Auteur : Choupette

Titre : Quoi qu'il arrive.

Disclaimer : G-Boys pas à moi.

Couples : 2x13, 1x5, 3x4.

Avertissements : Y en a pas. Euh... C'est le dernier chapitre.

Coucou, voilà le dernier chapitre. Je sais que beaucoup l'attendent et j'espère qu'il comblera vos espérances. Merci pour toutes celles qui ont suivi cette histoire et m'ont soutenu au fill des chapitres. Je vous fais de gros bisous.

Bonne lecture.


Chapitre 7

Alors que Quatre se dirigeait vers son ami, la voix de Kuschrenada retentit.

« Ne vous approchez pas ! Maintenant vous allez reculer pour nous laisser partir sinon je tue cette charmante jeune fille. Treize je suis fier de toi. »

Gabriel qui se tenait à quelques pas, n'en revenait toujours pas. Il avait eut confiance en son frère, il n'aurait jamais pensé que celui qui avait pris soin de lui lorsqu'ils étaient jeunes, n'était finalement qu'un reflet encore plus cruel que son père.

Son regard ne cessait de faire des aller retour entre le corps de Duo et Réléna. Il comprenait peu à peu toutes les louanges de Damian l'égard de la jeune femme. Son regard droit et fier, remplit de colère… sans aucune peur. Elle était réellement l'incarnation de la paix, elle portait le poids du monde sur les épaules.

Mais qu'est-ce qu'il faisait aux côtés de ces deux êtres sans scrupules ? Il ne savait plus quoi faire. Presque tous les hommes de son père avaient été maîtrisés, il ne restait plus que les « membres de sa famille » et un soldat. Ils avaient commencé à traverser la pièce, faisant reculer les pilotes dans le couloir.

Son père aboyait des ordres dont il ne comprenait plus les mots. Il suivait le mouvement. Les pilotes étaient maintenant les uns derrière les autres dans le corridor, alors qu'eux même s'apprêtaient à passer la porte. Soudain, un homme se jeta sur Kuschrenada, poussant Réléna dans la direction de Gabriel, qui l'a reçu dans les bras. À la surprise de tous, Damian se jeta sur le soldat restant.

Duo envoyait ses poings dans le visage et l'estomac de Kuschrenada, qui ne pouvait suivre le rythme. Il avait été trop surprit lorsqu'il avait vu le visage de son agresseur. Il devait rêver, c'était impossible, mais le sang sur le visage du natté, lui indiquait que Damian avait bien tiré.

Duo lui cracha au visage, et Kuschrenada senti une odeur de peinture, et pas celle qu'il connaissait tant, pas celle du sang. Il le regarda droit dans les yeux, Duo recracha une pellicule de plastique qui avait éclaté sous ses dents alors qu'il tombait à terre, sous le choc provoqué par les balles.

Un coup de feu partit, Duo se retourna, mais ne vit rien, une douleur lui transperçant la poitrine. Le père de Damian avait profité de son inattention pour frapper à l'endroit où il avait reçu la balle.

La respiration coupée, Duo ne put éviter un coup de coude en plein visage, qui lui ouvrit l'arcade. Kuschrenada, récupéra l'arme qu'il avait perdu en combattant avant de la diriger vers Réléna, un deuxième coup retentit et le corps de le jeune femme et de Gabriel furent projetés sur le sol.

Wufeï et Heero s'approchèrent pour maîtriser Kuschrenada, mais Duo les en empêcha et le combat reprit. Duo prenait peu à peu le dessus. Le natté essayait de se débarrasser de l'arme, mais Kuschrenada tenait fermement sa dernière carte. S'il perdait l'arme il ne pourrait pas sortir de cette pièce. En voyant le regard du jeune homme il su que s'il lâchait le pistolet, il serait tué.

Duo glissa sa main jusqu'à sa cheville, un éclat d'acier brilla l'espace d'un instant, suivit d'un dernier coup de feu.

Kuschrenada s'affaissa soudain, un poignard planté en plein cœur. Quant à la dernière balle du pistolet, elle avait tout juste éraflé le bras de Duo. Ce dernier regarda la vie s'échapper du regard d'un bleu profond, de ce regard qu'il connaissait, mais d'habitude si différent, rempli d'amour.

Il se retourna pour regarder son compagnon, soutenu par Quatre alors que Trowa ligotait le soldat. Damian lui sourit faiblement avant de s'écrouler sur le sol. Il se rua sur lui, cherchant la blessure, l'entrée de la balle.

Quatre se précipita vers un téléphone pour appeler l'hôpital le plus proche et demander deux ambulances pour Gabriel, qui avait protégé Réléna et était touché à l'épaule, et pour Damian.

La balle l'avait atteint près du cœur et son sang s'écoulait doucement. Son teint était pâle, des frissons parcouraient ses membres.

Duo, penché au-dessus de lui, n'osait le toucher, des larmes scintillaient sur son visage. Il le prit finalement dans ses bras espérant lui transmettre sa chaleur et vaincre les tremblements.

« Non, non ! Damian ? Regarde-moi.

- Duo ?

- Oui, mon amour je suis là. Je suis avec toi.

- Je voulais te dire…

- Chut, tu me le diras plus tard. On a tout le temps. N'est-ce pas ?

- Non, Duo… écoute. »

Les yeux bleus s'affaissaient légèrement. Duo passa sa main sur l'une de ses joues, sur le front, écartant quelques mèches châtaines.

« Damian reste avec moi ! Ne me laisse pas !

- Duo… tu sais bien ce que je t'ai promis. Quoi qu'il arrive.

- Tiens bon, les secours vont bientôt arriver ! »

Damian leva sa main pour atteindre le visage du natté, écrasant de son pouce des larmes qu'il n'aurait jamais voulu revoir sur le visage de son amant. Il sortit une chaîne de sa poche ou était accrochée son alliance. Duo la lui passa au doigt pour le deuxième fois. Ses larmes s'intensifièrent.

« Je croyais que tu ne voulais plus pleurer… Je suis désolé, tout est de ma faute.

- Tu n'as pas à t'excuser puisque tu restes avec moi. »

Duo se força à sourire. Damian avait de plus en plus de mal à respirer, du sang apparut au coin de ses lèvres. Il commença à tousser. Il regarda encore son amour, le reflet de ses yeux. Sa vie se terminait alors qu'il était enfin heureux. Son bonheur touchait déjà à sa fin.

« Pourquoi ? Ce n'est pas juste…

- Duo ?

- Chut ne parle pas, économise tes forces.

- Dans cette vie et toutes celles qui nous seront accordées…

- Non, reste avec moi !

- Duo, je t'aime.

- Damian ? Damian ! Ne ferme pas les yeux, je t'en supplie, regarde-moi ! Regarde-moi ! DAMIAN ! »

Duo essayait de retenir la main de son aimé, qu'elle reste tout contre sa joue. Celle-ci retomba pourtant le long de son corps. Duo caressa le visage de l'Autrichien dont les yeux étaient clos. Ses larmes se mêlaient au sang incarnat. Pourquoi avait-il fallut que Kuschrenada revienne ?

Pourquoi n'avait-il pas droit au bonheur comme tout le monde ?

Serrant contre sa poitrine le corps, dont la chaleur s'effaçait peu à peu, il tentait de ressentir les battements de son cœur. Plus rien ne comptait, juste ces percussions vitales. Les yeux fermés il sentait le souffle faible sur sa joue. Les autres n'existaient plus, ils étaient tous les deux seuls, à terre. Duo n'entendait pas les sirènes, les pas des ambulanciers. Il s'abandonna dans les bras de son aimé, le noir l'entourait peu à peu. Lorsque son corps s'affaissa, Heero le rattrapa, tandis que le corps de Damian était emporté.

-/-

Duo était assit dans l'un de ses couloirs aseptisé, dénué de toute personnalité, reflétant le néant et la mort. Il se demandait comment on pouvait trouver la volonté de vivre dans des endroits pareils. À même le sol, il réfléchissait. Ses larmes s'étaient taries, il avait trop pleuré, il ne pouvait plus pleurer.

Il était seul. Ses amis lui avaient fait leurs plus plates excuses. Il avait eu raison d'y croire, d'avoir confiance. Mais peu lui importait alors, il leur avait demandé de partir. Il en avait besoin de cette solitude. Il voulait réfléchir. Il pensait à Damian et au bonheur qu'ils avaient goûté. Ils avaient été heureux, ils le seraient peut-être encore.

Il se rappelait les paroles de Damian, lorsqu'il l'avait demandé en mariage, ces mots que, cette nuit-là, Damian lui avait demandé de ne jamais oublier.

Il se souvint de l'allée de roses blanches, des bougies qui, parsemant la pelouse, lui avaient donné l'impression de marcher sur le ciel. Damian avait installé une table au centre du ciel, avec couverts en argent et chandelles.

Il se souvint n'avoir pu dire un mot, d'ailleurs il n'aurait pas pu parler, puisqu'il subissait encore les séquelles du traitement de J. Duo s'était assit et il était venu tout simplement l'embrasser. Ils avaient mangé, puis au moment du dessert Damian s'était agenouillé devant lui et lui avait fait sa déclaration.

Il se souvint du teint incarnat de Damian, des paroles rendues confuses par la situation et le vin, de l'écrin de velours bleu nuit. Son aimé avait ouvert l'écrin sur un anneau d'or fin, tout simple. Des pierreries, Duo n'en avait rien à faire, tout ce qui comptait était la signification de cette alliance.

Damian avait alors pris sa main tremblante dans la sienne et, les yeux dans les yeux avait commencé sa déclaration.

Il se souvint de ces mots tendres qui l'avaient fait pleurer. De ces mots que personne ne lui avait jamais dit, qu'il n'avait jamais entendu même dans ces films que l'on dit romantiques, datant d'avant la colonisation. Il se remémorait chaque mot. Damian était là devant lui, tout avait disparu autour de lui. Il entendait doucement sa voix, il sentait l'air de la nuit sur sa peau.

« Duo, je sais que tu ne vas pas pouvoir me répondre tout de suite et à vrai dire, il vaut peut-être mieux qu'il en soit ainsi. Je veux que tu réfléchisses à ce que je vais te dire avant de me donner une réponse.

Je voulais te dire à quel point je t'aime. Je sais que ça peut te paraître banal, je sais que j'ai déjà prononcé ces mots encore et encore, à tel point que ça n'a peut-être plus aucun sens. Et c'est justement ça le problème.

Je veux te dire que je t'aime, je veux que tu prennes conscience que tu es et resteras mon seul et unique amour. Que je t'aime plus que je n'ai jamais aimé et parfois plus que mon cœur ne peut le supporter.

Il me suffit de te voir t'éloigner de moi pour avoir cette impression de t'avoir perdu à jamais, pour avoir l'envie de te poursuivre et de te savoir à nouveau entre mes bras, tout contre mon cœur.

Mon cœur qui s'emballe dès que je ne te vois plus. J'imagine alors tous les scénarios possibles et inimaginables, qui pourraient t'arriver et te ravir à moi. J'imagine ce que tu fais ou penses, avec qui tu es, si tu es heureux. Tu remplis toutes mes pensées, toute mon âme. Je sais que je ne peux pas vivre sans toi, que tu m'es indispensable.

Je n'ai jamais été heureux, jusqu'à ce jour où tu m'as embrassé, où tu as décidé de rester avec moi, de me supporter. Et si mon cœur s'emballe lorsque tu t'éloignes de moi, il s'affole dès que je pose mes yeux sur toi. Tu es si beau, tu es tout ce que j'ai rêvé, ta peau si douce, tes yeux, ton visage, tout de toi me fait comprendre ce qu'est la perfection.

Aujourd'hui je sais ce qu'est l'amour, ce qu'est la chance. Celle d'être aimé et accepté tel que je suis. Personne, à part toi, ne m'aurait pas rejeté à cause de mes actions. Tu m'as pardonné. Tu es généreux et patient. Tu es la personne la plus adorable, jamais je ne trouverais quelqu'un qui t'égale.

Tes rires gonflent mon âme de joie. Lorsque tu es avec moi, que je sens ta peau contre la mienne, je touche au bonheur parfait, à la sérénité d'un amour immortel.

Tout ça pour te dire encore et à jamais : je t'aime. C'est pour cela que je voudrais que tu acceptes cet anneau comme preuve de mon amour éternel. Je veux passer, non seulement cette vie, mais aussi toutes celles qui nous seront accordées, pour faire en sorte que plus jamais tu ne sois triste. Plus jamais je ne veux voir de douleur dans ses yeux couleur de crépuscule, je veux être celui qui te soutiendras et t'obligeras à garder ce sourire que me plaît tant.

Duo, veux-tu m'épouser ? 1 »

Une larme glissa le long de sa joue. Aujourd'hui, plus rien n'existait autour de lui, juste des lambeaux de bonheur.

-/-

Duo sentit une présence à ses côtés, relevant la tête, il tomba nez à nez avec Réléna qui s'assit avec lui. Elle avait laissé tomber sa robe rose et son diadème pour un jean et un petit tee-shirt blanc. Le natté avait du mal à croire qu'il s'agissait de la même personne. Son air grave et impérieux avait disparu. Ne restait qu'une jeune fille inquiète.

« Qu'est-ce que tu fais là ?

- Je suis venu voir Gabriel et… toi aussi. Les autres m'ont dit que tu les avais jeté.

- Tu as alors décidé de te sacrifier ?

- Faut pas rêver ! »

Duo poussa un soupir et cala sa tête contre le mur, son regard dirigé vers la porte en face de lui. La jeune femme posa sa main sur son bras.

« Pourquoi ne vas-tu pas le voir ?

- Il ne s'est pas encore réveillé. Les médecins ne savent pas qu'elles seront… les séquelles.

- Séquelles ?

- Son cœur s'est arrêté pendant l'opération… il a failli ne pas redémarrer. Ils ont peur que son cerveau n'ait manqué trop longtemps d'oxygène. Même s'il se réveille… »

Duo parlait comme un robot. Réléna ressentait les tremblements qui parcouraient son corps, la froideur de sa peau blanche. Depuis deux jours, il n'avait pas quitté ce couloir.

Il s'était évanouit auprès de Damian : ses blessures, la drogue et la fatigue ayant vaincu ses dernières forces. Il s'était réveillé le lendemain matin en hurlant. Personne n'avait pu le maintenir couché. Il avait arraché sa perfusion et ne s'était calmé que lorsqu'on lui avait donné le numéro de la chambre de Damian et lui avait expliqué la situation.

Vêtu d'une blouse de l'hôpital, il avait erré jusqu'à la chambre, s'était assit dans le couloir et n'avait plus bougé. Heero lui avait apporté une couverture, dont il s'était laissé entouré, mais aucun de ses amis n'avait osé le toucher. Il avait besoin de rester seul.

Deux jours qu'il se tenait ici, deux jours qu'il n'avait pas mangé, ni bu, qu'il n'avait pas dormi. Qu'il n'osait entrer et voir Damian, immobile et pâle, son corps parcouru de perfusions, entouré de machines. Deux jours qu'il n'avait pas pleuré.

« Si tu étais à sa place, n'aimerais-tu pas l'avoir à tes côtés en te réveillant ?

- …

- Et puis, même s'il ne pouvait plus te reconnaître ou était handicapé, ne resterais-tu pas avec lui ?

- …

- C'est pour lui que tu vis aujourd'hui, non ?

- Si.

- Alors viens. »

Réléna se leva et lui tendit la main. Duo la regarda, ses yeux brillèrent l'espace d'un instant comme cela n'était plus arrivé de puis deux jours.

Il ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. Il la regarda à nouveau l'air pitoyable. Elle se baissa, passa un bras autour de sa taille, le forçant à en faire de même autour de ses épaules. Il ne pouvait pas marcher seul, il n'en avait plus la force, même pour quelques mètres. Elle poussa la porte, Duo hésita. Tous deux entrèrent dans la chambre, le natté, la tête baissée, détaillait le sol. Elle le fit asseoir sur une chaise près du lit et rajusta la couverture autour de son corps affaibli.

« Ça va aller ? Tu as besoin de quelque chose ? Que je prévienne quelqu'un ?

- Des fringues, s'il te plaît… J'en ai mare de me promener à poil. Et… Heero.

- D'accord. Je repasserais peut-être tout à l'heure. »

Un faible sourire éclaira leur visage. Il fallait avoir confiance. Réléna s'éloigna silencieusement.

« Merci.

- Tu n'as pas à me remercier. »

La porte se referma sur la jeune femme. Duo, difficilement, osa enfin regarder son compagnon. Il avait imaginé le pire, si bien, qu'il y avait beaucoup moins de fils et de machines qu'il ne l'aurait cru ; que son visage avait quelques couleurs ; que Damian était en vie et non au seuil de la mort. Un immense soulagement le submergea. Ses larmes se répandirent librement en de longs sillons sur ses joues. Il allait le veiller, il allait être présent au moment où il se réveillerait. Tout ce qui importait était qu'ils soient ensemble.

-/-

Heero longeait les couloirs de l'hôpital, un sac à la main. Réléna l'avait appelé une heure plus tôt pour le prévenir que Duo avait besoin de ses affaires. Il s'était alors précipité vers l'hosto. S'il n'avait pu aider Duo lorsqu'il s'était réveillé, il pouvait le faire maintenant.

En arrivant, il avait croisé Michaël qui allait voir Lucrezia. Apparemment, la jeune femme lui avait tapé dans l'œil et c'était réciproque.

Il arriva à la chambre 312 et entra. Sur la pointe des pieds, il s'avança. On était en plein milieu de l'après-midi, mais tout était sombre, les volés fermés. La chaise, dont il voyait à peine les contours, était vide. Il posa ce qu'il avait apporté, avant d'ouvrir les stores. La lumière envahit la pièce, se répercutant sur les murs blancs. Un rayon de soleil tombait sur le lit, où Duo s'était couché, tout contre l'Autrichien.

L'élastique, tenant sa tresse, avait cassé, relâchant les mèches de cheveux dans un désordre innommable, se mêlant aux bandages qui entouraient sa tête. Le natté commençait à se réveiller, ses yeux papillonnant, visiblement mécontent qu'on le dérange.

« Coucou.

- Hee-chan ? »

Duo se frottait les yeux, à moitié endormi et se redressa sur le lit. Heero se rua vers lui, alors qu'il allait tomber du matelas. Il le rattrapa et le porta jusqu'à la chaise.

« Fatigué ?

- Hum. »

Heero fouilla dans son sac pour attraper une brosse et un élastique, dans le but de vaincre le chaos capillaire. Duo se laisser faire sans un bruit.

« Je t'ai ramené des vêtements, le nécessaire de toilette.

- Merci. Comment vont… tout le monde à vrai dire ?

- Bien. Quatre et Wufeï sortent aujourd'hui, Lucrezia et Gabriel dans deux semaines.

- Pour Gabriel, il ne faut pas lui en vouloir, tu sais il…

- Ne t'inquiète pas pour ça. Réléna a ordonné qu'on ne touche pas à un seul de ses cheveux. Après tout il l'a sauvé. »

Une fois la tresse finie, Heero sortit et ramena de quoi manger. Malgré les grimaces de Duo, face à la nourriture de l'hosto, Heero réussit à le faire manger. Cuillère par cuillère. Il joua même à l'avion, redonnant le sourire à l'Américain. Il est vrai que voir le brun faire les bruits de moteur avec ses lèvres et faisant voltiger la cuillère à la manière d'un vieux coucou aurait pu en faire mourir de rire plus d'un. Une fois la becquée donnée, il l'aida à prendre une douche et à s'habiller.

« Heero je ne suis pas un bébé.

- Je n'en étais plus très sûr, ça va faire deux heures que tu ne dis pas un mot. Je me suis dit que tu avais peut-être régressé.

- Gnagnagnagna.

- Duo… J'ai parlé avec les médecins, Treize…

- Damian, son prénom c'est Damian. Treize n'existe plus, Treize est mort.

- … Damian devrait se réveiller dans les jours qui viennent. Pour ce qui est de sa blessure, tout va bien, il n'y a pas eu de complications. Il devrait vite s'en remettre.

- …

- Duo, tu devrais aller faire changer tes pansements toi aussi. »

Heero effleura la coupure à la base du front, celle qui était au niveau de l'arcade puis passa sa main sur une ou deux côtes qui avaient accusé le choc de la balle. Treize… enfin, Damian leur avait fait, encore, l'une des plus belles peurs de leur vie en lui tirant dessus. Heureusement que Duo avait prévu le coup et avait mis un gilet par balle, quant au sang, il s'agissait de peinture. Le tout avait été mis au point lorsqu'il était chez Michaël, pendant que Quatre et Wufeï dormaient.

« Duo ? Tes pansements ?

- C'est promis. »

Heero le prit dans ses bras avant de partir. Tout se passerait bien, il en était sûr. Duo et Damian devaient être heureux, ils le méritaient. Il referma la porte, jetant un dernier regard dans la chambre.

Duo assit sur le bord du lit, passait sa main dans les cheveux châtains et regardaient amoureusement le visage endormi.

Les jours passèrent. Duo eut la visite de ses amis, de Réléna, de Gabriel… Ils étaient tous venus prendre des nouvelles. Son « beau-frère » restait très souvent à ses côtés. Tous les deux parlaient de tout et de rien. Mais les sujets de conversations avaient tendance à dériver vers le passé.

Heero avait finit par apporter le matériel de peinture de Duo. Il s'était alors mis à peindre ces plages blanchies par les rayons du soleil, les eaux scintillantes reflétant le ciel si bleu. Il voulait encrer ces souvenirs dans la toile. Lorsque Damian se réveillerait, il pourrait alors se rappeler de lui, d'eux.


1

« S'il te plaît Duo, j'en ai marre d'être ici. Dépêche-toi ! »

Damian dans le couloir de l'hôpital, ronchonnait après son amant qui mettait, à son goût, beaucoup trop de temps à ranger son matériel. Cela faisait plus de deux mois qu'il était là. Il ne voulait rester une minute de plus dans cet endroit.

« Tu savais très bien que je sortais d'ici aujourd'hui, t'aurais pu faire ça plus tôt.

- On dirait que tu es pressé de partir, tu vas vexer les gentilles infirmières qui se sont occupées de toi.

- Mais non, c'est pas ça. C'est juste… que… enfin voilà quoi. »

Duo sortit de la chambre 312, les bras chargés de pinceaux, pots de peinture… Damian, qui ne portait que son sac, l'aida à faire en sorte que rien ne tombe.

Duo s'était déjà assez fait engueuler depuis qu'il était là. N'ayant plus de toile, il avait commencé à peindre des paysages sur les murs de la chambre. Le personnel de l'hôpital l'avait alors éjecté à coups de pieds hors du bâtiment. Pendant une semaine, il s'était alors introduit dans les couloirs, rampant derrière le comptoir de l'infirmière de garde. Il mettait en œuvre tous ses talents d'ancien voleur, pour éviter l'espèce de matrone qui surveillait les couloirs, et arriver jusqu'à la chambre.

Il discutait alors avec Damian, avant de reprendre ses pinceaux et de finir ce qu'il avait commencé. L'Autrichien le regardait, finissant par s'endormir. Le matin lorsqu'il se réveillait, deux légères traces de peinture sur le visage, il regardait où en était la peinture. Et comme chaque matin, l'infirmière râlait en voyant les « tags » sur les murs. Mais rien ne consolait plus Damian que de voir une plage de sable fin s'étirer peu à peu sur les murs crème.

Le directeur de l'hôpital était passé un matin et avait trouvé que la peinture égayait la chambre. Il avait invité Duo à en faire de même dans tout l'hôpital. Duo avait donc trouvé du travail jusqu'à la fin de ses jours, et avait commencé par l'étage réservé aux enfants. Rien ne réjouissait plus le natté que de travailler avec les gamins, qui mettaient eux aussi la main à la pâte.

Damian sourit, il s'en allait enfin. Il éprouvait même du plaisir à savoir que dans une semaine il reprendrait son travail. Duo mit toutes leurs affaires dans la voiture, avant de mettre le contact. La voiture, partit à toute vitesse. Il regardait le paysage défiler. Dehors il faisait un temps magnifique, le soleil brillait et aucun nuage n'éclaircissait le ciel d'un bleu profond. Une vague de sérénité l'envahit pour la première fois depuis longtemps. Duo était à ses côtés. Son père était réellement mort cette fois-ci et son frère était heureux. Il avait réussi à être dans le camp qu'il souhaitait, du côté de la paix, il n'était plus seul. Damian avait enfin enterré son passé et pour de bon.

Perdu dans ses pensées, il ne faisait pas attention à la direction que prenait Duo. Ils sortirent de la ville, les arbres parsemaient chaque côté de la route. Par habitude, rien ne le choqua, il passait si souvent par ici, pourquoi pas aujourd'hui.

Il sursauta tout à coup, collant son nez au pare-brise.

« Duo, où est-ce qu'on va ? Je croyais que Michaël nous hébergeait jusqu'à ce que la maison soit reconstruite.

- C'était le cas jusqu'à il y a quelque temps. En fait, on dérange.

- Hein !

- Apparemment, Michaël a préféré héberger Lucrezia plutôt que nous.

- Mais où est-ce que l'on va alors ? On ne va pas habiter dans des ruines ?

- Et pourquoi pas ce n'est pas si mal. Et puis c'est chez nous !

- Hein !

- Oh et puis tu m'embêtes à poser des questions ! Tu verras bien. »

Sachant que rien ne servait de discuter avec le natté. Il fit une grimace avant de recoller son dos au dossier.

Damian ouvrit la vitre, laissant l'air s'engouffrer et courir sur son visage. La voiture s'engagea que le chemin de terre menant à ce qui fut leur maison. Les ornières secouaient le véhicule, sans que Duo ne songe à ralentir, mais il n'y prenait pas réellement attention. Son cœur était léger comme il ne l'avait pas été depuis longtemps. Il sentit la main de Duo sur la sienne, si chaude, il le regarda en souriant. Il se laissa glisser sur le côté, posant sa tête sur son épaule, fermant les yeux. Il appréciait les sensations que les longues mèches, échappées de la tresse, créaient sur sa peau : caresse aérienne.

Quelques minutes plus tard, la voiture s'arrêta, mais il n'osait pas ouvrir les yeux et voir la maison dépecée et noircie. Duo remua et se dégagea, puis sortit de la voiture, qu'il contourna pour ouvrir la portière passager.

« Si Monsieur veux s'en donner la peine.

- Qu'est-ce qu'on fait ici ?

- Nous avons des invités. »

Damian haussa un sourcil, méfiant. Il resta un instant immobile, jusqu'à ce qu'il entende des rires portés par le vent. Il se retourna, appréhendant tout de même ce qu'il allait voir. Mais au lieu des ruines redoutées, il put voir leur maison, reconstruite dans son intégralité.

Il n'y avait plus aucune trace de l'explosion. Même le jardin, les quelques fleurs qui n'étaient pas mortes sous les mains de Duo, avait été replanté. Chaque détail avait été reproduit. L'Autrichien était totalement abasourdi. Le lieu semblait si vivant. Les murs blanchis reflétaient la lumière du soleil. Les tuiles variaient entre les tons d'orange et de rose. Elle était vraiment superbe.

Au centre de la pelouse, une immense table avait été dressée. Ils étaient tous là : Trowa et Quatre, Wufeï et Heero… Michaël et Lucrezia, Réléna et Gabriel. Ils les attendaient. Les filles, aidées de Heero et Trowa, finissaient d'apporter les plats, faisant la navette entre la cuisine et le jardin. Pendant ce temps là, Wufeï et Quatre élaboraient une stratégie pour que la nappe reste en place, alors que Gabriel courait après des serviettes récalcitrantes, qui avaient prit la tangente.

Damian sentit Duo se coller contre lui.

« Comment ?

- Gabriel s'en voulait beaucoup d'avoir fait sauter la maison… surtout avec nous à l'intérieur. Avec Heero, ils ont tout refait. Apparemment, Gabriel a un don pour l'architecture et avec Heero, ils voudraient s'associer. Alors, qu'est-ce que tu en penses ?

- Je… je ne sais pas trop quoi dire.

- Déjà… Merci ça ne serait pas trop mal.

- Imbécile.

- Ne fais pas cette tête, on va pouvoir refaire toute la décoration. Mettre de nouvelles photos, faites avec un nouveau matériel, de nouveaux tableaux… Il y quelques détails qui ont changé, mais trois fois rien.

- Trois fois rien ?

- La taille de la baignoire, celle de la douche. On ne risque plus de se cogner. Le labo photo a été un peu agrandit, notre chambre aussi.

- La chambre mais elle était très bien !

- Oui, mais le nouveau lit ne rentrait pas. »

Duo avait prit une voix mutine et pleine de sous-entendus.

« C'est-à-dire ?

- Ben… un lit de 2m20 sur 2m60, c'est pas pareil qu'un lit de 1m80 sur 2m.

- Rien que ça. On va se perdre.

- T'inquiète je viendrais te chercher. »

Les deux amants s'embrassèrent. Damian prit le visage de son aimé entre ses mains, écartant toutes les mèches cuivrées.

« Duo, je t'aime.

- Je sais.2 »

Damian attendait la suite de la phrase qui ne vint pas. Insatisfait par cette réponse, il baissa la tête, prêt à se retourner, mais son amant ne le laissa pas faire et le ramena contre lui. Il regardait Duo, qui, le sourire aux lèvres, semblait se moquer de lui.

« Ne boude pas !... Moi aussi je t'aime.

- Hééééhoooo ! »

Ils se retournèrent vers l'importun qui les dérangeait. Michaël, debout, leur faisait des signes. Tout le monde les attendait pour débuter le repas. Ils commencèrent à traverser la pelouse, main dans la main.

Damian regardait son ange, ses yeux crépuscule et remplis d'étoiles, sa peau, si douce. À mi-chemin, Duo lui chuchota quelque chose à l'oreille provoquant un éclat de rire. Damian l'attrapa par la taille, le faisant tournoyer dans les airs, avant de l'embrasser à nouveau. 3

« Tu es sûr que tu ne veux pas tester la baignoire avant ?

- Non. Et s'ils s'éternisent chez nous, on les fout dehors ! »

Ils avancèrent jusqu'à la table, acclamés par les soupirs de soulagement des affamés. Les vieilles rancunes avaient été effacées, ne restait que de l'amitié et un amour sincère. Le soleil brillait, l'avenir ne décelait plus aucune ombre. Duo et Damian, assit l'un près de l'autre regardaient le bonheur auquel goûtaient toutes les personnes qu'ils aimaient. Duo jouait inconsciemment avec l'alliance de son aimé, caressant la surface lisse, ce symbole d'amour qui ne pourrait jamais être brisé.


1. Ces deux lignes ont une grande importance, même si vous ne savez pas encore pourquoi.

2. Et oui, petit clin d'œil à Star Wars. D'ailleurs, vous ne trouvez pas que Duo ferait un bon Han Solo, Wufeï un super R2D2…

3. En fait, j'avais en tête, la scène où Enjoji prend Ranmaru dans ses bras, lorsqu'il marche à nouveau. ( Kizuna, tome 2).

Alors, alors ? S'il vous plaît, reviewez, reviewez ! Ne vous retenez surtout pas! C'est déjà la fin je sais. Sniff. Mais il y aura un petit plus à cette histoire, rien que pour vous chères lectrices ou lecteurs. Donc à bientôt. Je vous fait d'énormes bisous.

Réponse aux reviews.

Naïa : Alors comme ça je suis morte ! Non, mais ça va pas la tête. Comment veux-tu que je mette de nouvelles histoires si tu me zigouille, ça va pas du tout ! Je sais que tu tiens beaucoup à notre Dudinou nationnal, mais quand même ! Enfin, j'espère que tu es contente d'avoir enfin la fin. Gros bisous. (coucou à Lihiel). Ps: évite les menaces de mort, sinon je pourrais devenir enccore plus sadique.

Hayko Maxwell : ça ne me rassure pas beaucoup d'avoir des menaces de mort. Duo est mort, mais c'est pas grave ! Non, je déconne je comprends très bien que tu veuilles me tuer. Je me suis dépêché de mettre ce chapitre en ligne, pour que mes lectrices n'aient pas le temps d'engager un tueur à gage. Lol. Je suis désolée d'avoir affolé ton rythme cardiaque. Bisous et merci pour ta review.

Kelidril : Coucou ma petite kel. Décidément tu es très perspicace ! Serais-tu devin ? J'allais quand même pas le tuer, mais cette fois les balles étaient réelles. C'est vraiment trop gentil de ta part de m'envoyer une review à chaque chapitre. MERCI. Je te fais de gros bisous.