Chapitre 2 : Incertitude
Il n'y eût aucun signe des Weasley le lendemain non plus. Ce qui la dérangeait était le fait que personne ne semblait s'inquiéter. Elle comprenait que les voisins ne s'en soucient pas, puisqu'ils n'avaient pas vraiment de relations avec la famille de sorciers, mais l'attitude de ses parents l'avait choquée. Peu leur importait de savoir où étaient les Weasley, et ils s'énervaient même quand Hermione continuaient de parler d'eux. Cela la rendait furieuse... M. Weasley avait essayé de les trouver quand ils étaient encore là.
Comme elle aurait aimé avoir sa baguette ! Elle aurait pu ouvrir la porte d'entrée facilement, et vérifier. Mais, comme c'était impossible elle devrait le faire à la moldue. Alors, au lieu d'aller travailler, elle appela son patron et lui dit qu'elle était malade, puis elle se rendit à la maison des Weasley. La maison, toujours si pleine de vie, était complètement...morte. Elle saisit fermement une pierre dans sa main et frissonna. Et s'ils avaient été attaqués. Par un voleur ou quelque chose d'autre ? Mais c'était impossible. Elle savait que M. Weasley avait protégé sa maison et aucun simple voleur ne pouvait entrer.
Sois forte Hermione, se dit-elle. Elle brisa la petite fenêtre qui était près de la porte de derrière, et avec un peu de difficulté elle ouvrit le verrou. Par chance M. Weasley avait mis un sort de reconnaissance, comme ça, si Hermione entrait dans la maison comme maintenant, la maison la « reconnaîtrait ».
C'était en effet vide. Personne n'était là, et elle fut surprise de voir les lits défaits. Cela voulait dire qu'ils avaient passé la nuit ici... Etaient-ils partis dans la nuit ou très tôt le matin ? Rien ne semblait avoir changé. Les yeux d'Hermione se mirent à chercher l'horloge qu'ils avaient sur le mur, au-dessus de la cheminée. Celle qui indiquait où se trouvaient les membres de la famille. Elle n'était plus là.
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Elle entra dans l'hôtel Pyramide. C'était bondé. Elle ne remarqua que des personnes parlant Anglais, et pas une seule en Français. Elle s'approcha du sorcier à la réception, qui la regarda par dessus son guichet.
« Excusez-moi, monsieur » demanda Hermione, essayant d'éviter son regard et se souvenant de ce qui était arrivé au ministère. « J'aimerai voir M. Harry Potter »
L'homme mit un certain temps avant de répondre « Pas ici » dit-il sèchement.
Zut. Soudain elle réalisa qu'Harry pouvait très bien avoir quitté Paris. Elle ne savait pas ce qu'il faisait ici...
« Et Drago Malefoy ? » demanda-t-elle en pensant que s'il était là, il pourrait l'aider à trouver Harry.
Le sorcier secoua la tête. « Il est sorti... Il est probablement en train de draguer une fille » dit-il en riant.
Hermione lui lança un regard dégoûté. Elle allait demander quelque chose d'autre quand elle remarqua un homme de haute taille qui entrait. Elle reconnut ses cheveux noirs. C'était Harry. Il la remarqua et la regarda fixement un moment, surpris.
« Hermione »
Elle n'était pas sûre qu'il se souviendrait d'elle.
« Bonjour Harry » dit-elle timidement.
« Que... Que fais-tu ici ? »
« Elle vous cherchait, Potter. Ou Malefoy. La dame n'a pas de préférences. » dit le sorcier de la réception avec un clin d'?il.
Harry fronça des sourcils.
« Viens » dit-il à Hermione. « Allons quelque part où nous pouvons parler...en privé. »
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« Je ne peux pas supporter ce type. » dit Harry quand ils furent dehors. Il regarda Hermione. « Tu as l'air inquiète. » Il fronça des sourcils de nouveau et Hermione arrêta de marcher. « Qu'est-ce qui ne va pas ? »
« Je suis désolée de te déranger, Harry. » dit-elle, et sa voix était horriblement formelle, comme si elle parlait à quelqu'un de haut placé. « Mais je ne savais pas quoi faire... C'est à propos des Weasley. »
Le visage d'Harry devint pâle, et il serra le bras d'Hermione.
« Que s'est-il passé ? »
« La maison.... elle est vide. » dit-elle, sentant la pression de ses doigts.
« Qu'est-ce que tu veux dire « elle est vide » ? » demanda-t-il, ses yeux étincelaient.
« Je veux dire qu'il n'y a personne » répondit Hermione, dégageant son bras de l'étreinte d'Harry.
Harry sembla réaliser ce qu'il avait fait, mais il ne s'excusa pas. « Es-tu entrée dans la maison ? »
« Oui » dit-elle avec un peu d'impatience. « Et c'était vide. Les lits étaient défaits, mais tout semblait à sa place... sauf l'horloge, celle qui... »
« Je sais laquelle » interrompit Harry, en se frottant la tête. « Depuis quand ? »
« Ils n'étaient pas là hier. Je suis venue voir Ginny le matin et personne n'a répondu à la porte... Qu'a-t-il pu se passer, Harry ? »
Harry ne répondit pas, et se mit à marcher. Hermione le suivit, mais ce n'était pas évident, car il marchait vraiment vite. Il était en pleine réflexion et Hermione ne savait pas s'il savait qu'elle était toujours avec lui.
Finalement ils arrivèrent dans un petit parc. Quelques enfants couraient et des femmes, sans doutes leurs mères, discutaient assises sur des bancs. Hermione réalisa immédiatement qu'il n'y avait aucun sorciers ou sorcières.
« Ecoutes » dit Harry, s'arrêtant brutalement et se tournant vers Hermione. « La France n'est plus un endroit sûr. Je te l'ai dit la dernière fois... Les nés de moldus et ceux qui les protègent sont persécutés. » Il parlait vite et à voix basse. Hermione baissa le regard. « Je sais que tu ne m'as pas crû et que sans doute tu ne me crois toujours pas, mais... »
« Je te crois. » dit-elle. Comment ne le pouvait-elle pas ? Après ce qui s'était passé au Ministère. Harry lui lança un regard interrogateur et elle lui raconta pour ses parents et sa baguette.
Harry secoua la tête tristement. « Je ne comprends pas ces gens. »
« Crois-tu que la guerre ait quelque chose à voir avec la disparition des Weasley ? » Harry ne répondit pas et elle prit cela pour un oui. « Mais ce sont des Sangs Purs. »
« Arthur Weasley est un adversaire déclaré de Serpentard... Il fait parti du groupe de dirigeants de Godric Griffondor...Mais personne n'est censé savoir ça. C'est tout à fait impossible que le Ministère l'ait découvert. »
Cela ne surprit pas Hermione. Elle l'avait toujours senti que M. Weasley n'était pas entièrement déconnecté de ce qu'il se passait en Angleterre. « Peut-être qu'ils se sont enfuis » suggéra-t-elle.
« Un Weasley ? Jamais. Je les connais tous. Ils donneraient tous leur vie pour une cause. »
« Alors ils ont dû être emmenés pour se faire interroger... »
« Avec toute la famille ? » dit Harry, en secouant la tête. « Ce n'est pas normal. A moins que... » Il ne finit pas sa phrase.
Hermione se mordit la langue pour s'empêcher de demander « A moins que quoi ? ». Harry lui avait déjà fait une grande confidence à propos des relations de M. Weasley avec Griffondor, et elle savait qu'il ne fallait pas trop abuser de sa chance. Et s'il se mettait en colère et lui disait de s'occuper de ses affaires ? « Et s'ils l'étaient ? »
« J'espère qu'ils sont aussi loin que possible des ses pourris du Ministère. » répliqua Harry sombrement.
« Tu pourrais les libérer ? » demanda-t-elle.
« Comment ? En payant une caution ? » ironisa-t-il.
Hermione rougit. « Je ne suis pas si stupide que ça. Tu es quelqu'un d'important, non ? »
Harry se remit à marcher. Il mit ses mains dans ses poches. Hermione se demandait s'il était énervé. Elle le suivit le long de plusieurs pâtés de maisons, et aucun d'entre eux ne dit quoi que ce soit. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle le suivait. Elle avait donné le message... Mais elle attendait une réponse. Un mot réconfortant au moins.
« Je trouverais ce qu'il leur est arrivé. » dit Harry soudainement.
« Comment ? » demanda-t-elle, et elle s'en voulut d'être aussi curieuse.
Harry soupira. « Je vais demander au Général Krum. »
Krum ? Ce nom était étrangement familier... Et puis elle se souvint. Krum était un membre important du Ministère de Grande-Bretagne. Elle avait lu un article sur lui une fois dans la Gazette du Sorcier que M. Weasley avait ramené un jour d'un de ces voyages à Londres.
« Mais il n'est pas de l'autre côté ? » demanda-t-elle, confuse.
« C'est un type bien. » répondit Harry.
« Un type bien ? Je ne vois pas comment un type relié à Serpentard pourrait être un type bien ! » s'exclama-t-elle, énervée.
Harry cligna des yeux. « Je sais qu'il respecte Arthur. Il aidera. »
« J'en suis certaine... Je veux dire, quel sale porc raciste ne le ferait pas ? » jeta-t-elle d'un ton sec. Pourquoi était-elle aussi désagréable avec lui ? Peut-être qu'elle voulait juste se venger de son commentaire ironique à propos de la caution. Harry l'observa pendant une seconde. Elle essaya de lire l'expression de son visage... Il y avait un mélange de surprise, d'amusement, de peur et de...culpabilité ?
« J'ai vraiment besoin d'une tasse de café. » dit Harry. « Tu en veux une ? »
Hermione réalisa qu'ils étaient entrés dans un petit Café. Il y faisait vraiment bon à l'intérieur, et l'odeur du café et des croissants était alléchante. Elle acquiesça et Harry la mena à une table dans un coin. Il commanda du café et des croissants.
Le silence qui suivit devint inconfortable. Hermione était de nature bavarde, et elle détestait les moments où elle ne trouvait rien à dire. Elle n'avait jamais rencontré quelqu'un qui avait l'effet qu'Harry avait sur elle.
« Euh... Je suis désolée pour tout à l'heure. J'ai été grossière, et tu ne faisais qu'une suggestion. » dit-elle.
« Tu es inquiète...moi aussi. Faisons une trêve. »
Curieux comme une blague sans un sourire pouvait sonner aussi formelle, pensa Hermione.
« Donc... Je sais que tu es sortie de Beauxbatons diplômée il y a quelques mois. » ajouta-t-il, clairement en train d'essayer de faire la conversation.
Elle lui parla de son travail dans un magasin moldu, et il parla un peu du magasin de farces-et-attrapes. Cependant Hermione comprit très vite que Harry Potter ne parlait presque jamais de lui. Elle ne l'obligea pas non plus à le faire.
« Il se fait tard. » Dit Harry, un peu plus tard. « Tu devrais rentrer. » Il demanda l'addition, mais le patron lui répondit que c'était offert par la maison. Harry acquiesça et le remercia, comme si c'était normal pour lui.
« Comme c'est gentil de sa part. » commenta Hermione une fois dehors. « Mais je suis sûre que le célèbre Harry Potter peut tout obtenir gratuitement partout où il va. »
« Hermione » dit Harry ralentissant son pas « Ne dit pas ça »
« Quoi ? »
« Le truc célèbre »
« Oh » Elle se sentait stupide. « C'était un compliment »
Il soupira. Ça doit être dur pour lui, sans doute, pensa Hermione, en regardant son visage tendu.
« Tu n'as pas ta baguette, donc tu ne peux pas apparaître chez toi. » dit Harry après une longue pause.
« C'est bon, je vais marcher. »
« Je t'accompagne. » Elle allait répliquer, mais il l'arrêta tout de suite. « Ce n'est pas sûr pour toi de marcher dans les rues tout seule...surtout sans baguette. »
Hermione se souvint de ce que Ginny avait dit à propos de l'obsession d'Harry de protéger tout le monde. Penser à Ginny la rendit triste et inquiète. Cela l'avait soulagée un peu de parler avec Harry, mais maintenant, à marcher dans les rues froides de l'hiver, dans le silence complet, cela faisait resurgir ces sentiments plus forts qu'avant.
Harry était de nouveau perdu dans ses pensées, et elle ne le dérangea pas. Il avait été suffisamment gentil de l'inviter à prendre une tasse de café et de la ramener chez elle. Bien sûr, elle savait qu'il faisait tout ça juste parce qu'elle était la meilleure amie de Ginny.
Bientôt ils furent dans la rue Daguerre. Harry s'arrêta devant la maison des Weasley, et Hermione vit ses sourcils se froncer.
« Eh bien...au revoir » dit-elle.
« Merci Hermione »
« Pour quoi ? » demanda-t-elle. Il y avait quelque chose de spécial dans la manière qu'il avait de dire son nom... Elle se sentait bizarre.
« Pour m'avoir dit ce qu'il se passait. Je te promets que, dès que je trouve quelque chose, je te le dirais. »
« Ça serait super... Mais s'il-te-plaît, ne viens pas chez moi. » Elle réalisa que ça semblait grossier, et elle sentit le besoin de s'expliquer. « Mes parents...Ils n'aimeraient pas beaucoup le fait que je recherche les Weasley. Ils pensent que c'est dangereux. »
Harry acquiesça. « Ils ont raison. Ecoutes, je ne veux pas que tu prennes de risques, d'accord ? Laisse moi ça. » Il allait partir, quand il se retourna. « Et tu devrais vraiment parler avec tes parents de la possibilité de partir d'ici. »
« Mais où pourrait-on aller ? » demanda Hermione. Elle y avait pensé toute la journée.
Harry baissa la voix. « Aux Etats-Unis... Les gens de Griffondor aident les réfugiés à quitter l'Europe. Il y a beaucoup de portoloin en Espagne. »
Il en parlait comme si c'était facile...Mais Hermione savait que cela serait très difficile de convaincre ses parents d'aller en Espagne, et d'utiliser un portoloin pour se rendre aux Etats-Unis. Mais elle allait essayer...
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« Ma chérie, il n'y a aucune raison pour nous de s'enfuir. » répondit Mme Granger avec entêtement. Hermione s'était décidée à émettre l'idée de quitter la France, et comme elle s'y était attendue, ses parents trouvèrent des millions d'objections.
« Maman, c'est dangereux. Pour moi et pour vous. » dit-elle
« Non, ça ne l'est pas. Nous sommes en de bons termes avec le Ministère de la Magie. Crois moi, ils ne te feront aucun mal. » répliqua M. Granger. Depuis que lui et sa femme étaient revenus de leur « interrogatoire », ils étaient devenu très calme vis-à-vis des derniers événements dans le monde de la magie, quelque chose qui ne leur était jamais arrivé auparavant.
Hermione soupira. Elle avait essayé de leur dire ce qui était arrivé lorsque elle était allée au Ministère, mais ils lui avaient assuré que ça ne se répéterait plus. « Tu peux acheter une nouvelle baguette. » avait suggéré Mme Granger. Ce qu'elle ne savait pas c'est qu'Hermione avait essayé d'en acheter une , mais les magasins avaient tous refusé de lui en vendre une. Le comportement de ses parents la troublait. Ils étaient trop têtus.
Elle ne dormit pas de la nuit. Elle ne faisait que se demander où était Ginny. La seule explication qui lui venait était que Serpentard avait par quelque moyen découvert la relation de M. Weasley avec Griffondor...
Finalement, quatre jours après la rencontre d'Harry et d'Hermione, quelques nouvelles arrivèrent.
Hermione fermait le magasin quand elle entendit quelqu'un l'appeler. Elle se tourna et vit Drago Malefoy qui lui souriait.
« Salut, tu te souviens de moi ? » dit-il, en prenant son parapluie et l'ouvrant pour elle. Hermione acquiesça et sourit. « Bien. J'attendais que tu sortes, je ne voulais pas entrer dans cet endroit moldu. »
« Pourquoi m'attendais-tu ? » demanda-t-elle, intriguée.
« Je suis un messager. J'ai des informations à te donner de la part d'un ami commun. »
Les yeux d'Hermione brillèrent « De Ginny ? »
« De Harry Potter » répondit Drago. « Il m'a demandé de te dire qu'il serait bien venu lui-même, mais il avait d'autres choses à faire...Je n'ai pas bien compris quoi... »
Bien sûr, pensa Hermione. Pourquoi un homme aussi important qu'Harry Potter se soucierait de venir lui-même pour donner des informations à une pauvre sorcière née de moldus ?
« Quel est le message ? » demanda-t-elle, soudain énervée, même si elle ne comprenait pas pourquoi.
« Il a dit : Le Général penses avoir une idée »
« C'est tout ? »
« Oui. Il me l'a fait répéter cinq fois. Cela a un sens pour toi ? »
Elle acquiesça. Elle avait l'impression que Drago attendait une explication, mais elle n'allait pas lui en donner une. Alors c'était ça. « Le Général penses avoir une idée ». Il n'était même pas sûr d'avoir une idée. Certainement, Harry aurait pu faire un effort et trouver plus.
« Tu sais, Harry m'a ordonné que personne ne nous voie parler ensemble. Il m'a dit que si j'osais approcher ta maison, il allait me jeter des sorts jusqu'à ce que je ne me souvienne plus de moi-même. Plutôt déplacé, non ? »
« Merci » dit Hermione, et elle commença à marcher.
« Tu pourrais être un peu plus enthousiaste. » dit-il en souriant.
Elle s'arrêta et le regarda. « J'apprécie beaucoup ce que tu as fait. Je ne l'oublierai pas. »
« C'est mieux. » dit-il. Et avant qu'elle puisse deviner ses intentions, il l'embrassa sur la joue et disparut.
Hermione toucha sa joue, emportée par son désir que ce fut Harry, et non Drago, celui qui l'avait embrassée.
Tu es stupide, pensa-t-elle tristement.
Il n'y eût aucun signe des Weasley le lendemain non plus. Ce qui la dérangeait était le fait que personne ne semblait s'inquiéter. Elle comprenait que les voisins ne s'en soucient pas, puisqu'ils n'avaient pas vraiment de relations avec la famille de sorciers, mais l'attitude de ses parents l'avait choquée. Peu leur importait de savoir où étaient les Weasley, et ils s'énervaient même quand Hermione continuaient de parler d'eux. Cela la rendait furieuse... M. Weasley avait essayé de les trouver quand ils étaient encore là.
Comme elle aurait aimé avoir sa baguette ! Elle aurait pu ouvrir la porte d'entrée facilement, et vérifier. Mais, comme c'était impossible elle devrait le faire à la moldue. Alors, au lieu d'aller travailler, elle appela son patron et lui dit qu'elle était malade, puis elle se rendit à la maison des Weasley. La maison, toujours si pleine de vie, était complètement...morte. Elle saisit fermement une pierre dans sa main et frissonna. Et s'ils avaient été attaqués. Par un voleur ou quelque chose d'autre ? Mais c'était impossible. Elle savait que M. Weasley avait protégé sa maison et aucun simple voleur ne pouvait entrer.
Sois forte Hermione, se dit-elle. Elle brisa la petite fenêtre qui était près de la porte de derrière, et avec un peu de difficulté elle ouvrit le verrou. Par chance M. Weasley avait mis un sort de reconnaissance, comme ça, si Hermione entrait dans la maison comme maintenant, la maison la « reconnaîtrait ».
C'était en effet vide. Personne n'était là, et elle fut surprise de voir les lits défaits. Cela voulait dire qu'ils avaient passé la nuit ici... Etaient-ils partis dans la nuit ou très tôt le matin ? Rien ne semblait avoir changé. Les yeux d'Hermione se mirent à chercher l'horloge qu'ils avaient sur le mur, au-dessus de la cheminée. Celle qui indiquait où se trouvaient les membres de la famille. Elle n'était plus là.
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Elle entra dans l'hôtel Pyramide. C'était bondé. Elle ne remarqua que des personnes parlant Anglais, et pas une seule en Français. Elle s'approcha du sorcier à la réception, qui la regarda par dessus son guichet.
« Excusez-moi, monsieur » demanda Hermione, essayant d'éviter son regard et se souvenant de ce qui était arrivé au ministère. « J'aimerai voir M. Harry Potter »
L'homme mit un certain temps avant de répondre « Pas ici » dit-il sèchement.
Zut. Soudain elle réalisa qu'Harry pouvait très bien avoir quitté Paris. Elle ne savait pas ce qu'il faisait ici...
« Et Drago Malefoy ? » demanda-t-elle en pensant que s'il était là, il pourrait l'aider à trouver Harry.
Le sorcier secoua la tête. « Il est sorti... Il est probablement en train de draguer une fille » dit-il en riant.
Hermione lui lança un regard dégoûté. Elle allait demander quelque chose d'autre quand elle remarqua un homme de haute taille qui entrait. Elle reconnut ses cheveux noirs. C'était Harry. Il la remarqua et la regarda fixement un moment, surpris.
« Hermione »
Elle n'était pas sûre qu'il se souviendrait d'elle.
« Bonjour Harry » dit-elle timidement.
« Que... Que fais-tu ici ? »
« Elle vous cherchait, Potter. Ou Malefoy. La dame n'a pas de préférences. » dit le sorcier de la réception avec un clin d'?il.
Harry fronça des sourcils.
« Viens » dit-il à Hermione. « Allons quelque part où nous pouvons parler...en privé. »
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« Je ne peux pas supporter ce type. » dit Harry quand ils furent dehors. Il regarda Hermione. « Tu as l'air inquiète. » Il fronça des sourcils de nouveau et Hermione arrêta de marcher. « Qu'est-ce qui ne va pas ? »
« Je suis désolée de te déranger, Harry. » dit-elle, et sa voix était horriblement formelle, comme si elle parlait à quelqu'un de haut placé. « Mais je ne savais pas quoi faire... C'est à propos des Weasley. »
Le visage d'Harry devint pâle, et il serra le bras d'Hermione.
« Que s'est-il passé ? »
« La maison.... elle est vide. » dit-elle, sentant la pression de ses doigts.
« Qu'est-ce que tu veux dire « elle est vide » ? » demanda-t-il, ses yeux étincelaient.
« Je veux dire qu'il n'y a personne » répondit Hermione, dégageant son bras de l'étreinte d'Harry.
Harry sembla réaliser ce qu'il avait fait, mais il ne s'excusa pas. « Es-tu entrée dans la maison ? »
« Oui » dit-elle avec un peu d'impatience. « Et c'était vide. Les lits étaient défaits, mais tout semblait à sa place... sauf l'horloge, celle qui... »
« Je sais laquelle » interrompit Harry, en se frottant la tête. « Depuis quand ? »
« Ils n'étaient pas là hier. Je suis venue voir Ginny le matin et personne n'a répondu à la porte... Qu'a-t-il pu se passer, Harry ? »
Harry ne répondit pas, et se mit à marcher. Hermione le suivit, mais ce n'était pas évident, car il marchait vraiment vite. Il était en pleine réflexion et Hermione ne savait pas s'il savait qu'elle était toujours avec lui.
Finalement ils arrivèrent dans un petit parc. Quelques enfants couraient et des femmes, sans doutes leurs mères, discutaient assises sur des bancs. Hermione réalisa immédiatement qu'il n'y avait aucun sorciers ou sorcières.
« Ecoutes » dit Harry, s'arrêtant brutalement et se tournant vers Hermione. « La France n'est plus un endroit sûr. Je te l'ai dit la dernière fois... Les nés de moldus et ceux qui les protègent sont persécutés. » Il parlait vite et à voix basse. Hermione baissa le regard. « Je sais que tu ne m'as pas crû et que sans doute tu ne me crois toujours pas, mais... »
« Je te crois. » dit-elle. Comment ne le pouvait-elle pas ? Après ce qui s'était passé au Ministère. Harry lui lança un regard interrogateur et elle lui raconta pour ses parents et sa baguette.
Harry secoua la tête tristement. « Je ne comprends pas ces gens. »
« Crois-tu que la guerre ait quelque chose à voir avec la disparition des Weasley ? » Harry ne répondit pas et elle prit cela pour un oui. « Mais ce sont des Sangs Purs. »
« Arthur Weasley est un adversaire déclaré de Serpentard... Il fait parti du groupe de dirigeants de Godric Griffondor...Mais personne n'est censé savoir ça. C'est tout à fait impossible que le Ministère l'ait découvert. »
Cela ne surprit pas Hermione. Elle l'avait toujours senti que M. Weasley n'était pas entièrement déconnecté de ce qu'il se passait en Angleterre. « Peut-être qu'ils se sont enfuis » suggéra-t-elle.
« Un Weasley ? Jamais. Je les connais tous. Ils donneraient tous leur vie pour une cause. »
« Alors ils ont dû être emmenés pour se faire interroger... »
« Avec toute la famille ? » dit Harry, en secouant la tête. « Ce n'est pas normal. A moins que... » Il ne finit pas sa phrase.
Hermione se mordit la langue pour s'empêcher de demander « A moins que quoi ? ». Harry lui avait déjà fait une grande confidence à propos des relations de M. Weasley avec Griffondor, et elle savait qu'il ne fallait pas trop abuser de sa chance. Et s'il se mettait en colère et lui disait de s'occuper de ses affaires ? « Et s'ils l'étaient ? »
« J'espère qu'ils sont aussi loin que possible des ses pourris du Ministère. » répliqua Harry sombrement.
« Tu pourrais les libérer ? » demanda-t-elle.
« Comment ? En payant une caution ? » ironisa-t-il.
Hermione rougit. « Je ne suis pas si stupide que ça. Tu es quelqu'un d'important, non ? »
Harry se remit à marcher. Il mit ses mains dans ses poches. Hermione se demandait s'il était énervé. Elle le suivit le long de plusieurs pâtés de maisons, et aucun d'entre eux ne dit quoi que ce soit. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle le suivait. Elle avait donné le message... Mais elle attendait une réponse. Un mot réconfortant au moins.
« Je trouverais ce qu'il leur est arrivé. » dit Harry soudainement.
« Comment ? » demanda-t-elle, et elle s'en voulut d'être aussi curieuse.
Harry soupira. « Je vais demander au Général Krum. »
Krum ? Ce nom était étrangement familier... Et puis elle se souvint. Krum était un membre important du Ministère de Grande-Bretagne. Elle avait lu un article sur lui une fois dans la Gazette du Sorcier que M. Weasley avait ramené un jour d'un de ces voyages à Londres.
« Mais il n'est pas de l'autre côté ? » demanda-t-elle, confuse.
« C'est un type bien. » répondit Harry.
« Un type bien ? Je ne vois pas comment un type relié à Serpentard pourrait être un type bien ! » s'exclama-t-elle, énervée.
Harry cligna des yeux. « Je sais qu'il respecte Arthur. Il aidera. »
« J'en suis certaine... Je veux dire, quel sale porc raciste ne le ferait pas ? » jeta-t-elle d'un ton sec. Pourquoi était-elle aussi désagréable avec lui ? Peut-être qu'elle voulait juste se venger de son commentaire ironique à propos de la caution. Harry l'observa pendant une seconde. Elle essaya de lire l'expression de son visage... Il y avait un mélange de surprise, d'amusement, de peur et de...culpabilité ?
« J'ai vraiment besoin d'une tasse de café. » dit Harry. « Tu en veux une ? »
Hermione réalisa qu'ils étaient entrés dans un petit Café. Il y faisait vraiment bon à l'intérieur, et l'odeur du café et des croissants était alléchante. Elle acquiesça et Harry la mena à une table dans un coin. Il commanda du café et des croissants.
Le silence qui suivit devint inconfortable. Hermione était de nature bavarde, et elle détestait les moments où elle ne trouvait rien à dire. Elle n'avait jamais rencontré quelqu'un qui avait l'effet qu'Harry avait sur elle.
« Euh... Je suis désolée pour tout à l'heure. J'ai été grossière, et tu ne faisais qu'une suggestion. » dit-elle.
« Tu es inquiète...moi aussi. Faisons une trêve. »
Curieux comme une blague sans un sourire pouvait sonner aussi formelle, pensa Hermione.
« Donc... Je sais que tu es sortie de Beauxbatons diplômée il y a quelques mois. » ajouta-t-il, clairement en train d'essayer de faire la conversation.
Elle lui parla de son travail dans un magasin moldu, et il parla un peu du magasin de farces-et-attrapes. Cependant Hermione comprit très vite que Harry Potter ne parlait presque jamais de lui. Elle ne l'obligea pas non plus à le faire.
« Il se fait tard. » Dit Harry, un peu plus tard. « Tu devrais rentrer. » Il demanda l'addition, mais le patron lui répondit que c'était offert par la maison. Harry acquiesça et le remercia, comme si c'était normal pour lui.
« Comme c'est gentil de sa part. » commenta Hermione une fois dehors. « Mais je suis sûre que le célèbre Harry Potter peut tout obtenir gratuitement partout où il va. »
« Hermione » dit Harry ralentissant son pas « Ne dit pas ça »
« Quoi ? »
« Le truc célèbre »
« Oh » Elle se sentait stupide. « C'était un compliment »
Il soupira. Ça doit être dur pour lui, sans doute, pensa Hermione, en regardant son visage tendu.
« Tu n'as pas ta baguette, donc tu ne peux pas apparaître chez toi. » dit Harry après une longue pause.
« C'est bon, je vais marcher. »
« Je t'accompagne. » Elle allait répliquer, mais il l'arrêta tout de suite. « Ce n'est pas sûr pour toi de marcher dans les rues tout seule...surtout sans baguette. »
Hermione se souvint de ce que Ginny avait dit à propos de l'obsession d'Harry de protéger tout le monde. Penser à Ginny la rendit triste et inquiète. Cela l'avait soulagée un peu de parler avec Harry, mais maintenant, à marcher dans les rues froides de l'hiver, dans le silence complet, cela faisait resurgir ces sentiments plus forts qu'avant.
Harry était de nouveau perdu dans ses pensées, et elle ne le dérangea pas. Il avait été suffisamment gentil de l'inviter à prendre une tasse de café et de la ramener chez elle. Bien sûr, elle savait qu'il faisait tout ça juste parce qu'elle était la meilleure amie de Ginny.
Bientôt ils furent dans la rue Daguerre. Harry s'arrêta devant la maison des Weasley, et Hermione vit ses sourcils se froncer.
« Eh bien...au revoir » dit-elle.
« Merci Hermione »
« Pour quoi ? » demanda-t-elle. Il y avait quelque chose de spécial dans la manière qu'il avait de dire son nom... Elle se sentait bizarre.
« Pour m'avoir dit ce qu'il se passait. Je te promets que, dès que je trouve quelque chose, je te le dirais. »
« Ça serait super... Mais s'il-te-plaît, ne viens pas chez moi. » Elle réalisa que ça semblait grossier, et elle sentit le besoin de s'expliquer. « Mes parents...Ils n'aimeraient pas beaucoup le fait que je recherche les Weasley. Ils pensent que c'est dangereux. »
Harry acquiesça. « Ils ont raison. Ecoutes, je ne veux pas que tu prennes de risques, d'accord ? Laisse moi ça. » Il allait partir, quand il se retourna. « Et tu devrais vraiment parler avec tes parents de la possibilité de partir d'ici. »
« Mais où pourrait-on aller ? » demanda Hermione. Elle y avait pensé toute la journée.
Harry baissa la voix. « Aux Etats-Unis... Les gens de Griffondor aident les réfugiés à quitter l'Europe. Il y a beaucoup de portoloin en Espagne. »
Il en parlait comme si c'était facile...Mais Hermione savait que cela serait très difficile de convaincre ses parents d'aller en Espagne, et d'utiliser un portoloin pour se rendre aux Etats-Unis. Mais elle allait essayer...
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« Ma chérie, il n'y a aucune raison pour nous de s'enfuir. » répondit Mme Granger avec entêtement. Hermione s'était décidée à émettre l'idée de quitter la France, et comme elle s'y était attendue, ses parents trouvèrent des millions d'objections.
« Maman, c'est dangereux. Pour moi et pour vous. » dit-elle
« Non, ça ne l'est pas. Nous sommes en de bons termes avec le Ministère de la Magie. Crois moi, ils ne te feront aucun mal. » répliqua M. Granger. Depuis que lui et sa femme étaient revenus de leur « interrogatoire », ils étaient devenu très calme vis-à-vis des derniers événements dans le monde de la magie, quelque chose qui ne leur était jamais arrivé auparavant.
Hermione soupira. Elle avait essayé de leur dire ce qui était arrivé lorsque elle était allée au Ministère, mais ils lui avaient assuré que ça ne se répéterait plus. « Tu peux acheter une nouvelle baguette. » avait suggéré Mme Granger. Ce qu'elle ne savait pas c'est qu'Hermione avait essayé d'en acheter une , mais les magasins avaient tous refusé de lui en vendre une. Le comportement de ses parents la troublait. Ils étaient trop têtus.
Elle ne dormit pas de la nuit. Elle ne faisait que se demander où était Ginny. La seule explication qui lui venait était que Serpentard avait par quelque moyen découvert la relation de M. Weasley avec Griffondor...
Finalement, quatre jours après la rencontre d'Harry et d'Hermione, quelques nouvelles arrivèrent.
Hermione fermait le magasin quand elle entendit quelqu'un l'appeler. Elle se tourna et vit Drago Malefoy qui lui souriait.
« Salut, tu te souviens de moi ? » dit-il, en prenant son parapluie et l'ouvrant pour elle. Hermione acquiesça et sourit. « Bien. J'attendais que tu sortes, je ne voulais pas entrer dans cet endroit moldu. »
« Pourquoi m'attendais-tu ? » demanda-t-elle, intriguée.
« Je suis un messager. J'ai des informations à te donner de la part d'un ami commun. »
Les yeux d'Hermione brillèrent « De Ginny ? »
« De Harry Potter » répondit Drago. « Il m'a demandé de te dire qu'il serait bien venu lui-même, mais il avait d'autres choses à faire...Je n'ai pas bien compris quoi... »
Bien sûr, pensa Hermione. Pourquoi un homme aussi important qu'Harry Potter se soucierait de venir lui-même pour donner des informations à une pauvre sorcière née de moldus ?
« Quel est le message ? » demanda-t-elle, soudain énervée, même si elle ne comprenait pas pourquoi.
« Il a dit : Le Général penses avoir une idée »
« C'est tout ? »
« Oui. Il me l'a fait répéter cinq fois. Cela a un sens pour toi ? »
Elle acquiesça. Elle avait l'impression que Drago attendait une explication, mais elle n'allait pas lui en donner une. Alors c'était ça. « Le Général penses avoir une idée ». Il n'était même pas sûr d'avoir une idée. Certainement, Harry aurait pu faire un effort et trouver plus.
« Tu sais, Harry m'a ordonné que personne ne nous voie parler ensemble. Il m'a dit que si j'osais approcher ta maison, il allait me jeter des sorts jusqu'à ce que je ne me souvienne plus de moi-même. Plutôt déplacé, non ? »
« Merci » dit Hermione, et elle commença à marcher.
« Tu pourrais être un peu plus enthousiaste. » dit-il en souriant.
Elle s'arrêta et le regarda. « J'apprécie beaucoup ce que tu as fait. Je ne l'oublierai pas. »
« C'est mieux. » dit-il. Et avant qu'elle puisse deviner ses intentions, il l'embrassa sur la joue et disparut.
Hermione toucha sa joue, emportée par son désir que ce fut Harry, et non Drago, celui qui l'avait embrassée.
Tu es stupide, pensa-t-elle tristement.
