Note 1 : merci pour les reviews, Ô fidèles lectrices !
Note 2 : si quelqu'un sait comment faire des tee-shirt, j'en veux bien un avec la phrase suivante : « I'm Rodneysexual, and you ? » (LOL)
Note 3 : désolée les filles, plus de sexe avant un petit moment, il est temps pour la torture (yeeeepeee). Ceci dit, y'en aura sans doute dans l'épilogue et j'ai déjà écrit une missing scène qui devrait vous plaire (gniark, gniark, gniark, faudra attendre pour la lire que je finisse cette fic' !).
ooOoo
5 – Comme il s'y attendait, John avait attrapé un mal de tête carabiné.
Rodney et Zelenka lui avaient fait initialiser au moins une dizaine des objets anciens qui avaient été retrouvés dans une salle découverte quelques jours auparavant. Ils poussaient tous les deux des oh et des ah, s'engueulaient régulièrement, boudaient puis l'un d'eux interpellaient l'autre, une idée nouvelle à faire partager. Et John jouait les observateurs passifs. Passionnant. Un peu comme regarder une émission sur la vie des animaux. Il avait déjà eu droit aux mœurs nocturnes du Rodney McKay et maintenant le voici en train de l'observer évoluer au sein de sa « tribu ». Tribu dont Rodney était manifestement le mâle dominant.
Une seule fois, il avait posé une question, pour toute réponse il avait obtenu un sourcil soulevé de la part de Zelenka et un soupir exaspéré de Rodney. Ce dernier pourrait tout de même avoir un peu plus de considération, non ? Et en même temps, Rodney était Rodney. Au moins, avec lui, on savait toujours à quoi s'en tenir. Même lorsqu'on était son petit ami.
John regarda sa montre 18 :15. Il jeta un coup d'œil dehors. La nuit commençait à se coucher. Les nuits étaient plutôt longues en cette saison, une bonne quinzaine d'heures. En été, ce serait le contraire. Il avait hâte d'y être. Son idée de faire du surf lui trottait toujours dans la tête.
Il bailla. Bruyamment.
Rodney se tourna enfin vers lui. Il lui sourit brièvement avant d'ajouter.
« Je crois que ce sera bon pour aujourd'hui, Major. »
John se leva et étendit ses muscles.
« Biennnnnnnnn. Si vous n'y voyez pas d'inconvénient je vais de ce pas avaler un tube d'aspirine et … »
« De l'aspirine ? Pourquoi faire ? »
Haaaaaaaaa, quand même ! John dissimula un sourire. Rodney montrait un peu de compassion pour celui qui partageait « son lit, son cœur et ses pensées » comme disait sa grand-mère. Une femme pleine de bon sens.
« Hummm. Oui, j'ai écopé d'un superbe mal de tête à activer tous ces … »
« Oh. Peut-être qu'il y a un lien entre l'activation neurale et le gène ancien, ça pourrait nous permettre de comprendre comment … » La voix de Rodney faiblit, il était déjà en train de se replonger dans son ordinateur.
Okayyyyy. Mama Sheppard ne devait pas connaître de spécimen comme Rodney.
John soupira et laissa les deux scientifiques qui lui adressèrent un petit « au revoir et merci » distrait.
Il avait vraiment la migraine et décida de rendre une petite visite à Beckett.
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L'infirmerie était vide, baignée uniquement par la lumière provenant des étranges poteaux remplis d'eau qui se trouvaient au beau milieu de la pièce. John s'avança. Il faudrait qu'il demande à Rodney à quoi ces trucs pouvaient bien servir.
« Major ? »
La voix le fit sursauter.
« Hey, Carson, vous voulez ma mort ou quoi ? Bon sang, pourquoi est-ce que vous êtes dans le noir ? »
L'écossais se rendit à l'autre bout de la petite infirmerie. Il manipula quelques boutons sur le panneau de contrôle. La lumière se répandit dans toute la salle.
« Alors Major, qu'est-ce que je peux faire pour vous ? Besoin de petites informations nocturnes vous aussi, hum ? »
Carson souriait. A pleines dents. Petites informations nocturnes ? De quoi pouvait bien parler ce diable d'écossais.
« Heu, non, j'ai juste la migraine alors si vous aviez quelque chose pour calmer la douleur. »
« Oh. Oui, bien sûr venez par ici. Asseyez vous, je reviens de suite.» Il tapota de la main le lit le plus proche d'eux.
John s'assit et attendit que Carson revienne. Les lits étaient hauts, il pouvait balancer ses jambes comme un gamin. En fait c'était un peu l'impression qu'il avait lorsqu'il était avec Beckett : d'être un gamin. Beckett était quelqu'un d'étonnant. Il savait se faire doux comme un agneau ou féroce comme un lion. Tout dépendait des circonstances. Et il faut dire qu'entre McKay et lui, le pauvre Beckett avait pas mal de boulot. Ceci dit, John trouvait qu'il lui réservait plus souvent l'attitude du lion féroce que celle du doux agneau, alors que franchement, comparé à Rodney, il était lui un malade modèle.
Enfin, presque.
« Voilà Major, prenez ça. »
Beckett était revenu et lui tendait deux petites pilules blanches et un verre d'eau. Il avala les pilules d'un trait et posa le verre sur la table basse près du lit.
Carson le fixait d'un air inquisiteur.
« Major, est-ce que vous dormez bien ? »
John haussa un sourcil.
« Heu Doc' ça c'est une question un peu, disons un peu perso, vous ne croyez pas ? »
Carson leva les yeux au ciel.
« Major je ne vous interroge pas sur vos habitudes amoureuses. Vos mains tremblent et vous avez une sale mine. Donc je réitère ma question : dormez vous assez ou pas ? »
John passa ses mains dans ses cheveux. Non, il ne dormait pas bien. Quand il arrivait à dormir. Quelques heures à gauche et à droite. Il ne dormait pas vraiment. Plus depuis leur retour d'Ayosh, plus depuis que Rodney s'était réveillé, plus depuis qu'ils étaient ensemble. Amusant non, le seul qui dormait comme un bébé c'était Rodney, le plus souvent pelotonné contre John. Lui en revanche passait une partie de ses nuits à écouter. Ecouter Rodney respirer, bouger, parfois soupirer dans son sommeil.
John n'arrivait pas à effacer de sa mémoire l'image de Rodney sans vie. Il était lui-même un peu comateux à ce moment là, mais il se souvenait de l'activité autour de Rodney. Il se souvenait de sa main. Ils l'avaient installé sur une civière au plein milieu du Jumper et sa main pendait. Une main blanche. Personne n'avait pris la peine de la poser sur la civière. Et pendant tout le voyage du retour, John avait voulu tenir cette main.
Et maintenant, il passait ses nuits à vérifier que Rodney était en vie.
Il passa sa main dans ses cheveux. Etre amoureux ne lui faisait pas cet effet d'habitude. Mais il faut dire que ces partenaires n'avaient pas non plus l'habitude de terminer à l'infirmerie ou de mourir. Il fallait qu'il se rende à l'évidence : rien de ce qu'il connaissait des relations amoureuses ne pouvaient s'appliquer avec McKay Okay. Il était Rodneysexuel et Rodneymoureux (9) : sa vie promettait d'être des plus mouvementées.
Carson le regardait toujours.
« Ouais, j'ai un peu de mal à dormir en ce moment. »
« C'est bien ce que je pensais. »
John lui jeta un regard noir et Carson repris immédiatement.
« Non, je ne pensais pas à ça. Bon sang, Major, tout ne tourne pas autour de votre vie sexuelle ! »
Il marmonna dans sa barbe en gaëlique et disparu une fois de plus dans son bureau. Il revint avec un flacon de pilules qu'il tendit au Major.
«Heu, qu'est-ce que c'est ? »
« Ce sont des anxiolytiques. Vous prenez un quart de comprimé avant de vous coucher, cela vous aidera à trouver le sommeil. »
John fit tourner le flacon dans ses mains.
« Doc' je ne suis pas sûr que … »
« Ca tombe bien parce que moi je le suis. Major, vous n'êtes pas d'une grande utilité dans cet état. »
John leva les yeux vers Beckett. Il avait l'impression que ce dernier savait pourquoi il ne réussissait pas à dormir. Il secoua la tête en signe d'assentiment. Il se leva et allait sortir de l'infirmerie lorsque quelque chose lui revint à l'esprit.
« Hey doc ! »
Carson se tourna vers lui.
« De quoi est-ce que vous parliez tout à l'heure ? Pourquoi est-ce que j'aurais besoin moi aussi de petites informations nocturnes ? Qu'est-ce que c'est que ça, des informations nocturnes ? »
Un immense sourire apparu sur le visage de l'écossais.
« Oh, ça. Et bien, je suppose que vous le découvrirez bientôt tout seul. » Sur cette affirmation cryptique, il retourna dans son bureau, laissant un John un peu surpris regagner ses quartiers.
ooOoo
Sa montre indiquait 20:17. Rodney soupira. Il travaillait depuis maintenant le début de l'après midi sans avoir pris la moindre pause. Zelenka l'avait laissé juste après le départ de John.
Il se passa la main dans les cheveux, repoussa sa chaise et la fit rouler jusqu'à la machine à café. Il était trop crevé pour se lever. Il étouffa un petit juron lorsqu'il constata que la cafetière était vide.
20:22. Hummm. Il jeta un dernier coup d'œil à la pièce de technologie sur laquelle il travaillait. Elle serait toujours là demain, non ? Après tout elle avait bien attendu des milliers d'années avant d'être réactivée. Okay. C'était fini pour aujourd'hui.
Il prit sa radio.
« Major. » Rien. « Major ! John ? »
La radio émit un petit craquement et une voix passablement endormie lui répondit.
/Huuuu. Oui. Sheppard./
« On faisait un petite sieste Major ? »
/Rodney ? Hey, alors bientôt fini./
« En fait, je ferme la boutique et j'arrive. Vous avez mangé ? »
/Non et je commence à avoir une faim de loup./
« Parfait, je vais passer par la cafétéria et voir ce que je peux trouver pour votre estomac vide. Histoire que vous repreniez des forces. » Il avait envie d'ajouter pour ce soir, mais se retint.
/Parfait, parfait, à tout à l'heure alors./
Rodney entreprit de débrancher tous les câbles qui liaient l'objet atlante à son ordinateur. Concentré sur cette tâche, il n'entendit pas le woosh signalant l'ouverture de la porte du laboratoire. Lorsqu'il eu enfin tout débranché, il recouvrit l'objet qui ne lui avait pas encore livré tous ses secrets d'une petite bâche bleue.
« Bonsoir Docteur. »
Rodney poussa un petit cri de surprise et failli faire tomber son précieux ordinateur. Il se retourna. Un soldat se trouvait là, accoudé nonchalamment à l'une des tables de recherche.
« Oups, je suis désolé. Je ne vous ai pas fait peur au moins. » Le petit sourire qu'il affichait ôtait toute crédibilité à ses excuses.
Passé sa surprise, Rodney termina de ranger ses affaires et de préparer ce qu'il allait prendre pour travailler un peu après le dîner. Ses mains tremblaient un peu mais pour rien au monde il n'aurait montré qu'il avait eu peur. Il se retourna ensuite vers le jeune homme.
« Est-ce que je peux savoir ce que je peux faire pour vous ,» il jeta un coup d'œil au nom qui figurait sur la veste du soldat, « Caporal Pierson ? »
« Hey, Doc', vous savez donc reconnaître les insignes militaires ! »
Rodney soupira. Que voulait donc ce type ?
« Oui, je sais. Donc, en quoi puis-je vous être utile ? » Il avait récupérer ses affaires et les avait mises sous son bras. Il espérait de cette manière faire comprendre au jeune homme qu'il allait partir.
« Oh. Je passais juste, pour vérifier que tout allait bien. »
Rodney fronça les sourcils.
« Et bien comme vous voyez, tout va bien. »
« Je vois ça, oui. » Le Caporal continuait à le fixer.
Rodney commençait à se sentir un peu mal à l'aise. Il ne comprenait pas ou voulait en venir le soldat. Pierson quitta soudainement le coin où il se trouvait et se planta devant lui. Instinctivement, Rodney s'appuya à la table de travail.
« Comment va le dos ? »
Le dos ? Qu'est-ce que …
« J'étais dans le Jumper quand on vous a ramené la dernière fois. C'était pas joli à voir.»
Rodney frissonna. Ce n'était pas vraiment quelque chose dont il souhaitait se souvenir. Par chance, il ne se rappelait pas du retour sur Atlantis. La dernière image dont il se souvenait sur P4X-322 était celle de John penché sur lui. C'était suffisant. Il s'accrochait à cette image pour chasser les autres, moins plaisantes.
Pierson se trouvait maintenant presque dans son espace personnel. Rodney se dégagea et se dirigea vers la porte du laboratoire. Ce petit manège avait assez duré. Il ne savait pas ce que voulait le Caporal et en fait, il s'en fichait un peu.
Il ouvrit la porte du laboratoire.
« Ecoutez Caporal, je vous remercie de prendre de mes nouvelles, c'est vraiment très, heu, sympathique de votre part, mais il est très tard et … »
Pierson fit mine de regarder sa montre.
« Hey, Doc' vous avez raison. Je vais vous laisser. A une autre fois peut-être ? »
« Oui, oui, c'est ça, bien sûr, une autre fois. » Rodney avait du mal à masquer son impatience.
Pierson sortit. Une fois qu'il fut parti, Rodney fixa un long moment la porte du laboratoire essayant de comprendre ce qui venait de se passer. Il en parlerait à John tout à l'heure et sortit à son tour.
Les couloirs étaient déserts. Normal, vue l'heure. Rodney s'arrêta un moment à la cafétéria. Taddly lui prépara un petit repas froid pour deux. Et bien sûr, elle glissa aussi deux parts de son fameux gâteau au chocolat. Il la remercia et se rendit vers le transporteur le plus proche.
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Pierson était furieux.
Cette fois, il avait essayé d'être gentil, non ? Il lui avait demandé comment il allait. Et qu'avait-il reçu en retour ? Rien. Juste des marques de dédain. Le grand docteur McKay avait mieux à faire que de lui parler, ne serait-ce que quelques minutes.
Et bien ce soir, ce serait différent.
Ce soir, McKay allait prendre le temps de lui parler.
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L'odeur qui s'échappait du sac que lui avait remis Taddly le faisait presque saliver. Mais à vrai dire tout ce qui, de près ou de loin, comportait du chocolat lui faisait cet effet. Avec le café, le chocolat était certainement son aliment préféré. Hummm. Oui, bon on pouvait peut-être contester le classement du café dans la catégorie « aliment ».
Rodney allait entrer dans le transporteur quand le Caporal Pierson surgit du couloir. Il le poussa brutalement à l'intérieur. Rodney perdit l'équilibre et se retrouva projeté contre la paroi, tête la première.
« HEY ! Mais qu'est-ce qui vous prend ? » Rodney se frotta le nez et leva les yeux vers le maladroit qui l'avait poussé. Il sentit un frisson le parcourir lorsqu'il reconnu Pierson.
« Caporal, que … »
Il fut interrompu par Pierson qui le plaqua contre la paroi du transporteur. Il réprima un petit cri. La plupart des blessures qu'il avait reçues sur P4X-322 étaient en phase de cicatrisation, mais certaines étaient encore sensibles.
« Hey Doc', comment va le dos le dos, hein ? »
Il prit McKay par le col de sa veste et le balança une fois encore contre la paroi du transporteur. Cette fois Rodney laissa échapper un cri de douleur. Il tenta de porter la main à sa radio pour appeler du secours mais Pierson fut plus rapide. Il arracha son oreillette et la jeta par terre. Il l'écrasa ensuite d'un coup de talon.
Rodney ne comprenait pas ce que lui voulait Pierson. Ou plutôt si. Il était clair que ce dernier ne lui voulait pas que du bien. Ce qu'il ignorait c'était pourquoi ? Et jusqu'où il pouvait aller.
Pierson vit le panier de victuailles par terre. Son visage s'éclaira.
« Super. Justement je voulais vous convier à une petite, disons, à une petite soirée. Rien de bien cérémonieux, juste une petite teuf entre potes. J'apporte à boire et vous à manger. On fait une super équipe, vous ne croyez pas ? »
Pierson l'enlaça comme s'ils étaient potes effectivement.
Ce que Rodney croyait, c'était surtout que ce type était un grand malade. Ou alors il était sous l'emprise de quelque chose. De la drogue peut-être. En tout cas, son comportement était incompréhensible.
Incompréhensible et manifestement dangereux.
TBC
(9) Ca c'est pour Cybélia !
