Re-désolé pour ce retard. Cette fois, c'est pas Toulouse qui m'a retenu mais le festival de Country Music (j'adore ce festival). Bref, maintenant qu'il est terminé, je me remets au travail et je boucle tout ça.
Auteur : Caramelon
Titre : Manipulations
Résumé : Ben… j'ai la flemme d'en faire un. Vous verrez bien de toute façon. Et puis ceux qui ont lu mon histoire jusqu'à maintenant vont pas s'arrêter parce que j'ai pas fait de résumer, ne ?
Genre : A part Yaoi… ben, trop la flemme. C'est les vacances ! Ah si, torture de Duo puisque c'est le seul qui n'a pas trop souffert jusqu'à maintenant…
Couple : 1+2+1 (juste une petite précision si ça intéresse quelqu'un : Pour moi, 1+2, c'est pas 1 qui domine 2 mais juste 1 qui dévoile ses sentiments à 2 en premier… bref, un truc dans le genre… J'aime pas ces histoires de dominance dans un couple, surtout qu'ils sont censés l'être à tour de rôle…BBRREEFFF, taisons-nous ! Ca vaut mieux, j'éviterai de vous refiler ma migraine… Si ça trouve, personne lis ça et je radote toute seule…)
Disclaimer : Y en a marre d'essayer de trouver un moyen de prolonger ma vie, de devenir immortelle ou bien de voyager dans le temps… Puis que c'est ça, je vais m'infiltrer dans la base des Men In Black, piquer des flashouilleur gommeur de mémoire et compagnie et je vais flashouiller la mémoire des proprio des G-boys, brûler tous les documents prouvant leur appartenance… Heero m'en fabriquera des faux pour faire de moi l'unique propriétaire des bishos… na ! Question : c'est qui les proprios ?
note1: Petites réflexions en bas de page
note2: En italique: c'est pas un flash back. c'est difficile à dire... Disons, dans l'inconscient d'un personnage.
Réponses aux reviews :
Kittyval : Contente que le lemon t'ai plu, ô grande experte en la matière ! Mdr ! Quant à recommencer… On va peut-être attendre que mes cheveux repoussent… lol !
Yat : le coup de la tarte, c'est toi qui m'y a fait pensé avec ton one-shot « une chaleur à crever » et ton coca lemon… Mais moi, j'ai préféré la tarte (non, je ne suis PAS DU TOUT gourmande…) Bref, ravie que le chapitre 10 t'ai plu. Maintenant, c'est au tour de Mack de souffrir…
Mack/ parce que tu penses que je souffres pas assez comme ça ?
Caramelon/… T'as envie de te suicider ?
Mack/… … … Euh… Pas vraiment…
Carameon/ Alors non.
Echizen D Luffy : Au jour d'aujourd'hui, je ne connais qu'un seul moyen de ne pas avoir de nœud : le shampooing démêlant ! Mais bon, cette histoire se passe dans le futur, alors on peut toujours espérer… lol ! Voui je connais la recette de la crème brûlée, et j'en rafole (ainsi que des cookies, de la tarte au chocolat… J'adore !) Contente que la chanson te plaise !
Mayu-chibichan : Bah, t'as pas à t'excuser pour pas avoir poster de reviews… Je le fais bien moi… Mon lemon, trop long ? Si tu savais, j'en ai lu des bien plus long… Mais je suis d'accord, il était bien trop long pour moi, lol ! Et je peux t'assurer que je me marre comme une bossue quand mon pote me raconte ses histoires. Faut vraiment avoir une largesse d'esprit. Mais c'est vrai que parfois, il me lourde un peu…
Hanako32 : /Mack/ je crois que c'est pas plus mal que je sois cocu… Y a plus de lecteurs qui me plaignent…
/Caramelon/ Bah ! Tu vois ! J'suis pas aussi sadique que ça !
/Mack/ Tu es officiellement et publiquement dispensée de toutes sortes de commentaires !
Moonfree : Mici, mici, mici pour ces gentils compliments. Il est vrai que parfois je suis beaucoup trop exigeante avec moi-même. Mais j'ai surtout dit ça parce que ce lemon m'avait vraiment pris la tête et que quand ça me prend la tête, je bâcle tout, j'abandonne, je passe à autre chose et généralement, ça donne pas de bons résultats. Il faut en plus que je dise que ce lemon, je l'ai repris près de 6 fois. Donc, contente de savoir que je suis peut-être chauve, mais que j'ai bien écrit ce lemon. Quant à Mack… étincelles ou pas, ça complique quand même les choses (ça dépendra de si je suis mon plan initial ou pas…)
Yune-chan66 : Pas trop tôt, hein ? Dans ma version initiale, t'aurais du attendre encore plus longtemps… Mais comme je suis plus mon inspiration que mon plan… Voilà ce que ça donne. Contente que t'aimes bien mon petit Ced. J'ai essayé de soigner ce personnage, tout comme Mack d'ailleurs (/Mack/ Laisse-moi rire ! C'est ça que t'appelles « soigner » ?)
Aele : Et oui, il est temps que Mack aille voir ailleurs… Mais, bon, je l'aime bien moi, mon petit personnage ! Alors, on va essayer à ce que tout le monde soit heureux et tout beau… Enfin, on va voir… Ca dépendra de mon degré de sadisme sur le moment… Comment ça je rassure personne là !
Naia : Je veux bien te prêter mon perso ! Quant à te le donner… ça dépend. T'as combien sur toi ? Moi, j'ai besoin de 4000€ ou tu peux me payer un voyage au Japon… lol ! Nan, plus sérieusement, si tu veux me l'emprunter, y a aucun blème. Je serai même contente d'apparaître dans un disclaimer. Juste une condition : fais-moi signe quand tu l'utiliseras, que je lise ta fic ! Et dernier point, ne t'inquiète pas, j'aime les happy ends pour tous, sauf les méchants, parce que les méchants, ben, ils sont méchants, donc ils ont des méchantes fins…
Ama-san : /Mack/ Bouhhh ! J'suis malheureux ! Câlin !
/Caramelon/ Vient là mon poussin !
/Mack/ Nan ! Pas toi ! Veux Ama-chan ! Gentille !
Syt the Evil Angel : bah non ! Elle est pas terrible cette punition ! Mais qu'est-ce que tu veux ? Il a ses parents dans la poche, à la limite de la gagatisation. Bref, je crois (si je suis mon plan… espoir, espoir) que tu vas avoir tout ce que tu veux dans ce dernier chapitre, avant l'épilogue.
Youkai : Elle m'a fait trop trop trop plaisir ta review. Mais maintenant, tu peux lire presque sans crainte, puisque ce chapitre est le dernier avant l'épilogue… Et oui, c'est déjà fini ! Mais si je la faisais plus longue, ce serait sans intérêt. Il faut savoir mettre un point final, il faut savoir s'arrêter.
Lihiel : ben, Duo il a quand trompé Mack ! C'est pour ça qu'il joue le mauvais rôle. C'est pas très sympa quoi… Mais bon, je pars du principe que lorsque Duo a choisi Heero, il avait déjà trahi Mack, alors, un peu plus ou un peu moins… Bref, je suis pas aussi sadique que toi à ce niveau là (tu sais très bien de quoi je parle…)
Aishanu soma : Je suis assez contente que mon lemon plait à tout le monde… Je l'ai trouvé « pourri » parce qu'il me prenait la tête et qu'à ces moments-là, je bâcle tout et ça donne quelque chose de pas terrible au final, en général. Mais, l'essentiel, c'est qu'il vous plaise ! Pour la réponse à tes questions, normalement, c'est dans ce chapitre.
.oOMishaOo : cette fic est (hélas ou enfin, ça dépend) bientôt finie. Contente que tu l'aimes, même avec mes fins à suspense… Donc, mici pour tes compliments. (j'espère que tu auras reçu mon e-mail… dans le cas contraire, préviens-moi)
Mogyoda : je suis totalement d'accord avec toi. Le lemon était inutile. Mais au départ, Mack était justement censé les surprendre au lit. Seulement, ça me posait beaucoup trop de problème pour la suite, alors j'ai changé mon programme au dernier moment (quand je dis que je suis vaguement mon plan, c'est pas des blagues…) Et comme je l'ai dit, ce lemon, il est là, il est là. Je suis devenue chauve à cause de lui, alors autant que ce soit pour une bonne raison, ne ? Quant à la réaction de Mack… C'est pas tout à fait ça.
A tous les lecteurs : merci de continuer à lire mon histoire ! En espérant que cela vous plaise !
Chapitre 11 :
L'américain se releva immédiatement et blêmit.
- « Ma…Mack ? »
Il se mordit la lèvre en baissant la tête, comme quelqu'un prit en flagrant délit. Mack resta quelque seconde, interdit, sur le palier. Il détourna le regard, en serrant des poings. Il sortit précipitamment de l'appartement en refermant doucement la porte.
Duo, nauséeux, sentit ses entrailles le torturer. L'américain lâcha précipitamment le japonais et se dirigea à grand pas vers la sortie. Puis il fit rapidement demi-tour et se pencha vers Heero.
« Heero. Ne l'oublie pas ! Je t'aime plus que tout. Mais je ne peux pas le laisser partir comme ça. »
Il l'embrassa rapidement.
« Vas-y Duo », lui autorisa à contrecœur le japonais.
« Merci. »
L'américain disparut et Heero sentit une pointe de jalousie le tarauder. C'était définitif, il détestait absolument cet homme. Il était complètement jaloux de ce lien qui unissait ce Mack à l'homme qu'il aimait. Terriblement furieux que Duo soit obligé de lui courir après. Pour lui expliquer quoi ? Qu'il était désolé de ce qu'il venait de voir ? Et alors ! Mack aurait été au courant un jour ou l'autre. Et Heero s'en fichait complètement sur la manière de le lui apprendre. Il se fichait totalement que ce Mack en souffre. Qu'il sorte de leur vie ! C'est tout ce qu'il voulait.
Et le japonais était terrifié. Parce que Duo ne semblait pas partager son avis…
Heero poussa un long soupir et posa son front contre la vitre de la fenêtre. Il regarda le parc de l'autre côté de la rue. Parc qui appartenait au propriétaire de l'immeuble. Il vit une natte courir après un jeune homme qui marchait tête baissée. Duo qui rejoignait Mack…
Duo, sur le palier, s'aperçut que l'ascenseur était en route. Il jeta un bref coup d'œil aux escaliers puis se mit à les dévaler à une vitesse vertigineuse. Prodige dû à son ex condition de pilote… Il atteignit le rez-de-chaussée, quelques instants plus tard. Il vit le jeune homme qu'il recherchait sur le trottoir d'en face. Il poussa brutalement la porte vitrée du hall d'entrée et se rua sur Mack. Il posa une main sur son épaule pour l'obliger à se retourner. Le jeune homme pivota et lui jeta un regard empli de colère et de tristesse. Duo se mordit une nouvelle fois sa lèvre. Il sentait toute la détresse du jeune homme.
« Mack, je… »
« Je le savais, murmura le jeune homme. Je le savais, mais je n'ai rien vu venir. »
Duo ne dit rien. Mack recula, et posa sur le jeune homme face à lui, un regard dur, un regard d'acier.
« Qu'est-ce que tu veux Duo ? Qu'est-ce que tu fiches ici ? »
Duo se mordit la lèvre, ferma les yeux et se lança.
« Je suis venu pour te demander pardon », chuchota l'américain dans un souffle.
Mack sentit une vague de fureur le submerger.
« Tu manques pas d'air ! cria-t-il. Tu veux que je t'excuse ? »
« Je n'ai pas dit ça Mack », protesta doucement Duo.
Mack ricana ironiquement.
« Oh ! Excuse-moi ! J'ai du mal comprendre ! »
L'américain soupira. Il avait conscience de son audace. Mais Mack avait raison : il avait mal compris…
« Mack, un jour, quelqu'un m'a dit : pardonner c'est admettre que l'autre a fait une faute. L'excuser, c'est le disculper, c'est sous-entendre qu'il n'a pas fait d'erreur. » (1)
L'américain chercha à capter le regard de Mack. Celui-ci détourna la tête.
« Mack. J'ai fais une erreur. »
Le jeune homme planta soudain son regard dans les deux orbes améthyste de son vis-à-vis. On pouvait y lire de la surprise, mais aussi une once d'espoir. Le cœur de l'américain se tordit de douleur.
« J'ai fais une erreur. Je t'ai manqué de respect. J'aurai d'abord voulu éclaircir les choses avec toi avant… »
Duo se tut. Il avait conscience qu'il venait une fois de plus de blesser le jeune homme. Mack se sentit vidé. De toute colère. De tout espoir. Rien qu'un néant de tristesse. Il sentait ses larmes s'accumuler sous ses paupières. Il avait mal. L'homme dont il était tombé amoureux venait de le faire souffrir comme personne. Même sa famille, pourtant cruelle avec lui, ne pouvait pas lui faire plus de mal.
« Comment… ? demanda-t-il plaintivement. Comment as-tu pu… ? »
« Je suis vraiment désolé, souffla Duo. Je… »
« Pourquoi… ? »
Les larmes coulaient doucement sur ses joues. Inconsciemment, Mack chercha un réconfort dans les bras de l'américain. Etreinte que lui rendit Duo. Pourquoi ? Pourquoi il ne le détestait pas ? C'était vraiment inhabituel de se faire consoler par la personne qui lui avait fait le plus de mal… Mais il n'avait que lui. Il n'y avait que lui pour le comprendre.
Ils avaient toujours trouvé étrange que les personnes de leur genre, capable de sourire, toujours de bonne humeur, que ces personnes n'aient pas beaucoup d'amis au moment où ils avaient besoin de soutien. Que ces personnes n'avaient que des amis superficiels. Et rarement de vrais amis. Ceux de Duo pouvaient se compter sur les doigts des mains. Quatre. Hilde. Trowa. Wufei. Mack. Et bien sûr Heero. Le reste, cela restait des connaissances, des collègues, des simples amis sans aucune relation profonde. Des amis pour rire. Des amis pour s'amuser. Mais très peu d'amis pour pleurer. Quant à Mack, l'américain savait que ce type d'amis là ce comptait sur les doigts d'une seule main. Il savait qu'il en faisait partie. Qu'il y avait aussi Tatiana, sa meilleure amie. Sauf qu'elle n'était pas là. Pas là pour lui, aujourd'hui. Dans un profond coma, suite à un accident de moto.
Mack n'avait donc aucun véritable ami pour le réconforter. Personne sauf Duo. Lui seul avait la possibilité de le comprendre. Le jeune homme aux yeux gris sentit ses entrailles se tordre douloureusement en remarquant la petite tâche rougeâtre à la base du cou du natté. Tâche qui n'existait pas avant. Une marque d'amour. Mais aussi la marque de sa trahison.
Le jeune homme aux yeux gris s'éloigna de quelques pas.
« Tu l'aimes ? Je le sais. »
Duo hocha la tête.
« Plus que moi. C'est évident »
« Ce n'est pas comparable, Mack. »
« Ce n'est pas si difficile, rétorqua-t-il avec amertume. Tu l'as choisi, lui, et pas moi. »
Il passa un doigt sur le suçon.
« Et je suppose que tu ne t'es pas contenté de l'embrasser. Je… je ne savais pas que j'avais si peu d'importance à tes yeux », termina-t-il dans un souffle.
« Ne dis pas n'importe quoi Mack ! » rétorqua Duo avec douceur.
« Ah non ! S'il te plait Duo ! S'il te plait, ne me fait pas croire que je compte encore pour toi ! »
« Tu as raison, approuva le natté. C'est vrai. Tu n'es absolument rien pour moi. Tu as été simplement le seul qui as réussit à me réconforter alors que même Quatre et Hilde, mes meilleurs amis, soit dit en passant, ont échoué. »
Duo baissa la tête et serra des poings.
« Tu es facilement remplaçable. Et puis je ne t'aime pas du tout. Alors pas du tout ! Je n'ai qu'une envie : te faire le plus de mal possible. Je me suis dit : tiens, si je me faisais Heero histoire qu'il souffre ! »
Le natté serra des dents et fixa le jeune homme droit dans les yeux.
« Je sais que je n'ai aucune excuse Mack. Mais ne compte pas sur moi pour te dire que tu n'es pas important à mes yeux. Même si c'est la dernière chose que tu souhaites entendre aujourd'hui. »
L'américain tremblait. Il ne savait pas pourquoi, mais cette histoire le mettait en colère. Une colère tout à fait illégitime, il en était conscient… Mack lui lança un regard malheureux.
« Je ne comprends pas Duo. Comment peux-tu l'aimer encore après tout ce qu'il t'a fait ? »
« Tu as vraiment besoin que je te réponde ? »
Mack secoua la tête. Non, il n'en avait pas besoin puisqu'il connaissait déjà la réponse. Le jeune homme aimait encore l'américain, il l'aimerait sans doute encore pendant un bon moment… Il ne savait pas s'il pourrait l'oublier. Au jour d'aujourd'hui, cela lui semblait improbable. Pourtant, en cet instant, il le faisait souffrir. Il l'avait trompé. Il l'avait trahi. Mais il l'aimait encore. Mack poussa un soupir à fendre l'âme. Il avait envie de partir. Partir et oublier. Partir et guérir.
Le jeune homme recula en baissant la tête pour éviter le regard de son vis-à-vis.
« Laisse-moi maintenant. Pour soulager ta conscience je te pardonne, mais laisse-moi seul ! »
Duo secoua la tête en signe de dénégation.
« Non, Mack. Tu te trompes. Ce n'est pas pour soulager ma conscience que je te demande ton pardon. »
« Menteur. Hypocrite », souffla Mack qui n'en croyait pas un mot.
« Me pardonner ne me soulagera pas parce que je t'ai trahi. Mais moi, on s'en fiche ! C'est pour toi que je le demande. Parce que le jour où tu me pardonneras vraiment, c'est ton cœur qui sera apaisé » (2)
L'américain recula lui aussi. Il chercha le regard de Mack, mais celui-ci garda obstinément la tête baissée. Duo sentit ses entrailles se nouer. Si seulement il pouvait le détester, ça serait beaucoup plus simple. Mais non, il l'aimait énormément. Peut-être moins que Heero. Mais le fait était là. Il ne pouvait pas se résoudre à le perdre. Il avait toujours été comme ça. La mort était beaucoup trop présente dans sa vie, alors il voulait absolument éviter que ceux qu'il aimait s'éloignent de lui pour quelque raison que ce soit. Qu'ils souffrent à cause de lui.
« Je… je vais te laisser, Mack »
Mack opina sensiblement du chef. Duo ne savait plus quoi dire. Il décida simplement de s'éclipser. L'américain allait traverser la rue pour rentrer chez lui quand il sentit une main lui saisir fermement le poignet et qui l'obligea à pivoter. Puis des lèvres se posèrent brutalement, désespérément sur les siennes. Duo, sous le choc, resta les bras ballants, ne sachant plus quoi faire, ne sachant plus dire, plus quoi penser. Avant qu'il puisse reprendre ses esprits, Mack détacha ses lèvres et s'éloigna de quelques pas.
« Je souhaite prendre quelques semaines de congé »
Duo acquiesça, encore abasourdi. Alors que le jeune homme se retirait, l'américain passa ses doigts sur ses lèvres, d'un air absent. Duo baissa la tête sentant les larmes refluer et décida de rentrer. Il se sentait vide. Vraiment vide. L'ascenseur le porta jusqu'au 8ème étage. Il rentra enfin dans son appartement. Heero, devant la fenêtre, lui fit face.
« Tu as tout vu ? » lui demanda Duo, fatigué.
Heero acquiesça. L'américain lui jeta un regard désespéré et désolé sous l'expression dure du japonais.
« Tu aurais pu le repousser »
La voix du japonais était froide, vibrante d'une colère contenue. Duo s'adossa contre la porte et se laissa glisser jusqu'au sol. Il en pouvait plus. Physiquement, autant que moralement. Il n'avait pas besoin des reproches de son amant. Il ne pourrait pas le supporter. Pas maintenant… Il cacha son visage dans ses mains. Fuir la réalité. Juste quelques instants de répit.
« Heero, souffla-t-il. Je viens de le poignarder dans le dos. Je me sens déjà mal. Je t'en prie, ne t'y mets pas toi aussi… »
Le japonais regarda impitoyablement la forme recroquevillée contre la porte. La jalousie le dévorait. Il était furieux. Contre Mack. Contre Duo. Et cette jalousie, cette colère, obscurcissaient sa raison. Son ressentiment déferlait, noyant toutes réflexions objectives.
« Tu es faible Duo. Tu devrais apprendre à dire non. Quoi que tu fasses, parfois, tu feras inévitablement souffrir une personne… »
L'américain ne bougeait pas. Il ne voulait pas se disputer maintenant avec Heero. Alors qu'ils venaient juste de se remettre ensemble. Duo sentit sa volonté s'évanouir. Juste être tranquille. Juste avoir la paix. Alors Heero pouvait lui faire tous les reproches qu'il voulait, l'américain décida de ne rien entendre. De se renfermer sur lui-même. Jusqu'à ce que le japonais cesse.
Mais quelque part au fond de lui, Duo était anéantit. Il aurait voulu que Heero le soutienne. Juste qu'il le prenne dans ses bras. Sentir sa chaleur. Son réconfort. Et aucun reproche. Pour le moment.
Complètement refermé en lui-même, Duo n'entendit pas le visiophone. Il ne vit pas Heero prendre la communication. Quelques minutes plus tard qui lui parurent une éternité, il entendit la voix du japonais l'appeler. L'américain releva la tête et posa des yeux voilés par la fatigue sur le visage impénétrable de son compagnon.
« Lady Une veut nous voir. A propos des généticiens… »
L'américain afficha immédiatement son masque Shinigami, tout aussi insondable. Ses pupilles se rétrécirent, lui donnant l'impression de brûler de fureur.
L'homme se faufilait entre les bungalows. Il vissa le silencieux sur son arme. Il n'avait pas le droit à l'erreur. Pas question de rater son coup. Parce que c'était sa vie contre la sienne. S'il ne mourrait pas ce soir, ce serait lui qui serait tué. Et il avait une famille à protéger. Des amis. Une vie…
Tremblant, mais déterminé, il ouvrit la baie vitrée menant à une petite chambre. Sa cible dormait à poing fermé. Tant mieux. Ce serait plus facile…
Heero et Duo étaient assis à une table, devant un quinquagénaire. Ou bien un sexagénaire. Et franchement, ils n'en avaient rien à faire de son âge. L'homme était vêtu d'une combinaison orange, des menottes aux poignets et aux chevilles. Le teint terreux, les yeux vitreux, il semblait à l'agonie. Il respirait avec difficulté.
Lady Une, après avoir accueilli les deux jeunes hommes, leur avait dévoilé la raison de cette entrevue. Depuis que les Preventers avaient arrêté les généticiens, soit trois jours plus tôt, ils n'avaient rien pu en tirer. Les généticiens conservaient et s'enfonçaient dans leur mutisme. Sauf celui devant lequel étaient attablé les deux jeunes hommes. Celui-ci voulait aujourd'hui soulager sa conscience, ses jours étant comptés par une maladie incurable qui le rongeait. C'était ce qu'il venait de leur raconter.
Et il leur raconta tout. Depuis le début. Une jeune femme dans un coin de la pièce nota absolument tout sur son ordinateur portable. Lady Une s'était postée près de la porte.
« Nous étions à la solde de l'association Romfeller, du moins nous travaillions pour quelques membres. En voyant vos prouesses physiques, ils voulaient créer ce qu'ils appelaient le « Pion Parfait ». Ils voulaient un Pion capable d'exécuter les moindres ordres. Un Pion résistant. Un assassin.
» Ces hommes voulaient absolument vos gènes. Surtout ceux du pilote 01. Mais ils comptaient surtout sur la beauté et le charme du pilote 02. Afin d'attirer la confiance, de charmer les futures victimes. Votre atout par rapport au pilote 04 était votre incroyable instinct de survie. Instinct qui devait être indispensable au Pion. Bien que cela compliquerait notre contrôle sur lui. Nous avons profité de votre capture sur la base lunaire pour faire les prélèvements nécessaires. »
« Comment ? » demanda abruptement Duo, qui n'avait toujours pas quitté son masque de Shinigami.
« Pour récolter le venin d'un serpent, on le force à l'utiliser en plantant ses crochets à travers une feuille couvrant un verre, ou n'importe quoi. Nous avons, à peu près, fait la même chose… Avec l'aide d'une injection massive de testostérone… »
« Me dites pas que… »
Duo fut incapable de finir sa phrase tant il était horrifié. L'homme baissa la tête.
« Continuez ! Inutile de rentrer dans les détails ! » ordonna sèchement Heero.
« Nous avons ensuite modifié l'ADN de l'ovocyte d'une femme qui s'était portée volontaire pour une expérience. Elle… Elle ne savait pas ce qui l'attendait. Donc, nous avons échangé son ADN avec l'un de vous deux. Je ne me rappelle plus lequel. Puis nous l'avons fécondé in vitro. Enfin, nous avons procédé à l'implantation dans l'utérus de cette femme.
» Nos chercheurs avaient une théorie. Les personnes ayant des capacités mentales, communément appelés Newtypes, sont toutes nées dans les Colonies, de façon naturelle. Bien que ce soit interdit. Nous voulions que le Pion fasse partie de ces personnes. Quitte à sacrifier la vie de cette femme…
» L'implantation réussit au bout de deux années d'essai. Nous… Nous avons été obligé de… de nous servir d'autres mères porteuses. Quand l'expérience échouait, la mère ne survivait pas en général. Enfin en AC 197, l'implantation avait été réussie parfaitement. Nous l'avons donc baptisé projet 01 197 02. La grossesse s'était bien passée, malgré que nous ayons du mettre la mère dans le coma, puisque nous ne pouvions pas utiliser de tranquillisants pour la maîtriser complèyement. Puis, mi AC 198, le Pion est né.
» Pendant près de 4 années, nous avons essayé de le modeler à l'image du Pion idéal que voulaient ces hommes de Romfeller. Nous avons échoué. Lamentablement échoué. Nous ne connaissions pas la cause. Encore aujourd'hui, nous l'ignorons. La seule hypothèse serait que ses facultés de Newtype le protégeaient, de quelques façons que ce soit. Et nous ne connaissions pas la nature de ces facultés.
» Alors nous avons opté, puisqu'il fallait des résultats à tout prix, pour le conditionnement. De créer un état semi hypnotique qui le transformerait en tueur. Nous l'avons donc modelé à partir d'une séquence d'ultrason provoqué par un émetteur placé dans son bras. Ce même émetteur activé à distance, une dizaine de kilomètres seulement…
« Vous voulez dire, le coupa Duo, que lorsque l'émetteur a été activé, l'un de vos complices se trouvait à moins de 10 kilomètres ? »
« C'est ça mais j'y reviendrai plus tard. Une fois le plan en place, nous avons fait part de notre succès aux survivants de Romfeller. L'association avait été certes démantelée mais le projet n'a pas été abandonné. Ces hommes nous ont donné le feu vert pour tester le Pion. La cible était les Preventers.
» Nous avons donc fait circuler la rumeur comme quoi notre laboratoire pharmaceutique était le centre d'un trafic de drogue. Tout ça pour que les Preventers enquêtent pour prouver ou infirmer ces rumeurs. Et surtout pour qu'ils découvrent l'enfant et qu'ils le ramènent avec eux. Nous savions que vous le trouveriez et que vous le ramèneriez avec vous. Que vous découvriez le secret de sa conception et surtout sur le lien de parenté avec le pilote 01 et 02.
» Nous avons longuement enquêté sur vous. Nous connaissons les moindres évènements de votre enfance, vos façons de penser. Et nous avions parié sur le fait, qu'une fois au courant sur votre lien de parenté, que vous ne l'abandonneriez pas. Ainsi infiltré au sein des Preventers, il lui aurait suffit de vous tuer. Puis il aurait sans douté été adopté par le pilote 03 et 04. Qu'il aurait assassiné par la suite. Et ainsi de suite. Qui pourrait imaginer qu'un enfant de 5 ans puisse être un meurtrier ? Rapidement, il aurait décapité l'organisation des Preventers, en éliminant le commandant des Preventers, Lady Une, ainsi que ses meilleurs éléments, les ex pilotes de Gundam, Zechs Merquise et Lucrézia Noin.
» Mais il y avait une faille dans ce plan. Vous êtes intervenu trop tôt. Nous n'avons pas pu effacer les disques durs et surtout les fichiers qui exposaient notre plan. Entraînant un certain chaos au sein de notre groupe. Puis nous avions décidé de tenter le tout pour le tout : activer l'émetteur pour éliminer en priorité le pilote 01 qui pouvait découvrir à tout moment notre plan.
» C'est à ce moment là que nous avons découvert que vous étiez sur Terre avec l'enfant. L'émetteur placé sur son bras était aussi équipé d'une sorte de GPS. Nous avons envoyé l'un des nôtres sur Terre pour accomplir cette mission. Nous, nous avions pour ordre de tout détruire. De réduire au silence ceux qui avaient un tant soit peu participés à la conception du Pion. De réduire en cendre tout les preuves matérielles. Et de colmater les fuites.
» Encore une fois, tout ne s'est pas passé comme prévu. Vous avez neutralisé l'émetteur après avoir annulé le conditionnement. Seulement notre envoyé a reçu des ordres bien précis. Récupérer l'enfant lorsque vous auriez le dos tourné. Par contre, si nous étions capturés, il a pour ordre d'éliminer toutes les preuves. »
Jusque là, Heero et Duo n'avaient rien dit. Pas même esquissé le moindre mouvement. Pas même l'expression d'un quelconque sentiment. Sans compter le sentiment profond de dégoût que Duo avait ressenti lorsque l'homme leur avait expliqué comment ils avaient pu prélever leurs cellules sexuelles, en d'autre terme, leur sperme. Une fureur indescriptible bouillait dans leurs veines. Mais ils gardaient le contrôle. Jusqu'à ce que l'homme finisse ses aveux.
Celui-ci déglutit.
« Eliminer toutes les preuves. C'est-à-dire, éliminer le Pion. Définitivement. »
L'américain blêmit. Heero sortit précipitamment de la pièce et se rua sur un téléphone. Lady Une ordonna à Duo de sortir à son tour, ainsi que la secrétaire. Ils laissèrent l'homme seul dans sa cellule. L'américain, l'air hagard, avança le long du couloir à la façon d'un automate. Il rejoignit Heero. Celui-ci raccrocha brusquement.
« Lady Une. Nous partons », l'informa le japonais.
« Je mets une voiture à votre disposition. »
« Essaye de joindre Trowa et Quatre. Met-les au courant ! »
« Je m'en occupe personnellement »
Heero hocha la tête. Il saisit Duo par la main et le tira après lui. Lady Une se rua dans son bureau, puis sur son visiophone. Elle composa le numéro de Quatre, numéro qu'il lui avait laissé avant de partir. Trowa lui répondit.
« Trowa. Un homme va tenter de tuer Ced. Heero et Duo arrivent. Et… »
« Trop tard », répondit Trowa, laconiquement.
La fillette jouait au piano. Ses petites mains parcouraient aisément les touches blanches et noires du petit piano à queue. A ses côtés, une jeune femme la regardait et l'écoutait. Parfois elle l'interrompait pour corriger quelques petites erreurs.
La jeune femme lui ressemblait énormément. De longs cheveux châtains, de magnifiques yeux noisette. La jeune femme se leva soudainement.
« Ali, ma chérie ! Il faut que tu te réveilles. »
« Maman, c'est pas encore le matin. Je veux rester avec toi. »
La jeune femme s'agenouilla devant l'enfant.
« Ecoute-moi ! Ton ami Ced est en danger. Réveille-toi et appelle Quatre ! »
« D'accord maman. »
La jeune femme l'embrassa tendrement sur le front alors que tout commençait à se brouiller autour de l'enfant. Jusqu'à ce que tout devienne noir.
La fillette se leva brusquement.
« BABOU ! »
Son hurlement couvrit le petit bruit sec lorsque l'homme tira.
Heero contempla la forme endormie à ses côtés. Il sentait que l'américain n'allait pas bien. Sa respiration était trop rapide. Des gouttes de sueur inondaient son visage.
La navette avait décollé depuis quelques heures et il en restait deux autres avant d'arriver sur Terre. C'était beaucoup trop long à son goût. Il avait un mauvais pressentiment. Ou bien était-ce de la paranoïa ? Tout ce qu'il voulait, c'était de retrouver son fils, le protéger, le mettre à l'abri. Et enfin, coincer cet enfoiré qui voulait le tuer.
Soudain, Duo se redressa. L'américain éprouva une forte envie de vomir. Il se leva et se rua dans les toilettes. Il s'enferma à double tour. Il se pencha au-dessus de la cuvette et rendit tout ce qu'il avait mangé dernièrement. C'est-à-dire, juste de la bile, du suc gastrique puisqu'il n'avait rien avalé de consistant depuis près de 24 heures. Duo tira la chasse d'eau. Il se hissa péniblement au-dessus du lavabo et se rinça la bouche. Enfin, il s'adossa contre la porte et s'y laissa glisser jusqu'à terre.
Il ne comprenait pas. Il n'avait pas l'habitude de se laisser abattre de la sorte. Mais le fait était là, la fatigue aidant, il n'avait plus la force de gérer. Cette situation devenait ingérable. La perte de Mack. La peur de perdre aussi Heero. Et maintenant, un homme projetait de tuer Ced si ce n'était pas déjà fait. Et ses larmes qui ne voulaient pas couler. Il n'avait plus la force de lutter. Il voulait juste dormir. Mais le sommeil le fuyait. La dernière chose qui aurait pu l'apaiser le fuyait.
Quelqu'un frappa à la porte. L'américain grogna. Ah non ! Il avait quelques instants pour lui, il n'allait ouvrir cette foutue porte.
« Duo, c'est moi. Ouvre ! »
L'américain soupira. Heero. Il hésitait. Si c'était pour l'enfoncer, il avait bien envie de le laisser devant la porte. D'un autre côté, il l'aimait envers et contre tout, et il gardait espoir. Sans se lever, il débloqua la fermeture de la serrure. Heero pénétra dans la petite pièce. Il referma derrière lui et s'assit à côté de l'américain.
« Ca ne va pas fort », constata le japonais, d'une voix douce.
« Merci, j'avais pas remarqué »
Sa voix avait une intonation ironique.
« Tu as mal compris Duo. Ca ne te ressemble pas de te laisser aller… »
« Je suis épuisé Heero. Complètement anéantit. »
« Je sais. »
Le japonais prit l'américain dans ses bras, avec douceur. Duo posa l'arrière de sa tête contre l'épaule de son compagnon.
« Tu sais ? Et tu t'es dit que m'enfoncer un peu plus serait une bonne idée ? »
« J'ai des torts. Tu as les tiens. Je déteste Mack. Et le voir t'embrasser m'a mis hors de moi. Et j'ai reporté toute ma colère sur toi alors que tu allais déjà mal. Je suis désolé pour ça. »
Pour confirmer ses dires, le japonais l'embrassa sur la tempe tout en caressant la joue de son amant.
« Quand je me suis rendu compte de ce qu'il faisait, Mack était déjà partit. Heero je suis complètement HS. J'ai vraiment besoin dormir et le sommeil me fuit. A ce rythme-là, je vais pas tenir très longtemps »
Duo ferma les yeux. Il se sentait déjà mieux. Heero ne lui en voulait plus, et cela lui enlevait un poids énorme. Avec un peu de sommeil, il pourrait enfin tout gérer. Et Ced serait sa priorité. Il se sentit somnoler.
« Duo, nous devons regagner nos sièges. »
L'américain protesta en grognant et en se blottissant un peu plus dans les bras de son compagnon. Heero sourit, amusé. Il enfoui son visage dans le cou de son amant et entreprit de mordiller la peau délicate. Duo gémit de mécontentement. Il tenta d'échapper aux lèvres du japonais, en vain.
« 'ro, arrête ! Tu m'empêches de dormir ! », marmonna Duo.
« Je te laisse tranquille. Mais reviens avec moi sur les sièges. »
« T'es impossible. »
L'américain se redressa en bougonnant contre cet ignoble chantage. Heero se releva prestement. Ils revinrent à leur siège. Siège qu'ils penchèrent en arrière pour pouvoir se reposer. Heero releva l'accoudoir qui séparait leur siège. Duo, sachant très bien où son amant voulait en venir, se décala et posa sa tête sur le torse du japonais. Celui-ci saisit la main de l'américain, lui embrassa le front.
« Dors maintenant ! »
Un pli soucieux barrait le front de l'américain. Il entremêla ses doigts à ceux de son amant, en tremblant d'anxiété.
« Tu crois qu'on arrivera à temps ? »
« Ne t'inquiète pas Duo ! Je suis sûr qu'il va bien… »
Heero ne savait pas qui il essayait de convaincre. Son compagnon ou lui-même ? Mais il avait confiance en Trowa et en Quatre. Lady Une devait déjà les avoir prévenu. Et ils feraient tout pour garantir la sécurité du petit garçon. Peut-être l'avaient-ils déjà mis en sécurité ? Seulement, le japonais n'en était pas sûr… Il resserra son étreinte et posa sa joue contre les cheveux de l'américain, s'enivrant de leur odeur. La simple présence de l'autre les apaisa suffisamment pour somnoler jusqu'à l'atterrissage.
Lady Une relut les aveux du sexagénaire. Elle devait maintenant vérifier ses dires, mais avant tout, le prisonnier devait signer sa déposition. Elle traversa donc les couloirs jusqu'à la cellule de l'homme. Elle prit une chaise face à lui, lui tendit la déposition ainsi qu'un stylo.
« Vous devez signer votre déposition. Votre coopération sera prise en compte lors de votre procès. »
« Ca m'est égal. Je ne vivrai sans doute pas assez longtemps pour retrouver ma liberté »
L'homme signa. Lady Une opina du chef, satisfaite. Elle saisit les documents et reprit son stylo.
« Parfait. »
Elle s'apprêta à sortir, puis se ravisa.
« Juste une dernière chose. Vous n'êtes pas mourant. Il fallait forcer l'un d'entre vous à passer aux aveux. On peut dire que cela a marché au-delà de nos espérances… Bonne journée »
Elle laissa derrière elle un homme abasourdi, quelque peu soulagé et la désagréable sensation de quelqu'un qui s'est fait avoir.
Lorsqu'ils passèrent les portes de sécurité de l'aéroport, la première personne qu'ils virent fut Quatre accompagnée par la petite Ali. Main dans la main, ils se dirigèrent à grand pas vers l'arabe et sa nièce.
« Où est Ced ? » demanda Duo, ne pouvant plus contenir son angoisse.
« Avec Trowa. A l'hôpital. »
Heero et Duo échangèrent un bref regard, la peur luisant dans leurs prunelles. Inconsciemment, leurs mains se crispèrent en à faire éclater les phalanges de son compagnon.
« A l'hôpital ? », répéta Heero.
« Sa vie n'est plus en danger, répondit Quatre avec un sourire rassurant. Venez ! Je vous conduit jusqu'à l'hôpital et je vous raconte tout »
Les deux jeunes hommes acquiescèrent et suivirent le petit blond qui monta avec Ali dans un taxi.
Flash back
« BABOU ! »
Quatre se releva précipitamment. Son empathie complètement libérée, il sentit la détresse de sa fille. Ni une, ni deux, il se rua dans la chambre des enfants. Il enfonça la porte et bondit sur la silhouette noire qui tentait de s'enfuir par la fenêtre. Trowa le rejoignit et l'aida à neutraliser l'homme qui se débattait.
« Babou ! Babou ! Ced ! Il a mal. Il est tout rouge… »
L'arabe se précipita vers le petit garçon. Et analysa vite la situation. Il repartit dans la pièce principale et revint avec un téléphone portable. Il composa un numéro alors qu'il appuyait sur la plaie sanglante de Ced, au niveau de la poitrine.
« Allo ? » demanda une voix endormie.
« Wufei, c'est Quatre. Venez vite nous rejoindre ! Ced a été blessé par balle. »
« Nous arrivons »
L'arabe composa un autre numéro de téléphone. Celui du service des urgences de l'hôpital le plus proche. Il leur demanda une ambulance puis donna l'adresse de l'hôtel et le numéro du bungalow. Quelques secondes plus tard, Wufei vint aider Trowa à neutraliser complètement l'homme, tandis que Sally rejoignit Quatre pour arrêter l'hémorragie.
Fin du flash back
« Si Ali n'avait déstabilisé l'homme en criant, il aurait certainement réussi à tuer Ced » termina Quatre.
Il posa un regard attendri sur la fillette. Duo la serra contre lui.
« Merci petite Princesse. »
La fillette lui rendit son étreinte. Elle restait encore terriblement choquée par ce qui était arrivé cette nuit. Elle avait encore du mal à réaliser qu'un homme s'était infiltré dans sa chambre pour assassiner son compagnon de jeu.
Ils arrivèrent enfin devant l'hôpital. Ils prirent l'ascenseur jusqu'au 3ème étage, le service pédiatrique. Quatre s'avança vers la réception.
« Nous venons rendre visite à… »
« Désolé, le coupa l'infirmière sans même le regarder. Les visites ne sont pas autorisées avant 16 heures. Revenez plus tard ! »
Heero se pencha vers l'infirmière, menaçant.
« Mon fils (et il appuya bien sur ses mots) a été admis cette nuit pour une blessure par balle. J'ai passé près de 6 heures d'avion. Je n'ai pas dormi. Je n'ai pas mangé. Et je veux voir mon fils, maintenant. C'est clair ? »
La jeune femme se recroquevilla sensiblement sous le regard meurtrier du japonais. Elle balbutia quelque chose d'incompréhensible. Un médecin s'approcha de la réception, alerté par le ton menaçant du japonais.
« Que se passe-t-il ici ? »
Heero allait bondir sur le médecin. Mais une main se posa sur son épaule pour le calmer. Son regard courroucé tomba sur deux orbes améthyste. Le japonais prit une profonde inspiration et se maîtrisa. Duo prit la parole.
« Bonjour. Je suis Duo Maxwell. Je souhaiterais voir mon fils, chambre n°… ? »
Duo se tourna vers Quatre.
« N° 453 », lui répondit-il.
« Comme vous l'a sans doute dit cette infirmière, les visites ne sont pas avant 16 heures… »
« Ecoutez, l'interrompit l'américain. Nous avons fait aussi vite que nous pouvions pour venir ici. Mon fils est dans une de ces chambres, j'ai le droit de le voir. Heures de visite ou non. »
Le médecin acquiesça et jeta un coup d'œil aux deux hommes qui l'accompagnaient et à la fillette. Il se saisit du dossier sur le patient occupant la chambre 453.
« Juste la famille proche », autorisa-t-il.
Quatre hocha la tête, prit Ali dans ses bras et se dirigea vers la salle d'attente où il y retrouva Trowa, endormi dans un fauteuil. Le médecin jaugea le japonais d'un air critique.
« J'ai dit : la famille proche »
« C'est nous sa famille proche » rétorqua l'américain.
Le médecin haussa les épaules et les conduits dans les couloirs, couleur pêche, jusqu'à la chambre de Ced. Tout en décrivant les opérations médicales effectuées sur l'enfant. Chose qui ne les intéressait nullement. Tout ce qu'ils voulaient, c'était voir leur enfant. Lorsqu'ils pénétrèrent dans la chambre, une infirmière changeait les bandages de Ced. Ced qui était réveillé. Un peu vaseux. Mais réveillé. Un sourire éclaira son visage pâle.
« Daddy ! Otô-san ! »
« Hey ! Fripouille ! »
« Nous vous laissons. »
Le médecin et l'infirmière sortirent de la chambre. Duo s'affala dans le premier fauteuil qu'il vit. Heero s'approcha du petit garçon et lui caressa les cheveux, avec un petit sourire attendri.
« J'ai été courageux, hein ? Otô-san ? »
« Très. Tu devrais te reposer Ced. Nous serons là quand tu te réveilleras. »
« Promis ? »
« Promis. », répondit Duo.
L'enfant ferma les yeux. Heero s'approcha de son compagnon. L'américain lui saisit le poignet et l'attira à lui. Il le tint serré contre lui et laissa s'échapper un long soupir de soulagement. Ils avaient évité le pire. Ced était hors de danger à présent. Toute la tension qu'ils avaient accumulé jusque là s'évanouit dans cette simple étreinte.
L'estomac de l'américain se manifesta.
« J'ai faim », dit Duo, tout à fait inutilement.
« Tu vas beaucoup mieux, alors. »
Duo acquiesça et relâcha le japonais.
« Je vais acheter deux sandwiches à la cafétéria de l'hôpital. Et rassurer Quatre », le prévint Heero
L'américain hocha de nouveau la tête. Il saisit son amant par la nuque et l'entraîna vers lui. Il posa simplement ses lèvres sur les siennes en un baiser chaste.
« Reviens vite ! » murmura-t-il.
Le japonais sourit puis sortit de la chambre. Duo traîna le fauteuil auprès du lit de l'enfant. Et commença plusieurs heures de veille…
A suivre…
A y est ! Manque plus que l'épilogue ! J'espère que cette fois, rien ne m'empêchera de travailler…
J'ai la flemme de faire un délire (surtout à 1heure30 du matin…), donc, à +
Zib
Caramelon.
(1)Vrai de vrai. C'est mon psy perso (ma meilleure amie) qui m'a appris à faire la différence. Et c'est pas faux, à mon avis…
(2)C'est encore mon psy. C'est celui qui pardonne qui est soulagé. Moi en tout cas, c'est ce que je ressens. Une amie m'a un jour pardonnée pour une bourde, pourtant, je m'en veux encore aujourd'hui. Donc, donner son pardon à autrui, ce n'est pas le soulager mais s'apaiser soi-même… Bon arrêtons avec ses trucs trop philosophiques, ça fait un moment que j'ai passé mon bac !
