Note : et comme d'habitude, merci pour les reviews !

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8 – Zelenka et John avaient poursuivi leurs recherches dans le couloir 7 sans succès.

C'était le couloir qui menait aux quartiers de John. S'il n'y avait rien d'anormal dans ce couloir, cela voulait peut-être dire que … cela voulait dire que … Bon sang ! Qu'est-ce que ça pouvait bien vouloir dire, hein ? Cette Cité était immense ! Y rechercher quelqu'un sans aucune piste c'était comme rechercher une aiguille dans une botte de foin.

Il aurait du écouter Bates lorsque ce dernier avait suggéré d'installer des caméras dans les couloirs. Elisabeth s'y était évidemment immédiatement opposé, mais elle se serait certainement laissé convaincre s'il n'y avait pas eu cet empêcheur de tourner en rond de Docteur Rodney McKay. Ce dernier avait argué que le danger venait de l'extérieur et qu'il ne voulait pas que l'on sache selon quelle périodicité il se rendait aux toilettes !

Pas de caméra. Pas de piste. Rien de rien.

Sa radio émit un petit craquement.

/Major. /

« Lewis ! »

/Nous avons trouvé quelque chose … je … je crois que vous devriez venir, nous sommes dans le couloir 5./

John sentit un frisson le parcourir. Zelenka et lui se regardèrent un moment avant de reprendre le transporteur pour le couloir 5.

ooOoo

Lorsqu'ils arrivèrent dans ledit couloir deux soldats se trouvaient près du transporteur. John s'approcha immédiatement.

Sur le mur se trouvaient des tâches brunes.

« Lewis, rapport. »

« Il y a des traces sur deux ou trois mètres et puis plus rien. Johnson a fait un prélèvement, ça ressemble à du sang, Monsieur. »

John fixait les tâches sur le mur. Sans le regarder, il s'adressa à Bates qui venait de les rejoindre.

« Sergent, je veux voir tous les résidents de cette section dans le mess dans 10 minutes. »

« Bien Major. »

Bates et les deux jeunes soldats étaient partis depuis plusieurs minutes mais John continuait de fixer le mur.

Il ne pouvait pas s'empêcher de repenser à Ayosh. Il y avait eu tant de sang autour de Rodney, sur lui, sur leurs vêtements lorsqu'ils l'avaient mis sur la civière. C'était il y a quelques semaines de ça. Tout allait bien et maintenant … Il tendit la main vers une des tâches devant lui.

« Major ? »

Zelenka se trouvait toujours à ses côtés. Le tchèque lui tapota l'épaule et lui adressa un petit sourire d'encouragement.

« Vos hommes vous attendent dans le mess. Et je crois que nous devrions prévenir le Docteur Weir de ce qui se passe. »

John acquiesça de la tête et revint à l'examen du mur.

« Major ! »

La voix de Zelenka s'était faite insistante. John finit par détacher son regard du mur et suivit le scientifique.

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Une douzaine de soldats se trouvaient dans le mess.

Elisabeth était arrivée avec Carson quelques minutes seulement avant Zelenka et John.

Oho. Elle n'avait pas l'air contente du tout. Ses bras croisés sur la poitrine, elle passa devant les jeunes soldats qui se trouvaient là, salua le Sergent Bates et se planta devant John.

« Alors ? »

Okayyyy. Bref, concis et pas très aimable. Elisabeth ne devait pas être du matin. John jeta furtivement un coup d'œil à la pendule qui avait été installée sur l'un des murs du mess. 4 :30. Elisabeth n'était pas du petit matin.

Il s'éclaircit la voix.

« J'avais rendez vous avec Rodney hier soir vers 21 :00. »

Il insista délibérément sur le mot rendez-vous. John vit les yeux d'Elisabeth s'écarquiller mais, en bonne professionnelle, elle accusa le choc.

« Je me suis endormi et lorsque je me suis réveillé vers minuit, il n'était pas là. J'ai cherché dans tous les endroits où il aurait pu se trouver : ses quartiers, son labo, le hangar à Jumper. Sans succès. Il a été vu la dernière fois à la cafétéria. Nous avons trouvé ce qui semble être des traces de sang près d'un transporteur. Le laboratoire est en train de les analyser. »

Carson entra en contact avec l'équipe d'analyse biologique. « Je vais voir où ils en sont. » Il s'éloigna quelques instants.

John et Elisabeth se retrouvèrent seuls, face à face.

John ne savait pas très bien quoi lui dire. Elisabeth était certainement la femme dont il avait été le plus proche, partageant avec elle les moments de joie et de peine. Une amie. Une confidente. Elle était celle dont l'opinion lui importait le plus. Il savait qu'Elisabeth était quelqu'un d'ouvert, plein de compassion, qu'elle ne le jugerait pas, qu'elle ne les jugerait pas, Rodney et lui. Seulement, derrière Elisabeth il y avait aussi le Docteur Weir, chef de l'expédition Atlantis. Elle le lui avait rappelé, lorsqu'il avait délibérément désobéi à ses ordres pour porter secours à Rodney (14). Il savait qu'Elisabeth accepterait sa relation avec Rodney, il avait plus de doute en ce qui concernait le Docteur Weir. Sa plus grande crainte était qu'elle lui interdise de partir en mission avec McKay. C'était surtout pour ça qu'il avait accepté de jouer le jeu du « secret » avec Rodney. Leur relation pourrait fort bien se révéler être un problème sur le terrain : l'amour peut obscurcir votre jugement.

Elisabeth observait John. Ce qu'elle ressentait en ce moment ? De la confusion. Déception et joie entremêlées. Elle était heureuse pour eux. Lorsque deux personnes se « trouvent », il y a toujours lieu de se réjouir. Elle était surtout heureuse pour Rodney.

Elle connaissait son dossier personnel : derrière les bravades et autres blagues douteuses sur les blondes, il y avait eu de la souffrance. Mentale et physique (15).

C'était parfois troublant d'en savoir autant sur les gens avec lesquels vous travaillez. Leur vie s'étalait sur le papier, décrite de manière clinique, noire sur blanc par un militaire appliqué. Elle n'avait pas accès aux dossiers du personnel militaire et s'en réjouissait. C'était la croix que John devait porter. Comme elle.

Ils avaient ça en commun.

Elle avait cru qu'il ressentait quelque chose pour elle. Quelque chose qui aurait pu se changer en amour. Elle s'était trompée. A bien y repenser, il y avait eu des signes : les sourires qu'il adressait à Rodney, son langage corporel quand il était auprès de lui, la façon dont il le regardait. Oui, c'était là depuis un bon moment, sous ses yeux. Quelle observatrice elle faisait. Elle qui, pendant des années, en tant que diplomate s'était fait un point d'honneur à tout enregistrer et décortiquer pour analyse.

John avait détourné les yeux fixant un point devant lui. Elle s'approcha de lui. Son visage était tendu, ses mâchoires serrées. Elisabeth entoura ses épaules de ses bras et le serra un peu contre lui. Elle sentit la tension dans ses muscles. La peur de perdre celui qu'on aime peut terrasser même les plus braves. Et John était l'un des hommes les plus braves qu'elle connaisse, parfois jusqu'à l'inconscience.

Il lui adressa un petit sourire et posa sa main sur la sienne.

« Major. Docteur Weir. »

Ils se retournèrent. Bates se trouvait là.

« Les hommes sont prêts. Nous pouvons commencer quand vous voulez. »

John lui adressa un signe de la tête et rejoignit Zelenka et Carson, accompagné d'Elisabeth.

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Ils n'apprirent pas grand-chose de nouveau.

Les réponses que John obtenait étaient toujours les mêmes : « oui, ils connaissaient McKay, non, ils ne l'avaient pas vu hier soir. » Le cadet Wilson était persuadé avoir entendu du bruit dans le couloir aux alentours de minuit, des éclats de voix et un bruit mat, comme quelque chose qui aurait cogné le mur, mais c'était samedi soir et il avait pensé que ses collègues revenaient, peut-être un peu « fatigués », d'une petite soirée entre potes. Il n'y avait pas prêté plus d'attention, lui était de faction le lendemain et il fallait qu'il dorme.

Les quartiers de Wilson se trouvaient à la sortie du transporteur. Là où ils avaient trouvé les traces de sans. Du sang qui, Carson leur avait confirmé, était bien celui de Rodney.

Minuit. Il était encore en vie à minuit.

Il était plus de 5 heures du matin.

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Ross Melman ne savait pas quoi faire.

Après avoir été interrogés par le Major et Bates, ils avaient tous été autorisés à retourner dans leurs quartiers, mais Ross devait parler à Graham. Il s'était éclipsé et avait pris un transporteur pour le couloir 9.

McKay avait disparu ! Merde. Que s'était il passé ?

Ross s'était réveillé seul dans sa chambre, il avait pris une douche et c'est à ce moment là que Lewis avait fait irruption, le sommant de s'habiller et de rejoindre ses camarades au mess.

Et c'est là qu'il avait appris la nouvelle : McKay était introuvable. Merdemerdemerdemerde. Okay. Il fallait qu'il réfléchisse : ils avaient bu un peu et s'étaient amusés avec le Doc'. C'était juste ça, rien de bien grave. McKay se serait juste réveillé avec un bon mal de crâne.

Il arriva devant les quartiers de Graham et se mit à frapper à la porte. Au bout de quelques minutes, il entendit une réponse étouffée, des bruits de pas, puis la porte s'ouvrit avec un woosh sonore. Il n'attendit pas que Graham l'invite à entrer et se précipita à l'intérieur.

Pierson, les cheveux en bataille et en tee-hirt, semblait avoir été sorti de son sommeil. Ross le regardait l'air suspicieux et nerveux.

« Hey, Ross t'es pas bien de faire irruption comme ça à, » il regarda sa montre, « à 5 heures du mat', putain, c'est mon jour de repos aujourd'hui et avec la cuite d'hier, j'ai bien besoin de sommeil. »

Graham se rassit sur son lit puis se laissa retomber sur le dos, une main ramenée sur le visage.

« Alors, mec, qu'est-ce qui se passe, hein ? »

Il n'avait pas l'air inquiet ou quoique ce soit. Ross devait se tromper.

« Ouais, j'suis désolé Graham, c'est juste cette histoire de fous, avec McKay. »

« Hummm. Ouais, quoi avec le bon docteur ? »

« Il a disparu. »

Graham réagit immédiatement. Il s'assit sur le bord du lit et regarda Ross l'air franchement stupéfait.

« Disparu ? »

« Ouais, personne ne l'a revu depuis hier soir. »

« Oh, je vois. Et tu pensais sans doute que j'avais quelque chose à voir avec ça, sympa mec. »

Ross se sentit gêné. Il aurait du avoir plus confiance en Graham, il le connaissait depuis des années, mais il avait quelque chose de changé depuis qu'il était revenu d'Irak.

« Non, mais … tu es le denier à l'avoir vu et … »

« Et je l'ai raccompagné dans ses quartiers, c'est tout, Okay, il était vraiment, vraiment cuité ! » Graham souriait.

« Ouais, ça m'étonne pas ! » Ross se souvenait avoir fait boire pratiquement toute la bouteille d'alcool athosien à McKay.

« Allez Ross, oublie McKay. Il doit être quelque part en train de dessaouler. »

« Ouais, tu dois avoir raison. »

Ross allait sortir lorsqu'il aperçu quelque chose de familier par terre près du lit. La veste de McKay. Il allait se retourner vers Graham pour lui demander ce qu'elle faisait là, lorsque le coup de feu retentit. Il porta la main à son estomac et tomba à genoux. Il examina sa main, elle était pleine de sang.

Graham, son Beretta à la main, fut la dernière chose qu'il vit avant de perdre conscience.

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Pierson resta un moment immobile, fixant le corps inerte de celui qui avait été son meilleur ami. Il s'agenouilla près de lui. Deux yeux grands ouverts le fixaient, le regard vide.

Mort.

Il l'avait tué.

Son regard se posa sur la veste beige et bleue.

McKay. Il sentit sa colère pour le scientifique resurgir. Ca n'avait été qu'une blague ! Il avait pensé le laisser là haut toute la nuit et puis le récupérer après, juste pour lui monter qu'il lui devait le respect à lui aussi.

Il prit la veste et la serra dans ses mains. McKay. Tout était de sa faute.

Il allait payer.

TBC

(14) Episode Hot Zone/ Virus.

(15) Ne cherchez pas, c'est pour préparer ma séquelle (oula, ça fera la séquelle de la séquelle de la séquelle, mieux vaudrait que je donne un nom à cette série, faites moi des propositions, je suis toute ouïe !), héhéhéhé, il y aura encore de la torture et on en apprendra plus sur le passé de nos deux choupinets !