Note : je dois vraiment être maudite : il fait un froid de canard ! Enfin, en Bretagne, parce que dans le Jumper 5 ….
ooOoo
2 – Rodney gloussait encore lorsqu'il arriva près de Jumper 5.
Un jeune homme se tenait là, une petite mallette à outils dans les mains. Sa tenue le désignait clairement comme un des membres de l'équipe scientifique. Plus exactement, un membre de l'équipe de Zelenka. Un docteur Zelenka qui brillait par son absence.
L'ingénieur le salua un peu nerveusement. « Heu, bonjour Docteur McKay. Le Docteur Zelenka m'a dit que je pouvais vous seconder sur le jumper. Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, bien sûr. »
Rodney fit un grand geste, lui indiquant l'entrée du Jumper. « Non, non, pas de problème, c'est un simple travail de routine. » Il entra dans le jumper. Puis se retourna « Et bien vous venez, heu … » Il claqua des doigts en regardant le jeune homme devant lui, levant les sourcils d'un air interrogateur.
«Heu, Edwards. Philip Edwards, Monsieur, et c'est un honneur de … »
« Oui, oui, bien sûr que c'en est un, allez venez. »
Ils n'étaient installés que depuis quelques minutes lorsque des cris retentirent.
« MCKAY ! »
Edwards releva immédiatement la tête de son écran d'ordinateur et jeta un coup d'œil à l'extérieur. Le Major Sheppard se dirigeait vers eux. Et il avait l'air en colère. Furieux serait plus exact.
« Heu, Docteur McKay ? Je crois que le Major Sheppard vous cherche. » En espérant que ce ne soit pas pour lui faire la peau, ce qui, vu la tête du Major, était tout à fait possible.
McKay ne releva pas la tête de ses calculs. « Hummmmmmmm. Oui, vous croyez … ah, voilà l'interface qu'il faut revoir … »
Edwards s'était levé et se tenait près de McKay lorsque le Major déboucha en trombe dans le jumper.
« McKay. »
« Hummm. Oui, quoi. » Rodney n'avait toujours pas relevé la tête, ses mains volaient sur le clavier de l'ordinateur relié aux commandes du vaisseau atlante.
« Je crois que nous n'avons pas fini notre petite conversation. »
Les yeux d'Edwards allaient de l'un à l'autre des deux hommes. Il connaissait leur tempérament et tout le monde savait qu'entre ces deux là, les choses pouvaient rapidement faire des étincelles.
Instinctivement, il recula lorsque le Major se rapprocha de McKay, l'air déterminé et franchement menaçant. Les mains sur les hanches, le Major attendait, tapant du pied, en signe d'impatience.
Rodney jeta un coup d'œil rapide au pied en question, puis leva les yeux vers le Major. Edwards manqua l'éclair amusé dans ses yeux. Rodney poussa un soupir. Bruyant. Il posa l'ordinateur et se releva.
« Bien Major. Je suis à vous. Heu, Edwin ? »
« Edwards, Monsieur, Edwards. »
« Oui, si vous voulez. Vous pouvez nous laissez seuls, Hum. »
« Oh, oui, bien sûr. » Trop content de se sortir de ce guêpier, Edwards se faufila derrière le Major, serrant contre lui son ordinateur.
Une fois le jeune homme parti, le Major se dirigea vers la console du Jumper. Il manipula quelques commandes puis se retourna vers Rodney, un sourire aux lèvres. Un sourire de prédateur. Du genre « tel est pris qui croyait prendre ».
« Rodneyyyyy. » Dit sur un ton presque chantonnant.
« Jooooohn. » Répondu avec un petit air faussement surpris.
John fit quelques pas vers sa proie. Qui immédiatement fit autant de pas en arrière. Le sourire de John s'élargi. Il fit encore deux pas en avant. Et Rodney tenta de reculer lui aussi et rencontra … la paroi du Jumper. Oho.
John le fixait silencieusement, tout en s'approchant ostensiblement. Arrivé en face de Rodney, il emprisonna ses poignets d'une seule main et les porta au dessus de sa tête contre la paroi. Rodney ne bougeait pas. Les yeux clos, il attendait. John sourit.
Il allait pouvoir commencer sa propre petite « séance de torture ».
Cela faisait une petite semaine maintenant qu'ils étaient ensemble. Une semaine depuis leur première nuit. Une semaine qu'ils se livraient à ses petits jeux de cache-cache.
John n'aurait jamais pris McKay pour le genre « joueur » ni au lit, ni ailleurs. McKay était l'antithèse du « joueur » : toujours stressé, indisponible. Mais après tout il ne se serait pas pris lui-même, pour quelqu'un de facile. Et pourtant …
John ne comprenait pas très bien l'effet que Rodney lui faisait. Comment le simple fait d'être touché par ces longs doigts, effleuré par ces lèvres pouvait en quelques minutes l'exciter au point de ne plus pouvoir se contrôler ?
Il avait 37 ans et n'était pas franchement un débutant en ce qui concerne le sexe, mais aucune relation ne l'avait autant bouleversé. Peut-être était-ce lié au fait qu'il s'agisse de sa première relation homosexuelle.
Ou peut-être était-ce tout simplement le fait qu'il s'agisse de Rodney McKay.
Il savait que McKay ne s'impliquait pas émotionnellement ou affectivement avec les autres, qu'il cherchait désespérément à se rendre intouchable. Invulnérable. Et pas seulement physiquement. John était sûr que si Rodney avait pu trouver un bouclier qui puisse le rendre invulnérable aux blessures de l'âme, il l'aurait sans hésité mis en route (3). Son « attitude » était pour le moment son seul bouclier.
Et il l'avait abaissé, pour John.
Non pas qu'il ait cessé d'être sarcastique et arrogant. Cela faisait partie de son charme. John aimait ça chez Rodney. Mais il s'était livré, mis à nu. Et oui, John trouvait que Rodney McKay avait une belle âme.
« John ? » Deux yeux bleus le fixaient, sourcils froncés, l'air un peu inquiet. John lui sourit. Il l'embrassa, laissant sa main glisser le long du torse. Il souleva le tee-shirt bleu et commença à défaire la ceinture de Rodney. Il aimait le voir entièrement nu. Il avait perdu du poids depuis qu'ils étaient arrivés sur Atlantis, et avait pris plus de muscle. Mais, les « poignées d'amour » avaient aussi leur charme (4).
La respiration de Rodney s'était accélérée.
« Pas ici … Si quelqu'un …. » Il chercha à se libérer, mais ses mains étaient toujours maintenues au dessus de sa tête.
« Aucune chance. » John l'embrassa à nouveau, l'empêchant ainsi de continuer. « J'ai mis le Jumper en mode invisible. »
« Oh. » fut la seule réponse de Rodney. John pouvait voir les rouages de son cerveau tourner. Puis les yeux bleus prirent un ton plus profond. « ….. Oooooooooooohhh. Ouiiii. »
John relâcha ses mains.
ooOoo
Ils se retrouvèrent ensemble près du couloir menant à l'infirmerie.
« Bonjour Zelenka. »
« Heu, oui, bonjour, Docteur Weir. Heu, je … J'allais voir le docteur Beckett, pour … Huuu… pour une affaire de la plus haute importance, oui. »
Elisabeth aimait bien Zelenka, mais elle avait parfois l'impression qu'elle le mettait un peu mal à l'aise.
« Oui, je souhaitais aussi le voir pour … lui parler d'une ou deux choses. »
« Oh. »
Ils se regardèrent un moment, l'air embarrassé, avant de reprendre leur route. Le Docteur Zelenka s'effaça, comme un gentleman, pour la laisser entrer la première, dans une infirmerie en pleine effervescence.
« Carson ! Qu'est-ce qui s'est passé ? »
Elisabeth et Zelenka trouvèrent Beckett en pleine activité. Un léger incident avait eu lieu à la cafétéria. Le Sergent Stackhouse avait voulu branché une machine à espresso – Elisabeth se demanda un moment qui l'avait amenée sur Atlantis – sur une « prise » Atlante. La rencontre avait fait des étincelles. Exit la machine à espresso qui avait apparemment explosé.
« Pas de blessés graves ? » Elisabeth regardait tout autour d'elle avec appréhension. Il y avait au moins six personnes sur les lits, la plupart était de jeunes soldats.
« Non, non, ne vous inquiétez pas : plus de peur que de mal. Des petits bobos rien de plus, mais le jeune Stackhouse est bloqué pour au moins une bonne semaine. Sa main gauche a été assez sérieusement brûlée. » Il regardait les deux nouveaux arrivants. « Heu, il y a un problème ? »
Zelenka et Elisabeth se regardèrent un moment. Elisabeth pris la parole la première.
« J'aimerais vous parlez de Rodney, je …. »
« Moi aussi ! »
« Quoi ! » Carson les regardait tous les deux, l'air surpris mais aussi un peu inquiet. Cela faisait un peu plus de quinze jours qu'il avait relâché Rodney : que pouvait-il bien encore lui être arrivé ?
« Je veux dire moi aussi, je souhaiterais m'entretenir avec vous à propos du docteur McKay, il est … »
« Etrange … »
« … Bizarre … »
« Il glousse … »
« … il fait des compliments. »
« Wowowowow ! On reprend dans le calme, s'il vous plait. » Carson leva les mains en l'air pour les faire taire. « Elisabeth ? »
« Rodney a un comportement un peu … comment dire … »
« Inhabituel. » Proposa Zelenka.
« Oui, c'est ça on a l'impression qu'il n'est pas tout à fait … »
« … lui-même. » Zelenka termina une fois de plus sa pensée. Elisabeth hocha la tête en signe d'assentiment.
« Et vous avez cette impression tous les deux parce qu'il, si je vous cite, glousse et fait des compliments. »
« Oui. » Dit d'une seule voix. Elisabeth et Zelenka se regardèrent. Ils se sentaient brutalement un peu stupides. Qu'est-ce qu'ils croyaient, que Rodney était possédé ou quelque chose dans le même genre.
Carson éclata de rire. Célia et le jeune soldat dont elle s'occupait, se retournèrent d'un bloc en entendant Beckett s'esclaffer.
Cette fois Elisabeth et Zelenka se sentaient gênés. Carson finit par s'arrêter de rire et s'essuya les yeux, essayant de reprendre sa contenance de médecin fier et digne.
« Ne vous inquiétez pas. Rodney va très bien. » Ils le regardaient l'air absolument incrédule. Il était calir pour eux que Rodney McKay n'allait pas bien du tout.
Carson soupira. Au grands maux, les grands moyens.
« Il est amoureux. »
TBC (vous avez de la chance qu'il fasse un temps pourri, moi je vous le dis …)
(3) Voir l'épisode Hide and seek/Invulnérable.
(4) Encore heureux, parce que sinon je serais mal ….
