Angel : Zorro et Sandy ? Mieux que mon Lulu-chéri-d'amour-à-moi-que-je-l'aime? Faudrait voir à pas exagérer non plus ! Et pour ce qui est des déguisements… je ne sais pas si ça te plaira, mais moi j'étais pliée de rire en imaginant ça !
Chapitre 9Smoker, Tashigi et leurs hommes encore en état de tenir debout après l'attaque de leur navire par l'équipage de chapeau de paille avaient fouillé de fond en comble la petite auberge, sans grand succès. Où qu'ait été cachée cette maudite carte, elle leur avait échappé. D'un autre côté, ils n'étaient même pas certains qu'elle se trouvait bien là, où plus simplement qu'elle existait. Ils n'étaient là que parce que certains indices laissaient croire que…
"Colonel, nous avons un problème," annonça Tashigi en montrant l'entrée de l'établissement.
Un jeune couple et deux hommes et une fille venaient d'entrer et semblaient décidés à s'installer là, malgré les explications des soldats à propos de la fermeture de l'auberge. Smoker réalisa qu'ils avaient tous l'air d'arriver d'un bal costumé ou de l'asile le plus proche, au choix. La première fille portait une sorte de grande jupe noire et une chemise blanche sur lequel elle avait mis un corset rouge qui jurait affreusement avec ses cheveux roux. Son fiancé, un blond, portait un costume à paillette bleu ciel et fumait une cigarette en prenant sans cesse des poses. Les deux autres hommes portaient de simples jean avec des chemises à motifs absolument horribles, et un chapeau de cow-boy vert pomme pour le plus grand des deux. Derrière eux la deuxième fille, une petite blonde, portait une… chose rose qui devait être une robe. Sûrement. En tout cas, Smoker ne voyait pas ce que c'était autrement. En un mot, ils étaient atrocement louches.
"Et puis-je savoir où nous allons dormir si vous fermez cette auberge ?" s'emporta la fille. "Nous avions réservé ! J'exige qu'on nous rembourse, et je veux parler à la propriétaire ! Croyez-moi, elle va m'entendre ! N'est ce pas, mon chéri ?"
Elle se tourna vers le blond dont les yeux… prirent la forme de cœurs ?
"Tout ce que tu veux, ma chérie ! J'irai au bout du monde pour toi !"
"Ben vas-y, te prives pas," marmonna celui avec un chapeau vert. "C'est pas nous qui allons te retenir…"
La rousse lui donna un coup de pied dans le tibias.
"Allons grand frère, ne sois pas si méchant avec mon fiancé ! Sinon, tu vas voir ce que tu vas voir…"
"Vous ne pouvez pas rester ici," décréta finalement Smoker. "Repartez par où vous êtes venus."
La fille eut l'air outrée, et l'homme aux cigares soupira. Elle n'allait quand même pas faire un scandale…
"Quoi ? QUOI ! Vous plaisantez j'espère ! Grand frère, petit frère, petite sœur ! Posez mes affaires sur la table ! NOUS RESTONS !"
Eh ben si, elle faisait un scandale…
"Tashigi, va me chercher quelque chose pour le mal de tête, vite… Je sens que je vais en avoir besoin… Quant à vous cinq… rah, faites ce que vous voulez ! Mais si vous nous dérangez ou si vous faites quoi que se soit de bizarre, je vous conseille d'être plus rapides que moi… Compris ?"
Ils acquiescèrent tous en cœur. Smoker regretta plus que jamais de s'être levé ce matin là.
Le soir venu, on aurait entendu un mouche voler dans l'auberge, les recherches ayant été suspendue pour la nuit. Le seul à ne pas avoir le droit au repos était une jeune mousse de quinze ans auquel le colonel Smocker avait demandé de faire le guet devant les chambres occupées par le drôle de groupe arrivé dans l'après-midi. Si au moins de drôles de bruits étaient venus de la chambre du couple, ç'aurait été amusant, mais pour l'instant, c'était le silence total… jusqu'à ce que s'ouvre la porte de la chambre des frères et sœurs de la rousse, laissant apparaître sa petite sœur justement, vêtu en tout et pour tout d'un peignoir de bain strictement minimaliste qui cachait uniquement ce qui devait absolument l'être. Le garçon se sentit rougir lorsqu'elle commença à s'avancer vers lui.
"Alors comme ça, tu es militaire ?" murmura-t-elle d'une voix séductrice. "Incroyable… tu dois avoir vu beaucoup de choses, non ? Tu ne voudrais pas… me raconter ? Je n'arrive pas à dormir, j'ai trop chaud, alors ça me fera une occupation de t'écouter…"
Le mousse avala difficilement sa salive et acquiesça rapidement. Tant qu'elle restait habillée comme ça, il voulait bien faire tout ce qu'elle voudrait… Malheureusement, il n'était pas écrit dans le grand livre de la vie qu'un simple matelot passerait cette nuit là avec une fille en petite tenue, car un violent coup de pied venu de derrière lui l'envoya s'écraser contre le mur avec un bruit mou.
"Joli tir," murmura Anna à Sandy." Bon, je peux me rhabiller maintenant ?"
"Oh, ça n'est pas obligatoire, Anna-chan ! Après tout, c'est vrai que la nuit est très chaude, et… Anna-chan ?"
L'adolescente était déjà retournée dans la chambre sans prêter la moindre attention au pauvre cuisinier. Zorro, qui sortait au moment où elle entrait, s'attarda une seconde pour la regarder, puis lui et Pipo allèrent rejoindre Sandy dans le couloir.
"Ne regardes pas Anna-chan comme ça," menaça le blond. "Espèce de pervers..."
"Je la regardais pas. Et aux dernières nouvelles, c'est pas moi qui était en train de lui faire des propositions pas nettes. Tant qu'on parle de ça, où est Nami?"
"Dans la chambre, elle ne voulait pas rester habillée comme ça plus longtemps. Eyh, pourquoi tu associes les proposition bizarre à Nami-san ?"
"Parce que nous suggérer de venir ici habillés comme des clowns pour ne pas être reconnus, c'est pas ce qu'on peut appeler une proposition honnête…"
"Pardon !"
Nami, qui venait de sortir de la chambre, le foudroya du regard, ce qui ne sembla absolument pas l'impressionner, comme de bien entendu. Malheureusement, la navigatrice n'eut pas le temps de lui faire regretter sa nonchalance, Anna enfin habillée normalement venant de les rejoindre à son tour.
En faisant le moins de bruit possible, ils allèrent dans la salle à manger où Anna leur montra du doigt le trou. Zorro acquiesça, et alla chercher une table qu'il posa juste en dessous, puis une chaise qu'il posa sur la table avant de monter dessus. Sandy grimpa alors sur ses épaules, puis Anna sur celles du cuisinier, encore qu'elle ne se sentait pas rassurée face à un tel pervers. Restée en bas, Nami surveillait les opérations tandis que Pipo faisait le guet. Après moult tâtonnements, Anna, dont les mains touchaient à peine le plafond, finit par trouver le trou. Elle enleva le morceau de caoutchouc qui le bouchait, et…
"Il n'y a rien !"
Restée à la grotte avec Morty, Chopper, la mouette et Luffy, Robin éclata de rire.
"Comment ça 'rien' ? Ce serait juste un simple trou ?"
"Non, pas du tout ! Il y avait une carte dedans, et une lettre, mais quelqu'un les a volés un jour, et ils n'y sont plus. De toutes façons, ce n'était même pas Rough Tell sur la carte…"
"Comment sais-tu cela ?"
La rouquine éclata de rire et eut un sourire triomphant.
"Simple voyons ! C'est moi qui l'ai volé, parce que ça m'intriguait depuis un moment. Un jour où Anna n'avait pas de clients, je lui ai demandé de préparer quelque chose pour Touffu, et pendant qu'elle était en cuisine j'ai fait une pile de chaise jusqu'au plafond pour voir ce que c'était."
"Mais la salle est très haute, non ? Comment as-tu fais pour ne pas tomber ?"
"Ben… je suis tombée en fait. Anna a cru que je faisais encore des bêtises et m'a fait ranger toutes les chaises après, sans compter qu'elle m'a forcée à faire son ménage. Mais au moins, j'ai la carte."
Chopper, qui jusque là s'occupait de la blessure de son capitaine, leva la tête un instant vers l'adolescente.
"Pourquoi tu ne leur as pas dit ? Ils ne seraient pas allés à l'auberge, et…"
"Eh, j'ai essayé ! Mais comme toujours, personne ne m'a écouté. Voilà le tragique destin qui est le mien, j'ai toujours raison mais personne ne m'écoute jamais…"
Elle prit une pose de tragédienne, et le petit renne éclata de rire avant de se concentrer à nouveau sur son patient.
"Alors ? Ça avance ?" s'inquiéta Morty en redevenant sérieuse." Ça ne s'est pas infecté au moins ?"
"Non, ne t'en fais pas ! Il n'en a pas l'air comme ça, mais il est drôlement solide tu sais !"
"Et surtout, tu es un bon médecin, Chopper," le complimenta-t-elle. "Tu dois avoir une sacrée mémoire pour te souvenir de ce qu'il faut faire dans chaque situation… Moi, une fois, j'ai oublié mon propre nom ! Mon frère était en train de me présenter à un nouveau membre de son équipage, le type m'a dit son nom et m'a demandé le mien… et ça a été le trou. Rien, je ne m'en souvenais absolument pas !"
Le petit médecin ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes.
"Sérieux ! Et qu'est ce que tu as fait ?"
"Je lui ai dit que je m'appelais Petite-Pâquerette-Qui-Cours-La-Prairie-A-La-Recherche-De-Son-Prince-Charmant-Et-riche-De-Préférence !"
"Quoi ! Et il t'a cru ?"
"Non. Mais depuis, chaque fois que je l'ai vu il m'a appelé petite pâquerette, et il me demande si j'ai trouvé mon prince. Cool, non ? Si jamais un jour tu oublies ton nom toi aussi, pense à t'en inventer un qui claque !"
Tout en retournant à ses soins, Chopper médita la leçon tandis que Robin recommençait à rire.
"Tu ne devras pas te moquer de lui comme ça," gourmanda-t-elle gentiment l'adolescente. "Ce n'est pas très gentil."
"Eh ! C'était la vérité, juré sur la crinière de Touffu ! Hein mon lion que c'est vrai ?"
Pas de réponse. Morty regarda autour d'elle. Pas de lion. Elle réalisa alors qu'elle ne l'avait pas revu une seule fois depuis qu'elle lui avait demandé d'occuper Smoker. Oh, c'était mauvais… très mauvais… Elle se leva et se dirigea vers la sortie de la grotte –ou l'entrée, tout dépend du sens –bien décidée à ramener son fidèle compagnon, où qu'il puisse se trouver.
"Où vas-tu ?" lui demanda Robin.
"Chercher Touffu."
"Ne t'éloignes pas trop, ça pourrait être dangereux. Qui nous dis qu'ils ne sont pas encore à notre recherche ?"
"Pas de problème, je connais cette île comme ma poche !"
Par curiosité, elle glissa la main dans ladite poche, et sentit… yeurk, c'était quoi ça ? Mieux valait ne pas savoir…
"En fait, je la connais mieux que ma poche. Ne vous en faites pas Robin, en cas de danger je me cacherai !"
"Et pas d'héroïsme inutile…"
"… Là, je ne peux rien promettre. L'héroïsme inutile, c'est de famille, ça risque d'être dur de lutter contre ça. Et surtout, ça rend les choses drôlement plus amusantes !"
Elle disparut ensuite à l'extérieur, suivit de peu par la mouette qui avait justement envie de se dégourdir les ailes.
Rapidement, Morty fit une découverte des plus navrante : chercher un lion la nuit, c'est comme chercher une épingle dans un champ de blé. Il faut vraiment avoir du temps à perdre dans la vie. Pourtant, son instinct lui disait qu'il était tout proche d'elle, qu'il allait bien… et qu'elle allait avoir une sacrée surprise. Or le pire, dans les surprises, c'est de savoir à l'avance qu'on va être surpris. On essaie de s'y préparer, d'imaginer ce que ça pourra bien être… et lorsqu'on se retrouve devant le fait accompli on se rend compte que non seulement ce n'était absolument pas ce à quoi on pensait, mais aussi que c'était tellement évident qu'on aurait dû y penser tout de suite.
C'est à peut près de que ressentit la rouquine lorsqu'elle vit son lion tranquillement allongé sous un arbre, la tête posée sur les jambes d'un drôle de type à l'air sacrément fatigué, comme s'il avait fait un très long voyage sans jamais se reposer. Désireuse de ne pas le brusquer et surtout méfiante à l'égard de ce type qui s'était si facilement fait apprécier de Touffu, Morty s'approcha du drôle de duo très lentement, un pas après l'autre, sans se brusquer… Mais c'était sans compter sur la mouette qui n'y voyait rien puis qu'il faisait nuit et qui lui rentra donc dedans, la faisant ainsi tomber par terre. Le bruit alerta le drôle de type qui sursauta, mais parut se rassurer en voyant la jeune fille, ce qui énerva cette dernière. Les garçons normaux avaient peur quand ils la voyaient !
"Bonjour, jeune fille," la salua-t-il dans un souffle. "C'est ton lion, n'est-ce pas ? C'est un gentil animal, il a refusé de me laisser seul malgré mon insistance."
"Vous n'êtes pas assez gras pour qu'il puisse vous manger, c'est pour ça. Mais si vous voulez, on peut arranger ça. J'ai à manger dans une grotte pas loin d'ici."
Le jeune homme leva les yeux aux ciel et eut un petit sourire triste.
"Manger… oui, c'est vrai, il faut manger ici… j'avais totalement oublié… Mais je suis trop faible pour me lever je crois…"
L'adolescente haussa les épaules.
"Aucune importance. On va vous porter, Touffu et moi."
"Merci beaucoup… comment t'appelles-tu ?"
"Je suis Morty, et le lion, c'est Touffu ! Et vous, vous êtes qui ?"
"Moi ?…"
Il soupira.
"Moi, je ne suis personne. C'est pour ça qu'on m'appelle Nemo…"
