Disclaimer : les personnages de Harry Potter ne m'appartiennent pas, ils sont à J.K.Rowling, je les empreinte juste pour ma fic. Sauf bien sûr tous les personnages qui sortent directement de mon imagination.

Dédicace : à ma petite Mili, qui aura 18 ans le 31 juillet.

Note : Bonjour ! ben finalement je vous mets les 2 derniers chap aujourd'hui. J'aurais pas le temps demain. J'ai pas le temps de répondre au review, mais je le ferais la semaine prochaine, quand je rentrerais de Lyon. Bisou

Bonne lecture !

Bonnes Vacances !


CHAPITRE QUATRE

Un soir, ils prirent la navette pour aller à Honolulu. Après avoir dîné dans un chic restaurant, ils se promenaient depuis un petit moment, profitant du clair de lune et de la douce température du soir. Ils débouchèrent devant une petite fête foraine, tout étincelante de lumières, pleine de rires et de bruit.

Ils achetèrent des petites bouteilles de coca-cola et se promenèrent en buvant avec une paille. La lumière des lanternes faisait briller les torses nus, la musique était païenne et entraînante. Des torches brûlaient au sommet des poteaux sous lequel se glissaient avec souplesse des garçons et des filles, leurs dents blanches étincelants dans les visages caramel. Lily eut l'impression qu'elle était rentrée dans un autre monde. Émerveillée, elle dévorait chaque décor et personne avec avidité.

Dans un enclos, des vahinés faisaient une démonstration de danse traditionnelle. Ils s'arrêtèrent pour voir le spectacle. Les balancements de hanche des jeunes femmes semblèrent fasciner les garçons. James n'était pas en reste. Grrrr !

« Ne regarde que moi ! » aurait voulu crier Lily à James.

Annabelle les entraîna vite loin de ce lieu de perdition, devant la mine assombrie de sa cousine. Ils déambulèrent ainsi pendant quelques minutes. Un moment, ils passèrent devant la tente d'une diseuse de bonne aventure. Des filles y entraient ou en sortaient avec des petits gloussements aigus qui firent lever les yeux au ciel à Black.

« Vous voulez vous faire lire la bonne aventure, les filles ? » demanda Jason, un brin ironique.

Il savait bien que ses sœurs et sa cousine ne croyaient absolument pas à toutes ces inepties. Lily se souviendrait toujours du jour au ce timbré de Bô Ehmien, le professeur de Divination, lui avait sauté dessus dans un couloir de Poudlard en lui assurant d'un jour elle traverserait les océan avec un grand homme brun. Elle avait plus été traumatisée par l'attaque du cingle qu'émerveillée par sa prédiction. Depuis, elle vouait une haine presque virale pour le professeur et la matière qu'il enseignait.

« Quoi ? Vous aviez peur qu'elle ne vous prédise de mauvaises choses ? » railla Sirius.

« Bien sûr que non. » répondit Annabelle. « C'est juste qu'on ne croit pas à toutes ces bêtises. »

Au même moment, le rideau de la tente s'écarta et une femme apparut, coiffée d'un mandras multicolore. Elle était grande et maigre et ses yeux pénétrants luisaient dans un réseau de rides.

« Venez donc, doudou. » dit-elle pour Lily en évaluant rapidement leurs vêtements coûteux. « Laissez Mamma Fae te lire dans la main. »

« Non merci. » dit un peu trop sèchement Lily. « Je ne crois pas à ces sornettes. De plus, j'ai déjà entendu parler du grand brun que je vais rencontrer. »

La diseuse de bonne aventure – le charlatan oui ! – examina la rouquine et jeta un coup d'œil vers James. Ils échangèrent un long regard. Lily eut étrangement l'impression qu'ils entretenaient une longue conversation. Puis James hocha des épaules et Mamma Fae revint vers Lily. La pythonisse éclata d'un rire qui fit danser ses les grands anneaux d'or de ses oreilles.

« Toujours le même ! » ricana-t-elle. Puis s'adressant à Lily, elle jeta : « Tu as déjà rencontré cet homme, ma jolie. Mais prend bien garde, car si tu te laisses consumer, ton destin sera lié au sien pour toujours. Et ce toujours est très court… »

Sur ce, le rideau retomba.

« N'importe quoi ! » siffla Lily, rageusement. Non mais pour qui se prenait cette escroc ?

« Et bien au moins, ça change du beau brun ténébreux qui fera palpiter ton petit cœur ! » railla Jason.

« James, tu connais cette femme ? » demanda Sirius, curieux.

Lily reporta aussitôt son attention sur le brun.

« Absolument pas. » dit catégoriquement le Maraudeur, avant de repartir sans se soucier s'ils le suivaient.

Sirius et Remus se lancèrent un coup d'œil entendu avant de lui emboîter le pas. Qu'est-ce que signifiait cet échange ? James avait-il mentit ?

Devant la moue boudeuse de Lily, ils préfèrent s'éloigner de la fête. Ils flânèrent encore un petit moment, avant de reprendre la navette pour la villa. Ce soir-là, Lily s'endormit, les mots de la diseuse de bonne aventure résonnant dans ses oreilles et une étrange lumière verte très froide la glaçant.

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Trois jours plus tard, ils retournèrent à Hawaï, mais cette fois-ci, ils allèrent sur l'île de Maui, pour le carnaval. Ils débarquèrent sur le port vers dix heures et constatèrent que s'était déjà l'effervescence. Le peuple envahissait les rues étroites, certains déjà déguisés, d'autres en costumes blancs amidonnés et robes de coton multicolores.

Le soleil brillait sur les visages noirs, caramel ou blancs. Les courtes nattes des petites filles dansaient autour de leurs adorables petites bouilles joyeuses, et les petits garçons couraient en tous sens avec des ballons en formes de canards, de clowns, d'animaux en tous genres.

Les riches comme les pauvres étaient mélangés pour festoyer ensemble sans les barrières du rang social ou de la couleur de la peau. Tous discutaient entre eux en attendant le défilé des chars fleuris – dont celui de la reine du carnaval –, les danseuses en habits traditionnels, les acrobates, les joueurs de tam-tam, etc. Les rires et les cris montaient vers le ciel comme un remerciement pour quelconque dieu.

Surexcitée, Lily regardait par tout autour d'elle, s'enfonçant dans la foule sans même vérifier si les autres la suivait. Résultat des cours, ils faillirent la perte plusieurs. A force de poser les yeux partout sauf devant elle, elle finit par percuter quelqu'un et se serait rétamée par terre si deux bras solides ne l'avaient pas aussitôt secouru.

Trop enthousiaste pour se rendre compte que James la serrait contre lui, elle tourna vers lui un visage lumineux, les yeux pétillants et le sourire étincelant. Elle avait l'air d'une gamine, avec ses longs cheveux flamboyant attachés en queue de cheval et ses joues roses. James la fixa bizarrement pendant un instant ce qui mit Lily mal à l'aise. Elle remarqua enfin qu'elle était plaquée contre lui et se dégagea, troublée. Elle le remercia pour son aide, les yeux fixés sur ses pieds.

Agacé par ses gamineries, Jason la menaça de l'attacher en laisse si elle ne se tenait pas tranquille.

« Essaye seulement et tu le regretteras ! » siffla Lily.

« Ah oui ? Et est-ce que tu me feras, Poids Plume ? » railla son cousin.

Pour couper cours à leur joute, les autres décidèrent que James tiendrait Lily par la main, évitant aussi tout risque de séparation avec le groupe.

« Je suis pas une gamine ! » protesta vivement Lily tant de colère que d'émoi.

La seule idée que James et elle puissent se promener, main dans la main comme des amoureux, provoqua moult contractions dans son ventre.

« Alors, arrête de te comporter comme tel. » rétorqua Conor.

James ne voyant aucun inconvénient à lui donner la main, Lily fut seule contre tous. Enfin, elle eut le soutient de Juliette, mais on allait dire que cela comptait pour du beurre. Quand James lui prit la main d'autorité, elle ne protesta plus et savoura. Lily sentit son cœur battre plus vite alors que la main chaude de James enveloppait la sienne. Comme s'il avait perçu son émoi (Merlin m'en préserve !), le Maraudeur lui jeta un coup d'œil perplexe. Elle lui rendit un sourire un peu crispé, gênée. Du coin de l'œil, la rouquine vit Juliette lui lancer un regard vénéneux. Et toc !

« J'entends les tambours ! Le carnaval a commencé ! Vite, trouvons-nous une place de choix ! » s'exclama soudain Lily en entraînant James à sa suite.

« James n'était pas sensé réfréner l'enthousiasme de notre Poids Plume ? » marmonna Jason en se dépêchant de les suivre.

Ils trouvèrent des places tout devant et regardèrent, comme tout le monde, vers la droite où les festivité devait commencer. Des remous se produisirent dans la foule, alors que les roulements des tambours se rapprochaient. Bientôt, des dragons apparurent, se balançant au-dessus d'un char sur lequel un moulin à sucre en miniature dégageait une fumée blanche. Un autre char où des 'immigrants' en costumes d'autrefois dansaient autour d'un énorme chaudron à sucre, le suivait.

Des rires fusèrent, puis ce furent des acclamations quand surgit un nouveau char plein de jolies filles nichées parmi une profusion de fleurs tropicales. Les grands satyres noirs – rien avoir avec les bestioles assoiffées de sexe qui peuplaient le monde magique – suivaient, en brandissant leurs filets à crevettes et tridents avec lesquels ils accrochaient les gens pour leur sourire une aumône en échange de leur libération. Lily se fit prendre et James jeta une poignée de pièces dans le filet du satyre.

« T'as acheté cette fille, missié ! » cria une voix joyeuse.

Par jeu, le Maraudeur jeta la rouquine sur son épaule. Lily fut parcourue par une familière sensation qui la fit mollir. Le cœur battant, prise d'une curieuse panique, rouge d'embarras, elle gigota dans tous les sens.

« Pose-moi par terre ! » ordonna-t-elle quelque peu froidement. « Tout le monde nous regarde ! »

Avec un grand rire que Lily n'avait plus entendu depuis de longs mois, il la laissa glisser le long de son corps jusqu'au sol. Dire que la jeune fille était dans tous ses états de sentir le corps ferme de James contre elle, était un euphémisme. Leur regard se croisèrent, se soudèrent un instant, provoquant des battements désordonnés au cœur de Lily. Ce fut James qui rompit le contact.

« Un peu de tenue, esclave, sinon je t'achète pas d'ananas ! » lança-t-il avec un grand sourire.

Un marchant ambulant en vendait, des grands fruits dorés couronnés d'un plumet vert. Les garçons en achetèrent et les fit couper en quatre. James lui tendit sa part et jamais fruit n'avait paru aussi délicieux à Lily. Rien n'aurait pu entamer sa bonne humeur à ce moment. Elle sentait bien des ondes négatives provenir du côté de Juliette, mais elle n'en avait cru.

La cavalcade continua de défiler dans les rues aux balcons débordant de fleurs et de curieux. Des serpentins et des confettis pleuvaient sur la foule. Les cheveux de jeunes gens en étaient recouverts, tandis qu'ils se laissaient emportés par le peuple joyeux.

Au bout d'un moment, Jason les entraîna sous une large porte cochère, pour reprendre leur souffle. Le tumulte et la musique s'éloignèrent. Lily, échevelée, poussiéreuse, enguirlandée de serpentins, s'adossa au battant avec Annabelle.

« C'est fou ! Ils sont tous fous ! » s'exclama sa cousine en riant.

« Mais tu n'aurais raté ça pour rien au monde, avoue ! » railla Conor, en accroupissant contre le mur.

« Laisse-moi te délirer, Lily. » proposa galamment James.

Amusé, ses yeux chocolat brillant, le Maraudeur dévida les serpentins et fit tomber les confettis de ses épaules et de ses cheveux, alors que Sirius en faisait de même pour Annabelle, sous les regards blasés (Remus), moqueurs (Jason et Conor) ou meurtriers (Juliette) des autres. Voyant que Juliette n'avait pas l'air ravi d'être ainsi laissé pour compte, Remus lui proposa son aide. Elle accepta du bout des lèvres, la tête haute, telle une reine. Ses frères eurent du mal à cacher leurs sourires peu compatissants.

Lily était bien trop occupé à dompter les battements frénétiques de son cœur que causaient les mains de James sur elle, pour se préoccuper de la dignité offensée de sa détestable cousine. Elle le contempla sous ses cils baissés se souvenant que la reine du carnaval – une superbe jeune fille de leur âge – lui avait jeté une fleur de son bouquet. Il avait cueillie le présent au vol et un sourire avait éclairé la frimousse espiègle de la reine.

Un visage en forme de cœur, laiteux et à peine teinté de café, des yeux dorés comme le miel, une bouche comme les fleurs écarlates. Lily se sentit en proie aux flammes de la jalousie. Elle se demandait si James la connaissait. C'était peu probable, mais la logique semblait l'avoir quitté.

« Où est la fleur que la reine du carnaval a daigné te lancer ? » demanda-t-elle, l'air de rien.

« Il l'a piqué dans la natte d'une fillette. Pourquoi ? Jalouse ? » railla Sirius.

« Il ne manquerait plus que ça ! » marmonna Lily dans sa barbe. Mais de quoi se mêlait-il, celui-là ?

Les regards entendus que lui jetèrent Annabelle, Jason et Conor, lui prouvèrent qu'ils n'étaient absolument pas dupes. Tant que James l'était, c'était tout ce qui comptait ! Et il l'était, n'est-ce pas ? Pour s'en assurer, elle lui coula un regard de biais, mais rien dans son visage impassible ne la renseigna.

Sous l'impulsion de Sirius, ils décidèrent de faire un pique nique sur la plage. Tout le monde était au carnaval et ils eurent la plage pour eux tout seuls. Ils n'eurent pas de mal à se dégoter un coin tranquille, loin des éventuels regards indiscrets. Ils s'installèrent à l'ombre d'un grand rocher auquel s'accrochaient des algues. Ils s'empressèrent de se déshabiller, portant leurs maillots de bain sur eux.

Lily avait opté pour un bikini noir qui mettait sa peau laiteuse en valeur. Elle en fut contente lorsqu'elle surpris le regard appréciateur de James posé sur elle. Juliette s'empressa de monopoliser l'attention du jeune homme en exhibant ses seins haut perchés que son minuscule bikini révélé. C'était même à se demander à quoi il servait tant il cachait peu de chose !

Furieuse, Lily se précipita vers la mer. Jason et Conor la suivirent en poussant des cris de guerre. Les autres leur emboîtèrent le pas de manière plus modérés. Lily poussa un cri aigu quand Jason l'attrapa et la souleva entre ses bras. Malgré ses protestations, il la jeta dans l'eau limpide de la mer. Une eau claire comme du cristal vert, chaude à la surface, fraîche en profondeur.

La mer la submergea un instant avant de la laisser remonter, haletante, à la surface. Son cousin nageait en rond autour d'elle, souple et luisant comme un grand poison. Poussant un cri rageur, Lily l'éclaboussa furieusement. C'est tout ce qu'il fallut pour qu'une bataille touché-coulé débute. S'esclaffant et hurlant comme des enfants, ils s'amusèrent à s'éclabousser ou à se noyer. Lily but au moins cinq fois la tasse.

Lily sortit de l'eau au bout d'un moment, rejoignant Annabelle et Juliette qui avaient abandonné depuis longtemps la bataille face aux brutes épaisses qui les accompagnaient. La rouquine poussa un soupir d'aise, en secouant la tête comme un jeune chien. Elle se laissa tomber à côté d'Annabelle, savourant la tiédeur du sable sous sa peau. Juliette était allongée un peu plus loin, au soleil, des lunettes noires perchées sur son nez, la peau luisante de crème bronzante.

Les orteils enfoncés dans le sable chaud, la tête coiffée de son chapeau de paille, Lily se sentait divinement bien. Annabelle et elle papotèrent tout en regardant avec un sourire amusé les garçons se mesurer au crawl.

« Les hommes et leurs besoins de compétition, alors ! » railla la rouquine.

« C'est toi qui parle ? Avec Juliette, c'est la guerre pour avoir James ! » se moqua Annabelle.

« N'importe quoi ! » nia Lily, sans grande conviction.

Annabelle leva les yeux au ciel, mais n'insista pas, ce qui mit tout de suite Lily sur ses gardes. Elle eut raison car tout au long de leur conversation, sa cousine la taquina impitoyablement sur les œillades énamourés qu'elle jetait à James et les plaques rouges qui inondaient ses joues dès qu'ils étaient trop proches l'un de l'autre. Lily finit par bouder dans son coin sous les ricanements de truie égorgée d'Annabelle.

Les garçons sortirent enfin de l'eau, les corps ruisselants. Lily retint son souffle en détaillant le torse finement musclé de James et sa peau dorée.

« Arrête de baver, Lily ! Tu en viens au même stade que Juju ! » railla Annabelle.

« Tu peux parler ! Tu n'arrêtes pas de loucher sur Sirius ! » répliqua Lily, vexée.

« Mais moi, je ne m'en cache pas. » souligna sa cousine.

Pour la punir, Lily lui jeta du sable.

« Elle est bonne. » souffla James, rejetant la tête en arrière, comme pour boire avidement le soleil.

Lily le contempla à la dérobée, fascinée par son profile parfait. Un coup de coude dans les côtés qui la fit glapir, la rappela à l'ordre. Elle fusilla une Annabelle angélique du regard, tentant de ne pas rougir sous les yeux perplexes des autres. Finalement les garçons haussèrent des épaules l'air de dire : « C'est normal, c'est une fille ! »

Ils pique-niquèrent de poulet rôti, de tomates, de noix de coco, de tranches de pastèque et d'une tarte au citron, dans des assiettes en carton. Le tout accompagné de jus de fruit. Installés sur une large couverture, les uns à plats ventre ou sur les côtés, les autres assis en tailleur, ils se régalèrent de ces mets. Alors que les garçons s'esclaffèrent des blagues sur les blondes de Jason, Annabelle contre-attaqua avec des blagues sur les hommes.

Lily n'avait jamais autant ri de sa vie. Son cousin en sortit vainqueur, mais la rouquine nota soigneusement quelques blagues sur les hommes pour les partager avec ses camarades de classe. Du style :

- Quelle était la différence entre un homme et une prison ?

Dans une prison, il y avait des cellules grises.

- Comment appelait-on un homme qui avait perdu son intelligence ?

Un veuf.

- Pourquoi Dieu avait-il crée l'homme ?

Parce qu'un vibromasseur ne savait pas tondre le gazon.

- Pourquoi les hommes portaient-ils la cravate ?

Ca avait l'air moins con qu'une laisse.

- Qu'est-ce que les ovnis et les hommes intelligents avaient en commun ?

Tout le monde en parlait mais personne n'en avait jamais vus.

- Quelle était la différence entre un homme et une tempête de neige ?

Aucune. On ne savait jamais combien de centimètre il allait y avoir et combien de temps ça allait durer.

Autant préciser que les garçons avaient été offensés dans leur amour propre d'homme en puissance. Le plus drôle s'était la mine choquée de Jason et Conor qui n'aurait jamais cru que leur si sage sœurette était capable de sortir de telles « obscénités », selon eux. Ou encore l'air embarrassé des Maraudeurs quand ils ne comprenaient pas la blague, à cause de mots inconnus (l'explication sur les vibromasseurs avait été hilarante ! Sirius avait fixé Annabelle comme s'il ne l'avait jamais vu de sa vie).

En tout cas, entendre les éclats de rire de James avait bien souvent stoppé net le cœur de Lily, avant qu'il ne reparte à cent à l'heure. Elle devait peut-être aller consulter son médecin. Ce n'était pas normal d'avoir de telles palpitations !

Elle retint son souffle quand il lui ébouriffa les cheveux, après une folle lutte contre son cousin Conor qui avait osé l'accuser de reluquer un peu trop un beau brun à sa droite. Juliette se colla aussitôt à lui tout en fusillant la jeune fille des yeux. Déjà qu'elle n'avait pas apprécié que Conor et elle lui fasse renverser son verre de jus sur elle, dans leur lutte !

Pour ne pas être tentée de faire bouffé sa crème solaire à sa cousine, Lily fouilla dans la glacière à la recherche d'un boisson fraîche.

« Il n'y a plus de jus de pomme. » constata-t-elle, dépitée.

« Tu veux le mien, il est plein. » lui proposa James en lui tendant sa canette.

« Mais… et toi ? » bredouilla la jeune fille, troublée à l'idée de boire dans la même canette que lui.

« Ça ne me dérange pas d'en prendre une autre. » fit-il en haussant des épaules.

Lily accepta, le ventre contracté. Elle trouva un goût étrangement enivrant à la boisson… après les lèvres de James. C'était comme un baiser indirect… Elle était pathétique, non ? Dire qu'un an plus tôt elle envoyait James se faire prêter chez les centaures et que maintenant, elle en était réduite à s'extasier parce qu'elle buvait dans la même canette que lui… Oui, elle était pathétique !

Elle fit de son mieux pour ignorer le sourire narquois d'Annabelle. Heureusement, ce cher Sirius distrait l'attention de cette dernière. Jason, Conor et Remus faisaient une partie de carte. Lily évitait soigneusement de regarder en direction de James que Juliette bombardait de question sur Poudlard pour garder son attention. A croire, qu'elle n'avait pas encore épuisé le sujet.

Assise, les bras autour de ses genoux remontés, son chapeau de paille avait basculé sur son nez, dérobant son regard aux autres. Elle profitait de la douce brise. Les alizés agitaient doucement les cimes des palmiers et les vagues se briser sur la sable en un bruit soyeux. Lily finit par s'allonger et s'endormir, bercée par le murmure de la mer et le bruissement des palmes.

Elle fut réveillée par les cris perçants de Juliette. Clignant les yeux, elle se redressa légèrement pour voir Jason balancer sa sœur comme un vulgaire sac de patate dans l'eau. Annabelle, Sirius, Conor et Remus faisaient une partie de volley ball. Nul part, elle ne vit James… et pour cause, il était juste à côté d'elle, faisant des cercles du bout de l'index sur son ventre !

Lily se figea lorsqu'elle s'en rendit compte. Son regard croisa celui du jeune homme. Comme hypnotisée, elle sentit son visage se rapprocher celui-ci de James… ou bien est-ce le contraire ? Elle ne saurait le dire. Mais bientôt, elle sentit sur ses lèvres celle du Maraudeur. Elles avaient un goût de sel, comme s'il sortait de l'eau. Hermétique à tout ce qui n'était pas la bouche de James, elle ferma les yeux pour mieux savourer la langue taquine de ce dernier qui redessinait le contour de ses lèvres.

Hum, c'est bon, songea-t-elle, alors que la langue de James s'aventurait presque timidement dans la chaleur de sa bouche.

Elle avait déjà était embrassée auparavant, mais jamais avec une telle douceur. Elle ne protesta pas quand elle se sentit basculer en arrière, le corps chaud de James pesant sur le sien. Leur baiser s'approfondit, elle passa les bras autour de son cou…

Ce fut un choc brutal sur ses pieds qui la ramena à la réalité. Elle sursauta et s'écarta vivement de James. A ses pieds, gisait un ballon.

« Oups ! Désolé de vous déranger ! » railla Sirius en récupérant la balle.

Il s'enfuit rapidement sous le regard noir de James. Rouge d'embarras de s'être laissée embrasser ainsi en publique, Lily sauta sur ses jambes, enlevant nerveusement les grains de sable sur sa peau. Elle entendit James pousser un soupir résigné et le sentit plus qu'elle ne le vit se lever.

Elle se raidit quand il posa les mains sur son dos pour la débarrasser du sable. Il avait les mains douces, un peu rugueuses. Elle frissonna alors qu'une chaleur diffuse coula dans son ventre, quand il dépoussiéra ses fesses en de langoureux frôlements. Elle frissonna à nouveau lorsqu'elle sentit quelque chose de plus doux frôla sa nuque. Les lèvres de James. Il voulait la rendre folle ou quoi ?

« Allons rejoindre les autres. » dit le Maraudeur en lui prenant la main.

Lily savait qu'elle aurait du la lui retirait, mais elle n'en avait pas le courage… ou pas l'envie tout simplement.

Ils firent tous une partie de Volley où Lily en sortit avec quelques bleus vu qu'elle avait été la cible des débordements de Juliette. Apparemment sa tendre cousine n'avait pas apprécié la nouvelle intimité entre James et la rouquine. Mais la jeune sorcière ne fut pas en reste. Elle avait même faillit casser le nez de Juliette en lui envoyant un véritable boulet de canon en pleine figure ! Etait-il nécessaire de préciser qu'elle ne l'avait pas fait exprès ou gaspillait-elle sa salive ?

Quand le soleil commençait à se coucher, ils remballèrent leur affaire et se dirigèrent vers le port où les attendait leur navette.

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Devant le miroir, dans sa chambre, Lily contemplait une inconnue. Une inconnue toute menue, en robe de soie à paniers imprimée de fleurs, sur une multitude de jupons mousseux. Sa taille paraissait assez fine pour être encerclés par deux mains (heureusement que ce n'était qu'une impression, sinon, il y aurait de quoi s'inquiétait tout de même !). Une petite lyre dorée retenait son fichu de dentelle blanc. Son madras et les pendants d'oreilles créoles accentuaient le vert de ses yeux et la rougeur de ses lèvres frémissantes. Elle fit une petite révérence à son reflet et rit tout bas.

« Lily Evans, sans vouloir jouer les prétentieuses, tu es très jolie, ce soir ! » pouffa-t-elle.

Son cœur battit soudain. Quelle impression ferait-elle à James ? Le souvenir de leur baiser sur la plage lui mit les jambes en cotton. Elle put presque sentir la brûlure de ses lèvres sur les siennes, le son sourd de son cœur contre le sien. Elle poussa un petit soupir, la bouche tendu comme pour savourer à nouveau le baiser. Il fallait dire qu'il embrassait divinement bien. Nul doute qu'il avait du beaucoup d'entraînement pour avoir une telle dextérité.

A cette pensée, Lily se raidit. Pour un garçon aussi populaire que James, un baiser ne signifiait strictement rien. Ce n'était pas parce qu'il lui avait pris la main devant les autres, comme pour signaler qu'elle était à lui, qu'elle devait y voir plus que nécessaire. Ce traitant d'idiote, elle mit son masque, dernier accessoire de son costume et sortit de la chambre dans un froufrou de soie et de dentelle.

« Ma chérie, tu es ravissante ! » s'exclama sa mère, sujette à la fierté maternelle.

« Est-ce prudent de la laisser sortir comme ça ? » demanda son père, les sourcils froncés.

Lily et sa mère roulèrent des yeux d'exaspération. Pour son père, elle était toujours la petite fillette de cinq qu'il soulevait dans ses bras. Autant dire que c'était étouffant la plupart du temps !

« Ne t'inquiète pas, oncle Rob. Nous défendrons ta fille au prix de notre vie ! » assura Jason, un sourire au coin.

Il jeta un regard à James et ses lèvres s'élargirent davantage. Mais cela, Lily ne le vit pas car elle était trop occupée à ne pas baver devant le torse doré que dévoilait honteusement le costume de pirate de James. Un bandeau rouge dans ses cheveux en bataille, une boucle dorée pendant à son oreille gauche, ses yeux chocolat soulignés d'un crayon noir et un sourire canaille aux lèvre, il était tout simplement irrésistible. Sans parler bien sûr de sa peau à l'air si doux et de son pantalon noir lui arrivant aux mi-mollets qui moulait parfaitement ses cuisses.

Huuuuuuummmmm ! Ne pas baver ! Surtout ne pas baver !

Pour s'aider dans sa résolution, elle détourna le regard au prix d'un visible effort pour contempler les autres. Sirius était déguisé esclave, pantalon blanc sale et déchiré, torse nu, chaîne aux pieds, cheveux mi long mal coiffée retombant sur ses yeux de braise (Nul doute que Annabelle allait craquer !). Remus était un parfait Arlequin, son loup écarlate lui donnait un air de démon qui faisait réellement peur. On aurait pu confondre Jason avec le Capitane Crochet. Quand à Conor, il était déguisé en…

« Tu es déguisé en quoi exactement, Conor ? » demanda la jeune fille, perplexe.

« En moi. Ça ne se voit pas ? » répondit son cousin avec flegme.

« C'est bien ce qui me semblait ! » soupira Lily, blasée.

Ils ne restaient donc plus que Annabelle, Pétunia et Juliette. Annabelle avait à peu près le même que Lily, seuls les couleurs différés, ainsi que les motifs. Le décolleté de Juliette fit grimacer ses parents. Et le panier de faux fruit que Pétunia avait sur la tête était dès plus… original !

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Le bal costumé était donné dans un grand pavillon ouvert sur les jardins. Par les castes baies vitrées, on voyait tournoyer des masques sous la multitude de lanternes multicolores.

Ils y pénétrèrent avec entrain, ne souhaitant que s'amuser et passer une bonne soirée. Il y avait plusieurs pirates, mais aucun n'avait la nonchalance et la beauté canaille de James. Le cœur de Lily battit plus vite quand ce dernier la prit dans ses bras et l'entraîna sur la piste de danse, un sourire insolent aux lèvres.

Elle se sentit attiré contre son corps félin, tandis qu'ils tournaient follement aux rythmes de la valse. Elle eut l'impression de se fondre en lui et lui lança un regard amoureux… Amoureux ? Sa raison protesta.

Non et non ! Ce n'est qu'un enchantement ! Tu ne peux pas être amoureuse de lui ! Redescend sur terre, Lily ! Ce n'est qu'un rêve !

Elle se raidit soudainement. Mais James resserra son étreinte et à partir de ce moment-là, alors qu'elle sentait son parfum l'enivrer, elle ne put plus penser à rien. La musique se tut et le charme fut rompu. James la prit par la main, mêlant leur doigt. Il la conduisit au buffet et après s'être fait de généreuses assiettes, ils rejoignirent Remus, Pétunia, Juliette, Conor et Jason, assis à une table près des portes-fenêtres. Annabelle et Sirius étaient encore sur la piste de danser.

« Bien danser ? » s'enquit Conor, moqueur.

« Tu devrais te trouver une jolie fille et allait te déhancher un peu toi aussi, gros paresseux ! » rétorqua Lily en dévorant sa pince de crabbe.

« Cannibale ! » grimaça Jason, en fixant la rouquine arracher férocement la viande du crustacé.

« J'ai faim ! » se défendit la jeune fille, embarrassée.

« Une fille qui mange de bonne appétit est délicieusement rafraîchissant comparé à celles qui picorent dans leur assiette d'habitude. » dit simplement James en s'attaquant à sa langouste.

Étrangement, Juliette se mit à engloutir son plat comme si sa vie en dépendait. Pathétique !

Annabelle et Sirius les rejoignirent, complétant leur table. Leur repas fut entrecoupé de rire et d'exclamation qui ne détinrent pas dans le brouhaha de la salle. Lily se contenta de boire du jus d'orange, contrairement aux autres qui festoyer au champagne. D'ailleurs, Juliette ne manqua pas de se moquer de son choix.

« Tu ne bois pas de champagne, Lily ? »

« Ce breuvage a la fâcheuse tendance de me faire tourner la tête à la moindre goutte. » répondit simplement la rouquine.

« C'est à tout le charme d'une boisson forte, non ? »

En prononçant ces mots, sa cousine coulissa un regard plein de sous-entendus vers James. Écoeurée, Lily se retint de lui faire bouffé par la nez son décolletée en même temps que son reste de langouste. Une fois le repas fini, Juliette entraîna James sur la piste de danse, sans laisser à celui-ci le temps de protester. Elle se colla tellement à lui, qu'on n'aurait même pas pu faire passer une feuille de papier entre eux, même par magie !

Lorsqu'ils revinrent à leur table, Lily était bouillonnante de rage. Sa cousine lui jeta un regard triomphant, en repoussant ses cheveux en arrière d'un geste étudié pour attirer l'attention sur ses ongles laqués et la structure parfaite de son visage. Ne voulant pas finir à Azkaban pour crime passionnel, Lily s'efforça de distraire son esprit des lapsus fréquents de Juliette et de ses oeillades impudiques.

Elle rit en écoutant les anecdotes des Maraudeurs dans les couloirs de Poudlard… Il y avait vraiment un chien à trois têtes aux sous-sols du château ? Rien n'était moins sûr lorsqu'on connaissait les goûts étranges, pour ne pas dire totalement suicidaire, du garde chasse de l'école… elle participa âprement à un débat sur l'inégalité homme/femme (sujet aimablement lancé par Conor qui trouver leur table bien calme comparée aux autres.)

Bien que James continue à l'ignorer poliment, Juliette ne se décourageait pas. Elle déployer ses tentatives de séduction durant toute la soirée, monopolisant l'attention du jeune homme, quand celui-ci ne discutait pas avec ses amis.

Apparemment voyant que ses tentatives précédentes ne fonctionnaient pas avec James, sa cousine avait décidé d'être plus explicite, ce soir. Lily en grinçait des dents. Elle but consciencieusement son jus d'orange au lieu de le déverser sur la tête de Juliette, comme lui dictait une petite voix vengeresse.

« Un petit conseil, Lily : tu devrais marquer ton territoire, car tu as pas mal de rivales, ce soir. » lui suggéra narquoisement Jason.

Lily constata en effet que beaucoup de jeunes filles dévoraient James des yeux. Les nerfs à fleur de peau, la rouquine ne sut si elle devait rire ou pleurer quand la reine du carnaval, qui était présente dans une somptueuse robe d'époque, choisi James comme cavalier pour danser la Valse de l'impératrice.

« Une tradition typique de l'île. Ce serait une grande offense de refuser. » leur expliqua un voisin replet qui louchait outrageusement sur le décolleté de Juliette.

Je t'en foutrais, moi, des traditions typiques de l'île ! pesta Lily en fixait le couple évoluer gracieusement sur la piste vide.

James conduisait la valse avec assurance et autorité, tel un prince. Prétextant un soudain besoin d'air, Lily s'éclipsa, accompagnés de Annabelle et Sirius qui eux, cherchaient sûrement un coin tranquille pour se tripoter à loisir. Ils se rendirent dans le jardin et comme Lily s'en doutait, les deux jeunes gens l'abandonnèrent à un tournant, non sans être assurée qu'elle allait bien.

Bien sûr qu'elle allait bien ! Ce n'était pas parce que son cœur était lourd ou qu'elle avait l'impression d'être plongée dans un mauvais rêve qu'il fallait s'inquiéter pour elle ! N'avait-elle pas l'habitude de voir une horde de chattes en chaleur entourait James, à Poudlard ? A force de l'avoir pour elle toute seule (les interventions pitoyables de Juliette ne comptaient absolument pas !), elle avait fini par oublié que des filles bien plus belles qu'elle lui courraient après.

Minute ! Je ne cours pas après James ! Il ne manquerait plus ça ! se maugréa-t-elle.

Mais le cœur n'y était pas. Le poids qui y pesait était trop lourd pour qu'elle se voile la face plus avant. Elle était éperdument amoureuse de James Potter. Qu'elle le veuille ou non. Elle qui s'était toujours jurée de ne pas tomber dans ses filets, c'était réussit ! Furieuse de son propre pathétisme, elle s'enfonça dans le jardin sans un regard en arrière.

La musique se glissait entre les arbres lui rappelant le bal et gaieté, la reine du carnaval dans les bras de James. Elle savait qu'elle devrait retourner au pavillon, mais ses pas l'entraînèrent plus loin. Son masque tomba de sa main, oublié. Au bout d'un moment de marche, elle aperçut une petite pagode fleurie. C'était une minuscule gloriette contenant quelques fauteuils de jardin. Au clair de lune, elle vit les lotus à la surface d'un petit bassin.

Elle s'assit, pensive, solitaire. Elle ne savait pas ce qu'elle attendait, mais l'endroit l'apaisait. Les poissons rouges qui nageaient dans le bassin, faisaient frémir la surface et dansaient les fleurs blanches en un ballet fascinant.

En entendant des pas, son cœur fit un bond et elle se leva, légèrement paniquée. Une silhouette féline se profilait à l'entrée de la pagode, cachant à demi le clair de lune.

« C'est toi, Lily ? »

« Oui, James. » souffla-t-elle, soulagée et troublée.

« Qu'as-tu ? J'ai trouvé ton masque, par terre. »

Il semblait inquiet.

« Je vais parfaitement bien. »

Il fronça des sourcils.

« Je te trouve bizarre, comme si quelque chose te troublait. »

« Ce n'est rien, je t'assure. Je suis juste un peu fatiguée. La journée a été longue et bruyante. Je crois que je vais rentrer. »

« Lily, ne joue pas à ça avec moi. Je te connais par cœur. Dis-moi ce qui ne va pas ! Qu'est-ce qui t'as fait fuir ? » insista le jeune homme, en lui saisissant le poignet.

Mais qu'est-ce qu'il voulait qu'elle lui dise ? Qu'elle crevait de jalousie de le voir dans les bras d'une autre qu'elle ?

« Je n'ai pas fui ! J'ai juste eu besoin d'un peu d'air ! » protesta vivement Lily. Trop vivement pour que ce soit sincère.

James la dévisagea un instant avec une lueur au fond des yeux que la jeune fille ne sut interpréter. Puis, il la lâcha. Le silence s'installa entre eux. Sous ses yeux rendus noir par la nuit, Lily frémit, sa respiration se faisant plus rapide.

Soudain les premières fusées du feu d'artifice explosèrent, rompant le charme. Une cascade d'étoiles parut emplir le ciel. Lily saisit ce prétexte pour courir regarder dehors et James la suivit. Elle frissonna lorsqu'il entoura ses épaules de ses bras et la serra contre lui.

Elle était sa prisonnière et elle se rendit compte qu'elle adorait cette idée. Cette envie de vouloir lui appartenir corps et âme. Elle poussa un faible gémissant couvert par les explosions des fusées, et ferma les yeux pour mieux savourer cette étreinte.

Il prit son menton entre ses mains et lui tourna la tête vers lui. Il l'embrassa alors qu'un bouquet de fusée déversait une pluie d'étoiles dans les cieux. Lily se tourna complètement vers lui et lui rendit son baiser avec une ferveur dont elle ne se serait jamais cru capable. Elle passa les bras autour de son cou, se mit sur la pointe des pieds et ferma les yeux.

Elle gémit quand sa langue vint taquiner la sienne, frémit lorsque ses mains s'aventurèrent le long de son dos pour venir se nicher au creux de ses reins. Avec un bonheur presque enfantin, elle enfouit ses doigts dans sa chevelure drue et soyeuse. Elle avait si souvent rêvé de faire ça.

Elle ne reprit ses esprits que lorsqu'elle sentit une main audacieuse prendre l'un de ses seins en coupe. Alors la réalité la heurta de plein fouet. Mais qu'est-ce qu'elle était en train de faire ? Etait-elle complètement folle ? Avait-elle oublié dans les bras de qui elle était ? James Potter, Mr Moi-non-plus. Celui qui n'avait jamais dit à une seule de ses petites amies – et Merlin savait qu'il en avait eu ! – les trois petits mots tant rêvés. Pour lui, ça ne devait être qu'un flirte de vacances. Elle ne voulait pas ! Non pas comme ça !

« Ca suffit ! » s'écria-t-elle en se dégageant brusquement de son étreinte.

Haletants, ils se dévisagèrent en silence. James avait un air perdu qui faillit être la perte de Lily.

« Lily ? » souffla le Maraudeurs en faisant un pas vers elle.

« Reste où tu es ! » hurla presque la rouquine en reculant. « Je veux pas… je veux pas faire partie de cette horrible liste ! »

« Une liste ? Quelle liste ? » demanda le jeune homme, dérouté.

« CELLE DE TOUTES TES CONQUÊTES ! » rugit Lily, les larmes aux yeux.

Un silence de mort suivit cet éclat. James semblait figé par la stupeur et Lily tremblait tant qu'elle sentait ses jambes défaillir. Elle s'appuya contre une colonne et respira profondément pour retenir ses sanglots. Cependant quand il rencontra les yeux froids de James, elle ne put plus les arrêter. Elle l'avait perdu. De toute façon, avait-il vraiment été à elle un seul instant ?

Elle savait que le cœur de James n'avait jamais appartenu à personne – du moins pour les filles de Poudlard. Il était de notoriété publique qu'il ne disait jamais 'je t'aime' à ses conquêtes. Il ne voulait pas leur donner de faux espoirs. Ces mots-là, il les réservait pour la personne qui serait spéciale pour lui. Une personne qui saurait faire battre son cœur plus vite.

Lily savait bien qu'elle n'était pas cette personne. Comment pouvait-elle en être si sûre ? Parce que jamais James ne lui avait dit ces trois petits mots. Même en cinquième année lorsqu'il ne se passait pas un jour sans qu'il lui demande de sortir avec lui. Elle ne voulait certainement pas faire partie de celles qui avaient échoué dans la croisade du cœur de James Potter. Elle ne se contenterait pas d'une moitié de lui. Elle voulait tout ou rien. Et bien évidemment, ce serait rien.

Elle ferma les yeux alors que les larmes coulaient sur ses lèvres frémissantes.

« Alors que veux-tu, Lily ? » demanda-t-il, au bout d'un moment, d'un ton neutre, presque indifférent.

Lily ne sut que lui répondre. De toute façon sa gorge était bien trop nouée pour qu'elle puisse dire quoique ce soit. Elle prit une profonde inspiration qui ressembla étrangement à un petit cri étranglé. Le silence s'étira.

« Tu ne sais pas ? » finit par dire James, un sourcil arqué. « Alors je vais te dire ce que moi, je veux… Je veux que ton sang bouillon lorsque je souris et que ton cœur s'affole lorsque je t'embrasse. Que tu dépérisses sans moi et que tu revives par ma seule présence. Que tu sois prude avec les autres, mais impudique avec moi. Que tu ne sois belle que pour moi et soumise qu'avec moi. Que tu ne désires que moi et que tu ne sois comblée que par moi. Que je sois ta force et ta faiblesse, ton bien et ton mal, ta vie et ta mort… Je veux que tu ne sois qu'à moi, que tu ne sois spéciale que pour moi… je veux que tu m'aimes… et en échange, je serais tout cela pour toi et je n'aimerais jamais que toi… »

Chacun de ces mots n'avait été qu'un murmure, comme s'il lui révélait son plus intime secret. Pourtant, ils percutèrent Lily comme s'il les lui avait hurlé.

Je rêve… oui, ce n'est qu'un rêve…

Elle se senti envahi d'une joie intense, presque douloureuse. La gorge nouée, les larmes coulant sur ses joues, la tête lui tournant légèrement, elle tenta de lui dire à son tour son amour, mais les mots restèrent coincés dans sa gorge.

Elle s'avança alors lentement vers lui, les jambes en coton, lui prit le visage entre ses mains et lui donna le plus doux et le plus passionné des baisers. Elle essaya de faire passer tout son amour par ses lèvres et son étreinte. James poussa un gémissement étouffé et la serra contre lui comme si sa vie en dépendait. Il approfondit leur baiser, tout en parcourant son corps offert de caresses.

Elle ne sut combien de temps ils étaient resté là, à se dévorer la bouche, mais ce fut l'arrivée de Jason qui les décolla l'un de l'autre. Son cousin les pria de lui suivre – « Il est largement temps de rentrer. » – en leur lançant un petit sourire amusé. Les autres les attendaient devant l'entrée du pavillon et Lily eut du mal à ne pas leur tirer la langue alors qu'ils affichaient des airs entendus et de larges sourires narquois. Hébétée, Juliette fixa longuement les mains jointes des deux adolescents et leurs mines si… délicieusement ébouriffées. Puis elle pointa le nez en l'air et s'en fut, drapée dans sa dignité.

Cette nuit-là, Lily s'endormit des rêves plein la tête et les lèvres gonflées des baissers que James lui avait volé sur le palier de sa chambre, les Maraudeurs dormant à la villa.


CHAPITRE CINQ

Une semaine plus tard, ils déambulaient dans les rues de Melahao, la ville principale de l'île entièrement sorcière de Hawaï. Seuls les sorciers connaissaient cette île dissimulée au monde moldu. Pour s'y rendre ils avaient du prendre une navette spéciale à Honolulu, du côté sorcier du port. Malgré la chaleur étouffante et le monde, ils déambulèrent longuement dans les petites rues pavées. Cela ressemblait au Chemin de Travers mais en plus exotique, bruyant, conviviale et coloré.

Lily était radieuse, les doigts entre lacés à ceux de James. Elle était d'autant plus heureuse que Juliette n'était plus là pour gâcher son plaisir. Au début de leur relation, Juliette avait tenté de les séparer avec des procédés assez objectes (du style, droguer la boisson de James pour obtenir de lui ce qu'elle voulait et se faire surprendre dans une position compromettante par Lily.). Mais le Maraudeur n'étant pas né de la dernière pluie, ne s'était jamais laissé avoir. Il retournait même certains plans diaboliques de Juliette contre elle.

Quand Juliette avait demandé à Florian Dexter de séduire Lily, James avait vu rouge. Lily n'oublierait le visage dur de son petit ami alors qu'il venait de casser la gueule à Dexter qui avait tenté d'abuser d'elle. Les garçons avaient du se mettre à quatre pour l'arrêter quand il avait voulu sortir sa baguette pour régler définitivement le compte du malappris. Il s'était calmé quand Lily s'était jeté dans ses bras pour y chercher du réconfort. Subtile stratégie pour éviter Azkaban à son vaillant petit ami. Mais James n'avait pas voulu en rester là. Il avait voulu dire deux mots à Juliette, mais devant l'aura meurtrière qui se dégageait de lui, Sirius et Remus avaient préférés l'emmener loin de Juliette. Déjà qu'il s'en était fallu d'un cheveux qu'il ne tut ce couarde de Dexter.

C'est Jason qui s'était chargé d'avoir une conversation houleuse avec Juliette qui c'était terminé par une gifle retentissante sur la joue de sa cousine. Jamais, elle n'avait vu son cousin si furieux. Son oncle et sa tante avaient été mis au courrant de l'incident et Juliette s'était prise une seconde gifle plus retentissante encore. Elle avait fait ses bagages et avait été rapatriée en France dès le lendemain, où elle serait sous la surveillance stricte de la mère de Carl, après avoir présenté des excuses presque haineux à Lily. Son oncle l'avait accompagné et n'était revenu que le lendemain matin. Lily n'avait pas été mécontente de voir cette empêcheuse de tourner en rond s'en aller !

Pétunia avait décliné l'offre prétextant une migraine insurmontable. Là aussi, Lily n'était pas triste. Il fallait dire que sa sœur lui faisait honte. A chaque fois qu'elle venait avec eux, elle se comportait si bizarrement vis-à-vis des Maraudeurs que les gens les regardaient avec curiosité, et même pitié.

Cela faisait une semaine et demie que James et elle sortaient ensemble. Une semaine de rêve. Jamais elle n'aurait cru que le Maraudeur puisse être un petit ami si attentionné. Il la couvrait de cadeaux (des fleurs, des peluches, du chocolat, des parfums, des vêtements, des bijoux…), se montrait galant (lui ouvrir la porte, lui tirer la chaise, l'aide à montrer dans la navette et à en descendre…), était romantique (ils avaient fait plusieurs dîner en amoureux dans des endroits d'un romantisme achevé). Sans parler des gestes d'amour (lui tenir la main, passer le bras autour de ses épaule d'un geste possessif, l'embrasser tendrement ou passionnément, la serrait contre lui). Certes, il ne disait pas beaucoup de mots tendres, mais ses actions parlaient pour lui.

Elle était suprêmement heureuse… et elle le serait encore plus si elle n'avait pas besoin de fusiller du regard toutes ces méduses reluquant son petit ami comme s'il était un morceau de viande ! A l'instant même, une sorcière blonde et pulpeuse venait de lui faire un clin d'œil aguicheur. Sale blondasse ! La rouquine l'avada kedavra de ses yeux verts brillant de rage. L'autre détourna aussitôt la tête, blême de peur. Non mais oh ! Elle quitta la poufiasse des yeux pour se rendre compte que les autres la fixait avec un petit sourire amusé.

« C'est que notre petite Poids Plume protège son territoire avec férocité ! » se moqua Jason.

« Je te plaints, James, d'avoir une telle amazone sur le dos ! » renchérit Sirius.

« C'est lui qui l'a cherché ! » railla Conor.

« Vous avez fini, oui ! » cracha Lily, fort mécontente que sa jalousie soit objet à moquerie.

« On ne fait que commencer ! » rétorqua Annabelle alors que les autres ricanaient comme de trolls.

Elle leur tira la langue, boudeuse. Mais elle oublia vite sa vexation quand James lui murmura à l'oreille.

« J'aime lorsque tu défense ton territoire telle une amazone indomptable. Ne changes rien surtout. » Puis, il s'empara de ses lèvres avec fougue.

« Oh les deux tourtereaux, arrêtez ça avant que vous ne soyez arrêtés pour atteinte à la pudeur ! » marmonna Jason.

Ils se séparèrent à regret.

« C'est pas beau d'être jaloux ! » se moqua Lily.

« C'est toi qui parle ? » répliqua Annabelle.

Lily lui tira la langue alors que les autres éclatèrent de rire. Ils achetèrent des glaces qu'ils dégustèrent tout en flânant entre les magasins. James la couvait d'un regard tendre, détaillant sans vergogne ses longues jambes fines que dévoilait sa courte robe d'été à bretelle. Lily surprit son regard et s'amusa alors à manger sa glace d'une manière assez suggestive. Les yeux assombris de désir, James se pencha et lécha avec gourmandise un peu de glace à la commissure de ses lèvres. Lily rougit devant la sensualité de ce geste.

« Oh, un peu de tenue ! » les gronda moqueusement Sirius en donnant une tape sur le crâne de James.

« Regardez qui parle ! » soupira Remus, blasé, alors que James fusillait son ami du regard.

Lily, rouge écrevisse, décida d'arrêter de provoquer James avec sa glace, parce que s'il lui faisait encore ce genre de caresse, elle l'étalait au milieu de la rue et le violait !

Ils finirent par s'arrêter devant la vitrine d'une bijouterie. Contemplant les joyaux, les yeux de jeune fille furent tout de suite attirés par un étonnant collier. Le bijou, finement sculpté, représentait des dragons enlacés. Elle se sentit étrangement attiré par la parure et avant qu'elle comprenne, elle fut à l'intérieur de la boutique, entraînant James avec elle. Les autres les avait suivit.

« Tu cherches quelque chose de précis ? » demanda James, un sourcil haussé.

Il avait posé doucement la main sur son épaule et lui souriait.

« J'aimerais bien voir ce collier d'un eu plus près. » répondit Lily, réprimant l'envie d'embrasser sauvagement son petite ami à cause d'un simple sourire.

James jeta un coup d'œil au bijou en question. Il se dirigea vers le vendeur, entraînant Lily avec lui. Les autres faisaient le tour des vitrines d'expositions.

« Aloha, Monsieur Kessaku. »

« Aloha, Mr Potter ! Quel honneur de vous revoir dans ma bijouterie ! » s'exclama le petit homme, tout souriant, alors que ses yeux blanc fixaient intensément Lily. « Puisse faire quelque chose pour vous. »

« Oui, nous aimerions voir la parure de jade exposé à la vitrine. » expliqua James.

Il hocha la tête et alla chercher le bijou, d'une démarche de canard.

« Il est bizarre, cet homme. » souffla Lily à l'oreille de James.

Celui-ci éclata de rire en secouant la tête.

« Quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit ? » se vexa la jeune fille.

« Rien, rien. » souffla le Maraudeurs entre deux secouement de rire.

« Dits-moi ou je te chatouille ! » la menaça Lily.

Elle avait appris que James était très sensible au guili-guili au niveau des côtés. Il fut sauvé de cet horrible supplice par le retour du vendeur. Il posa sur le comptoir le petit plateau tendu de velours noir où étaient disposé le bijou. La magnifique parure était sertie de pierres précieuses qui faisaient ressortir le vert turquoise du jade. Lily n'avait jamais rien vu d'aussi beau. Comme hypnotisé par le pâle éclat vert d'eau des du collier, elle tendit la main pour le caresser du bout des doigts. Elle le prit délicatement entre ses mains et le fixa avec une fascination étrange. Elle sentit une douce chaleur se diffuser dans ses mains et elle sut que ce bijou renfermait une puissante magie en lui.

« Il vous a choisi, semble-t-il. » fit le vendeur, avec un sourire engageant.

« Il est splendide ! » souffla Lily.

« On le prend. » dit James en sortant son portefeuille.

« Q-quoi ! Mais James, il doit coûter une véritable petite fortune ! » protesta vivement la jeune fille.

« Et alors ? Je peux me le permettre, tu sais. » s'enquit le Maraudeur, avec un sourcil hausse.

« Peut-être, mais je vais payer moi-même… »

Sans se soucier de la présence du vendeur et des autres clients, James l'interrompit d'un doux baiser.

« Tu es la seule personne qui soit spéciale pour moi. Ne me gâche pas mon plaisir. J'aime te couvrir de cadeaux. » chuchota James à son oreille, après un petit moment.

Le cœur de Lily se gonfla. Elle savait que pour James ces mots étaient l'équivalent de « Je t'aime ». Elle lui adressa un magnifique sourire qui fit assombrir les yeux du Maraudeur. Spontanément, elle l'embrassa à son tour.

« Pour moi aussi, tu es le seul à être spécial. » souffla Lily, un petit moment plus tard. « Alors avec celui-là, je serais en retard de six cadeaux. » soupira-t-elle d'une manière comique.

« Lily, il ne s'agit pas d'une compétition ! » s'esclaffa James en lui déposant un tendre baiser sur le front.

« Hum, hum… » toussa le vendeur.

Lily rougit violement en croisant le regard entendu de l'homme. Heureusement sa cousine choisit ce moment pour l'interpeller. Elle se précipita vers elle, les yeux fixant obstinément e sol. Elle devait leur faire l'effet d'une dépravée !

Sa cousine voulait son avis sur une paire de boucle d'oreille qu'elle voulait offrir à la mère de Lily pour son anniversaire. Celui-ci tombait dans trois jours. Le cadeau de Lily était déjà près, bien en sécurité dans le tiroir de sa salle de bain à la villa. La rouquine trouva le bijou superbe mais en voyant le prix, elle grimaça un peu.

Après s'être assuré que les boucles plairaient à sa tante, avis de Lily à l'appui, Annabelle décida donc de les acheter. Jason avait acheté un peu plus tôt un magnifique châle brodé qui toucherait la coquetterie de sa mère à n'en pas douter. Conor se décida pour le bracelet assortis aux boucles d'oreille.

Et bien, maman va être gâtée cette année ! songea Lily, avec un sourire.

Lorsqu'ils allèrent à la caisse, James les attendait nonchalamment appuyé contre le comptoir. Lily vint se mettre près de lui, en lui adressant un sourire. Il passa aussitôt un bras autour de sa taille, d'un geste possessif. Quand ils sortirent de la boutique, ils avaient quelques sacs en plus et le portefeuille un peu plus léger.

« Dit-moi, James, qu'est-ce que tu conspirais avec le propriétaire de la bijouterie ? » s'enquit Lily en le regardant à la dérobée.

« Rien du tout. » répondit le Maraudeur avec un sourire qui disait tout le contraire.

Sachant qu'elle ne réussirait pas à lui faire cracher le morceau, elle passa à un autre sujet. Alors qu'elle contemplait son profile parfait, une impérieuse envie de l'embrasser la prit. Elle s'arrêta net. Doucement, elle lui prit le menton entre les mains et le força à tourner la tête vers elle. Elle rencontra ses yeux chocolat si intenses. Elle se hissa sur la pointe des pieds, passa les bras autour de son cou et lui donna un fougueux baiser.

De larges sourires aux lèvres, ils rejoignirent les autres qui les attendaient un peu plus loin, des mines moqueusement blasées sur le visage. Le reste de la journée Lily fut sur son petit nuage dont elle ne descendit que pour savourer la bouche de James sur la sienne.

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Pour l'anniversaire de sa mère, l'oncle Carl et la tante Wilma avaient organisé une grande fête et invité plusieurs de leurs connaissances. Illuminé, le patio avait pris des air de fête qu'il n'avait pas pendant la journée. Des guirlandes d'ampoules colorées avaient été disposées le long des bords de la piscine et se reflétaient dans l'eau claire avec des chatoiements extraordinaires. Les buissons et les arbres semblaient animés d'une nouvelle beauté énigmatique (les Maraudeurs n'étaient pas étrangers à cela. Lily espérait juste qu'il n'y aurait pas d'effet secondaire !). Les fleurs de nuit venaient tout juste d'ouvrir leurs corolles satinées, et leur parfum lourd et sucré se mêlait aux fragrances plus fines de l'air nocturne.

Le dîner avait été servi à huit heures où ils avaient savourés les mets les plus fins en compagnie d'une dizaine d'invités. De nombreux autres couples étaient arrivés plus tard dans la soirée. On avait dressé un buffet près de l'eau pour les affamés. La longue table recouverte d'une nappe blanche ployait presque sous les plates typiques de Hawaï. Un peu plus loin, un barman servait les boisons derrière un bar improvisé. Les haut-parleurs installés dans la journée diffusaient une musique entraînante, quand l'orchestre ne jouait pas, et plusieurs jeunes s'étaient mis à danser.

La mère de Lily était très émue par les efforts de sa belle-sœur pour que sa fête d'anniversaire soit parfaite. Elle l'avait serrée très fort dans ses bras, les larmes aux yeux, en la remerciant chaleureusement. Puis elle avait soufflé ses bougies et les cadeaux avaient été donnés. Maintenant, hôtes et convives se déhanchaient sur la piste de danse ou buvaient une coupe de champagne tout en discutant.

Lily était assise sur un hamac dissimulé des regards indiscrets dans le jardin. Les échos de la fête lui venaient mais, elle n'y pensa guerre. Elle regardait la lune, la tête posée sur l'épaule de James, qui lui caressait tendrement l'intérieur de sa main entrelacé à la sienne. Ils n'avaient pas besoin de parler, la présence de l'autre leur suffisait. Souvent leurs lèvres se rencontraient en des baiser passionnés ou doux, mais toujours amoureux.

Lily n'était pas mécontente de l'avoir un peu pour elle toute seule. Tout au long de la soirée la plupart des jeunes filles avaient profité de la moindre occasion pour lui parler. Mais elles détallaient vite sous les regard ombrageux de Lily. Sirius et Remus aussi avaient eu beaucoup de succès. Et si Annabelle était là pour sauver ce pauvre Sirius, Remus n'avait personne pour voler à son secours. Lily eut un sourire amusé en se souvenant de sa mimique suppliante quand une lolita d'à peine treize ans l'avait abordé avec une assurance digne d'une femme fatale.

Lily revint à la réalité lorsqu'elle sentit que James lui glissa quelque chose à son annulaire. La jeune fille vit que sa main était ornée d'un bracelet et d'une bague en jade. Les mots « kuuupo Lily » étaient inscrits sur le bracelet. Et puis la bague… à l'annulaire en plus ! Cela avait un tel symbolisme. Elle leva brusquement la tête vers James, confuse. Celui-ci avait un visage grâce et ses yeux brillaient intensément.

« Tu sais ce que signifie « kuuipo » en hawaïen ? »

« Kuuipo ? » répéta doucement la jeune fille, se noyant dans les yeux brillants de James.

« Je t'aime aussi. » répondit ce dernier avant de lui donner un long et langoureux baiser.

Lily passa les bras autour de son cou, approfondissant leur baiser. Alors qu'ils basculaient sur le hamac, celui-ci tangua dangereusement et ils se retrouvèrent par terre en un rien de temps, Lily étalée de tout son long sur James. Ils restèrent figés un instant avant d'éclater de rire.

« Tu veux aller danser ? » lui proposa James quand ils se furent relevés.

« Pourquoi pas ! » accepta joyeusement la jeune fille, les étoiles plein les yeux.

Main dans la main, ils prirent la directe du patio.

« T'ai-je dit que j'adorait ta robe ? » lui murmura James à l'oreille.

Elle portait une robe émeraude qui rehaussait le cuivre de ses cheveux et le vert de ses yeux. Elle lui sourit.

« Pas depuis dix bonnes minutes ! » répondit-elle espiègle.

Il y eut un petit silence.

« James à propos de la bague… » commença Lily, le cœur battant.

« C'est en attendant une plus officielle. » la coupa le Maraudeur.

Les yeux écarquillés, Lily stoppa net, obligeant James à faire de même. Elle le dévisagea, ayant peur de mal comprendre. Est-ce par hasard James parlerait de… ? Mais… mais… ils n'étaient ensemble que depuis deux semaines seulement ! Il ne pouvait pas se projeter déjà si loin en avant !

« Nous deux… C'est si sérieux que ça pour toi ? » souffla la jeune fille, désorientée.

James la regarda un petit moment, avant de s'approcher d'elle, jusqu'à ce que leurs fronts se touchent.

« Sais-tu seulement depuis combien de temps je t'attend ? » murmura James, son souffle se mêlant à celui de la jeune fille. « Je veux t'enchaîner à moi de toute les façons possibles. C'est peut-être égoïste, mais c'est la seule chose dont je suis absolument certain pour l'instant. »

Devant l'intensité des sentiments de James, Lily se sentit quelque peu paniquer. Tout aller trop vite !

« Mais je n'attend pas de réponse dans l'immédiat. Je sais que c'est encore trop tôt pour toi. Et puis, nous sommes un peu jeune pour nous engager si vite (mais n'est-ce pas ce qu'il venait de faire en lui mettant une bague à ce doigt ?). Alors prend ton temps. Et lorsque tu auras pris ta décision : demande-moi en une autre si c'est oui ou jette celui-ci si c'est non. Mais en attendant, garde cette bague… Elle protègera ce qui m'appartient des vénales de pacotille ! »

« Oh ! » s'offusqua Lily en lui donnant une tape sur le bras.

Il rit doucement avant de lui voler un baiser.

« Et moi qu'est-ce qui va protéger ce qui m'appartient des Circée-couche-toi-là ? » s'enquit-elle férocement en fusillant une fille du regard, qui fixait un peu trop le postérieur de James.

« A toi de trouver. » lança nonchalamment James.

« Tu crois que ça existe les ceintures de chasteté pour homme ? » demanda la rouquine le plus sérieusement du monde.

James lui jeta un coup d'œil éberlue, avant d'éclater de rire. Mais en songeant que dans six jours, ils seraient à Poudlard, Lily ne rit pas. Il allait falloir qu'elle trouve assez rapidement quelque chose de significatif qui désignerait James Potter comme propriété exclusive de Lily Evans !

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Plaquée contre le corps souple de James, Lily balançait langoureusement des hanches, frottant l'entrejambe de son partenaire à chaque mouvement. Les yeux ne quittant pas ceux du Maraudeur, la jeune fille se colla un peu plus contre lui jusqu'à ce que ses lèvres ne soient qu'à quelques millimètres de celles de James. Elle vit ses yeux devenir noir de désir et sentait de manière très insistante la bosse qui déformait son pantalon.

Elle lui adressa un petit sourire mutin, effleura à peine sa bouche du bout de sa langue, avant de se dégageait de ses bras pour se tourner. Elle plaqua son dos contre le torse de James. Celui-ci mit aussitôt ses mains sur ses hanches et avec une lenteur presque indécente, ils descendirent vers le sol tout en balançant des hanches, suivant le rythme langoureux de la musique. Ils remontèrent tout aussi doucement, une main de Lily perdu dans les cheveux de James, l'autre dans la poche arrière de son pantalon massait lentement sa fesse.

Lily s'éloigna un peu de lui, lui fit face, remonta ses mains sur sa nuque avant de les faire descendre lentement le long de son corps, prenant bien soin de la passer sur ses seins et sur ses cuisses. James la ramena brusquement à lui et enfouille son visage dans son cou, les mains sur ses fesses. Lily passa les bras autour de son cou. Elle sourit en entendant le gémissement étouffé qu'émit James. Héhéhé, son plan marchait à la perfection pour l'instant.

Quel plan ? Celui de rendre son si galant petit ami, James Potter, si fou de désir qu'il la jetterait sur son épaule comme un homme des cavernes pour aller lui faire subir les derniers outrages dans sa chambre d'hôtel. Et si jamais après le traitement de choc qu'elle venait de lui infliger, il résistait encore, elle le drogue et le violait !

Pourquoi en arriver à de telles extrémités ? Tout simplement parce que depuis deux semaines et demi qu'ils sortaient ensemble, James n'avait pas tenté une seule fois d'aller plus loin que des baisers fougueux ou des caresses, certes audacieux, mais trop sages au goût de Lily. Avec la réputation qu'avait son petit ami à Poudlard, elle aurait pensé qu'il tenterait de la mettre dans son lit dès la première semaine. Mais rien, nada, nothing ! C'en devenait vexant ! Pourtant, il la désirait, c'était un fait indiscutable. Alors pourquoi ne passait-il pas à l'acte ? Qu'on ne vienne pas lui dire qu'il avait fait vœux d'abstinence juste au moment où ils sortaient ensemble ! Elle pèterait un câble !

C'est qu'elle n'en pouvait plus elle de faire des songes érotiques sur le corps de James. Chaque matin, elle se réveillait fatiguée, trempée et frustrée ! Les douches froides étaient devenues son lot quotidien et ses mains lui démangeaient d'étaler James sur la première table venue pour le violer à chaque qu'ils se voyaient. Ne parlons même pas des journées plage où elle devait se contrôler en dévorant les fesses fermes de James moulées dans son maillot noir. Son regard était bien trop souvent fixé sur l'entrejambe de son petit ami à son goût. Une véritable obsédée !

Et lui ? Ben lui, c'était Mr Self-control en personne ! Bien qu'une fois, il s'en était enhardi jusqu'à mettre sa main sous sa culotte, il n'était jamais aller plus loin, pour son plus grand désespoir. Lily n'aurait jamais cru qu'un garçon la mettrait dans un tel état un jour. Réduite à l'aguicher pour qu'il lui fasse l'amour. Mais quelle déchéance ! Elle lui casserait bien la gueule si amocher sa jolie face de scroutt ne la peinait pas autant. Mais qu'est-ce qu'il était énervant ! Il attendait quoi pour lui sauter dessus ? Sa permission ? Tout de même pas ! On parlait de James Potter, là !

Devant la passivité de James, Lily avait donc décidé de prendre les choses en main. Demain, elle partait pour l'Angleterre et ne le verrait que dans deux jours, dans le Poudlard Express. Pour leur dernier soir à Hawaï, les adolescents étaient venus à Honolulu, passer la nuit en boîte. Ils avaient loué trois chambres dans un hôtel cinq étoiles où ils passerait le reste de la nuit. Ses parents et Pétunia la rejoindraient dans la soirée du lendemain pour prendre l'avion.

Seuls Conor, Annabelle, Sirius, Remus, James et elle étaient présents. Jason passait la soirée avec des amis et Pétunia avait refusé net avant même qu'ils lui proposent de les accompagner. Le père de Lily avait été quelque peu réticent, en sachant que Jason ne serait pas là pour les chaperonner, mais sa mère avait su le convaincre, arguant qu'elle était assez grande pour savoir ce qu'elle faisait. Alors qu'elle se préparait, sa mère était venue tout de même la voir pour lui parler de contraception et lui donner deux ou trois conseils sur ce que les hommes aiment. Entendre sa mère lui expliquer comment caresser un homme l'avait fait changer de couleur. Pivoine mais fort intéressée, elle avait écouté attentivement. Elle espérait juste qu'elle saurait faire.

Si Lily n'était plus vierge, elle n'avait pourtant pas une grande expérience. Elle n'avait eu qu'un seul amant jusqu'à présent. Sa relation avec Marco Presario l'an dernier n'avait pas été dès plus instructive. Certes, le Gryffondor lui avait fait découvrir le plaisir, mais c'était toujours lui qui faisait tout. Quand elle essayait de prendre les choses en mains, il l'en empêchait toujours arguant que c'était à l'homme de dominer. C'était à cause de cette attitude machiste (pas seulement au lit) que Lily avait rompu.

James avait la réputation d'être un très bon amant et de ne sortir qu'avec des filles qui avaient de l'expérience. Lily ne voulait pas le décevoir. Pour l'instant, son plan marchait à merveille. Les prunelles fiévreuses de James ne la quittaient pas et ses mains étaient bien baladeuses.

Finalement, la musique changea. James l'entraîna dans un rythme frénétique. D'une main, il l'envoyait tourbillonner follement puis la rattrapait et la ramenait tout contre lui avant de recommencer encore et encore. Le visage de Lily était illuminé tout de plaisir et d'excitation. Son partenaire la regardait avec admiration et désir. Lorsque la musique s'arrêta, Lily était hors d'haleine. Elle s'écroula contre James qui la serra fortement dans ses bras, lui faisant sentir avec beaucoup de précision l'évidence de son désir. Il l'embrassa impétueusement, alors que les couples continuaient à danser autour d'eux.

Ne se souciant absolument pas du rythme endiablé du morceau suivant, James lui imposa une cadence langoureuse comme s'ils dansaient un slow. Ce fut le paradis. Lily oublia tout : l'endroit où ils étaient, son plan pour lui faire perdre la tête, les garce qui dévoraient son petit ami du regard… Seuls comptaient pour elle celui qui la tenait dans ses bras et les émotions qu'il faisaient naître dans sa chair, dans son cœur.

Les lèvres de James quittèrent les siennes. Elle protesta d'un gémissement frustré, mais elle frissonna quand elles se posèrent sur le lobe de son oreille. Puis elles descendirent dans son cou, suscitant des petits spasmes à Lily. Elle ferma les yeux pour mieux savourer ces caresses. Lorsqu'il fit descendre lentement sa main le long de son dos pour aller la nicher sur sa chute de rein, Lily n'y tint plus. Elle se dégagea doucement de lui. Finalement, c'était elle qui entraînait James par les cheveux dans la caverne ! Pathétique !

« Si on rentrait ? » demanda-t-elle d'une voix rauque qu'elle ne reconnut pas comme la sienne. « Je suis fatiguée. » argua-t-elle devant le haussement de sourcil de James.

Celui-ci hocha la tête et l'entraîne hors de la piste de danse. Ils allèrent à leur table où seul Conor s'y trouvait. Sirius danser avec Annabelle et Remus s'était fait harponné par une sulfureuse blonde.

« Vous allez où comme ça ? » s'enquit le cousin de Lily, un sourire au coin.

« Lily est fatiguée. Je la raccompagne. » répondit simplement James.

« Je vois. » railla Conor. « Je crois que je vais rentrer moi aussi. » ajouta-t-il en faisant mine de se lever.

Il se rassit bien vite en rencontrant le regard assassin de Lily.

« Non finalement, je vais rester. » fit-il avec un sourire sarcastique.

Main dans la main, James et Lily partirent. Dehors, dans l'ombre de la nuit, la jeune fille respira l'air nocturne avec délice. C'était agréable de goûter à l'air pure, après l'atmosphère calfeutré de la boite de nuit. James héla un taxi qui s'arrêta aussitôt à leur hauteur. Il lui ouvrit la portière avec cette galanterie vieillotte que Lily aimait tant chez lui. Le trajet fut court. Bientôt, leur hôtel était en vu.

Lily se crispa un peu malgré elle. Dans son plan initial, c'était lui qui l'entraînait vers l'hôtel pour une nuit de sexe, pas elle. Qu'est-ce qu'elle devait faire ? Elle lui coula un regard sous ses cils baissés. Il regardait leur mains jointes un sourire énigmatique aux lèvres. Ses cheveux brun lui tombés un peu sur les yeux, lui conférant un charme fou. Lily déglutit et dut férocement combattre son envie de lui sauter dessus et d'offrir un joli spectacle au chauffeur de taxi. Elle eut vraiment du mal à se retenir quand il commença à lui caresser du pouce la paume de sa main. Des frissons la parcoururent et elle retint de justesse un gémissement.

Mais tu vas arrêter oui, pauvre pervers protesta-elle dans sa tête.

C'est toi, la pervers, rectifia sa conscience, blasée.

La ferme !

Lily fut soulagée quand le taxi s'arrêta devant l'hôtel. James contourna la voiture, lui ouvrit la porte. Elle descendit, légèrement tremblante. Il régla le taxi, puis ils pénétrèrent dans l'hôtel, toujours main dans la main. Ils traversèrent le luxueux hall pour s'arrêter devant les ascenseurs. La respiration de Lily devint légèrement plus saccadée alors qu'ils montaient dedans. Heureusement ou malheureusement, un vieux couple pénétra avec eux dans l'ascenseur. Lily ne put donc sauter sauvagement sur James pour lui dévorer la bouche comme elle en avait envie.

Elle le détailla à la dérobée. Il était vraiment sexy avec sa chemise blanche ouverte sur deux boutons au col, ses cheveux noirs en bataille, ses lunettes ovales, ses lèvres bien dessinées… huuuuummm ! Mais qu'est-ce qui fichait là, ces vieux ! Et puis cet ascenseur qui allait à la vitesse d'un verracrasse !

Lorsqu'il s'arrêta enfin à leur étage, Lily était à bout de nerf et de frustration. Elle sortit comme un diable de sa boite de l'ascenseur, traînant presque James derrière elle. Ils arrivèrent devant la porte de sa suite en un temps record et Lily se mit à fouiller frénétiquement dans son sac pour trouver sa clé. Il était pourtant pas grand, ce fichu sac !

« Tu es vraiment fatiguée pour être aussi nerveuse. » dit James en lui prenant le malheureux sac des mains, quand elle faillit le déchirer.

Quoi ? Il pensait que son agitation était du à la lassitude ? C'était si loin de la vérité que Lily faillit partir d'un rire hystérique. Là, elle se demandait vraiment si la réputation de James n'était pas usurpée. Qu'il n'était toujours pas compris qu'elle était à deux doigts de le violer en disait long sur son expérience des femmes ! Ne savait-il donc pas reconnaître une fille morte de désir pour lui ?

Il ouvrit calmement la porte et lui rendit son sac et sa clé. Puis, il l'attira à lui et lui prit la bouche en un voluptueux baiser qui mit la tête de Lily à l'envers. Lorsqu'il se redressa, la jeune fille restait un moment en extase, les yeux clos.

« Bonne nuit. » lui chuchota James en lui déposant un tendre baiser sur le front.

Lily cligna des yeux, abasourdie. Comment ça « bonne nuit. » ! Mais… il allait où comme ça ! Alors que James fit un mouvement pour partir, Lily l'attrapa par le col et le jeta presque dans la chambre. Elle referma la porte d'un coup de pieds, agrippa à nouveau le Maraudeur par sa chemise, le plaqua contre le mur et lui donne un baiser plein de colère et de désir mêlé. Elle força la barrière de ses dents et exigea sa langue de sa sienne. Quand ils se séparèrent un moment plus tard, ils étaient à bout de souffle.

« Lily, mais qu'est-ce qui… ? » voulut dire James, mais il fut à nouveau interrompu par un baiser brutal.

Elle lui mordit sauvagement la lèvre inférieure, avant d'introduire sa langue dans sa bouche chaude et humide. C'était un baiser impérieux, exigeant et passionné. Plein de frustration aussi. Elle le décolla du mur et sans cesser de l'embrasser, le guida vers sa chambre, tout en déboutonnant sa chemise.

« Je… Lily, je ne crois pas… que tu sais ce que tu fais… » parvint à protester James entre deux fourrages de langue.

Elle le poussa brusquement sur lit et s'assit à califourchon sur lui.

« Lily… »

Mais elle le fit taire d'un nouveau baiser.

« Tu veux savoir ce que je vais faire, James Potter ? » susurra-t-elle à son oreille. « Je vais m'occuper de cette joli bosse… »

Pour appuyer ses dires, elle chaloupa des hanches, frottant sensuellement son sexe contre lui de James, à travers le tissu de leurs vêtements. Ses yeux du Maraudeur s'assombrirent.

« Si tu es contre, tu aura tout le temps de partir durant mon… défeuillage… » chuchota-t-elle avant de lui donner un dernier baiser et de se relever.

Sans le quitter des yeux, elle dénoua le lacet de sa robe. D'un geste provoquant, elle dénuda ses épaules, fit glisser le vêtement le long de son corps. Sa robe tomba en un petit tas soyeux à ses pieds. Elle ne portait plus que sa petite culotte noire. Elle enjamba la robe, la ramassa et la jeta à la tête de James. Il l'enleva et posa ses yeux sur elle. Balançant ses hanches langoureusement, les yeux plongeait dans ceux de James, elle fit descendre lentement le dernier vêtement qui la couvrit encore. Comme pour sa robe, elle la lui lança. Fait du hasard, elle atterrit plie poile sur l'entrejambe du Maraudeur. Lily eut un petit sourire mutin et prit alors une pose provocante et fière, comme ces amazones qu'elle avait vues sur les livres d'Histoire de la magie.

Elle sentait sur sa peau laiteuse le poids du regard intense de James qui enveloppait ses seins nus, sa taille fine, ses hanches épanouies, descendant le long de son ventre lisse. James remonta lentement ses lunettes sur son nez, comme pour mieux voir ce corps offert. Il ne prononça pas un mot, mais n'effectua pas d'autre geste que celui de remonter ses verres sur l'arrêt de son nez. Apparemment, il avait décidé de rester. Lily se mit à onduler au rythme d'une musique entendue d'elle seule. D'un pas félin, elle s'avança vers James avec une hardiesse dont elle ne serait jamais crue capable. Arrivée devant lui, elle s'arrêta, arborant les moues aguicheuses d'une courtisane offrant son corps au plaisir de son maître.

Il aurait pu la toucher, mais il ne le fit pas. Il se contenta de l'observer, le visage aussi impassible. Agacée, Lily prit d'autorité sa robe qu'il tenait toujours dans la main, la jeta par terre. Ensuite, elle s'agenouilla aux pieds de son petit ami et entreprit de reprendre son déshabilla là où elle s'était arrêtée. Elle défit méthodiquement les derniers boutons de sa chemise. Ces gestes, elle brûlait de les accomplir depuis longtemps. Déshabiller James Potter ! Tous les fantasmes qui la hantaient depuis deux semaines lui emplir la tête.

Dans un gémissement passionné, elle se pencha vers lui, pressa la bouche contre sa poitrine nue, respira le parfum subtil, musqué de sa peau. Sous sa main, le cœur de James battait à une vitesse tout à fait normale. Aucun signe d'affolement dans ce rythme trop régulier, trop sage. De quel bois était fait ce type ?

Peut-être qu'il lui en faut plus qu'un petit bisou de gamine pour lui faire perdre la raison, suggéra sarcastiquement sa conscience.

Toi, la ferme !

Lily leva les yeux vers son visage. Elle s'aperçut alors qu'il avait les paupières fermées et qu'un frissonnement jouait aux commissures de ses lèvres. Preuve qu'il n'était pas si indifférent… La lumière de la lampe sculptait son visage, ses pommettes, accentuait la perfection de ses traits, accusant la ligne légèrement busquée de son nez, le caractère volontaire de ses mâchoires.

Jamais Lily n'avait éprouvé une envie aussi irrésistible d'embrasser un garçon. Une envie qu'elle ne chercha pas à réprimer. Pour qu'elle raison, d'ailleurs, n'aurait-elle pas obéi à son instinct ? Jusqu'à cette nuit, elle n'avait pas connu de moment plus troublant, plus intense, plus sensuel. Il ne fallait surtout pas rompre la magie de cet instant, en briser le charme. Si elle devait gâcher ces seconds sublimes, elle ne se le pardonnerait pas.

Il répondit à son baiser avec fougue, avec ardeur, puis il s'écarta et la contempla longuement. De ses doigts, il caressa sa joue, dessina le contour de ses lèvres charnues. Ses mains glissèrent le long du cou jusqu'aux seins frémissants qu'il emprisonna dans ses paumes. Ses yeux chocolat brillaient d'un éclat insoutenable. Lily frissonna et se cambra légèrement pour accentuer le contact de sa peau sur la sienne. Il se pencha sur elle, captura ses lèvres. Leurs langue se rencontrèrent, se mêlèrent, se séparèrent que pour mieux se retrouver.

Ce fut Lily qui mit fin à leur baiser, le souffle court. Elle mit les mains sur celles de James qui étaient toujours sur sa poitrine. Doucement elle les fit glisser pour les mettre sagement sur le lit.

« Que vous voilà bien entreprenant, Mr Potter. » se moqua-t-elle, malicieusement. « Oublieriez-vous que c'est moi qui mène le bal ? »

Un lent sourire étira la bouche de James. Un sourcil haussé de manière provocant, il s'appuya sur ses mains et lui présenta la boucle de sa ceinture. Lily ne sut si c'était la lueur de défie qu'elle crut apercevoir dans les prunelles de son petit ami, mais avant même qu'elle ne réalise réellement ce qu'elle faisait, elle avait la bouche sur la boucle de sa ceinture, pour la dégrafer. Son audace fut récompensée par un grognement sourd.

Elle mit un peu de temps à lui enlever sa ceinture (avec la bouche, c'était pas facile), puis elle s'attaqua à son pantalon. Quand elle fit descendre la fermeture éclair avec les dents, James arqua des reins en gémissant. Elle lui jeta un coup d'œil moqueur, donna un coup de langue sur la bosse qui déformait son slip.

« Oh… » gémit James en fermant les yeux.

Un sourire triomphant aux lèvres, Lily se redressa pour lui retirer son pantalon d'un geste sec. Le vêtement alla rejoindre sa robe. La jeune fille posa un regard gourmand sur le dernier habile qui couvrait encore le Maraudeur. Elle passa lentement le bout de l'indexe sur l'élastique du slip avant de s'aventurer dessous, sans quitter le visage de James des yeux. Celui-ci fixait son doigt, en retenant son souffle. Ses yeux étaient si dilatés qu'ils en paraissaient noirs.

Lily passa son autre indexe sous le vêtement, avant de le faire descendre lentement. Quand elle buta sur la bosse, elle joua un peu avec, frottant lascivement le tissu contre le sexe gonflé. James grogna plus fort, en se mordant les lèvres inférieures. Il n'avait plus rien d'impassible.

« Lily… » supplia-t-il.

La jeune fille fit alors descendre complètement le slip, libérant son membre gorgé de sève. Elle déglutit devant ce bâton de chair dresser vers elle. Elle sentit son ventre se contracter alors qu'une coupable chaleur se diffusa au plus profond d'elle-même. Elle avait envie de le toucher, de le caresse, de l'embrasser. C'était la première fois qu'elle devait faire face à ce genre d'envie et elle n'en éprouva nulle gêne. Elle réprima cependant son envie et débarrassa James de son slip. Voilà… il était entièrement nu, lui aussi…

Se sentant toute puissante, Lily posa ses mains à plat sur son abdomen. Elle le sentit tressaillir et vit son sexe durcir un peu plus. Les yeux mi-clos, elle éprouva la force qui se dégageait de ses abdominaux qu'elle pétrit de ses mains. Celles-ci descendirent lentement jusqu'à son bas-ventre.

« Lily… » souffla désespérément James.

Elle leva les yeux vers lui. Il avait la tête légèrement penchée sur le côté et semblait sur le point de hurler. Il ouvrit la yeux et la jeune fille y lut une requête muette qu'elle comprit parfaitement. Alors, avec une délicatesse extrême, elle saisit son sexe dans ses mains. James se cambra, la bouche légèrement entrouverte, les yeux fermés. Lily se sentit mollir devant cette image de pure luxure. Il n'avait pas le droit d'être aussi tentant !

Elle baissa les yeux sur son membre et se passa la langue sur les lèvres.

« Merlin ! » chuchota James.

Lily rencontra son regard et devina qu'il venait de la voir se lécher les babine en contemplant son sexe. Apparemment cela avait beaucoup d'effet sûr lui, vu qu'il retenait son souffle, les yeux brillant d'une attente insoutenable. Lily se repassa la langue sur les lèvres et il frissonna, sa respiration se faisant plus haletante.

Elle eut un sourire gourmand et lentement, sans le quitter des yeux, se pencha sur son sexe dressé. Quand elle passa le bout de la langue sur son sommet, il gémit. Quand elle suçota amoureusement son gland brûlant, il cria. Quand elle l'enroula doucement de sa langue, il grogna. Quand elle le prit entièrement dans sa bouche, il hurla.

La tête jetée en arrière, les yeux fermés, le souffle court, les mains enfouille dans les cheveux de Lily, le corps arqué à tout rompre, James perdit complètement la tête sous cette bouche chaude et humide, cette langue maladroite mais si hardie. Il lutter pour reprendre le contrôle, pour ne pas se vider dans sa bouche, mais c'était vraiment dure lorsqu'elle faisait des mouvement de va-et-vient, l'enfonçant ainsi dans la moiteur brûlante de sa bouche. Quand il sentit qu'il ne pourrait plus tenir, il l'obligea à se redresser.

« Mais… » voulut-elle protester alors qu'il l'installa sur ses genoux.

« Lily, si tu continues tout se terminera dans ta bouche. » souffla-t-il, le visage enfoui dans ses seins. « Et bien que cette idée soit fort excitante, je veux pas que ça se passe ainsi, la première fois. »

« Et depuis quand ce que tu veux compte ? » demanda malicieusement la jeune fille en l'obligeant à la regarder. « C'est moi qui mène la danse, ne l'oublie pas, Potter ! »

Elle rit devant sa mine ébahit et en profita pour l'étaler sur le lit comme elle en avait tant rêvé.

« Mais tu as raison. Nous allons garder cette… dégustation pour plus tard ! » susurra-t-elle à son oreille, en frottant son sexe humide contre celui brûlant de James.

Le son qu'émit le Maraudeur fut si étrange qu'elle en rit. Elle était fière d'avoir un tel pouvoir sur lui. Un pouvoir qui brûlait sa peau et faisait bouillir son sang. Elle l'embrassa avec fougue, insinuant sa langue dans entre ses lèvres pour explorer sa bouche avec avidité. James lui rendit son baiser avec ferveur. Audacieuse, elle prit les mains de James, les guida sur son corps, s'attardant sur ses seins dont il tortura les mamelons jusqu'à ce qu'ils se en deviennent douloureux, sur son nombril où il décrivit des petits cercles qui la firentt frissonner, sur ses fesses qu'il pétrit tout en plaquant encore plus leurs sexes l'un contre l'autre.

Lily gémissait, criait, haltant dans sa bouche, le corps tendu en une attente insupportable. Quand elle n'en puit plus, elle se redressa, s'empara du membre palpitante James d'une main ferme et doucement, le fit entrer en elle, sans jamais quitter le regard de son petit ami… son amant. James se figea, la bouche ouverte comme s'il cherchait sa respiration, les yeux mi-clos comme s'il luttait pour ne pas les fermer.

Lily, elle sentait son cœur cogner si fort qu'elle était sûre que toute la ville l'entendait. Il était en elle. Elle le sentait l'emplirent toute entière, s'emboîtant parfaitement à elle, comme s'ils étaient fait l'un pour l'autre. Le souffle court, émerveillée, elle se mit à bouger, les mains posées de chaque côté du visage de James, ses cheveux cascadant sur lui.

Elle remonta, puis redescendit, encore et encore, plus fort, plus vite. Elle sentait sur son corps les mains de James. Sur ses épaules, ses seins, son ventre, ses fesses, ses hanches, ses cuisses. La caresser, la masser, la titiller, taquiner, la cajoler. Puis, ses lèvres. Dans son cou, sur sa bouche, sur le lobe de son oreille, sur sa poitrine. La lécher, la mordiller, le suçoter, l'embrasser. Lui faisant totalement perdre la tête.

Elle le sentait accompagner ses va-et-vient de coup de rein puissant, s'enfonçant en elle profondément, l'envahissant totalement avant de la désemplir, laissant un vide intolérable, avant de revenir la combler. Mais, il suivait sa cadence, ne cherchant pas à la dominer. Ils ondulaient ainsi à la recherche du plaisir ultime.

La jouissance monta en eux, telle une vague que rien de pouvait arrêter, avant de les engloutir vers les profondeurs d'une mer d'extase. Ils se rendirent dans des cris presque sauvages qui se confondirent, alors que leurs corps étaient traversés de frisons de plaisir.

A bout de souffle, n'en pouvant plus, Lily se laissa tomber sur James, enfouissant son visage dans son cou. La respiration rauque, le corps luisant de sueur, James l'enveloppa de ses bras en déposant un tendre baiser sur son front. Ils restèrent un long moment ainsi, serrés l'un sur l'autre.

« Tu es extraordinaire, Lily Evans. » finit par murmurer James en l'embrassant.

Le silence se fut, seulement interrompu par les bruits mouillé de leurs baisers. Soudain, elle sentit James se raidir contre elle. Il rompit leur baiser et la regard étrangement, la mâchoire contracter et légèrement pâle.

« Qu'est-ce qu'il y a ? » s'inquiéta Lily en lui caressant la joue.

Il ferma les yeux, prit une profonde inspiration comme pour se donner du courage.

« Lily… dit-moi que tu prends un moyen de contraception ? » souffla-t-il, presque désespérément.

La jeune fille comprit alors ce qui le tourmentait. C'est vrai qu'ils ne s'étaient pas jetés de sort de Contraception.

« Merlin ! Je n'arrive pas à croire que tu m'es fait perdre la tête au point que j'en oublie de nous protéger ! C'est la première fois que ça m'arrive ! » grommela-t-il, interprétant mal son silence.

Voilà une information qui gonfla le cœur de Lily d'une stupide fierté. Ainsi, aucune fille à part elle, n'avait réussi à lui faire perdre le contrôler au point qu'il en oublie de se protéger ? De nouveau, elle se sentit toute puissante.

« James, calme-toi. » lui ordonna doucement Lily. « Il se trouve que je prends de la potion contraceptive, alors ne t'affoles pas ainsi. Tu vas finir par me faire une crise cardiaque. »

A ces mots, il eut un soupir soulagé qui arracha un sourire tendre à Lily. Mais c'est qu'il avait eu peur, son petit Jaminounet !

« Pourquoi tu prends de la potion contraceptive ? » demanda soudain James, en fronçant des sourcils.

Il est jaloux de potentiel ex-amants ? Oh, trop mignon !

« Pas parce que j'ai une vie de débauche, comme tu semble l'imaginer ! » répondit-elle narquoise. « C'est juste pour régulariser mon cycle plus que capricieux. »

« Je vois… alors cela veut dire que nous avons jusqu'à quand avant qu'elle ne fasse plus effet ? »

« Demain matin. »

«Hum… »

D'un coup de rein, James les fit changer de position. C'était lui qui était sur elle maintenant.

« Alors mettons tout ce temps à profit pour… explorer les zones inconnues ! » souffla James dans son cou. »

« Vous voilà bien empressé d'explorer les zones inconnues, Mr Potter ! » railla Lily. « Alors que durant deux semaines, elles n'ont pas paru vous intéresser plus que ça ! »

« Ca, ma chère, c'était pour vous punir des trois horribles années où vous n'avez même pas daigner m'adresser un regard. » rétorqua James avec un sourire canaille.

« Quoi ? Tu as fait exprès ! Espèce de sale scroutt ! Est-ce que tu te rends compte dans quel état de frustration tu m'as mis ! »

« C'était le but, ma chérie. » rit le Maraudeur.

« Oh toi ! » s'écria la rouquine en le menaçant du point. « Tu vas voir de quel… »

James la fit taire de la plus délicieuse manière qui soit : il l'embrassa.


Fin.