LES SECRETS DE LA MORT
Par Anatra
Disclaimer : Je me demande encore pourquoi il faut écrire ça à chaque fois. Il me semble que c'est évident que je ne possède aucun des personnages, lieux, etc. Comme si j'étais JK Rowling! Je parle français lol!
Note de l'auteure : Alors voici mon troisième chapitre. Il est totalement différent des autres, mais je pense que c'est mon préféré jusqu'à maintenant. J'aurais aimé que l'histoire se passe uniquement du point de vue de Harry, comme dans les livres, mais ce chapitre et les autres dans le même genre seraient impossibles alors. J'espère que ça ne dérange personne (si oui, envoyez moi des reviews et si non, envoyez-en aussi lol!)
Au fait, il est un peu plus court que le deuxième chapitre, mais j'ai essayé de le fait au moins aussi long que le premier.
CHAPITRE 3
Derrière le voile
Sirius marchait. Il ne faisait que ça depuis qu'il était tombé au travers de l'arcade. Cela faisait combien de temps d'ailleurs? Ça lui avait paru une éternité. Mais il ne pouvait pas vraiment le savoir. Peu importe jusqu'où il marcherait, ses pas ne servaient à rien. Rien ne pouvait avancer. Même le temps n'avançait pas dans cet endroit.
Il n'y avait jamais de jour et de nuit, les gens ne vieillissaient plus, il n'était jamais fatigué de marcher. Voilà pourquoi il continuait de le faire jour et nuit. Ça le tenait occupé, bien qu'il savait que ça ne servait à rien. Cet endroit semblait s'étendre à l'infini. Devant lui, et partout autour, il ne voyait que la même chose qui se poursuivait aussi loin que ses yeux lui permettaient de voir. Ce n'était ni sombre ni clair. Ces notions n'existaient pas ici. Ce n'était que le vide.
Et pourtant, cet endroit n'était pas du tout inoccupé. Il était à la fois seul et entouré de gens. Autour de lui, des milliers, des millions, de silhouettes grises marchaient aussi, dans n'importe quelle direction, sans but précis. On aurait dit des fantômes. Ils semblaient à peine humains.
Leur peau perdait de plus en plus de couleur au fur et à mesure qu'ils avançaient. De plus, ils devenaient de plus en plus flous et transparents. Au début, lorsque Sirius venait tout juste d'arriver, les silhouettes étaient claires et ressemblaient à n'importe quel humain, mais plus il avançait, plus elles étaient grises et floues. Elles s'effaçaient de plus en plus.
Au début, elles parlaient. Elles se parlaient à elles-mêmes, ou alors elles pensaient tout haut, c'était difficile à déterminer. Plus loin, elles continuaient à murmurer des choses, des noms, possiblement les personnes qu'elles avaient connues dans leur vie. Ces chuchotements formaient un écho sans fin, qui rendait cet endroit encore plus macabre. Puis, ces mots devenaient indéchiffrables.
Elles disparaissaient peu à peu, à mesure qu'elles oubliaient qui elles étaient. Elles ne disparaissaient pas entièrement. Elles se mêlaient les unes aux autres, ne faisant plus qu'une gigantesque masse grisâtre. Cela n'était pas très long d'ailleurs. Une ou deux semaines au plus et on commençait déjà à voir un changement. Puis, plus que quelques jours et elles étaient méconnaissables.
Pour Sirius, c'était différent. Il devait marcher depuis près de deux mois, mais il ne changeait pas. Il voyait les autres s'effacer à côté de lui, mais lui, restait parfaitement humain. Il continuait à marcher avec eux, mais ne disparaissait pas.
Bien sûr, pour certains, ça prenait plus de temps. Certains s'effaçaient plus lentement, mais tôt ou tard, ils y passaient inévitablement. C'était souvent les plus jeunes et ceux qui étaient morts subitement, ceux qui n'étaient pas prêts à mourir. Ça leur prenait plus de temps à réaliser ce qui s'était passé et à l'accepter.
Car c'était bien des morts autour de lui. Cette arcade était une sorte d'entrée qui conduisait dans le monde des morts. C'était la seule explication. Cependant, il était toujours en vie. Il était seulement prisonnier de cet endroit, après y être tombé.
Ça expliquait pourquoi il ne lui arrivait pas la même chose qu'aux autres. C'était du moins ce qu'il croyait. Personne ne lui avait expliqué quoi que ce soit. Il n'avait parlé à personne. Il le sentait, c'est tout.
Il lui arrivait de se demander s'il aurait pu se tromper. Peut-être qu'il était comme les autres. Peut-être était-il le seul à se voir ainsi alors qu'au fond, les autres aussi croyaient qu'ils étaient différents. Ou peut-être que ça lui prenait simplement plus de temps et qu'il allait disparaître comme tous les autres, tôt ou tard.
Il continuait à marcher au milieu des fantômes gris, sans trop savoir où il allait, probablement nulle part.
Il ne se rendait pas vraiment compte du temps qui passait, car à cet endroit, ça ne faisait aucune différence. Il n'arrêtait jamais de marcher, bien qu'il savait qu'il n'arriverait probablement jamais au bout. Ça lui donnait l'impression d'avancer, de faire quelque chose.
Tout en marchant, il pensait. Il pensait à toutes sortes de choses, sa vie en général. Des choses qu'il pensait avoir oubliées depuis longtemps lui revenaient en mémoire. Des bons souvenirs autant que des mauvais, des évènements de son enfance…
Ça pouvait durer des heures, des jours, il ne pouvait pas vraiment le savoir. Ça lui permettait de s'échapper temporairement de la réalité (si on pouvait appeler ça la réalité). Le reste du temps, il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter de ce qui se passait dans le vrai monde.
Il se demanda ce qui était arrivé après qu'il soit tombé dans l'arcade. La bataille était loin d'être terminée et il était impossible de dire quel côté avait l'avantage, ni comment ça allait finir.
Mais ce qu'il savait, c'était que tous les gens auxquels il tenait le plus étaient en train de se battre dans un combat mortel. Et c'était précisément une bonne raison de s'inquiéter.
Qu'était-il arrivé à Harry? Lupin? Tout les autres qu'il connaissait et qui se battaient aussi? Avaient-ils réussi à se sauver? Avaient-ils gagné la bataille? Leur était-il arrivé quelque chose? Il ne le saurait probablement jamais.
Il ne pouvait rien faire pour aider, changer le cours des choses. Il était coincé dans ce monde, entre la vie et la mort, sans aucune façon de communiquer avec le reste du monde, qui le croyait sans doute mort de toute façon.
S'il leur était arrivé malheur, je le saurais, se dit-il. Ils seraient arrivés ici. C'était la seule chose qui pouvait le rassurer un peu. C'était ce qu'il se disait pour tenter de se convaincre que tout s'était bien passé, qu'ils étaient bien en sécurité.
Non, pas forcément en sécurité, mais vivants au moins. Cependant, il ne pouvait s'empêcher de se dire que ce n'était peut-être même pas vrai.
Il savait que, même s'ils étaient morts et qu'ils avaient abouti dans cet endroit, il ne les aurait probablement pas vus au travers des milliards d'autres personnes. Et puis, l'entrée s'éloignait tellement vite dans le flot des nouveaux arrivants qu'elle était probablement déjà hors de vue depuis longtemps. Mais c'était la seule chose qui lui permettait de se convaincre que tout le monde allait bien, qu'ils étaient toujours en vie.
Il continua à penser ainsi pendant longtemps. Il essayait de se rassurer, mais ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter en même temps. Deux parties de lui se battaient pour prendre le contrôle et cela le rendait encore plus confus.
Soudain, il remarqua une silhouette qui se détachait parmi les autres. Elle était très loin, à peine visible, mais le contraste était frappant. Alors que tous les autres autour étaient flous et que toute couleur avait disparu de leur corps, la personne qu'il voyait était tout ce qu'il y a de plus clair et la couleur de son visage et de ses vêtements la faisait ressortir au milieu du paysage gris et sombre.
Cette personne semblait tout à fait normale, en vie. Comme Sirius. Peut-être n'était-il donc pas le seul dans cet état. Peut-être était-il réellement encore en vie. Si c'était le cas, il y avait peut-être encore un espoir qu'il puisse sortir.
Il devait rejoindre cette personne d'une façon ou d'une autre. Il devait lui parler, savoir comment ce faisait-il qu'ils étaient les seuls à ne pas s'effacer comme les autres. Peut-être cette personne pourrait-elle l'aider à trouver un chemin pour sortir, ou au moins trouver des réponses à toutes ses questions.
La silhouette était très éloignée de l'endroit où Sirius se trouvait, beaucoup plus loin en avant, mais il l'avait remarquée quand même. Ça lui prendrait sans doute plusieurs heures pour la rattraper, mais ça ne représentait rien dans ce monde. Il devait y aller.
Il courut. Les ombres semblaient s'écarter pour le laisser passer. Ou peut-être passait-il tout simplement au travers? C'était difficile à dire. Il courut ainsi pendant ce qui lui sembla une éternité. Il ne se fatiguait pas, c'était impossible dans un monde où même le temps n'existait pas.
La mystérieuse personne se rapprochait peu à peu. Il finirait par l'atteindre, peu importe le temps que ça lui prendrait pour y arriver. Il ne se rendait même plus comte de ce qu'il faisait. Ce qui comptait, c'était qu'il finisse par y arriver. Rien d'autre ne lui importait. Il avait mis tous ses espoirs dans cette personne.
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Cette course lui semblait à la fois interminable et rapide. La distance était si grande et pourtant, il ne s'épuisait pas. De toute façon, que représentaient quelques heures alors qu'il passait ses journées entières à errer depuis si longtemps qu'il avait de la misère à évaluer le temps exact.
Il arriva enfin. La personne était juste devant lui. Elle continuait de marcher et Sirius la suivait, cherchant la meilleure façon de l'aborder. C'était un homme. Sirius remarqua qu'il était habillé de façon très étrange. Non seulement ce n'était pas des vêtements de sorcier, mais ça ne ressemblait pas à des vêtements de moldus non plus.
Peut-être venait-il d'un pays étranger, ou peut-être même appartenait-il à une autre époque? Quoi qu'il en soit, qu'il se soit retrouvé là une centaine d'années plus tôt, ou un mois, qui pouvait bien le dire? Il était très jeune, sans doute au début de la vingtaine. Il était difficile de penser qu'il était peut-être mort plusieurs siècles avant la naissance de Sirius.
Celui-ci se décida enfin à l'aborder. Il n'avait pas fait ce chemin pour rien et cet homme était probablement sa seule chance d'un jour trouver le moyen de sortir. À défaut d'avoir trouver quelque chose d'approprié à dire, il se contenta d'attirer son attention.
« Excusez-moi » dit-il.
L'homme se retourna et sursauta en voyant Sirius, qui se tenait juste derrière lui.
« Qui êtes-vous? » demanda-t-il. La surprise se lisait sur son visage, mêlée à une sorte d'excitation.
« Je m'appelle Sirius Black. Je… j'ai remarqué que vous êtes différent des autres ici. Je voulais savoir… »
« D'où est-ce que vous venez? » Coupa l'homme. « Il y a si longtemps que je suis ici… C'est la première fois que je vois quelqu'un comme moi… toujours vivant. Je croyais que j'étais le seul… »
« Ça fait longtemps aussi que je marche et je n'avais jamais vu personne à part ces… ombres (je commence à me demander comment les appeler). Je vous ai remarqué de loin et j'ai couru jusqu'ici. J'espérais que vous pourriez me dire si… »
« S'il y a un moyen de sortir? S'il y en avait un, ça ferait longtemps que je l'aurais utilisé, ou alors je ne l'ai pas encore trouvé. Je ne désire rien de plus que de sortir, ne serais-ce que pour avoir une mort décente. Je ne peux pas dire depuis combien de temps je suis ici, mais apparemment, j'y suis pour l'éternité… »
« Il n'y a rien à faire? On doit continuer à marcher comme ça éternellement? Pour aller où? »
« Je n'en sais rien. Je ne crois pas qu'il y ait quoi que ce soit plus loin. Vous avez vu les autres? Ils disparaissent peu à peu… Je crois que c'est tout ce qu'il y a à faire… s'éloigner… faire de la place à ceux qui arrivent. »
Sirius ne savait pas trop quoi penser. Tous ses espoirs de trouver une sortie étaient anéantis. S'il y en avait une, le temps qu'il la trouve, tous les gens qu'il connaissait seraient déjà morts depuis longtemps.
D'un autre côté, c'était la première fois qu'il parlait à quelqu'un après des mois de solitude absolue. Il avait été très chanceux de trouver quelqu'un d'autre comme lui. Si cet endroit contenait tous les morts qu'il y avait eu sur la Terre depuis des millénaires, il aurait pu marcher éternellement sans jamais voir qui que ce soit d'autre.
Sans compter qu'il était sûrement très rare que des gens toujours vivants se retrouvent soudainement dans le monde destiné aux morts. D'ailleurs, peut-être que l'arcade était le seul passage.
Note de l'auteure : C'est le chapitre le plus difficile que j'ai écrit jusqu'à maintenant. Pour commencer, je voulais faire au moins 2000 mots alors qu'il se passe presque rien de tout le chapitre. Ensuite, j'ai vraiment bûché sur la conversation à la fin et c'est vraiment le seul moyen que j'ai trouvé de l'écrire. Je ne savais pas du tout comment commencer la conversation. En tout cas, c'est fait et ça restera comme ça.
Prochain chapitre : Harry, Ron et Hermione prennent le train pour retourner à Poudlard. (Wow! Quel résumé lol)
Eriol : Je suis contente de voir que tu aimes ça. Je n'avais pas prévu cette conversation au départ, mais Harry ne pouvait pas rester en colère éternellement et ça lui donnait aussi une raison de se sentir mieux après, alors j'ai sauté sur l'occasion. Dis-moi ce que tu penses du troisième chapitre.
Angie Black : Merci pour ton (ou ta?) review. Comme j'ai dit à Eriol un peu plus haut, je n'avais pas prévu la conversation entre Remus et Harry, mais je suis contente de l'avoir fait. Comme tu peux voir, j'ai reparlé de Sirius. Ça fait un chapitre complet qui lui est consacré (et il y en aura plusieurs autres). Dis-moi ce que tu en penses.
