Titre : Une fenêtre sur le passé
Auteur : La folle de service, plus communément appelée Andromède
Spoilers : Du 1e au 5e tome sans exception !
Disclaimer : C'est Rowling la maman de Harry et des autres, c'est pas moi, ouin !
Notes de l'auteur : Voilà, hier en postant le prologue, je vous avait promis le 1e chapitre ( un peu plus consistant ) pour ce soir. Promesse tenue, mwahahaha ! Je vous demanderait simplement de ne pas oublier que je suis en état permanent de folie furieuse, et que par conséquent, l'état de mon cerveau n'est pas à remettre en cause à la fin de ce chapitre ! Encore merci à GabrielleTLM et Lisandra, qui ont la bonté de me relire et de me dire ce qui couille à chaque fois !
Sur ce, bonne lecture et rendez vous à la fin !
UNE FENETRE SUR LE PASSE
Chapitre 1 : Le Chevalier sans Quête
Londres. Ministère de la Magie. Niveau deux. Quartier général des Aurors.
-Bonjour à tous ! Claironna la Commandante, d'un ton qui se voulait joyeux.
Les regards ternes de ses subordonnés la dissuadèrent de continuer à faire semblant. Personne ne serait joyeux aujour'dhui. Et personne ne voulait l'être. Mais chacun le savait, il fallait continuer à vivre, et cette matinée serait semblable à toutes les autres. Avec une pointe d'amertume en plus.
Tous les Aurors étaient rassemblés devant elle, pour qu'elle leur distribue les ordres de mission de la journée. Et comme tous les matins, ce petit rituel ne durerait vraiment pas longtemps, les Aurors étant désormais bien peu nombreux.
Nymphadora Tonks avait été nommée à la tête des Aurors quelques heures après que la guerre soit officiellement finie, et gagnée par dessus le marché. Son coeur se serra en pensant qu'elle n'avait pas été appelée à ce poste en raison de ses qualités ou de ses prouesses, mais bel et bien parce qu'elle était la dernière survivante des Aurors. Elle passa machinalement sa main sur son bras, là où se trouvait un souvenir impérissable de son combat contre sa tante, Bellatrix Lestrange... Elle l'avait tuée de ses propres mains, et ne le regrettait pas. Pourtant, la large cicatrice barrerait son bras à jamais, et même son don de Métamorphomagie ne pourrait pas l'effacer.
Elle commença à faire l'appel.
-Abbot, Hannah.
La jeune fille s'avança d'un pas mécanique et pris le parchemin frappé du sceau des Aurors, et de la signature de Tonks.
-Bergsen, Lothaire.
Tant de chagrin dans un seul regard. Trop de chagrin. Tonks ne prenait même plus la peine de regarder ses ouailles dans les yeux. Et eux même ne la regardaient pas. Tous les ordres de missions étaient à la même date, celle d'aujourd'hui : 1e Novembre 1999.
-Diamond, Sletter.
Certains se réjouissent des anniversaires. Mais celui ci est le plus sinistre d'entre tous. L'exeption qui confirme la règle, sans doute... Tonks arborait ce jour là des cheveux noirs et courts, un visage simple, banal, de ceux qu'on oublie dès qu'on les a croisés. Et des yeux gris. En fait, ces yeux là, elle les avaient depuis 4 ans. Depuis la mort du dernier des Blacks avant elle, c'était un hommage permanent qu'elle lui rendait...
L'appel se poursuivit, jusqu'a ce que Tonks tombe sur le seul nom qu'elle prononçait avec un sourire sincère. Ou plutôt une ombre de sourire. Un vrai, elle n'en était plus capable.
-Weasley, Ginny.
La jeune rouquine vint prendre son ordre de mission, et salua de la tête sa supérieure au passage. Si Ginny était la seule pour qui Tonks se donnait la peine d'essayer de sourire, c'est parce qu'elle était l'une des deux seules personnes qu'elle put encore considérer comme des amis.
Alors que les autres quittaient peu à peu la salle pour commencer leur journée, Tonks fit signe à Ginny de rester un instant. Silencieusement, elle pointa le seul nom de la liste qu'elle n'avait pas appelé. Elle ne l'avait pas fait parce qu'elle savait que c'était inutile, qu'il ne serait pas là ce matin. Il ne serait pas là de toute la journée d'ailleurs.
-Il va bien ? Demanda la Commandante des Aurors
-Non. Répondit simplement la jeune femme, en ne prenant même pas la peine de détourner les yeux. Il ne va jamais bien, tu le sais.
-Si. Physiquement, il va bien.
-C'est dans son coeur que tout se passe, maintenant. Il n'a même plus conscience de son corps, ni de lui même. Il vit enfermé dans le passé, incapable de se tourner vers l'avenir. J'ai essayé, Tonks, de le faire réagir, de le faire revenir. J'ai tout essayé, puisqu'apparement, je suis la seule en qui il ait encore confiance.
-Tout ?
-Tout.
Un coin des lèvres de la rousse se souleva durant une fraction de seconde.
-Je suis même allée jusqu'a dormir nue avec lui. Ne serait ce que pour qu'il montre un semblant de vie. C'était la nuit où tu nous a retrouvés, lui vomissant dans la baignoire et moi, rampant sous la table, une bouteille vide à la main...
Tonks frémit, comme si elle allait éclater de rire, mais elle se contenta de hocher la tête.
-Quand tu le verras, salue le de ma part.
Ginny acquiesça, reprit son ordre, et sortit à la suite des autres.
xoxoxoxoxoxoxox
D'un geste lent, il jeta le bouquet de fleurs fannées dans le fossé, et les remplaça par celles qu'il avaient apportés. Il embrassa un instant du regard toutes les tombes qui se trouvaient à ses pieds, puis leva les yeux vers la grande horloge du château de Poudlard. Du cimetière de l'école, où il se trouvait, il dominait le parc et les serres, avec le lac, et le Saule Cogneur.
Harry savait qu'on ne l'attendrait pas, aujourd'hui, au QG. Le 1e Novembre était l'anniversaire de la fin de la Guerre. L'anniversaire de la mort de millions de gens. L'anniversaire de la mort de Voldemort.
Je l'ai peut être tué, mais dans le fond, c'est lui qui a gagné.
Il lui avait arraché le coeur, dix fois, cent fois, mille fois. Un à un, il avait vu ses amis tomber. Plus personne ne restait, sauf Ginny. Elle et lui étaient parmi les derniers témoins de l'avant-paix. Les seuls, avec Tonks et quelques autres, à savoir réellement ce que c'était.
On pense que je vis renfermé, incapable de sortir de ma propre tête. Mais c'est faux. Je n'ai jamais autant mesuré la valeur de la vie qu'en cet instant.
Harry Potter, le Survivant, le vainqueur de Voldemort.
Après la mort de Sirius, il s'était relevé. Lentement mais sûrement. Ses amis l'y avaient beaucoup aidé. Et la guerre avait commencé. Chaque jour apportait son lot de nouvelles pertes, de nouvelles disparitions, de nouvelles attaques. Ils avaient tous poursuivis leurs études, luttant à leur manière comme ils le pouvaient. Et jamais ils ne s'étaient découragés.
Harry, Ron et Hermione avaient passé leurs ASPICs avec succès. Ron et lui étaient entré au Centre de Formation des Aurors, et Hermione avait choisi de partir en Faculté de Métamorphose. Tous les trois avaient obtenus leurs diplômes.
Ensembles.
Harry avait été de loin le meilleur de sa promotion, et à partir de là, avait commencé un entraînement acharné. Un entraînement physique, moral, psychique et surtout, magique. Pendant six mois, Harry n'avait eu de cesse d'essayer de devenir, sinon plus, mais au moins aussi fort que Voldemort, l'être vers qui était vouée sa vie. Tant et si bien qu'un an auparavant, le 1e Novembre 1998, il l'avait tué.
Personne n'avait été là à son chevet, quand il s'était réveillé, allongé dans un lit de Ste Mangouste.
Du moins, aucun de ses amis n'avait été là. Ils ne le pouvaient pas. Ils étaient tous morts. Morts au cours de la guerre, ou plus simplement de la "bataille finale", comme on disait dans les mauvais romans moldus.
Il s'était tourné sur la gauche, et il avait vu Ginny, allongé dans le lit à côté du sien. Elle lui souriait doucement. Quelque chose s'était éteint dans son regard. A tout jamais. Dès qu'elle fut capable de marcher, elle s'était rendue au Ministère pour passer l'examen d'Auror. Sans formation. Ginny avait toujours voulu être Médicomage, mais elle avait abtenu son diplôme avec les félicitations du Jury.
Harry avait 19 ans.
Ginny en avait 18.
Il lui avait proposé de vivre avec lui, puisqu'ils étaient désormais seuls tous les deux. Et en bons colocataires et collègues de travail, ils n'étaient pas "ensemble". Juste ensemble. Harry sourit au souvenir de la fois ou Ginny, pour le faire réagir à quelque chose, s'était glissée nue dans son lit et avait commencé à le caresser, dans tous les sens du terme.
Ca avait fini par une discussion autour d'une bouteille de Firewhisky. Tonks les avaient ramassés à la petite cuillère le lendemain.
Ma vie s'est arrêtée le jour où j'ai tué Voldemort. Mais pour rien au monde je ne voudrais revenir en arrière. Ils m'ont bien fait comprendre que je ne devait rien regretter, surtout pas eux. Ron, Hermione, Remus, Drago, Albus, Severus...
Le jour où Severus Rogue et lui avaient enterré la hache de guerre resterait à jamais gravé dans sa mémoire. Autant que le jour où il était devenu ami avec Drago Malefoy, d'ailleurs. Ca avait commencé par une bagarre. Une bête bagarre. Et ça c'était terminé par une poignée de main.
Dire que je pensais que ce serait à jamais douloureux de penser à tout ça. Maintenant, c'est plutôt une source de réconfort.
Harry marcha un peu entre les tombes. Plus il essayait de dêmeler les fils de ses pensées, plus elles se nouaient étroitement, car à chaque souvenir évoqué, un autre venait s'ajouter à la mélée, lié à celui là. La froideur de la matinée faisait place à la fraîcheur du zénith, et Harry remonta le col de sa cape. Le vent de Novembre était de circonstance à sa mélancolie. Il n'essayait pas d'oublier.
"Oublier ne sert à rien" disait Severus. Où plutôt râlait Severus, quand je protestait face aux cours d'Occlumencie. Les souvenirs font partie de nous, même si ils sont douloureux. Le passé c'est le passé, et il n'est pas possible de le changer.
Harry s'arrêta un instant devant la tombe de Drago Malefoy. Il était mort en combattant contre son père. Ils s'étaient tués l'un l'autre. Et alors que les Aurors s'affairaient autour de lui, Drago avait tourné un regard vitreux vers Harry....
-C'est con.
Harry avait déglutit, incapable de parler face aux yeux acier déjà mourrant de son ami.
-Je ne serait pas là pour te voir gagner.
-Je ne sais pas si je gagnerais.
-Toi, t'as jamais rien su, de toutes manières. Moi je le sais. Le reste je m'en fout.
Harry avait posé sa main sur celle du blond.
-Pour une fois dans ta vie, Potter, fait moi confiance. Tu vas gagner.
Harry avait eu raison de lui faire confiance. Il avait gagné. Mais pas dans le sens ou Drago l'entendait, car il avait perdu sa raison de vivre : ses amis. Famille de coeur, aussi aimante, sinon plus, qu'une famille biologique. Harry ne les avaient pas eu longtemps, mais il avait la chance de les avoir eu, et c'était ça qui comptait.
Il salua de la main la tombe de Drago, et redressa la tête pour reprendre sa marche silencieuse, son Pélerinage au Temple du Souvenir, comme aurait dit Albus. L'ennui, c'est que quelqu'un lui barrait la route.
-Harry Potter ?
C'était une femme. Ou du moins, elle en avait la voix et la silhouette. Elle portait un grand manteau gris, richement doublé de fourrure, et sa capuche était rabattue sur son visage. Harry voyait cependant s'échapper quelques mèches de cheveux blonds.
-Qui êtes vous ?
La femme avança d'un pas, et Harry, par réflexe, attrappa sa baguette dans sa poche. La guerre l'avait rendu paranoïaque, comme Maugrey.
-Juste une femme qui vient vous demander votre aide.
Elle enleva alors sa capuche, et Harry faillit crier de surprise. Mais il avait depuis très longtemps appris à garder son empire sur lui même intact.
-Je suppose que vous m'avez reconnue, même si nous ne nous sommes jamais parlé.
-Oui, Narcissa Malefoy.
-Black, s'il vous plaît. J'ai tenu à reprendre mon nom de jeune fille.
Black. Le nom remua quelque chose tout au fond des entrailles de Harry. C'était vrai. Il avait devant lui une cousine de Sirius. Une soeur de Bellatrix. Et une tante de Tonks. La mère de Drago, veuve de Lucius Malefoy.
La seule Black qui ait les cheveux blonds, à sa connaissance. La dernière des Black, avec Tonks, d'ailleurs. Harry compris qu'elle ai préféré redevenir Narcissa Black. C'était un nom honni, bien sûr, mais oublié, presque. Avec la mort de Sirius, la famille de l'ombre Black, "Toujours pur", s'était éteinte dans les esprits des gens. Au contraire de celle des Malefoy, qui avait dévoilé au monde entier sa nature abjecte et maléfique.
Tombe les masques. Ah, Narcissa, Narcissa, que me veux tu donc ? Moi qui n'ai plus rien à gagner ni à perdre ?
-Cette nuit, j'ai fait un rêve.
Harry n'eut aucune réaction.
-J'ai rêvé du 31 octobre...
C'était la veille. Aujourd'hui était le premier Novembre, l'anniversaire de la Bataille. Comment pouvait on seulement songer à la veille ? Alors que tous les regards du monde était tournés vers demain. Demain, le monde aurait encore un an de répit avant de devoir rendre hommage à ses morts.
-...1977.
Harry encaissa. Non seulement elle avait rêvé du jour de la veille, mais en plus c'était le 31 octobre d'il y avait 22 ans.
-J'ai rêvé d'un évênement qui n'aurait pas du avoir lieu ce jour là. Harry Potter, connaissez vous un tant soit peu le Département des Mystères ?
Ses yeux bleux iceberg étaient remplis de vide. Un vide étrange, qui semblait la ronger de l'intérieur.
-Je suis Auror. Répondit simplement Harry.
-Alors vous connaissez l'histoire de la Chambre-qui-ne-s'ouvre-pas ?
Oh oui, il la connaissait. C'était cette même pièce qu'il avait essayé de forcer lors de sa cinquième année, alors que lui et les autres voulaient secourir Sirius. C'était cette même pièce qu'Albus avait mentionnée lors de leur discussion... Après...
-Il existe une pièce, dans le Département des Mystères, qui reste toujours verrouillée. Elle contient une force à la fois merveilleuse et plus terrible que la mort, que l'intelligence humaine, que les forces de la nature. Peut être est ce aussi le plus mystérieux des nombreux sujets d'études qui se trouvent là bas. Le pouvoir conservé dans cette pièce, tu le possède au plus haut point, Harry, alors que Voldemort en est totalement dépourvu...
Harry se contenta d'acquiescer. Il ne parlait plus beaucoup. La majeure partie de ses discussions se faisant en lui même. Il n'y avait guère qu'a Ginny qu'il adressait plus de dix mots par jour. Le Survivant était devenu taciturne, mais il était toujours aussi charismatique, du moins aux dires de ceux qui le cotoyaît. A l'extérieur, il passait pour une bête de foire. Mais au sein du Ministère, ses collègues le voyaient comme un Roi. Ginny le lui avait souvent dit.
-On te prends pour un Roi, tu sais. Tu as des allures de Prince, tu parles autant qu'un Prince, et tu te comporte comme un Prince. Mais tu es Roi. Tu as un coeur de Roi.
-Ginny, tu n'es pas drôle.
-Ce n'était pas censé être drôle. Tu es beau, riche, célèbre et profondément gentil. De plus, tu es le héros du monde sorcier. Quelle fille n'a pas rêvé de t'avoir à son bras ? Et pourtant c'est moi, petite fille sans couleurs, qui vit avec toi. Et je ne suis même pas amoureuse de toi.
-Roi des Perdants, oui, sûrement...
-Un Roi sans couronne. Un Roi sans Royaume. Mais un Roi tout de même. Essaie de ne pas l'oublier.
-Savez vous qui l'avait construite ? Cette pièce ? Et qui lui avait insuflé son pouvoir ?
-Oui.
Il fixa un oiseau, qui venait de se percher sur un créneau de la plus haute tour de Poudlard. Oui, il savait que la Chambre-qui-ne-s'ouvre-pas, la pièce qui renfermait l'Amour Universel, la pièce qui lui avait servi de Source d'énergie durant son combat contre Voldemort, avait été construite par une jeune femme nommée Lou. Cette fille était venu le voir, le jour de son 17e anniversaire. Elle avait débarqué au 12, Square Grimmaurd, et elle lui avait sorti tout de go de la suivre.
Elle l'avait emmené dans la Chambre, et elle lui avait tout raconté. Son histoire, sa vie et ce pourquoi elle avait été mise au monde : l'aider. Lou n'avait pas de nom de famille. Elle n'avait jamais voulu lui dire pourquoi.
Et Lou l'avait entraîné. Entraîné à ressentir les vibrations de la Chambre, à les assimiler à sa propre magie, et à les utiliser pour accroître ses pouvoirs. Elle lui avait apprit à ressentir l'Amour Universel. Et dans un sens, Harry lui avait apprit à aimer tout court. Lors de leur dernière séance d'entraînement, il lui avait demandé pourquoi ses cheveux étaient toujours attachés par un long ruban rouge, et pourquoi elle portait sans arrêt une paire de longs gants noirs.
-Le ruban, c'est une vieille habitude que j'ai prise lors de ma scolarité à Poudlard.
-Vous avez été à Poudlard ?
-Serpentard, mon gars. J'y était en même temps que tes parents et Rogue. Je suis de la Génération Maraudeurs.
-...
-Et les gants, c'est parce que je ne peux toucher personne. Quiconque me touche la peau subit mille morts. Pire que le Doloris, mon gars.
Elle l'avait toujours appelé "mon gars", il ne savait pas pourquoi. Lou était une associale née, et il n'y avait qu'avec lui qu'elle montrait un semblant de conversation civilisée.
-Je suis un filtre, mon gars.
-Un filtre ?
-C'est moi qu'on a choisi pour filtrer l'Amour Universel. Toutes ces conneries d'émotions, quelles qu'elles soient, passent par moi. Les émotions brutes, c'est pas bon pour la santé, alors moi, avec mon pouvoir, je les "allège". Voilà pourquoi je ne peut toucher personne. Le premier qui s'y risquerait recevrait une telle décharge d'émotions brutes trop longtemps contenues, que ça le tuerai sur place. Foudroyé. Je n'ai jamais été très douée en magie. La vieille McGonagall s'en souvient, elle s'arrachait les cheveux en corrigeant mes devoirs... Alors forcément, je n'ai jamais réussi à canaliser ce pouvoir, ni à la déverser dans autre chose que mon propre corps.
-Alors vous n'avez jamais touché quelqu'un ?
-Non. J'ignore la sensation que procure la peau de quelqu'un d'autre sur la mienne.
-J'ai rêvé de la mort de Lou. Lou qu'on appelait Ruban Rouge, à l'époque. Reprit Narcissa, tirant Harry hors de son flot de souvenirs.
-Vous n'étiez pas là lors de la mort de Lou, répliqua Harry, presque férocement. Elle est morte lors d'une bataille contre les Mangemorts, lors de ma 7e année. C'est même votre mari qui l'a tuée...
-Je n'ai pas rêvé de cette mort là. J'ai rêvé de sa mort lorsqu'elle avait 17 ans et qu'elle était en 7e année avec moi, à Poudlard ! Avec tes parents et ton cher parrain !
Elle était passée du vouvoiement au tutoiement sans aucun remord. Harry ne s'en offusqua pas et la foudroya du regard. Comment osait elle seulement lui parler d'eux ? Elle dont le mari avait tué Lou, elle dont la soeur avait tué Sirius, elle dont le fils avait tué son père ?
-Lou est morte à 37 ans. Pas à 17 !
-Lou est morte à 17 ans. Ou du moins, elle vient d'être tuée à 17 ans.
-Vous délirez.
-Non. Te souviens tu si bien de la mort de Ruban Rouge, jeune Potter ? Avait elle son ruban dans les cheveux ?
-Oui, il ne la quittait jamais. On l'a d'ailleurs entérrée avec.
-Et bien, regarde, alors, jeune incrédule.
Harry fronça les sourcils alors que Mrs Malefoy glissait la main dans un des replis de sa longue cape grise, et en ressortait, sérré dans son poing, ce qui lui parut être un petit morceau d'étoffe rouge. Elle brandit le poing devant lui, à quelques millimètres de sa poitrine. Il fixa cette main blanche, aristocratique, qui avait dû être belle dans sa jeunesse...
-On a entérré Lou avec son Ruban, c'est bien ce que tu m'as dit ?
-Oui.
Il avait dit cela avec calme. Pas comme si il cherchait à la convaincre de la véracité de son affirmation. Il l'avait simplement dit avec toute la conviction morale dont il était capable. Oui, on avait entérré Lou avec son ruban rouge, et ce simple "oui" signifiait que le Survivant n'admettait pas qu'il puisse en être autrement.
Narcissa Black Malefoy ouvrit alors son poing, et un long morceau de tissu écarlate s'en échappa. On aurait dit qu'un serpent rouge caché dans sa main venait de sortir. La brise le fit voleter un instant entre eux, puis il tomba avec grâce sur l'herbe humide. Aucun doute n'était possible : sale, froissé et défraîchi, le légendaire ruban rouge de Lou se trouvait là, sur le sol du cimetière de Poudlard.
-Apprends à mettre tes certitudes de côté, jeune Gryffondor.
-"Jeune Potter", "jeune incrédule", "jeune Gryffondor"... Vous en avez encore beaucoup en réserve ? Je ne sais pas ce que vous voulez, Mrs Malefoy, et honnêtement, je m'en fiche. Lou est morte, alors que ce soit à 17 ou à 37 ans, qu'est ce que ça change ? J'essaie d'OUBLIER, bordel, et vous vous venez me balancer ça en pleine tête.... Aujourd'hui, et ici !
Harry se détourna, et fit mine de reprendre sa marche, sa longue cape noire se soulevant légèrement. Il avait menti : il n'essayait pas d'oublier. Tout ce qu'il voulait, c'était que Narcissa Malefoy s'en aille. Elle avait les mêmes yeux que Sirius, les mêmes cheveux que Luna, la même arrogance que Drago et la même assurance que Dumbledore. Elle et tous les souvenirs qu'elle amenait...
Il voulait qu'elle parte, et qu'elle le laisse finir sa vie en paix, dans le recueillement.
-Je ne suis pas venue par plaisir, Potter ! Je suis venue car je veux comprendre ce rêve... mon rêve ! Je suis venue aujour'dhui car je ne pouvais pas attendre, et ici car je savais que je t'y trouverais !
Harry se retourna vivement. Il sentait une colère sourde poindre en lui. Il avait tout fait, tout donné, tout sacrifié aux autres, et on venait encore lui réclamer de l'aide. Son aide, il l'avait dispensé au monde entier en tuant Voldemort, que lui voulait on encore ? La femme de Lucius Malefoy avait fait un rêve où Lou, son mentor, s'était faite tuer à 17 ans, et alors ? Il en avait marre. Marre qu'on compte toujours sur lui. Il avait réussi à recouvrer un semblant de paix intérieure après... tout ça... et juste le jour où il aurait eu besoin qu'on lui foute la paix, une parfaite inconnue -ou presque- venait jouer les épouvantards ?
Harry ne prononça pas une parole, mais s'appliqua à mettre dans son regard tout ce qu'il ressentait en ce moment pour Narcissa. Elle sursauta sous l'oeil brûlant de reproche et de colère du Survivant. Ce n'était tout de même pas pour rien qu'il passait pour l'homme le plus puissant d'Angleterre, et même du monde. Il avait tué Voldemort, non d'un chien, Voldemort ! Et c'était une femme passée, presque agée, qui voulait l'impressionner avec un stupide ruban ?
-Je vois que je vais devoir vous expliquer ce qui se passera si vous persister à me prendre pour une folle, Potter...
Harry renifla avec mépris. Il ne voulait pas se montrer mesquin et arrogant. Il ne voulait pas devenir un homme fier de lui et de ses exploits... Mais les yeux gris et vides de Narcissa Malefoy le mettaient hors de lui. Une colère brute et incontrôlable...
-Pourquoi avez vous construit cette Chambre, Mlle Lou ?
-Appelle moi Lou, mon gars. Ou bien Ruban Rouge, comme tu préfères. Tu seras bien le premier à qui je permettrais de m'appeler comme ça...
-S'il vous plaît, Mlle... euh, Lou... Vous n'avez pas répondu...
-J'l'ai construite pour que même après ma mort, les émotions continuent d'être filtrées... Si jamais je disparaissait et elle avec, plus aucun filtre ne subsisterait, et le coeur des hommes serait envahi d'émotions brutes, parasites, qui les changeraient du tout au tout et qui les détruiraient de l'intérieur...
-Si Lou est morte à 17 ans, elle n'a pas eu le temps de construire la Chambre-qui-ne-s'ouvre-pas... Murmura Harry, frappé d'une révélation.
Narcissa eut un sourire méprisant et ironique à la fois. Elle ramassa le ruban et le fourra dans les mains de Harry.
-En me réveillant de ce rêve, j'ai retourné la moitié de la maison pour retrouver le journal de mes 17 ans.
Harry ne voyait pas en quoi cette information pouvait bien l'intérresser, mais il ne dit rien, trop occupé à organiser ses propres pensées. Il avait du mal à réaliser quelles pourraient bien être les véritables conséquences de la mort précoce de Lou, si celle ci avait réellement eu lieu.
-Parce que dans ce rêve, je me voyais prendre son ruban à Lou, enfin, au cadavre de Lou, et le glisser dans mon journal. J'était telleemnt boulversée que j'ai cru que ce rêve était vrai...
Ah ! Enfin ! Attends, elle a rêvé ou pas ? Et ce ruban, alors ?
-Et quand j'ai ouvert le vieux cahier jauni, le ruban en est tombé, sale et froissé comme tu peux le voir. Comme si il avait passé 22 ans dans le journal...
Harry sentit ses jambes le trahir. Comment était ce possible ? Il avait vu Lou, agée de 37 ans, mourir, d'un Avada Kedrava lancé par Lucius Malefoy. Et Narcissa lui apportait maintenant la preuve que Ruban Rouge était morte il y a 22 ans. C'est à dire lorsqu'elle avait 17 ans. C'était logiquement impossible ! "Pourtant, en magie, tout est possible...", lui souffla une petite voix dans son esprit. Peut être que Narcissa avait rêvé d'un univers parrallèle ? "Ne soit pas stupide, premièrement, ça n'existe pas, deuxièmement, tu as le ruban de Lou sous les yeux !"
C'était à devenir dingue ! Une personne ne pouvait pas mourir deux fois ! Et de manière différente ! Impossible, impossible !
Ca y est, j'ai pété les plombs, je suis en train de délirer, je suis interné à Ste Mangouste depuis ce matin, et Ginny vient juste de sortir, elle a déposé une boîte de chocolat et un bouquet de fleurs sur ma table de chevet...
Harry tatônna pour trouver le rebord du petit muret entourant le cimetière de Poudlard et se laissa tomber dessus. Toutes ces certitudes, déjà si fragilisées par la guerre et l'ultime combat qu'il avait mené contre Voldemort venaient de voler en éclats. Depuis deux ans, il pansait des blessures qu'il savait être inguérissables. Et aujour'dhui, il pensait avoir tant bien que mal réussi à se constituer des bandages assez solides pour empêcher son sang de s'échapper encore et encore sous forme de souvenirs...
Mais non, une femme qu'il connaissait à peine, épouse et sûrement alliée de ceux qui lui avaient fait tant de mal, venait de lui porter le dernier coup avant la folie. Lou était morte, bordel, mais quand ? Où était la vérité ? Où était la chimère ? Les fantômes n'avaient donc pas renoncé à le poursuivre ? Il n'avait que 19 ans, bon sang ! Est ce qu'il était déjà obligé de vivre comme un vieillard, renâclant sans cesse le passé, se disant sans cesse que si il avait fait ceci au lieu de cela, sa vie ne serait peut être pas aussi lugubre...
-Je veux votre avis.
La demande avait fusé, claire et précise. Narcissa n'admettrait pas qu'il reste silencieux une minute de plus, il le sentait. Cette femme était habituée à être obéie, a tenir en mains les rênes du pouvoir, rien d'étonnant à cela, elle était une Black doublée d'une Malefoy ! Mais Harry en avait plus qu'assez de se laisser dominer. Toute sa vie n'avait été que domination.
11 ans sous le joug des Dursley.
7 ans sous la domination de Dumbledore, qui en voulant le protéger, de lui même parfois, l'avait élevé dans le mensonge. Il était né pour tuer Voldemort, pas pour autre chose. Et aujour'dhui que ce dernier était mort, que Harry avait accompli sa mission, il ne servait plus à rien. Je suis une arme de guerre, qu'on a soigneusement mis au placard maintenant que la paix est revenue. Je ne fait rien, je ne sers à rien. C'est bien beau d'être le Survivant, mais qu'est ce qu'un héros sans Quête à accomplir ?
Et pour finir, 2 ans sous la domination des souvenirs. Ils ne lui laissait pas un instant de répit, même la nuit, dans des cauchemars, chaque fois plus terribles que les précédents.
Harry redressa la tête, mais évita tout de même de regarder Narcissa dans les yeux.
-Je pense que je ne sais rien. Lou est morte sous mes yeux, j'ai entendu son dernier cri, et j'ai vu Albus Dumbledore placer lui même ce ruban dans son cerceuil, et le sceller à l'aide de la magie. Et voilà que vous venez me mettre ce même bout de tissu sous le nez, après 2 ans qu'il soit enfermé six pieds sous terre. Il n'y a pas trente-six explications, Mrs Malefoy.Vous dîtes l'avoir vu mourir, je prétends la même chose ! Soit il y a deux Lou, soit vous et moi sommes fous.
Narcissa serra les poings.
-Vous ne comprenez pas ! J'ai réfléchi toute la nuit, Harry Potter ! Et j'ai découvert une solution autrement plus plausible que notre folie commune ! Lou a eu deux morts, mais à deux époques différentes ! La première était il y a deux ans. Lucius l'a tuée, sous vos yeux. Nous avons donc une preuve que cette mort là était bien réelle. La deuxième mort à eu lieu cette nuit, mais dans le passé !
Harry eut un ricannement désabusé :
-Ridicule... Complètement ridicule...
Il tremblait de partout, et fixait un géranium fané sur la tombe d'Hermione. Il se sentit peu à peu envahit d'un sentiment d'absurdité. A quoi tout cela rimait ? Tous ceux qu'il aimait étaient morts, il n'avait plus rien à chérir ni à protéger. Plus rien qui ne vaille la peine qu'il continue à se battre. Et il était là, assis sur le petit muret du cimetière de Poudlard, en train de discuter de Lou qui serait morte une seconde fois dans le passé ? Absurde ! Trois fois absurde !
Ginny va devoir renouveller souvent le stock de chocolats...
-Ce qui est ridicule, c'est votre appatisme ! Ressaisissez vous, bon sang ! Je ne peux pas dire que je vous connaisse beaucoup, mais à chaque fois que l'on m'a parlé de vous, que ce fut Draco ou Lucius, ou même la presse, on vous décrivait comme quelqu'un de solide mentalement, pas facilement démontable et surtout, courageux ! Je vous met la solution de l'énigme "Ruban Rouge" sous le nez, Harry ! Comprenez là ! Redevenez le valeureux Gryffondor qui volait bêtement au secours de ses amis sans réfléchir plus loin que ça aux risques encourrus ! Redevenez cette tête brûlée aimée de tous qui faisait de vous le pire cauchemar de mon fils et du Maître de Lucius ! Redevenez vous même !
Harry eut son habituelle ombre de sourire en entendant l'allusion à Draco, mais la dernière phrase de Narcissa retint son attention.
-Le "Maître de Lucius" ? Dois-je comprendre que vous ne faisiez pas partie des fidèles de Voldemort ?
Elle eut un léger frisson à la mention du Mage Noir. Pourtant, elle n'hésita pas une seconde à relever ses manches et à exposer ses poignets d'une blancheur de lait à Harry.
-Je n'ai jamais été Mangemorte. C'est le seul point sur lequel je n'ai jamais cédé à Lucius. Ma liberté comptait plus que tout au monde, pour moi.
-Cela ne vous a pas empêcher de le servir... Indirectement...
Harry pensait au jour où Kreattur, l'elfe de maison de Sirius, s'était échappé de la maison de son maître pour aller trouver Narcissa et lui révéler certaines informations... Un souvenir qu'il s'empressa de chasser, car encore trop douloureux.
-Peut être...
Elle soupira.
-Mais ça n'a plus d'importance. Le Seigneur des ténèbres est mort, et moi aussi, à ma manière, je suis morte. L'important, c'est Lou. Elle a besoin de nous, Harry, de vous. Puisque que vous persistez à rester aveugle, je vais vous donner l'explication : quelqu'un a remonté le temps, hier soir, de 22 ans dans le passé, lorsque Lou et moi n'avions que 17 ans. Il l'a tuée presque sous mes yeux, c'est ce qui explique que ce soit moi qui ai rêvé de cet accident temporel.
-Vous voulez dire qu'hier soir, on a tué Lou une seconde fois, mais... avant qu'elle ne soit tuée ?
-C'est exactement ça. Et pas seulement avant qu'elle ne soit tuée, Harry. Avant qu'elle n'ait créé la Chambre-qui-ne-s'ouvre-pas ! Cela signifie que les sentiments ne sont plus filtrés par l'Amour Universel. Ca signifie que si nous n'agissons pas très vite, la chaos va se répandre sur Terre ! Les hommes seront submergés par des sentiments bruts, bestiaux et seront réduits à l'état de bombe humaines, dominés par des choses qu'ils ne contrôlent pas ! Le Vide, Harry ! Le Vide ! Immense et terrifiant ! Le néant du coeur et de l'âme, dévorant de l'intérieur...
Elle vacilla, et Harry eut le réflexe de la rattrapper avant qu'elle ne tombe à Terre. En l'examinant de plus près, il s'aperçut que malgré sa beauté, Narcissa n'était plus une jeune femme. Elle avait vieilli. Elle s'agrippa à son bras et commença à parler.
-Il faut sauver Lou, Harry Potter. A travers elle, c'est l'humanité tout entière que tu dois protéger. J'appartiens au passé, désormais; mais toi, tu es jeune et tu as toute la vie devant toi, même si tu pense qu'elle s'est arrêtée le jour où tu as tué le Seigneur des Ténèbres.
-Dîtes moi ce que je dois faire, Mrs Malefoy. Ai je encore une quelcomque utilité en ce bas monde ? Je suis comme une coquille vide, mon âme est restée dans mes souvenirs, avec Ron et Hermione... et Draco...
Il avait mentionné son fils pour ramener un peu de vie sur ses joues pâles. Elle ouvrit les yeux, une lueur ressemblant à de l'amour maternel brillant au fond de ses iris bleus. Sa main parcheminée se ressera davantage autour du bras du Survivant.
-Tu n'es pas né pour tuer Voldemort. Tu es né pour être toi. Tu es né à la mauvaise époque, au mauvais moment, et tous ces crétins ont simplement vus en toi le Messie qui les délivreraient du cauchemar, et qui prendrait leur destins en mains à leur place.
Harry ne bougea pas. Tout cela était vrai, tellement vrai... Ironie mordante et poignante, c'était la mère de celui qu'il avait considéré comme son pire rival qui lui prodiguait maintenant le réconfort que personne n'avait jamais pu lui procurer. Narcissa Black Malefoy, créature honnie, vieille femme par le corps, jeune fille fraîche et combative par l'esprit.
-Retourne dans le passé, et devance le meurtrier de Ruban Rouge. Protège Lou, gagne sa confiance. Empêche là de se refermer totalement sur le monde qui l'entoure, et de subir son existence au lieu de la vivre. Comme elle, tu es un Elu des Dieux, vous devriez vous comprendre à merveille...
Elle eut un pauvre sourire.
-Et ainsi, le jour ou cette personne remontera le temps pour tuer Ruban Rouge, il ne trouvera pas une victime sociale implorant la délivrance de la Mort, mais bel et bien une farouche partisanne de la Vie ! Apprends lui à aimer et à être aimée. Apprends lui à se défendre. Et change son destin.
Harry s'apprêta à répondre, mais il s'aperçut que sa gorge était nouée par les larmes. Narcissa vivait ses derniers instants, et elle les consacrait à lui prodiguer conseils et réconfort. Il ne pouvait pas l'interrompre, pas maintenant.
-Et... Change le tien par la même occasion...
-Comment ça ?
Les mots étaient sortis de sa bouche malgré lui. Narcissa le regarda moqueusement.
-Ne te fait pas plus bête que tu n'es...
Elle eut un spasme et porta une main crispée à sa poitrine. Harry la soutint du mieux qu'il put.
-N'oublie pas que je suis du même âge que mon cousin Sirius... Et du même âge que Lou... Si tu retourne à l'époque de notre 7e année, tu verras Sirius... Et tes parents...
Harry déglutit, il n'avait pas envisagé ce côté de la chose. Et puis de toute manière, comment diable pouvait il éspérer retourner 22 ans en arrière ? C'était impossible, ça ! "La double mort de Lou était aussi impossible..."
-Une dernière chose... Je sais que ce ne sera sans doute pas ta priorité une fois là bas... Mais ne change pas ma destinée.... je n'ai jamais été amoureuse de Lucius et je ne le serait jamais... Mais n'empêche pas notre union... Tu empêcherais la naissance de Draco, et ça, je ne le veux à aucun prix...
Elle eut un nouveau spasme et fut prise d'une quinte de toux. Du sang gicla, jusque sur le visage de Harry. Il commença à paniquer, Narcissa mourrait dans ses bras, mais elle l'empêcha de bouger d'un simple regard.
-Moi, j'ai accomplit ma mission... Achève la tienne... Draco, j'arrive !
Une dernière bulle de sang se forma au coin de ses lèvres, un dernier soubresaut agita son corps. Narcissa Malefoy expira, dans les bras du Survivant.
Morte. Un des derniers liens qui liait Harry à son passé venait de se briser. Il ne pleura pas, il n'avait plus de larmes. Mais il resta un long moment immobile, assis dans l'herbe du cimetière de Poudlard, le cadavre de Lady Malefoy sérré contre lui. Puis, lorsqu'il sentit qu'il avait froid, il se leva, et tout doucement, il alla coucher le corps sans vie de la vieille femme sur la tombe de son fils.
La mère et l'enfant, enfin réunis après toutes ces années passées à se comporter comme des étrangers l'un envers l'autre. La Mort rends parfois bien des services.
Ebranlé aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, Harry ne savait plus du tout quoi faire. Pour la 1e fois depuis 2 ans, il avait de nouveau une tâche à accomplir. Sauver Lou. Peut être que tout cela n'était que chimère, peut être que cette histoire n'était qu'une immense illusion. Mais Harry voulait s'accrocher, il voulait y croire. Il voulait croire que sa vie pouvait retrouver un sens. Il voulait croire qu'il allait revoir ceux qu'il avait aimé...
Il erra un long moment entre les tombes, sans y faire attention. Il essayait d'organiser ses pensées. Mrs Malefoy ( Mais devait il vraiment l'appeler ainsi ? Elle n'avait jamais vraiment été une Malefoy... ) lui avait dit de remonter le temps et de devancer l'assassin de Lou. Qui était cet assassin d'abord ? Pourquoi avait il fait cela ? Est ce que c'est vraiment le moment de ce poser ces questions là, nom de Dieu ? Il y a urgence, les sentiments n'ont plus de limites et le chaos frappe à ta porte, alors tu vas bouger ton cul de ce cimetière et trouver un moyen de remonter 22 ans en arrière, bordel de merde !
Et une fois là bas, que ferait il ? Lou serait à Poudlard, et lui serait dehors, livré au monde hostile d'un passé qu'il ne connaissait que trop mal. Narcissa avait dit... Elle avait dit que Lou était morte le 31 octobre 1977... La rentrée scolaire avait donc eut lieu depuis à peu près deux mois... Devancer l'assassin, devancer l'assassin... Son cerveau refusait de fonctionner méthodiquement, tout s'embrouillait et se mélangeait... Il allait peut être voir ses parents ! Devancer l'assassin, Harry...
Entrer à Poudlard, c'est ça ! Il devait entrer à Poudlard de manière durable pour pouvoir protéger Lou efficacement...
Remonter le temps, c'est possible ? Ginny, les chocolaaaaaaaaaaaaats...
Sans qu'il s'en rende compte, ses pas le portaient vers la tombe de Remus Lupin. Son professeur lycanthrope, qu'il avait beaucoup aimé, et qui était mort de la main du Rat... Harry senti son poing se crisper... Qu'est ce que je dois faire, Remus ? Tu le sais, toi ? Parce que si j'y arrive, je te reverrais, et mes parents aussi... Et Sirius...
Ce fut comme si une personne invisible lui soufflait un conseil à l'oreille. Il fut le seul à l'entendre. Il croyait que cet ordre venait d'un des nombreux souvenirs qui lui servaient de fantômes attitrés, mais non. C'était quelque chose d'infime qui venait du plus profond de lui même. C'était son instinct.
Il transplana au Ministère de la magie.
FIN DU CHAPITRE 1, "Le Chevalier sans Quête"
Réponses aux reviews : Merci beaucoup à mes premiers lecteurs, j'ai nommé Cemeil, Black Dog, Lisandra, Miss Nymphadora, Jo Lupin, Azaléeet Théalie ! Comme le prologue n'a pas suscité de questions particulières ( Tu m'étonnes -.-° ... ), je pense que c'est pas la peine que je fasse des réponses individualisées. Je vais juste me contenter d'un grand : "MERCI !!!!!!" généralisé, parce que je pense vraiment ça pour chacun de vous ;)
Bavardage ultra-spécial sur presque rien n°2 : J'ai été démasquée, c'est vrai que ce que je suis en train de faire actuellement, c'est copyrighté Natsuki Takaya, l'auteur de Fruits Baskets, seulement, je l'avait précisé dans le prologue, pas de chance, Nymphie, niek niek ( je rigole ;p ). Ne vous étonnez pas si vous avez eu ce chapitre aussi vite, il était déjà écrit quand j'ai posté hier... Et là, présentement, je rentre tout juste de 3 heures de théatre ( comment ça vous l'avez pas tuée, ma prof ?????? ), et je sens que je vais aller me défouler les nerfs en écrivant le suivant...
En espérant que vous n'oublirez pas d'appuyer sur le petit bouton bleu...
Bisoux
Andromède
