Auteur : Choupette

Titre : Quoi qu'il arrive.

Disclaimer : G-Boys pas à moi. Sauf Gabriel, sous père et un autre...

Couples : 2x13, 3x4, 1x5.

Avertissements : Y en a pas. OOC de Heero et Trowa.

Même si personne n'a trouvé (faut dire aussi que je ne vous ai pas laissé beaucoup de temps pour chercher), voilà le cinquième chapitre. En tout cas je remercie toutes celles (ou ceux) qui ont joué le jeu, je vous promets que je vous aurez une surprise en retour. A savoir si elle vous fera plaisir, ça j'en sais rien, mais bon comme on dit c'est l'intention qui compte. Gros Bisous à tout le monde.

Bonne lecture.


Chapitre 5.

Quatre ouvrit peu à peu les yeux, un rai de lumière éclairait la chambre. Allongé dans un grand lit, il se releva et vit son torse, son bras et son épaule bandés proprement. À ses côtés, Wufeï dormait paisiblement et avait reçu le même traitement pour sa jambe. L'incident, lui revint en mémoire. Depuis combien de temps était-il endormi ?

Des bruits de voix le firent lever. Il passa sa tête par la porte et se faufila jusqu'à la pièce d'où il entendait Duo et un autre homme. Un homme qu'il connaissait, dont il reconnaissait le timbre, mais qu'il n'arrivait pas à remettre.

« Je vois pas trop à quoi ça pourrait servir ton truc.

- On ne sait jamais !

- Tu es sûr que ça va marcher ?

- Homme de peu de foi. Mais bien sur !»

Quatre s'approcha un peu plus, mais ne voyait que Duo dans l'encadrement de la porte, qui jouait négligemment avec sa veste noire. Son front était bandé et légèrement rosi par le sang. Lorsqu'il passa enfin la porte, de ce qui devait être la cuisine, chacun de ses muscles se paralysa.

« Quatre ! Tu es réveillé ! Ça va ?

- Que… que… Duo, qu'est-ce qu'il fait là ?

- C'est une longue histoire. Il est avec nous… ou plutôt avec Damian. »

Quatre fixait incrédule l'homme aux yeux d'or et tant de mauvais souvenirs refirent surface. Il voulait parler, mais sa bouche s'ouvrait et se fermait sans qu'un seul son n'en sorte. On aurait dit l'un de ces poissons suicidaires que l'on retrouve sur le carrelage ou dans l'évier, après avoir sauté de son bocal, la gueule béante.

« Tu vas y arriver Quatre.

- Lieutenant… Flaherty.

- Ex lieutenant, maintenant c'est monsieur Michaël Flaherty.1

- Comment ?

- Viens t'asseoir, je vais t'expliquer. »

L'Arabe s'assit docilement, mais réticent, à l'opposé de l'ancien ozzi prêt à écouter toute l'histoire. La dernière fois qu'il l'avait vu c'était à la base, cela paraissait si lointain. C'était il y a deux ans maintenant. Il venait souvent les voir, même après la pseudo exécution de Duo. C'était lui qui les accompagnait durant les rares fois où ils quittaient leur cellule. C'était à vrai dire, l'un des rares ozzis pour lequel ils avaient du respect, qui s'était montré humain avec eux.

« Quatre tu te souviens du soir où l'on s'est échappé de la base.

- Hum hum.

- Je devais aller poser les charges explosives, mais les gardes m'ont surpris et ont commencé à me canarder. Michaël est intervenu et m'a sauvé la vie, c'est là que j'ai été blessé et pas pendant notre petite ballade dans les bois.

- Mais pourquoi l'avoir sauvé ?

- J'ai fait mes classes sous le commandement de Damian et l'ai toujours suivi car je croyais que son combat était juste, parce que je savais qu'au fond c'était quelqu'un de bien… mais j'ai commencé à avoir des doutes avec l'arrivée des Gundams. Lorsque vous avez été faits prisonniers, mes craintes se sont confirmées. Quand Damian et Duo se sont enfuis, j'ai couvert leurs arrières et j'ai brouillé les pistes. Je suis devenu une espèce d'espion, ne travaillant pour personne. La paix a été enfin signée, Duo m'a aidé à disparaître et a effacé mon dossier.

- …

- Ça va aller Quatre ?

- Oui… Mais qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

- On va aller chercher nos mamours voyons.

- Il faudrait d'abord savoir où ils sont…

- Moi je sais, j'ai gardé contact avec des anciens d'Oz et de Romefeller.

- Et pour la cassette ?

- Quatre j'ai une confiance aveugle en Damian. De plus les Gundams sont toujours là où nous les avons laissés. Je ne pense pas que ce serait le cas, s'il nous avait trahit.

- Pourquoi l'appelez-vous ainsi ? Damian.

- Treize appartenait à Oz. Damian n'appartient qu'à lui-même, sinon à moi. Damian, c'est tout simplement le nom que tu trouveras sur son acte de naissance : Damian Hornig, né à Liezen en Autriche.

- Pourquoi ne nous n'en avoir jamais parlé ?

- Quatre, même si tu connais des bribes de mon passé, de celui de Trowa, des autres… tu n'en sais qu'à peine un dixième. Nous avons tous des problèmes à régler avec notre passé. Damian tout autant que nous. »

Le silence s'établit dans la pièce, jusqu'à ce qu'un bruit venant du salon ne le brise.

« Je crois que Wufeï est réveillé. Un déjeuner ça tente quelqu'un ?

- Que oui, j'ai la dalle ! Je vais chercher Wuwu. Il a du s'écrouler derrière la porte. Feifei, ce n'est pas bien d'écouter aux portes.

- Je ne t'ai rien demandé !

- Au fait depuis combien de temps sommes nous là ?

- Vous avez dormi pendant une journée entière. T'inquiète on a pas changé d'année.»

Duo, qui venait de trouver le Chinois sagement avachi contre le montant de la porte, essaya de le faire asseoir à la table, mais fut pris d'un vertige. Michaël l'aida aussitôt à poser ses fesses sur une chaise et à éviter que Wufeï se ramasse sur le sol.

« À ben bravo ! Je vais attaquer le QG de Kuschrenada avec une bande de bras cassés. On n'arrivera même pas à passer la porte d'entrée.

- Gnagnagna, même pas vrai.

- Quand est-ce que l'on part ?

- Demain soir… si vous en êtes capables. Entre Wufeï qui peut à peine marcher, Duo qui a la vision d'un pilier de bar et toi qui ne peut pas tenir une arme, ça va être chaud.

- Comment on procède ?

- On verra ça après avoir mangé. »

Le sourire aux lèvres, résultat d'une future vengeance et des prochaines retrouvailles avec leurs amants, tous commencèrent à reprendre des forces.

-/-

Dans une cellule sombre, Heero ne pouvait s'empêcher de pleurer. Pourquoi ? Pourquoi Wufeï était-il mort ? Il lui avait fallu tellement de temps pour être heureux avec lui. Pourquoi lui avait-on enlevé ?

D'un autre côté, son cœur lui disait qu'il y avait des chances pour qu'il soit encore en vie. Espoir partagé par Trowa, qui n'avait pas versé une seule larme. Le Français était persuadé qu'il reverrait un jour Quatre.

De la tristesse, Heero passa à la colère. La première chose qu'il ferait s'il sortait d'ici serait d'étriper Treize. Il s'était joué d'eux, par sa faute les autres étaient blessés ou peut-être pire. Par sa faute, Wufeï n'était pas auprès de lui. Il les avait trahit, il avait manipulé Duo, lui avait fait croire à un bonheur illusoire.

Un sentiment de haine l'envahissait, un sentiment qu'il n'avait plus ressenti, depuis ce jour où, au fond d'une cellule, il avait entendu les coups de feu du peloton de Duo.

Une question de temps, ce ne serait qu'une question de temps avant que Treize ne se retrouve entre ses mains.

Vaincu par la fatigue, d'avoir pleuré et d'avoir ainsi expérimenté le malheur, Heero ne tarda pas à s'endormir, l'esprit rempli de vengeance, une prière d'espoir sur les lèvres.

" Wufeï, reviens."

-/-

Damian, assis sur son lit, observait la redingote bleue, brodée d'or, posée sur un cintre. Il y avait si longtemps qu'il ne l'avait pas portée, qu'il avait oublié les sentiments qui s'y rattachaient. Une sensation de pouvoir, de supériorité, d'appartenance à un destin exceptionnel. Il était à nouveau à la place qui lui était prédestinée, à sa place.

Autrefois il s'était toujours senti protégé, à l'abri de la douleur. Sensation qu'il avait retrouvée. Froid, serein, il n'éprouvait plus de doutes, plus de peurs, il était de retour dans ce monde contrôlé, sans aucun facteur extérieur pour le troubler, sans… Duo. Tout était redevenu blanc, noir. Il n'avait plus besoin pour vivre de...Il était redevenu lui-même.

Gabriel entra en coup de vent dans la chambre, l'air essoufflé.

« Un intrus s'est infiltré par les conduits d'aération. Je crois que tu devrais venir voir : l'un d'entre eux a survécu ! »

L'Autrichien se leva lentement, mais son esprit, lui, allait à toute vitesse. C'était à prévoir. On ne se débarrassait pas aussi facilement de l'élite des guerriers. Ils avaient été bien naïfs de croire qu'ils les avaient tué. Quant à l'intrus, il s'agissait à coup sûr de Duo. La manière dont il était entré le désignait clairement. Damian suivit son demi-frère jusqu'à la salle de contrôle, après avoir enfilé sa redingote. Son père était devant les écrans, souriant.

« Il est coriace ! Mais il est vrai que c'est un pilote de Gundam. Dommage qu'il ne veuille pas se ranger de notre côté. Treize, lequel est-ce ?

- Il s'agit de 02.

- Le pilote du Deathscythe… Gabriel ?

- Oui.

- Ne devrait-il pas être mort ?

- Si.

- On ne peut vraiment rien te demander. »

Gabriel baissa la tête. Encore une fois, il le rabaissait. Jamais ce qu'il ferait ne serait assez bien pour son père. Jamais il n'égalerait Treize. Mais le jeune homme n'avait aucune haine envers son frère, mais envers ce père qui ne cessait de les comparer, de le juger.

Pourquoi ne se contentait-il pas de l'aimer ? Il avait cru que les choses avaient changé. Ces dernières années, il avait eut l'air si fier de lui… Aujourd'hui, il retombait dans le cauchemar de son enfance. Quel imbécile ! À la recherche de l'amour paternel, il avait renié ses propres principes de paix. Il croyait en la paix. Mais il avait toujours été faible, préférant fuir plutôt que de se rebeller, et il resterait faible, il ne pouvait plus reculer. Il irait jusqu'au bout, il aiderait son père, quitte à en mourir. Il ferait tout pour être reconnu par lui.

« Gabriel, rattrape tes bêtises, va me le chercher !

- Bien.

- Ne le tue pas, il sait où est le Deathscythe.

- Tu as entendu, Gabriel. Utilisez des fléchettes hypodermiques. »

Alors que Kuschrenada suivait le parcours de Duo dans les couloirs de la base et faisait le décompte des victimes qu'il laissait derrière lui, Gabriel aperçu un sourire sur le visage de son frère. Un air de contentement et de cruauté se lisait sur ses traits. Tous les deux sortirent à la suite des soldats.

L'alarme sonnait dans la base et les pas précipités de soldats augmentaient le bruit, synonyme d'une visite aux cellules. Duo courait à en perdre haleine. Il cherchait les cellules, il cherchait Heero et Trowa. Soudain des soldats apparurent au détour d'un couloir, il fit demi-tour. Une légère douleur dans la cuisse le fit sursauter. L'engourdissement le gagna peu à peu jusqu'à ce que sa jambe n'avançât plus du tout. Des fourmillements se répandaient dans les membres supérieurs, une seconde fléchette l'atteignit à l'épaule. Il s'écroula d'un coup, son corps ne lui répondant plus. Les soldats l'encerclèrent aussitôt.

Quelqu'un se frayait un chemin entre eux et Duo pu voir Damian et Gabriel. Avant de sombrer dans les brumes du sommeil, il lui adressa un rapide clin d'œil. Damian ordonna froidement qu'on l'enferme, il fut jeté dans une cellule.

Damian et Gabriel regagnèrent la salle de contrôle. Ils avancèrent de chaque côté de leur père.

« Beau travail. Nous l'interrogerons à notre retour.

- Retour ?

- Maintenant que tous les facteurs dangereux ont été maîtrisés, nous allons nous débarrasser du dernier obstacle : Mlle Peacecraft. Nous partons pour Sank. Gabriel fait prévenir les hommes : départ dans une heure. Laisse-en quelque uns ici, à peine une dizaine, pour surveiller les prisonniers… même si ce n'est pas très utile.

- Ne les sous-estimez pas.

- 01 et 03 sont totalement abattus par la perte de… leurs conjoints, ils ne mangent même plus. Noin n'est plus un danger pour personne à l'heure actuelle et 02 est dans les vapes pour, au moins, les cinq heures à venir. Franchement…

- C'est vous qui commandez.

- Exact. Maintenant nous partons.

- Bien. »

-/-

Duo ouvrit les yeux, la drogue coulant dans ses veines ne faisait pas totalement effet. Il maudissait néanmoins les murs de la cellule : franchement quelle idée de se dédoubler comme ça, et c'était quoi ce sol qui refusait de se stabiliser !

« Bordel ! Mais arrête de bouger je vais avoir le mal de mer. »

Devant la porte de la cellule, il n'y avait plus aucun soldat. Ces derniers le croyaient totalement dans les vapes. Il s'approcha de la porte et saisit un crochet de fer, dissimulé dans sa tresse. Au bout de quelques minutes la serrure céda, il entrouvrit légèrement la porte sur un couloir vide.

Au moment où il allait s'élancer, un bruit le fit se retourner vers un angle sombre de la cellule. Il n'était pas seul. Il s'approcha lentement, posa une main incertaine sur une épaule, dont il avait du mal à discerner les contours. Secouant doucement le corps, un gémissement se fit entendre.

« Hé ! Ça va aller ?

- Hum.

- Qui êtes vous ?

- Duo ?

- …

- C'est moi, Lucrezia.

- Hein ? Qu'est-ce que… »

Des bruits de pas les contraignirent au silence. Duo sentit une montée d'adrénaline dans son organisme : il n'avait pas refermé la porte. Il posa un doigt sur les lèvres de Noin pour lui intimer le silence et s'allongea sur le sol.

Le soldat entra et s'approcha du corps inerte, se plaignant du fait que personne ne savait fermer les portes dans cette base. Il donna un léger coup de pied à l'Américain, qui ne bougeait toujours pas. Il s'accroupit à côté de lui pour voir son visage.

Soudain, les yeux de son prisonnier s'ouvrirent. Il n'eut pas le temps de faire le moindre geste, qu'une lame minuscule s'enfonça dans sa jugulaire. Le sang s'écoulait de la plaie tandis que Duo l'empêchait de bouger. Après quelques instants, le soldat était mort. Il se releva en évitant de glisser dans la flaque de sang, essuyant ses mains sur son pantalon.

Duo se retourna vers la jeune femme et passa un bras autour de sa taille. Blessée d'une balle dans la jambe, elle avait du mal à se mouvoir.

À la lumière du couloir, il put voir quelques bleus sur son visage, sa jambe avait été bandée à la va-vite. Les pansements étaient teintés de sang. Ils ne pourraient pas aller loin dans cet état. Mais d'un coup d'œil, elle lui fit comprendre que tout aller bien.

La base semblait désertée. Duo et Lucrezia se mirent à chercher les cellules. Il fallait qu'ils retrouvent Heero et Trowa. Après une demi-heure de cache-cache dans les couloirs et s'être perdus deux ou trois fois, ils finirent par la trouver.

Duo crocheta la serrure. Il sursauta lorsque la porte s'ouvrit. Juste derrière, se trouvait Trowa, debout, que les bruits de la serrure avaient alerté. Duo avait failli lui rentrer dedans en entrant. Un sourire éclaira les deux visages. Les lèvres du Français remuèrent à peine, et pour la première fois depuis leur première rencontre Duo pu y lire une réelle inquiétude.

« Quatre ? »

Duo lui fit un clin d'œil, en posant sa main sur l'épaule de son ami. Et, toute la peur, remplissant les émeraudes, disparut. Un sourire immense se dessina sur le visage du Français, un sourire qu'aucun d'entre eux n'avait jamais vu.

Le natté vit ensuite le corps de Heero, étendu par terre. Il se rua vers lui et le prit dans ses bras. Le Japonais semblait endormi, mais l'angoisse était aussi visible sur son visage que les traces humides laissées par les larmes. Duo le secoua doucement.

« Hee-chan, réveille-toi.

- …

- Heero, aller dépêche-toi. Sinon, je te colle une baigne.

- Du... Duo ?

- Quelle perspicacité ! Tu as trouvé ça tout seul ? »

Sans prévenir, le brun lui sauta au cou, le serrant de toutes ses forces. Il n'arrivait pas à y croire et voulait toucher ce qu'il prenait encore pour une illusion.

« Tu es vivant ! »

Heero se releva et jeta un regard vers la porte où il ne vit que Noin. Ses yeux firent le tour de la cellule, cherchant dans le moindre recoin. Où était-il ? Affolé il n'osait poser la question à son ami. Sa gorge se serra, son coeur battait à tout rompre. Il encra son regard dans les yeux améthyste.

« Dis-moi… qu'il… qu'il est vivant. Oh ! Duo, s'il te plaît. »

Des sanglots commençaient à affluer, les larmes remplissaient ses yeux cobalts. Ses jambes tremblaient et Duo du le soutenir pour qu'il ne tombe pas. Le natté le regardait, le soldat parfait paraissait si loin aujourd'hui, tout ce qu'il restait était un adolescent, les yeux remplis de larmes, le priant pour qu'il lui donne enfin ce réconfort, le soulagement de savoir son aimé en vie.

« S'il te plaît…

- Il… t'attend dans la voiture… avec Quatre. »

L'Américain cru étouffer alors que Heero le serra dans ses bras. Les pilotes se regardaient médusés, décidément Wufeï l'avait transformé en véritable petite jouvencelle. Aucun d'entre eux ne l'avait vu aussi heureux et surtout montrer tant de sentiments.

« Heero ? Tu nous avais caché ça !

- Quoi ?

- Tu es une vraie… gonzesse. Je suis heureux pour toi, tu es devenu…

- Fort.

- Exactement. »

Chacun sourit à cette allusion. L'ancien soldat, 01 avait enfin découvert que ressentir, n'était pas être faible. Mentalement, Duo nota qu'il faudrait qu'il fasse un gros poutou à Wu pour le remercier de ce miracle.

Les pilotes sortirent de la cellule. Et pour changer Duo râla un peu.

« Il n'y a pas un chat ici !

- Des camions et des hommes sont partis il y a plus de deux heures.

- Deux heures !

- L'attaque est lancée. Nous allons arriver trop tard… du moins pour utiliser la diplomatie.

- Duo, Treize est parti avec eux.

- Comme ça, on a un atout.

- Mais… »

Au moment où Heero allait finir sa phrase, un soldat déboula, armé d'un M16. Trowa se jeta sur lui et le maîtrisa dans la minute qui suivit. Il leur fit ensuite signe. Ils n'avaient plus rien à faire ici, il fallait qu'ils aillent le plus vite possible à Sank. Trowa et Heero, qui portaient Noin, suivaient Duo qui ouvrant la voie, finissait les quelques soldats restés pour surveiller la base.

L'adrénaline les poussait à aller toujours plus vite. De plus Heero et Trowa ne souhaitaient qu'une seule chose : retrouver leurs compagnons.

Ils prirent la nacelle et arrivèrent au garage. Duo monta dans la première camionnette venue, un véhicule transformé et désormais blindé. Sans attendre les autres, il démarra et s'élança contre la porte de fer, doublée d'un grillage. Noin tressaillit en voyant le bolide.

« Mais il est taré ! »

Les deux pilotes soupirèrent avant de répondre d'une même voix.

« Totalement ! »

La camionnette défonça entièrement la porte. Noin, Heero et Trowa passèrent entre les débris avant de monter dans le véhicule.

« Ici Air Maxwell, veuillez mettre vos ceintures avant le décollage de l'appareil…

- Putain, Duo, roule !

- Oh ! Ça va Hee-chan. Tu vas le retrouver notre petit Wunny le dragon.

- Oui, ben le plus vite possible, je… Duo ? »

L'Américain se tenait la tête, pris de vertiges.

« Houlà, ça tourne. Trowa, tu peux conduire, il y a trop d'arbres sur la route ? »

Le Français, à la place du passager, changea de place avec Duo. La voiture s'éloigna de la base. Leurs amis les attendaient à une dizaine de kilomètres. Duo commençait à somnoler sur le siège. L'adrénaline l'avait aidé à tenir mais maintenant il ne pouvait plus empêcher la drogue de faire effet. Trowa désigna du regard son pansement à la tête.

« Non, ça c'est ok.

- Qu'est-ce que tu as ?

- Ils se sont amusés à me tirer dessus avec des fléchettes « fait-dodo ».

- Mais alors depuis combien de temps étais-tu prisonnier ? Cela fait effet pendant 5/6 heures.

- Je ne sais pas trop. Trois heures peut-être.

- Hein ! Tu devrais être dans les vapes !

- Ça expliquerait ce que G nous avait dit…

- Qu'est-ce qu'il vous a dit !

- Juste que tu avais une résistance aux drogues assez hors du commun.2

- Quoi ! Il a de la chance d'être sur une île perdue au milieu des Caraïbes, la face de champignon ! La prochaine fois que je le vois je lui éclate la tronche… Je…

- Tu n'es pas obligé d'en parler.

- Je sais. »

La colère envers le professeur pour sa « trahison », fit place à de la lassitude. Il avait toujours eu envie d'en parler, mais la seule personne à qui il s'était confié était Damian. Le présent avait aujourd'hui tellement plus de valeur que le passé. Un passé parfois trop lourd à porter.

« Pff… En fait… Je n'ai jamais connu mes parents, à vrai dire je me demande même si j'en ai eu.

J'ai été recueilli lorsque j'avais six, peut-être sept ans par le père Maxwell et la sœur Hélène. Avant je vivais dans la rue, c'est là que j'ai appris à voler et à crocheter des serrures.

J'étais infernal lorsque j'étais gosse. Il m'arrivait très souvent, alors, de faire des crises de colère, d'hystérie totale. Je devenais incontrôlable et parfois très violent sans savoir pourquoi… Je ne sais pas si vous en avez entendu parler, mais lorsque les colonies ont commencé à s'appauvrir, beaucoup de personnes se sont tournées vers la drogue. Il y a eu toute une génération de gamins qui, dès leur naissance, étaient déjà accros, la mère n'ayant pu arrêter de se shooter pendant la grossesse.

Ces gamins ont les appelle les Crack babies 3,beaucoup ne survivent pas puisqu'ils ne reçoivent plus leur dose. Quant à ceux qui réussissent à vivre, ils sont souvent mentalement déficients. D'autres feront des crises d'angoisse, de colère, durant toute une partie de leur vie. Je suis un Crack baby.

- C'est ce qui explique Shinigami ?

- Hum. C'est tout ce que j'ai trouvé pour le gérer. Maintenant, ça va. Mais il y a, dans certaines situations… enfin, j'ai développé une hypersensibilité. C'est un peu pour ça que je suis si expressif, que je m'emporte. Il faut que j'ouvre les vannes pour ne pas exploser, il ne faut surtout pas que je retienne mes sentiments.

- Pourquoi tu ne nous en as jamais parlé ?

- Lequel d'entre vous a déjà parlé de son passé ?

- …

- L'avantage, c'est que les drogues n'ont que peu d'effet sur moi puisque mon organisme en a été saturé pendant neuf mois. C'est ce qui nous a sauvé ce soir. Damian est au courant de ce problème et, franchement, il est rare que les soldats nous coursent avec des fléchettes J'étais venu pour vous chercher, si j'ai réussis c'est grâce à lui.

- Duo… on ne peut pas lui faire confiance, plus maintenant, pas après ce qu'on a vu à la base. Il nous a trahit. Il n'a eut aucune réaction lorsqu'il a vu la maison exploser, enfin si : il a rit. Duo il m'a dit que tu ne comptais pas pour lui. Il n'a changé de camp que par opportunisme.

- Tu dis n'importe quoi Heero !

- Il n'a pas versé une larme, il s'est juste énervé contre son frère, car en vous tuant, il ne pourrait pas récupérer les Gundams.

- C'est faux !

- Il les a rejoint de son plein gré.

- SHUT UP ! Heero, j'ai confiance en lui !

- Il nous a trahit. Les Kuschrenada sont partis prendre le pouvoir et tuer Réléna. Ils ne sont nés que pour cela. »

Duo se retourna sur son siège à une vitesse fulgurante, envoyant son poing de toutes ses forces vers le visage d'Heero. Ses yeux illuminés de colère, étaient remplis de larmes et il tremblait de tout son corps. Le Japonais n'eut pas le temps de faire un seul geste, s'occupant alors des blessures de Noin. Le poing du natté s'arrêta pourtant à quelques centimètres du visage de Heero.

« Et nous ? Nous ne sommes pas faits pour tuer ? Tu te trompes. Vous vous trompez tous. De plus Damian sait exactement où se trouve le Deathscythe, il n'a aucunement besoin que je reste en vie pour le prendre. »

Le silence s'installa, chacun réfléchissant aux dernières paroles de Duo. Ils ne savaient plus quoi penser. Damian les avait-il réellement trahit ? Et si c'était le cas était-ce pour rejoindre son père où pour le détruire une bonne fois pour toute, et servir ses propres desseins ? Ils essayaient d'avoir confiance, mais la façon dont il avait agi soulevait trop de questions. Mais Duo avait raison, il n'avait pas à les laisser en vie pour récupérer les armures.

Au bout de quelques minutes, ils arrivèrent au lieu de rendez-vous. Dès que la voiture freina, Heero s'élança hors du véhicule, il ne remarqua même pas Flaherty, assis sur le capot du 4x4. Il se jeta dans les bras du Chinois pour l'embrasser. Il le serrait dans ses bras aussi fort qu'il le pouvait, encore bouleversé et totalement effrayé à l'idée qu'il puisse encore le quitter. Leurs regards se croisèrent, Wufeï caressa la joue de son compagnon, heureux qu'il ne soit pas blessé. Le Japonais, le visage caché dans sa poitrine, commença à pleurer. Le brun le berça doucement, en passant une main dans les cheveux en bataille.

« Chut, chut. Ça va aller, je suis là.

- J'ai eu tellement peur.

- Toi ? Peur ?

- On a vu la maison exploser. »

Le visage de l'asiatique s'assombrit, tout comme celui de Quatre, qui se tenait à quelques pas du couple, dans les bras de Trowa. Wufeï s'appuya contre la voiture pour soulager sa jambe.

« Mais tu es blessé !

- Trois fois rien… Nous serions morts si Duo n'avait pas réagit assez vite… si Flaherty n'était pas venu nous chercher.

- Flaherty ? »

Heero et Trowa tournèrent la tête vers le Britannique.

« Qu'est-ce que…

- Les explications, ça sera pour plus tard. Tous les hommes de Kuschrenada sont en route pour Sank. Nous n'avons pas le temps de faire la causette.

- Hum. »

Dubitatif, Heero suivait des yeux l'ancien ozzi, qui avec l'aide de Trowa, sortait Lucrezia de la voiture.

« Mademoiselle. Voulez-vous bien…

- Plus tard les civilités, il faut que l'on aille sauver Réléna.

- À vos ordres !

- Eh ! Moi je veux ma moitié !

- … »

Duo avait dit cela sur un ton léger, pour détendre l'atmosphère, mais seul Flaherty, qui tenait l'Italienne dans ses bras, en sourit. Les autres pilotes, eux, étaient sombres à l'idée que Duo tomberait peut-être de haut lorsque celui-ci réaliserait enfin le fait que Treize était revenu, que Damian n'existait peut-être plus.

« T'inquiète, tu le retrouveras ton chéri. Aller, on y va !

- Yes, let's go ! »

Tous montèrent dans la voiture, même si ce fut plus difficile pour un certain Chinois que Heero refusait de lâcher, s'y cramponnant comme un koala à son bambou. 4


1 Gabriel, Michaël, je sais je suis à fond dans les prénoms d'archange, il me manque plus Uriel et Raphaël. Ça va être dur à placer, surtout pour Uriel. Sinon, confère les chapitres 1et 2de Sacrifice.

2. Toujours dans Sacrifice.

3. Ca je l'ai piqué dans New York New York, tome 4. Un manga yaoi super en 4 tome de Marimo Ragawa (si mes souvenirs sont bons). Franchement je vous le conseil, je l'adore.

4. Voir le tome 2 de Gravitation. Oui je sais, j'adore les références.