Chapitre deux : Troublante ballade

Un ronflement sonore éveilla Harry en sursaut. Il était dans son lit dont les rideaux avaient été soigneusement tirés. Il sentait. quelque chose de chaud, lourd et mouillé sur sa cuisse. Il releva la tète et à sa grande surprise il vit que Ron était couché à côté de lui. Il était recroquevillé sur lui même et sa tête reposait sur la cuisse de Harry. Sa bouche était grande ouverte et une petite coulée de salive s'en échappait.

" Beurk!" fit Harry dégoutté Il remua légèrement sa cuisse.

" Ron, Ron!"

Il obtint pour seule réponse un grognement irité.

Ron! Pour l'amour de Morgan, réveille toi!" Harry avait presque crié.

" Quoi!" Ronald Weasley leva la tête subitement, ses cheveux roux lui retombant sur le visage. Il regarda autour de lui confus puis soudainement il sembla se rappeler où il était. Il écarta ses mèches rebelles d'un geste impatient et son regard se fixa sur Harry.

" Oh! Harry! Mon- vieux pardonne moi, j'ai du m'endormir! Comment te sens-tu? J'était tellement inquiet!

Harry ignora sa question.

" Ron, comment suis-je arrivé jusqu'ici ? Je me souviens d'être allé dans la forêt interdite, puis des détraqueurs m'ont attaqué… Il s'interrompit, cherchant les souvenirs de la veille dans sa mémoire embrouillée.

" Continue l'encouragea Ron.

" Bien... fit il hésitant. " Quelqu'un a fait apparaître un patronus. Un cobra gigantesque, il était

vraiment magnifique.'

Tu as pus voir qui c'était?

Ron avait l'air vivement intéressé.

" Non lui répondit Harry, il portait une grande cape noire et un capuchon cachait son visage." Harry ne comprit pas pourquoi mais, à la simple évocation du jeune homme, son cœur s'était subitement emballé,.

" Nom d'un dragon!' s'exclama Ron. " C'est sûrement le même gars qui t'as ramené ici cette nuit!"

" Quoi!" cria Harry, se redressant soudainement. Il prit Ron par le col de la chemise de son pyjama et le secoua sans ménagement." Tu l'as vu! Qui c'était? Comment m'a-t-il ramené ici?"

" Calme-toi mon vieux!" Ron était tout rouge étouffant presque sous la prise de Harry.Je te jure que je vais tout te dire mais lâche-moi!'

Réalisant soudain qu'il était entrain d'étrangler son meilleur ami Harry relâcha sa prise et prit une profonde inspiration. " Désolé Ron, excuse moi mais je suis un peu nerveux."

" Mouais, c'est¸ ça! Un peu." Ron ignora le regard irrité qu'Harry venait de lui lancer et commença à lui relater les événements de la nuit précédente.

Harry resta suspendu au lèvres de Ron tandis que celui-ci lui racontait comment la nuit dernière, il l'avait vu surgir sur un balais endormi, accompagné d'un gars qui portait une cape identique à celle qu'Harry venait de lui décrire. Et comment, au risque de blesser son dos à vie, il l'avait transporté de la fenêtre à son lit. Il n'oublia pas de préciser que son sauveur lui avait expliqué qu'il avait été attaqué par des détraqueurs et lui avait recommandé de lui donner du chocolat.

Une fois son récit terminé, Harry lui sourit franchement. " Merci Ron; dit-il en lui donnant une tape amicale sur le bras, tu as vraiment fais preuve d'un sang froid incroyable.

" Bof! fit Ron rosissant légèrement, je t'ai juste donné un peu de chocolat chaud et… " Il s'interrompit soudain, l'air confus.

'Qu'est ce qu'il y a?" luidemanda Harry.

" J'étais persuadé que tu étais en retenue avec Rusard hier. soir. Pourquoi étais-tu dans la forêt interdite?"

" Heu, bien..." Harry ne voulait pas mentir à son ami ,mais il senti qu'il n'avait pas d'autres choix. Il décida de lui avouer qu'une partie de la vérité.

" Disons que McGonagall à été très compréhensive et elle a jugé que ma journée avait été assez éprouvante. Je suis allé dans la forêt parce que je voulais être seul, je voulais faire le vide, tu comprends? "

Bien sûr lui répondit Ron. Il avait prit un air sérieux et ressemblait à Madame Weasley quand celle ci maternait Harry. Voyant son expression Harry retint un rire. Ca alors! Poursuivit Ron sautant du coq à l'âne, tu peut être sûr que si ça avait été moi, elle m'aurait collé pour au moins deux semaines! Quoique c'était vraiment moche ce que t'a dit Rogue hier. j'imagine que cela a dû jouer en ta faveur auprès d'elle.

" Ouais sûrement", fit Harry embarrassé en :repensant au véritable responsable de son" acquittement' . Quelle heure est-il?" Demanda-t-il voulant changer de sujet.

" Oh!" Fit Ron ayant soudain1'air alarmé. Il poussa le rideau du lit et s'empara du cadran posé sur la petite table. " Nom d'une gargouille! Il ne reste que trois quarts d'heures avant le petit déjeuner! Hermione doit déjà m'attendre dans la grande salle! Je lui avais promis d'aller la rejoindre nous devions discuter de .. ." il s'interrompit, rougissant comme une pivoine.

" Tiens, tiens", fit Harry en regardant son ami avec un air malicieux.

"Oh! Ferme là!" Dit Ron agacé. Il reposa brusquement le cadran sur la table et sauta en bas du lit de Harry. Il s'habilla aussi rapidement que possible et détala comme un lapin. Quand il fut partit Harry éclata de rire. Il était très heureux pour Ron. Il y avait si longtemps qu'il faisait les yeux doux à Hermione,il était plus que temps qu'elle daigne lui accorder une chance!

Grâce à Merlin, il ne m'a pas posé de questions à propos de Malfoy. Songea Harry soulagé.

Il se pencha un peu pour pouvoir jeter un coup d'œil dans le dortoir. Tous les autres apparemment étaient déjà partis pour la grande salle. C'est fou, pensa-t-il ce que les crêpes àu samedi matin peuvent les faire se lever tôt! Il sourit et fit un mouvement pour sortir de son lit mais il se ravisa. Il referma le rideau que Ron avait laissé ouvert et il se laissa retomber sur ses oreiller. Après tout, rien ne pressait... Un rayon de soleil avait réussit à se frayer un chemin à travers un petit interstice et dansait sur son visage. Harry ferma les yeux. Ses pensées dérivèrent vers Malfoy; Harry avait toujours entretenu une haine féroce à son égard et il était certain que Malfoy le détestait tout autant. Pourtant, lors de ces cinq dernières années, il avait souvent remarqué lors de leurs bagarres, que les mains de Malfoy s'attardaient sur lui plus longtemps qu'il n'était nécessaire. Il n'y avait jamais porté attention jusqu'à maintenant, pensant qu'il ne faisait cela seulement pour l'exaspérer. Mais depuis hier, il n'était plus sûr de rien.

"Hier, hier,mmmmmm!'

Il s'étira sur son lit. Il sentit sa tête devenir très légère, tout à coup, il se sentait intoxiqué…Oh oui Harry avait besoin de ça…Il avait besoin de sentir le corps de Malfoy écraser le sien, besoin de sentir sa chaleur… mais Malfoy n'était pas là… Il empoigna le drap sous lui et le serra fortement. Il le serra jusqu'à ce que les fils de coton s'impriment dans sa main. Un exigeant désir descendit le long de sa colonne vertébrale et quand il atteignit ses hanches il gémit en tordant le drap dans sa main.

Il n'avait plus le temps maintenant de prendre sa baguette et jeter un charme silencieux autour de son lit, de toute façon il s'en foutait. Il n'y avait plus que lui, lui et le souvenir des lèvres de Malfoy sur son cou. Tout devint flou autour de lui et il sentit son membre rigide se frotter contre ses sous vêtements. Il ne pouvait simplement plus attendre à présent, il était si près…

Ses mains défirent rapidement la fermeture éclair de son pantalon et il glissa ensuite habillement une main sous l'élastique de son boxer pour empoigner son érection. Il tira et poussa la peau délicate, taquinant la veine sensible juste au dessous. Son pouce glissait doucement au dessus en s'imprégnant des premières gouttes d'une envie devenue incontrôlable. Il le porta immédiatement à sa bouche ressentant une envie irrépressible de se goûter. Il faisait des efforts incroyables pour ne pas venir tout de suite, il voulait que cela dure encore un peu. Il se força à adopter un rythme régulier, ses mains suivant le mouvement de ses hanches, en un lent et délibéré mouvement de vas et viens. Le souvenir des lèvres de Draco revint le hanter encore une fois et son corps s'arqua, plusieurs fois à la rencontre de son amant invisible et il ne se sentit plus la force de retenir le cri qui lui brûlait les lèvres. Il exhala le nom de Draco Malfoy encore et encore tandis que son corps se convulsait sous la force de son orgasme. Harry fixa le plafond de son lit en attendant rêveusement que les battements de son cœur reviennent à la normale. . Il se rappela vaguement le petit déjeuner et il se décida avec réticence à sortir de son lit…

Harry acheva de s'habiller en silence et il se regarda dans le miroir .Il venait de prendre une douche rapide, et n'ayant pu retrouver ses lunettes, il avait ensorcelé ses yeux. Il avait décidé de porrter le tee-shirt et le jean qu'Hermione l'avait pratiquement forcé à acheter trois semaines plutôt. Ils étaient allé à Pré-au-Lard et s'étaient arrêté dans une boutique branchée" dont Harry avait oublié 1e nom. Hermione lui avait tendu les vêtements toute excitée en lui disant:" On ne sait jamais quand une occasion se présentera!" Elle lui avait lançée un clin d'oeil tout en l'entraînant vers la caisse. Il les avaient donc achetés, pour lui faire plaisir. Mais il s 'était juré de ne jamais porter ces vêtements, qu' il trouvait un peu trop ajustés à son goût. Par contre, ce matin, il avait envi d'être à son avantage. .. Il planta devant le grand miroir et il se regarda d'un oeil critique. Ses cheveux étaient en bataille comme d'habitude mais pour le reste ça pouvait aller. Le jean moulait parfaitement ses jambes athlétiques et le vert foncé du tee-shirt rehaussait l'éclat de sesyeux. Toute ces heures d'exercices enfermé dans sa chambre chez les Dursley cet été avaient vraiment été payantes! En vérité, Harry ne réalisait pas à: quel point il était séduisant. C'était un atout dans sa vie qu'il ne se savait pas posséder. Cette ignorance non feinte, faisait tout son charme... Il se retourna et regarda son lit. Les draps et ses vêtements étaient souillés." Damné Malfoy. Il eut un sourire triste en songeant que personne, pas mêmes ses meilleurs amis, n'avaient remarqué le "changement" qui s'était opéré en lui depuis 1'année dernière. Après sa pitoyable expérience avec Cho Chang, il avait définitivement fermé le livre des filles dans son esprit. Et personne n'avait remarqué que depuis la rentrée, souvent, lui et Dean Thomas s'éclipsaient dans des salles de classe désertes. De toute façon personne n'aurait put remarquer quoi que ce soit car Harry avait fait promettre à Dean de ne rien dire. Et Harry faisait confiance à Dean. . . Après tout il avait.été son premier amant Il lui avait fait de timides avances dans le train, sur le chemin de Poudlard. Et Harry, sans plus de préambules, avait posé ses lèvres sur les siennes en tirant le store de la porte du compartiment. .. Et depuis, Dean avait été merveilleux avec lui, faisant tout ce qu'il voulait qu'il lui fasse, se pliant sans broncher à chacune de ses "demandes". Il lui avait bien précisé qu'entre eux il n'y aurait que du sexe, Dean avait accepté, mais Harry soupçonnait de plus en plus Dean d'être tombé amoureux de lui, Dean était' 'un bon coup" mais il devait arrêter tout ça maintenant Il ne voulait pas lui faire de la peine et de plus une certaine personne commençait à prendre beaucoup de place dans son esprit Il prit sa baguette et marmonna :" Récure vite! ". Instantanément, ses draps et ses vêtements redevinrent impeccables. Son lit fut fait et ses vêtements furent soigneusement pliés. Il glissa ensuite sa baguette dans une poche à l'intérieur de son jean spécialement faite pour cet usage: Un avantage des vêtements fabriqués dans le monde des sorciers. "Hum!' fit Harry satisfait Il se regarda une dernière fois dans le miroir, puis il tourna les talons, en direction de la grande salle.

Draco Malfoy était comme à chaques matins, assis à la table des Serpentard pour le petit déjeuner. Et, comme à tous les matins depuis un mois, une boule d'anxiété lui tenaillait l'estomac. Il attendait nerveusement le courrier, craignant que son père ne lui envoie un hibou confirmant la date et 1'heure de la cérémonie d'initiation des mangemorts. De plus son dos lui faisait mal. Évidemment, il n'était pas habitué à tenir quelqu'un dans ses bras pendant qu'il manœuvrait son balais. Il repensa avec un plaisir coupable, à la façon dont Potter c'était tendrement agrippé à lui. Il frissonna et prit une gorgée de café en essayant d'ignorer les bruits dégouttants que faisait Goyle en mangeant son porridge et la main de Pansy Parkinson qui remontait lentement le long de sa cuisse .Il regarda en direction de la table des Gryffondor. Le petit déjeuner était commencé depuis dix minutes et Potter n'était pas encore arrivé. Étrange. Il écarquilla les yeux quand il vit Granger passer un bras autour de la taille de Weasley. "Il ne manquait plus que cela" Songea-t-il écœuré. Maintenant, il avait définitivement perdu son appétit.

" Pansy, aurais-tu l'obligeance de retirer ta main?'

Pansy Parkinson le regarda innocemment.

" Qu'est ce qu'il y a Draco? Susurra-t-elle. Tu n'aimes pas ça?

" Tu sais très bien que non", lui dit-il en lui jetant un regard noir.

" Hum", elle posa un doigt sur son menton et fit mine de réfléchir. "C'est vrai qu'il y a certaines rumeurs qui courent dans le donjon, il paraîtrais que les filles ce n'est pas vraiment ton truc…Tu aurais, à ce qu'on dit, plusieurs amants."

Draco se rengorgea, nullement contrarié par ce que Pansy venait de lui dire.

"Désolé de te décevoir, cher Pansy, dit-il d'un ton doucereux, mais les rumeurs sont vraies. Je ne m'en suis jamais caché d'ailleurs, c'est juste que la moitié des élèves de cette école sont trop bêtes pour s'en rendre compte!"

" Par la moitié tu veux dire, les Serdaigle, les Poufsouffle et les Gryffondor. C'est ça?

C'est ça", lui confirma-t-il avec un sourire en coin.

Soudainement la jeune fille enfonça ses ongles dans la chair délicate de Draco.

" Merde, Parkinson! Vas y doucement!"

Mais elle ne l'écoutait pas. Ses yeux s'étaient dirigés vers l'entrée de la salle et son visage semblait figé de stupeur.

Bon dieu! souffla-t-elle, est ce que c'est bien Harry Potter ?

Quoi! Fit Draco se retournant brusquement.

Et il le vit. Harry Potter se tenait là, à l'entrée de la salle. Mais il ne :portait pas ses habituels chandails usés à la corde. Ni ses cargos affreux, qui devaient faire cinq fois sa taille! Non. il portait un jean qui moulait ses jambes à la perfection. Et que dire du tee-shirt vert foncé, très ajusté qui laissait deviner son torse musclé. Il était beau à faire pâlir d'envie tous les dieux de l'Olympe! Les yeux de Potter parcoururent la salle et rencontrèrent ceux de Draco. Leurs regards se soudèrent et Harry lui adressa un sourire moqueur. Jamais, dans sa vie Draco ne s'était senti devenir rigide aussi vite!" Merde! Merde! Merde!" il plongea une main sous la table et appuya sur son problème grandissant.

" Il est beau n'est ce pas Draco? dit Pansy lui adressant un regard éloquent.

« Ta gueule, Parkinson! Et pour l'amour du ciel enlève ta main de là!" Draco commençait à sentir une rougeur embarrassante envahir ses joues.

Ca va, ca va, lui dit-elle en retirant sa main, ne soit pas si tendu", acheva-t-elleen éclatant de rire.

Draco aurait voulu rentrer sous terre. "Damné Potter!" C'est décidé, ce soir je file à la Tête de Sanglier! J'aurais vraiment besoin d'un Whisky Pur feu… Ou Deux!

Harry se dirigea vers la table des Gryffondor, sous le regard admiratif de plusieurs jeunes sorcières ( et sorciers, Dean en particulier) Mais il fit mine de les ignorer et il se dirigea tout droit vers Ron et Hermione. Quand il arriva à leur hauteur, Hermione lui sourit. Elle donna un coup de coude à Ron pour qu'il lui laisse une place entre eux deux.

Hermione mais…

Ah! Salut Harry! Assied toi mon vieux!" Il tapota l'espace entre lui et Hermione.

" Alors Harry, comment vas tu?" Hermione l'examina de la tête aux pieds l'air inquiète. Elle fronça les sourcils. " Tu n'aurais pas du sortir seul hier soir, tu sais bien que les détraqeurs sont en liberté maintenant!

" Ca vas Mione. Je ne le ferai plus promis!' Harry se pencha et lui planta un rapide baiser sur la joue. Il se releva et avant de s'asseoir il adressa un clin d'œil discret à Ma1foy. Celui ci eut un mouvement de surprise et renversa sa tasse de café sur Goyle. Goyle se retourna prêt à frapper l'idiot qui venait de tacher sa chemise, mais quand il s'aperçut que c'étaît son "maître" il se renfrogna. Harry vît Malfoy se prendre la tête à deux mains, visiblement exaspéré. Il ne put s'empêcher de rire doucement.

" Pourquoi ris tu ?" lui demanda Ron qui n'avait rien vu de la scène, étant trop occupé à regarder Hermione les yeux dans le vague.

Pour rien" lui dit Harry en s'efforçant de reprendre son sérieux.

" Harry, dit Hermione le regardant droit dans les yeux. Je veux que tu saches que nous ne t'en voulons pas du tout pour les 7O points tu sais... Je veux dire, dit :elle rougissante, nous comprenons que c'est parfois difficile pour toi de subirent les insultes de Rogue constamment. Et, je trouve qu'hier il est allé beaucoup trop loin, en insultant la mémoire de ton père de la sorte. Malfoy n'a pas été trop pénible, j'espère? "

" Non. non. dit-il- précipitamment, seulement fidèle à lui même et "merci", dit Harry ému. Il prit la main d'Hermione et y déposa galamment un baiser. Si il était resté la moindre trace de culpabilité dans son esprit Hermione venait de l'effacer. Il ressentit un grand élan d'affection pour son amie. " Merci beaucoup" Répéta-t-il, reposant la main d'Hermione sur la table.

Dis moi maintenant, lui dit-elle, prenant un air malicieux, pour qui tu t'es habillé si sexy?"

Bof", fit Harry lui adressant un sourire ravageur, je n'avais rien d'autre à me mettre'

" Bien sûr dit-elle lui rendant son sourire.

" Tu sais, dit Ron .semblant soudainement sortir de sa transe, Hermione m'a dit quelque chose de très intéressant à propos du patronus qui ta sauvé la vie hier soir. Dis lui Mione"

Quoi!" s'exclama Harry. Tu sais à qui il appartient?

Je ne sais pas à qui il appartient, mais en revanche je sais à quelle maison il appartient."

Laquelle lui demanda Harry visiblement tendu.

" Tous les patronus ayant la forme de reptile appartiennent à la maison des Serpentard.

" Et, je peux t'affirmer que le sorcier qui l'a lancé est très puissant. il pratique probablement la magie noire."

Je ne peux pas croire qu'un Serpentard t'es sauvé la vie vieux!"

Moi non plus Ron, murmura-t-il. Moi non plus.

Harry dirigea son regard vers la table des Serpentard. Malfoy le regarda sans ciller, il était vêtu entièrement de noir ce qui contrastait merveilleusement avec sa peau laiteuse. Ses yeux gris qui rappelaient un ciel orageux, n'exprimaient aucunes émotions. " Il est. .. magnifique..." Songea Harry se sentant de plus en plus étrange. Il détourna son regard vers la bannière des Serpentard qui était suspendue au plafond et il reporta à nouveau son regard sur Malfoy, dont les yeux étaient toujours fixés sur lui. Tous ses doutes s'évanouirent et la lumière se fit lentement en lui. "C'est lui qui m'a sauvé."

Ca vas Harry?" .lui demanda Hermionne voyant son air grave.

Oui, oui", lui répondit-il l'air absent.

Hermione était sur le point de lui poser une autre question mais l'arrivée du courrier l'en empêcha. Harry en fut grandement soulagé. Cela allait lui donner le temps de se remettre de ses émotions. Des dizaines de hiboux envahirent la salle, lâchant lettres et paquets un peu partout. il vit Hedwige voler gracieusement vers lui. Elle vint se poser sur la table à côté de lui et lui tendit sa patte. Un petit paquet et une lettre y était attachés.

" Merci ma belle", lui dit Harry. Il détacha la corde retenant son courrier à la patte d'Hedwige. L'oiseau lui mordilla affectueusement l'oreille. Il lui tendit un morceau de brioche. Elle le prit avidement et repris son vol en direction de la volière.

Alors, qui t' écris?" Demanda Ron en enfournant un énorme morceau de crêpe.

Harry ouvrit la lettre et y reconnut immédiatement l'écriture grossière d 'Hagrid.

" Alwors" insista Ron la bouche pleine.

" Ca viens de Hagrid" lui répondit Harry feignant l'indifférence. il n'avait pas envie de partager le contenu de sa lettre avec ses amis. Il commença à la lire, heureux d'avoir des nouvelles du demi-géant.

Cher Harry, j'aimerais que tu viennes chez moi ce soir, seul. J'ai quelque chose pour toi, c'est assez personnel c'est pourquoi j'insiste pour que tu viennes seul. Peut être pourras tu m'expliquer ce que le contenu du paquet que je t'envoie faisait sur le pas de ma porte. Hagrid.

Intrigué, Harry pris le paquet et l'ouvrit. "Mes lunettes!" il s'empressa de les cacher dans ses poches. Ce n' était vraiment pas le moment de recevoir un interrogatoire en règle de la part d'Hermione. Il savait fort bien maintenant qui les avaient déposées là bas.

" On dirait que Malfoy Viens de recevoir une mauvaise nouvelle. dit Hermione en pointant avec son index la table des Serpentard.

Oh! Comme c'est affreux!" Fit Ron en ricanant.

Harry regarda Draco. Il tenait à la main un petit morceaux de parchemin. Il semblait le lire et le relire frénétiquement. Quand il releva la tête, il était pâle comme la mort. il se leva brusquement et quitta la salle en courant.

Oh! Renchérit Ron, le petit chéri à sa maman n'a pas reçu son argent de poche ce mois ci!"

" FERME LÀ!" Harry avait hurlé. Tous les élèves et les professeurs dans la grande salle s'étaient tus. Tous le fixaient, ahuris. La respiration saccadée, Harry regarda Ron, menaçant.

" Harry?" Hermione le regarda incertaine, " Qu'est ce qui te prends?"

Hany l'ignora. il se pencha vers Ron et lui murmura à l'oreille," Ne t'avise plus jamais de dire du mal de Draco Malfoy en ma présence Weasley! Sinon; je te jures que je te le ferai payer très cher!"

Ron ne dis pas un mot et il regarda Harry partir les lèvres tremblantes. Hermionne; qui avait tout entendu, le pris dans ses bras. "Qu'est ce que j'ai dit, qu'est ce que j'ai dit?" " Je ne sais pas", murmura Hermione, les larmes aux yeux.

Un peu plus loin à la table des professeurs, Dumbledore pencha la tête vers le professeur McGonagall. " Faites quérir Firenze jevous prie Minerva, j'ai à lui parler.. Minerva McGonagall regarda le directeur de Poudlard avec étonnement. Mais elle avait appris avec les années à ne pas discuter ses ordres. Aussi étrange pouvait-il être, Minerva savait que Albus Dumbledore, avait toujours une bonne raison pour chaques choses saugrenues qu'il lui demandait de faire. " Très bien monsieur"

Albus Dumbledore, se tenait tranquillement devant la fontaine, dans la cour intérieure du château. Un léger bruit de sabot se fit entendre derrière lui. Il se retourna et fit quelques pas à la rencontre du nouvel arrivant.

"Ah!" Fit-il satisfait." Je vous attendais Firenze.

Le centaure inclina la tête. " Monsieur le directeur.

Firenze mon ami, il y a urgence.

Oui je l'ai senti" dit Firenze de sa voix mystérieuse.

" Étant donné les nouveaux événements survenus au cours de la matinée il est impératif que vous révéliez une partie de votre prémonition à Harry Potter, avant la fin de l'après-midi."

Fort bien monsieur, je saurai le diriger vers moi.

" Oh, je ne suis pas inquiet", dit Dumbledore souriant.

L'homme et le centaure se quittèrent sans un mot. Chacun prenant une direction opposée.

Harry marchait le long du couloir situé à l'opposé de la grande salle. Il écoutait le son de ses pas résonner dans le couloir vide. Depuis le petit déjeuner il déambulait sans but à travers le château. Il se sentait misérable. il n'arrivait pas à comprendre la façon dont il s'était comporté envers Ron. Tout allait trop vite. En l'espace d'une journée et demie il s'était mis à fantasmer à propos de Malfoy et il avait menacé son meilleur ami, devant toute l'école. Il devait se rendre à l' évidence. Ses sentiments envers Malfoy étaient plus compliqués qu'il ne l'avait cru jusqu'à présent. Au fond, cela avait été plus facile de croire qu'il le haïssait... II savait maintenant que c'était plus que cela, que c'était ancré en lui depuis longtemps. Et cela lui faisait très peur.

Pourquoi, je ne m'en rends compte que maintenant" soupira-t-il.

Parce que le temps est venu, Harry Potter."

Firenze? C'est vous?'

" Oui, Harry... entre je t'en prie.

Sans s'en rendre compte, ses pas l'avaient mené juste en face de la classe de divination. Harry poussa la porte entrouverte de la salle. C'était; à ne pas en douter; la plus belle sa1le de classe du château. Dumbledore l'avait aménagée l'année précédente, pour qu'elle ressemble à la forêt interdite, l'ancienne demeure de Firenze. Firenze se tenait là au milieu des arbres et des rochers. Il avait une grâce majestueuse que seul les centaures peuvent acquérir. Il inclina sa tête blonde et fit signe à Harry d'approcher. Harry fit quelques pas, intimidé par la prestance naturelle du centaure.

" Te souviens tu Harry quand je t'ai dit que nous centaures étions capables de voir les grands changements à venir en regardant le mouvement des étoiles?"

" Oui", souffla Harry. En fait, Harry, n'oubliait jamais une seule parole que le centaure lui disait, tant il était fasciné par son enseignement.

" Bien", continua le centaure. Un grand changement est en train de s'opérer, Harry. Et il te concerne directement.

Moi! s'écria Harry étonné.

Oui, toi. Je dois te préciser de faire vite, si j'étais toi je partirais dès maintenant en direction du lac.

Le lac! Mais pourquoi ?

Le centaure piaffa d'impatience." Le seigneur des ténèbres a jeté son dévolu sur le prince de glace. Il est désespéré. Si tu n'interviens immédiatement, il mourra."

" Le prince de glace", murmura Harry, comme pour lui même. Oui, il avait déjà entendu des Serpentard appeler Malfoy ainsi, il disait tous que c'était parce que rien ni personne n'avait su l'émouvoir jusqu'à présent. Sa méchanceté et son insensibilité avait fait sa renommé dans la maison des Serpentard. Les paroles de Firenze prirent forme dans son esprit. Voldemort...

"Voldemort veut apposer sa marque sur Draco? C'était ça la lettre qu'il a reçu ce matin?'

" Oui Harry Potter. Tu es le seul qui puisse le sauver maintenant. Personne d'autre n'arrivera à

l'approcher."

Pourquoi moi? Il m'a toujours détesté."

La malheureuse réalité de ce qu'il venait d'affirmer, lui serra douloureusement le cœur.

" Il ne faut jamais se fier aux apparences Harry. Le temps viendra où tu comprendras cela. Maintenant pars! Il ne tiendra plus longtemps!"

Merci de m'avoir prévenu Firenze. C'est… c'est très important, pour moi.

Sa voix avait tremblée sous la force des multitudes d'émotions qui se débattaient en lui ll n'hésita plus. Il prit ses jambes à son cou et sortit en courant de la salle de classe.

Firenze le regarda partir, une expression indéfinissable sur son visage. Oui, murmura-t-il , oui il le sauvera, son cœur parle déjà sans qu'il ne le sache encore..."

Harry connaissait les effets de la marque des ténèbres. Il savait qu'une fois que Draco aurait reçu la marque, il n 'y aurait plus de retour en arrière. La marque le brûlerait pour toujours et il serait à jamais l'esclave de Voldemort. Lui même portait une marque et il ne savait que trop bien les effets que produisait la brûlure du seigneur des ténèbres sur l'âme de quelqu'un. Il sortit du château bousculant quelques premières années au passage qui le regardèrent surpris. Une farouche détermination se lisait sur son visage.

" Oh non, tu ne me feras pas ça, tu ne mourras pas tant que moi je serai en vie!

La lumière du soleil couchant étincela sur la lame de la dague que Draco tenait dans ses mains. Agenouillé sur le rivage du lac, il semblait réfléchir en fixant l'objet tranchant. La poignée avait la forme d'un serpent dont les yeux étaient composés de deux émeraudes. Les joyaux lui rappelèrent le regard rieur de Harry et il maudit intérieurement toutes les nuances de vert. Tout ces verts qui lui rappelaient l'inaccessible Harry Potter. Il relut le morceau de parchemin qu'il avait reçu au petit déjeuner.

Le trente et un octobre, près du lac, sois prêt mon fils.

Draco pris sa baguette et murmura

Lacornum Inflamare.

Le petit bout de papier s'enflamma instantanément, devenant en quelque secondes un petit tas de cendre. Il reporta son regard sur la lame et des larmes tombèrent sur le métal: Pour la première fois de sa vie, Draco Malfoy pleurait. Il avait mal tellement mal. .. Ca devait s'arrêter, maintenant. Il n'y avait pas d'autres options. Une froide logique repris le dessus sur ses émotions et il brandit la dague dans les airs Il savait précisément ou frapper. Il avait depuis sa plus tendre enfance appris avec son père le maniement des armes blanches. Il amorça le coup...

" EXPELLIARMUS!' Une lumière blanche vint frapper de plein fouet la dague de Draco, qui fut projetée haut dans les airs et plongea dans les eaux du lac. Harry rangea sa baguette. Le sort qu 'il avait lancé avait été puissant et précis. Il se tenait à quelques mètres de Draco tremblant, encore trop choqué par ce qu'il venait de voir. Si il était arrivée quelques secondes plus tard, Draco se serait planté une dague en plein cœur! De grands cercles se décrivaient à la surface de l'eau, loin du rivage, là où la dague avait sombré. Draco tourna les yeux vers lui. Quand il reconnut le sorcier qui l'avait désarmé, une haine démente déforma les traits délicats de son visage. Il se releva subitement, franchissant rapidement la distance qui le séparait de Harry.

Harry ne vit jamais le premier coup venir, il le sentit seulement. Une douleur fulgurante envahi sa mâchoire et le fit grimacer. Malfoy venait de lui administrer une puissante droite qui fut aussitôt suivit d'une autre. Un autre coup 1'atteignit sur sa gauche, d'une telle puissance, qu'il trébucha et tomba sur le dos. Il avait l'impression que sa mâchoire était en miette et le goût du sang se repandit dans sa bouche. Les mains froides de Draco capturèrent ses poignets et il le sentit s'asseoir sur lui le maintenant fermement en place avec ses jambes. Il ouvrit ses yeux pour découvrir le visage de Draco à quelques centimètres du sien. Ses yeux lui lançaient des éclairs glacées.

" Tu n'apprendras donc jamais à te mêler de tes affaires Potter!" vociféra-t-il." Tu ne pouvais donc pas me laisser mourir en paixl' '

Non.

La voix de Harry était faible, i1avait du mal à ouvrir la bouche.

Non quoi!Draco avait crié.

La mâchoire de Harry lui faisait mal certes, mais pas autant que les paroles insensées que Draco lui crachaient au visage.

" Tu es comme ton père alors! lui lança Harry provocant, un lâche qui à la première difficulté laisse tomber! '

NON JE NE SUIS PAS COMME LUI!

Harry senti sa douloureuse mâchoire s'entrechoquer tandis que Draco le secouais comme une poupée de chiffon. Il savait que ses paroles auraient affectées Draco et il commençait à les regretter. Draco le lâcha soudainement et sa tête retomba violemment sur le sol. Harry ferma les yeux, il était étourdi. Draco se laissa retomber sur lui, apparemment épuisé, tentant de reprendre son souffle. Harry, passa sans réfléchir un bras autour de sa taille.

" Désolé Potter", murmura Draco contre son épaule.

" Ca va", répondit Harry, je n'aurais pas dû dire ça. J'étais sous le choc, ce n'est pas tous les jours que je vois quelqu'un tenter de... enfin tu comprends...

" Oh mon dieu, soupira Draco et sa voix se brisa.

Harry sentit le corps de Draco trembler contre le sien. Oh, mais c'était quoi ça? Des larmes? Malfoy enfouit son visage dans son cou ne cherchant plus à cacher ses sanglots. Harry pouvait sentir chaques larmes glisser sur son cou.

" Je… je vais t'aider Malfoy, je ne les laisserai pas te prendre. Affirma-t-il avec conviction.

Cela ne fit qu'augmenter les sanglots de Malfoy qui resserra son étreinte. Harry entoura son autre bras autour de Draco et pria intérieurement pour que sa libido le laisse tranquille. Il glissa tout de même une main sous le chandail de Draco, le caressant doucement. Il sentit le Serpentard frissonner sous l'effet de sa caresse.

Je suis fatigué Potter" murmura Draco la voix saccadée. J'ai besoin d'un verre…

Draco se leva et fit mine de partir.

" Comment puis-je être sûr que tu ne recommenceras pas?" lui demanda Harry nerveusement en se mettant debout.

Draco se retourna et pointa sa baguette vers le lac.

"Accio dague/" La dague ressortit de l'eau et atterrit dans la main de Draco. Il prit la main de Harry et y déposa la dague.

Garde là", dit-il, le regardant étrangement. " Je ne m'en servirai plus je te le promet.'

Il caressa légèrement la joue de Harry avec le dos de sa main, puis il se retourna, courant vers l'enceinte du château. Harry le regarda partir avec appréhension. Il était loin d'être rassuré par la promesse que Malfoy lui avait faites. Il coinça la dague sous la taille de son pantalon.

Il ne me reste plus qu'à aller chez Hagrid, songea-t-il sans grand enthousiasme.

Harry frappa à la porte de la cabane du garde chasse. Elle s'ouvrit presque immédiatement et avant qu'Harry n'ait put faire quoi que ce soit, Crockdur avait posé ses pattes sur ses épaules et lui léchait le visage à grands coups de langue.

Allons, allons", fit la voix grave de Hagrid, " laisse le un peu tranquille Crockdur!"

Le chien laissa Harry et alla se coucher au fond de la pièce.

Ah! Bonsoir Harry!" Heureux de te voir dit Hagrid joyeusement. Entre et assied toi je vais nous faire du thé et...

Les yeux du demi-géant s'écarquillèrent de surprise quand il remarqua le visage émacié de Harry

Par la barbe de Merlin!" s'exclama-t-il. "Qu'est il arrivé à ton visage?"

" Heu, bien", dit Harry prenant place à l'énorme table au milieu de la pièce. " Disons que j'ai eu un petit différent avec Malfoy.

" Petit! dit Hagrid sarcastique. Il dépasse vraiment les bornes! Malfoy ou non je vais devoir en référer à Dumbledore!

" Non!", cria Harry soudain prit de panique. Nous avons réglé ça entre nous. Il m'a fait la promesse qu'il ne recommencerait plus.'

Draco Malfoy, faire une promesse; vraiment!' " Bon, si tu es sûr Harry.

Oui", dit fermement Harry, il n'y a pas à s'en faire, j'en suis persuadé.'

Hagrid lui tourna le dos et alla fouiller dans une armoire près de la cheminée. Il en ressortit un petit pot vert qu'il posa sur la table et il se tira une chaise à côté de Harry.

Qu'est ce que c'est?" demanda Harry.

" C'est un onguent que madame Pomfresh m'a donné. Je l'utilise quand Graup est un peu trop

affectueux. '

Harry eut un sourire en coin en pensant que le frère de Hagrid pouvait être tout sauf affectueux.

" Je vais t'en appliquer. Dans moins d'une heure les marques les plus apparentes devraient être presque disparues.'

Il dévissa le pot et une odeur de champignons rances s'en échappa. Harry fronça le nez avec dégoût.

" Alors Harry, dit Hagrid tandis qu'il lui appliquait le malodorant onguent sur le visage. Tu peux me dire ce que faisait tes lunettes sur le pas de ma porte?

Je n'en sais vraiment rien, mentit-il, mais je te suis reconnaissant de me les avoir envoyées.

" Oh ce n' est rien " lui dit Hagrid " Voilà, dans une heure tu seras comme neuf! Te sens tu un peu mieux?

" Oui", avoua sincèrement Harry. L'onguent qu'il lui avait appliqué avait une odeur épouvantable certes, mais aussitôt qu'il avait touché sa peau, une fraîcheur bienfaisante avait apaisé sa douleur.

" Dis moi Hagrid", Harry scruta le regard du demi-géant. " Qu'est ce que c'est que cette chose personnelle dont tu m'as parlé dans ta lettre?

" Ah!" les yeux de Hagrid s'illuminèrent." Je crois que tu vas être content! Suis moi, je l'ai rangé derrière la cabane.'

Ils sortirent de la cabane, Crockdur sur leurs talons. Arrivé à l'arrière de la cabane, Harry vit un monceau informe recouvert d'un drap.

Et voilà' dit Hagrid fièrement.

Qu'est ce que c'est?" demanda Harry intrigué.

Enlève le drap et vois par toi même. Lui dit Hagrid avec un brin de malice dans le regard.

Harry sortit sa baguette et murmura :Wingardium Leviosa.

Le drap monta dans les airs et retomba sur le sol avec un bruit mat.

Et il la vit. Il eut l'impression qu'il allait éclater de bonheur et ses yeux s'emplirent de larmes.

" Ça vas Harry?' demanda Hagrid hésitant.

Harry ne lui répondit pas. Des larmes roulaient sur ses joues tandis qu'il s'avançait vers elle. Là, étincelante sous la lumière de la lune, se tenait la moto de Sirius.

" J'ai pensé que tu serais heureux de l'avoir… lui dit Hagrid incertain.

Heureux' dit Harry, sa voix affaiblit par l'émotion. Tu veux dire que tu me la donnes?"

Bien sûr!" répondit Hagrid Elle te reviens de droit, c'était ton parrain après tout.

Harry caressa légèrement le cuir du siège. Elle était à lui! À lui! C'était trop beau pour être vrai! Il l'enfourcha savourant le plaisir immense de sentir cet engin sous lui. Hagrid se racla la gorge ému.

" Tu sais, lui dit il la voix tremblante d'émotion, je me rappelle la nuit où je t'ai amené chez les Dursley avec cette moto. Tes parents venaient d'être assassinés et Sirius me l'avait prêtée , pour te conduire chez ton oncle et ta tante. Dumbledore était persuadé que c'était la meilleur solution... C'est vraiment dommage tout ce qui est arrivé à Sirius par la suite. Il ne méritait vraiment pas cela."

Hagrid pris un énorme mouchoir à carreaux et se moucha bruyamment.

" Oui," murmura Harry en pensant à la façon injuste dont son parrain avait été accusé d'avoir trahi ses parents. Depuis sa mort, pas une journée ne s'était passé sans que Harry ait une pensée pour lui. Il descendit de la moto et alla enlacer Hagrid

Merci", balbutia-t-il entre deux sanglots, "merci infiniment Hagrid"

" De rien Harry.

Ils restèrent longtemps ainsi enlacés, jusqu'à ce qu'ils retrouvent leur calme. Harry brisa le silence en premier.

" Est ce que je peux l'essayer?" il retourna vers la moto et l'enfourcha à nouveau. il examina le tableau de bord à la recherche de l'endroit où mettre la clef.

" Oh. elle ne fonctionne pas ainsi" lui dit Hagrid en s'approchant.

" Comment fait on alors?" Demanda Harry étonné.

" Bien tu vois Sirius l'avait modifié, magiquement parlant je veux dire. Je vais te montrer. Il souleva Harry et le déposa par terre à côté de la moto et il y prit place.

" Démarre!" dit il, fixant le guidon de la moto. Instantanément la moto se mit en marche, ronronnant furieusement. " Arrête!" Le moteur se tu aussitôt."

"Wow!" fit Harry impressionné.

Ce n'est pas tout!" Il désigna un bouton rouge situé juste au dessous de l'indicateur de vitesse. C'est le démarreur de vol. Appuis une fois pour t'envoler et deux fois pour atterrir."

Il y a-t-il autre chose?" Demanda Harry de plus en plus stupéfait.

" Bien, on peut dire qu'en la modifiant Sirius lui a insufflé une sorte de personnalité.

Les yeux de Harry s'agrandirent. " Personnalité?

" Oui, elle peut en quelque sorte reconnaître ce que tu désires. Si tu veux aller plus vite, elle le comprendra et augmentera sa vitesse. Elle peut aussi sentir si la personne qui la monte est mauvaise ou te veut du mal. Dans ce cas elle refusera de démarrer. Tu n'as pas à t'en faire, je lui ai déjà dit qui tu étais, donc elle t'obéiras au doigt et à l'œil."

" Je peux l'essayer maintenant?" Harry trépignait d'impatience comme un enfant devant une confiserie.

Hagrid descendit de la moto et laissa monter Harry

" Souviens toi de mes instructions et tout devrait bien aller.. Vas y maintenant!'

Harry fixa le guidon et dit :" Démarre!" Il sentit la moto trembler sous lui tandis que le moteur grondait. Il posa ses mains sur le guidon et le frein se desserra tout seul. Le levier d'embrayage s'enclencha, la poignée des gaz tourna toute seule et la moto s'emballa, filant à une vitesse vertigineuse. Harry tourna le guidon vers la gauche en direction de Pré-au-Lard il entendit Hagrid au loin qui lui criait d'être prudent

Draco était assis,à une table au fond de la petite salle de la Tête de Sanglier. Trois verres vides étaient alignés devant lui et il venait de lever son doigt pour signaler au barman de lui en apporter un autre. Le vieil homme à l'imposante barbe grise s'exécuta de mauvaise grâce et il posa devant lui un autre Whisky Pur Feu. Draco prit une gorgée et il sentit descendre en lui le liquide brûlant. "Je dois être en train de devenir fou", songea-t-il " Je viens de promettre à Harry saint Potter que je n'essaierais plus de me tuer. Pire encore, je lui ai donné une dague qui appartient à ma famille depuis des siècles. Préparez l'aile psychiatrique de Sainte-Mangouste Draco Malfoy arrive! Pour la première fois ce soir là il se permit de sourire.

Quand il avait reçu la lettre de son père le matin même, le stress qu'il avait accumulé depuis un mois avait explosé. Cela était devenu trop concret tout d'un coup et l'idée de devenir un mangemort, et celle de tuer Potter, avaient été insupportable. Il avait cru qu'il ne lui restait qu'une seule option... Quand Potter était intervenu, il avait voulut blesser son beau visage, le punir pour ne jamais le laisser en paix. Même quand tout ce qu'il recherchait était simplement de disparaître

pour toujours. Il avait honte aussi. Honte que Potter ait pu voir à quel point il pouvait être faible. Honte d'avoir pleuré dans ses bras. Draco frissonna. Le souvenir de Potter lui caressant si gentiment le dos lui était revenu à l'esprit. Dieu, il lui avait fallu faire un grand effort pour se relever et partir. Quelques instants de plus et il aurait succombé. Il aurait fait l'amour furieusement de gré ou de force, là tout de suite au bord du lac. Il prit une autre gorgée essayant de mettre tout cela au clair dans sa tête. Il n'était pas idiot. Cela faisait cinq ans maintenant qu'il observait Potter. Cherchant à trouver une faille dans sa façon de jouer au quidditch. Ou de trouver une nouvelle manière de l'embêter lui est ses amis. Ou juste, et oui il devait l'admettre, pour le plaisir... Mais cette année c'était différent En fin observateur qu'il était, un léger détai1 n'avait pas échappé à son attention. Il était probablement le seul à savoir dans toute l'école. Il n'y avait. pas à en douter, Potter jouait pour son équipe. Oh, oui, il l'avait vu lui et ce Thomas s'éclipser dans des salles de classes désertes, dans des armoires à ballais. Enfin n'importe où, où il était possible d'être seul. Il avait même poussé l'audace jusqu'à aller les écouter, collant son oreille contre les portes de ces salles de classe. Les gémissements et les cris que Potter poussaient alors, l'avait souvent obligé à aller prendre une douche. . . Et puis il y avait eu hier... Et tout ce cirque dans la grande salle ce matin, les vêtements sexy, le clin d' oeil... Et même cette timide caresse près du lac tout à l'heure... Si c'est moi que tu veux maintenant Potter, tu n'auras pas la tache facile ... Tu m'as fais attendre beaucoup trop longtemps. Il est temps que quelqu'un t'apprenne les bonnes manières. Dean Thomas, vraiment Si lui t'a fait crier, moi je te ferai hurler. Draco eut un. sourire mauvais. Potter allait maintenant jouer dans la cour des grands. Peu lui importait son père maintenant, il avait pris sa décision. Il allait faire mourir de désir Harry Potter. Avec Potter de son côté, il aurait peut être une chance d'affronter son destin. Oh, oui, Potter allait bientôt mourir d'amour pour lui.

Trente Mornilles!"

" Quoi?" Il leva la tête. Le barman était devant lui faisant taper son doigt avec impatience sur la

table.

" Trente Mornilles pour les quatre whiskys, et dépêche toi de sortir, je ferme!"

'Ca va! Ca va!" Draco fouilla dans ses poches et remis l'argent au barman qui le regardait furieusement.

Maintenant dehors!

Draco lui jeta un regard mauvais. Il se leva et avant de sortir, il s'alluma une cigarette. Vraiment! C'est bien parce que c'est le seul pub où on ne me pose pas de questions quand je demande un whisky! Il sortit, claquant la porte derrière lui.

Le vent soufflait dans ses cheveux et Harry se sentait merveilleusement bien. Normalement il aurait dut être congelé, il ne portait rien d'autre que son tee-shirt et son jean. Mais aussitôt qu'il avait commencé à sentir le froid picoter sa peau, la moto avait fait chauffer son siège répandant une douce chaleur dans tout son corps. Cet engin était vraiment extraordinaire... La moto ralenti sa course quand il arriva à Pré-au -lard" Hum Songea Harry en passant devant les Trois Balais où un écriteau indiquait en grosses lettres "fermé" , un peu tard pour de la Bièraubeurre." Il décida de prendre la petite rue latérale et aussitôt qu'il s'y engagea, son estomac fit un saut périlleux. Là, dans la pénombre, se tenait Malfoy, adossé à un mur de la façade de la Tête de Sanglier, il fumait une cigarette. Il le regarda arriver, le visage impassible. Quand il arriva vis à vis du pub, Harry fixa le guidon de la moto et lui dit: " Arrête toi mais ne ferme pas le moteur. '"L'engin obéit et Harry tourna son regard vers Malfoy. Ils n'échangèrent aucunes paroles, ils se regardèrent seulement, semblant se jauger l'un l'autre. Harry serra le frein de sa motocyclette et obéissant à son désir la machine mit les gaz à fond. Le pneu arrière roula dans le vide produisant un petit nuage de fumée. Harry regarda à nouveau Malfoy avec insistance. Draco comprit le message. Il jeta sa cigarette et l'écrasa sous sa botte. Silencieusement il s'approcha et prit place avec aisance sur la moto derrière Harry. Il passa ses bras autour de sa taille et Harry appuya une fois sur le bouton rouge...

Tout au long de leur retour vers Poudlard Harry avait regardé plusieurs fois par dessus son épaule. Malfoy était resté sagement assis derrière lui, sans bouger. Harry avait du admettre sa déception, il avait espéré autre chose... Arrivé à la hauteur de l'enceinte de Poudlard, Harry appuya deux fois sur le bouton rouge et la moto entrepris rapidement sa descente vers le sol. Ils atterrirent en douceur devant l'entrée. " Arrête!' Le moteur de la moto se tu et Harry en descendit aussitôt. Il fit quelques pas puis il s'arrêta. " Merci" Dit il. " Pourquoi me remercie tu?Demanda calmement Draco. Harry se retourna pour pouvoir le regarder en face. Il fit mine de réfléchir. " Oh, je ne sais pas moi... Merci de m'avoir évité une retenue avec Rusard ou merci de m'avoir sauvé des griffes des détraqueurs.' Il s'approcha et tendit sa main à Draco. " Merci", répéta-t-il. Draco regarda la main offerte et sa mémoire lui fit faire un bref retour dans le temps. Cinq années auparavant pour être plus précis. Quand il avait tendu sa main à Harry dans le train mais que celui ci avait refusé de la serrer. Tout d'un coup il vit la main offerte devant lui comme une seconde chance. Cette fois ci il n'allait pas la rater...

Draco saisit la main de Harry et la serra. Il tira ensuite doucement, forçant Harry à s'asseoir, face à lui, sur la moto. Il écarta ses jambes et les passa par dessus celles de Harry.. Il s'approcha un peu plus s'assurant qu'Harry ne puisse plus bouger. "C'est quoi ça?" demanda-t-il désignant la moto sous lui. " Une motocyclette, c'est une invention moldu." "Intéressant', dit Draco approchant son visage de celui de Harry.

Dis moi Potter, souffla-t-il contre son oreille, ressens tu quelque chose pour moi?'

Harry écarquilla les yeux pris de court par cette question. Il ne se l'était même pas posée à lui même, mais il en connaissait déjà là réponse.

" Oui" avoua-t-il dans un murmure.

Tu te souviens de ça?" Draco fit glisser ses lèvres le long de son cou comme la veille.

" Oui" dit-il , la respiration saccadée.

" Maintenant j'aimerais que tu te souviennes de ça.

Il passa son pouce sur les lèvres de Harry, dessinant le contour. Draco regarda Harry avec un regard brûlant. Puis sans cesser son manège sur les lèvres de Harry il introduit son index dans sa bouche ne le quittant pas des yeux. Regarder Draco ainsi suçant son propre doigt, d'aucuns pourrait dire que c'était un véritable supplice " Dieu! Malfoy! Gémit-il. Draco retira lentement son doigt de sa bouche. " Tu le veux?" Lui demanda-t-il, provocant. " Merde, oui! Oh oui!' Sa réponse fut à peine audible tant sa respiration était saccadée. " Bien." dit Draco satisfait. il appuya avec son pouce sur la lèvre inférieure de Harry pour en forcer l'ouverture. Il y glissa facilement son index imbibé de sa salive dans la bouche de Harry qui le suça instinctivement Harry sentait la bague de Draco entrer et sortir doucement de sa bouche, le tourmentant délicieusement Dieu, comment ce Serpentard pouvait-il goûter si bon! Draco retira son doigt et il passa ensuite une main derrière le cou de Harry. Il approcha sa bouche de la sienne. Il appuya doucement d'abord ne lui donnant que de légers baisers. Puis sentant Harry nouer ses bras autour de son cou s'abandonnant à la caresse, sa langue envahit la bouche du Gryffondor. Harry l'accueillit avec un gémissement. Il enfouit une main dans les cheveux de Draco et laissa sa langue explorer la bouche du Serpentard à son tour. Un goût de vanille et de quelque chose que Harry songea être du whisky Pur Feu, enflamma ses sens. Draco se rapprocha encore plus frottant son bassin contre le ventre de Harry, lui faisant clairement sentir le désir qu'il éprouvait pour lui. Cette caresse fit gémir Harry dans sa bouche et Draco contenu avec peine l'envie de gémir à son tour. Ce n'était pas dans la nature d'un Malfoy de montrer ses émotions. Il décida qu'il était temps de mettre fin à leur sensuelle étreinte. Il se retira la respiration haletante.

Nosferatu" Murmura-t-il contre les lèvres de Harry.

Quoi?" dit Harry tentant de s'emparer de la bouche de Draco à nouveau.

" Nosferatu" Répéta celui ci accordant à Harry le baiser qu'il réclamait. Ils s'enlacèrent à nouveau avec passion. Cette fois se fut Harry qui rompit leur étreinte le premier.

C'est quoi Nosferatu?" il pressa avec force le corps de Draco contre le sien.

" Le mot de passe des communs de Serpentard" Draco se dégagea de l'étreinte de Harry et il descendit de la moto.

" Demain après le match, je t'attendrai, ne sois pas en retard." Certain que Harry irait le rejoindre, Draco lui adressa un sourire arrogant et il s'en alla, marchant en direction du château.

Le match? Harry se mit à réfléchir à toute vitesse." Oh, grande Morgan!" il se frappa le front avec la paume de sa main. Il avait complètement oublié qu'il jouait contre, Serdaigle le lendemain. " Super! Comment je vais faire pour me concentrer, sachant que Malfoy m'attendra dans les donjons! Harry songea qu'il n'avait même pas pensé à la possibilité de refuser cette invitation. " Damné Malfoy!" Il reprit correctement place sur le siège de sa moto et lui dit : " Démarre!" La moto disparue dans le noir de la nuit...

TBC