »

« Tu sais très bien que je me braque quand tu me poses tes sales questions pièges », se justifia Duo, sur la défensive.

« Tu as juste peur des conséquences », lui fit remarquer Heero avec un petit sourire.

« Et il y a de quoi ! »

Le japonais se sentait maintenant d'une humeur plus taquine. Le fait que le natté refusait de répondre signifiait que tout n'était pas perdu. Que tout devait se jouer.

« Et si je disais non ? Tu ferais quoi ? »

« Je sortirais de ta vie. Définitivement. Je demanderais à Lady Une de me trouver un autre partenaire pour les missions. »

« Et pour Fripouille ? »

« L'un le prendra pour les vacances et les week-ends, l'autre, le reste du temps. Nous nous reverrons simplement pour son anniversaire et peut-être les fêtes de Noël chez Trowa et Quatre. Plus aucun contact, plus aucunes conversations privées, sauf s'il s'agit de Ced. »

Duo avala difficilement sa salive. Dur. C'était vraiment le seul mot qui lui venait à l'esprit. Il n'avait vraiment pas envie que sa relation avec Heero se finisse dans une froide indifférence. Parce que c'était ce qu'il lui proposait. Que chacun vive sa vie, sans même un seul lien platonique. Fripouille n'allait pas pouvoir supporter ça. Et lui non plus d'ailleurs.

« Comprends-moi Duo ! Trois ans se sont écoulés et pour moi, malgré ma colère contre toi, rien n'a changé. Si je veux vraiment guérir de toi, il me faudra du temps et aucun contact. Si tu me rejettes, j'en souffrirai. Mais ne compte pas sur moi pour me morfondre ! Je continuerai à vivre ma vie et je t'oublierais. »

Heero sentait qu'il s'avançait un peu. Cela n'allait pas du tout être aussi facile qu'il le prétendait. Mais il y avait une part de vérité dans ce qu'il disait. Si en trois années, il n'avait pas pu l'oublier, c'était surtout à cause de ces missions avec les Preventers. Mais surtout parce que finalement, il n'avait jamais été persuadé que Duo ne l'aimait pas du tout, tout au fond de lui. Après tout, le natté ne lui avait jamais rien dit de tel… Cependant, Heero pensait ce qu'il disait. Si l'américain lui répondait non, il l'oublierait. Il mettrait du temps, mais il savait qu'il avait suffisamment de volonté pour y arriver.

Or, Duo n'avait toujours pas répondu.

« Mais… Dans le cas contraire… »

Heero se leva et colla son front contre celui de Duo. Il posa aussi une main sur sa joue, caressant ses lèvres avec son pouce. L'autre main s'attarda sur la nuque de l'américain, complètement figé sur le lit. Le japonais ferma les yeux. Le natté ne tarda pas l'imiter.

« Dans le cas contraire, je veux qu'on réessaye. Qu'on vive tous les trois. Que tu sois à moi… A nouveau. »

« Et… Qui te dit que tout ne recommencera pas comme avant ? »

« Nous avons mûri. Nous avons plus confiance en nous-mêmes. Nous avons un enfant. Et puis, nous savons maintenant quelles étaient nos erreurs. Si nous en tirons partie, alors ça ne se passera pas comme il y a trois ans. »

Heero esquissa un petit sourire.

« Tu te souviens ? « Je ne franchirai pas cet espace qui sépare nos lèvres. Si tu veux de moi, c'est à toi de le faire » », susurra le japonais.


« Heero… »

L'américain tenait le visage du japonais entre ses mains. Leurs visages se touchaient presque.

« Tu sais maintenant que je t'aime. Mais on ne peut pas en rester là. A toi de voir, si tu ressens la même chose. Je ne franchirai pas cet espace qui sépare nos lèvres. Si tu veux de moi, c'est à toi de le faire. J'attendrai que tu le veuilles. Ou pas… »

« J'attendrai que tu le veuilles. Ou pas… », continua Heero, toujours avec son petit sourire satisfait.

« C'est une blague ? »

« C'est une blague ? »

« Non Heero. Je n'ai jamais été aussi sérieux de toute ma vie. »


« Non Duo. Je n'ai jamais été aussi sérieux de toute ma vie. »

Heero saisit la main droite de Duo et embrassa tendrement sa paume. Puis il obligea le natté à se lever, leur front toujours collé l'un à l'autre.

« Je t'aime Duo Maxwell. »

Heero se décida à se décoller du front de Duo pour y déposer un léger baiser. Et le japonais se recula.


« Je t'aime Heero Yuy. »

Duo, les mains toujours encadrant le visage du japonais, releva la tête pour lui baiser le front. Puis il s'éloigna de quelques pas. Heero sentait son corps trembler. Et son cœur battait trop vite et trop fort pour qu'il puisse comprendre ce que son organe pouvait bien lui dire. Il en avait de belles idées, le Odin ! Ecouter ce que lui dicte son cœur… Sauf qu'il n'arrivait pas à décrypter ce qu'il pouvait bien raconter. Et malheureusement pour lui, cet imbécile d'organe ne s'exprimait pas en morse. Non, décidément, rien n'était facile quand il s'agissait de Duo Maxwell. Y avait plus qu'à vivre le moment présent.

Heero retint Duo qui s'éloignait de plus en plus. Il passa ses mains derrière la nuque de l'américain puis posa simplement ses lèvres sur les siennes.

« D'accord. »


Duo soupira en secouant la tête. Il saisit les poignets du japonais pour repousser ses mains. Il força ensuite Heero à s'asseoir. Celui-ci se mordit la lèvre. Oui, il avait peur. Parce que c'était maintenant que Duo devait répondre. Et celui-ci n'avait pas continué à jouer le jeu… L'américain se positionna devant lui et observa Heero, tête baissée.

« Je suis désolé Heero, mais… Je suis avec Mack »


A suivre…

Caramelon (siffle, les mains dans le dos, regarde en l'air) : Fufufufu. (s'aperçoit des regards haineux des lecteurs) Quoi ? Y aurait-il un problème ? (petit sourire angélique) Moi Sadique ? Pas le moins du monde !

Le défibrillateur

Caramelon : Vite ! Heero ! Des lecteurs font des syncopes !

Heero : … M'en tape !

Caramelon : Bah ! Fais pas la gueule !

Mack : Mwahahahaha ! J'ai gagnéééééééééééééé ! Contre le Perfect Soldier en plus ! Ouais !

Duo : Dis Caramelon ! Un ménage à trois, c'est pas possible ?

Caramelon : Vais y réfléchir ! En attendant, va appeler les pompes funèbres, des lecteurs sont morts pendant notre petit délire ! Mwahahahah !


Petite note : Donc, le prochain chapitre arrivera vendredi matin, vers 1 h du mat, environ, parce que je récupère mes heures internet vendredi 1er juillet. A vendredi donc !