Salut à tous ! Voilou, alors pour ce chapitre je trouve le début ennuyeux, mais la fin me plait bien, c'est peut-être parce qu'elle est plutôt dramatique , j'ai toujours aimé les histoires tristes.

Encore et toujours un grand merci pour vos reviews !


Chapitre 8: Tuer avant de n'être tuer sois-même, que le meilleur gagne.
Elle s'éveilla lentement dans un torrent de lumière, et ses yeux recherchèrent activement une silouhette connue.

Avec un sourire satisfait, elle se recroquevilla contre son mari, et savoura l'odeur muscé de sa peau pâle. Il ouvrit lentement ses yeux gris nuage, et caressa distraitement le ventre lourd de sa jeune épouse.

-Ta fille m'a encore réveillé..., mumura-t-il, sa voix étouffé par un oreiller de plume.

-C'est aussi la tienne, mon amour. Sussura-t-elle, en se délectant du moment.

Elle avait pris pour habitude, depuis leur récent mariage de le surnommer gentiment "mon amour", surnom qui ne manquait pas de faire enrager Draco, surtout quand elle s'amusait à l'interpellait ainsi devant des invités.

-Très bien, Nina Elise Malfoy, retourne dormir encore un peu, et arrête donc de tyranniser le ventre de ta pauvre mère. Maugréa-t-il, en refermant paresseusement les yeux.

-Je te signal, mon très cher dracounet d'amour que tu travailles aujourd'hui, nous sommes lundi, et pas dimanche.

-MMh..., tu peux pas leur dire que je suis malade ?

-Oh oui ! Dit Ginny joyeusement. Je vais allez voir Voldemort et lui apporter un mot que j'aurais très soigneusement écris, signé et cacheté, qui stipulera qu'il doit excuser ton absence pour cause de rhume aigü !

-Mouais... tu peux faire ça pour moi ? Tu es merveilleuse, j'ai bien fait de tépouser..., murmura-t-il, en replongeant lentement dans un sommeil lourd.

Elle se hissa sur les genoux et envoya la couette à terre.

Draco frissonna et plissa les paupières de mécontentement.

Il se colla à elle, et l'attira à lui.

-Tu n'as plus 14 ans Draco ! Donc Tu n'as plus l'âge de sécher les cours ! Tu travailles désormais, et tu te dois d'aller au ministère ! Allez, courage ! Le sermonna-t-elle, comme une mère poule.

-Ma chérie, tu pourras t'amuser à réprimander autant que tu voudras Nina quand elle sera là, mais tu ne peux pas m'obliger à aller travailler... si je n'en ai pas envie...

Sur ce, il replongea dans une léthargie profonde, et Ginny soupira.

-Très bien, dors autant que tu veux, tu iras toi-même t'excuser auprès de qui tu veux ! Tant pis pour toi !

Elle se releva et replaça la couette sur Draco, puis se dirigea vers la salle de bain.

Au bout d'une petite heure, un grognement de rage la fit sursauter et elle faillit glisser dans sa douche.

Draco fit irruption dans la pièce et se jetta à ses côtés sous la douche.

-Qu'est-ce qui t'arrives encore ? Eructa-t-elle.

-J'suis en retard !

-A qui la faute ?

Ginny éclata d'un rire ironique, et lui envoya le savon à la tête.

Il faillit glisser et se rattrapa de justesse au battant de la douche.

-Très amusant ! Maugréa-t-il, en se savonnant énergiquement.

-T'es incorrigible...

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Le même soir, Draco rentra plutôt tard, et quand il arriva, au lieux d'aller, comme à son habitude embrasser sa femme, il partit directement s'enfermer dans son bureau et n'en ressortit que deux heures plus tard, au grand désarroi de Ginny.

Il était minuit passé quand il se glissa dans les couettes.

Elle tenta tant bien que mal d'engager la conversation, de savoir le pourquoi de sa mine fatiguée, mais il ne lui fournit que d'évasifs propos.

Elle finit par laisser tomber, et s'endormit. Le lendemain à son réveil, il était déjà partit.

Une note magique flottait dans les airs, tout près du lit, et elle la saisit au vol.

Ses yeux parcoururent vivement les lignes distraitement traçés, et elle enragea en silence.

Il lui précisait dans cette petite note qu'elle devrait avec l'aide des domestiques préparait un grand repas pour le soir même: ses collègues venaient manger.

-Qu'il se le prépare lui-même son repas ! Je suis pas sa bonniche ! Enragea-t-elle, face à la glace.

-Encore en train de grogner ? Ca te va pas au teint..., lui murmura son reflet.

-Oh toi la ferme !

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La journée se passa lentement, mais en général sans encombre, à l'exception de la mauvaise humeur de la maitresse de maison qui finit par gagner les domestiques.

A sept heures passés, tout était prêt, la table était dressée pour dix convives, et un bon repas mijotait aux cuisines.

Ginny s'était soigneusement préparée, et attendait maintenant patiemment le retour de son mari et de ses amis.

Elle avait décidé malgré tout, de conserver sa mauvaise humeur pour elle, et de ne rien en faire paraître, pour ne pas générer une énième dispute.

Elle observa d'un oeil fatigué l'heure tournée dans le cadran magique, et à sept heure et demi, elle entendit le grincement habituel de la lourde porte d'entrée, ainsi que la rumeur d'une dizaine de voix.

Elle se leva, et remarqua son teint blafard dans un miroir à pied.

Etrangement, depuis plusieurs nuits, elle n'avait put fermer l'oeil, et elle sentait de plus en plus fatiguée.

Elle se morigéna mentalement, et partit en direction des arrivants pour les saluer.

Une vingtaine de minutes plus tard, ils étaient tous assis face à leur assiette, et les présentations étant faites, tous discutaient de sujets quelconques.

Draco présidait l'assemblée et semblait être prit au coeur d'une conversation passionnante.

Ginny quant à elle, n'écoutait pas un mot de ce qui se disait, et elle fixait le vide, se contentant de réfléchir à ce qu'elle ferait le lendemain.

Elle ne se sentait pas bien ici, parmi tous ces mangemorts : un malaise la prenait aux tripes, et elle aurait donné beaucoup pour s'excuser et se lever de table.

Seulement, Merlin, ou la providence le voulait autrement :

Un homme l'interpella d'une question.

-Eh bien ma chère ! Vous vous êtes calmé apparement depuis votre mariage, vous ne pipez pas un mot ? Seriez-vous prise d'une quelconque gêne vis-à-vis de notre conversation ?

Elle tendit l'oreille et capta le sens général de la discussion : animaux magiques, elfes de maison, ont-ils droit à la liberté ou non ?

Etrange sujet pour une bande de mangemorts en manque d'action, lui suggéra sa conscience.

Elle manqua de rire, et fixa intensément Colin.

-Pour ne pas vous mentir, en fait je n'écoutais pas, j'étais déjà dans mon lit à dormir. Dit-elle.

Certains sorciers la fixèrent d'un oeil outré, et elle prit la peine de se corriger vivement:

-C'est que je suis si fatiguée ces derniers temps, que ça en devient dur de ne pas somnoler, même face à de si... à une si... enrichissante, hem conversation ! Bafouilla-t-elle.

-Mhh, je comprend. Mais qu'en pensez-vous, vous alors, de tout ça ? Vous savez qu'un mouvement de libération des elfes de maison vient d'être lançé officiellement, personnellement, je trouve cela d'un ridicule ! Lança-t-il en levant les yeux au plafond.

Ginny s'autorisa un sourire confiant en pensant à une certaine jeune femme brune, aux convictions toujours si marquées, et reprit d'une voix plus posée :

-Eh bien, moi bien que je ne sois pas totallement en accord avec ce mouvement, je le trouve plutôt interessant, et novateur... c'est agréable que certains... sorciers et sorcières, -elle appuya sur le : "sorcières"-, se soucient de se dégager de certaines de nos coutûmes à mo, goût, bien trop conservatrices. Il est parfois nécessaire de rayer de nos moeurs certaines habitudes, pour que de meilleures surgissent. Raisonna Ginny, prenant l'attitude d'un jeune philosophe passionné.

Il resta silencieux, semblant considérer l'avis de Ginny.

-Mais ce n'est bien sûr que mon très humble et simple opinion de médico-mage qui parle... j'ai toujours été malgré moi attachée à "l'humanitaire". Conclua-t-elle, avec un sourire qui se voulait innocent, mais elle était naturellement amusée de l'effet que le mot "humanitaire"-incluant sorciers et moldus-, fit sur son interlocuteur.

Il prit quelques secondes à lançer un "oui, naturellement" peu sûr.

Elle se mit à dévorer son plat, animée d'une énergie nouvelle : la dégustation de cette petite victoire lui fit du bien.

-J'étais présente à votre mariage.

Ginny releva la tête et chercha l'origine du murmure : elle la trouva tout près, à sa droite de fait.

Elle se tourna et aperçut une femme de frêle stature. Elle devait avoir la trentaine tout au plus, et sans être vraiment jolie, elle semblait irradiait un charme étrange... qui poussait homme aussi bien que femme à la considérer avec admiration.

C'était peut-être la couleur profonde de ses yeux, d'un bleu azur, ou peut-être la petite fossette que creusait un sourire incertain, ou tout simplement le blond pure de ses cheuveux.

Ginny n'aurait put donner de réponse, mais resta quelques instants subjuguée devant cette "apparition".

-Clara Wild. Je suis la femme de Colin, l'homme avec qui vous discutiez à l'instant. Lui rapella-t-elle.

Ginny acquiesa, et se retint de lui demander si elle était aussi "un partisan et esclave" de Voldemort.

Clara, de ses immenses yeux, trop bleu et légérement exorbités la dévisagea, et Ginny sentit étrangement, son coeur battre furieusement : la jeune femme face à elle dégageait une étrange aura.

-Je ne le suis pas.

Ginny fit un bond sur son siège, qui attira quelques regards.

-Que quoi ? Se rattrapa-t-elle.

-Je ne suis pas une mangemorte... si c'est ça que vous vous demandiez.

-Ah euh non...

-Oh...

Un silence pesant s'installa entre les deux femmes.

-J'aime bien votre mari, vous savez. -Reprit Clara-. Nous sommes "amis" depuis une bonne dizaine d'années.

-Ah... ah oui ? Bafouilla Ginny, en rougissant inutilement.

-Mmmh, oui.

Clara releva légérement la tête, et les yeux plissés, observa Ginny entre ses cils.

La rousse déglutit, et cette impression de malaise lui resta jusque tard dans la nuit.

-Vous étiez très belle..., reprit Clara d'une voix lente.

-Oh, à mon mariage ? Euh merci.

-Mais vous ne nous avez pas dit le fin mot de l'histoire. Dit la blonde en la fixant intensément. J'aime beaucoup les histoires d'amours, peut-être pourriez-vous me raconter la vôtre ?

-Oh, euh vous savez ce n'est pas tellement interessant.

-Ce sera plus plapitant que tous ces commérages sur les elfes de maison. S'amusa la blonde, en secouant la tête d'un air contrit. Et puis après, je pourrais vous racontez la mienne d'histoire.

-Oh euh... ou... oui.

Ginny, plus rouge que jamais se replongea un instant dans ses pensées : quelle étrange femme ! Lui demander ainsi de lui raconter sa vie, alors qu'elles se connaissaient à peine l'intimidait un peu.

Elle ne savait pas vraiment comment prendre la chose.

Et puis, toute son histoire d'amour lui semblait si lointaine...

Le rouge lui piqua une fois de plus les joues, et elle se mordit la langue.

Son histoire d'amour avec Draco lui semblait lointaine ! Mais n'était-elle donc pas sa femme ?

Un étrange sentiment lui serra le coeur, et elle tourna les yeux vers son mari : c'est vrai qu'au début, c'était surtout le physique de cet homme qui l'avait attiré, ainsi qu'un certain désir de vengeance, qu'il lui permettrait d'assouvir.

Et puis... il y avait eut plus, beaucoup plus.

Elle soupira, et secoua la tête comme pour chasser ses étranges pensées.

-Alors... ? L'interrogea Clara.

-Vous savez, ça me gêne, je n'aime pas trop raconter ce genre d'histoire.

-Oh...

Ginny eut peur d'avoir blesser la jeune femme et se récria de justesse, avec un sourire avenant :

-Si vous aimez les histoires d'amour, je peux vous racontez celle d'une femme que je ne connait pas... mais ma maman me racontait son histoire.

Ginny manqua de grimaçer, et se dit qu'un petit mensonge ou deux ne seraient pas bien grave, et elle ne désirait pas qu'un autre silence pesant s'installe entre elles deux : la femme ne lui inspirait guère confiance.

-Il était une fois..., une petite fille qui tomba amoureuse d'un mythe.-s'amusa Ginny- Tous les soirs sa mère lui racontait l'histoire d'un bébé qui fut capable de... sauver des milliers de sorciers. La petite à force de s'entendre conter l'histoire de ce héros, développa un amour sans borne, et une certaine admiration.- elle eut un petit sourire contrit et reprit-, quand le dernier de ses frères entra au collège, il devint ami d'un garçon. Et ce garçon se trouva être le héros de ses rêves, son prince charmant... elle gaffait souvent devant lui : renversait sa tasse de café, bafouillait des imbécilités, se prenait les pieds dans des serviettes, des coins de porte, les escaliers, ses propres chaussures, les chaussures des autres, des cartons, des parchemins, des encriers, des livres, des... enfin bref ! Elle n'était jamais à son avantage. Vint un jour où la petite fille devenut adolescente découvrit que la garçon en question vouait un amour précieux à une autre fille qu'elle. L'adolescente en fut déchirée, elle pleura et pleura durant des journées entières, puis repleura encore et encore jusqu'à une idée aléchante lui monte à la tête : le garçon aux cheuveux noirs l'avait fait souffrir. Elle le ferait souffrir, lui et en même temps son étouffant de frère, en s'appropriant le titre de petite amie officielle de leur pire ennemis, qui se trouva être un serpentard pas vraiment très gentil...

Elle prit le temps de reprendre sa respiration, et se retint de rire : la voilà réduite à raconter son histoire à une parfaite inconnue !

-Le serpentard, fidèle à sa maison ne fut pas très charmant, et repoussa mainte et mainte fois la pauvre petite gryffondor, jusqu'au jour où par le plus grand des miracles, -un ange avait dû d'ailleurs le soustraire à faire ce geste-, il l'embrassa et accepta partiellement qu'elle devienne "petite amie" de substitution.-Ginny s'accorda un sourire sereint et reprit-, alors la jeune fille fit tout pour conquérir ce jeune homme et la suite est bien trop ennuyeuse, elle ne vous interesserait pas. Mentit Ginny, qui sentit poindre une partie bien trop privé de son histoire avec Draco.

-J'aime bien votre histoire, j'aurai aimé connaître la fin. Mais le début me déçois un peu... tomber amoureuse d'Harry Potter fut une chose bien trop banale pour vous Ginny.

Ginny pâlit et ne répondit pas.

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A son grand soulagement, personne ne fit attention à la conversation à leur conversation, et elle écouta d'une oreille distraite l'histoire de cette Clara.

Elle était apparement tombée amoureuse de Colin, après deux durs mois passés ensemble, en tant qu'époux : leurs parents les avaient unis contre leur grés.

Mais finalement, de cette union avait naquit un doux sentiment, et s'était tant mieux pour eux !

Ginny soupira et souhaita que la soirée se finisse, et surtout ne plus revoir Clara par la suite !

Elle avait était tellement gênée de lui avoir raconté une partie de sa vie, et ne savait pas exactement d'ailleurs pourquoi elle avait fait tel geste.

Minnuit sonna, et les derniers invités décidèrent de partir : elle salua Colin et Clara d'un geste tendu, et quand ils eurent dépassés la large porte, elle s'autorisa un faible "alleluya".

Draco tourna un regard amusé vers elle et l'attira à lui.

-Eh bien, quel ennuyeux diner ! Protesta-t-il. Mais c'est finis, et je vais enfin pouvoir profiter de ce pourquoi je t'ai épousé...

-Oh non je suis bien trop fatiguée..., protesta mollement Ginny en se dégageant de sa poigne.

Il fronça les sourcils et la rattrapa avant qu'elle ne dépasse la porte.

-Dans notre contrat de mariage, il est stipulé que la femme est tenue d'appliquer ses devoirs conjugaux !

-Mais laisse moi ! Je sais bien que tu es gourmant, -commença-t-elle avec ironie-, mais je te cuisinerais demain mon fameux gateau au chocolat, pour l'instant au dodo !

Il éclata d'un rire grave et l'entraina dans un couloir sombre en murmurant une remarque acerbe d'une voix étonnament surcée.

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C'est avec un large sourire que Ginny entama sa journée. Tout allait pour le mieux, Draco et elle filait le "parfait amour", enfin de son avis ! Et elle allait passer sa journée à faire les boutiques de bébé avec Hermione. Et il fallait qu'elle reste discrète car Draco lui avait demandé de rester à la maison pour s'occuper de fastidieuses tâches. Elle avait bien sûr prostesté, mais il avait tant insisté qu'elle ne s'était pas vut la force de refuser.

"Oh de toute façon, je serais rentré avant lui, et il n'en saura rien ! "S'amusa-t-elle.

Rien n'aurait put aller mieux, et Ginny flottait dans une sorte d'euphorie grisante.

Elle s'habilla chaudement en raison de la neige qui tombait drue au dehors, et ses joues et son nez prirent une mignonne teinte rosée.

Elle ressemblait à une poupée aux joues rondes, de blanc vêtue dans sa capeline de laine immaculée.

Elle enfonça un bonnet blanc sur sa tête, et se dirigea d'un pas léger vers le chaudron baveur. Quand elle arriva sur le chemin de traverse, elle se dirigea directement vers un prêt-à-sorcier très chic et attendit son amie, perchée du haut de ses 1m68.

Elle scrutait régulièrement la rue, et quand elle vit apparaître au loin une femme aux cheuveux bruns, habillée d'une cape rouge, elle lui fit de grand signe.

Les deux jeunes femmes s'embrassèrent et prirent la route d'un café douiller, où elles entamèrent une longue et paresseuse conversation de leurs vies respectives.

Hermione en était au récit de sa trois-centième dispute avec son mari adoré, quand Ginny aperçut à son grand plaisir deux silouhettes familières s'engouffraient dans le petit bar.

Elle fit des signes énergiques de ses bras, et les héla avec force cris.

Un homme d'allure revêche se tourna vers Ginny, et la considéra d'un oeil moqueur, puis reprit la lecture de son livre.

Ginny pouffa et se contint de rire trop fort.

-Eh bien, quelle miracle ! Voilà les deux femmes de ma vie réunies devant un chocolat, que demander de plus ? Plaisanta Ron en embrassant vigoureusement Hermione.

Il se pencha au dessus de la table et laissa un baiser mouillé sur le front de la petite rousse.

Ginny grimaça et grogna de mécontentement. Puis elle se frotta vivement le front.

Harry les salua d'une bise à chacune et s'installa sur la banquette à côté de Ginny.

-Eh bien mesdemoiselles, que faites-vous donc ici ! Hermione, je croyais que tu devais t'occuper de Joe ! Se moqua gentiment Harry.

Elle haussa les épaules et se défendit d'un "je suis en grêve".

Harry se tourna vers Ginny et elle hocha la tête, l'air de confirmer les dires de son amie.

-Tu peux parler Harry ! Mais toi aussi tu n'es pas au travail ! Rétorqua Ginny.

-Oui, mais moi mademoiselle, je suis en week-end !

Ginny secoua la tête en souriant.

-De toute façon, moi, je travaille pas ! Mais je compte bien m'y remettre dès que Nina aura quelques mois !

Hermione afficha un sourire tendre.

-C'est maman qui va être contente ! Rigola Ron. Comme ça, quant tu travailleras, elle s'occupera de Joe, de ma nièce,-euh ta fille je précise, car j'ai bien d'autres nièces !- et sans oublier,- ajouta-t-il en fixant sa femme d'un oeil admiratif-, de Cloé.

Ginny releva la tête en même temps qu'Harry et d'une même voix s'échappa un "comment ?" désorienté.

Hemione pouffa dans sa manche et Ron présenta distraitement le ventre, légérement gonflé, de la brunette.

-Notre petite cadette est en route. S'écria-t-il, le sourire tiré jusqu'aux oreilles.

Harry resta sans voix, et Ginny poussa un cris aigü, puis, sur un froncement de sourcil du brun, elle mit sa main devant sa bouche, et s'excusa d'une voix coupable.

Quelques secondes plus tard, son regard pivota vers Hermione, et se fut à son tour de rester sans voix tandis qu'Harry félicitait chaudement ses meilleurs amis.

Finalement, elle murmura tant bien que mal un "félicitation", et se laissa chambrer par Harry, qui la trouva, bien émotif.

-J'aurai penser que ton mari, bien qu'étant un parfait imbécile, qui ne sert à rien, t'aurai au moins appris à te contenir ! Dit-il, en riant.

Ginny laissa son poing frapper la nuque du brun, puis, elle hoqueta et étira un sourire mouillé.

Hermione gloussa, et Ron se pencha vers elle et l'embrassa tendrement.

-C'est bizarre, quand j'ai appris que j'étais enceinte ça ne m'a pas du tout fait le même effet que la douche froide que je viens de prendre à l'instant. Dit-elle en riant nerveusement. Je suis si heureuse pour vous, j'ai l'impression que je n'ai pas bien réalisé que j'étais moi-même enceinte. Plaisanta-t-elle.

Elle essuya vivement deux larmes qui se frayaient un chemin sur ses joues, et Harry lui colla une bise retentissante sur la joue, accompagné d'un "les femmes enceintes sont si fragiles !".

Il leva les yeux au ciel, puis, serra Ginny contre son épaule, en laissant une ébauche de sourire s'épanouir sur ses lèvres.

-Eh bien, Ginny ne pleures pas... il faudrait plutôt que tu ris, ne pleures pas ! Pense donc à toutes ces belles après midi que nous aurons toutes les deux à faire les boutiques avec nos bambins ! S'écria Hermione en se penchant par dessus la table. D'ailleurs, je compte bien commencer de suite !

Elle se leva et invita Ginny à la suivre.

Harry leur lança un regard perplexe, et Hermione se justifia d'un geste de la main.

-Je pense qu'elles sont partis faire les boutiques. Termina Ron, d'un air savant.

Harry le fixa, légérement ahuris, et éclata d'un rire moqueur.

-Même quand tu essaies d'être sérieux Ron, tu échoues ! N'essayes plus mon vieux, ce n'est pas une attitude qui te sied au teint !

-Oh la ferme. Répliqua-t-il, vexé.

Le brun redoubla de rire quand il aperçut les significatives oreilles écarlates.

-J'ai l'impression que tu t'interesses d'un peu trop près à ma soeur. Le coupa Ron, d'une voix trainarde.

Harry pâlit, et le dévisagea ouvertement.

-C'était une blague. Précisa Ron

Harry garda un mutisme fermé, et Ron éclata de rire.

-Tu vois, que quand je veux, je peux paraître très sérieux. Un peu plus, et tu tombais par terre !

Le survivant étira sa bouche d'un sourire crispé, et frissona quand une goutte de sueur salée lui coula le long du dos.

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-Regarde comme c'est mignon ! S'exclama Ginny en tendant à Hermione un petit nounours rose, aussi doux que de la soie.

La brune se tourna vers Ginny, et lui présenta, avec un sourire en coin ce qu'elle regardait.

Ginny ne put s'empêcher de rougir devant le petit bout de ficelle noir, et les bas assortis.

-C'est... euh, tu vas acheter ça ? Demanda-t-elle, prudemment.

-Oui, je pense bien ! Après tout, il faut que je profite un peu de mon mari avant que je me retrouve transformer en hyppopotame ! Plaisanta-t-elle.

Ginny, faussement vexée, lui fit remarquer qu'elle ne se trouvait pas aussi grosse que qu'un hyppopotame, et Hermione lui lança un "pas toi, mais moi oui !"

L'après-midi s'écoula lentement, et Hermione se retrouva avec une bonne demi-douzaine de paquet, contenant des objets et habits de toutes sortes: sous-vêtement, et grenouillères, bavoires,et petite peluches, couches et même un arrosoire en plastique vert.

Ginny quant à elle, avait confectionné toute une petite garde-robe pour sa fillette à venir: allant de pyjama, à cape d'enfant, robes d'été et d'autres d'hiver, petit soulier vernis, et botte pour la pluie.

Elle en étaient à se promener dans la grande avenue quand un grondement sonore éclata aux alentour.

Un silence morbide précéda cris et protestations. Et soudainement, la tranquille avenue se transforma en un cafarnaüm de passants affolés, et d'hurlements hébétés.

Hermione en lacha ses sacs, et devint aussi blanche qu'un fantôme.

Ginny quant à elle, tout aussi affolée, s'empara de la main de son amie, et lui cria d'aller se mettre à l'abri.

Un autre grondement sonore éclata comme un éclat de tonnerre, et Ginny, le teint cireux, tira son amie vers le chaudron baveur.

Elles s'y engouffrèrent en haletant, et se précipitèrent vers des sorciers accoudés au bar, qui semblait tout aussi hébétés qu'elles deux.

-Tom ! Qu'est-ce qui se passe ! Hurla Hermione en se retenant à un mur quand le sol se mit à gronder.

-Je... je ne sais pas. Répliqua le barman en se retenant à une chaise, manquant de s'écrouler à terre.

Certains clients se précipitèrent sur la porte pour rejoindre le Londres moldus, mais la porte restait obstinément fermée, comme hermétiquement collée.

Ginny avait du mal à respirer, elle sentait la tension monter, et une peur aiguë lui nouait le ventre et la gorge.

Elle se dirigea d'un pas lent vers le mur de pierre, les reliant au chemin de traverse, et elle essaya de détecter la source de l'affolement général, à travers un épais nuage de fumée : sûrement dû à un écroulement d'un bâtiment voisin.

Elle resta muette de stupeur quand elle crut apercevoir à travers le brouillard grouillant, des silouhettes encapuchonnées de noir.

Elle s'avança subitement à travers le chemin. Personne ne l'arrêta dans le bar, ils étaient trop occupés à essayer de débloquer la porte, avec l'aide d'Hermione.

Ginny marcha lentement, et sentit une vague nauséeuse lui remontait jusqu'à la gorge. Elle se contint difficilement de rendre son déjeuner.

Courageusement, elle continua sa route, et finalement, elle dépassa le nuage épais.

Peut-être aurait-elle dûr rester au bar... se fut la pensée qui la frappa de plein fouet, quand elle arriva sur la grande place et qu'une scène chaotique se présenta à sa vue.

Elle aurait dû être effrayer, effrayer à crier, hurler, pleurer, elle aurait dû avoir peur à s'en tordre les mains, à s'en déchirer la manche, à s'en griffer les joues, mais, elle n'avait pas peur.

Elle n'avait pas peur, car son coeur était déjà accaparé par une autre espèce d'émotion.

La rage.

La rage... oui, ...non, bien plus.

La haine..., en fait non,

bien plus que la haine, un sentiment bien plus aigü qui la transperçait de part en part, en pointes acérées, et lui déchirait la gorge, le ventre, les membres, et lui faisait battre les tempes à toute vitesse.

Ses yeux, embrasés par l'émotion fixaient éperdument, sans ciller la troupe de mangemorts.

Sa bouche s'arqua, et sa lèvre se mit à trembler : non, ce n'était toujours pas la peur, mais plus que la haine, c'était du dégoût.

Un dégoût profond en la race humaine lui arracha un cri de rage.

Elle fouilla frénétiquement ses poches, et en sortit sa baguette d'une main fébrile.

Elle observa encore quelques minutes l'abjecte scène se déroulant devant ses pupilles étonnement secs :

Les mangemorts poursuivaient les sorciers, ils semblaient prendre une joie toute particulière à les regrouper au centre de la place, comme une troupe de chevreaux effrayés, pour ensuite les torturer à coup de sorts immondes, et en achever certains, pour très certainement "donner l'exemple".

Soudainement, son sang ne fit qu'un tour, elle se lança d'un pas bizarrement stable et lent jusqu'à une silouhette noire, qu'elle entrava d'un sort.

Le sorcier attérit lourdement au sol, et elle cracha à ses côtés, et murmura d'une voix rendue grave, voir presque inaudible par l'émotion :

N'ai pas peur, je ne te tuerais pas, je ne tuerais jamais quelqu'un, je suis une femme, et je ne suis pas une lâche. Je ne suis pas comme vous tous, suppôts du serpent...

Elle l'enjamba et se rapprocha dangeureusement de la place.

Un mangemort se retourna, et la voyant, se précipita vers elle, comme un chien fou, entrevoyant son déjeuner.

Il l'attrapa par les cheuveux et la gifla si fort, que s'il ne la tenait pas, elle se serait écroulée, puis il l'envoya valser vers les autres "prisonniers de guerre".

Elle attérit à côté d'une jeune enfant qui perçait les tympans de tout le monde, avec ses cris aigüs.

Ginny se frotta la tête, et apercevant qu'elle s'était écroulée sur un cadavre de vieillard, elle se releva en criant.

Un mangemort, croyant qu'elle désirait s'échapper lui donna un coup et elle s'afaissa à nouveau.

Physiquement boulversée, elle régurgita une substance amère aux pieds d'une femme d'une treintaine d'années, qui la prit en pitié.

Malgré elle, des larmes jaillirent de ses yeux, et elle suffoqua, noyée par ses nausées, et ses sanglots.

La femme aux cheuveux noirs s'abaissa, et aida Ginny à s'assoir, puis elle lui intima le silence.

Ses caresses aidant, Ginny se calma lentement, et elle essuya rageusement les larmes ayant tracées un sillon grisâtre sur sa peau.

Une voix résonna à travers la foule.

Un mangemort, monté sur une espèce d'estrade s'adraissait à eux, d'une voix enflammée par la passion.

Elle tenta d'en saisir les propos, malgré son horrible mal de crâne.

-Une nouvelle ère se présente à nous, à vous, à nous tous ! Nous les sorciers véritables ! Les moldus, avec leur science inférieure devraient être éradiqués ! Pourquoi s'encombrer de débris qui polluent et salissent notre planète ? Pourquoi s'encombrer de ces diables qui tentent de saisir les lois de ce monde ! Nous, les sorciers sommes les enfants de cette terre ! Nous devons la protéger de ces êtres inférieurs qui se sentent au dessus des lois ! Pourquoi les laisser détruire notre mère à tous ! Je veux comprendre pourquoi ! Nous, les sorciers, ne sommes pas hostiles à cette si belle Terre, les moldus eux la tuent à petit feu ! C'est eux qui devraient mourir ! Et nous nous occupons de cette affaire ! Et leurs enfants les sang-de-bourbe les suivront en enfer ! Qui est avec nous ! Tous les sorciers de sang pur, qui désirent rallier notre cause seront épargner !

Un silence suivit l'information, et le mangemort attendit, perché sur son estrade, que certains sorciers, montrent des signes d'intérêts.

Bientôt une dizaine d'hommes et femmes confondus s'approchèrent de l'homme.

Ils avaient été désarmés par des mangemorts, et des liens entravaient leurs mains.

Sous la huée d'un publique féroce, ils s'écrièrent qu'ils désiraient rallier les rangs de sa seigneurie le serpent.

Ginny se releva avec force, et hurla aussi fort que certains hommes dans la foule.

Elle remarqua subitement, que l'homme qui l'avait "capturé" avait malencontreusement oublié de la priver de sa baguette.

Elle la cacha soigneusement dans un pli de sa robe, et recula lentement, pour se trouver en "périphérie" de la troupe.

Elle se mit à réfléchir intensément, elle devait trouver une solution pour se sortir de se guépier.

Comment faire... ?

Et que faisaient ces foutus aurors quand on avait besoin d'eux !

Une tâche noire attira son regard, et elle tourna la tête vers le droite : une nouvelle troupe de fou-furieux ramenaient une lampée de "prisonniers".

Son coeur battait vite, et avec une amertume marquée, elle se dit qu'à travers toute la ville, devait se jouer tel scénario.

Beaucoup d'innocents rendraient leurs vies, aujourd'hui. Et plus grave encore, en plus de vouloir la peau du survivant, Voldemort et ses partisans allaient même jusqu'à prôner un projet amorale: le génocide de tout un peuple.

Un sorcier, encapuchonné de noir s'approcha d'elle et lui aboya de se rapprocher de la troupe d'otages.

Il la poussa d'une poigne forte, et elle trébucha sur une pierre lourde, manquant de s'écrouler une nouvelle fois.

Elle eut l'erreur de se retenir à l'homme, qui par dégoût la punit d'un sort d'entrave.

Elle se retrouva à demi-aveuglé à poursuivre sa route.

Retour au point de départ. Elle se trouvait tout près des mangemorts.

Un sorcier la bouscula derrière, et elle fit un pas de trop, qui la fit heurter un des suppôts.

Il s'appréta à la frapper, mais retint son poing, et resta à la contempler, les yeux écarquillés.

Ginny fit de même, et crut reconnaître ces yeux noirs: n'étais-ce pas ceux de... Colin ?

L'homme la reconnut avant qu'elle ne put crier de surprise, et la tira jusqu'à un coin reculé.

-Qu'est-ce que tu fais là ? L'agressa-t-il.

-Je... je... faisais des cour...ses. S'entendit-elle répliquer d'une voix entrecoupée par la surprise. Mais... je... vous... mais qu'est-ce que vous êtes en train de faire ?

Ginny avait les yeux écarquillés par le reproche, et elle attacha le regard de Colin jusqu'à ce qu'il consentit à lui fournir une réponse.

-Nous faisons notre travail. Nous écoutons nos convictions.

Vous tuez... des... innocents.

Elle tremblait, aussi bien de peur que de rage.

Il détourna les yeux, et elle crut y déceler une étincelle de gêne.

Il la relacha doucement, puis la repoussa vers une rue déserte en lui intimant de repartir se mettre à l'abri chez elle.

-Pourquoi tu ne m'achèves pas ! Lui hurla-t-elle, en se rapprochant de lui.

-Tu es la femme d'un de mes collègues !

-Mais je prône que votre projet est abjecte ! Digne des pourritures que vous êtes ! Et je suis du camps du survivant !

-Quel étrange couple vous faites alors..., murmura-t-il, légérement indécis.

Une explosion retentit non loin, et Ginny crut distinguer avec soulagement des capes rouge vives apparaître dans la foule : tenue des aurors.

Les renforts arrivaient enfin.

Colin sursauta et se précipita dans la foule.

Ginny, quant à elle, fourbue jusqu'à l'os, observa avec dépit la malheureuse scène qui se déroulait sous ses yeux : une boucherie de tous sorciers et sorcières confondus.

Quand on y pense, la guerre n'est rien d'autre que ça : quelles que soit les époques, elle se résume à une chose...

Tuer avant de ne l'être sois-même, et que le meilleur gagne.

oxxxXoOXxxxo

Le chemin de traverse vit une nuit sombre se coucher, et les rues restèrent jusqu'au petit matin résonnantes des cris des blessés, des pleurs confondus, et des diagnostics des médico-mage.

Ginny, quant à elle, s'était endormie, adossé à un mur crasseux d'une petite rue délabrée.

Elle s'éveilla en sursaut quand un rayon de soleil illumina son visage.

Elle se releva vaille que vaille, et mit une longue minute à se sesituer.

Quand la mémoire lui revint, elle sursauta, et décida de se rendre sur l'avenue, la veille assaillit des pions du mal.

D'un pas brinquebalant, elle se dirigea vers l'avenue principale, et, rencontrant sur le chemin un médico-mage, elle l'interpella :

-Excusez moi...

-Mademoiselle ?

-Les mangemorts ont-ils été mis hors d'état de nuire ?

La question fit hausser un sourcils à l'homme.

-Mh, ils ont échappés aux aurors, seuls deux sorciers ont été mis en garde à vue, et ils seront bientôt jugés pour leurs crimes.

-Et... il y a eut beaucoup de pertes ?

Le visage de l'homme s'assombrit, et hocha la tête.

Ginny prit une inspiration laborieuse, et continua :

-Les blessés et les décédés ont-ils tous été rapatriés vers l'hopital ?

-Tous, et aussi les témoins indemnes de l'attaque, ainsi que leurs prôches. Ste-Mangouste est pris d'assaut, et c'est dur de s'y retrouver à travers tout ce m...

L'homme ne put finir sa phrase que Ginny été déjà partit en courant.

Elle s'engouffra dans un magasin quelconque, qui était à moitié détruit, et parut satisfaite de trouver une cheminée en état de marche.

Quelques secondes plus tard, elle se trouvait dans le hall de l'hopital Ste-mangouste.

Elle laissa un regard brumeux se promenait sur la foule résidant dans le hall, et observa avec affliction la file d'attente pour l'accueil. Une affichette voletante annonçait à quelques minutes d'intervalle, d'une intonation criarde "une heure d'attente, à partir d'ici !"

Elle se secoua et se dit qu'elle connaissait assez l'hopital pour retrouver Hermione, Harry et Ron, toute seule.

Car, ils étaient assurément ici, vu qu'ils avaient été témoins directs de la scène.

Elle déambula dans les couloirs, une heure durant, faisant tous le services de soins légers, à celui de soins plus grave.

Mais, ses amis restaient obstinément introuvables.

Elle faillit se décourager, quand au loin, elle crut distinguer une cheuvelure noire d'encre. Elle espéra de tout coeur que se fut Harry, et se lança d'un pas vaillant à la rencontre de l'homme.

Elle poussa une exclamation de soulagement quand elle le reconnut, et se précipita vers lui.

Elle lui sauta dessus, et Harry sursauta légérement.

Quand il aperçut le visage chiffoné de Ginny, il se rassénéra.

Ils restèrent longuement enlaçés, et Ginny se sentit soudainement mal à l'aise, son ami respirait bizarrement : son souffle était si lent, si lourd.

Elle se recula, et lui baissa le menton.

Quelle ne fut sa surprise quand elle aperçut son visage baigné de larmes.

-Ha... Harry ?

-Je... tu... je doit te dire... que..., commença-t-il, puis, il s'arrêta et serra durement ses lèvres, qui se transformèrent en une fine ligne blanche.

Il plissa ses yeux à l'extrème, et se laissa tomber sur un siège non loin, et laissa sa tête retomber entre ses mains.

-Qu'est-ce qui... se passe ?

Elle fit un bond spectaculaire quand un hurlement retentit non loin, et Harry frissonna de tout son être.

Elle ne se sentait pas bien, sa gorge était si serrée qu'un mince filet d'air réussissait à peine à se frayer un chemin jusqu'à ses poumons douloureux.

La porte face à eux s'ouvrit avec fracas, et un infirmier transporta une Hermione inerte dans ses bras.

Son coeur manqua un battement et elle se précipita vers l'homme.

-Que lui est-il arrivé ?

-Elle va bien, on lui a juste donné un tranquilisant pour qu'elle se calme.

-Oh ! Je suis rassurée si elle va bien... sauriez-vous si Ron Weasley, son mari, se trouve quelque part par ici ?

Il fallait absolument qu'elle le voie pour qu'il la rassure à propos de sa mère et de son père : elle espérait qu'il ne se soient pas rendu la veille au chemin de traverse.

L'homme réfléchit un instant, et d'une voix monocorde annonça l'implacable verdict :

-Décédé durant la nuit, suite à une blessure grave reçut au niveau du coeur.

Ginny, ne perçut plus ni bruit, ni sond durant une seconde, et devint livide.

Puis le rouge lui brûla les joues, et dans un rire nerveux, lui précisa :

-Vous devez faire une erreur.

-Non, mademoiselle, toutes mes condoléances. Si vous désirez voir son corps, adressez-vous à l'infirmière Stayford qui est dans la pièce à côté, Mr Weasley repose dans cette chambre, jusqu'à ce qu'il soit transféré, dans la journée, à la morgue de l'hopital.

La pièce tourna bizarrement, et Ginny appuya son front brûlant à un mur.

-Si ça ne va pas, adressez-vous à Melle Stayford, elle vous administrera un calmant.

-Ca va..., murmurat-elle, d'une voix éraillée.

-Mademoiselle, vous devriez allez voir cette femme, vous êtes apparement enceinte, et je suis sûr que des analyses seraient nécessaires pour voir si le choc n'aurait pas perturbé votre enfant.

-Ca va..., laissez.

-Permettez-moi d'insister, vous savez ...

-CA VA ! LACHEZ-MOI ! Hurla-t-elle.

Elle le bouscula, et se dirigea d'un pas titubant vers la salle indiquée, et ne prit pas la peine de frapper.

Elle se dirigea directement vers un lit au fond de la pièce, et quand elle aperçut la peau blanchâtre de son frère, elle se laissa tomber à genoux près du lit.

La pièce se remit à tourner, et elle haleta, son larynx semblait écrasé par une boule aussi large qu'un quignon de pain.

L'infirmière Stayford s'approcha d'elle, et Ginny s'empressa de la repousser.

-Laissez moi tranquille ! Je veux parler à mon frère ! Ce n'est pas lui qui est dans ce lit ! Ce n'est PAS LUI ! Je ne vous crois pas ! VOUS ÊTES DES MENTEURS ! TOUS DES MENTEURS ! Eclata-t-elle subitement, en saisissant dans ses mains tremblantes la main gauche de Ron.

Melle Stayford s'empara de sa baguette et jetta un sort apaisant à Ginny.

Mais malgré tout, son coeur se déchirait, et une douleur intense, presque sauvage la prit au ventre.

Elle poussa un cri déchirant, et se laissa tomber à terre.

-Rendez moi MON FRÈRE ! Ron ! RON Ouvres les yeux ! Je t'en prie...

-Calmez vous mademoiselle ! Venez, je vais vous donner un verre d'ea...

-RON ! Non ! Par pitié ! Merlin... NON ! Si seulement... Si... si SEULEMENT j'avais... j'avais été là !

La jeune femme aux cheuveux brunâtre lui attrapa les mains et l'obligea à relever la tête.

-Mademoiselle... il est mort, plus rien ne pourra le faire revenir... cela ne sert à rien de vous mettre dans cet état, venez... soyez raisonnabl...

-RAISONNABLE ? Mon frère est mort ! Laissez moi ! IL ne verra JAM... JAMAIS sa petite fille ouvrir les yeux ! Et tout ça c'est parce que... c'est parce que... je... n'étais pas là pour l'aider ! J'aurai du mourir à sa place ! Mais je ne suis pas morte parce que... parce QUE... je ne suis pas morte parce que...

"Parce que je suis la femme d'un mangemort". Finit-elle mentalement.

-Parce que le destin l'a voulut ainsi. Venez...

Elle éclata soudainement en sanglots incontrolables, et ses ongles allèrent s'enfonçer dans ses cuisses, jusqu'au sang, comme pour se punir d'être encore en vie.

La jeune femme brune remit la rousse sur pied, et la traina hors de la salle.

Mais se fut sans compter la perfide Malchance, qui se dépécha de pointer de ses doigts acérés une proie facile : Ginny, sous le choc de la perte de son frère, venait de perdre les eaux, et le bébé avait commencé son ascension vers le monde extérieur.


À suivre...
J'espère que ce chapitre vous a plu, et les prochains qui suivront seront dans le ton dramatique.

Tout ce que je peux vous dire, c'est que la perte de Ron pour Ginny sera une épreuve dont elle ne se remettra jamais entièrement, et Draco en paira certainement le prix.

Kiss, Alysia.