Titre :Rédemption
Auteur : Kashiira
Genre : Angs, POV, blog-like
Source : Saint Seiya
Couple : Shiryu + surprise !
Résumé : L'entente entre DM – puisque c'était lui le fameux personnage mystère ;ppp – et Shiryu va et vient mais reste tendue, d'autant plus que Mu en découvrant le compagnon de Shiryu réagit plutôt étrangement…
Note de l'auteur : Je pensais en avoir fini avec ma série Rédemption lorsque je me suis rendue compte que – ô horreur ! – je n'avais pas parlé de Shiryu… Si j'ai réussi à pondre quelque chose sur Hyoga, je peux bien le faire aussi sur notre Shiryu national… Donc voici le dernier opus de Rédemption… sauf surprises de dernière minute, bien entendu ;ppp – Ah ! Eh vous remarquerez peut-être un clin d'œil au dernier film Saint Seiya en date… ; et aux fics de Silverr aussi, d'ailleurs ;
Rédemption
VII
13 juin
Ca fait plus de dix jours que je cohabite avec Mu et Masque de Mort, maintenant. Je devrais plutôt dire que je cohabite entre eux. Depuis la petite échauffourée du trois juin, ils ne se sont plus adressés la parole agissant comme si l'autre n'existait plus. Mais aujourd'hui, les choses ont évolué dans un sens auquel je ne m'attendais certainement pas.
En tous cas, la fièvre de Mu a complètement baissé, c'est bon signe. Il sera bientôt remis sur pied pour de bon et quelque part, ça m'ennuie un peu. Je n'ai pas envie de le voir partir loin de moi. C'est égoïste, je sais mais j'aime sa présence, les conversations que nous avons parfois assis sur le seuil. Je n'aime pas particulièrement la solitude.
Etrangement, je me suis aussi habitué à la présence de l'Italien, malgré ses jeux de mots parfois sordides et ses paroles cyniques. Nous sommes descendus au village aujourd'hui. Il évite de rester seul avec Mu – il dit, dixit, qu'il finirait par lui 'mettre une tarte dans la gueule' 'cause de ses réactions de nana en plein mauvais moment du mois' – je ne suis pas trop sûr de ce qu'il entend par là mais effectivement, il vaut mieux qu'il m'accompagne.
« Ah ! Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour une bonne bagarre ! » s'est-il exclamé sur le chemin du retour. « Tu n'as pas envie d'en buter un ou deux quand ils te regardent passer avec ces yeux bovins ? »
Je me suis hérissé, indigné.
« Non ! Absolument pas ! Je ne suis pas comme toi, moi ! »
Il m'a regardé avec un sourire en coin que n'aurait pas désavoué un certain Hannibal Lecter.
« Ah ouais ? Et je suis quoi alors ? »
« Un tueur ! »
Il a éclaté de rire comme si je lui avais raconté une bonne blague.
« Ben je ne la vois pas trop la différence ! Tu n'es pas un tueur, toi ? Laisse-moi rire ! »
« Je ne te permets pas ! »
« Et sinon quoi ? Hein ? Tu feras quoi ? Tu me tueras ? »
« Tu voulais une bagarre, non ? »
« Non, j'ai plutôt les doigts qui me démangent de te mettre une bonne fessée histoire de te remettre les idées en place. Où t'as vu que t'étais pas le tueur de sa 'majesté' Athéna ? »
« C'est faux ! Je suis un chevalier ! »
« T'étais, gamin ! Il va te falloir du temps avant de pouvoir la remettre ta précieuse armure et quand tu seras à nouveau au niveau, tu auras l'âge de passer la main ! »
Je n'ai pas répondu, m'enfermant dans un silence boudeur et pressant le pas. Il s'est contenté de rire doucement et de me rattraper.
« Décidément, t'as besoin d'être dégrossi, gamin ! »
« M'appelle pas comme ça ! »
« Ouais, ouais… Dis-moi. Tuer un chevalier au combat ou tuer un gars parce qu'on te l'a ordonné… Quelle est la différence, selon toi ? »
Je suis resté un moment sans voix, interloqué par sa question.
« Nous luttons contre d'autres chevaliers quand le sort du monde est menacé ! »
« Tous ça, c'est des jolies paroles. De beaux mots et d'élégants ronds de jambe, Shiryu. Moi, je dis que tuer quelqu'un ça reste un meurtre quel que soit les jolies appellations que tu puisses mettre dessus. Quand tu auras compris ça, j'arrêterai peut-être de t'appeler gamin. »
Je n'ai pas répondu et l'ai laissé me distancer. Si un jour, j'avais pensé l'entendre utiliser les mêmes arguments que Shun…
Lorsque nous sommes arrivés aux chutes, Mu était assis sur un rocher, contemplant l'eau tomber. Masque de Mort s'est arrêté derrière lui et l'a regardé un long moment.
« Tes cheveux, » a-t-il dit doucement. « J'avais jamais remarqué à quel point ils étaient longs… »
Le Bélier est resté un long moment immobile avant de se retourner brusquement, vers lui, ses yeux immenses dans son visage soudain trop pâle.
« Mattéo… » a-t-il dit sur le même ton.
Un instant, j'ai cru voir des larmes briller dans son regard améthyste mais aucune n'a coulé.
L'Italien a posé ses sacs par terre et, avant que je ne puisse m'interposer, s'est avancé vers Mu qui l'a laissé faire. Il s'est arrêté juste devant lui, presque hésitant. Il a ouvert et refermé plusieurs fois la bouche, comme s'il cherchait ses mots, avant de saisir mon ami par les épaules et de l'embrasser. Ce n'était pas un baiser fougueux, non. Juste un simple effleurement sur les lèvres. J'en suis resté comme deux ronds de flanc comme une bouffée de jalousie montait en moi. Il n'avait pas le droit !
« Je t'avais dit que j'étais ici pour terminer ce que j'avais commencé. Il y a dix ans, je t'ai promis de revenir si je t'aimais toujours. »
Cet aveu a coupé ma charge vengeresse avant même qu'elle ne commence et je me suis laissé tomber sur les fesses avec le sentiment de m'être fait doubler au tournant.
« Lâche-moi, Mattéo ! »
Mu s'est un peu débattu, sans grande conviction, avant de s'immobiliser et de regarder d'un air incrédule son compagnon.
« Ecoute-moi ! » a crié ce dernier en le secouant doucement. « Je me fous pas mal de ce que Radhamante t'a fait ! Bon sang ! Aphrodite y est passé aussi et ce n'est pas pour ça que je le considère autrement ! Je suis un connard, Mu ! Un assassin ! J'ai tué plus d'innocents que tu pourrais l'imaginer mais je ne peux pas oublier ce soir là ! Tu savais que je venais pour te tuer mais… Tu m'as fait croire que l''Alchimiste' était parti et je n'ai pas eu le cœur de t'éliminer … Pour la première fois ! J'ai attendu patiemment des semaines qu''il' revienne et, toi à la place, tu m'as volé une babiole que j'ignorais posséder. Mon cœur ! Alors maintenant ça suffit ! Ou tu me le rends ou tu me donnes le tien en échange ! Ils ont raison au Sanctuaire. Je suis un fou dangereux, un monstre, un connard. Mais je suis un connard qui t'aime ! Merde ! »
L'Atlante est resté silencieux, les yeux brillants dans son visage presque exsangue. Assis à quelques mètres d'eux, je me faisais l'effet d'un voyeur mais je ne pouvais m'empêcher de guetter le dénouement de cette scène singulière qui se jouait devant moi.
« Ouais… Je m'en doutais un peu, » a grogné Masque de Mort avant de le lâcher et de se détourner.
C'est ce moment que Mu s'est décidé à réagir. Il s'est jeté en avant, emprisonnant l'Italien de son bras valide.
« Reste, Mattéo ! Ton cœur, je n'ai pas envie de te le rendre. Je le garde, tu me l'as donné, nuance ! »
Il a caché ses traits délicats dans le large dos du Cancer, dissimulant les larmes qui se sont enfin décidées à couler, tandis que ce dernier se retournait lentement. Je ne suis pas resté pour assister à leurs retrouvailles, j'ai ramassé les courses éparpillées sur le sol et je suis rentré. Je crois qu'ils n'ont même pas remarqué ma présence.
°°
20 juin
J'aime Mu. Je m'en rends compte à présent mais il est trop tard. Le pire, c'est que je n'arrive même pas à détester Masque de Mort de me l'avoir pris. Mon ami a l'air si heureux que je ne peux m'empêcher de souhaiter que rien ne vienne gâcher son bonheur. Depuis son retour sur terre, il y avait une ombre dans ses yeux que je n'arrivais pas à chasser. Depuis que l'autre crabe lui a fait sa déclaration, elle est toujours là mais si légère qu'on ne la voit plus qu'à peine.
Je crois que je suis destiné à être malheureux en amour.
Quand je suis redescendu au village, la fille de l'épicerie semblait particulièrement radieuse, une bague ornait son doigt. Je lui ai souri et suis sorti sans plus un regard en arrière. Je me sens malheureux. Terriblement seul en fait. J'envie Mu et Mattéo – puisque c'est son vrai nom – j'envie cette fille dont je ne connais même pas le nom. Je vais finir en ermite dans mes montagnes.
J'ai été idiot et trop lent. Pourquoi est-ce que je ne me suis pas déclaré auprès de Mu plus tôt ?
°°
25 juin
Ils vont partir. Mu veut voir son maître et, évidemment, le Cancer l'accompagne. Et moi ? Je reste sur place.
Ca me fait mal de le voir partir. J'ai l'impression que mon torse est devenu soudain trop petit et va exploser.
Ca y est, je pleure. Ca fait de drôles de taches sur le papier. Je ne veux pas qu'il s'en aille ! Reste Mu ! S'il te plait ! Ne t'en va pas !
°°
27 juin
Ca y est. Ils sont partis. Mu m'a bien proposé de venir avec eux mais j'ai refusé. Ce serait trop dur de les voir plus longtemps si heureux tous les deux.
°°
1er juillet
Je me sens seul. Il faudrait que je descende au village mais je n'en ai pas envie. Pas envie de voir des gens stupidement heureux. Ca fait cinq jours que je n'ai pas quitté ma cabane. Je reste dans mon lit et je rumine. C'est stupide mais je ne peux pas m'en empêcher.
°°
6 juillet
Je me suis réveillé comme un son fracassant retentissait dans la cabane, ce matin. Je n'ai pas eu le temps d'apercevoir mon agresseur comme ce dernier me hissait sans peine en travers de ses épaules et ressortait sans un mot, me trimballant comme un vulgaire sac à patates.
« Hé ! Arrêtez ! »
« La ferme, gamin ! » a lancé une voix connue et gouailleuse.
Masque de Mort.
Je me suis débattu vigoureusement mais il a tenu bon et m'a balancé à la baille. J'en suis ressorti crachant et toussant, les cheveux collés à mon visage, encombrant ma vue.
« Mais ça va pas, non ? »
Bon sang ! Que faisait-il là ? Pourquoi fallait-il qu'il vienne me narguer ?
« T'avais l'air d'avoir besoin d'être un peu secoué… Réagis un peu, on dirait un bébé à qui on a enlevé sa peluche favorite ! »
Salaud !
« T'as quoi maintenant ? Seize ans ? Dix-huit ans ? »
« Dix-neuf ans, » ai-je grondé en me hissant sur la berge, des pensées homicides en tête.
« Bref t'es majeur et vacciné, c'est ça ? »
Je me suis arrêté, surpris par ses questions. Où voulait-il en venir.
« C'est l'avantage de sortir avec un télépathe qui t'ouvre son esprit. Tu sais ce qu'il ressent pour toi et quelle est ta place. Il m'aime et je n'ai rien à craindre de l'avenir à ce niveau, là. Et toi ? Tu as quelqu'un ? »
« Je t'en pose des questions ? » ai-je grommelé.
Il a souri en m'entendant reprendre ses propres paroles.
« Bien, tu grandis un peu… Mu est triste. Il t'aime aussi. Faut croire que tu lui as tapé dans l'œil à force de te mettre à moitié à poil à chaque combat. Il pense que ce n'est pas réciproque et il a peur de me blesser. Donc, il la ferme et mord sur sa chique. Chuis peut-être une bête fauve mais j'aime pas le voir malheureux. Alors tu as le choix. Ou je te démolis là, maintenant, je t'enterre dans un coin et on ne parle plus de toi – il aura plus besoin de se casser la tête à ton sujet – ou tu te dis que c'est réciproque et tu viens nous rejoindre. Je suis pas moche et plutôt bon au pieu. T'es pas obligé de coucher avec moi de toute façon. Alors ? Tu te décides ? »
« Tu te fous de moi, là ? »
« T'es lent du ciboulot ou quoi ? Ouais, je te propose un ménage à trois. »
« Je… »
« Tu me respectes pas, ok ! Passons. Tu veux pas rendre ta bête à corne heureuse ou quoi ? »
« C'est pas aussi simple ! »
Qu'est-ce qu'il croyait l'animal ? Que me déballer sa marchandise comme ça était simple à avaler ? Pourtant, son regard ne me quittait pas et je le sentais prêt à mettre sa menace à exécution. Il était sincère. Incrédule, je l'ai fixé un long moment avec une admiration réticente. Si j'avais été à sa place, je ne pense pas que j'aurais été capable de lui faire cette proposition.
« Je peux apprendre à te respecter, » ai-je fait lentement.
« T'accepte, alors ? »
A vrai dire, je le respectais déjà.
« Uniquement si Mu est d'accord. »
Avec le premier sourire sincère à mon égard, il a tendu la main que je n'ai pas hésité à saisir. Athéna m'envoie par des moyens peu orthodoxes la chance d'être heureux. Une sorte de rédemption, en somme…
Terminé, finish, die einde ! -
Note de l'auteur : j'espère que vous aimez, en tous cas, j'attends vos commentaires avec impatience !
Note de Kashiira : Ayee relu et corrigé ! Fichues fautes ! San, il n'y a pas de mal, je ne suis pas vexée ;;;; Si je suis inspirée, j'ajouterai peut-être un épilogue à cette fic dans l'avenir… héhé