Chapitre 8 : Un vent de changement
Drago Malefoy s'adonnait à son activité préférée : boire un verre de liqueur forte, dans un bar sorcier branché, et observer les jolies sorcières tourner autour des hommes importants qui venaient dans ce genre d'endroit. Il n'était pas de ces hommes important de toute manière. En fait il était juste un employé de la Poste Hibou de Madrid. Il n'avait pourtant pas à se plaindre. C'était ça ou aller à la guerre. Et il n'était pas fait pour les champs de bataille. Non monsieur, Drago Malefoy était fait pour vivre la grande vie.
Puis ces yeux tombèrent sur une femme qui venait juste d'entrer. Elle n'avait pas l'air à sa place, mais encore une fois, il semblait qu'elle cherchait quelqu'un. Elle n'était pas très grande, mais elle était mince, et elle avait de long cheveux cannelle. Drago ne lui aurait pas mis dix sur dix, mais elle était vraiment ravissante. Son visage gracieux lui était plutôt familier. Ses grands yeux chocolat, et ses lèvres douces... Drago était certain de l'avoir déjà vu quelque part. Juste à ce moment-là, la jeune femme le regarda. Drago lui donna un de ces sourires qu'il utilisait pour flirter avec la gent féminine, le même sourire qui faisait tomber à ses pieds presque toutes les sorcières. La femme lui rendit son sourire et s'avança vers lui. Elle le connaissait bien alors... Drago resta où il se trouvait, essayant de se souvenir. Etait-elle cette Espagnole avec qui il était sortit une semaine auparavant pendant une fête ? Pouvait-il être aussi nul et ne pas se souvenir d'elle ?
« Tu es Drago Malefoy, n'est-ce pas ? » dit-elle quand elle arriva finalement à sa table.
'Britannique' pensa Drago. Il lui sourit. « Ne me dis rien » dit-il, en haussant sa main. Il réfléchit un moment. « On s'est rencontrés dans ce club dans le centre-ville il y a deux semaines. »
« Non. En fait on s'est rencontrés à Paris. »
Paris ? Cela faisait un moment qu'il avait quitté Paris...
« Tu avais l'habitude de me faire passer des messages... » ajouta-t-elle, amusée par son manque de mémoire.
« Mon Dieu ! Hermione ! Hermione Grant, n'est-ce pas ? »
« Granger » corrigea-t-elle.
« Granger, Granger, Granger » répéta-t-il. « Je ne l'oublierais plus. Mon Dieu tu as changé. Qu'est-ce que tu fais à Madrid ? »
« C'est vraiment une longue histoire » dit-elle.
« J'ai le temps » dit-il, souriant à nouveau. « Je connais un endroit parfait pour dîner. Tu n'as qu'à te joindre à moi et me raconter ce que tu es devenue ces quatre dernières années. »
Elle acquiesça. « Ça me semble pas mal » dit-elle. « Je dois juste déposer un paquet pour quelqu'un et je suis à toi »
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Une demi-heure plus tard, ils étaient assis dans un restaurant charmant où on ne servait que des plats espagnols. Ils commandèrent une Paella, un verre de vin pour Drago et un jus d'orange pour Hermione.
« Alors c'est ce que tu fais ? Tu déposes des paquets ? La dernière fois que j'ai vérifié, il y a des hiboux pour ça. » commenta Drago.
Hermione esquissa un sourire. Bien sûr ça n'était pas ce qu'elle faisait. Elle était la secrétaire de Lady McGonagall. Minerva McGonagall avait été une des femmes les plus importantes au Royaume-Uni avant que Serpentard n'arrive au pouvoir. C'était une aristocrate. Elle avait refusé de continuer à vivre dans les même pays que Salazar Serpentard (qu'elle méprisait profondément) et était venue habiter en Espagne bien avant que le Nettoyage et la guerre ne commencent.
Environ deux mois après son arrivée à Vizcaya, et après avoir cherché du travail, Remus l'avait recommandé à McGonagall, une vieille amie de son père. McGonagall l'avait immédiatement engagée, et bien sûr Hermione avait dû déménager pour Madrid. Elle avait passé les trois dernières années à travailler pour la vieille Lady, et Hermione l'aimait beaucoup. Elle prenait soin d'à peu près tout pour elle, même la livraison de quelques paquets très importants et confidentiels qu'il serait trop dangereux de laisser à un hibou. Hermione était la seule personne à savoir que Minerva McGonagall donnait beaucoup d'argent pour la cause de la Résistance.
Satisfait de son explication, Drago proposa un toast. « A la libération de la France » dit-il. La Résistance avait libéré la France la veille. Le Ministère de la Magie qui avait travaillé sous les ordres de Serpentard avait été vaincu, et le territoire était libre à nouveau.
« Alors, tes parents sont ici avec toi ? » demanda Drago, en prenant une gorgée de vin.
« Non » dit-elle et la tristesse voila son visage . La vérité était qu'elle ne savait rien pour ses parents. Après être arrivée à Vizcaya, elle avait fait l'impossible pour communiquer avec eux. Elle avait essayé par la voie moldue, avec le courrier et le téléphone, et la voie sorcière, avec des hiboux et tout ce qui était imaginable. Cependant elle n'arrivait pas à les joindre. Environ quatre mois après son arrivée en Espagne, quelqu'un avait répondu au téléphone dans sa ancienne maison. La femme qui avait décroché, lui avait dit que les gens qui vivaient là avant avaient déménagés et elle ne savait rien d'autre.
« Mais je croyais qu'ils avaient pris le train avec toi » dit Drago. 'C'est vrai' pensa Hermione. La dernière fois que Drago l'avait vu, il lui avait donné les tickets pour ce train. Elle lui expliqua qu'ils ne l'avaient pas pris à cause de la maladie de sa mère. « Je suis désolé, je crois que j'ai tout gâché »
« Pas du tout » Elle s'éclaircit la gorge, et décida de changer de sujet. « Et toi ? Qu'est-ce que tu fais ? »
« Tu es en train de parler à quelqu'un qui a réussit une excellente carrière dans la Poste Hibou » dit Drago et il rit.
« J'ai toujours cru que tu venais d'une famille riche » dit-elle.
Drago laissa échapper un rire sarcastique. « Vraiment ? Est-ce que j'ai l'air d'un gosse de riche ? Mon père était un bon à rien. Il a abandonné ma mère avant ma naissance. » Hermione le regarda tristement, et il sourit. « Tu sais, l'histoire de ma famille est vraiment très ennuyante. Pourquoi ne me racontes-tu pas comment tu es sortie de France plutôt ? »
« Et bien....Harry Potter avait un... réseau organisé » dit-elle hésitante, tortillant sa fourchette dans sa main.
« Le Harry Potter qu'on connaît ? Tu te moques de moi ? » demanda Drago, surpris.
« Non. Il m'a fait sortir. » dit Hermione.
« Alors Harry travaillait pour la Résistance ? J'aurais dû m'en douter... » dit Drago, secouant la tête.
Le visage d'Hermione devint sérieux tout à coup. Elle baissa la voix. « Donc...j'imagine que tu n'as pas eu de ses nouvelles non plus ? »
« Pas un mot. Je n'ai pas entendu parler de lui depuis que j'ai quitté la France, mais pour être vraiment honnête, on ne s'était rencontrés qu'à l'hôtel à Paris. Nous sommes allés à des écoles différentes au Royaume-Uni. Donc c'est normal qu'après tout ce qu'il s'est passé, nous ayons pris des chemins différents. » expliqua Drago, sans remarquer le regard triste d'Hermione qui fixait son assiette.
« Vous aviez l'air vraiment proches » commenta-t-elle tout bas.
« C'est tout moi, je suis l'ami de tout le monde. » Il fit un clin d'?il. Le serveur revint avec la commande et ils attendirent qu'il reparte. « Alors, tu n'as pas reçu de nouvelles non plus, hein ? » demanda Drago, en prenant une bouchée de paella.
« Non. Ça fait un moment. » répondit-elle, jouant avec sa nourriture, l'esprit ailleurs. Il ne remarqua pas le ton amer de sa voix. « Et bien Harry est un homme important, il est toujours très occupé et n'a pas beaucoup de temps pour nous, le commun des mortels. » Il rit à sa petite plaisanterie, mais pas Hermione. « Bon, assez parlé du passé. » dit Drago joyeusement. « J'espère que tu ne vas pas penser que je suis malpoli en te demandant ceci mais,...est-ce que tu vois quelqu'un ? »
Hermione saisit un morceau de pain. Drago retint son souffle, jusqu'à ce qu'il l'entende murmurer « ...Non »
« Quelle coïncidence » s'exclama-t-il, en lançant à Hermione un de ses sourires à un million de dollars. « Moi non plus »
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Plus tard cette nuit-là, Hermione, allongée sur son lit, observait le plafond. Elle n'aurait pas pu s'endormir même si elle avait essayé. Le dîner avec Drago avait rappelé deux sujets douloureux : ses parents et Harry.
Harry...Depuis combien de temps n'avait-elle plus reçu de ses nouvelles ? Presque trois ans. Trois ans ! Elle n'arrivait pas à croire que le temps était passé si vite. Il lui semblait que c'était hier qu'elle l'avait vu pour la dernière fois.
**Flash-back**
On était en juin. Ce samedi matin la température était chaude, et Hermione était dans son bureau, chez McGonagall, en train de terminer quelques lettres que la Lady lui avait demandé d'écrire. Quelqu'un frappa à la porte.
« Hermione, ma chérie ? » C'était Lady McGonagall. Elle s'était beaucoup attachée à sa secrétaire et la traitait comme sa petite-fille la plupart du temps. Elle lui avait même proposé de s'installer chez elle, mais Hermione préférait louer un petit appartement où elle pouvait avoir son intimité. « Quelqu'un te demande » dit la vieille dame avec un clin d'?il.
« Moi ? » C'était étrange. Hermione n'avait pas d'amis à Madrid. Bien sûr, la seule raison était qu'Hermione passait la plupart de son temps à travailler pour garder son esprit occupé, et ne pas penser aux dangers que courait Harry, et à ce que pouvait être devenus ses parents.
Elle suivit Lady McGonagall vers le hall d'entrée. A côté de la porte, portant une longue cape noire et le visage fatigué, se tenait Harry. Elle perdit immédiatement toute retenue et courut à lui. Elle se jeta à son cou.
« Oh mon Dieu ! » murmura-t-elle dans un souffle. Elle ne l'avait pas vu depuis qu'il l'avait laissé chez Remus à Vizcaya, et cela faisait six mois. Pendant tout ce temps, Hermione lui avait écrit presque tous les jours, et Harry répondait de temps à autres, par des petits mots. Elle s'en moquait, néanmoins, cela lui suffisait de lire qu'il allait bien.
« Tu m'as tellement manqué » murmura-t-il dans ses cheveux.
« Ma chérie » interrompit Lady McGonagall avec un sourire. Hermione la regarda, un peu gênée. « Je t'en prie, va avec M. Potter. Tu n'as pas à travailler aujourd'hui, c'est samedi. »
Hermione la remercia, et la vieille Lady s'en alla.
« Je ne peux pas rester en Espagne » dit Harry. « Je dois repartir à Londres demain »
« Si tôt ? »
« Oui...C'est pourquoi je veux qu'on utilise le mieux possible le peu de temps qu'on a. J'ai loué un chalet à la sortie de Madrid. Allons-y. »
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Ils s'y rendirent par poudre de cheminette. Le chalet était petit, et il n'y avait aucune autre maison dans les parages. Harry l'avait loué le matin même, et Hermione pensa que c'était un geste charmant de sa part.
Elle fit un peu de spaghetti. Pendant le déjeuner, Hermione remarqua qu'Harry était plus silencieux que d'habitude. Elle bavarda tout le temps à propos de tout et de rien pour mettre un peu de joie. Elle lui parla de son travail, des six derniers mois à Madrid, comment elle avait apprit l'espagnol grâce à un sort que Remus lui avait apprit... Harry acquiesçait et fit quelques commentaires, mais rien de plus.
Finalement, elle abandonna ses efforts pour maintenir une conversation. « Je suis désolée Harry » dit-elle doucement.
Il releva les yeux de son assiette et la regarda. « Pour quoi ? »
« Pour être si bruyante et bavarde...Je comprendrais si tu veux te reposer et rester seul. Je peux repartir à Madrid. »
« C'est ce que tu veux ? »
« Non, mais.....enfin... » elle haussa les épaules.
« Je ne suis pas une très bonne compagnie, hein ? » observa-t-il en se frottant les yeux.
« Le problème ne vient pas de moi....n'est-ce pas ? » demanda-t-elle calmement. C'était une bonne question. Ils ne s'étaient pas vu depuis longtemps, et peut-être que la seule raison pour laquelle il lui avait demandé de venir avec lui était qu'il s'en sentait obligé.
« Mon Dieu non. Ne me dis pas que tu l'as pris personnellement. »
« Bien sûr que oui, idiot ! » s'exclama-t-elle gaiement et elle se leva pour s'agenouiller près de lui.
« Le problème c'est moi. Je ne sais même plus qui je suis. » dit-il en la regardant. Elle vit ce regard hanté à nouveau, le même regard qu'il avait eu cette nuit dans la grange d'Hagrid.
« Que s'est-il passé ? » demanda-t-elle prudemment. Harry ne répondit pas. Il soupira et resta silencieux. « Est-ce que tu veux en parler ? » insista- t-elle.
Il secoua légèrement la tête. « Les rapports que je dois écrire sont suffisants... »
Hermione le connaissait assez pour réaliser que c'était une mauvaise idée d'insister avec lui. S'il voulait parler, il le ferait.
« On va marcher un peu ? » suggéra-t-elle.
« C'est une excellente idée » répondit Harry.
Le chalet était entouré par une jolie forêt. Ils purent apprécier la vue en marchant main dans la main, parlant à peine. Hermione souffrait intérieurement de ne pas être capable d'aider et de réconforter Harry de la manière qu'elle aurait aimé, mais elle ne le montrait pas. Elle avait décidé d'être joyeuse. Pour lui.
Finalement, quand le soleil se mit à décliner, ils rentrèrent au chalet. Hermione ouvrit la porte et entra dans le salon. Immédiatement elle sentit la main d'Harry sur son bras et elle se retourna pour le regarder. Il s'approcha d'elle jusqu'à ce qu'ils soient très proches. Hermione ne l'avait jamais vu aussi grand. Il caressa sa joue.
« Hermione.....Pendant tout ce temps je n'ai pensé qu'à toi.... » dit-il si bas qu'elle avait du mal à l'entendre.
Elle comprit qu'il essayait de s'excuser pour ce que cette stupide guerre faisait de lui. Elle le serra dans ses bras. « Je n'ai jamais cessé de penser à toi non plus » dit-elle. « Je suis devenue folle ces derniers six mois à penser qu'à chaque minute tu pouvais... »
Il ne la laissa pas continuer. Il l'embrassa. Elle ressentit l'urgence dans son baiser, et c'était comme si elle pouvait sentir toute la tristesse et la peur qu'il avait en lui. Elle allait le réconforter et lui faire tout oublier....au moins pour cette nuit.
***************************
On avait beau être en été, les nuits étaient froides dans la campagne. Harry alluma un feu dans la cheminée du salon avec sa baguette. Hermione et lui étaient assis sur le tapis, seulement couverts par une couverture chaude. Les bras d'Harry étaient autour d'elle, et elle avait posé sa tête sur son torse nu.
« Tu es tellement belle » murmura-t-il en embrassant son front.
Hermione rougit. « Tu dis ça parce que tu couches avec moi » taquina-t- elle.
Il rit légèrement et la serra plus fort entre ses bras. Ils observèrent les flammes danser un moment.
« Ils sont tous morts » dit Harry soudainement.
« Quoi ? » s'exclama-t-elle en se tournant pour le regarder. Elle couvrit sa poitrine avec la couverture, mais Harry ne le remarqua pas. Il regardait le feu.
« Tous ceux du réseau....ceux qui travaillaient avec moi... »
« Fleur...aussi ? » demanda Hermione dans un murmure. Elle se souvint les jours où elle avait cru qu'Harry et Fleur étaient ensembles. Elle lui avait demandé à Tarascon et il en avait rit.
« Fleur, Hagrid, tout le monde....sauf Remus et moi » Sa voix était étrangement terne. Hermione ressentit une grande bouffée de tristesse, mais elle se força à être forte pour lui. Elle voulait dire quelque chose, mais les mots ne sortaient pas. Les flammes se reflétaient dans les yeux verts d'Harry. « Tous morts » répéta-t-il. « Même Arthur et Molly »
Elle sursauta. « M. et Mme Weasley ? Ils étaient dans le réseau... ? »
« Non. Ils ne savaient pas ce que je faisais en dehors de mon travail pour la Résistance. Mais oui, ils sont morts. »
C'était une chance qu'il ne la regardait pas à cette minute. Elle essuya les larmes qui menaçaient de couler et parla à nouveau. « Tu es sûr ? »
« L'ADS les a tué à La Santé »
« Mais pourquoi ? Pourquoi ? » demanda-t-elle. Elle ne comprenait pas comment on avait pu faire ça aux personnes les plus gentilles qu'elle ait connu.
« Pour différentes raisons, et entre autres parce qu'ils avaient tentés de tuer Serpentard. Ils étaient des agents de valeur de la Résistance. Ils travaillaient sous mes ordres. » expliqua Harry.
Alors il avait toujours su quelles étaient les activités de M. Weasley. Il savait pourquoi il avait été arrêté.....Et elle comprenait pourquoi il ne lui avait pas dit. « Je ne peux pas imaginer Mme Weasley... » commença-t- elle.
« Elle était une de nos meilleurs agents. Personne n'aurait suspecté une mère aimante... » l'interrompit Harry. Hermione plaça sa main sur celle d'Harry, mais il ne bougea pas. « Je suis sûr que c'était moi....Je les ai mené à l'ADS »
« Ne dis pas ça ! Ce n'est pas ta faute. » déclara fermement Hermione.
Harry la regarda pour la première fois depuis qu'ils avaient commencé à parler de la guerre. Ses yeux verts s'étaient assombris. « Hermione...Presque tous ceux qui étaient directement relié à moi dans la Résistance sont morts »
« Cela ne veut rien dire » s'énerva-t-elle.
« Morts... » répéta-t-il dans un murmure.
« Ginny...aussi ? » demanda-t-elle, presque craintive.
Harry baissa le regard. « Je ne sais pas. Ils ne m'ont jamais envoyé les informations que j'avais demandé, alors je n'ai aucune idée de ce qu'elle est devenue. »
Hermione décida que ça suffisait comme ça. Harry était presque en dépression nerveuse. « Ecoutes moi, Harry Potter » Il releva les yeux. C'était la première fois qu'elle lui parlait sur ce ton autoritaire. « Je me moque de ce que tu penses. Tu as sauvé tellement de vies...Ma vie. Ils ne sont pas morts à cause de toi, mais à cause de cette satanée guerre. Toi, et eux, vous combattez pour tout le monde. N'oublies jamais ça, d'accord ? »
Harry hocha de la tête comme un petit garçon qui recevait une leçon de sa mère. « Je ne sais vraiment pas ce que je ferais sans toi » murmura-t-il.
« Alors tu n'as pas à t'inquiéter. Je serais toujours là »
*********************
Le lendemain, Harry la raccompagna à son appartement. Devant la porte, Hermione l'embrassa, ne voulant pas lui dire au revoir. Harry allait translaner quand il se retourna.
« Hermione....Je t'aime. N'en doutes jamais. »
Hermione le vit disparaître, les larmes aux yeux. Elle ferma la porte derrière elle, et s'y appuya. Pendant tout le week-end elle s'était forcée à être forte quoi qu'il arrive. Mais maintenant qu'elle était seule, ça ne servait plus à rien de faire semblant. Elle pleura pendant des heures. Au début elle pleura pour avoir dit au revoir à Harry. Puis elle pleura pour lui, pour le danger auquel il devait faire face et pour la culpabilité qui le tourmentait. Elle pleura pour Fleur et pour Hagrid. Pour M. et Mme Weasley, et tous leurs sacrifices. Pour leurs fils. Pour sa meilleure amie, Ginny, qui était on ne savait où...
**Fin du Flash-back**
Hermione toucha son visage. Il était humide. ZUT, elle avait juré ne plus pleurer pour lui. Evidemment c'était impossible. Presque chaque nuit (et jour) elle pensait à lui et finissait comme ça.
Elle ne comprenait pas ce qu'il s'était passé. Pourquoi il avait cessé de lui écrire. Elle avait cherché Harry, bien sûr. Lady McGonagall avait parlé à un ami dans la Résistance... La seule information qu'on lui avait donné était que les rapports d'Harry arrivaient toujours ponctuellement. Cela signifiait qu'il était vivant et qu'il n'avait pas été attrapé. Elle lui avait écrit un millions de lettres, mais il n'avait jamais répondu. Il n'avait envoyé que trois messages après leur week-end ensemble. Aucun n'était plus long d'une ligne.
Ce qui était arrivé était évident, mais elle ne voulait pas l'admettre. Harry était passé à autre chose. Elle n'avait été qu'une aventure... Une de ces relations amoureuses qui étaient monnaie courante pendant les temps durs, comme la guerre. Bien sûr il lui avait dit qu'il l'aimait, mais n'était-ce pas ce qu'un gentleman devait dire dans une telle situation ? Il fallait qu'elle l'oubli d'une manière ou d'une autre...
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Drago vint lui rendre visite le jour suivant, et le jour d'après. Quand Hermione réalisa que ses intentions n'étaient pas qu'amicales, sa première réaction fut de l'éviter. Mais après tout, pourquoi le ferait-elle ? Elle était une jeune sorcière célibataire. Elle n'était engagée avec personne, donc elle ne devait pas se sentir coupable de sortir avec un gentil garçon. Alors, déterminée à passer à autre chose, et légèrement poussée par Lady McGonagall (qui avait dit qu'il était temps qu'elle se comporte comme une jeune femme de 21 ans) elle accepta ses invitations.
****
« Qu'est-il arrivé à ton amie...la jolie rouquine ? » demanda Drago.
« Ginny Weasley » dit Hermione.
Ils se promenaient dans un parc à Madrid. Elle aimait l'automne. Les feuilles des arbres étaient jaunes et rouges, et la douce brise était rafraîchissante. C'était la cinquième fois qu'elle sortait avec Drago, mais c'était la première fois qu'ils avaient une conversation sérieuse.
« La dernière fois que j'ai entendu parler d'elle, elle était dans La Santé. » répondit finalement Hermione.
« Oh » dit Drago. Il ne voulait pas détourner leur conversation sur la guerre.
« J'en saurais plus quand j'irais à Paris. » ajouta-t-elle.
« Tu vas à Paris ? » demanda-t-il, surpris.
« Oui. Maintenant que Serpentard et le reste n'y sont plus, je peux y aller librement. Je voulais y aller depuis un moment pour rechercher mes parents, et elle, mais cela aurait été du suicide. Maintenant j'ai ma chance. »
« Bien, alors à Paris nous allons » dit-il, avec ses mains dans les poches.
« Nous ? » Elle s'arrêta et le regarda.
« Tu ne crois que je vais te laisser y aller seule quand même ? Au cas où tu ne serais pas au courant, il y a toujours une guerre pas loin. »
« Mais... » protesta-t-elle.
« Chhhhut. C'est décidé. Je t'aiderais dans tes recherches. Je ne rien de mieux à faire de toute manière. » Et cela pourrait être une bonne opportunité pour toi et moi, pour se.....rapprocher »
Hermione savait très bien quel genre de rapprochement Drago voulait. Toutes ces fois où ils étaient sortis ensembles, elle avait arrêté toutes ses avances et avait laissé leur relation au niveau platonique. Cependant il n'arrêtait jamais d'essayer.
« Bien, je pense que je peux avoir besoin de l'aide d'un sorcier aussi qualifié que toi' dit-elle, et elle concentra son attention sur un groupe d'enfants qui jouaient près d'eux, pour éviter son regard perçant.
**************************************************************************** ************** AN : Alors là, vraiment toutes mes confuses pour le délai ! ! ! Je n'ai vraiment pas pu faire autrement, je vous assure. Je viens de passer 2 semaines de partiels, et mon grand-père est décédé entre temps, alors j'avoue que j'ai un peu beaucoup oublié FF.net . Sinon, évidemment MERCI pour vos reviews ! ! ! ! ! Je ne peux plus m'en passer ! lol Et Bonne année 2004 ! Tout mes voeux ! Et bonne Année du singe aussi ! ;o) A très bientôt j'espère pour d'autres aventures avec notre Hermione préférée ! Par contre Harry est « en congé » pour quelques temps, mais il reviendra c'est promis juré craché !
Drago Malefoy s'adonnait à son activité préférée : boire un verre de liqueur forte, dans un bar sorcier branché, et observer les jolies sorcières tourner autour des hommes importants qui venaient dans ce genre d'endroit. Il n'était pas de ces hommes important de toute manière. En fait il était juste un employé de la Poste Hibou de Madrid. Il n'avait pourtant pas à se plaindre. C'était ça ou aller à la guerre. Et il n'était pas fait pour les champs de bataille. Non monsieur, Drago Malefoy était fait pour vivre la grande vie.
Puis ces yeux tombèrent sur une femme qui venait juste d'entrer. Elle n'avait pas l'air à sa place, mais encore une fois, il semblait qu'elle cherchait quelqu'un. Elle n'était pas très grande, mais elle était mince, et elle avait de long cheveux cannelle. Drago ne lui aurait pas mis dix sur dix, mais elle était vraiment ravissante. Son visage gracieux lui était plutôt familier. Ses grands yeux chocolat, et ses lèvres douces... Drago était certain de l'avoir déjà vu quelque part. Juste à ce moment-là, la jeune femme le regarda. Drago lui donna un de ces sourires qu'il utilisait pour flirter avec la gent féminine, le même sourire qui faisait tomber à ses pieds presque toutes les sorcières. La femme lui rendit son sourire et s'avança vers lui. Elle le connaissait bien alors... Drago resta où il se trouvait, essayant de se souvenir. Etait-elle cette Espagnole avec qui il était sortit une semaine auparavant pendant une fête ? Pouvait-il être aussi nul et ne pas se souvenir d'elle ?
« Tu es Drago Malefoy, n'est-ce pas ? » dit-elle quand elle arriva finalement à sa table.
'Britannique' pensa Drago. Il lui sourit. « Ne me dis rien » dit-il, en haussant sa main. Il réfléchit un moment. « On s'est rencontrés dans ce club dans le centre-ville il y a deux semaines. »
« Non. En fait on s'est rencontrés à Paris. »
Paris ? Cela faisait un moment qu'il avait quitté Paris...
« Tu avais l'habitude de me faire passer des messages... » ajouta-t-elle, amusée par son manque de mémoire.
« Mon Dieu ! Hermione ! Hermione Grant, n'est-ce pas ? »
« Granger » corrigea-t-elle.
« Granger, Granger, Granger » répéta-t-il. « Je ne l'oublierais plus. Mon Dieu tu as changé. Qu'est-ce que tu fais à Madrid ? »
« C'est vraiment une longue histoire » dit-elle.
« J'ai le temps » dit-il, souriant à nouveau. « Je connais un endroit parfait pour dîner. Tu n'as qu'à te joindre à moi et me raconter ce que tu es devenue ces quatre dernières années. »
Elle acquiesça. « Ça me semble pas mal » dit-elle. « Je dois juste déposer un paquet pour quelqu'un et je suis à toi »
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Une demi-heure plus tard, ils étaient assis dans un restaurant charmant où on ne servait que des plats espagnols. Ils commandèrent une Paella, un verre de vin pour Drago et un jus d'orange pour Hermione.
« Alors c'est ce que tu fais ? Tu déposes des paquets ? La dernière fois que j'ai vérifié, il y a des hiboux pour ça. » commenta Drago.
Hermione esquissa un sourire. Bien sûr ça n'était pas ce qu'elle faisait. Elle était la secrétaire de Lady McGonagall. Minerva McGonagall avait été une des femmes les plus importantes au Royaume-Uni avant que Serpentard n'arrive au pouvoir. C'était une aristocrate. Elle avait refusé de continuer à vivre dans les même pays que Salazar Serpentard (qu'elle méprisait profondément) et était venue habiter en Espagne bien avant que le Nettoyage et la guerre ne commencent.
Environ deux mois après son arrivée à Vizcaya, et après avoir cherché du travail, Remus l'avait recommandé à McGonagall, une vieille amie de son père. McGonagall l'avait immédiatement engagée, et bien sûr Hermione avait dû déménager pour Madrid. Elle avait passé les trois dernières années à travailler pour la vieille Lady, et Hermione l'aimait beaucoup. Elle prenait soin d'à peu près tout pour elle, même la livraison de quelques paquets très importants et confidentiels qu'il serait trop dangereux de laisser à un hibou. Hermione était la seule personne à savoir que Minerva McGonagall donnait beaucoup d'argent pour la cause de la Résistance.
Satisfait de son explication, Drago proposa un toast. « A la libération de la France » dit-il. La Résistance avait libéré la France la veille. Le Ministère de la Magie qui avait travaillé sous les ordres de Serpentard avait été vaincu, et le territoire était libre à nouveau.
« Alors, tes parents sont ici avec toi ? » demanda Drago, en prenant une gorgée de vin.
« Non » dit-elle et la tristesse voila son visage . La vérité était qu'elle ne savait rien pour ses parents. Après être arrivée à Vizcaya, elle avait fait l'impossible pour communiquer avec eux. Elle avait essayé par la voie moldue, avec le courrier et le téléphone, et la voie sorcière, avec des hiboux et tout ce qui était imaginable. Cependant elle n'arrivait pas à les joindre. Environ quatre mois après son arrivée en Espagne, quelqu'un avait répondu au téléphone dans sa ancienne maison. La femme qui avait décroché, lui avait dit que les gens qui vivaient là avant avaient déménagés et elle ne savait rien d'autre.
« Mais je croyais qu'ils avaient pris le train avec toi » dit Drago. 'C'est vrai' pensa Hermione. La dernière fois que Drago l'avait vu, il lui avait donné les tickets pour ce train. Elle lui expliqua qu'ils ne l'avaient pas pris à cause de la maladie de sa mère. « Je suis désolé, je crois que j'ai tout gâché »
« Pas du tout » Elle s'éclaircit la gorge, et décida de changer de sujet. « Et toi ? Qu'est-ce que tu fais ? »
« Tu es en train de parler à quelqu'un qui a réussit une excellente carrière dans la Poste Hibou » dit Drago et il rit.
« J'ai toujours cru que tu venais d'une famille riche » dit-elle.
Drago laissa échapper un rire sarcastique. « Vraiment ? Est-ce que j'ai l'air d'un gosse de riche ? Mon père était un bon à rien. Il a abandonné ma mère avant ma naissance. » Hermione le regarda tristement, et il sourit. « Tu sais, l'histoire de ma famille est vraiment très ennuyante. Pourquoi ne me racontes-tu pas comment tu es sortie de France plutôt ? »
« Et bien....Harry Potter avait un... réseau organisé » dit-elle hésitante, tortillant sa fourchette dans sa main.
« Le Harry Potter qu'on connaît ? Tu te moques de moi ? » demanda Drago, surpris.
« Non. Il m'a fait sortir. » dit Hermione.
« Alors Harry travaillait pour la Résistance ? J'aurais dû m'en douter... » dit Drago, secouant la tête.
Le visage d'Hermione devint sérieux tout à coup. Elle baissa la voix. « Donc...j'imagine que tu n'as pas eu de ses nouvelles non plus ? »
« Pas un mot. Je n'ai pas entendu parler de lui depuis que j'ai quitté la France, mais pour être vraiment honnête, on ne s'était rencontrés qu'à l'hôtel à Paris. Nous sommes allés à des écoles différentes au Royaume-Uni. Donc c'est normal qu'après tout ce qu'il s'est passé, nous ayons pris des chemins différents. » expliqua Drago, sans remarquer le regard triste d'Hermione qui fixait son assiette.
« Vous aviez l'air vraiment proches » commenta-t-elle tout bas.
« C'est tout moi, je suis l'ami de tout le monde. » Il fit un clin d'?il. Le serveur revint avec la commande et ils attendirent qu'il reparte. « Alors, tu n'as pas reçu de nouvelles non plus, hein ? » demanda Drago, en prenant une bouchée de paella.
« Non. Ça fait un moment. » répondit-elle, jouant avec sa nourriture, l'esprit ailleurs. Il ne remarqua pas le ton amer de sa voix. « Et bien Harry est un homme important, il est toujours très occupé et n'a pas beaucoup de temps pour nous, le commun des mortels. » Il rit à sa petite plaisanterie, mais pas Hermione. « Bon, assez parlé du passé. » dit Drago joyeusement. « J'espère que tu ne vas pas penser que je suis malpoli en te demandant ceci mais,...est-ce que tu vois quelqu'un ? »
Hermione saisit un morceau de pain. Drago retint son souffle, jusqu'à ce qu'il l'entende murmurer « ...Non »
« Quelle coïncidence » s'exclama-t-il, en lançant à Hermione un de ses sourires à un million de dollars. « Moi non plus »
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Plus tard cette nuit-là, Hermione, allongée sur son lit, observait le plafond. Elle n'aurait pas pu s'endormir même si elle avait essayé. Le dîner avec Drago avait rappelé deux sujets douloureux : ses parents et Harry.
Harry...Depuis combien de temps n'avait-elle plus reçu de ses nouvelles ? Presque trois ans. Trois ans ! Elle n'arrivait pas à croire que le temps était passé si vite. Il lui semblait que c'était hier qu'elle l'avait vu pour la dernière fois.
**Flash-back**
On était en juin. Ce samedi matin la température était chaude, et Hermione était dans son bureau, chez McGonagall, en train de terminer quelques lettres que la Lady lui avait demandé d'écrire. Quelqu'un frappa à la porte.
« Hermione, ma chérie ? » C'était Lady McGonagall. Elle s'était beaucoup attachée à sa secrétaire et la traitait comme sa petite-fille la plupart du temps. Elle lui avait même proposé de s'installer chez elle, mais Hermione préférait louer un petit appartement où elle pouvait avoir son intimité. « Quelqu'un te demande » dit la vieille dame avec un clin d'?il.
« Moi ? » C'était étrange. Hermione n'avait pas d'amis à Madrid. Bien sûr, la seule raison était qu'Hermione passait la plupart de son temps à travailler pour garder son esprit occupé, et ne pas penser aux dangers que courait Harry, et à ce que pouvait être devenus ses parents.
Elle suivit Lady McGonagall vers le hall d'entrée. A côté de la porte, portant une longue cape noire et le visage fatigué, se tenait Harry. Elle perdit immédiatement toute retenue et courut à lui. Elle se jeta à son cou.
« Oh mon Dieu ! » murmura-t-elle dans un souffle. Elle ne l'avait pas vu depuis qu'il l'avait laissé chez Remus à Vizcaya, et cela faisait six mois. Pendant tout ce temps, Hermione lui avait écrit presque tous les jours, et Harry répondait de temps à autres, par des petits mots. Elle s'en moquait, néanmoins, cela lui suffisait de lire qu'il allait bien.
« Tu m'as tellement manqué » murmura-t-il dans ses cheveux.
« Ma chérie » interrompit Lady McGonagall avec un sourire. Hermione la regarda, un peu gênée. « Je t'en prie, va avec M. Potter. Tu n'as pas à travailler aujourd'hui, c'est samedi. »
Hermione la remercia, et la vieille Lady s'en alla.
« Je ne peux pas rester en Espagne » dit Harry. « Je dois repartir à Londres demain »
« Si tôt ? »
« Oui...C'est pourquoi je veux qu'on utilise le mieux possible le peu de temps qu'on a. J'ai loué un chalet à la sortie de Madrid. Allons-y. »
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Ils s'y rendirent par poudre de cheminette. Le chalet était petit, et il n'y avait aucune autre maison dans les parages. Harry l'avait loué le matin même, et Hermione pensa que c'était un geste charmant de sa part.
Elle fit un peu de spaghetti. Pendant le déjeuner, Hermione remarqua qu'Harry était plus silencieux que d'habitude. Elle bavarda tout le temps à propos de tout et de rien pour mettre un peu de joie. Elle lui parla de son travail, des six derniers mois à Madrid, comment elle avait apprit l'espagnol grâce à un sort que Remus lui avait apprit... Harry acquiesçait et fit quelques commentaires, mais rien de plus.
Finalement, elle abandonna ses efforts pour maintenir une conversation. « Je suis désolée Harry » dit-elle doucement.
Il releva les yeux de son assiette et la regarda. « Pour quoi ? »
« Pour être si bruyante et bavarde...Je comprendrais si tu veux te reposer et rester seul. Je peux repartir à Madrid. »
« C'est ce que tu veux ? »
« Non, mais.....enfin... » elle haussa les épaules.
« Je ne suis pas une très bonne compagnie, hein ? » observa-t-il en se frottant les yeux.
« Le problème ne vient pas de moi....n'est-ce pas ? » demanda-t-elle calmement. C'était une bonne question. Ils ne s'étaient pas vu depuis longtemps, et peut-être que la seule raison pour laquelle il lui avait demandé de venir avec lui était qu'il s'en sentait obligé.
« Mon Dieu non. Ne me dis pas que tu l'as pris personnellement. »
« Bien sûr que oui, idiot ! » s'exclama-t-elle gaiement et elle se leva pour s'agenouiller près de lui.
« Le problème c'est moi. Je ne sais même plus qui je suis. » dit-il en la regardant. Elle vit ce regard hanté à nouveau, le même regard qu'il avait eu cette nuit dans la grange d'Hagrid.
« Que s'est-il passé ? » demanda-t-elle prudemment. Harry ne répondit pas. Il soupira et resta silencieux. « Est-ce que tu veux en parler ? » insista- t-elle.
Il secoua légèrement la tête. « Les rapports que je dois écrire sont suffisants... »
Hermione le connaissait assez pour réaliser que c'était une mauvaise idée d'insister avec lui. S'il voulait parler, il le ferait.
« On va marcher un peu ? » suggéra-t-elle.
« C'est une excellente idée » répondit Harry.
Le chalet était entouré par une jolie forêt. Ils purent apprécier la vue en marchant main dans la main, parlant à peine. Hermione souffrait intérieurement de ne pas être capable d'aider et de réconforter Harry de la manière qu'elle aurait aimé, mais elle ne le montrait pas. Elle avait décidé d'être joyeuse. Pour lui.
Finalement, quand le soleil se mit à décliner, ils rentrèrent au chalet. Hermione ouvrit la porte et entra dans le salon. Immédiatement elle sentit la main d'Harry sur son bras et elle se retourna pour le regarder. Il s'approcha d'elle jusqu'à ce qu'ils soient très proches. Hermione ne l'avait jamais vu aussi grand. Il caressa sa joue.
« Hermione.....Pendant tout ce temps je n'ai pensé qu'à toi.... » dit-il si bas qu'elle avait du mal à l'entendre.
Elle comprit qu'il essayait de s'excuser pour ce que cette stupide guerre faisait de lui. Elle le serra dans ses bras. « Je n'ai jamais cessé de penser à toi non plus » dit-elle. « Je suis devenue folle ces derniers six mois à penser qu'à chaque minute tu pouvais... »
Il ne la laissa pas continuer. Il l'embrassa. Elle ressentit l'urgence dans son baiser, et c'était comme si elle pouvait sentir toute la tristesse et la peur qu'il avait en lui. Elle allait le réconforter et lui faire tout oublier....au moins pour cette nuit.
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On avait beau être en été, les nuits étaient froides dans la campagne. Harry alluma un feu dans la cheminée du salon avec sa baguette. Hermione et lui étaient assis sur le tapis, seulement couverts par une couverture chaude. Les bras d'Harry étaient autour d'elle, et elle avait posé sa tête sur son torse nu.
« Tu es tellement belle » murmura-t-il en embrassant son front.
Hermione rougit. « Tu dis ça parce que tu couches avec moi » taquina-t- elle.
Il rit légèrement et la serra plus fort entre ses bras. Ils observèrent les flammes danser un moment.
« Ils sont tous morts » dit Harry soudainement.
« Quoi ? » s'exclama-t-elle en se tournant pour le regarder. Elle couvrit sa poitrine avec la couverture, mais Harry ne le remarqua pas. Il regardait le feu.
« Tous ceux du réseau....ceux qui travaillaient avec moi... »
« Fleur...aussi ? » demanda Hermione dans un murmure. Elle se souvint les jours où elle avait cru qu'Harry et Fleur étaient ensembles. Elle lui avait demandé à Tarascon et il en avait rit.
« Fleur, Hagrid, tout le monde....sauf Remus et moi » Sa voix était étrangement terne. Hermione ressentit une grande bouffée de tristesse, mais elle se força à être forte pour lui. Elle voulait dire quelque chose, mais les mots ne sortaient pas. Les flammes se reflétaient dans les yeux verts d'Harry. « Tous morts » répéta-t-il. « Même Arthur et Molly »
Elle sursauta. « M. et Mme Weasley ? Ils étaient dans le réseau... ? »
« Non. Ils ne savaient pas ce que je faisais en dehors de mon travail pour la Résistance. Mais oui, ils sont morts. »
C'était une chance qu'il ne la regardait pas à cette minute. Elle essuya les larmes qui menaçaient de couler et parla à nouveau. « Tu es sûr ? »
« L'ADS les a tué à La Santé »
« Mais pourquoi ? Pourquoi ? » demanda-t-elle. Elle ne comprenait pas comment on avait pu faire ça aux personnes les plus gentilles qu'elle ait connu.
« Pour différentes raisons, et entre autres parce qu'ils avaient tentés de tuer Serpentard. Ils étaient des agents de valeur de la Résistance. Ils travaillaient sous mes ordres. » expliqua Harry.
Alors il avait toujours su quelles étaient les activités de M. Weasley. Il savait pourquoi il avait été arrêté.....Et elle comprenait pourquoi il ne lui avait pas dit. « Je ne peux pas imaginer Mme Weasley... » commença-t- elle.
« Elle était une de nos meilleurs agents. Personne n'aurait suspecté une mère aimante... » l'interrompit Harry. Hermione plaça sa main sur celle d'Harry, mais il ne bougea pas. « Je suis sûr que c'était moi....Je les ai mené à l'ADS »
« Ne dis pas ça ! Ce n'est pas ta faute. » déclara fermement Hermione.
Harry la regarda pour la première fois depuis qu'ils avaient commencé à parler de la guerre. Ses yeux verts s'étaient assombris. « Hermione...Presque tous ceux qui étaient directement relié à moi dans la Résistance sont morts »
« Cela ne veut rien dire » s'énerva-t-elle.
« Morts... » répéta-t-il dans un murmure.
« Ginny...aussi ? » demanda-t-elle, presque craintive.
Harry baissa le regard. « Je ne sais pas. Ils ne m'ont jamais envoyé les informations que j'avais demandé, alors je n'ai aucune idée de ce qu'elle est devenue. »
Hermione décida que ça suffisait comme ça. Harry était presque en dépression nerveuse. « Ecoutes moi, Harry Potter » Il releva les yeux. C'était la première fois qu'elle lui parlait sur ce ton autoritaire. « Je me moque de ce que tu penses. Tu as sauvé tellement de vies...Ma vie. Ils ne sont pas morts à cause de toi, mais à cause de cette satanée guerre. Toi, et eux, vous combattez pour tout le monde. N'oublies jamais ça, d'accord ? »
Harry hocha de la tête comme un petit garçon qui recevait une leçon de sa mère. « Je ne sais vraiment pas ce que je ferais sans toi » murmura-t-il.
« Alors tu n'as pas à t'inquiéter. Je serais toujours là »
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Le lendemain, Harry la raccompagna à son appartement. Devant la porte, Hermione l'embrassa, ne voulant pas lui dire au revoir. Harry allait translaner quand il se retourna.
« Hermione....Je t'aime. N'en doutes jamais. »
Hermione le vit disparaître, les larmes aux yeux. Elle ferma la porte derrière elle, et s'y appuya. Pendant tout le week-end elle s'était forcée à être forte quoi qu'il arrive. Mais maintenant qu'elle était seule, ça ne servait plus à rien de faire semblant. Elle pleura pendant des heures. Au début elle pleura pour avoir dit au revoir à Harry. Puis elle pleura pour lui, pour le danger auquel il devait faire face et pour la culpabilité qui le tourmentait. Elle pleura pour Fleur et pour Hagrid. Pour M. et Mme Weasley, et tous leurs sacrifices. Pour leurs fils. Pour sa meilleure amie, Ginny, qui était on ne savait où...
**Fin du Flash-back**
Hermione toucha son visage. Il était humide. ZUT, elle avait juré ne plus pleurer pour lui. Evidemment c'était impossible. Presque chaque nuit (et jour) elle pensait à lui et finissait comme ça.
Elle ne comprenait pas ce qu'il s'était passé. Pourquoi il avait cessé de lui écrire. Elle avait cherché Harry, bien sûr. Lady McGonagall avait parlé à un ami dans la Résistance... La seule information qu'on lui avait donné était que les rapports d'Harry arrivaient toujours ponctuellement. Cela signifiait qu'il était vivant et qu'il n'avait pas été attrapé. Elle lui avait écrit un millions de lettres, mais il n'avait jamais répondu. Il n'avait envoyé que trois messages après leur week-end ensemble. Aucun n'était plus long d'une ligne.
Ce qui était arrivé était évident, mais elle ne voulait pas l'admettre. Harry était passé à autre chose. Elle n'avait été qu'une aventure... Une de ces relations amoureuses qui étaient monnaie courante pendant les temps durs, comme la guerre. Bien sûr il lui avait dit qu'il l'aimait, mais n'était-ce pas ce qu'un gentleman devait dire dans une telle situation ? Il fallait qu'elle l'oubli d'une manière ou d'une autre...
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Drago vint lui rendre visite le jour suivant, et le jour d'après. Quand Hermione réalisa que ses intentions n'étaient pas qu'amicales, sa première réaction fut de l'éviter. Mais après tout, pourquoi le ferait-elle ? Elle était une jeune sorcière célibataire. Elle n'était engagée avec personne, donc elle ne devait pas se sentir coupable de sortir avec un gentil garçon. Alors, déterminée à passer à autre chose, et légèrement poussée par Lady McGonagall (qui avait dit qu'il était temps qu'elle se comporte comme une jeune femme de 21 ans) elle accepta ses invitations.
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« Qu'est-il arrivé à ton amie...la jolie rouquine ? » demanda Drago.
« Ginny Weasley » dit Hermione.
Ils se promenaient dans un parc à Madrid. Elle aimait l'automne. Les feuilles des arbres étaient jaunes et rouges, et la douce brise était rafraîchissante. C'était la cinquième fois qu'elle sortait avec Drago, mais c'était la première fois qu'ils avaient une conversation sérieuse.
« La dernière fois que j'ai entendu parler d'elle, elle était dans La Santé. » répondit finalement Hermione.
« Oh » dit Drago. Il ne voulait pas détourner leur conversation sur la guerre.
« J'en saurais plus quand j'irais à Paris. » ajouta-t-elle.
« Tu vas à Paris ? » demanda-t-il, surpris.
« Oui. Maintenant que Serpentard et le reste n'y sont plus, je peux y aller librement. Je voulais y aller depuis un moment pour rechercher mes parents, et elle, mais cela aurait été du suicide. Maintenant j'ai ma chance. »
« Bien, alors à Paris nous allons » dit-il, avec ses mains dans les poches.
« Nous ? » Elle s'arrêta et le regarda.
« Tu ne crois que je vais te laisser y aller seule quand même ? Au cas où tu ne serais pas au courant, il y a toujours une guerre pas loin. »
« Mais... » protesta-t-elle.
« Chhhhut. C'est décidé. Je t'aiderais dans tes recherches. Je ne rien de mieux à faire de toute manière. » Et cela pourrait être une bonne opportunité pour toi et moi, pour se.....rapprocher »
Hermione savait très bien quel genre de rapprochement Drago voulait. Toutes ces fois où ils étaient sortis ensembles, elle avait arrêté toutes ses avances et avait laissé leur relation au niveau platonique. Cependant il n'arrêtait jamais d'essayer.
« Bien, je pense que je peux avoir besoin de l'aide d'un sorcier aussi qualifié que toi' dit-elle, et elle concentra son attention sur un groupe d'enfants qui jouaient près d'eux, pour éviter son regard perçant.
**************************************************************************** ************** AN : Alors là, vraiment toutes mes confuses pour le délai ! ! ! Je n'ai vraiment pas pu faire autrement, je vous assure. Je viens de passer 2 semaines de partiels, et mon grand-père est décédé entre temps, alors j'avoue que j'ai un peu beaucoup oublié FF.net . Sinon, évidemment MERCI pour vos reviews ! ! ! ! ! Je ne peux plus m'en passer ! lol Et Bonne année 2004 ! Tout mes voeux ! Et bonne Année du singe aussi ! ;o) A très bientôt j'espère pour d'autres aventures avec notre Hermione préférée ! Par contre Harry est « en congé » pour quelques temps, mais il reviendra c'est promis juré craché !
