Salut à tous !
AHHHH ! Ca y est ! Le bac apprôche mes amis ! Nah ! Il apprôche ! Argh Arghhhh !
Ahhhh mon coeur s'affole ! je vais mourir ! Mamannnnn... je veux pas y allerrrr ! par pitié ! Ayez grâce de mon âme !
Ahh..., désolée de tout ce retard, seulement comme vous l'avez aisement compris, je me concentre énormément sur mes révisions, ce quie ne me laisse plus le temps de faire grand chose d'autre (en plus des sorties), bah oui je veux pas mourir en ermite quand même !
En plus j'ai l'impression qu'avec ce chapitre j'aurais pu en faire trois ! Mdr, il est vraiment loooong !
Bon sinon désolée, je suis pas fière de ce chapitre ! je le trouve ennuyeux, sauf la fin bien sûr ! Je l'aime bien,
Bon je vous laisse, et bonne lecture !
Désolée pour les réponses aux reviews j'ai vraiment pas le temps, je vous dit mille merci ! (et oui, je dois retourner réviser au plus vite, je suis à la bourre vraiment !)
Bonne lecture !
ps: bon courage à tous ceux qui passe leur abc, et bon courage à ceux qui travaille, ou qui ont encore un mois de cours à tirer !
Chapitre 14: Quand le rêve Américain prend fin.
-Tu vas faire ça pendant combien de temps ? Souffla-t-il, pas vraiment agacé, mais un peu gêné.
Elle bascula sa tête sur l'épaule de l'homme, et entrouvrit la bouche, histoire r une bise baveuse sur la joue.
Puis, basculant une fois de plus sur son séant, elle appuya son front contre la vitre glacée, et souffla sur le verre, qui au contact brûlant de son souffle se peignit d'une buée blanchâtre.
Elle se mit alors à dessiner quelques signes kabbalistiques, puis, souffla une fois de plus pour redonner à son espace de création toute pureté possible.
S'épuisant finalement, elle arrêta de créer du bout de ses doigts d'hideux visages difformes sur le verre, et concentra son attention sur le paysage défilant sous ses yeux.
Des plaines vertes.
Des arbres, puis un lac.
Oh oui, un lac pur, et cristallin comme on s'amuse tant à imaginer, durant nos longs voyages dépaysant où tout nous inspire magie, et merveille ! S'imaginant nomade, ou princesse rebelle découvrant un nouveau monde, l'on puise alors toutes nos rêveries excentriques en ces banals montagnes, ou arrondis nuageux, pourtant si précieux à l'instant.
Mais non, ce n'était misérablement qu'un lac noir austère.
Elle se mit à triturer nerveusement la manche de l'homme, et poussa un soupir à fendre l'âme.
-Quoi encore ? Ceigne-t-il, finalement agacé.
-On arrive quand ?
-Pire qu'une gosse ! Bientôt, dors un peu, ça te passera le temps.
-Mffh.
La jeune femme secoua ses boucles lourdes, et pinça nerveusement la cuisse de son ami.
Il grogna, et lui saisit la main pour stopper l'odieux jeu.
Pour l'occuper, il lui caressa lentement le poignet, puis remontant la manche jusqu'au coude, il s'amusa à laissa traîner de longues caresses du bout des doigts sur la surface d'albâtre.
La jeune femme aux boucles rousses ferma les yeux, savourant le moment de détente, et sentit avec gratitude ses muscles dorsaux s'amollir.
Bientôt son souffla s'apaisa, et elle se laissa sombrer dans un état de sommeil alternatif, durant lequel elle pouvait entrevoir les ombres des passants, qui, s'accrochant vainement aux portes, et s'appuyant pour ne pas rompre leur fragile stabilité, tentaient de se frayer un passage entre les sièges.
C'était bon, agréable.
Sa tête dodelinait de droite à gauche, en une envoûtante valse gracieuse, toquant là contre la vitre, s'afessant contre une épaule, dans le renfoncement d'un siège, contre les os saillant d'une pommette, sans jamais rompre sa singulière danse.
Un gémissement enfantin à côté.
Le bruit de succion caractéristique.
Elle ouvrit un oeil, et constata dans un demi sommeil, les yeux étroitement plissés de sa progéniture, la petite bouche rose mordillant, et s'acharnant voracement sur un pouce large et calleux.
Un sourire tendit ses lèvres, et finalement le sommeil s'empara d'elle.
Elle se réveilla quelques heures plus tard, perdue dans une brume douceâtre.
Elle eut l'impression d'avoir fermé les yeux quelques minutes plus tôt, et eut du mal à émergeait de cet état de quasi hébétude. Elle se leva finalement de son siège, quand son mari lui précisa qu'ils étaient entrés en gare.
Il lui prit le coude, et la traîna derrière lui, créant de son corps un chemin à travers la foule, poussant ci et là sorciers et moldus négligemment immobiles.
Finalement, il s'extirpèrent tant bien que mal de l'immense bâtiment, couffin, et valises en main, et il restèrent silencieux jusqu'à ce qu'ils atteignent le coin silencieux d'une rue sombre.
Finalement, Draco lui précisa qu'ils allaient loger dans un hotel le temps d'une soirée, et dès le lendemain, ils prendraient le bateau pour l'Amérique.
C'eut vite fait de réveiller Ginny qui commença à trépigner d'impatience.
L'Amérique... l'Amérique, l'Amérique !
Elle ne pouvait s'empêcher d'y penser.
Draco marchait à ses côtés, serrant contre sa poitrine sa fille endormie, et de l'autre bras lui étreignant les épaules, fermement.
Elle était bien.
Dans ce cocon de chaleur humaine.
Son esprit se remit à naviguer vers le pays espéré, et elle secoua sa tête de droite à gauche pour se concentrer sur leur route, quand, malencontreusement, son pied ricocha contre un trottoir bas.
Draco lui murmura que l'hôtel qu'ils avaient repérés dans un guide trouvé dans le train, ne se trouvait plus qu'à deux rues de là.
Elle hocha la tête, et observa le décor de la ville peu éclairée.
C'était plutôt triste.
Ca l'est toujours un peu, un minimum... c'est nécessaire.
Ou bien ne pouvons-nous jamais apprécier le monde, tel qu'il est, comme nous sommes incapables,-misérables êtres vivants que nous sommes-, de nous accepter les uns les autres, sans jamais mot dire.
Alors comme il se doit d'être, comme le destin, ou la providence la dicté, elle transforma le bâtiment sombre leur faisant face en étroit palais luxurieux; les poubelles ambulantes revêtirent leur masque d'étendards classieux; et les faibles étoiles hésitantes devinrent presque aveuglantes. Elle sourit et félicita muettement sa foisonnante imagination.
-On y est. Murmura le blond.
Ils s'engouffrèrent dans un piteux hôtel, et elle alla s'asseoir sur siège moelleux de l'entrée, avec Nina et leur valise, tandis que Draco s'occupait d'obtenir une chambre, et d'en régler la note.
Elle était exténuée.
Ils étaient partis tôt ce matin, et avaient passés une bonne partie de la journée dans le train, à tenter de surmonter courageusement les secousses, et les rires gras de leurs impromptus de voisins.
Elle glissa un regard dans le hall, et soupira une fois de plus en observant la misère du lieux.
C'était terne, si triste que c'en paraissait sale.
Draco revint enfin, clés en main, et un sourire aux lèvres qui à lui seul teinta la pièce d'une chaleur agréable.
oxxxXoOoXxxxo
Elle se laissa choir mollement sur le lit, et glissa un regard vers son mari qui s'esquiva vers la salle de bain.
Elle avait pris une longue douche, très très longue.
Après tout, comme elle s'était sarcastiquement précisée, l'hôtel était si moche, si mal entretenu, et le prix si haut, qu'elle serait idiote de ne pas user tout le stock d'eau chaude !
Elle s'étira, et se retourna sur le côté, glissant un bras sous sa tête, et remontant ses jambes jusqu'à son cou.
Nina était encore endormie. Dans son couffin, sur le large et douillet, -c'était d'ailleurs bien la seule chose !- fauteuil.
Elle étouffa un bâillement dans sa manche, et ferma les yeux un instant.
Draco avait été un peu étonné dès leur premier pas hors de la gare: normal, ils étaient dans le monde moldus !
Il faudrait bien qu'il s'y habitue d'ailleurs..., et elle aussi.
Mais une petite lueur étrange n'avait pas quitté ses yeux depuis, et Ginny était étonnement consciente de ce qui se tramait dans la tête du blond, tout comme elle sentait avec une quasi certitude la noyade grotesque qu'avait essuyé sa pauvre âme: abandon d'un monde, d'une vie...; il devait faire le deuil de sa vie de sorcier,... ça prendrait du temps... bien sûr. Elle aussi, elle devait faire le deuil du passé... et ça prendrait tout autant de temps, c'est sûr; le temps d'une vie humaine, si ce n'est plus.
Ils se devaient de tout recommencer, et Draco allait avoir beaucoup de mal.
Elle allait avoir beaucoup de mal.
Elle mordit amèrement le coussin, en observant sur l'écran écarlate de ses paupières plissées, l'image parfaitement nette d'une femme brune à l'allure féline; se trémoussant face à elle; laissant échapper de sa gorge cuivrée un gémissement profond.
Elle regretta vivement son geste en sentant un étrange goût amer se répandre sur sa langue.
-Pouah !
Elle toussota, et se frotta longuement la langue.
-Ils ne nettoient même pas les coussins, c'est imbéciles de moldus ! Cracha-t-elle, pour le moins agacée.
Finalement, elle repoussa les couvertures, et s'aventura hors de la chambre, dans le couloir sombre et désert.
Elle marcha une dizaine de minutes, s'arrêtant pratiquement à chaque fenêtres.
Elle s'amusa à les ouvrir, et à contempler les lumières de la ville. Millier de petites lucioles scintillantes, dans la nuit noire, brodée de bleu.
Inspirant à s'en perforer les poumons l'air pur du froid mordant de mars.
Son regard plongea dans les lointaines montagnes invisibles, semblant se cacher derrière des monceaux de brumes noires, et sournoises; s'aplanissant et se révélant dans les franches lumières perdues, voire familières des maisons; révélant une teinte bleuâtre, un peu violette dans le faisceau étonnant d'une lueur rouge écarlate se déplaçant en une vitesse vertigineuse dans le ciel pure et vierge.
Étonnantes révélations d'une nature compliquée.
Découverte d'un monde inconnu, et pourtant si familier.
Les moldus ne devaient pas bien être si différents des sorciers, se souffla-t-elle, plongée dans une étrange transe admirative.
Les avant-bras posés en croix sur le bord d'une fenêtre, le cou tendu vers l'air d'une fraîcheur brûlante; les jambes arquées; les pieds appuyés, fermement, presque ancrés, dans le dallage blanc du sol, semblant s'y confondre, dans la lumière sombre du couloir.
Elle observait la nuit.
Elle observait les montagnes, les arbres, les moindres pommes de pins, et feuilles, écureuils, et fourmis, bâtiments, et maisons, semblant s'y complaire..., se complaire dans ce tourbillon de formes, de bruits, de textures, et d'odeurs..., pourtant invisibles à ses sens, mais.
Mais d'un concret si saisissant, qu'elle en frémit.
Elle sursauta quand une forme sombre passa à côté d'elle, frôlant par inadvertance le velouté d'une épaule.
Elle glissa un regard vif vers la petite silhouette, qui, surprise par le regard étonné s'arrêta dans sa silencieuse course.
Ginny resta sans voix.
Elle observa longuement l'enfant face à elle, et se retint de crier.
Une petite moldue très certainement; aux cheveux bruns, non, noirs... enfin peut-être brun-noir ?
Petite, enfin non; élancée.
Aux yeux bleu... peut-être vert.
Au sourire candide, et pourtant lugubre.
Étrange mélange de couleurs, et de formes, et sûrement couronné d'une âme complexe à deux faces.
Ginny sentit en elle, une désespoir tenu la saisir.
La petite semblait si innocente. Et peut-être qu'un jour elle deviendrait une meurtrière. Peut-être qu'un jour, elle aussi se plongerait corps et âme, dans une quête, insipide... courageuse, idiote ou magnifique ?
Peut-être un jour, devrait elle tuer des hommes..., des femmes..., des enfants.
Et qui pourra dire qu'elle fut une enfant si délicieuse ? A l'apparence si docile, neutre..., douce. Jolie sans être belle. Normale à la limite de la banalité, et pourtant si saisissante de jeunesse... de...
Elle se perdit une fois de plus dans ces étranges et complexes amas de certitudes, d'observations et d'étonnements, constituants le noeud fin et pourtant si rigide de ce qui faisait qu'elle était... elle. Elle, juste Ginny Malfoy. Femme d'une vingtaine d'année, touchant à ses vingt-cinq ans.
Rien de plus.
L'enfant lui adressa un sourire las, et reprit sa route.
Elle boitillait un peu, ou bien étais-ce le flou tangueux de l'esprit de Ginny, -qui lui susurrant ce sournois détail-, ne trouvait plus la force, ou bien l'intérêt à se fixer sur la jeune demoiselle, avançant vaillamment le long du couloir, ancrée profondément dans une lutte contre un invisible ennemi.
Elle secoua la tête, et déglutit, s'arrachant de la fenêtre étroite, de l'air maintenant mordant, des étoiles brumeuses, des montagnes dansantes, et bâtiments chantants, des animaux raides, intangibles... et de...
Elle battit furieusement des paupières, histoire de remettre en place le fils dérivant de ses pensées.
Puis, elle se dirigea vers sa chambre, passant la porte avec une mécanique troublante.
Elle se planta au milieux de la chambre, remarquant avec étonnement qu'une heure s'était écoulée depuis sa petite escapade nocturne.
Une peur insidieuse s'infiltra dans ses veines, lui murmurant de troublantes idées.
Peut-être était-elle finalement devenue folle.
Comment avait-elle fait pour perdre la notion du temps ?
En fait..., elle avait toujours été un peu comme ça..., s'abandonnant corps et âme en d'insipides, mais pourtant nécessaires troubles de l'esprit, du coeur, des sens tout entiers, ne sachant réellement quels mots placer sur ces étranges conversations qu'elle tenait à son âme, durant les moments les plus sombres de la journée.
Son regard dériva vers le lit, et se laissa aller à un abandon neutre, remarquant enfin la présence d'un corps lascif; endormis certainement...
Elle sentit l'intensité étrange de son regard, s'arrêtant quelques instants sur la courbe d'un dos nu, puis sur l'arrondi d'une fesse; la rugosité des omoplates, lui inspirant d'agréables sensations...: le réchauffement du sang, puis de la tête, de ses tempes, dérivant lentement vers sa poitrine, armant de feu ses poumons, décrivant des volutes de braises dans son estomac, jusqu'à faire se tordre son bas-ventre. Jusqu'à sentir ses reins s'arquer, se courber, se tordre, se détordre, puis se contorsionner vers l'arrière, sur les côtés; faisant trembler ses jambes d'une intensité effarante.
Elle inspira l'air de la chambre, grimaçant en sentant une chaleur atroce se répandre dans sa gorge, la faisant sursauter, et tousser jusqu'à l'étouffement.
Elle releva la tête finalement, et hocha la tête, en un signe d'excuse vers son mari quand elle remarqua qu'elle l'avait réveillé.
Puis, elle s'assit sur le bord du lit, et attendit quelques minutes, pour voir s'il se rendormait.
Elle eut envie de lui adresser une cinglante remarque quand, il s'appuya contre le mur, décidant en une muette démonstration qu'il n'était plus temps de dormir.
Elle était déçue, et aurait grandement préféré l'observer dormir, plutôt que de l'observer... l'observer.
Elle retint un petit rire nerveux, et se releva du lit.
-La belle au bois dormant est troublée par mon humble présence ? Susurra-t-elle, avec un sourire moqueur.
Il haussa un sourcil interrogateur, et elle soupira en réponse:
-Laisse tomber.
Elle s'assit devant la coiffeuse, et commença le dur labeur communément nommé: brossage de crinière emmêlée.
-Tu viens dormir ?
-Mmmh. Je suis pas fatiguée..., enfin je ne suis plus fatiguée, plutôt. Dis-t-elle en grimaçant à son reflet.
Ses joues se teignirent de rouge quand elle s'arracha malencontreusement quelques mèches innocentes, retenant difficilement un juron grossier.
Draco repoussa les couvertures, et se plantant derrière elle. Il lui prit la brosse des mains, et s'amusa à discipliner avec une lenteur calculée les mèches rousses.
Ginny se frotta les yeux pour masquer sa gêne, puis elle étouffa un bâillement dans sa manche.
-Pire que des crins de chevaux. Commenta-t-il, en tirant un peu trop fort sur une mèche, arrachant par la même occasion un cri aigu à la malheureuse.
-Espèce de sale brute !
Elle se releva, et se massa la tête de ses doigts tendus.
Il leva les yeux au ciel, agrémentant son exaspération d'un "petite nature" bien placé, puis, il mit machinalement un peu d'ordre au bureau.
Ginny quant à elle, les yeux larmoyants, se laissa tomber sur le lit; mettant avec méthodologie de l'ordre à sa tignasse hirsute.
-Je crois que depuis Potter, je n'avais jamais vu de cheveux aussi "têtus". S'amusa-t-il, en se penchant au dessus d'elle.
Elle grogna, et lui claqua le tibia à l'aide de son pied.
Il s'esclaffa en lui saisissant la cheville, et la fit basculer avec un sourire ironique sur le lit, la clouant au matelas à l'aide de ses coudes.
Elle était cramoisie, certes, mais cramoisie d'agacement !
Elle riposta -en retenant un rire sarcastique- d'un coup bien placé, se délectant en silence de la grimace de son mari.
Il lui bloqua les genoux à l'aide de ses jambes, et finalement au bout d'une minute de lutte, elle n'eut plus le loisir que de bouger sa tête.
Elle poussa un soupir irrité et murmura d'une voix grave un "gagné".
Et un étrange sourire s'épanouit sur le visage de l'homme...
Il n'avait peut-être rien de particulier, ou peut-être était-il un peu tiré..., tenu, mais il dégageait pourtant une chaleur insoupçonnée, pourtant intangible..., agréable, charmeuse, voire un tantinet provocatrice. Elle se souviendrait certainement toute sa vie qu'en cet instant précis, elle le trouva... grandiose, ne pouvant se détacher de la candeur incongrue de son visage.
Toujours est-il qu'elle ne put plus rien dire durant une bonne minute.
On aurait cru qu'elle se noyait, -pauvre femme impuissante, qu'elle fut !- dans son regard gris. Et pourtant... et pourtant ! C'était bien autre chose...
Quel idiotie de croire que l'on peut se noyer dans les pupilles de l'autre ! Elle pouvait aisément respirer, et ne se débattait pas en cherchant son souffle.
C'était un sentiment plutôt, une émotion... une étrange langueur douce-amère; et non un espèce de plongeon en haute-mer, tenant des promesses brutales, insipides presque.
Et tout ceci semblait atteindre jusqu'à ses sens, donnant à son souffle une régularité lente, assimilée souvent à celle du dormeur; diffusant un goût un peu acide dans sa bouche; teintant son corps de petits frissons cadencés, jusqu'à ce que ses poils s'hérissent, et qu'elle guette jusqu'à la respiration lourde, un peu rauque de l'autre, attendant en une hargne peinturlurée de rose, le moment propice aux intenables mais pourtant nécessaires discours.
Il cassa sans vergogne tel moment privilégié d'un froncement exagéré des sourcils.
Ginny secoua la tête, et finalement tendit une main tremblante.
Elle lui caressa le visage, s'arrêtant sur les poils drus et blonds de sa barbe naissante; d'un geste régulier, et lent, presque calculé...
-Est-ce qu'elle était aussi douce que moi... ta sauvageonne ? Murmura-t-elle, d'une voix presque aphone.
Il resta coi de surprise, et détourna les yeux, une minute plus tard, gêné par le regard inquisiteur de sa compagne.
Elle lui attrapa le visage et le lui entoura de ses mains, en une silencieuse prière.
Regarde moi..., ait au moins le courage de faire ça..., eut-elle envie de hurler. A la place, un étrange cri dépassa ses lèvres rendues sèches par la chaleur.
-Elle est si noire, et moi si pâle, si sensuelle, et moi maladroite, belle comme la nuit, et moi fade comme le jour... étrange tableau que je m'imagine quand je vois ce petit pli de perplexité entre tes deux yeux. -Murmura-t-elle, en effleurant le front de son époux- Et pourtant, je m'efforce... que dis-je là ! Je me borne à espérer que tu me trouves plus belle, que tu me trouves plus désirable, plus femme, plus agréable, douce, charnelle, lumineuse, presque luminescente... mais je suis... je suis translucide à tes yeux..., si transluci...
Il arrêta un doigt nerveux sur la bouche de son épouse, et lui caressa les cheveux de son autre main.
-Pourquoi... pourquoi rends-tu toujours les choses plus difficiles qu'elles ne le sont..., murmura-t-il.
Puis, il passa ses lèvres sur son front, et sur son nez laissa le fruit d'un baiser tendre; puis sur sa bouche s'arrêta un instant, susurrant de muets appels, dessinant de lancinantes arabesques sur son ventre tendu, et subitement laissant telle trace rouge sur son cou de soie; s'amusant ci et là sur cet être tremblant, et faisant de ce corps pâle le théâtre de ses pulsions; ne s'inquiétant plus de ses peines, ni de la tourmente de cette femme, laissant libre cour au simple fait qu'il fut un homme; une bête partiellement...
Elle l'arrêta finalement, le repoussant fermement, et s'extirpa difficilement du lit, avec un sourire d'excuse.
-Je... j'ai soif. Improvisa Ginny.
-Mh.
-Je reviens.
-Mh.
Elle se dirigea vers la salle d'eau, et s'assit quelques minutes sur le bord de la baignoire, tentant de sa main plaquée sur sa poitrine, de calmer les élancements douloureux de son coeur.
Elle grimaça, et se passa de l'eau sur le visage.
Quelques minutes plus tard, quand elle rejoignit Draco, il était allongé, lui tournant le dos, face à la fenêtre, ses yeux légèrement plissés, une main sous la nuque, l'autre sous l'oreiller; contemplant le paysage de nuit.
Elle s'allongea à côté de lui, et s'endormit après une bonne dizaine de minutes passées à attendre le moindre geste de sa part.
Juste avant de plonger dans un sommeil réparateur, son esprit lui fit défaut, et avec une cruelle insistance lui rejoua une fois de plus une scène qu'elle avait crû oubliée.
Il glissa vers elle un regard suave, un peu tendu, il est vrai, mais d'une infinie douceur.
Douceur...
Le croyez-vous vraiment ?
Sot que vous êtes !
En fait, son regard était plutôt teinté de désir, mais pas de douceur, d'une intriguante lueur rappelant par vague les pupilles dilatées des chats quand, ayant aperçu la proie espérée, s'apprêtant à bondir, les omoplates saillant, tous les muscles tendus, le visage durci, le regard alerte..., les oreilles dressées, attentives..., tous crocs dehors, et griffes arquées... et...
Draco ressemblait à ça en cet instant.
Le regard par moment embrumé, et par d'autre vif comme l'acier d'une lame, s'arrêtant ci et là sur une partie de chair blanche encore inexplorée, il semblait jouer d'un air prédateur, se délectant du regard effaré, et craintif de sa souris rousse.
Elle gigota un peu, et essaya de dégager ses bras, mais le résultat fut si lamentable, qu'elle préféra laisser libre champs à son sévère initiateur.
Les lèvres un peu tirées,-sourire mielleux frôlant la provocation-, il s'amusa à faire d'elle plus qu'une poupée de chiffon, inerte, sans vie. Tantôt écrasée par son poids, tantôt emprisonnée entre ses bras, Ginny ne pouvait rien faire qu'attendre, et se tordre en gémissements lorsque qu'il se faisait trop insistant, pauvre enfant soumise !
Elle se laissa même aller à penser que son arrogant de petit ami l'était tout autant au lit que dans la vie de tous les jours !
Ce fut une grande première des plus étranges pour l'adolescente, qui malgré elle s'était imaginée un tout autre scénario... romanesque, rocambolesque, frôlant l'eau de rose par moment, ou bien la naïveté extrême. Mais jamais elle n'aurait pu imaginer sa première fois ainsi...
Pauvre fillette inexpérimentée qu'elle fut ! Ne pouvant répliquer aucun geste, et se consumant de chaleur face aux caresses pressantes de l'homme, rougissant, et se tendant, ne pouvant pas même se laisser aller à tourner la tête, tant il se fixait, et s'accrochait à son pauvre corps, qui en l'instant même aurait pu être comparée aux épaves de navires emportés par la vague destructive des tempêtes.
La nuit fut agitée, et finalement, aux alentours des trois heures du matin, il roula sur le côté, la calant contre son torse, et s'endormit, le nez dans ses cheveux.
Ginny faillit éclater d'un rire nerveux lorsqu'elle fut sûre qu'il dormait à poings fermés.
En effet, quel étrange changement de situation...
Le bourreau, ou amant sévère se transformant en une espèce d'enfant gâté aux horizons du royaume des songes ! Le démon prenant des airs d'ange, chouchoutant son pauvre doudou rompu après l'avoir méthodiquement tripoté, secoué dans tout les sens, contrôlé comme le pauvre être innocent qu'il était...
Quel scandale la presse aurait-elle pu faire... sur l'étrange comportement du blond.
Ginny pouffa dans le coussin en imaginant déjà les gros titres d'un article de Rita Skeeter.
Elle s'endormit une heure plus tard, le ventre encore brûlant de ses derniers ébats.
-Foutu, foutu, foutu imbécile ! Grogna-t-elle dans l'oreiller. Si un jour je décide de refaire l'amour avec toi, je t'attache au lit.
oxxxXoOoXxxxo
Un éclat lumineux la sortit de sa torpeur; la plongeant dans un étonnement sans borne.
Elle mit une minute à se resituer.
où était-elle donc ?
Elle leva ses yeux encore embrumés de sommeil vers la fenêtre grande ouverte, donnant sur une colline verte.
Elle se releva vivement, tout sourire.
Elle était chez elle.
Du moins dans sa nouvelle maison !
Et cette bonne odeur... d'où venait-elle ?
De la cuisine !
Elle s'extirpa des couettes en vitesse, passa une chemise traînant sur le bureau de bois clair, et dévala les escaliers, en manquant de rater la dernière marche.
Quelle étonnante joie de vivre l'avait envahie depuis qu'elle avait frôlé sa terre promise.
L'Amérique...
Elle entra en trombe dans l'accueillante petite pièce où régnait une odeur de pain chaud et de café, qui lui mit l'eau à la bouche.
Elle aperçut son mari, assis devant un journal; moldu.
Elle laissa un petit rire dépasser ses lèvres, et lança une petite taquinerie au blond, quant à ses nouvelles activités de plus en plus dépaysantes par leurs caractères plus ou moins "molduriennes".
Il grimaça un peu, et lâcha platement:
-Il faut vivre avec son temps. Pas comme certains de nos foutus ancêtres.
Pour toutes réponses, elle lui piqua son bol de café, et se dépêcha de l'engloutir avant qu'il ne le récupère.
Il leva les yeux au ciel, et jura saintes terres et mères que la prochaine fois il ne se gênerait pas pour bloquer la porte avec un sort puissant. Ce à quoi Ginny répliqua qu'il devait cesser de se servir de sa baguette.
-Tu plaisantes ? Je veux bien me mettre à cuisiner, et faire le ménage comme une... une... femme ! Je veux bien arrêter de transplaner aussi, si ça te chantes mais ma baguette, je te défends de la casser une fois de plus ! -Conclu-t-il, le plus sérieusement du monde- Si tu le fais, je te donnerais la correction de ta vie. Ajouta-t-il, sournois.
Ginny secoua vaguement la main dans le vide, en avalant un petit pain grillé, l'air de dire "on verra ça".
Il leva une fois de plus les yeux au ciel, nouvelle habitude qui avait remplacé la précédente plus mauvaise se rapportant au rictus grossier.
Il se replongea dans la lecture de son journal, le "New York Times", et finit de déjeuner en silence.
Finalement, Ginny se releva et débarrassa la table.
-Tu cherches encore un emploi qui aurait l'énooooorme privilège et la capacité in-con-pa-rable de t'intéresser ? Demanda-t-elle.
-Un emploi qui pourrait convenir à mes capacités. Corrigea-t-il.
-Mmmh. Mais, Draco, tu sais bien que..., je veux dire..., on a assez d'argent pour six vies au moins ! Alors...
Il jeta un regard cassant à son épouse, et se replongea une fois de plus dans la rebrique des propositions d'emplois.
-Oui, je suis d'accord sur ce point-là, mais je ne veux pas me murer vivant pour autant dans cette maison. J'ai envie de... faire des... faire quelque chose de mes journées quoi ! S'énerva-t-il, un peu.
Ginny se rassit sur son siège, et le fixa un instant.
Ses cheveux avaient poussés, beaucoup.
Et de longues mèches blondes aussi hirsutes que les siennes pointés ci et là, ombrageant son regard gris; lui conférant une certaine note d'exotisme.
Il avait là la beauté d'un parfait démon.
-Tu pourrais faire le commerce de tes charmes. Tu sais que de nos jours, ça peut rapporter un paquet d'argent, de grandeur aussi, et de... plaisir. Répliqua-t-elle, le plus sérieusement du monde; mais elle ne réussit pas à cacher un petit sourire qui relevait par intermitence le coin de ses lèvres.
Il reposa le journal, et la fixa une minute. Fronçant un peu les sourcils.
Finalement il ne put répondre qu'un vague "tu es bien renseignée là-dessus"
Elle piqua un fard terrible, et s'excusa de sa blague idiote.
Il reprit sa lecture, non sans laisser observer un sourire satisfait sur son visage.
Foutu imbécile ! Ne put-elle s'empêcher de murmurer.
oxxxXoOoXxxxo
La fin de la journée pointa aussi soudainement que le soleil s'était levé à l'aube, et finalement, elle plongea la colline et leur maison, ou plutôt "vaste demeure" dans une obscurité totale.
Elle alluma avec Draco toutes les lumières de la maison, et s'installa au balcon, pour observer les lueurs de la ville au loin.
Cela faisait plus de quatre mois qu'ils étaient arrivés en Amérique.
Ils avaient tout d'abord visité New York, ayant accosté en bateau sur la côte Est des Etats-Unis.
Draco avait de suite déniché le quartier magique, pour s'occuper de faire leur changement de monnaie, et rechercher une maison aux alentours, dans la campagne.
Puis, ceci étant, ils avait sillonnés toute l'Amérique du Nord en ayant loués les services d'un vieux monsieur et de son taco ancien, visitant ci et là les villes se présentant à eux.
Puis, ils étaient descendus en Floride, et y avaient passés près de deux semaines, repartant vers le Mexique alors, pour y séjourner en quelques villes connues.
Finalement, ils étaient retournés à New York, et avaient emménagés dans la vaste maison que Draco n'avait pas simplement loué, mais acheté, dépensant par la même occasion une bonne partie de toute la fortune léguée par son père.
Cela faisait maintenant un mois qu'ils y habitaient, et ils s'habituaient peu à peu à la vie sereine, presque monotone par moment des moldus.
Nina allait bientôt sur ses un an, et elle s'était très vite habituée à cette étrange vie de nomade; finissant même par réclamer à force cris les voyages en voiture si amusants.
Elle avait maintenant de grosses boucles blondes, qui à défaut d'être lisses étaient presque aussi hirsutes que celles de sa mère; ce que Draco ne cessait de faire remarquer, accompagnant le tout de petits sourires sarcastiques.
Ginny quant à elle répliquait à qui mieux mieux qu'elle était parfaitement adorable avec sa petite bouille déjà tartinée de petite tâches de son, et ses cheveux lourds.
Ce que Draco avait tout de même la bonne foi d'approuver.
Elle sursauta en sentant des mains rugueuses se poser sur ses épaules, et elle détourna les yeux du surprenant spectacle qu'offrait un simple clair de lune.
Elle sourit à Draco, et l'attira à ses côtés.
A défaut d'avoir trouver le courage de répondre à ses avances plus ou moins pressantes, - car gardant encore trop de rancune dirons-nous, en omettant d'ajouter, "peur"-, elle se pressait à chaque fois qu'elle le voyait arriver vers elle,-avec cet étrange sourire-, de disparaître au plus vite, prétextant à tour de rôle, mal de tête, de ventre, incommodité féminine, mal de jambes, de bras, de nez, d'oreilles, de gorge, de coeur, et même de cheveux (Draco lui avait d'ailleurs fait la tête une semaine durant quand elle avait eu l'audace de le repousser en hurlant qu'elle avait mal aux cheveux), et de dent.
Cependant, à chaque fois, il revenait à la charge, tentant désespérément de faire disparaître le mal-être ambiant résidant entre eux deux.
Peut-être qu'aujourd'hui il fit preuve d'une finesse plus exagérée que d'habitude, toujours est-il qu'elle ne réalisa pas à quel moment, elle commença à oublier leur sordide passé, et jusqu'à son propre nom.
Et ce fut quand il la relâcha enfin qu'elle comprit ce qui venait de se passer.
Il la cala contre son torse, et enfouit comme il avait si souvent l'habitude de le faire au début de leur relation, son nez dans la masse emmêlé de ses cheveux.
Elle n'osa pas bouger et finit sa nuit, droite comme un i, à se tordre les mains; regardant avec morne la nuit s'activait pour laisser place au jour.
Le lendemain quand il se leva, elle se retint de pousser un soupir de soulagement.
Tous ses muscles étaient tendus aux maximum, et un horrible torticolis lui sciait sans pitié les nerfs du cou.
Quand il referma sans bruit, la porte de la salle de bain, elle se détendit, et gémit dans le coussin; ses yeux échappant les larmes d'une souffrance physique.
Elle n'arrivait même plus à tourner la tête.
Elle repoussa la couette, et tenta de se remettre sur pied, mais ce fut peine perdu, et elle se retrouva à appeler comme une malheureuse son époux, d'une voix aiguë.
La porte grinça sur son gonds, et il faillit glisser sur le sol humidifié par son corps.
-Qu'est-ce qui se passe ? Hurla Draco, saisissant déjà sa baguette.
Ginny gémit, et tenta une fois de plus de se redresser, mais, impossible de tourner la tête à gauche; ni à droite.
Nouveau gémissement.
-Draco !
-Quoi ?
-M... mon cou ! Je peux plus bouger la tête !
Il resta les bras ballants dans le vide, fixant bêtement sa femme.
Puis, ses épaules furent secouées d'un rire nerveux qu'il cacha dans un bout de sa serviette trempée.
-Aide-moi imbécile ! C'est à cause de toi ! Si tu n'avais pas... si tu n'avais pas voulu faire ce que... ce que tu as fait, je serais encore en une seule pièce ! Foutu sorcier de mes de...
-De si vilains mots dans une si jolie bouche ! Du calme, j'arrive.
Il s'assit sur le bord du lit, l'attirant avec précaution sur ses genoux.
Puis, il tata ses épaules, et sa nuque, arrachant un cri grincheux à Ginny.
-Eh bah ! Tu as un noeud magistral au niveau de la nuque, ma pauvre...
-Ne t'en vante pas ! C'est de ta faute !
Il se mit à la masser avec douceur.
-De ma faute ? Qu'est-ce qui est au juste de ma faute ? Que tu te sois crispée comme une mamie outrée ? Ou que tu aies eu une peur magistral de dormir dans mes bras ? Tu croyais peut-être que j'étais un vampire ? Je t'aurais peut-être suçé le cou, durant ton sommeil ? La nargua-t-il.
Elle frissonna, et se frotta les bras convulsivement.
-Bien sûr que non ! Tu sais très bien ce qui ne va pas.
Il attrapa sa baguette, en murmurant "cas de force majeur", puis murmura un sort qui apaisa de suite le mal de son épouse.
Elle se dégagea de ses bras, et se réfugia au bout du lit.
Il soupira, et attrapa sa cheville droite, et se mit à la masser dans l'espoir dans calmer le petit bout de femme face à lui.
-Ginny..., si tu ne veux vraiment plus que je te touches, dis-le moi au moins directement.
-C'est pas ça..., c'est que... c'est que...
Elle inspira avec douceur, de peur de sentir le tourbillon d'air glacé se perdre loin des trous béants de ses poumons.
Il ne fallait pas qu'elle s'étouffe, ou qu'elle geigne, mais simplement qu'elle s'explique, quoi de plus simple ?
Et pourtant si compliqué...
Elle mit de l'ordre au fils ininterrompu de ses pensées, et se refit une mine avenante.
Elle se racla la gorge, et chercha ses mots.
-Eh bien...
C'est Mary..., c'est la seule responsable de tout ça ! Eut-elle envie de hurler. Et pourtant elle savait bien qu'elle avait tord.
Cette femme n'avait sûrement pas obligé son mari à lui faire l'amour !
-Je... pense toujours à cette fichue femme..., grogna-t-elle, au bout d'un moment.
Il garda un silence de moine, et continua à malaxer la cheville endolorie.
Néanmoins, son calme apparent était détrompé par la force de ses doigts, qui à chaque attouchements lui tordait le pied dans un spasme nerveux.
Elle grimaça, et continua:
-J'arrive pas à oublier.
-Ah...
-Je... je sais que tu ne peux rien y faire..., c'est comme ça. C'est juste comme... ça.
-Mh.
-Peut-être qu'avec le temps ça ira mieux.
Il lui tordit une fois de plus le pied.
Nouveau grognement.
-Mais, je t'aime toujours, malgré tout. Tu sais...
-Mh.
Il tord, et masse, tord, et griffe un peu; la pauvre chaire rougie, et marquée par de grands lacets écarlates, lui échappe et se réfugie dans l'enchevêtrement d'un drap froissé.
Nouvelle grimace.
-Tu fais mal, expliqua-t-elle.
-Mh.
-Mais, mais je ne... je ne t'en veux pas; c'est juste de temps... dont j'ai besoin.
-Mh...
-S'il te plait... dis quelque chose d'autre que ces foutus monosyllabes !
Il haussa les épaules, un peu perdu.
Puis finalement, il se traîna à plat ventre vers elle, et il glissa un bras sous le cou encore tendu de Ginny.
Elle lui glissa un regard encore embrumé de sommeil, et tenta un sourire courageux.
-Pardon, murmura-t-il. Pardon pour ce que je t'ai fait..., et ce que je vais te faire.
Elle le fixa, les yeux grands ouverts, par la surprise, et sursauta en sentant la main de Draco remontait le long de sa cuisse.
Il s'amusa à lui chatouiller les jambes par de longues caresses, appréciant le regard voilé qu'elle dardait sur lui.
-Tu as les jambes aussi fines qu'une gazelle..., ça m'a toujours surpris. La première fois qu'on a fait l'amour, j'avais l'impression de tenir une enfant punie entre mes bras.
Sa main remonta et s'arrêta sur le galbe d'une hanche, et il reprit d'une voix rauque:
-Et, tu as aussi des hanches de fillette. J'ai longtemps eu peur que tu ne supportes pas l'accouchement.
Il lui pinça la chaire blanche, lui arrachant un cri aigu.
Elle gigota, et il l'encercla d'un bras.
Puis, il lui pinça impitoyablement un sein étroit, et se dispersa en un rire étonnant de candeur.
-Des seins de préadolescente..., étonnant que tu n'ais jamais vraiment grandis !
Elle protesta vaguement en rougissant, mais il lui arracha un sourire d'une caresse.
-En fait, tu ressembles encore à une enfant... je crois... fines jambes, petites fesses, petits seins. Une espèce de fée. Tu sais que les fées se caractérisent par ces mêmes qualités ? Tu es une nymphe... ma petite nymphe.
Il inspira longuement son odeur, et laissa ses mains glisser sur son ventre lisse, sur ses jambes imberbes, blanches, fuselées, un peu branlantes.
Elle gloussa dans le coussin, et laissa échapper:
-Pédophile.
Il partit dans un éclat d'hilarité, et eut du mal à se concentrer sur sa tâche.
Finalement, il s'attarda plus longuement sur d'autres parties de son anatomie, mais nul n'est besoin de compter cette anecdote là, ne concernant qu'eux et eux seul.
Il y a juste une chose à ajouter, quelque chose de crucial:
Pas un moment elle ne s'attarda à penser à la silhouette ronde et gracile d'une femme à la peau mate, mais simplement eut-elle le bonheur de considérer qu'en ce moment même, si ce n'était pas de l'amour qui émanait par vague de leur deux corps étroitement liés, c'était quelque chose de bien supérieur.
oxxxXoOoXxxxo
Les journées qui suivirent, elle les passa à s'occuper de Nina, et à arranger leur maison à son goût.
Draco quant à lui partit en escapade dans le quartier moldu de New York, se concentrant sur la tâche active de décrocher un emploi.
Mais il revint penaud, tout les soirs, contant à Ginny ses mésaventures de la journée.
Ahhhh, pauvre moldus ! Si l'ancien Draco Malfoy avait été à la place du nouveau, des vingtaine d'entre eux auraient brûlés en enfer à l'instant même ! Mais le nouveau personnage se contentait de les effrayer un peu par quelques sortilèges malveillants; en guise de vengeance.
Toujours est-il qu'il finit par comprendre qu'on ne se reconvertit pas en moldu du jour au lendemain !
On lui avait expliqué durant plusieurs entretiens qu'il lui manquait l'essentiel pour pouvoir être embauché: des diplômes ! Ce à quoi il s'empêchait de répliquer vertement qu'il sortait de l'académie de haute magie, formant aux postes les plus recherchés et réputés dans le marché du travail sorcier, de peur d'être pris pour un fou sortit d'un asile.
Ginny réussit la dure tâche de le dissuader de chercher côté moldu pour un certain temps.
Elle le réprimanda violemment quand il insinua qu'il chercherait certainement du côté sorcier à l'avenir.
Quelle idée saugrenue ! Ils n'avaient pas quitté l'Amérique pour que Voldemort mette la main sur eux en deux temps et trois mouvements de sa baguette magique tout de même !
Ils continuaient néanmoins tous deux, à lire secrètement la gazette du sorcier, en pensant que l'autre n'en faisant certainement rien.
C'est ainsi qu'ils furent informés que la presse avait publié un article à scandal sur leur disparition !
Mettant à Draco, tous les problèmes à dos.
Voldemort devait maintenant les rechercher activement..., avaient-ils pensé sombrement, l'un et l'autre dans leur coin.
De plus en plus souvent d'ailleurs, l'air se faisait lourd de sous-entendu entre eux, quand l'un avait le malheur de prononcer le nom du survivant, ou du Lord Noir.
Ginny étaient pétrifiée de peur par moment, quand, seule chez elle, elle voyait une ombre inquiétante s'infiltrait dans le coin d'un mur, ou sur la marche d'un escalier.
Elle courrait alors se réfugier avec Nina étroitement serrée dans ses bras, sous le bureau dans leur chambre à coucher, naturellement verrouillée à double-tour.
Et voyant que ce n'était que Draco, elle se répandait en larmes amères durant de longues minutes distordues.
Un soir, elle se tenta à écrire une lettre courte et brève à Hermione, changeant leur nom, et ne précisant pas l'adresse, glissant juste ci et là quelques menus indices, qui permettrait à sa belle-soeur de la reconnaître.
Elle n'en dit rien à Draco de peur qu'il ne brûle la lettre avant qu'elle ne puisse la poster.
Mais malgré tout ça, elle allait mieux, beaucoup mieux ! Tout allait vraiment bien ! Et cela faisait des années qu'elle n'avait pas tant apprécier la vie: rien que le fait de goûter le noyau juteux d'une pêche lui donnait du baume au coeur, et elle dégustait les journées et les moments passés avec sa fille et son mari comme s'ils devaient être chaque fois les derniers.
C'est ainsi qu'elle réussit à traîner son pauvre mari à un parc d'attraction moldu, où il refusa catégoriquement de monter dans une espèce de train de l'enfer.
Il accepta, non sans récrimination et sarcasmes de s'engouffrer dans une maison "hantée", dans laquelle il se surprit à sursauter dès lors qu'une main poilue se posait sur son épaule. Bien entendu, il fit mine de ne rien remarquer.
Le soir même, ils rentrèrent tous deux exténués de leur journée, après avoir récupéré Nina, qu'ils avaient laisser pour l'occasion à une "baby-sitter".
Ils passèrent leur soirée à s'amuser avec leur enfant, l'une tentant vainement de lui faire répéter "maman", tandis que l'autre s'acharnait sur le "papa".
La fillette les déçu grandement en hurlant après un chat errant derrière la fenêtre "miaou"; et prise de pitié, Ginny négocia l'arrivée d'un nouveau locataire à quatre pattes.
Noire comme de la suie, aux yeux vert intense, la petite chatte fut accueillis par Nina avec multes cris de joie, et baisers à ses parents, et très vite la nouvelle pensionnaire devint le doudou privilégié de l'enfant.
Ginny s'était mise à la cuisine, et chaque soir s'évertuait à préparer de nouveaux plats, plus ou moins réussis; et Draco faisait l'effort de tout avaler -avec le sourire en prime- même quand le plat se révélait indéniablement mauvais.
Mais ce n'était pas sans raison; et il réclamait parfois en échange de longues heures fastidieuses à lui masser les épaules.
Il avait finalement repris ses petites escapades à New York, et Ginny aurait donné sa main à couper qu'il se baladait dans le quartier magique, mais elle n'en dit rien, pour ne pas provoquer de froid entre eux.
Elle n'avait plus peur enfin, quand la nuit tombait, et qu'il l'attirait au creux de leur lit; elle y prenait même du plaisir, même si il lui avait fallu un certain temps pour se réhabituer; mais parfois elle se tentait encore à prétexter problèmes féminins quand une image trop pressante de Mary faisait son apparition au centre de sa rétine.
Parce que ça faisait mal, et qu'elle préférait alors avaler trois comprimés magique -quoique moldu- qui lui permettait de dormir d'une traite jusqu'au lendemain.
Elle apprit tout de même avec une surprise teintée de béatitude qu'un nouveau pensionnaire arriverait neuf mois plus tard chez eux, et elle voyait Draco priait secrètement pour avoir un fils.
Elle ne lui en voulait pas, et comprenait qu'on fond de lui, il y avait cette petite partie Malfoynienne qui ne pouvait faire que persister.
Que faire contre la génétique, après tout !
oxxxXoOoXxxxo
C'est avec agacement, et force soupir qu'elle se fraya un chemin à travers l'océan humain de personne, regroupé dans cet insipide et déprimant bâtiment.
Elle secoua la tête, et sourit quand elle put enfin payer la caissière, et s'échapper de l'étouffant lieu.
Elle poussa son chariot jusqu'au taxi jaune poussin, et le chauffeur l'aida à charger le coffre.
Ce soir, ils fêteraient noël avec Draco, leur premier véritable réveillon en tant qu'amoureux !
Et Ginny avait pour l'occasion payé un chauffeur pour aller faire des courses dans un grand centre commercial, en périphérie de New York.
Elle reprécisa une fois de plus son adresse au jeune idiot moustachu, qui lui répondit avec un fort accent texan.
Elle sentit un sourire poindre sur ses lèvres, et le cacha d'une quinte de toux.
Finalement, elle observa calmement le paysage défiler devant ses yeux.
Elle était heureuse, et fière de ses achats de noël.
Si tout allait bien, Draco devrait rentrer dans quelques heures, et trouver sur la table une succulente dinde rôtie aux marrons, avec de délicieuses pommes de terre, accompagnée d'un vin blanc à se pâmer, et pour finir d'une bûche, et du fameux pudding anglais (histoire de ne pas trop se dépayser !).
Ensuite, elle l'installerait devant un feu de cheminée ronflant, et trinquerait pour leur un an de mariage (et quelques jours passés).
Ils offriraient ensuite des cadeaux à leur fille, puis la mettrait au lit, et ensuite, elle lui donnerait son cadeau: une fabuleuse chaîne en or blanc, français, sertie d'une fine plaque où resplendissait leurs initiales.
Un peu trop romantique au goût de Draco peut-être..., mais elle aurait fait ce qu'elle avait pu !
Et ce n'était pas avec les quelques économies qu'elle avait sur son compte qu'elle pouvait lui payer un noël en or.
Ensuite, viendrait le moment de lui offrir son second cadeau..., sublime déshabillé noir, qui lui plairait, pour sûr !
Mais bien évidemment pas pour lui le déshabillé, hein !
Elle pouffa dans sa manche devant l'image grotesque d'un Draco engoncé dans une minuscule nuisette transparente, arborant fièrement deux portes jartelles avec de petits noeuds noirs, et se trémoussant de droite à gauche, roulant fièrement son popotin coincé dans une culotte bien trop petite !
C'en fut trop pour elle, et elle gloussa un peu trop fort. Le chauffeur lui lança un regard morne dans le rétroviseur, et continua la route en secouant la tête de droite à gauche.
Elle continua à rêver la nuit à venir, mais rien ne nous permet de nous faufiler dans le trouble de son esprit pour y espionner ses plus secrètes pensées.
Finalement, la taxi s'arrêta devant la maison, extirpant Ginny de sa rêverie rien que le temps de payer le chauffeur, et de récupérer ses sachets.
Elle grimpa avec peine les trois petites marches du perron, suffoquant sous le poids ardus des sachets.
Elle murmura finalement une formule pour ouvrir plus facilement l'entrée, se réprimandant mentalement de faire ce qu'elle avait dès lors interdit à son mari. Mais après tout, il n'en saurait rien !
Elle se traîna dans l'entrée, et lâcha ses paquets à terre, expirant un bon coup.
-Eh bien ! C'était pas de la tar...
Elle s'arrêta subitement, et tendit l'oreille.
Le silence.
Elle sourit, et se dit que ça faisait du bien de voir que la baby-sitter avait réussi à calmer Nina.
Elle chantonna, et sautilla jusqu'au salon, pour déposer sa veste sur un porte manteau, mais elle s'arrêta nette, après avoir poussé un cri aigu.
Face à elle, toute une tablée pleine de mangemorts, avec trônant au bout le Lord en personne.
Elle le reconnut de suite.
Comment oublier l'homme qui avait hanté vos plus chers cauchemars des années durant ?
Tout lui revint subitement en tête, dans un capharnaüm de lumières et de couleurs.
Sa tête faillit exploser, et elle suffoqua soudainement comme si une main avait pressé son coeur trop fort une seconde de trop:
Les plumes ensanglantées, les os traînant dans une salle lugubre, le regard de serpent de l'homme aux pupilles rouge éclissées.
Puis, le brillant d'un journal noir. Simple. Attirant. Dangereux d'ingéniosité; Ingénieusement sordide.
Elle avala une goulée d'air, et s'étouffa avec sa salive.
-Bien ma chère. Vous voilà enfin. Nous n'attendions plus que vous ! Quel plaisir de vous revoir après toutes ces années ! je ne puis vous cacher la surprise de vous voir si grandie..., vous êtes maintenant... une jeune femme resplendissante ! Dire que cela ne fait qu'une dizaine d'années que nous ne nous sommes revus, et pourtant vous êtes toujours aussi... rafraîchissante !
Son regard survola la salle, et elle nota avec un sursaut nauséeux que Draco était lui même assis à une chaise. Pour ainsi dire à la droite du lord.
Elle voulut parler, mais sa voix mourut dans une vulgaire monosyllabe.
-Mais asseyez-vous, ma pauvre ! Vous m'avez l'air complètement exténuée. Dure journée ? Interrogea-t-il, avec un sourire sarcastique.
Elle fut secouée par la similitude notable du sourire de Voldemort avec celui de son époux; ce même sourire, si..., un sourire de fauve, voilà tout.
Elle réalisa enfin à quel point ses mains tremblaient.
Elle les serra dans son dos, jusqu'à retenir un cri, pour être sûre de ne pas laisser paraître son trouble.
-Virginia..., assied-toi. Tonna Draco d'une voix blanche. cri qui résonna à travers le séjour comme un virulent éclair.
Ginny sursauta une fois de plus.
-Nina ! Nina ! Où est-elle ? Qu'avez-vous fait de ma petite fille !
Voldemort secoua la tête, avec un rire de dérision.
-Ne vous inquiétez pas. Votre fille est si délicieuse. Elle dort comme l'enfant qu'elle est dans un couffin sur le divan.
Il n'eut pas le temps de finir, que la rousse se précipitait déjà vers son enfant.
Elle vérifia qu'elle était parfaitement endormie, puis elle la prit dans ses bras, l'enlaçant étroitement.
Elle se tourna finalement, vers la petite assemblée, et claironna d'une voix entrecoupée:
-Maintenant, je... Je veux que vous vous en alliez ! Laissez nous tranquille. Et ne touchez ni à ma fille, ni à mon mari.
-Comme s'est amusant. Petite Weasley se donne des grands airs ! S'étrangla un ancien élève de Poudlard; un serpentard nota Ginny.
-Malfoy. Mon nom est Malfoy maintenant, abruti de serpentard ! Répliqua-t-elle vertement.
L'homme en question se mit sur ses pieds d'un bond nerveux, mais Draco le retint d'agir d'un regard menaçant.
-Touche à ma femme, connard et je t'embroche avec le lustre ! Hurla-t-il en se relevant.
D'un geste lent, Voldemort fit rasseoir Draco. Le blond grimaça, sous l'effet d'une douleur invisible, et obéit à l'ordre ferme; s'étalant sur son siège, transpirant à grosse goutte.
Ginny le remarqua, et se dirigea vers lui.
Mais Voldemort eut tôt fait de stopper sa course d'un coup de baguette.
Elle sentit son corps animé d'une volonté propre se diriger vers une chaise libre à l'autre bout de la table.
Elle s'y assit, laissant échapper un gémissement de désespoir, et se concentra pour retenir quelques larmes de douleur.
-Ne soyez pas si pressés, tous ! Nous avons la soirée entière pour discuter. Donc, nous expliquions il y a quelques minutes à votre cher mari que nous n'aimions pas les traîtres à leur rang et à leur pays. Et puis, je n'ai pas apprécié pas l'odieux mensonge de votre mari. Ne saviez-vous pas qu'il nous cachait votre réelle identité par un sort remarquable ? Mais... c'est à croire que le sortilège s'est usé. Il n'est plus d'aucune utilité, et je dois dire que ma colère a redoublé d'intensité en sachant telle tromperie, et surtout qui était sa véritable épouse: en l'occurrence, vous.
La jeune femme déglutit, en tentant de chasser l'insidieux trognon d'angoisse qui lui obstruait la trachée.
Elle lança un regard perdu à son époux, et repoussa à plus tard les étranges révélations.
-Qu'est-ce... -elle se reprit-, comment nous avez-vous trouvé ?
-Eh bien..., j'oserais dire que ce n'était pas très ingénieux de votre part de déguerpir à l'autre bout du monde, en ne prenant aucune précaution d'ordre magique.
Vous étiez facilement repérables..., en notant que j'ai moi-même des partisans à travers le monde. Les Etats-Unis n'y échappent bien sûr pas. C'est une évidence qui ne vous a apparemment pas percuté.
Il partit dans un rire aigu, et frappa la table du poing. Les autres mangemorts l'accompagnèrent dans son hilarité, et s'arrêtèrent net quand lui-même les foudroya du regard.
Ginny se retint de hurler.
La boule dans sa gorge semblait vouloir remonter le long de sa gorge, comme pour jaillir et frapper tel un éclair la face de serpent du Lord.
Elle grimaça, serra les dents, puis plissa ses yeux au possible, comme pour échapper à cette vision d'horreur pure.
Elle inspira un coup, et se mordit intensément l'intérieur de la joue, en sentant un sanglot violent près à éclater.
Il fallait qu'elle reste calme. Il en valait de leur sécurité. Il fallait qu'elle trouve un plan. Qu'elle les sorte de là.
Il le fallait, il le fallait, il le falla...
-Bien... très bien..., je vois que vous commencez à comprendre votre erreur imbécile. Je dois vous avouer que je n'ai pas toute la soirée devant moi. Bien des choses m'attendent encore. Et j'ai décidé de régler ce petit détail avant tout..., car il est je dois dire essentiel de montrer l'exemple à tous partisans du Lord. Ma devise est bien simple pourtant...: Personne ne trahis le Lord, ni ne le touche, ni le contredis. Et... il semblerait que vous et votre mari avez faillis à tous ces engagements. Vous, encore... vous êtes pardonnables, car non intégrée à mes rangs. Mais lui...
Il tourna ses pupilles juste découpée d'un trait fin dans le visage, vers Draco, et Ginny fut presque étonnée de ne pas voir une langue fourchue agresser la joue de son mari.
Elle se mit à réfléchir intensément et faillit se frapper la tête contre la table, en remarquant à quel point la situation la paralysé, jusqu'au point critique où elle se tenait dans l'incapacité de penser correctement.
Elle s'éclaircit la voix, et reprit:
-Qu'est-ce que... qu'attendez-vous de nous ?
-Moi ? Oh rien de bien compliqué. Si vous êtes sage et tenu, peut-être pourrais-je vous épargner ma chère... vous et votre rejeton. Mais quant à lui..., il payera le même prix que tous les autres traîtres à leur Maître.
Draco déglutit, et pâlit encore plus.
Ginny resta quelques secondes perdue dans la contemplation des veines bleuâtres qui battaient à tout rompre dans le cou du blond.
Ses lèvres étaient gercées comme si un froid glacial l'avait envahis de toute part. Et pourtant une pellicule de transpiration ornée son visage.
Et pour ce qui était de ses yeux...
Elle baissa la tête subitement de peur de perdre le contrôle de ses nerfs.
Ils étaient toujours aussi gris. Mais ils brillaient, brillaient à un point tel qu'elle n'aurait pas été surprise de voir des larmes se tracer un chemin le long de l'arête fine de son nez.
Dans sa tête plus aucunes pensées cohérentes.
Rien qu'un cri déchirant qui lui vrillait les oreilles, et faisait battre ses veines à tout rompre; faisant que sa tête dodelinait de droite à gauche, sans jamais pouvoir s'arrêter.
Elle frotta ses lèvres convulsivement comme pour retenir un haut le coeur éminent.
-Qu... quel est... le sort réservé... aux traîtres ? Se força-t-elle à questionner.
Voldemort esquissa un sourire, et se releva de son siège, longeant avec une tranquillité feinte la table.
Finalement il s'arrêta face à elle, et soupira en lui caressant une joue.
C'en fut trop pour elle. Se relevant précipitamment de son siège, et reculant de trois longues enjambées, manquant d'heurter un fauteuil de cuir noir, elle lui envoya un regard de dégoût mêlé de terreur.
Des larmes jaillirent soudainement de ses yeux, et elle les essuya dans sa manche.
-Ne m'approchez plus jamais ! Jamais ! Hurla-t-elle, comme une possédée.
Draco, plus blanc qu'un linge sauta sur ses pieds, et tenta de la rejoindre. Mais le regard écarlate de Voldemort le cloua une fois de plus à son siège.
Il poussa un cri de douleur, et ne trouva pas la force de répliquer.
-Vous devriez vous calmer..., c'est mauvais quand on attend un enfant. Mais bon, vous allez tenir le choc, et faire honneur à la réputation de votre famille de naissance, n'est-ce pas ?
Elle sentit son visage perdre toute trace de couleur.
Un autre haut le coeur lui tordit l'estomac, mais elle le repoussa d'une expiration.
-Répondez à ma question ! Continua-t-elle.
-Eh bien, le châtiment réservé aux traîtres, c'est bien ça ?
-Mf.
-Quelle étrange question..., vous ne connaissez vraiment pas la réponse, ou plutôt attendez-vous que je vous confirme ce que vous êtes à l'instant en train de penser ?
-Je...
Voldemort claqua des doigts, et Draco se releva, son corps à son tour animé d'une volonté propre.
Il se dirigea dans leur direction, et s'arrêta face à elle.
-J'ai trois choix à vous proposer. C'est très simple, Virginia, et même vous, vous avez la capacité de comprendre...
Ginny ne répliqua pas, trop concentrée à mémoriser les traits de son mari:
Ses grands yeux gris, maintenant dénués d'expression... hantés par une douleur inconnue. Et son nez fin, aristocratique. Sa bouche pâle, aux lèvres asséchée par la peur..., et...
Elle sursauta soudainement. Pourquoi faisait-elle cela ? Draco ne disparaîtrait sûrement pas ! Elle s'en assurerait.
-Dîtes.
-Premier choix, le plus tragique des deux: vous vous débattez, et essayez de nous échapper. Je vous extermine, votre mari, l'enfant, et vous. Et par mesure de sécurité, quelques de vos proches, dont une certaine jeune sang de bourbe à qui vous avez écris récemment.
Ginny ouvrit de grands yeux surpris. Ils avaient réussis à intercepter sa lettre !
Un son étranglé franchis le bord de ses lèvres, et elle manqua de tomber à terre, se retenant à une commode de bois noir.
Il était loin le noël qu'elle avait espéré...; loin la dinde rôtie aux herbes...; loin le champagne; loin les rires aigus, loin les sourires, le baume au coeur, les présents adorables, l'expression de joie pure de leur petite Nina à l'abord de son premier cadeau. Et l'air attendrie de Draco quand elle lui aurait passé autour du poignet sa jolie chaîne épaisse. Loin, loin, loin...
Loin leur vie de nomade, à visiter les États d'Amérique, bandanas passés dans les cheveux, et éclats d'hilarité sur les photos figées.
Subitement, à la vue du regard sadique de leur bourreau, Ginny sentit ses yeux s'emplirent de larmes, et sa poitrine se soulever. En dépit de tous les efforts vain que déployait son esprit pour la calmer, des pleurs déchirants emplirent alors la salle de séjour; réveillant brusquement sa fille, qui se mit à geindre elle aussi.
Finalement l'enfant s'arrêta pour observer la salle pleine d'inconnus.
-Second choix: On ne veut plus jamais entendre parler de vous et de votre sale gosse, et ne cherchez pas à savoir ce qu'est devenu Draco.
Ses pleurs redoublèrent d'intensité, et Nina fixa avec ébahissement sa mère, l'air de ne rien y comprendre.
-Troisième solution: Vous acceptez de devenir une espionne à mon compte... car je connais bien vos relations avec le survivant, et vous pourriez nous être d'une franche utilité. Et bien sûr, votre mari sera épargné; il en va de soi. Mais, sachez dès lors que vous serez étroitement surveillés, et qu'à la moindre bourde...
Il passa son doigt aiguisé sur la peau blanche de Ginny laissant un fin filet de sang couler le long de son cou.
Nina hurla, et mordit avec hargne le doigt noueux.
Le lord esquissa une grimace, et gifla violemment la petite.
Ginny le repoussa d'un coup de pied, et fit encore trois pas en arrière, jusqu'à ce que le mur ne lui entrave le passage.
Ses yeux cherchèrent fébrilement le regard de son mari, qu'elle implora silencieusement.
Lui aussi paraissait bouleversé: bouleversé par les sanglots incontrôlables de sa femme, et les cris mécontents de sa fillette.
Il déglutit difficilement et lui fit un sourire vaillant:
-Je crois que la seconde solution est la plus préférable, Gin'.
Voldemort esquissa quelques pas en sa direction, et s'arrêta à ses côtés, prenant un malin plaisir à observer d'un oeil dur l'étrange scène se déroulant devant ses yeux. Une scène que lui-même n'avait jamais du connaître dans sa vie.
Elle secoua la tête, et s'essuya les yeux.
-Tu rigoles ! -elle se tourna vers le Lord- Je... j'acceptes de... de... devenir un de vos... pa... par...
-Tais-toi ! Espèce d'idiote ! Hurla Draco. Tu ne sais pas ce que ça veut dire devenir mangemort ! Je te l'interdis !
Ginny secoua la tête.
-Malfoy, taisez-vous. Lança avec froideur le Lord.
-Il tuera notre fille ! Et notre futur enfant ! Tu ne le connais pas, tu n'y arriveras pas ! Tu ne peux pas faire ça ! S'égosilla-t-il.
Un homme large d'épaule se releva, et envoya voler Draco quelques mètres plus loin à l'aide d'un sort puissant.
Il atterrit près de la cheminée et se cogna la tête contre le coin du foyer.
Un long filet de sang coula le long de sa tête, lui brouillant la vue de noir.
Un étrange borborygme dépassa ses lèvres, et il frotta sa bouche, pleine de sang.
Il se releva ensuite à une vitesse incroyable, et figea une bonne partie des mangemort d'un sortilège.
Puis, il esquiva un Doloris, et se précipita vers Voldemort, en hurlant de rage.
Le lord, d'un geste vague le repoussa une fois de plus, et il rebondit contre la table.
Ginny hurla, et se précipita vers Draco.
Elle l'aida à se relever, et se serra contre lui une longue minute, pleurant toujours de grosses larmes amères, sur son épaule.
Nina geignit, se sentant trop écrasée.
Draco lui fit une ébauche de sourire, en lui embrassant ses cheveux dorés.
Puis, il lança un regard terne vers Voldemort.
-Juste une minute. Interrogea-t-il.
En guise de réponse, le Lord s'assit sur un fauteuil, semblant profiter des réjouissances.
Draco soupira, et releva le menton tremblant de Ginny, qui envahie par d'étonnants sanglots, se forçait à le fixer à travers la brume épaisse de ses larmes.
-D-Draco..., parvint-elle à articuler. J-je ne peux pas faire ça..., j-je n-ne peux pas !
-Ginny..., tu sais à quel point je regrette. Je regrette de t'avoir entraîner dans tout ça..., si... si seulement nous n'avions pas été aussi bête..., si nous n'avions pas tenté le diable durant nos années de Collège..., tu serais heureuse..., avec Harry..., et jamais tu n'aurais pu pleurer comme ça... jamais. Murmura-t-il au creu de son oreille, d'une voix amère.
-N-ne dis pas..., c'est s-sûrement la plus b-belle chose qui me... sois arrivé.
Elle sentit ses lèvres sèches s'appuyer contre sa tempe droite, et il inspira profondément.
-Maintenant... écoute moi bien..., on a plus beaucoup de temps..., je... je veux que tu dises à Voldemort que tu choisis la seconde solution. Puis, je veux que tu partes. -il posa un doigt sur ses lèvres, dès lors qu'elle allait protester.- Cours aussi vite que tu peux, vas-t-en loin. Disparaît de la circulation. Va vivre... à l'autre bout du monde, oublies que tu es une sorcière... et ne parles jamais à nos enfants de la magie. Jamais.
Il fixa ses pupilles grises dans celles de Ginny.
-N-non. Je ne veux p-pas. Murmura-t-elle.
Il lui pressa le bras avec une force inouïe, et Ginny grimaça.
-Il me tuera de toute façon, Draco, tu le sais !
-C'est pour ça que tu vas demander un serment par le sang. Dès que ce sera fait, si l'un de vous deux ne respectez pas le serment, vous brûlerez dans d'atroces souffrances. Il sera obligé de respecter sa promesse. Dit-il, très bas, de manière ce que Voldemort ne puisse rien entendre.
-N-n...
-Je te connais, tu ne pourras jamais trahir Harry, et je ne veux pas te voir souffrir. Je ne veux pas d'une vie de bannie pour toi et nos enfants. Merde ! Ginny réfléchis un peu !
Elle secoua la tête de droite à gauche, comme pour le convaincre d'arrêter de lui faire mal; comme pour se convaincre elle-même qu'il avait forcément raison. Pour se convaincre que ce ne serait pas bien grave de ne plus pouvoir le serrer dans ses bras. De ne plus pouvoir l'embrasser. De ne plus pouvoir le toucher, le voir sourire, crier; en colère, heureux... de voir la lueur folle dans ses yeux gris quand elle le contrariait.
Elle baissa les yeux, et cessa de respirer, histoire de calmer sa folle respiration entrecoupée.
Pourtant, son menton continua à trembler.
Et elle eut envie de se lever et d'achever simplement Voldemort d'un couteau de cuisine dans le ventre.
Il était un être humain. Il devait bien pouvoir mourir !
La prophétie lui revint subitement en tête, et elle se retint d'hurler.
Draco posa subitement ses lèvres sur celles de Ginny, comme pour l'empêcher de se torturer mentalement.
Ce fut un baiser doux, pas vraiment langoureux, calme. Hypnotisant. Le dernier bien sûr.
Il serait sûrement le dernier.
Il la repoussa ensuite, et se dirigea d'un pas sûr vers Voldemort.
-Elle va s'en aller. Vous n'aurez plus jamais à la revoir. Je suis à vous. Vous pouvez faire de moi ce que vous désirez, mon... Maître. Mais avant... je désire qu'un serment par le sang soit instauré entre vous deux.
Le lord grimaça, mais acquiesça finalement.
-C'est plutôt juste. Mais, je ne suis pas un homme de bien, Draco, vous devriez le savoir.
-Oui, mais c'est le contrat. Vous auriez plus à y perdre de ne pas acceptez, et vous le savez bien.
-Vous auriez pu être un homme de grandeur Draco..., avec votre perfide intelligence. Dommage qu'une telle renégat vous ait changé autant. Enfin, il y en aura d'autre, je n'attends pas après vos piètres services, mon pauvre.
Ginny aurait voulu se laisser glisser à terre, se fondre dans le sol..., ne plus exister.
Mourir en même temps que lui.
Tout sauf se sauver lâchement.
Mais Nina était là... et elle comprit qu'elle ne pouvait faire autrement que de partir. D'abandonner une fois de plus sa vie actuelle, pour une autre...
Quelques minutes après, son bras saignait allègrement, à cause du serment. Mais elle était sûre au moins que Voldemort tiendrait sa promesse.
Et voilà...
elle respira, et fit un pas vers Draco.
Une autre vie prenait fin.
Plus jamais elle ne le verrait.
C'était comme ça. Le rêve Américain se terminait là.
Avant qu'elle n'ait pu l'atteindre, le Lord éclata d'un rire grossier.
-Suffit la scènette à l'eau de rose. Déguerpissez tout de suite, ma chère. Sinon, je pourrais ne plus avoir envie de tenir ma parole !
Draco tourna un visage tendu vers elle, mais parvint à lui faire un sourire rassurant.
Ginny sentit son coeur manquait un battement. Comment vivre sans lui ? Mieux valait une vie de souffrance ! de trahison qu'une vie sans lui..., bien sûr ! Mais bien sûr !
-Je... non, non, je ne peux pas ! Je vais... je vais devenir une des vôtr...
-Dégage Ginny ! Éructa Draco.
-Non !
-Tout de suite ! Je ne veux plus jamais te voir ! Tu m'entends ! Je ne veux plus jamais avoir à faire à toi ! Hurla Draco, en la repoussant d'un geste vif. Si jamais tu reviens, tu le paieras cher ! Tu m'entends ! Pars ! De suite !
-Draco... je t'en prie ! Je ne peux pas...
Elle tremblait comme une feuille sous la brise agitée d'un vent glacé.
Elle fit un pas dans sa direction. Mais il repoussa une fois de plus.
Finalement voyant qu'elle ne bougeait plus, il l'attrapa par le bras, et la traina tout le long du salon, jusqu'à atteindre le hall.
Là, il ouvrit la porte d'un coup de pied, glissa un regard blessé derrière lui, et écrasa violemment ses lèvres contre celles de sa femme, l'étourdissant d'une étreinte étouffante.
Une seconde plus tard, il la relâcha, et la repoussa vivement à l'extérieur; murmurant un sort de transplanation pour elle et Nina.
Elle sentit un long picotement lui étreindre le corps, et voyant qu'elle disparaissait dans un nuage de lumière, elle cria pour la dernière fois de sa vie:
-Tu ne peux pas me faire ça ! Je ne peux pas vivre sans toi !
Il lui fit un sourire hésitant; à mi chemin entre le désespoir et la stupeur:
Juste avant qu'elle ne disparaisse une fois pour toute, il murmura à son encontre:
-Moi non plus, je t'aime bien trop pour avoir la force de continuer..., mais ça va s'arrêter là... ne t'inquiètes pas pour moi... ma chérie. On se reverra en enfer peut-être.
Elle ne fut pas sûre d'avoir compris, mais elle lui envoya un dernier baiser fantomatique qui ne fit qu'effleurer sa joue comme une plume de mouette.
Il fut pourtant bien plus touché par celui-ci, que par tous ceux qu'ils avaient pu échanger.
Il prit une grande inspiration, et retourna dans la salle de séjour.
Voldemort le jaugea du regard une minute.
-Les choses sérieuses, vont pouvoir commencer, Malfoy. Je crois que vous êtes un homme... mort.
Il éclata d'un rire faux, et releva fièrement le menton. Tant qu'à crever, autant le faire comme un véritable Malfoy, pensa-t-il, amer.
Oui tant qu'à pousser son dernier souffle, autant le faire avec honneur.
A suivre...
Voilà ! C'était l'avant-dernier chapitre. Le prochain c'est la fin.
Je vous fait d'énormes bisous, et n'hésitez pas à me faire des petites prédictions ! C'est marrant j'adore ça ! Vous avez trop d'imagination tous ! Hé hé essayez de deviner ce qui va se passer, vous trouverez pas !
Kiss, Alysia.
