Chapitre 6 Le repère

L'homme qui la retenait la serrait fort contre lui. Elle essaya de se débattre, mais il l'agrippa plus solidement.

«Partons, avant que quelqu'un nous voit, dit un mangemort d'une voix plaintive.

-Tu as peur? questionna froidement son séquestreur.

-Eh bien... Notre Maître nous a dit de ne pas trop nous faire voir... Surtout...

-As-tu sa baguette? interrompit une mangemort.

-Non, répondit l'homme qui la retenait.

-Mais qu'est-ce que t'attends? Qu'elle te la donne? s'énerva la femme masquée.

-Oh la ferme! Je ne vais quand même pas la fouiller!

-Ça ne te ferait pas de tort de toucher une femme, une fois dans ta vie! blagua méchamment la mangemort.

-Ferme-la!»

Et sans rien rajouter, le mangemort se mit à la fouiller. Ses mains se promenaient sur son corps fermement. Maureene essaya de se dégager, mais il était plus fort.

Soudain, il leva sa propre baguette magique et la pointa vers son corps. La peur s'empara de Maureene, tandis que des larmes coulaient sur ses joues. Elle avait maintenant la bouche libre.

«Qu'est-ce... qu'est-ce que vous faites?

-Tais-toi, sale garce!» ordonna la femme.

L'autre avait toujours sa baguette en main.

«Accio baguette!»

La baguette magique de Maureene sortit d'en dessous de sa jupe. Là, à l'intérieur de son vêtement, elle avait cousu une poche pour y mettre sa baguette.

Elle fut soulagée, en entendant le sort inoffensif du mangemort.

«Ne te réjouis pas trop vite», répliqua la femme.

Et bien vite, elle se retrouva avec un bandeau sur les yeux. Le même homme la plaqua contre lui et ils transplannèrent.

Maureene était effrayée. Son coeur était rempli d'angoisse et ses jambes étaient bloquées par la peur. Tellement, que son kidnappeur devait la traîner.

«Où... Où allons-n... nous? demanda-t-elle d'une voix tremblante.

-C'est pas à toi de poser les questions! riposta la mangemort. Je peux pas croire que mon cousin sort avec ça! C'est vrai que Sirius a toujours été un peu fêlé!

-Mais arrête! Tu vas finir par révéler notre identité! s'inquiéta une voix, qui étrangement la faisait penser à une qu'elle connaissait.

-Vous... Vous êtes la... la cousine de Si... Sirius Black?

-Oui.

-Pour ce qui est de la discrétion, tu es nulle! fit remarquer le mangemort qui le tenait.

-Mais j'en ai assez moi de toujours devoir me cacher! Je veux que tout le monde sache que je suis fidèle au Seigneur des Ténèbres. Je veux que tous sachent que ces sorts, c'est moi qui les aie jeté! Je veux que tout le monde sachent que je suis Bellatrix Black, la plus grande fidèle de Voldemort.»

Ils s'arrêtèrent soudain de marcher, si brusquement que le bandeau qui couvrait les yeux de Maureene glissa légèrement. Elle avait une petite vue de ce qui se passait.

Ils étaient dans un couloir très sombre. Les murs de briques s'étendaient jusqu'à très loin. Des gargouilles s'élevaient sur les côtés en faisant d'horribles grimaces.

Soudain, l'air sembla plus lourd et plus froid. Les lumières perdirent de leur peu d'intensité. Quelqu'un marchait vers eux. Sa voix glaciale s'éleva de en arrière de Maureene qui sursauta.

«Si tu veux réellement rester une fidèle, arranges-toi donc pour ne pas te faire repérer, petite imbécile!»

Son ton était effrayant. Maureene tremblait de tout son corps.

«Bien Maître.»

Avec le peu de ce qu'elle pouvait voir, Maureene aperçut la silhouette s'avancer vers elle. La jeune fille savait maintenant, que c'était Lord Voldemort lui même.

«Ma chère, quelle charmante visite. Excusez leur conduite, mademoiselle. Ce ne sont que des apprentis.»

Il avait posé sa main sur sa joue. Une main si froide et osseuse que Maureene frissonna et essaya en vain de s'en éloigner. L'homme qui la retenait par le bras en restant derrière elle, lui caressait lentement le bras en signe d'apaisement. Où était-ce elle qui le pensait?

«Mais c'est que vous êtes ravissante, ce soir! s'exclama-t-il avec peu d'enthousiasme. Un peu trop pour mon humble demeure...»

La femme et l'autre mangemort se mirent à rire. La main de Voldemort descendit jusque dans son cou. Elle faisait tout son possible pour ne pas le regarder dans les yeux.

«Peut-être voudriez-vous vous mettre plus à l'aise?» reprit-il à voix basse en descendant sa main jusqu'à son épaule où il joua avec sa bretelles.

Maureene retenait sa respiration. Des larmes commençaient à tomber le long de ses joues en pensant à ce qu'il pourrait lui faire. Ses lèvres ne cessaient de trembler. Tout à coup, il retira sa main aussi vite que si quelque chose l'avait brûlé.

«Mais suis-je bête! s'exclama-t-il fort en faisant sursauter la jeune fille. Je n'ai pas eu la galanterie de vous demander votre nom... Alors, comment vous appelez-vous mon enfant?»

La bouche sèche et les joues humides, Maureene ne pu que gesticuler ses lèvres sans qu'aucun son n'en sorte.

«Allons, allons, ne soyez pas timide...» dit doucement Voldemort.

Mais la peur empêchait la prisonnière de parler.

«Allons, s'impatienta Voldemort. Dites-moi votre nom! ajouta-t-il plus fermement.

-Mau... Mau...

-Ne t'arrêtes pas! ordonna Voldemort.

-Mau...»

Elle éclata en sanglots, incapable de continuer. Elle entendit Voldemort revenir vers elle.

«Espèce d'incapable!

-Maureene Maugrey, Maître!»

L'homme qui la retenait venait de s'écrier en disant son nom. Il referma un peu plus solidement son étreinte sur elle. Maureene baissa la tête.

«Tiens, tiens... Nous avons ici un admirateur peut-être», se moqua Voldemort.

L'autre homme et la femme éclatèrent de rire.

«Maître, puis-je me retirer, maintenant? quémanda l'homme.

-Et pourquoi donc? répondit le Seigneur des Ténèbres. Le plus amusant va bientôt arriver.»

Une main, celle de Voldemort, se posa sur sa nuque et enleva le bandeau qui lui masquait la vue. La première chose qu'elle vit fut ses yeux. D'un rouge éclatant, ils la fixèrent avec malice. Ses courts cheveux se dressaient sur sa tête comme des cornes de diable. Maureene baissa la tête, terrifiée.

«Enchanté, Maureene Maugrey. Vous êtes bien la fille de ce cher Alastor Maugrey? Le célèbre Alastor Maugrey?»

Lentement, Maureene hocha la tête sans même le regarder.

«Wow! Alors, c'est vraiment une chance! dit sarcastiquement la mage noir. Après ce soir, je pourrai dire que j'aurai tué toute la famille de ce cher Alastor!»

Maureene releva la tête. Ses yeux, désespérés, fixaient Voldemort avec tant de haine et de mépris à la fois.

«Vous... Vous avez tué ma... ma mère? demanda-t-elle avant d'éclater en sanglots.

-Ressaisissez-vous, ma chère! Si je peux vous rassuré, votre mère s'était seulement trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Je ne lui voulais pas de mal, réellement. Pas comme vous! Vous voyez, votre cher père devient très gênant dans nos rangs et nous voulons lui donner une petite leçon...

-Vous... Vous avez tué... ma mère!» s'exclama Maureene en se débattant, encouragée par la colère qui grondait en elle.

Avant qu'elle n'ait pu faire un seul mouvement vers Voldemort, celui-ci pointa sa baguette vers elle.

«Endoloris!»