Chapitre 9 : Perte et Retrouvailles
La première chose que fit Hermione en arrivant à Paris, fut d'aller directement à la rue Daguerre. Elle demanda à Drago de rechercher des informations sur Ginny, comme ça elle se concentrerait sur ses parents.
Son ancienne maison avait énormément changé. La rue Daguerre avait toujours été une rue moldue, mais maintenant sans les Weasley, la rue avait l'air encore plus banale. Elle frappa à la porte, et une femme au visage austère ouvrit.
« Qu'est-ce que vous voulez ? » demanda-t-elle sèchement.
« Euh...Je recherche les gens qui vivaient ici avant. Les Granger... »
« Je ne les connais pas » répondit la femme, et la porte se referma brutalement.
Hermione frappa à nouveau. La femme ouvrit et la foudroya du regard. « Je me demandais si vous saviez quelque choses sur eux »
« Il y a pas marqué les pages jaunes ! » s'énerva la femme. « Je me suis installée ici il y a un an. La maison était vide depuis deux ans. Maintenant fichez-moi la paix ou j'appelle la police ! » Elle claqua la porte.
Trois ans...Cela signifiait que ses parents avaient déménagés quelques mois après son départ avec Harry. Elle se souvint du jour où elle avait téléphoné et que quelqu'un lui avait répondu qu'ils étaient partis.... « Peut-être qu'ils n'ont pas déménagés....Peut-être qu'on les a « déplacés » » pensa-t-elle amèrement.
« Hermione ? ! Oh mon Dieu ! Ma chérie, je n'arrive pas à croire que ça soit toi ! » dit une voix derrière elle.
Elle se retourna et aperçu la vieille Mme Figg. C'était agréable de voir un visage familier.
« Tu as tellement grandi ces dernières années ! Ton père m'a dit que tu allais à une université de Londres ! J'ai toujours pensé que tu étais trop intelligente pour travailler dans ce magasin.... »
Hermione l'interrompit. « Mme Figg, je recherche mes parents. Savez-vous où ils ont déménagés ? »
Mme Figg la regarda d'un air étrange. « Tu ne sais pas où ils sont ? »
Evidemment elle ne pouvait pas lui dire qu'ils s'étaient perdus de vue à cause de la guerre. « Euh...J'ai fait un voyage en Thaïlande, et on a perdu le contact.... » Cette excuse était lamentable !
Si la vieille femme trouva son explication étrange, elle ne le montra pourtant pas. « Et bien, je suis désolée, mais je n'en ai aucune idée. Tes parents ont déménagés peu après ton départ, mais ils n'ont pas dit au revoir. Un jour j'ai remarqué que la maison était à vendre, mais il n'y avait aucune trace d'eux. »
Hermione sentit son cœur s'arrêter. Connaissant sa mère, elle ne serait jamais partie sans dire au revoir à ses voisins. Une inquiétude douloureuse commença à s'emparer d'elle. Elle dit rapidement au revoir à Mme Figg, et s'en alla de cette rue en courant le plus vite possible.
Elle se rendit à la clinique où ses parents avaient travaillés comme dentistes, mais on lui dit qu'un jour ils avait cessé de venir.
Les moldus ne pouvaient pas l'aider. Peut-être les sorciers...
Lady McGonagall lui avait donné l'adresse d'une amie qui travaillait pour le nouveau Ministère de la Magie, récemment mis en place en France. Ils auraient peut-être des informations sur ces parents moldus. Cela valait le coup d'essayer de toute manière. Elle se rendit dans le centre-ville, à une poste Hibou et envoya une lettre à l'amie de Lady McGonagall, une femme appelée Pince.
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Le lendemain, elle reçut un hibou du Ministère Français de la Magie. La lettre était signée par Madame Pince, et elle lui donnait rendez-vous l'après-midi même à son bureau, pour avoir les renseignements qu'elle demandait.
Drago passa les quelques heures avant le rendez-vous à essayer de calmer Hermione, qui était incroyablement nerveuse. Finalement, il décida d'y aller avec elle, mais attendit à l'extérieur.
Madame Pince était encore plus âgée que Lady McGonagall, mais beaucoup plus impressionnante. Elle ne sourit pas quand Hermione se présenta, et lui demanda de s'asseoir.
« Très bien, Mademoiselle Granger » dit la vieille femme. Elle était britannique. « Si vos parents ont eu un quelconque lien avec l'ADS ici à Paris, nous trouverons probablement quelque chose. Ils étaient très organisés dans leur réseau d'informations. »
Hermione s'accrocha nerveusement à sa robe quand la vieille dame se mit à regarder ses dossiers. Elle se demanda si cela n'aurait pas été plus rapide si les sorciers avaient utilisé les ordinateurs. Tandis qu'elle attendait, elle eut une idée.
« Madame Pince ? »
« Oui ? » répondit la vieille dame, sans se retourner.
« Par hasard, avez-vous des informations sur les gens qui participent....directement dans la guerre ? » demanda-t-elle. Elle n'était pas certaine que les activités d'Harry soient secrètes pour certains alliés de Griffondor.
« Vous voulez dire dans la Résistance ? » demanda Madame Pince.
« Oui, dans la Résistance. J'ai un ami qui...et je n'ai reçu aucune nouvelles de lui, alors je me demandais... »
« Ecoutez, Mademoiselle Granger, je fais vraiment une exception pour vous, car les citoyens normaux n'ont pas accès à ce genre d'informations, alors je pense que ce serait mieux de nous concentrer sur vos parents, et pas un quelconque petit ami perdu. » dit-elle sèchement.
Hermione acquiesça. Elle garda sa bouche close seulement parce que cette femme lui faisait une immense faveur...
« Voilà. Granger. » Madame Pince lui donna un morceau de parchemin.
Les mains d'Hermione tremblaient quand elle aperçut les premières lignes. C'était écrit en Français. L'emblème de l'ADS, un serpent d'argent dans un cercle vert, servait d'en-tête.
« En janvier 1999, Albert H. Granger, moldu, et Susan D. Granger, moldue, ont été arrêtés par nos agents spéciaux à leur domicile. La cause était la suivante : violation du contrat signé en Novembre 1998, dans lequel ils avaient jurés de ne pas laisser leur fille, Hermione E. Granger, une sang- de-bourbe, sortir du pays, en échange d'un traitement préférentiel envers celle-ci. »
Hermione eut un haut-le-cœur... Novembre 1998, c'était précisément quand ses parents avaient été emmenés pour un « interrogatoire ». Ils avaient signé un contrat avec le Ministère ? Mais pourquoi auraient-ils fait ça ? Et pourquoi le Ministère aurait-il accepté de lui accorder un « traitement préférentiel »... ?
« Le cas a été examiné par nos agents, et la sentence est la peine de mort pour les deux accusés. Application de la sentence une semaine plus tard. »
Le parchemin tomba à terre. Ses parents étaient morts.... Elle avait eu peur de ça, bien sûr, mais elle n'avait jamais pensé qu'ils étaient morts à cause d'elle. Si elle n'était pas partie, ils seraient toujours vivant. Maintenant elle comprenait pourquoi ils avaient tant refusé de quitter la France. Elle se souvint du visage de son père quand il l'avait laissée partir cette nuit-là...
« Un grand nombre de parents de nés-de-moldus ont été tués. » commenta Madame Pince, la voix plus douce. Elle donna un mouchoir à Hermione.
Drago passa toute la journée à essayer de la consoler, mais cela ne servait à rien. La culpabilité qu'elle ressentait n'allait pas s'en aller comme ça....
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« Salut ! Comment vas-tu aujourd'hui ? » demanda Drago ce matin-là. Elle s'était enfin décidée à quitter sa chambre. Ses yeux étaient rouges et gonflés.
Elle ne répondit pas et s'assit. « Je sais que je dois continuer...Il faut encore que je cherche Ginny. »
Drago sourit. « Alors je crois que je peux t'aider. » Il lui donna une grande enveloppe. « J'ai trouvé ton amie. Elle est vivante, finalement. »
Hermione le regarda, incrédule, puis ouvrit l'enveloppe. « Drago, comment as-tu fait ? »
« J'ai mes sources. » répondit-il, haussant des épaules.
« Combien je te dois pour ça ? » demanda-t-elle, tout en commençant à lire.
« Tu peux garder tes remerciements pour ce soir. » dit-il avec un clin d'œil. « En tout cas, j'ai lu un peu ces informations...On dirait que ton amie en a vu de toutes les couleurs pendant ces trois dernières années. »
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La Rue Crepe faisait partie d'un des quartiers sorciers les plus sordides de Paris. Des immeubles à trois étages étaient collés les uns contre les autres. La rue était sale et la misère se lisait sur les visages. Dans un de ces immeubles, dans l'appartement 2-A (bien que la marque sur la porte ait disparue depuis longtemps) vivait une jeune femme aux cheveux roux. Un seul regard suffisait à n'importe qui pour voir qu'elle n'appartenait pas à cet endroit. Elle avait un air d'aristocrate, même en haillons. C'était peut-être cette manière de marcher la tête haute, ou de mépriser les autres. Elle n'avait aucun contact avec le voisinage... Ils n'étaient que de la vermine de toute manière à ses yeux.
Personne ne connaissait son nom, mais on supposait qu'elle venait d'une famille riche. La raison de sa présence dans cet endroit n'était un mystère pour personne. Elle avait été accusée de trahison... Elle avait probablement collaboré d'une manière ou d'une autre avec l'ancien Ministère, dirigé par l'ADS. Depuis la Libération, la plupart des collaborateurs de Serpentard, ou ses agents, avait été punis par la justice. Cette femme avait peut-être été la maitresse d'un de ces « salauds », qui pouvait vraiment le savoir ?
Ginny Weasley était consciente que les gens parlaient d'elle. C'était la raison pour laquelle elle restait enfermée presque tout le temps dans cet appartement, si petit qu'il en était ridicule. Elle ne sortait que pour le travail. Elle travaillait dans un magasin de prêt-à-porter pour sorcières. Son employeur, Madame Vinya, était une femme ignoble aux yeux de Ginny, mais au moins elle lui avait donné un emploi, sans poser de questions sur ses antécédents. Vinya était suffisamment intelligente pour réaliser que Weasley, bien que ce soit un nom Anglais, appartenait à une importante famille. Cela donnait donc un certain statut à son magasin d'avoir une vendeuse portant un tel nom.
La vie de Ginny avait beaucoup changé ces trois dernières années. Elle avait passé six mois à La Santé... Elle se souvenait encore ce qu'il s'y était passé. Quelques jours après la promesse faite à son père de faire payer au traître, un des gardiens lui avait annoncé qu'Arthur et Molly Weasley avait été exécutés. Elle se jura à elle-même, et à ses parents, d'être forte et de ne plus laisser ces gens lui faire du mal.
« Mademoiselle Weasley » commença Goyle, avec un sourire effrayant. « Vos parents ont été exécutés pour trahison envers leur pays. Nous ne pensons pas que vous soyez impliquée dans leurs affaires, mais, toutefois, nous vous condamnons à six mois de réclusion ici même. »
« Pour quelle raison ? Pour habiter dans ma maison, avec mes parents ? » s'écria-t-elle avec colère.
« Nous n'apprécions pas votre attitude. Vous avez peut-être été riche et importante dans le passé, mais plus maintenant. Ici vous êtes juste une prisonnière. » dit Goyle. « Le gardien qui vous surveillera sera Vincent Crabbe »
Vincent Crabbe était, et de loin, la pire chose qui pouvait arriver à Ginny, et elle le réalisa à la minute où elle le rencontra. Crabbe était un homme vicieux et libidineux. Il vendit les « faveurs » de Ginny aux autres gardiens. Ginny apprit à vivre avec. Un mois après, elle ne sentait plus rien...
Elle n'avait passé que trois mois dans La Santé, quand elle fut relâchée. Viktor Krum, un des généraux de Serpentard, avait fait tirer quelques cordes et l'avait faite sortir avant la fin de sa peine. Ginny avait entendu parler de Krum par son père. Le Général était âgé d'au moins dix ans de plus qu'elle, et se comportait durement avec les gens. Il la prit dans son manoir, dans le meilleur quartier de Paris. Il s'excusa pour tout ce qui était arrivé à La Santé. Ginny eut l'impression qu'il n'était pas tout à fait acquis aux méthodes de Serpentard, mais la politique était un des sujets dont Krum ne parlait jamais à la maison.
Ginny n'avait nul part où aller, alors elle accepta la protection que Krum lui offrait. Il la couvrit de bijoux et de vêtements dignes d'une reine. Elle réalisa vite qu'il était amoureux d'elle. Quand il vint une nuit dans sa chambre, elle ne repoussa pas ses avances. Pourquoi le ferait-elle ? Après avoir été violée par tous les gardiens de La Santé, elle se moquait de partager son lit avec un autre homme, du moment qu'elle obtenait ce qu'elle voulait.
Elle passa les deux années suivantes de cette manière, jusqu'à ce qu'un jour, elle se rendit compte qu'elle était enceinte. Elle ne voulait pas avoir un enfant d'un allié de Serpentard, mais Krum découvrit sa grossesse avant qu'elle ne put faire quoi que ce soit. Il exultait de joie, et chaque jour il lui offrait un cadeau hors de prix.
Neuf mois passèrent et le temps pour elle d'avoir son bébé arriva. Krum était à l'étranger. Ginny savait que tous les domestiques du manoir la détestaient, aussi quand elle commença à crier à l'aide, personne ne vint. Finalement, une des femmes de ménage eut pitié d'elle et appela un guérisseur.
Le vieux guérisseur qui se déplaça, était un ennemi déclaré du gouvernement de Serpentard, et ne sembla pas très enthousiaste de s'occuper d'une femme Britannique qui était la maitresse d'un quelconque Général. Il ne se décida qu'en apprenant que son nom de famille était Weasley. Apparemment, le père de Ginny l'avait aidé quelques années auparavant.
L'accouchement fut douloureux et pénible. Ginny perdait beaucoup de sang, et le guérisseur n'avait pas tout le nécessaire pour opérer. Les domestiques du manoir n'aidaient pas non plus. Ginny n'allait pas les implorer. Elle était trop orgueilleuse.
Finalement, un bébé vint au monde, un garçon. Il cria de toute la force de ses petits poumons, et malgré elle, Ginny sentit des larmes couler sur ses joues. Après avoir vérifié qu'il était en bonne santé, elle s'enfonça dans le sommeil, à bout de forces, et ne se réveilla que le lendemain matin. Le guérisseur lui avait laissé un mot avec les soins spécifiques dont elle avait besoin. « C'est un miracle que vous ayez survécut, madame. J'imagine que Dieu peut être injuste parfois. » disait le mot.
Krum fut transporté de joie par la naissance de son fils, que Ginny avait appelé Daniel. Mais quelques mois plus tard, les troupes de Griffondor attaquèrent Paris et vainquirent les forces de l'ADS. C'était la Libération. A cette époque là, Ginny ne se souciait pas beaucoup de la cause de Griffondor. Pourquoi devrait-elle s'inquiéter pour les droits des nés-de-moldus, quand elle n'en était pas une ? Mais son cœur était empli de haine envers l'ADS, alors elle fut ravie d'entendre qu'ils seraient punis pour leurs crimes.
Evidemment, Krum fut fait prisonnier. Il était un Général aux ordres de Serpentard, même si Ginny savait qu'il était contre sa doctrine. Krum fut emprisonné, mais il se suicida quelques jours plus tard, avant le procès. Elle suspectait que ses anciens amis de l'ADS l'aient « aidé » à se suicider. Elle n'eut pas beaucoup plus de chance. Elle fut accusée de trahison envers son pays. Le manoir où elle vivait fut confisqué, et elle n'eut d'autre choix que de partir avec juste son fils, laissant derrière elle ses vêtements et ses bijoux. Même quand elle quitta la demeure et que les domestiques crachèrent sur son passage, elle garda la tête haute. Elle était une Weasley, et elle n'allait pas abandonner sa dignité, quoi qu'il arrive. Elle se terra dans ce trou à rat qu'était la rue Crepe, et commença sa nouvelle vie de paria, méprisée à la fois par les alliés de Griffondor et de Serpentard...
Le bébé de six mois remua dans le carton que Ginny utilisait comme berceau. Elle le regarda tristement et le prit dans ses bras. Ce petit garçon était tout ce qui lui restait...
Un léger coup à la porte la fit sursauter. Est-ce que c'était encore un de ces horribles voisins qui venait la tourmenter ?
« Allez-vous en ! » cria-t-elle.
« Ginny ? C'est toi ? » demanda une voix de femme.
Ginny se retourna vivement. Personne ne connaissait son nom ici... Qui cela pouvait-il être ? Elle reposa Daniel dans son carton, et ouvrit la porte doucement. Une femme se tenait devant elle. Elle était plus petite qu'elle, avec de longs cheveux bruns embroussaillés, et de grands yeux cannelle.
« Ginny ? C'est moi, Hermione....Hermione Granger... » dit-elle doucement.
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AN : un seul mot : MERCI ! Pour vos reviews, votre patience et votre fidélité.
La première chose que fit Hermione en arrivant à Paris, fut d'aller directement à la rue Daguerre. Elle demanda à Drago de rechercher des informations sur Ginny, comme ça elle se concentrerait sur ses parents.
Son ancienne maison avait énormément changé. La rue Daguerre avait toujours été une rue moldue, mais maintenant sans les Weasley, la rue avait l'air encore plus banale. Elle frappa à la porte, et une femme au visage austère ouvrit.
« Qu'est-ce que vous voulez ? » demanda-t-elle sèchement.
« Euh...Je recherche les gens qui vivaient ici avant. Les Granger... »
« Je ne les connais pas » répondit la femme, et la porte se referma brutalement.
Hermione frappa à nouveau. La femme ouvrit et la foudroya du regard. « Je me demandais si vous saviez quelque choses sur eux »
« Il y a pas marqué les pages jaunes ! » s'énerva la femme. « Je me suis installée ici il y a un an. La maison était vide depuis deux ans. Maintenant fichez-moi la paix ou j'appelle la police ! » Elle claqua la porte.
Trois ans...Cela signifiait que ses parents avaient déménagés quelques mois après son départ avec Harry. Elle se souvint du jour où elle avait téléphoné et que quelqu'un lui avait répondu qu'ils étaient partis.... « Peut-être qu'ils n'ont pas déménagés....Peut-être qu'on les a « déplacés » » pensa-t-elle amèrement.
« Hermione ? ! Oh mon Dieu ! Ma chérie, je n'arrive pas à croire que ça soit toi ! » dit une voix derrière elle.
Elle se retourna et aperçu la vieille Mme Figg. C'était agréable de voir un visage familier.
« Tu as tellement grandi ces dernières années ! Ton père m'a dit que tu allais à une université de Londres ! J'ai toujours pensé que tu étais trop intelligente pour travailler dans ce magasin.... »
Hermione l'interrompit. « Mme Figg, je recherche mes parents. Savez-vous où ils ont déménagés ? »
Mme Figg la regarda d'un air étrange. « Tu ne sais pas où ils sont ? »
Evidemment elle ne pouvait pas lui dire qu'ils s'étaient perdus de vue à cause de la guerre. « Euh...J'ai fait un voyage en Thaïlande, et on a perdu le contact.... » Cette excuse était lamentable !
Si la vieille femme trouva son explication étrange, elle ne le montra pourtant pas. « Et bien, je suis désolée, mais je n'en ai aucune idée. Tes parents ont déménagés peu après ton départ, mais ils n'ont pas dit au revoir. Un jour j'ai remarqué que la maison était à vendre, mais il n'y avait aucune trace d'eux. »
Hermione sentit son cœur s'arrêter. Connaissant sa mère, elle ne serait jamais partie sans dire au revoir à ses voisins. Une inquiétude douloureuse commença à s'emparer d'elle. Elle dit rapidement au revoir à Mme Figg, et s'en alla de cette rue en courant le plus vite possible.
Elle se rendit à la clinique où ses parents avaient travaillés comme dentistes, mais on lui dit qu'un jour ils avait cessé de venir.
Les moldus ne pouvaient pas l'aider. Peut-être les sorciers...
Lady McGonagall lui avait donné l'adresse d'une amie qui travaillait pour le nouveau Ministère de la Magie, récemment mis en place en France. Ils auraient peut-être des informations sur ces parents moldus. Cela valait le coup d'essayer de toute manière. Elle se rendit dans le centre-ville, à une poste Hibou et envoya une lettre à l'amie de Lady McGonagall, une femme appelée Pince.
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Le lendemain, elle reçut un hibou du Ministère Français de la Magie. La lettre était signée par Madame Pince, et elle lui donnait rendez-vous l'après-midi même à son bureau, pour avoir les renseignements qu'elle demandait.
Drago passa les quelques heures avant le rendez-vous à essayer de calmer Hermione, qui était incroyablement nerveuse. Finalement, il décida d'y aller avec elle, mais attendit à l'extérieur.
Madame Pince était encore plus âgée que Lady McGonagall, mais beaucoup plus impressionnante. Elle ne sourit pas quand Hermione se présenta, et lui demanda de s'asseoir.
« Très bien, Mademoiselle Granger » dit la vieille femme. Elle était britannique. « Si vos parents ont eu un quelconque lien avec l'ADS ici à Paris, nous trouverons probablement quelque chose. Ils étaient très organisés dans leur réseau d'informations. »
Hermione s'accrocha nerveusement à sa robe quand la vieille dame se mit à regarder ses dossiers. Elle se demanda si cela n'aurait pas été plus rapide si les sorciers avaient utilisé les ordinateurs. Tandis qu'elle attendait, elle eut une idée.
« Madame Pince ? »
« Oui ? » répondit la vieille dame, sans se retourner.
« Par hasard, avez-vous des informations sur les gens qui participent....directement dans la guerre ? » demanda-t-elle. Elle n'était pas certaine que les activités d'Harry soient secrètes pour certains alliés de Griffondor.
« Vous voulez dire dans la Résistance ? » demanda Madame Pince.
« Oui, dans la Résistance. J'ai un ami qui...et je n'ai reçu aucune nouvelles de lui, alors je me demandais... »
« Ecoutez, Mademoiselle Granger, je fais vraiment une exception pour vous, car les citoyens normaux n'ont pas accès à ce genre d'informations, alors je pense que ce serait mieux de nous concentrer sur vos parents, et pas un quelconque petit ami perdu. » dit-elle sèchement.
Hermione acquiesça. Elle garda sa bouche close seulement parce que cette femme lui faisait une immense faveur...
« Voilà. Granger. » Madame Pince lui donna un morceau de parchemin.
Les mains d'Hermione tremblaient quand elle aperçut les premières lignes. C'était écrit en Français. L'emblème de l'ADS, un serpent d'argent dans un cercle vert, servait d'en-tête.
« En janvier 1999, Albert H. Granger, moldu, et Susan D. Granger, moldue, ont été arrêtés par nos agents spéciaux à leur domicile. La cause était la suivante : violation du contrat signé en Novembre 1998, dans lequel ils avaient jurés de ne pas laisser leur fille, Hermione E. Granger, une sang- de-bourbe, sortir du pays, en échange d'un traitement préférentiel envers celle-ci. »
Hermione eut un haut-le-cœur... Novembre 1998, c'était précisément quand ses parents avaient été emmenés pour un « interrogatoire ». Ils avaient signé un contrat avec le Ministère ? Mais pourquoi auraient-ils fait ça ? Et pourquoi le Ministère aurait-il accepté de lui accorder un « traitement préférentiel »... ?
« Le cas a été examiné par nos agents, et la sentence est la peine de mort pour les deux accusés. Application de la sentence une semaine plus tard. »
Le parchemin tomba à terre. Ses parents étaient morts.... Elle avait eu peur de ça, bien sûr, mais elle n'avait jamais pensé qu'ils étaient morts à cause d'elle. Si elle n'était pas partie, ils seraient toujours vivant. Maintenant elle comprenait pourquoi ils avaient tant refusé de quitter la France. Elle se souvint du visage de son père quand il l'avait laissée partir cette nuit-là...
« Un grand nombre de parents de nés-de-moldus ont été tués. » commenta Madame Pince, la voix plus douce. Elle donna un mouchoir à Hermione.
Drago passa toute la journée à essayer de la consoler, mais cela ne servait à rien. La culpabilité qu'elle ressentait n'allait pas s'en aller comme ça....
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« Salut ! Comment vas-tu aujourd'hui ? » demanda Drago ce matin-là. Elle s'était enfin décidée à quitter sa chambre. Ses yeux étaient rouges et gonflés.
Elle ne répondit pas et s'assit. « Je sais que je dois continuer...Il faut encore que je cherche Ginny. »
Drago sourit. « Alors je crois que je peux t'aider. » Il lui donna une grande enveloppe. « J'ai trouvé ton amie. Elle est vivante, finalement. »
Hermione le regarda, incrédule, puis ouvrit l'enveloppe. « Drago, comment as-tu fait ? »
« J'ai mes sources. » répondit-il, haussant des épaules.
« Combien je te dois pour ça ? » demanda-t-elle, tout en commençant à lire.
« Tu peux garder tes remerciements pour ce soir. » dit-il avec un clin d'œil. « En tout cas, j'ai lu un peu ces informations...On dirait que ton amie en a vu de toutes les couleurs pendant ces trois dernières années. »
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La Rue Crepe faisait partie d'un des quartiers sorciers les plus sordides de Paris. Des immeubles à trois étages étaient collés les uns contre les autres. La rue était sale et la misère se lisait sur les visages. Dans un de ces immeubles, dans l'appartement 2-A (bien que la marque sur la porte ait disparue depuis longtemps) vivait une jeune femme aux cheveux roux. Un seul regard suffisait à n'importe qui pour voir qu'elle n'appartenait pas à cet endroit. Elle avait un air d'aristocrate, même en haillons. C'était peut-être cette manière de marcher la tête haute, ou de mépriser les autres. Elle n'avait aucun contact avec le voisinage... Ils n'étaient que de la vermine de toute manière à ses yeux.
Personne ne connaissait son nom, mais on supposait qu'elle venait d'une famille riche. La raison de sa présence dans cet endroit n'était un mystère pour personne. Elle avait été accusée de trahison... Elle avait probablement collaboré d'une manière ou d'une autre avec l'ancien Ministère, dirigé par l'ADS. Depuis la Libération, la plupart des collaborateurs de Serpentard, ou ses agents, avait été punis par la justice. Cette femme avait peut-être été la maitresse d'un de ces « salauds », qui pouvait vraiment le savoir ?
Ginny Weasley était consciente que les gens parlaient d'elle. C'était la raison pour laquelle elle restait enfermée presque tout le temps dans cet appartement, si petit qu'il en était ridicule. Elle ne sortait que pour le travail. Elle travaillait dans un magasin de prêt-à-porter pour sorcières. Son employeur, Madame Vinya, était une femme ignoble aux yeux de Ginny, mais au moins elle lui avait donné un emploi, sans poser de questions sur ses antécédents. Vinya était suffisamment intelligente pour réaliser que Weasley, bien que ce soit un nom Anglais, appartenait à une importante famille. Cela donnait donc un certain statut à son magasin d'avoir une vendeuse portant un tel nom.
La vie de Ginny avait beaucoup changé ces trois dernières années. Elle avait passé six mois à La Santé... Elle se souvenait encore ce qu'il s'y était passé. Quelques jours après la promesse faite à son père de faire payer au traître, un des gardiens lui avait annoncé qu'Arthur et Molly Weasley avait été exécutés. Elle se jura à elle-même, et à ses parents, d'être forte et de ne plus laisser ces gens lui faire du mal.
« Mademoiselle Weasley » commença Goyle, avec un sourire effrayant. « Vos parents ont été exécutés pour trahison envers leur pays. Nous ne pensons pas que vous soyez impliquée dans leurs affaires, mais, toutefois, nous vous condamnons à six mois de réclusion ici même. »
« Pour quelle raison ? Pour habiter dans ma maison, avec mes parents ? » s'écria-t-elle avec colère.
« Nous n'apprécions pas votre attitude. Vous avez peut-être été riche et importante dans le passé, mais plus maintenant. Ici vous êtes juste une prisonnière. » dit Goyle. « Le gardien qui vous surveillera sera Vincent Crabbe »
Vincent Crabbe était, et de loin, la pire chose qui pouvait arriver à Ginny, et elle le réalisa à la minute où elle le rencontra. Crabbe était un homme vicieux et libidineux. Il vendit les « faveurs » de Ginny aux autres gardiens. Ginny apprit à vivre avec. Un mois après, elle ne sentait plus rien...
Elle n'avait passé que trois mois dans La Santé, quand elle fut relâchée. Viktor Krum, un des généraux de Serpentard, avait fait tirer quelques cordes et l'avait faite sortir avant la fin de sa peine. Ginny avait entendu parler de Krum par son père. Le Général était âgé d'au moins dix ans de plus qu'elle, et se comportait durement avec les gens. Il la prit dans son manoir, dans le meilleur quartier de Paris. Il s'excusa pour tout ce qui était arrivé à La Santé. Ginny eut l'impression qu'il n'était pas tout à fait acquis aux méthodes de Serpentard, mais la politique était un des sujets dont Krum ne parlait jamais à la maison.
Ginny n'avait nul part où aller, alors elle accepta la protection que Krum lui offrait. Il la couvrit de bijoux et de vêtements dignes d'une reine. Elle réalisa vite qu'il était amoureux d'elle. Quand il vint une nuit dans sa chambre, elle ne repoussa pas ses avances. Pourquoi le ferait-elle ? Après avoir été violée par tous les gardiens de La Santé, elle se moquait de partager son lit avec un autre homme, du moment qu'elle obtenait ce qu'elle voulait.
Elle passa les deux années suivantes de cette manière, jusqu'à ce qu'un jour, elle se rendit compte qu'elle était enceinte. Elle ne voulait pas avoir un enfant d'un allié de Serpentard, mais Krum découvrit sa grossesse avant qu'elle ne put faire quoi que ce soit. Il exultait de joie, et chaque jour il lui offrait un cadeau hors de prix.
Neuf mois passèrent et le temps pour elle d'avoir son bébé arriva. Krum était à l'étranger. Ginny savait que tous les domestiques du manoir la détestaient, aussi quand elle commença à crier à l'aide, personne ne vint. Finalement, une des femmes de ménage eut pitié d'elle et appela un guérisseur.
Le vieux guérisseur qui se déplaça, était un ennemi déclaré du gouvernement de Serpentard, et ne sembla pas très enthousiaste de s'occuper d'une femme Britannique qui était la maitresse d'un quelconque Général. Il ne se décida qu'en apprenant que son nom de famille était Weasley. Apparemment, le père de Ginny l'avait aidé quelques années auparavant.
L'accouchement fut douloureux et pénible. Ginny perdait beaucoup de sang, et le guérisseur n'avait pas tout le nécessaire pour opérer. Les domestiques du manoir n'aidaient pas non plus. Ginny n'allait pas les implorer. Elle était trop orgueilleuse.
Finalement, un bébé vint au monde, un garçon. Il cria de toute la force de ses petits poumons, et malgré elle, Ginny sentit des larmes couler sur ses joues. Après avoir vérifié qu'il était en bonne santé, elle s'enfonça dans le sommeil, à bout de forces, et ne se réveilla que le lendemain matin. Le guérisseur lui avait laissé un mot avec les soins spécifiques dont elle avait besoin. « C'est un miracle que vous ayez survécut, madame. J'imagine que Dieu peut être injuste parfois. » disait le mot.
Krum fut transporté de joie par la naissance de son fils, que Ginny avait appelé Daniel. Mais quelques mois plus tard, les troupes de Griffondor attaquèrent Paris et vainquirent les forces de l'ADS. C'était la Libération. A cette époque là, Ginny ne se souciait pas beaucoup de la cause de Griffondor. Pourquoi devrait-elle s'inquiéter pour les droits des nés-de-moldus, quand elle n'en était pas une ? Mais son cœur était empli de haine envers l'ADS, alors elle fut ravie d'entendre qu'ils seraient punis pour leurs crimes.
Evidemment, Krum fut fait prisonnier. Il était un Général aux ordres de Serpentard, même si Ginny savait qu'il était contre sa doctrine. Krum fut emprisonné, mais il se suicida quelques jours plus tard, avant le procès. Elle suspectait que ses anciens amis de l'ADS l'aient « aidé » à se suicider. Elle n'eut pas beaucoup plus de chance. Elle fut accusée de trahison envers son pays. Le manoir où elle vivait fut confisqué, et elle n'eut d'autre choix que de partir avec juste son fils, laissant derrière elle ses vêtements et ses bijoux. Même quand elle quitta la demeure et que les domestiques crachèrent sur son passage, elle garda la tête haute. Elle était une Weasley, et elle n'allait pas abandonner sa dignité, quoi qu'il arrive. Elle se terra dans ce trou à rat qu'était la rue Crepe, et commença sa nouvelle vie de paria, méprisée à la fois par les alliés de Griffondor et de Serpentard...
Le bébé de six mois remua dans le carton que Ginny utilisait comme berceau. Elle le regarda tristement et le prit dans ses bras. Ce petit garçon était tout ce qui lui restait...
Un léger coup à la porte la fit sursauter. Est-ce que c'était encore un de ces horribles voisins qui venait la tourmenter ?
« Allez-vous en ! » cria-t-elle.
« Ginny ? C'est toi ? » demanda une voix de femme.
Ginny se retourna vivement. Personne ne connaissait son nom ici... Qui cela pouvait-il être ? Elle reposa Daniel dans son carton, et ouvrit la porte doucement. Une femme se tenait devant elle. Elle était plus petite qu'elle, avec de longs cheveux bruns embroussaillés, et de grands yeux cannelle.
« Ginny ? C'est moi, Hermione....Hermione Granger... » dit-elle doucement.
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