Titre : Une fenêtre sur le passé
Auteur : Depuis le temps, faut encore que je vous le rappelle ? xpdr
Spoilers : Les 5 tomes de HP, cette de JKR n'ayant toujours pas publié le 6 et le 7...
Disclaimer : Mis à part les personnages cités dans les notes du chapitres précédent, plus les nouveaux de celui ci ( même si y'en a pas des masses, 2 en fait, lol ), tout est à JKR ! Kisa est à Natsuki Takaya et à son merveilleux Fruits Baskets et Shenron et Porunga sont des noms empruntés au cultissime manga Dragon Ball Z, de Maître Toriyama, que je salue bien bas ! I LOVE MANGAS !
Notes de l'auteur : Après bien des déboires dans ma vie de lycéenne pas si pépère que ça quand on y regarde de près, voici enfin le chapitre 9, lol ! J'avoue, il est terminé depuis déjà quelques bon jours... Mais des raisons de correction, et une grooooooooosse crise de flemme qui m'a prise au moment de faire les RaR ont retardé sa publication... Avis à ceux qui attendait avec impatience la prochaine altercation Harry/Steelay, la voici, xpdr !
Un p'tit clin d'oeil à M4r13 et Jo Lupin, j'ai bien cru qu'elles allaient me claquer un infarctus quand je leur ai annoncé en avant première sur mon LJ que le chapitre était terminé, mwahahaha !
Toujours un grand merci à mes copz : GabrielleTrompeLaMort, Callisto et Lisandra, mes fidèles relectrices !
Je dédie ce chapitre à ma Jums adorée : Fofolleuh, qui s'est pété la jambe après une journée de ski, et qui j'espère ne se cassera pas l'autre en faisant la mariole avec ses béquilles, xpdr. Bisous à toi, Jums !
Bonne lecture ;)
UNE FENETRE SUR LE PASSE
Chapitre 9 : Juste quelques petits éclats de cristal
Tandis que Casilda et Callisto prenaient congé de leurs amis pour se rendre à leur cours de Métamorphose, les Gryffondors prirent silencieusement le chemin du parc. Chacun était plongé dans ses pensées, plus ou moins sombres, et personne ne souffla mot avant qu'ils ne soient tous arrivés devant l'enclos de Soins aux Créatures Magiques. Les choses semblèrent alors rentrer dans l'ordre, et Lily et Oona s'éloignèrent sensiblement des garçons.
"Bienvenue à tous pour ce premier cours de l'année." Lança calmement le professeur Brûlopot, perché sur la barrière de l'enclos.
Les étudiants froncèrent les sourcils : en lieu et place de son habituelle cape grise maculée de terre, il portait un pantalon et un t-shirt de toile grise moldus ( eux aussi couverts de saletés, du reste ), et il était pieds nus, malgré la fraîcheur de septembre. Les filles sourirent à la vue des jambes musclées et viriles de leur jeune professeur. Les garçons, moins intéressés, remarquèrent surtout que l'intérieur de l'enclos, contrairement à d'habitude, était devenu un véritable marécage de boue et d'eau. James interrogea Sirius du regard, mais celui ci haussa les épaules, l'air impuissant.
Qu'est ce que le fantasque professeur de Soins aux Créatures Magiques avait encore inventé ?
"Cette année, notre Ministre, Mme Millicent Bagnold, a décidé de repeupler les grandes forêts magiques d'Angleterre des créatures qui les avaient désertées. Des hommes du Départements de Contrôle et de Régulation des Créatures Magiques ont ainsi fait don à notre bon vieux Poudlard d'un vaste troupeau d'équidés magiques, principalement composé de Sombrals et de Cavales."
La plupart des élèves ricanèrent, excepté Lily et Sirius.
"Ne riez pas !" Avertit doucement Brûlopot. "Les Sombrals et les Cavales sont une réalité, au même titre que les Licornes et les Hippogriffes ! Peu de sorciers croient en leur existence, principalement parce que les Sombrals ne peuvent être vus que par des personnes ayant déjà assisté à la mort de quelqu'un."
Les filles frissonnèrent, et même James sembla mal à l'aise. Combien de fois Némésis ne lui avait elle pas parlé de ces grands chevaux ailés noirs aux ailes de cuir et au regard de glace ? Il ne les avait jamais vu, et souhaitait de toutes ses forces ne jamais les voir. Leur professeur allait il leur faire un cours sur ces chevaux des ténèbres ? Ce serait déjà sensiblement plus crédible que les Cavales, après tout ! Ces dernières n'étaient qu'une légende, inspirée de la fantaisie des auteurs gréco-romains de l'Antiquité.
Le professeur Brûlopot continua :
"Quand aux Cavales, elles existent elles aussi ! D'après le programme d'Histoire de la Magie, vous êtes censés connaître les origines du mythe des Cavales de Diomède, n'est ce pas ? Mais rassurez vous !" s'empressa t'il d'ajouter en voyant les mines des élèves. "J'ai été élève à Poudlard avant vous, et si je me rappelle bien, les cours du professeur Binns n'incitent pas à se souvenir de ce genre de détails."
Tout le monde pouffa, excepté Lily, comme à son habitude lorsqu'elle se sentait insulté dans ses connaissances et son assiduité en classe. James soupira une nouvelle fois : cette fille avait beau lui servir sur tous les tons qu'il n'était qu'un pauvre macho arrogant, dans un sens, elle ne valait pas beaucoup mieux. Mais il lui pardonnait volontiers cette légère prétention. Après tout, il avait été cent fois pire qu'elle ! Mais il s'était juré de changer, et de laisser le cerf en lui se réveiller. Un jour, Lily le regarderait autrement que de haut, il en faisait le serment ! Dieu qu'il l'aimait...
"Quelqu'un parmi vous pourrait il nous rappeler les origines des Cavales de Diomède ?" Demanda le professeur d'un ton badin.
Ben tiens, il a remarqué que Lily se trémousse et se retient de lever la main depuis tout à l'heure, héhé. Pas con, le prof ! Lily leva aussitôt la main, et le professeur l'invita à parler d'un signe amical de la tête.
"Le demi-Dieu Hercule, au cours de ses douze travaux mythiques, aurait du se rendre chez le Roi de Thrace : Diomède. Celui ci possédait 24 juments au pelage blanc comme la neige. Il leur donnait en pâture tous ceux qui avaient le malheur d'accoster sur les rivages de son royaume, car il détestait les étrangers. A force de se nourrir de chair humaine, les Cavales étaient devenues carnivores, et crachaient le feu par leurs naseaux. Hercule et ses compagnons capturèrent Diomède, et le jetèrent dans le râtelier de ses propres chevaux. Le roi cruel subit ainsi le même sort que ses ennemis, et les Cavales étaient délivrées de celui qui les asservissait et leur avait donné le goût de si horribles repas. Hercule put les ramener sans problème en Grèce, puisque leurs naseaux ne crachaient plus de flammes, mais uniquement une vapeur douce et bienfaisante."
Le professeur fit mine d'applaudir, et s'exclama joyeusement :
"15 points pour Gryffondor, bravo, Miss Evans !"
Lily eut un grand sourire joyeux, et Oona lui donna une claque dans le dos.
"Ce sont en effet les ancêtres des Cavales que Hercule et ses compagnons ramenèrent de Thrace jusqu'en Grèce, ou des sorciers les firent ensuite venir en Angleterre, et un peu partout en Europe. Il ne reste malheureusement que très peu de ces gigantesques juments indomptables, descendantes des Cavales de Diomède. Mais par chance, grâce au Ministère, nous allons pouvoir nous amuser un peu ce matin. J'ai préféré ne pas amener de Sombrals, beaucoup d'entre vous n'étant pas capables de les voir."
Il sauta à pieds joints dans l'enclos plein de boue, éclaboussant ainsi les élèves les plus proches au passage. Le bruit émis par le contact de ses pieds nus avec la boue en fit ricaner quelques un, mais toutes les conversations cessèrent d'un coup lorsque le jeune professeur revint avec deux gigantesques chevaux blancs, qui piaffaient et crachaient des étincelles par leurs naseaux. La plupart des étudiants reculèrent, mais les Maraudeurs tachèrent de faire bonne figure, et ne bougèrent pas. Sirius en particulier, semblait fasciné par les créatures.
"Je vous présente Shenron et Porunga !" Clama fièrement Brûlopot en flattant l'encolure des deux monstres.
Les adolescents étaient bien trop impressionnés par les 2 Cavales pour s'arrêter à réfléchir sur cet enclos marécageux et sur ce que leur professeur un peu fou allait leur demander de faire. Les plus téméraires s'étaient rapprochés de la barrière, et fixaient les chevaux monstrueux, mais majestueux.
"Hagrid, qui est chargé de dresser la douzaine de créatures envoyée par Bagnold, m'a assuré que ces deux là étaient les plus doux et les moins dangereux. Comme il ne vaut quand même mieux prendre aucun risque, je resterai avec vous dans l'enclos, prêt à intervenir."
Il tenait à bout de bras les longes de cuir de Shenron et Porunga, et les avait amené au centre de l'étendue vaseuse.
"J'ai "un peu transformé" la zone, comme vous pouvez le voir. Le principe du cours sera simple : je vais demander à deux d'entre vous de se dévêtir un peu, comme moi, et chacun leur tour, ils devront tenter de monter les Cavales. C'est un exercice très physique, mais aussi basé sur la ruse et la capacité d'observation. Ca devrait également vous obliger à comprendre le métabolisme de ces créatures, et leur manière de combattre."
Les élèves s'éloignèrent aussi vite qu'ils s'étaient rapprochés. Mais ce professeur était tombé sur la tête, ou quoi ? Dompter une Cavale de Diomède, à moitié à poil dans une mare de boue dégoûtante ? James et Remus échangèrent un regard entendu : intéressant, mais risqué. Le jeune Potter aurait bien tenté l'expérience, mais Sirius fut plus rapide. D'un bond, il sauta sur la barrière et cria :
"Moi, professeur, je suis volontaire !"
James se rappela que Sirius avait toujours été fasciné par les équidés : sa famille possédait plusieurs étalons, et pendant leur petite enfance, les enfants Black avaient été formé a devenir des cavaliers émérites et audacieux. Combien de fois le jeune homme ne lui avait il pas décrit les joies de l'équitation, avec ou sans magie ? De plus, James savait que Sirius aimait les défis impossibles. Nul doute que les Cavales n'avaient qu'à bien se tenir avec lui ! Pour sa part, James se contentait largement de son balai : c'était plus docile à monter et cela offrait plus de possibilité.
Remus sourit, et Peter soupira : Sirius était tellement courageux ! James alla les rejoindre sur l'herbe où les élèves s'étaient installés. Sirius avait enlevé son uniforme, ses chaussures et ses chaussettes, et ne portait en tout et pour tout que son pantalon noir, au plus grand plaisir de la gente féminine de la classe. Après l'avoir un peu raccourci d'un coup de baguette, le jeune Black enjamba la clôture, et se précipita auprès de Brûlopot.
"Vous êtes sûr de vous, Mr Black ?" Lui demanda ce dernier en observant l'adolescent.
"Sûr et certain !" Affirma Sirius d'un air tranquille.
Fait gaffe, mon vieux...
"Très bien, alors vous allez essayer avec Shenron." Dit le professeur avec un ( grand ) sourire.
Il attacha Porunga à la clôture, et ôta la bride à la Cavale qu'il destinait à Sirius.
"Et n'ayez pas peur de vous salir, Mr Black !" Ajouta t'il en s'éloignant du centre de l'arène improvisée.
Tous les élèves étaient à la fois excités et effrayés, car Sirius avait la réputation d'être un casse-cou. Mais ses amis savaient qu'il n'était pas suicidaire non plus, et ne se faisaient donc pas trop de bile.
"Je ne suis pas bégueule, professeur !" S'offusqua le jeune homme.
Et tandis que James, Remus et Oona éclataient de rire, Sirius se précipita sur Shenron, qui regardait d'un oeil mauvais ce petit bout d'humain qui prétendait monter sur son dos. Il attrapa au vol la crinière de la Cavale, et celle ci, loin de se démonter, recula simplement son train arrière, ce qui eut pour effet de faire retomber Black, le nez dans la boue, emporté par son élan. Ce dernier se redressa, plus motivé que jamais à l'idée de dompter cet animal farouche.
Très bien, ma cocote, tu as décidé de faire dans la finesse et de me laisser m'exciter tout seul dans mon coin ? Alors accroche toi à tes sabots, parce que je suis loin d'être aussi idiot que j'en ai l'air.
Et devant la stupeur muette des élèves, Sirius planta ses yeux gris dans ceux de l'animal, et ces deux forces de la nature se mirent à tourner autour de l'enclos, face à face, les pieds dans la boue et les muscles tendus. Sirius était un chien, animal chasseur par excellence depuis la nuit des temps. Il allait montrer toute sa mesure dans ce combat, et ne sortirait pas de l'enclos avant d'être assis sur la croupe de Shenron.
Ce fut la jument qui bondit la première. Elle fonça la tête la première sur Sirius, comme un taureau enragé. Les filles poussèrent un cri effrayé, mais le brun esquiva la charge, et Shenron manqua de s'empaler sur le piquet de clôture. Brûlopot regardait ce spectacle avec l'air typique d'un homme satisfait de la situation qu'il avait provoquée.
Sirius se jeta sous les pattes immenses de la jument, et celle ci, n'apercevant plus son jeune adversaire, s'immobilisa, l'oreille aux aguets. Black, qui aurait tout aussi bien pu se faire piétiner dans cette manœuvre dangereuse, mais efficace, en profita pour s'agripper de toutes ses forces aux poils luisants de sueur. L'animal se cabra à ce contact inconnu, et Sirius en profita pour passer une jambe par dessus l'encolure. Il était dessus !
Hélas, encore fallait il y rester !
Shenron, dans une ruade redoutable, fit basculer Sirius par dessus sa tête, mais le Gryffondor était bien accroché. Nez à nez, les deux adversaires restaient immobiles, se défiant du regard, l'humain étant accroché au poitrail de la jument, à la manière d'un chimpanzé à son arbre. Et les autres étaient bien trop fascinés pour songer à rire.
Sirius se hissa de l'autre côté de la tête de la jument d'une traction du bras droit, mais elle donna un grand coup de dents, d'un mouvement violent vers l'avant. Il s'en était fallu de peu que Sirius ne finisse eunuque ! Heureusement, le jeune homme avait de bons réflexes, et il parvint à se remettre en selle, sans autre manque que son pantalon, resté dans la mâchoire de Shenron ! Et si James et Remus trouvèrent la force d'éclater de rire, les autres portèrent tous la main à leur poitrine, pour comprimer les battements de leur coeur.
La Cavale se trémoussa encore un peu, mais cela fut sans effet : Sirius avait gagné ! Il avait réussi à dompter Shenron ! Et le Gryffondor, fier comme un paon, se redressa, bien calé sur la croupe de l'animal. Il la mena docilement pour faire une espèce de tour d'honneur de l'arène, saluant les filles de la main, à la manière d'un général victorieux.
L'a même pas l'air de se rendre compte qu'il est en caleçon, ce con...
Oona ne cherchait même pas à retenir son fou rire, tout comme les Maraudeurs et la plupart des garçons. Lily avait un petit sourire en coin, et ses beaux yeux verts montraient qu'elle avait une idée derrière la tête. Les autres filles bavaient allègrement, sans se soucier de refermer la bouche.
Sirius amena Shenron devant Brulopot, qui le felicita chaleuresement, et lui permit d'arracher un crin à la Cavale. C'était en quelque sorte une façon de faire de Sirius le "Maître" de Shenron, d'une manière plus symbolique qu'autre chose. Cependant, une vieille croyance populaire affirmait que celui ou celle qui parvenait à dompter une Cavale de Diomède pourrait, en portant le crin arraché sur son corps, formuler un voeu et le voir se réaliser. C'était une vieille légende de grand-mère, et le jeune homme n'était pas fleur bleue pour deux noises.
Il se contenta d'enrouler le long poil blanc autour de son poignet, en haussant les épaules : il n'avait aucun souhait que ce cheval puisse réaliser. Comme beaucoup de ses camarades, Sirius ne voulait qu'une seule chose : que la guerre cesse. C'était une menace permanente, une source d'inquiétude pour lui même et ses proches... Chaque jour se vivait dans l'angoisse de perdre un être cher, et même à l'intérieur de ce cocon de sécurité et de bien être qu'était Poudlard, on ne pouvait s'empêcher de se sentir menacé.
Il fallut les sifflements moqueurs de ses amis pour que Sirius s'aperçoive qu'il était toujours en caleçon.
"Gnéééééééééééééééééé..."
Sans autre forme d'explication, il plongea sur ses vêtements et s'habilla en un temps record, sans même prendre la peine de se décrasser un peu, au plus grand dam des filles. Lorsque son visage réapparut par le trou du col de sa robe, il était teinté d'une délicate couleur de tomate trop mûre. Lily et Oona pleuraient de rire. James, Remus et Peter en étaient à se rouler dans l'herbe en tapant du poing sur le sol.
Pendant que Sirius se décrassait à coup de Récurvite jetés à la hâte, Brûlopot alla rattacher Shenron à la clôture.
"Après cette intéressante démonstration de la part de Mr Black ici présent, quelqu'un est il volontaire pour se frotter à Porunga ?"
J'ai l'impression que ce gars croit au Père Noël...
"Moi, professeur !"
Merlin ! Non, pas elle ! Elle va se faire massacrer ! Holà, non, elle enlève sa robe, ses chaussures, ses bas... Et... Oh, nom de Dieu, retenez moi, les gars, parce que là, je ne réponds plus de mes actes...
Et tandis que Lily Evans, vêtue simplement de sa jupe d'uniforme et d'un maillot de corps, sautait allègrement dans l'enclos, ce fut au tour de Sirius de rire aux dépends de James :
"Remus, t'aurais pas un seau ? Cornedrue est en train de tout dégueulasser à baver comme ça !"
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Harry jeta un regard circulaire autour de lui pour s'assurer qu'il n'avait pas été suivi. Par précaution, il rabattit sa capuche sur ses yeux, et s'enfonça davantage dans les sous bois de la forêt Interdite. L'endroit où il souhaitait se rendre devait demeurer secret, et lui même n'était pas sûr d'être bien accueillit. Il ne fallait donc absolument pas qu'un importun vienne le déranger.
Par exemple, du genre de cette Steelay, là... Alors elle, si je la croise, elle va regretter d'être née...
Le jeune homme s'arrêta à un croisement du sentier, et se dirigea vers un petit bouquet d'arbres noirs et rabougris, à quelques pas de là. Il leva sa baguette, et murmura quelques mots dans une langue connue de lui seul.
Pendant de longues secondes, rien ne se passa, et on eut pu croire que Harry avait raté son incantation. Mais notre jeune voyageur temporel savait ce qu'il faisait, et doucement d'abord, puis de plus en plus violement, le vent commença à se lever, et à soulever les feuilles mortes qui jonchaient le sol. Harry raffermit sa prise sur sa baguette, tandis que Eole faisait tourbillonner sa cape et ses longs cheveux noirs autour de lui.
Il ouvrit la bouche et commença à chanter d'une voix cristalline, qui se perdait dans les rafales de plus en plus violentes. Les branches des arbres craquaient, et les brindilles venaient se cogner contre son visage, laissant des égratignures dont il ne se préoccupait pas. Il se contentait de fixer le bosquet, sans prêter attention à la colère de la Forêt Interdite.
"Hélynn..."
Mais était ce vraiment la Forêt qui était en colère ?
"Hélynn, je sais que tu es là..."
Les arbustes rabougris devant lesquels Harry se tenait commencèrent à frissonner. De petites lueurs blanches, semblables à des lucioles apparurent devant le jeune homme et commencèrent à danser. Une sorte de ballet étrange et envoûtant, qui se déplaça jusque derrière Harry, qui ne bougeait pas d'un millimètre, et gardait ses beaux yeux fixés droit devant lui.
Hélynn n'aimait pas les gens qui ne lui faisaient pas confiance.
Les lueurs se dédoublèrent et devinrent ainsi de plus en plus nombreuses, jusqu'à ce qu'elles s'immobilisent et forment l'ombre d'une silhouette humaine. Harry cligna des yeux, et la silhouette se solidifia. Une jeune femme au corps entièrement recouvert d'une cape plus blanche que la neige se matérialisa derrière lui, un bras passé autour de sa gorge. Ses longs ongles, semblables à des griffes, étaient serrés autour de son cou et semblaient prendre plaisir à l'égratigner légèrement. Harry ne broncha pas, et n'eut aucune réaction lorsque la créature lui tordit le bras de son autre main, de plus en plus fort, jusqu'à faire entendre une espèce de craquement assez sinistre.
Il fallait toujours payer de sa personne lorsqu'on voulait approcher une Dame Blanche.
Harry fit la grimace : Hélynn lui avait cassé le bras.
"Tu viendras donc traquer la preuve de ma reconnaissance jusque dans le passé, Potter ?"
"Ne m'appelle pas comme ça," souffla Harry, dans la même langue qu'Hélynn.
La créature au visage toujours voilé se pencha vers lui, et enfoui sa tête dans le creux de l'épaule d'Harry, pour mieux respirer le parfum qu'il dégageait. Il frissonna : Hélynn était plus froide qu'un glaçon, et elle maintenait toujours sans douceur son bras blessé derrière son dos. Il déglutit tandis que les ongles de la Dame Blanche se promenaient le long de sa gorge, laissant des estafilades de sang qui coulaient jusque dans son col.
Le vent qui bouleversait la paix et le calme de cette partie de la Forêt était toujours aussi violent.
"Hélynn, tu me fais mal..."
"Ta douleur est toujours aussi délicieuse, Harry... C'est véritablement une bénédiction que d'arriver à te faire avouer que tu as mal..."
"Prends garde, tu vas finir par me lasser, et je ne te ferais plus ce plaisir..."
"Toujours aussi rabat-joie..."
L'ouragan s'apaisa, et Hélynn s'éloigna de Harry. Celui ci laissa échapper un infime gémissement de douleur lorsque son bras cassé retomba contre son flanc. Il le ramena contre lui, et tâcha d'oublier le sang qui ruisselait de son cou, à grands flots à présents.
Les griffes des Dames Blanches étaient empoisonnées.
Harry se retourna enfin et contempla la créature, qu'il n'avait pas vue depuis bien longtemps. Hélynn était semblable à toutes celles de sa race : elle avait l'apparence d'une belle jeune femme, brune aux veux verts, à la peau très pâle, presque transparente. Curieusement, elle rappela à Harry le professeur Steelay : c'était le même genre de beauté. Hélynn porta ses doigts à ses lèvres minces et lécha le sang de Harry, tout en lissant sa cape.
"Ca fait presque un an qu'on ne s'est pas vus..."
"J'avais une guerre a mener, Hélynn."
"Tu ne m'as pas manqué."
"Toi non plus. Mais je ne suis pas venu ici pour échanger des politesses. Tu me doit une vie, Hélynn."
"C'est moi qui te doit la mienne, et tu devrais déjà t'estimé bien assez remercié par la grâce que je viens de te faire. Je n'ai pas mangé depuis plusieurs jours, et ç'aurait été le plus grands des festins que de dévorer ton coeur. Je te l'aurais arraché pendant que tu agonisais... Tu n'aurais même plus eu la force de crier..."
Harry fixait le sol, en tenant toujours son bras serés contre lui. Un puissant sentiment de tristesse et de désespoir l'envahissait, et il essaya de ne pas trop y prêter attention : les Dames Blanches avaient toujours cet effet sur les humains.
"Un coeur tout frais, tout palpitant, tout dégoulinant de sang... Un coeur plus pur que celui de la plus pure des licornes... le tien, Harry... Ah, dépêche toi donc de me dire ce que tu veux, avant que je ne change d'avis, et que je ne m'offre ce royal repas !"
Harry osa relever la tête, et son air grave amusa la cruelle Hélynn.
"Je t'ai sauvé la vie, Dame Blanche Hélynn ! J'avais 16 ans, et tu en avais déjà presque 200. Les licornes et les Centaures avaient décidé de te punir pour tes trop nombreux crimes perpétrés au service de Voldemort. Oui, tu servais Voldemort. Et moi et Hermione t'avons sauvée. "
"Vous n'étiez pas seuls."
"Non, Graup et Hagrid étaient avec nous."
"Et tu voudrais que je paye ma dette à toi seul, alors que vous étiez quatre à m'avoir tiré des griffes des Centaures ? Tu es devenu bien égoïste, Harry. Finalement, ton coeur n'est peut être plus si pur que ça..."
"Il ne l'a jamais été. Et ceux qui m'ont aidé à te sauver sont morts..."
"Imbécile."
Hélynn éclata d'un rire qui aurait presque put sembler joyeux.
"Aide moi, Hélynn. Tu es un spectre de la race des Dames, et tu as le don de clairvoyance. Dis moi, comment puis je aider Lou ? Comment puis je l'approcher ?"
"Ainsi donc, tu es revenu vers moi uniquement pour que je te donne le moyen d'aider cette petite sotte ?" Fit Hélynn avec une moue boudeuse.
Harry parut décontenancé.
"Et moi qui pensais que tu étais revenu pour moi, et uniquement pour moi..."
"Tu me dois un service, je te l'ai déjà dit..."
"Et si je te donnais ce que tu cherches, et que je te tuais ensuite ? Après tout, dès que les paroles miraculeuses auront franchis mes lèvres, je serais libérée de ma dette de vie envers toi..."
Harry se rendit alors compte de la stupidité de sa démarche auprès d'Hélynn : la créature était une criminelle, qui dévorait les corps de ses victimes. Elle avait une apparence humaine, mais rien pourtant n'aurait pu en être plus éloigné. Elle allait lui dire ce qu'il voulait entendre, bien sûr. Mais dès qu'il aurait fait un pas pour s'éloigner, elle se jetterait sur lui et le mettrais en charpie.
"Lou est faible parce qu'elle n'est pas capable d'interdire aux échos de pénétrer son esprit. Cette fille est tout juste une sorcière, et tu le sais. Un peu comme ton ami Londubat... Elle est belle, presque autant que moi, d'ailleurs, mais cela ne l'aidera pas. Lou doit apprendre à se défendre seule, autrement qu'avec ses poings."
"Une défense magique ?"
"Psychique, Harry, psychique..."
"Mais... Comment, psychique ? Elle ne peut pas... OH !"
Harry écarquilla les yeux, et la main avec laquelle il tentait tant bien que mal d'apaiser la douleur de son bras cassé se mit à trembler. C'était tellement simple, comme solution ! Tellement semblable à une situation qu'il avait déjà vécue ! Il ne comprenait pas comment il avait pu ne pas penser avant à l'occlumencie. Après tout, lui aussi l'avait apprise pour se débarrasser de ces visions qui lui empoisonnaient la vie ! Il suffisait que Lou s'entraîne à fermer son esprit, tout simplement. Elle pourrait ainsi, sinon se faire des amis, tout du moins approcher les gens d'un peu plus près.
Et de cette manière, il pourrait enfin la prendre dans ses bras et la consoler.
"Hélynn... Lou a été élevée par Albus Dumbledore. Pourquoi n'a t'il pas pensé lui même à lui apprendre l'occlumencie ?"
"Ta petite Lou n'est pas une Serpentard pour rien, idiot ! Crois tu seulement qu'elle ai déjà avoué à Albus ce mal qui la ronge depuis sa naissance ? Non, elle a souffert en silence, et cela a eu pour effet de lui faire développer une haine viscérale pour le monde..."
Les jambes de Harry se mirent également à trembler. C'était vrai, et c'était stupide. Lou avait une fierté exacerbée, et jamais elle n'avait avoué à son tuteur qu'elle ne supportait pas d'approcher les gens au passé trop lourd. Harry osait à peine imaginer les échos qui devaient accompagner le vieux directeur, et ce qu'avait dû subir la fillette au ruban rouge durant toutes ces années...
"Harry ?"
Hélynn s'était approché de lui, silencieusement, d'une démarche souple et féline. Ses traits de glace reflétaient un sentiment qui ressemblait vaguement à de la peur. Elle approcha son visage du sien, et passa un ongle sur sa joue, laissant une nouvelle entaille sur la peau du Survivant. Le poison commençait lentement à faire son effet, et Harry tremblait de plus en plus. Ses yeux le piquaient, et son désespoir grandissait de seconde en seconde. Il voulait s'asseoir et s'endormir.
S'endormir...
Pour l'éternité.
Il ne réagit même pas lorsque Hélynn plaqua ses lèvres froides comme la pierre contre les siennes. Harry ne répondit pas au baiser de la créature, il savait que c'était inutile : Hélynn faisait ça pour aspirer le poison. Lorsqu'une Dame Blanche vous embrassait, cela avait sur vous un effet similaire à celui provoqué par les larmes d'un phénix. Peu à peu, le jeune homme cessa de trembler, et sa respiration se fit moins difficile.
L'air afflua dans ses poumons.
Il était en vie. Le poison avait quitté ses veines.
Hélynn s'éloigna de nouveau, et lentement, son corps commença à se décomposer en un millier de petites lumières blanches.
"Merci, Hélynn."
"On est quittes, maintenant. Mais sache que le baiser de la Dame Blanche ne s'efface jamais vraiment du coeur de celui qui le reçoit. Je te hais pour l'éternité, Harry."
"Je te hais aussi, Hélynn."
Et le corps d'Hélynn se disloqua entièrement
Et les lumières s'amenuisèrent.
Et elles finirent par disparaître.
Harry passa une langue maladroite sur ses lèvres. Il avait l'impression d'avoir été embrassé par un serpent. Il pressa un peu plus sa main contre son bras, et se rendit compte qu'il avait toujours mal. Hélynn n'avait pas soigné sa fracture.
"Radine..." Murmura t'il pour lui même, un petit sourire au coin des lèvres.
Et il s'éloigna en direction du château, remerciant la Forêt d'une prière muette, dans le secret de son coeur. Ni Hélynn, ni lui, ne s'étaient dit "Adieu".
Nous savons que nous allons nous revoir.
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James, Remus et Peter traînaient un Sirius passablement grognon jusqu'à la Grande Salle, et tâchaient de ne pas prêter attention aux grondements de protestations de leurs estomacs, qui jugeaient l'opération beaucoup trop longue.
Lily avait été un peu plus rapide que Sirius pour dompter Porunga, et celui ci s'en remettait difficilement : la 2e cavale était bien plus hargneuse et violente que Shenron, et pourtant, Evans, qui était une fille, avait réussi à la monter sans trop se prendre de coups. Et encore l'avait elle fait avec classe ! Cette fille avait l'équitation dans le sang, ce n'était pas possible autrement !
Bref, Sirius était vexé.
Et James était au 7e ciel.
Jamais contents, ces deux là...
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Harry s'appuya contre un mur du couloir, et regarda son bras, toujours en triste état. Il n'avait positivement aucune envie d'aller voir Mme Pomfresh dès le premier jour de classe. Mais il n'avait pas le choix : soigner soi même une fracture revenait à solliciter sa propre magie de régénération alors qu'on était blessé, et cela pouvait entraîner des complications assez... Chiantes...
Il marmonna le sortilège d'attelle, et, résigné, s'apprêta à sceller une fois de plus sa réputation de casse cou invétéré. Il avait à peine avancé de quelques mètres que des pas précipités retentirent derrière lui. Mais avant qu'il n'ait eu le temps de se retourner, quelque chose de dur heurta son bras blessé, et une douleur sourde se répandit dans le membre cassé à la vitesse de l'éclair.
Ce fut plus un hurlement qu'un cri qui jaillit de ses lèvres, tandis qu'une silhouette vêtue de gris le dépassait allègrement, dans une envolée de cheveux blonds.
"Oh, navrée, Dawson, je ne vous avez pas vu !"
La voix était mielleuse, mais empoisonnée. Harry releva la tête, très pâle, une main crispée sur son épaule.
"Bravo Steelay, en plus d'être conne, vous êtes aussi aveugle..."
Il n'était pas dans les habitudes de Harry d'insulter aussi directement, ni d'être grossier envers une femme. Mais son malaise encore bien présent du à sa rencontre avec Hélynn, la mauvaise humeur due à sa blessure et la douleur que la jeune femme venait de lui causer avait eu raison de ses principes. La mâchoire de Steelay s'était crispée, et Harry la vit nettement agripper sa baguette magique dans sa poche.
"J'était pressée, figurez vous ! Et comme vous êtes aussi épais que mon doigt, Dawson, vous comprendrez que faire attention quand je cours dans les couloirs ne soit pas ma priorité..."
"A part emmerder le monde, je doute que vous ayez beaucoup de priorités !"
Putain, c'est gamin, mais ça fait du bieeeeeeeeeeeeen de la voir serrer les dents ! Je comprends ce qu'à ressentit Rogue en me pourrissant la vie pendant toutes ses années !
"Au moins, j'en ai une..." Railla Steelay.
"Oui, moi aussi : je me suis juré de débarrasser le monde des garces blondes qui aiment à vouloir péter plus haut que leur cul."
Et Harry, fatigué, de mauvaise humeur, le bras mal en point, s'éloigna à grands pas en direction de l'infirmerie, en plantant là le professeur Steelay, qui le regardait avec un mélange de fureur et de satisfaction.
Elle ne savait pas pourquoi, elle ne savait pas comment...
Mais elle percerait tous les secrets de Harry Dawson, l'homme venu du futur en même temps que ce petit rat gras du bide qui avait débarqué dans son bureau le matin même. Parce qu'elle était sûre qu'il s'agissait de lui. Les dates d'arrivées concordaient, de même que l'étrangeté qui se dégageait de ces deux personnes était la même.
Queudver sait que je sais, mais il ne sait pas surqui se portent mes soupçons. Alors même le Maître attendra avant de savoir qu'un chevalier au coeur pur venu sauver le passé est à Poudlard. Fini la petite novice Steelay. Place à la puissante Gwenaëlle, maîtresse du jeu!
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Les Maraudeurs fixaient tristement l'unique place vide à la table des professeurs, ainsi que le sourire beaucoup trop joyeux à leur goût du professeur Steelay. Où était donc passé Harry ? Pourquoi disparaissait il juste au moment où les quatre garçons avaient besoin de lui parler ? Pour le remercier et pour s'assurer qu'il était bel et bien le chic type qu'ils connaissaient, et pas un vulgaire Mangemort.
Et Steelay qui souriait... Définitivement pas naturel.
Sirius poussa un soupir à faire larmoyer un chacal, et laissa tomber sa tête dans son assiette ( J'espère qu'elle était vide ). James, moins expressif que son ami aux cheveux noirs, se contentait de martyriser sa serviette de table, planquée sur ses genoux. Remus songea qu'un grand remue ménage avait du se faire dans l'esprit du jeune Potter depuis sa 5e année, car alors, il ne manquait jamais une occasion de donner son avis ou de se faire remarquer. La guerre et le temps l'avaient plus changé qu'on ne le pensait.
Remus, lui, ne pensait pas avoir tellement changé en 7 ans. Mis à part bien sûr sa légère prise de confiance en lui. Depuis que James, Sirius et Peter avaient découvert son secret, en 2e année, le jeune lycanthrope s'était beaucoup plus ouvert aux autres, et avait appris à recevoir, autant qu'il était capable de donner. Remus était quelqu'un de profondément gentil et désintéressé, mais qui était également capable de fermeté et d'autorité. Jamais il ne faisait les premiers pas. Mais toujours, lorsqu'on réussissait à l'approcher, on était certain de son soutien et de son amitié.
C'était une des raisons pour laquelle Remus avait peur de s'approcher d'Oona O'Neary. C'était elle qui avait tentée de devenir son amie, et il avait hésité, pour la première fois.
Cette fille l'avait d'abord intriguée : elle n'avait rien d'une fille, justement ! En pantalon plutôt qu'en jupe, sur son balai plutôt que devant son miroir et préférant idolâtrer le Capitaine des Frelons de Wibourne plutôt que le bassiste des Bizar'Sisters.
Pas ordinaire, cette fille. Tout le contraire de l'idéal féminin de Remus, à vrai dire, pour le peu qu'il en ai un. Il aimait les filles discrètes, cultivées, qui partageaient sa passion des livres. Sous ce rapport, tout le monde pensait qu'il aurait fait un joli couple avec Lily Evans. Mais pas lui. Lily était beaucoup trop franche et directe à son goût. C'était une fille qui n'avait peur de rien, surtout pas de ses opinions ( elle s'était mise à dos la moitié de la population féminine de Poudlard avec sa campagne anti-James-Potter ), et elle n'hésitait ni à briser les tabous, ni à aller vers les gens.
Et puis, si Remus était tombé amoureux de Lily, ni James ni Oona ne lui aurait jamais pardonné. James était fou amoureux de la belle rousse depuis des années, et Oona était persuadée que son Capitaine et sa meilleure amie étaient destinés l'un à l'autre.
Et il y avait eu le bal. Ce fameux bal d'Halloween, lors de leur 5e année à tous, et où Remus avait pris conscience que Oona n'était pas simplement une amie. Il ne s'était pas reconnu lui même quand il l'avait invité à danser, et avait maudit son rougissement du moment.
Il était amoureux, tout bêtement.
Comment commettre la plus stupide des erreurs avec votre meilleure amie féminine, par Remus John Lupin.
Chacun des Maraudeurs avait son havre de paix qui portait jupons. Un petit coin de tendresse féminine, où chacun d'entre eux était sûr de pouvoir se ressourcer, quand les copains ne suffisaient plus, où quand on avait besoin d'autre chose que de franche maraude. Oui, les terribles Gryffondors avaient parfois besoin de faire le point, et quoi de mieux pour ça qu'une amie de coeur ?
Casilda était la bouée de sauvetage de Sirius, et Sirius était celle de Casilda. Ces deux crétins étaient amoureux, ils flirtaient, ils s'embrassaient ( Remus les soupçonnaient même d'être allés plus loin, odorat surdéveloppé oblige ), mais ils se refusaient à devenir un couple officiel. Et quand le beau Maraudeur avait un coup de blues ( ce qui était relativement rare... ), il saisissait doucement les doigt de la jeune Serdaigle, et elle l'emmenait dans un coin tranquille et isolé. Sirius n'avait jamais voulu leur raconter ce qui se passait alors entre lui et sa petite amie officieuse, mais à chaque fois, ils revenaient tous les deux dans la Grande Salle en silence, un petit sourire triste au coin des lèvres, et ils allaient retrouver leurs amis sans rien dire. Ils étaient apaisés mutuellement, de leurs caresses et de leurs âmes indéfectiblement liées.
Callisto était probablement la seule fille de l'école à être capable de comprendre James. Ils étaient sortis ensemble, et ils s'étaient aimés, dans tous les sens du terme. Mais ils étaient avant tout des amis, comme ils se tuaient à le répéter à leurs admirateurs respectifs. Et Callisto avait un don pour sentir quand James n'allait pas bien, ce qui était très fréquent ces temps-ci, avec la mobilisation imminente de Nime' et les tensions avec ses parents. Sans compter qu'il se consumait d'amour pour Lily, et que ce n'était apparemment pas partagé. Alors, Callisto l'empoignait par sa cravate ( une petite manie qu'elle avait gardé de sa vie de couple avec lui et qu'elle continuait d'appliquer avec les autres garçons ) et le traînait jusque dans le parc, qu'il pleuve où qu'il vente. Là, elle s'asseyait sur un banc, et le forçait à s'allonger et à déposer sa tête sur ses genoux. Il se blottissait contre elle, et elle jouait dans le champ de bataille qui lui servait de chevelure. Il ne parlait pas. Elle chantait, en Italien. Elle chantait des comptines, des complaintes, des berceuses et des chansons traditionnelles. N'importe quoi. Et James s'apaisait, au son de cette voix de déesse et de cette douceur d'amie. Toujours, les deux adolescents ressortaient grandis et mûris de ces échanges muets.
Peter ne trouvait grâce qu'auprès d'une seule fille : Tennessee Thomas, la petite soeur de Sean Thomas, le gardien de l'équipe de Serdaigle. Elle était en première année, et Peter avait le seul à l'aider un peu, au début. Il avait trouvé pire que lui en classe, et il avait commencé à l'aider pour ses devoirs, sous l'oeil amusé de ses amis. La petite s'était prise d'affection pour ce garçon rondouillard, maladroit, mais quelque part, attachant. Bien sûr, ce n'était pas le même genre d'amitié qui liait James et Callisto, ou même encore Sirius et Casilda. Mais c'était tout de même de l'amitié, et la fillette drôle et enjouée avait pris Peter pour confident. Au début, Peter avait un peu effrayé de la situation, mais tout doucement, James, Sirius et Remus l'avaient encouragé à se lier avec Tennessee. Peu à peu, les barrières étaient tombées, et la petite Thomas avait fini par devenir elle aussi la confidente de Peter. Ce n'était ni des mystères teintés de passion, comme avec Brune et Patmol, ni le petit je-ne-sais-quoi de James et Cally, ni encore moins les discussions sérieuses de Remus et Oona. C'était juste des moments partagés entre Peter et Tennessee. Et ça apaisait Queudver.
Il avait fallu du temps à Remus pour accepter la présence d'Oona dans son cercle restreint d'amis. La jeune fille l'émerveillait et l'agaçait à la fois. Mais avec de la patience et des efforts, fournis par l'un et par l'autre, ils s'étaient rapprochés. La timide passion que ressentait Remus pour la jeune Attrapeuse s'était changée en un désir ardent, exacerbé par ses instincts de loup, sauvage et puissant. Il se doutait que ses sentiments n'étaient pas partagés, ou du moins, il le croyait. Oona avait pour lui des sollicitudes de soeur, et jamais il n'y avait eu le moindre soupçon de flirt entre eux. C'est sûrement mieux comme ça. Mais l'un sentait tout de suite quand l'autre avait le cafard, et d'un commun accord, ils s'installaient dans la salle commune, au coin du feu, sur leur canapé préféré, et ils parlaient. Ils parlaient beaucoup, longtemps, et de choses aussi variées que le monde compte d'individus. C'était des discussions sérieuses, profondes, dont seuls les deux concernés étaient capables de saisir entièrement le sens. Remus en ressortait apaisé, et Oona, heureuse. Il ne se l'expliquait pas, mais à chacun de ses moments de communion, O'Neary était heureuse.
"James, c'est pas l'heure du courrier ?"
Remus leva le nez, pour voir Sirius interroger son ami et James secouer la tête, l'air passablement abattu. Lupin constata qu'entre temps, Kisa était venu se nicher sur les genoux de son Maître, et que celui ci la serrait imperceptiblement dans ses bras. Il semblait vouloir s'imprégner de la chaleur apaisante du petit félin, qui ronronnait doucement en ignorant les soucis qui rongeait le jeune homme de l'intérieur.
"Parce que je crois bien que voilà Lancelot."
En effet, quelques secondes plus tard, un magnifique hibou grand duc au plumage de braise se posait sur le verre de James. Tandis que toute la table des Gryffondors observaient le volatile qui s'était trompé d'heure, Cornedrue pâlissait à vue d'oeil. C'était bien Lancelot.
Et Lancelot était le hibou de Némésis Potter.
Lentement, James ôta ses mains de la fourrure de Kisa, et détacha la lettre en tremblant. Aussitôt, le messager s'envola, n'attendant apparemment aucune réponse. Les lèvres pincées et le coeur battant à 100 à l'heure, Cornedrue ouvrit l'enveloppe et commença à lire. Sirius agrippa avec force le bras de Remus, qui s'efforça de calmer son ami. Sirius et James étaient aussi liés, sinon plus, que des frères, et toutes les émotions que l'un ressentaient, l'autre aussi. Et présentement, Sirius donnait l'impression d'avoir envie de vomir.
Brusquement, James se leva, renversant ainsi la moitié des assiettes qui se trouvaient à proximité et arrachant ainsi Kisa à son roupillon de l'accalmie. Il ne se mit pas à courir, mais apparemment, il en brûlait d'envie. Il balança la lettre dans une torchère, et sortit de la Grande Salle sans avoir adressé un seul mot à ses amis. Il ne remarqua même pas qu'il avait croisé Harry, qui rentrait, portant son bras en écharpe. Le jeune professeur le regarda passer d'un air surpris, et il se rembrunit. Il alla s'asseoir à la table des professeurs, sans un regard pour les Maraudeurs et Steelay, qui souriait toujours comme une bienheureuse.
Remus sentait la panique grandir en lui. Lancelot, la lettre... Il sentait confusément que quelques chose était arrivé à Nime'. A la table des Serdaigles, Callisto sanglotait silencieusement dans les bras de Casilda.
Quelque chose s'était brisé avec cette lettre, arrivée après toutes les autres. La fin d'une époque. La fin d'une génération. La continuation d'un massacre, qui s'étendait à présent jusqu'aux pieds de Poudlard.
Qu'est il arrivé à Nime', nom de Dieu ?
La poitrine de Remus lui faisait mal. Il avait envie d'hurler, de courir dans la forêt, de s'écorcher les joues aux branches basses... de boire dans les flaques... Pour la première fois de sa vie, il aurait préféré être le loup, plutôt que l'humain.
Le loup n'avait pas de larmes.
Sirius fit quelque chose qu'il n'avait jamais fait, et qu'il ne referait probablement plus jamais : il prit Kisa, la tigresse délaissée par son Maître, et l'attira sur ses genoux, pour continuer le câlin que James avait interrompu.
"Sirius..."
Remus ne reconnaissait même plus sa propre voix. Patmol ne répondit pas, se contenta d'enfouir son visage dans la fourrure rousse, pour cacher ce que Remus se doutait être ses premières larmes depuis bien longtemps.
Kisa ne ronronnait plus.
Casilda et Callisto ne souriaient plus.
Harry mangeait en silence, et semblait mobiliser toute sa volonté pour ne pas se jeter sur Steelay et lui arracher son sourire.
Remus se demandait si tout avait encore un sens.
Et personne ne remarqua que Lily Evans avait quitté sa place, bien trop absorbés qu'ils étaient par leurs propres pensées.
FIN DU CHAPITRE 9, "Juste quelques petits éclats de cristal"
Réponses aux reviews :
Cemeil : Mdr, t'es pas la seul à m'avoir dit que le passage où Oona parle de Gideon te faisait penser à celui où les jumeaux parlent de Cédric ! Comme quoi, Fred et George ressemblent plus à Molly qu'on ne veut bien le croire ;) Lol, en effet, il y a 2 Peter, faut pas l'oublier. Un qui est déjà Mangemort, et l'autre non : forcément, ça crée des interactions, lol. J'avoue que la petite étoile n'est pas tellement importante... C'est juste une façon de signaler que la carte ignore le nom de famille de Lou ;) Lol, pour la rapidité du chap suivant, je repasserais, je sais, xpdr. En fait, au moment ou j'ai choisi le nom d'emprunt que Harry allait porter, mon frère regardait "Titanic" à côté, xpdr, c'est pour ça ! Au début, il devait s'appeler Ulrich Schneider, quelque chose du genre, lol. Merci pour ta longue review, j'adore ! Bises !
Lisandra : C'est vrai que même Lolita, j'aurais pas osé, xpdr. Et pour Némésis, hem.. tu veux vraiment que je te répondes ? xpdr, merci ma Liz et gros bisous !
Théalie : Tout ça pour moi ? Roh, ben... merci ! Chuis toute rouge, xpdr ! Faut pas me faire des compliments pareils ! Lol, merciiiiiiiii et bisous !
M4r13 : Lol, bravo, t'avais bien deviné pour l'occlumencie ;) C'est vrai que je me donne du mal avec la relation Peter jeune/vieux, et je suis super contente que ça te plaise ! Et t'en fais pas, pour les allusions à Dudu d'amour, c'est très loin d'être fini, mdr, je suis une Athos-addict, xpdr ! Merci, Marie d'amour, et gros bisous !
Kaka la Zen : Lol, pauvre bras... Allez courage, t'as un nouveau chapitre à lire ! Merci la miss, et bisous !
Kira-303 : Mdr, t'es né juste un jour après moi ? Lol, VIVE LES BELIERS ! Merci pour tes compliments, ils m'ont fait avoir un sourire débile toute la soirée, xpdr, j'en mérite pas tant ! Merci beaucoup et bzou !
Greg83 : C'est pas grave, tu sais ;) Oui, il ya une romance Harry/Individu de sexe féminin prévue, mais chut, c'est du spoiler ;) Merci et gros bisous à toi !
Ambre15 : Tu sais que je vais finir par devoir t'acheter des calmants, toi ? Xpdr, bravo, tes reviews me font toujours autant marrer, continue surtout ! ( sinon, je publie pas ! lol, ok, je me la ferme ) J'espère que la discussion ( engueulade ? ) Harry/Steelay d'amurche t'as plu, lol ! Merchiiiiiiii et bzou à touah !
Cérulane : Lol, en effet, y'a eu un cafouillage avec Steelay père, lol. Ca va mieux, maintenant ? Merci beaucoup et bises !
Blacky : Merciiiiiiiiii ma best friend et bisous à toi !
Eiream : relis et s'aperçoit qu'elle a traité Dudu d'amour de crétin Noooooooon, je te jure, j'était possédée quand j'ai écrit ça ! Lol, merci ma cacahuète, t'inquiète, je tiens les persos en laisse ;) Bisous !
Blue Cinnamon ex l'auteur : ( Toi t'as changé de pseudo entre temps, lol ) Merci et bisous !
Titania.M : Pour le récapitulatif, j'en referais peut être un, un de ces 4 matins, xpdr. Et tu avais bien deviné, c'est bien grâce à l'occlumencie que Ryry va pouvoir approcher Lou ;) Tu aimes Dumas aussi ? MOI CHUIS SA PLUS GRANDE FAAAAAAAAAAAAAAAAAAN ! Merci, j'espère que la suite t'as plu, et bisous !
Sara Ambre : Tu va me faire une longue review, ce coup ci ? Lol, merci ma soeurette du 5e âge et bisoux !
Belval : Oh, mon chou à la crème, hinhin... Pour Lou, faut vraiment savoir qu'elle est tellement en colère contre tout le monde quelle se fout de tout... y comprit de manquer de respect à un prof ! Et à ce moment là, elle est aveuglée par sa rage et sa douleur qu'elle n'a qu'une idée : rendre à Harry le mal qu'il lui a fait. Alors qu'il reste stoïque ou pas... elle s'en fiche, mdr ! J'ai lu ton one shot "Vivre ou survivre", mais j'ai pas eu le temps de reviewer, snif... Merci, Chou, et gros bisous !
Fofolleuh : MERCI MA JUMS MOI AUSSI JE T'AIME !
Kitou : Merci pour ta review, même tardive, j'espère que la suite t'as plu ;), bisous !
Bavardage ultra spécial sur presque rien n°10 : Si je n'aime pas particulièrement le passage des Cavales, j'avoue que j'ai un petit faible pour celui des Bouées de sauvetage des Maraudeurs, lol. Fifille m'a dit qu'elle avait bein aimé le coup de la cravate de James, sur MSN, alors je vous livre ici l'anecdote en live : tirer mon mec par sa cravate, c'est un truc que je rêve de faire, le jour ou j'aurais un mec, mdr ! si j'en ai un un jour bien sûr, ce dont je doute fort, vu comment c'est parti, lol. Alors, j'ai extrapolé sur Cally et mon Jamesie adoré que j'aime ! Je sais que j'avais annoncé du Quidditch et des Tarots, mais finalemnt, j'ai préféré avancer la Bataille... Les tarots, ce sera pour après ( l'entrée en action de Wendy ! Ah, j'ai hâte ! ), et le Quidditch aussi. Et encore, vu la conjoncture que prends les choses, je doute qu'il y ai un match d'ici un trèèèèèès long moment lol. Mais rien n'exclut la possibilité d'un petit duel père/fils sur... hem, merde, j'en ai déjà trop dit. je me tait, vous ne tirerais plus rien de moi !
Pour ceux qui m'accuseront de forcer le rating avec le passage d'Hélynn ( qui n'était aucunement prévu dans le scénario initial, je précise, c'est venu en écrivant ), je répondrais : pour les âmes sensibles que ça choque, z'êtes vraiment pas obligés de lire, xpdr, vous pouvez sauter des pages !
Gros bisous à vous tous qui me lisez, tous vos petits messages me font chaud au coeur, ne vous arrêtez pas, surtout !
Andromède
PS de dernière minute : Je ne crois pas trop m'avancer en annonçant d'ores et déjà que le prochain chapitre s'appellera A toi pour l'éternité. Avis à ceux que ça branche de décortiquer ça, pour les autres, ça devrait vous faire patienter, non ? Et si vous n'êtes toujours pas satisafaits, je vous rappelle que mon live journal est ouvert à tous, et que vous pouvez y lire les dernières nouvelles en ce qui concerne mes fics et ma p'tite vie sinistre, lol.
