Note 1 : non, non, non, je ne parlais pas de tortures de CE type (non mais franchement quelle réputation vous me faites !), je me référais au genre de cette petite fic : j'ai dit qu'il y aurait de l'humour et de l'angoisse, et voilà, vous avez eu votre dose d'humour, donc maintenant c'est parti pour un peu d'angoisse, enfin, pour torturer un peu mon p'tit Rodney quoi (oui je sais, il faudrait que je me renouvelle mais c'est trop bon ….)
Note 2 : voilà ce qui se passe quand il fait beau, on finit pas son programme de rédaction, bon je vous poste ce petit truc, profitez encore de l'humour : les choses ne vont pas tarder à devenir vraiment difficile pour notre Rodney chéri !
ooOoo
4 – Le Caporal Graham Pierson n'en revenait pas : amoureux ? Le docteur McKay ? C'était si injuste. Tout semblait lui réussir à ce type. Il avait obtenu une place dans la flag team, il se promenait un peu partout dans la Cité comme si la place lui appartenait, il était encensé par un peu tout le monde.
Pierson en avait assez d'entendre « McKay ceci, McKay cela », assez d'avoir à supporter ses remarques sarcastiques, pour ne pas dire blessantes. Il haïssait ce type. Il était toujours là à les prendre de haut, à dénigrer sans cesse la valeur de ceux qui se battaient pour défendre son petit cul. Ouais, sans des gens comme lui ou comme le Major Sheppard, l'extraordinaire Docteur Rodney McKay ne serait plus de ce monde aujourd'hui.
Il sourit. Yep. Il faisait partie de l'équipe qui avait ramené l'équipe du Major de cette foutue planète, Acrosh ou amyosh, enfin quelque chose dans ce genre. Il se rappelait dans quel état se trouvait McKay : à moitié mort. Il était d'ailleurs mort, enfin, c'est ce que racontait Ford. Cette chose, une fille qu'ils avaient fait venir une fois à Atlantis, une Ancienne, l'avait tué. Et le Major l'avait sauvé.
Une fois encore.
Il poussa un petit grognement. Comment le Major pouvait-il continuer à supporter d'avoir ce type dans son équipe : il fallait toujours qu'il lui sauve la peau. Quel boulet !
Il ramena sa main sur sa poitrine. Ca faisait un mal de chien. Quel con ce Stackhouse ! Sa précieuse machine à café était en miettes et en plus il était arrêté pour quatre jours ! Il n'aimait pas l'inactivité. Il pourrait peut-être traîner du côté du gymnase. Seulement avec sa main bandée, il n'y aurait pas grand-chose qu'il puisse faire.
Il avait une petite faim et décida d'aller grignoter un morceau à la Cafétéria.
ooOoo
John se remettait de ses émotions matinales devant un superbe sandwich : pain blanc, beurre doré, pickles, feuilles de salade fraîche, petites tranches de bacon. A côté une assiette de frites juteuses. Il renifla le tout. Rahhhhhh. Depuis qu'ils avaient repris leurs relations commerciales avec les Ménarians (7) leur ordinaire s'était largement amélioré.
Ford quant à lui se régalait d'une tarte aux pommes. Enfin, ça avait l'odeur et le goût des pommes.
John allait croquer à pleines dents dans son déjeuner, lorsqu'une voix familière l'interpella.
« Ha, Major ! »
Rodney venait d'entrer dans la cafétéria, en trombe comme d'habitude, et les rejoignit, Ford et lui, à la table où il était assis, bousculant au moins deux personnes, sans vraiment s'excuser. Il avait son ordinateur portable avec lui, et une bonne demie douzaine de dossiers.
« Major, j'aurais besoin de vous cet après-midi, nous travaillons sur une nouvelle salle et il y a ces fascinants … »
John fixait Rodney, l'écoutant d'une oreille distraite. Il aimait l'écouter parler, mais il aimait surtout le regarder : regarder ses yeux prendre cette couleur profonde empreinte d'excitation lorsqu'il faisait une découverte, regarder ses mains s'animer et voleter dans tous les sens, regarder les expressions sur son visage lorsqu'il était en pleine réflexion.
« … Alors d'accord, cet après-midi vers 15 :00. Zelenka devrait nous y rejoindre. »
Oups. Il venait encore de perdre le fil de cette passionnante conversation. Il devait quoi et où. Rodney avait posé son portable sur la table devant lui et tapotait le clavier de la main gauche, en marmonnant dans sa barbe, pendant que sa main droite picorait dans l'assiette de frites.
« Rodney. »
« Hummmmm. M'ui. »
« C'est mon déjeuner. Tu … »
Rodney releva immédiatement la tête de son ordinateur et lui jeta un œil réprobateur.
Re-oups. John avait oublié la règle numéro un : « pas de tutoiement en public ».
John n'avait jamais beaucoup aimé les règles, son dossier militaire en était d'ailleurs la parfaite illustration, et celle-ci commençait réellement à lui porter sur le système.
Comme les autres d'ailleurs.
Il savait qu'il fallait qu'ils restent discrets sur leur relation. Il était le Commandant militaire de cette base. Son comportement devait être – comment Rodney avait-il présenté les choses, ah oui – irréprochable. Pour l'armée, sortir avec un coéquipier n'était déjà pas bien vu, voir carrément interdit, alors sorti avec un coéquipier du même sexe …
C'était étrange, John ne se voyait toujours pas comme un homosexuel. Seulement, il ne pouvait plus du tout à fait se qualifier d'hétérosexuel non plus. Il était peut-être bisexuel. Mais en réalité, il lui semblait plutôt qu'il était Rodneysexuel. Oui, ça lui plaisait comme idée. Rodney était comme une sorte d'addiction. Accoutumance rapide. Décrochage impossible.
Ses frites avaient disparu et Rodney grignotait maintenant, l'air parfaitement innocent, les feuilles de salade dépassant du sandwich. John repoussa son assiette vers le scientifique qui saisit immédiatement le sandwich.
John secoua la tête et termina son jus d'orange. Frais et sucré juste comme il faut. Un délice. Au moins, il était sûr que Rodney ne le lui piquerait pas (8).
« Bien. Donc rendez-vous à 15 :00 près de … ? »
Rodney poussa un soupir d'exaspération. « Rendez-vous dans mon laboratoire, Major, vers 15 :00. Nous avons juste besoin de vous pour activer ces … »
John leva les mains en l'air pour le faire taire. « Oui, oui, Okay j'ai compris, je vais encore devoir jouer l'esclave personnel de scientifiques fous. Génial, moi qui ne savais pas quoi faire de mon après-midi. Hummm, c'est vrai, je ne suis qu'un militaire qui traîne de ci delà, sans aucune responsabilité, sans … »
« Major, vous n'allez pas me faire croire que vous pensez vraiment que vous occuper de la paperasserie militaire est plus important que de découvrir le fonctionnement des milliers d'appareils qui se trouvent dans cette Cité ? Soyez un peu sérieux s'il vous plait. Je vous attends à 15 :00. »
John frissonna. Le mot « millier » signifiait aussi des milliers d'heures dans ce foutu laboratoire. Initialiser ces trucs finissait généralement par lui donner un sacré mal de crâne.
Il regarda McKay regrouper ses affaires qui s'étaient, comme par miracle, étendues sur une bonne partie de la table. Il reparti comme il était arrivé, en trombe, le nez plongé dans ses documents et manquant de renverser une jeune technicienne et son plateau.
Ford regardait son supérieure entre deux bouchées, l'air visiblement très amusé.
« Lieutenant. »
Le jeune homme releva la tête. Son visage le parfait reflet de l'innocence. Tu parles !
« Oui, Monsieur. »
John le regarda et agita un doigt devant lui.
« Pas un mot vous m'entendez. Pas un. »
Aiden se replongea dans son dessert étouffant difficilement un gloussement.
« Et pas de rires stupides non plus ! »
Cette fois Aiden s'étrangla carrément avec sa tarte. John leva les yeux au ciel. Il était à la fois content et un peu gêné que Ford et Teyla soit au courant de sa relation avec McKay. Et Peter Grodin. Et Beckett. Hummm. Cela faisait déjà pas mal de monde en fait. Et chacun d'eux avait accepté les choses sans poser de question. Juste ça : acceptation, pleine et entière. John était fier de connaître chacun de ces individus et de les compter parmi ses amis.
Il n'empêche qu'il devait garder son rôle de leader. Et on ne rit pas au dépens de son leader, n'est-ce pas ?
« Ford. » Le ton se voulait menaçant, mais il eu peu d'effet sur le Lieutenant qui s'esclaffait dans son jus de fruits, faisant des bruits peu descriptibles.
John abandonna.
La jeunesse ne respectait vraiment plus rien de nos jours !
ooOoo
Pierson n'en revenait pas. Il avait assisté à une toute la scène.
Une fois encore McKay se comportait comme s'il dirigeait tout ici, y compris le personnel militaire. Mais qu'est-ce qu'il croyait, que le Major était à ses ordres, qu'il allait accourir comme un bon chienchien à chaque coup de sifflet ?
Il sentit sa colère décupler. Le simple fait de penser à McKay le rendait généralement malade. Il était assigné à la protection de son équipe et il pouvait voir comment il traitait tout le monde. Et personne ne bronchait. Tous des larves.
Il ne comprenait pas pourquoi ce type l'obsédait à ce point, mais il savait qu'il devait faire quelque chose.
Il allait déposer son plateau quand une main se posa sur son épaule. Pierson réagi immédiatement, il empoigna la main et d'un revers du pied fit perdre l'équilibre à son adversaire qui se retrouva à terre en moins de cinq secondes, un pied sur sa gorge.
« Heyyy, Gra'hmm. »
Pierson dégagea immédiatement son pied. Les gens autour de lui commençaient à réagir.
« Bon sang Ross ! Qu'est-ce qui te prend de me surprendre comme ça, t'es pas bien ou quoi ? J'aurais pu te tuer.»
Le Ross en question regardait le Caporal en se massant la gorge.
« Ouais. Je te signale mon Caporal que nous sommes dans la cafétéria pas sur le terrain. Y'a pas de wraith dans le coin.»
Pierson lui tendit la main et l'aida à se relever.
« Wwowowow. Sûr mec, t'es un bon. »
« Ouais, je me défends. »
Ross Melman regarda son supérieur quelques instants. Cela faisait un moment qu'ils se connaissaient tous les deux. Ils avaient faits leurs armes ensemble et s'étaient retrouvés pour cette mission de fous. Graham était passé Caporal lors du second conflit en Irak. Ils étaient potes. Mais depuis quelques temps, Ross trouvait que Graham était plus agressif, plus instable. Le stress sans doute. Il ne voyait pas très bien quoi faire. Il ne pouvait pas en parler : ils étaient potes, bon sang, et puis, il n'était pas une balance. Alors il se contentait de surveiller le Caporal.
« La main ça va ? » Il posa la question en pointant du doigt la main bandée de Pierson.
« Ouais. Ca me vaut quatre jours de congé. Quelle galère ! »
« Une petite soirée arrosée dans mes quartiers ce soir ça te dit, histoire de te changer les idées ? »
« Ouais. Okay. »
« Bien, 21 :00 ça te va ? »
« Pas de problème mec, à plus. »
Pierson regarda Ross s'éloigner. Oui, une bonne soirée de déconnade, ça ne pourrait pas lui faire de mal. En attendant, il avait une petite idée de la manière dont il pourrait tuer le temps.
TBC
(7) Peuple qui trahit Atlantis dans The Storm/En pleine tempête 1.
(8) Rodney est en effet allergique aux agrumes.
