Note 1 : comme toujours merci pour avoir pris le temps de stopper par ici et merci pour vos reviews !
Note 2 : sadique, moi ! OUI. J'aime le surnom que Téli m'a donnée « Rieval, grande tortureuse », yep, c'est tout moi !
ooOoo
10 – John ne savait pas très bien pourquoi il était resté avec Beckett. Peut-être était-ce tout simplement parce que ce dernier avait l'art, consciemment ou pas, de vous faire rire ou sourire, à propos de tout ou de rien, même lorsque la situation ou les évènements ne prêtaient pas à rire ou sourire.
John avait rarement vu un homme d'une telle compassion. Il devait être le seul à pleurer les Hoffans (19).
Rodney lui avait dit que Carson se conduisait comme une mère cane avec ses petits, couvant et étouffant ses patients. Et bien sûr, il avait fallu qu'il ajoute qu'il en avait aussi l'horrible accent.
John sourit.
C'était tout Rodney : il accourait à l'infirmerie pour un ridicule bobo, qu'il fallait soigner dans l'heure, mais lorsqu'il était vraiment mal en point, il refusait que l'on s'occupe de lui. En fait, Rodney détestait surtout qu'on l'empêche de faire ce qu'il voulait. Il décidait si oui ou non ce qu'il avait était grave. Le grand McKay qui sait tout mieux que tout le monde ! Seulement Beckett ne se laissait pas impressionner par son caractère de Diva. Résultat : des affrontements permanents. Rodney pestant contre le caractère tyrannique de Carson et Carson, gardant dieu seul sait comment son calme, tentant tant bien que mal de soigner ce patient récalcitrant.
Et pourtant, Carson devait être le seul à parvenir à faire faire à Rodney ce qu'il voulait, sans cris et sans heurt. Okay, il y avait parfois des haussements de sourcils ou des soupirs mais Beckett n'élevait jamais la voix contre Rodney.
Et il ne capitulait jamais non plus.
John appréciait vraiment Beckett. Beckett qui le regardait maintenant depuis 10 bonnes minutes sans rien dire. Oho. Il avait du perdre un peu le fil de la conversation qu'il était en train de tenir quand ils étaient arrivés à l'infirmerie.
« Heuu. » Bravo John très intelligent comme entrée en matière.
Carson soupira et se dirigea vers une petite armoire, il sortit une petite clef de sa poche et l'ouvrit. Il revint à son bureau et y déposa deux petits verres et du bourbon !
John le regarda un peu surpris : il n'aurait jamais pris Beckett pour un amateur d'alcool fort. De thé oui, il en ingurgitait des litres, mais pas d'alcool.
Carson lui servit un doigt du nectar ambré, puis bu le sien à petites gorgées, confortablement calé dans son fauteuil en cuir. John l'imita. Ils étaient toujours silencieux, mais il n'y avait pas de gêne dans ce silence. Juste de la compréhension. Ils restèrent comme ça un long moment, à siroter leur bourbon.
John avait besoin de ça, d'un moment de calme, d'un semblant de normalité. Il en était reconnaissant à Beckett qui lui expliquait maintenant comment était distillé ce nectar des dieux. L'écossais faisait rouler le dit nectar dans son verre, jouant avec ses couleurs.
John écoutait et de temps à autre hochait la tête en signe d'assentiment. Il savait qu'en sortant de ce bureau la réalité l'assaillerait à nouveau, implacable. Rodney avait disparu depuis plus de 12 heures. Mais pour le moment, il savourait cet instant. Une agréable discussion avec un ami.
Sa radio émit un craquement qui le fit presque sursauter tant il était concentré sur ce que lui racontait Beckett.
« Sheppard. »
/Major, je crois que cette fois nous tenons une piste sérieuse, rendez vous au transporteur du couloir 5 /
C'était la voix d'Elisabeth. John fut sur ses pieds en un instant et se propulsa vers la sortie de l'infirmerie, Carson sur les talons.
« Nous arrivons ! »
ooOoo
Il y avait un petit attroupement devant le transporteur. Elisabeth, Zelenka et une jeune femme brune d'une quarantaine d'années discutaient. Bates et ses hommes attendaient leurs instructions.
« Elisabeth, du nouveau ? »
Elisabeth se tourna vers John.
« John, voici le docteur Margaret Trent. » La jeune femme brune esquissa un sourire en direction de John. « Elle travaille dans l'équipe de Rodney et de Zelenka. Et je crois qu'elle nous a mis sur une vraie piste cette fois. »
John se tourna vers la jeune femme.
« Je suis si surprise, je veux dire c'est tout bonnement incroyable, le Caporal est un jeune homme si serviable et si gentil, je veux dire qu'il soit capable de … » Elle fit un geste vague pour indiquer les gardes autour d'elle.
« Ouais, et bien ce serviable et gentil jeune homme a tué de sang froid un de ses camarades et a kidnappé le docteur McKay, donc si nous pouvions en venir aux faits, hum ? »
La jeune femme soupira et prit une profonde inspiration.
« Le Caporal est un passionné d'escalade, il en parle souvent avec nous. La montagne lui manque. » Elle marqua un arrêt comme si elle se souvenait des conversations qu'elle avait eu avec ce « gentil » psychopathe !
« Docteur s'il vous plaît, est-ce que vous pourriez rester concentrée quelques instants. »
« Oh, oui, bien sûr. Vous voyez nous avons décidé d'examiner d'un peu plus près les aiguilles et … »
Elle fut coupée par Carson cette fois.
« Les aiguilles ? »
« Oui, ce sont ces constructions qui pointent vers le ciel. Elles forment des aiguilles. Il s'agit du système de refroidissement des conduits qui servent à chauffer la Cité. Nous avons découvert que … »
« Docteur ! »
Cette fois le ton du Major marquait clairement son impatience.
« Oui, heu, nous avons exploré les deux plus grandes plateformes et le Caporal Pierson nous a aidé avec les faces extérieures. »
« Les faces extérieures ? »
« Oui, il a pris de nombreuses photographies en y accédant avec du matériel d'escalade. Je … Je me suis dit que si vous ne le trouviez nulle part dans la Cité, il se trouvait peut-être sur une des plates formes avec … avec le Docteur McKay. »
« Ou sont situées ces deux plateformes ! »
Une piste, enfin, John n'y croyait plus.
« La première se trouvent juste au dessus de la salle de commande, la seconde, plus petite, n'est accessible que par un escalier assez étroit, à l'est des quartiers actuellement habités. D'ailleurs, c'est plutôt curieux quand on sait que les anciens ont … »
« Docteur. »
John se demandait si tous les scientifiques avaient cette tendance à la divagation lorsqu'ils étaient lancés sur un sujet technique.
« Heu, oui, pardon. » Elle se racla la gorge avant de continuer. « L'escalier qui mène à la plateforme 2, est accessible avec ce transporteur. Je pense qu'il y a de fortes chances pour que Pierson soit là haut. D'après ce que je sais, s'il était passé avec le Docteur McKay près de la salle de commande, ils auraient certainement été vus. »
Elle avait raison : la salle de commande n'était jamais vide, il n'y avait donc aucune chance pour que Pierson soit passé par là. Mais John ne voulait prendre aucun risque. Il se tourna vers le Sergent Bates.
« Bates ! Vous prenez une équipe avec vous et vous allez sur la Plateforme 1. Ford, Lewis, Clark et moi nous prenons la plateforme 2. »
Elisabeth l'arrêta.
« John, je crois qu'il serait préférable de réfléchir un peu avant de vous lancer. »
« Je ne vais pas attendre une minute de plus, s'il y a la moindre chance que ce fou furieux soit la haut, je … »
« Major du calme, Okay ! Nous savons que Pierson ne se trouve pas dans son état normal et qu'il est armé, alors je doute que tenter de le surprendre avec une demi douzaine de soldats soit une bonne idée. »
John se tut. Elisabeth avait raison. S'ils lui faisaient peur, Pierson pourrait décider de se débarrasser de Rodney.
Il fallait qu'ils trouvent une idée.
ooOoo
Rodney agrippait l'antenne qui se trouvait derrière lui. Ses articulations devaient être blanches tant il serrait la fine tige en métal, ses ongles s'enfonçant dans ses paumes. S'il lâchait ... non ! Il ne pouvait pas lâcher. Il fallait qu'il tienne encore un peu.
Il lui avait promis qu'après ce serait fini. Il devait juste faire ses preuves. Comme un homme, voilà ce que lui avait Pierson.
La pluie n'aidait pas. Il avait parfois l'impression que ses doigts glissaient.
Il avait essayé de se caler du mieux possible contre la parois, mais le rebord sur lequel il se trouvait était si étroit qu'il ne lui laissait pas beaucoup de marge de manœuvre. Ses pieds dépassaient un peu. Au moins, il n'était pas en chaussure. Pieds nus, il lui semblait qu'il adhérait mieux à la surface métallique. Peut-être n'était-ce qu'un impression, mais elle était rassurante.
Si son dos ne le faisait presque plus souffrir – la douleur s'était muée en une sorte de gêne constante, mais supportable – sa tête quand à elle avait tout d'une bombe prête à exploser. Chaque pulsations du sang dans ses tempes ressemblait au décompte d'un compte à rebours.
Classssshhhhh.
Au dessous de lui, les vagues s'écrasaient contre la paroi. Il serra les paupières un peu plus fortement. Au dessous de lui. Très exactement 136,50 mètres en dessous de lui. Pierson lui avait fait part de cette petite information. Pour vous aider à vous concentrer, Doc. Et Rodney se concentrait. Il se concentrait sur une seule chose ne pas lâcher prise.
S'il lâchait prise, il perdait John Sheppard. Pierson le lui avait dit.
« Alors Doc', vous trouvez ça comment, grandiose non ? » Pierson murmura dans son oreille. Il frissonna. Le Caporal juste au dessus de lui. Seulement contrairement à Rodney, un harnais de sécurité et des cordes le maintenaient en toute sécurité.
Pierson avait fini par se calmer et Rodney avait pensé que ce cauchemar était enfin fini, mais il avait juste pris une autre tournure.
Sous une bâche se trouvait tout un matériel d'escalade. Pierson l'avait harnaché et puis ils étaient descendus, dieu seul sait comment, jusqu'à ce rebord. Pierson lui avait ôté le harnais et lui avait expliqué ce qu'il attendait de lui.
Début Flashback---------------------------------------------------------------------------
« Vous voyez Doc', il faut que vous prouviez votre valeur, que vous prouviez que vous êtes digne de restez avec nous, digne d'appartenir à l'équipe du Major Sheppard. Et pour ça, » Rodney l'avait regardé avec effroi desserrer les sangles de son harnais, « vous devez passer le test ».
« L...le… t...tes...tt ?» Rodney ne pouvait pas s'empêcher de trembler. Il était épuisé, il avait froid et chaud en même temps et surtout, il avait peur.
« Huhu. Vous devez juste rester ici pendant disons » Pierson jeta un coup d'œil à sa montr, « quarante cinq minutes, hein. Quarante cinq petites minutes. Si vous ne tombez pas avant, » Pierson le regardait, un sourire froid sur les lèvres, » et bien je vous remonterais. »
« Qua…quarant…cin…q… minutes. » ce n'était pas si terrible quand on y pensait. Juste 2700 petites secondes. Moins d'une heure.
« Oui, ça prouvera que vous êtes un homme, que l'on peut vous faire confiance et que vous pouvez rester dans l'équipe de Sheppard. »
------------------------------------------------------------------------------Fin Flashback
Et c'était ce qu'il voulait par-dessus tout : restez avec John.
Alors Rodney s'accrochait à l'antenne. Il ne pouvait pas tomber. S'il tombait, ce serait la preuve qu'il ne méritait pas de travailler aux côtés de John n'est-ce pas ? La preuve qu'il ne méritait pas John.
Et ça, c'était impensable.
TBC
(19) Habitants de la planète Hoff. Ces gens ont développé un virus qui les immunise contre les wraith et tue ces derniers. Malheureusement, ce virus tue aussi une partie de la population de la planète. Episode Poisonning the Well/Sérum.
