Salut à tous ! OH MON DIEU désolée pour ce retard inacceptable ! Deux mois ou même plus sans rien !Je suis impardonnable ! Bon okay pour le mois de juin si je suis pardonnable, j'avais mon bac ! D'ailleurs je l'ai eu ! Hihi trop happy encore et pour le mois de juillet... euh beaucoup de chose à faire mais me revoilà quand même !

Voilà c'est le dernier chapitre qui est vraiment très très trèèèèèès long !

Sauf que je déteste le début, je le trouve chiant, sorry, mais j'adore la fin par contre sauf que par sûr que ça plaise à tous le monde, ça plait à moi parce que je suis l'auteur ! héhé.

Bon allez je vous laisse et bonne lecture et surtout merci mille fois pour m'avoir suivis dans cette longue histoire compliquée !

Un grand merci aussi pour toutes les reviews que vous m'avait envoyé au fils des chapitres !

ps: je n'ai pas relu, parce que le chapitre est vraiment long et j'ai la flemme donc désolée pour les fautes passées à travers mes filets !


Chapitre 15: L'éternité, reflet de milliers de couleurs dispersées dans un ciel d'orage.


Le retour fut dur.

Elle attérit sans douceur sur le sol marbré du manoir Malfoy.

Elle se releva, les jambes tremblantes, et replaça Nina, de manière à ce qu'elle ne put plus bouger, dans ses bras.

La pauvre enfant s'acharnait, pleurait, et gesticulait en tous sens hurlant après son père, et criant après sa pauvre mère pantelante.

Ginny mit un certain temps à se resituer.

Tout n'était plus que brume épaisse dans sa tête.

Elle ne savait plus qui elle était, et où elle était.

Ce qu'elle devait faire ou ne pas faire.

Elle s'étala sur un fauteuil, et reprit sa respiration; tapotant convulsivement le dos de sa petite fille.

Elle était au manoir Malfoy. Ca, elle l'avait bien deviné.

Et Draco... courrait à sa mort.

-Oh mon Dieu. Cria-t-elle en se relevant.

La scène lui revint enfin en tête.

-Il faut que... il faut que je fasse quelque chose !

Elle reposa sa petite fille sur le fauteuil et murmura un sort d'allégresse, pour calmer l'angoisse oppressante de la fillette.

Elle arpenta la pièce, fébrilement, se prenant la tête dans les mains, maugréant et jurant contre sa lâcheté.

-Pourquoi suis-je partie ? S'interrogea-t-elle. Quelle imbécile ! Quelle idiote ! Je suis une lâche ! Une lâche !

Elle se remit à sangloter, et elle se laissa glisser au sol, contemplant misérablement les quelques larmes s'échouer au sol, dans une synchronisation parfaite.

Elle était un être misérable.

N'avait-t-elle donc aucune force d'âme ?

Ou peut-être en avait-elle trop...

Qu'est-ce qu'elle allait faire maintenant ?

-Je n'en sais rien..., mais Merlin, aide-moi donc ! Bordel !

Son poing s'écrasa avec une violence inouie sur le sol, laissant trois gouttes noires solitaires. Seule marque qui persistait à prouver qu'elle était bien en vie... et que Draco ne le serait bientôt plus.

Il fallait faire quelque chose !

Mais quoi ?

Elle poussa soudainement un cri strident, et remarqua avec un sang-froid étonnant qu'une trace verte ornait son ventre.

Elle tenta de se relever, mais rien n'y fit, et elle ne put que rester clouée au sol à suffoquer, et geindre.

Son ventre était brûlant. Elle avait mal... et c'était comme si des centaines de serpents s'évertuaient à tout dévorer sur leur passage.

Tout à coup, toute couleur s'effaça de son visage.

Son enfant...

Elle baissa les yeux, et laissa un gémissement terrible dépasser ses lèvres: tout ce sang.

Tout ce sang !

Puis, ce fut le vide.

oxxxXoOoXxxxo

Elle ouvrit les yeux quelques heures plus tard, et le jour commençait son ascension, remarqua-t-elle avec pratique, voyant le soleil encore bas dans le ciel.

Elle chancela, et tenta de se remettre debout.

Rien n'allait plus.

Son ventre la faisait souffrir, et c'est comme si des milliers de petites bêtes grouillantes s'amusaient à lui mordre et à lui dévorer les entrailles, à petit feu; se délectant de la souffrance de la jeune femme, et du goût dépaysant de l'embryon encore infime.

Elle sentit son coeur se soulevait, et remontait jusque dans sa gorge et s'appuyant alors sur ses coudes, elle haleta, et rendit son dernier repas, aussi frugal fut-il.

-Oh...

Elle s'aida du mur, et réussit à tenir debout, avec certes un équilibre fragile, mais cette petite amélioration lui donna le courage de se trainer jusqu'au fauteuil.

Elle chercha à taton Nina.

La fillette était allongée contre un oreiller de tissu, et ronflait doucement: son visage serein apporta le soulagement à Ginny de voir que son sortilège l'avait quelque peu calmé.

Elle se recroquevilla sur le côté, et s'accorda quelques minutes de plus de repos.

Une grosse boucle blonde lui chatouillait le nez, et Ginny eut du mal à se retenir de serrer sa fille dans ses bras. Ne voulant réveiller l'enfant, elle se contenta de marquer les traits enfantin de son esprit.

Sa petite fille, avait un an maintenant. Presque.

Elle avait bien grandi, et elle avait maintenant les cheveux, les membres et le visage parfaitement formés.

Son petit nez rond, -caractéristique enfantine- était tout sale, noir comme si elle s'était amusée à se rouler dans la suie, comme un vulgaire chiot.

Elle l'essuya du bout des doigts, et ramena vivement sa main contre sa bouche, en sentant une autre vague de nausée l'envahir.

Son ventre se retourna une fois de plus.

C'était encore pire que des milliers de serpents..., c'était plutôt des centaines de serres aiguisées, qui érintaient et taillées la surface fragile de ses organes internes.

Elle palpa une fois de plus son ventre, et observa sa main avec un mélange de dégoût et de surprise: elle était sâle; une texture verdâtre la faisait doucement luire à la lumière du soleil.

Elle souleva son pull, et la vue de son ventre malmené lui confirma l'effrayante hypothèse: le Lord avait dû ajouter autre chose à son foutu serment par le sang.

Ou alors, peut-être que son sang était trop impur... incompatible avec le sien. Elle se souvint subitement d'un cas clinique qui avait mal tourné: une mauvaise transfusion, différence de groupe sanguin, rejet du receveur, et mort lente mais sûre. Elle secoua la tête et revint à de plus importants détails.

Quoiqu'il en soit, il fallait qu'elle s'en aille d'ici.

Qu'elle se rende à l'hopital.

Mais pas à Ste-Mangouste. Elle devait disparaître de la circulation un moment. Le temps de mettre Nina en sécurité, et de s'assurer que son futur enfant était hors de danger.

Elle se fit force, et se mit debout, puis elle cala Nina dans ses bras, qui protesta mollement.

Puis, elle se dirigea vers la cheminée, et prit une poignée de poudre de cheminette: dans l'état où elle était, elle ne pouvait se permettre d'aller bien loin avec ce moyen de transport. En tout cas, pas dans un pays trop éloigné... Ca pourrait être fatal à l'embryon qui poussait dans son ventre.

Elle s'appuya contre le mur, et réfléchit encore: l'Ecosse !

Elle soupira de réconfort.

Elle avait de la famille là-bas.

Deux oncles, et une tante, dont une était sage-femme. Ce n'était pas un vrai médico-mage, mais elle pourrait lui faire un certain diagnostique déjà, et puis c'était mieux que rien, pas trop loin, et encore dans le pays.

Elle soupira, et se concentra.

Elle devrait aller retrouver sa tante qui vivait à...

Mince, comment étais-ce déjà ?

-Réfléchis... réfléchis... Du... Dun-quoi ? Ohhh... Du... Dundee ! Voilà, c'est ça ! A moins que ce ne soit Glasgow ? Oh merde merde merde, réfléchis idiote...

Elle ne prit pas la peine de s'attarder plus dans le salon froid, et se décida finalement rejoindre Dundee.

Elle ne lança pas un regard au manoir.

Elle ne voulait plus jamais y poser les pieds.

Plus jamais y poser les pieds que ce soit dans ses rêves ou dans la réalité, et encore moins par le chemin étroit de ses pensées.

Elle secoua la tête, et murmura d'une voix cassée le lieux de résidence de sa tante Flora.

oxxxXoOoXxxxo

-Mais que fais-tu là, ma fille ?

-Je peux entrer ? On en parlera dès que je pourrais m'écrouler sur un siège.

La femme hocha la tête, et laissa la passage à Ginny.

La rousse s'engouffra dans la maison, plus ou moins rustique, et nota mentalement le froid mordant.

Les Highlands n'étaient sûrement pas la meilleure région pour passer un hiver douillet.

Flora l'installa dans un fauteuil profond, et échangea Nina contre une tasse brûlante de thé.

Elle déposa la fillette encore endormie sur un canapé long, et la couvrit d'une couverture de laine, qui devait horriblement gratter.

Puis, elle se tourna vers Ginny, et l'interrogea muettement.

-Je suis désolée Flora..., cela fait tellement longtemps que nous ne nous sommes pas vu. Mais... tu dois être au courant de...

-Oui, de ton mariage avec le renégat Malfoy ?

Ginny serra les dents sous la pique violente de sa tante. Flora n'avait jamais été réputée pour sa douceur, mais là, elle était carrément virulente.

Ginny entendit sa tante pousser un soupir profond. Elle releva la tête et la vit chausser des lunettes proéminentes.

Finalement, peut-être étais-ce elle qui se faisait des idées ?

Après tout, Flora était une femme juste, correcte.

Elle avait toujours aimé sa petite nièce. Et Ginny le lui rendait bien.

Peut-être Flora était-elle simplement déçue de son comportement; après tout, elle ne lui avait plus donné de nouvelles depuis son mariage !

Ginny était mal en point, fatiguée. Elle avait mal. Son mari était sûrement mort maintenant, et elle ne pouvait se résoudre à accepter sans meurtrissure le pseudo-sarcasme.

Cette pensée acheva de l'hérisser complètement, et elle se renfrogna.

Quoiqu'il en soit, Flora n'était pas plus dure que d'habitude; Ginny était plus fragile.

Ce n'est jamais la faute des autres de toute façon, ce n'est pas les mots qui nous blessent, mais l'effet que ces sournois ont sur nous.

Des mots restent des mots... et ils n'ont et n'auront jamais la capacité de blesser, ou de soulager.

Jamais ne seront-ils que les outils à la gestuelle et à la pensée, qui elle, avec l'âme et l'esprit sont les seuls responsables de notre douleur. La raison est une chance certes, mais parfois, trop réfléchir peut heurter l'âme, l'entendement même.

Ginny avait mal... mal non à cause des reproches des autres.

Mais mal à cause de ses propres regrets, de son amertume...

Et cet insidieux poison ne cessait de s'étendre membre par membre, dans tous les replis et les coins de sa tête.

Il ne restait d'elle pour le moment qu'un champs dévasté comme après une détonante bataille.

Elle secoua la tête.

-Pardon, reprit-elle. Pardon, je croyais que vous tous me détestiez... alors je..., j'ai préféré ne pas reprendre contact.

Elle attrapa un pan du plaid recouvrant le divan et commença à le tortiller nerveusement autour de son index. Elle glissa un oeil à la pièce, et bizarrement, toute sensation dérangeante la quitta. Elle était chez elle ici. Chez sa tante. Et tous ces murs à papiers fleuris et ces vases de grand-mère ne faisaient que le lui confirmer.

-C'est idiot.

-Je le sais. Répliqua Ginny, plus vertement qu'elle ne l'aurait voulu.

Elle s'excusa d'un regard.

Flora soupira:

-Eh bien..., je suppose que je dois faire comme quand tu étais une petite fille ? Passer outre ta bétise, et pardonner. Je n'ai pas de bonbon à t'offrir par contre ma pauvre chérie; juste mes pauvres bras. Tu pourrais au moins embrasser ta vieille tante ?

Ce n'était pas vrai, elle n'était pas vieille: la cinquantaine tout au plus.

Dans la fleur de l'âge aurait dit Ron. La jeune femme se laissa aller contre la poitrine menu de Flora.

Elle ferma les yeux, et batailla pour se relever quelques minutes plus tard, quand la sonnerie du téléphone retentit avec brusquerie dans la maison.

Flora s'échappa en piaillant contre les inoportums-qui-dérange-chaque-fois-qu'il-n'est-pas-nécessaire-de-l'être. Enfin quelque chose du genre.

Elle s'appuya contre les oreillers, et pesta contre la douleur qui lui paralysait les muscles abdominaux.

Flora revint quelques minutes plus tard. Elle avait passé un manteau, et son écharpe multicolore.

-Je suis désolée ma chérie. Le devoir m'appelle. Une dame est en train d'accoucher quelque part dans la région, et je dois aller l'assister. Je vais me dépécher de revenir. En attendant, fait comme chez toi ma belle.

-Mais Flo...

Flora lui déposa un baiser sur la joue, et s'éclipsa aussi vite qu'une bourrasque par la porte d'entrée, laissant la pauvre Ginny, pantelante de douleur, et d'exaspération.

-Ohhh, et je fais quoi, moi ? Cria-t-elle pour les murs.

Bien sûr, ils ne lui fournirent par la réponse adéquate, et elle décida de prendre elle-même les choses en main: direction l'hôpital ! Enfin, s'il y en avait un dans la région, bien sûr !

Elle se releva, vaille que vaille, et se dirigea vers le seul objet moldu de la maison: l'appareil téléphonique.

Elle souleva le combinet, et dès lors, habituée à telle technologie, elle s'appréta à appeler les renseignements. mais elle s'arrêta soudainement: pas sûr que les renseignements puissent lui conférer l'adresse d'un hopital sorcier !

Elle soupira, et reposa le lourd objet.

Puis, prenant Nina dans ses bras, elle referma soigneusement la porte derrière elle, et la vérouilla d'un sort.

-Bon allez... courage.

Elle s'enfonça alors dans la nuit noire, pas même illuminée d'un réverbert.

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-On a trouvé trace d'un nouvel attentat.

L'homme aux cheveux gris remua nerveusement sa plume, et compléta vivement ses notes, ne s'arrêtant que pour fixer le jeune homme face à lui.

-Et où, cette fois-ci ?

- Etats-Unis. Texas, pas loin de Houston, en campagne.

-Mmh. Et de quelle type ?

-Eh bien, une maison complètement carbonisée. On a pu identifier qu'un seul corps. Il y en avait quelques autres.

-Vous êtes sûrs que c'est une affaire se rattachant au Lord ? Et puis... en Amérique..., c'est un peu étrange. Pour le moment on a relaté des altercations Voldemort/Sorciers qu'en Angleterre.

-Oui. Nous en sommes persuadés... je pense qu'il n'y a aucun doute..., vraiment. On a retrouvé quelques preuves incontestables de sa présence là-bas. La marque tout d'abord, dans le ciel. Sur le sol. Partout. Partout..., je crois que... ça a été une véritable boucherie à l'intérieure.

L'homme aux cheveux gris souris s'activa une fois de plus sur son carnet.

-Des photos ?

-Oui.

Le jeune homme aux cheveux chatain lui tendit un paquet de petites images étonnement fixes.

Le quinquagénaire observa une à une les photos.

Son visage d'habitude serein voire rougeau, avait pris la texture du papier craft.

-Pouah, boucherie n'est qu'un euphémisme, Merlin père de tous les sorciers ! Block, vous étiez présents lors de la découverte des lieux ?

Le jeune homme hocha piteusement la tête. Lui aussi arborait une étrange mine grisâtre.

-Je peux vous assurer Stanley, -euh... chef je veux dire- que les photographies ne sont qu'un pâle reflet de la réalité.

Stanley hocha lentement la tête, comme s'il était ailleurs.

-Il faut que... euh... -il se reprit, et jeta les photos sur la table, le plus loin possible- vous rameuttiez une équipe d'auror, au plus vite. Il faut... qu'on identifie 'au possible' les victimes, et qu'on tire au clair cette affaire, avec le responsable américain. Je tiens pour source sûre que le quartier sorcier le plus important de l'Amérique se situe à New York, dans une banlieue sordide. Je veux que vous organisiez un voyage là-bas avec nos propres troupes de chercheurs.

-Mh. Bien sûr, chef, je vais m'en occuper.

Block salua Stanley du chef, et s'engouffra à travers la fine ouverture menant sur lieux plus éclairé.

Il avait grandement besoin d'air frais.

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-Asseyez-vous là, en attendant qu'un médico-mage se libère. Vous savez, on est surchargé de malades ces derniers temps. Peut-être est-ce à cause de ce si mauvais temps ? Quoi qu'il en soit, essayez de vous resposer quelques instants, je vais voir ce que je peux faire.

L'opulente infirmière quitta une Ginny au teint cadavérique, pour se diriger vers la sale de repos des équipiers de l'hôpital de Glasgow.

Ginny soupira, et se dit qu'elle avait dû en faire du chemin pour trouver un hôpital. Encore heureux qu'elle était tombé sur cette petite fille et sa mère qui, toutes deux malades avaient pris le train pour s'y rendre.

Elle leur fit un énième sourire de remerciement, puis ferma les yeux, histoire de se concentrer sur autre chose que ce lieux sordide.

Son esprit se mit à caracoler de droite à gauche, lui passant telle ou telle image sur l'écran érinté de ses paupières.

Mauvaise idée: un regard gris se présenta. Puis une fossette. Un sourire.

Elle se frotta les yeux.

Les images disparurent, pour réapparaître quelques secondes plus tard.

Elle ouvrit les yeux.

Se concentrant sur un mur grisâtre.

Elle pouvait apercevoir sur ce mur diverses tâches de coloris différents: partant de la possible marque d'humidité à la plus inquiétante trace rougeâtre.

Son coeur s'échauffa, et se mit à protester. C'était comme si celui-ci se sentait oppressé, dans cette prison de chaire humide.

Comme si la place venait à manquer, et qu'il réclamait l'air libre, pour être apaisé.

Nina remua, et se mit à geindre.

Elle réussit à s'esquiver des bras de sa mère, et se mit à avancer à quattre pattes vers un étrange chien gris.

Ginny ne trouva pas le courage de se relever: elle posa la main sur son coeur, et tenta de le calmer, en compressant sa poitrine.

-Mh... Nina... viens-là, chérie.

Il fallait qu'elle voie un médecin... de suite. Elle avait l'impression que la prochaine fois qu'elle trouverait le courage de fermer les yeux, elle ne pourrait plus jamais les réouvrir.

Ca cognait fort dans sa poitrine.

Ca vibrait tout autant dans sa gorge sèche, et ça protestait dans ses membres. de partout ça tremblait, ça remuait de droite à gauche, sans se préoccuper de garder rien qu'un soupçon de coordination, et la pauvre jeune femme n'y pouvait pas grand chose.

Elle assistait, impuissante, à la rebellion étrange du corps sur l'esprit.

Ne pouvait rien faire d'autre que d'observer de l'intérieur, -posée sur le trône de son être-, son corps perdre posséssion de toute raison... ou plutôt couper le lien étroit avec son âme.

Peut-être étais-ce ça mourir... sentir comme un souffle chaud contre sa nuque quand une sombre pensée nous envahit; en l'occurence savoir très exactement que le ciseau mortel allait dans les secondes à venir rompre le fils de liaison entre l'esprit et le corps; savoir que toute pensée cohérentes allaient disparaître; le comprendre... intimement sans jamais pouvoir l'observer. Comme si l'âme subissait avec trop de violence la nostalgie profonde d'une possible vie antérieure.

Elle fixa subitement son regard et toute son attention sur une grosse femme déambulant dans le hall sordide pour empêcher ses pensées malsaines de heurter son faible coeur.

Elle soupira. Et se leva finalement de son siège. Elle intercepta sa fille; qui dans un rire aigü lui chatouilla le ventre, histoire de mesurer la résistence de sa mère.

Ginny la calma d'une caresse, et lui intima le silence, ce à quoi la fillette acquiesca d'un cri.

-Mademoiselle, un médico-mage va enfin pouvoir vous recevoir.

C'était une voix fine, androgyne, si basse et lente que Ginny cru la rêver.

Elle releva la tête, et vit la même infirmière opulente de quelques minutes auparavant; à moins que ce ne fus-ce "heure".

-Je... je crois que je vais être malade..., expliqua-t-elle, simplement, en reposant Nina au sol.

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-Chacun des hommes ici présents... vont se voir assigner un travail précis. C'est une affaire étrange à laquelle nous avons à faire. Le boss Tsey, nous a donné un laps de temps assez réduit pour la classer... ainsi..., j'attends de chacun d'entre vous une efficacité irréprochable.

Vous avez saisis, les gars ? Efficacité, et rapidité, mot clef de cette putain de mission.

Les hommes répondirent plus ou moins explicitement, et des "bien reçu" fusèrent de toute part.

Stanley soupira, et gratta avec douceur sa barbichette tout aussi grise que sa cheveulure.

Depuis le début de cette affaire, il semblait préoccupé.

-Block !

Le jeune homme se dirigea d'un pas vif vers son chef, et sa planta face à lui, les mains croisées dans le dos.

-Assignez donc les rôles à chacune des équipes. Je prend la fin de la journée pour moi. je suis crevé. Demain, départ du ministère à l'aube. Les portoloins sont-ils tous prêts ?

-Affirmatif, chef.

-Très bien.

Le viel homme passa une veste multe et multe fois rapiécée, et alluma une cigarette toute tordue.

Pendant ce temps, Block s'activait à charger les hommes de missions différentes.

-C'est vraiment une moche affaire. Conclut le presque vieillard en passant devant une table basse où un tas de photos et d'indications étaient étalées.

Son regard s'arrêta sur le reflet d'un corps calciné, et il expira profondément.

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Un homme de la presque trentaine s'activait autour d'elle, comme une fourmi se dépêche de nettoyer le chemin pour la reine mère.

Mr Maraco avait-il dit s'appelait.

Il passa une heure tout entière à l'observer sous tous les angles, essayant de diagnostiquer au mieux le mal de la jeune femme.

-Ca fait combien de temps que vous avez cette... étrange marque sur le ventre, mademoiselle ?

-Madame. Le reprit-elle.

L'homme lui lança un regard par dessus l'épaule, l'air désaprobateur: sûrement trouvait-il déplacé la froideur de la jeune femme.

Ginny détourna les yeux, pour ne pas exposer son visage ravagé au médico-mage.

-Deux jours.

-Mmmh...

Il appuya un peu trop fort sur l'estomac de Ginny, et elle réprima un haut le coeur.

-Vous êtes enceinte, non ?

-Oui.

-Mmmh.

L'homme tata précautieusement le bas ventre de Ginny, et hocha pensivement la tête, ce qui eut le don d'exaspérer Ginny qui se retint de lui hurler "Enfin quoi !"

Ce qui est particulièrement agaçant avec les spécialistes guerrisseurs, et tout médecin de base, c'est assurément leur petite manie d'hocher la tête, en grattant pensivement une petite barbichette noire, sans jamais laisser espérer au patient le résultat de l'auscultation, voilà ce que Ginny eut envie de lui jeter à la tête, avec dépris.

Elle dissimula une grimace derrière une main, et remua sur le fauteuil.

Ses yeux cherchèrent ceux du médecin et elle l'interrogea muettement.

-Mmh..., je vais devoir procéder à des examens plus poussés. Ce que je vais faire, c'est utiliser un sort de "revélation". Pour indiquer si la blessure est naturelle ou d'ordre magique.

-Très bien.

Maraco se plaça donc face à elle, et posa une main longue et fuselée sur la marque verdâtre.

Il murmura quelques paroles inintelligibles, et attendit patiemment. Une lueur bleue se dégagea de sa poigne pour effleurer dans une douce chaleur la poitrine et le ventre de Ginny. Elle soupira de contentement: la douleur avait disparue.

Une ride soucieuse apparue entre les sourcils du médico-mage.

Au bout d'un long moment, il arrêta brusquement l'analyse, et la douleur resurgit dès lors que la lueur s'en était allée, coupant violemment la respiration à Ginny.

Elle gémit, et se tourna sur le côté.

-A... alors ? Bégaya-t-elle, à travers l'écran brumeux de ses paupières.

-Et bien... c'est..., c'est étrange.

-Monsieur, s'il vous plait, je n'ai pas toute la journée à ma disposition, de plus je souffre affreusement si vous n'aviez pas remarqué ! Protesta-t-elle, avec hargne.

-Ou... oui, bien sûr. Eh bien d'après le sort, la blessure est d'odre magique. Une incantation à votre encontre certainement. Peut-être un rituel qui aurait dégénéré..., pouvez m'éclairer sur vos récentes acitivités made... madame, marmona-t-il en fouillant dans un tas de papiers.

Ginny grimaça. Elle ne pouvait certainement pas lui répondre calmement qu'elle avait fait un pacte du sang avec le plus dangeureux mage du monde. Certainement pas !

-Eh bien... j'ai eu... un petit différent avec un ami... et euh... on s'est battu... -improvisa-t-elle- et... il s'est trompé dans la formule je crois... euh, ça m'a laissé... cette euh... trace.

Maraco la fixa quelques secondes d'un oeil rond.

Puis, il palpa une fois de plus la meutrissure, et appliqua un baume qu'il trouva dans une étagère au dessus d'un large et spacieux bureau de bois.

Ginny grimaça.

-Pour faire sortir les mauvaises "humeurs". Expliqua-t-il, machinalement. Ca devrait nettoyer la blessure à défaut de la soigner totalement. Il faut la laisser évoluer, et... oh au pire revenez dès que le mal se fait trop sentir, sinon au grand maximum accordez vous deux semaines.

Il ouvrit un calpin et feuilleta les pâges jaunies.

-Voilà. Dans deux semaine, le mercredi 27. 14 h 15, ça vous ira ?

-Euh... je suppose. Répliqua-t-elle, prise de cours.

-Eh bien, madame, je vous laisse le baume. Tous les jours une bonne couche sur la blessure. N'oubliez surtout. Il faut drainer la saleté.

-O...oui.

Elle lui tendit la main et grimaça sous la poigne musclée.

-Eh bien, à bientôt, et surtout, si vous avez très mal, ou que la blessure évolue dans le mauvais sens, revenez de suite et demandez à me voir.

-Très bien.

Elle s'échappa vivement de la salle, récupéra Nina, qui pleurnichait dans un parc d'enfant, et coura presque pour déserter ce lieux sordide.

Elle en était venu à Haïr les hopitaux.

Elles les haïssait depuis que Ron avait poussé son dernier soupir là-bas.

Elle les haïssais depuis qu'Hermione y avait perdu un enfant.

Elle les haïssais pour toutes ces fois où Harry s'y était retrouvé, inconscient, pour toutes ces fois où Draco y avait envoyé des gens.

Elle les haïssais de ne pas avoir laisser une chance à son mari d'y attérir avant la... fin. Avant que la grande faucheuse ne se penche sur son cas.

Elle essuya ses yeux, et se mordit la langue avec trop de force.

Finalement, elle s'écroula dans un bar sordide.

Le long d'un chemin sordide.

En sortant d'un hopital sordide.

Dans une région sordide.

Elle tenta avec force mêlée de courage d'affronter son sordide destin, et un cri tout aussi sordide que sa vie dépassa sa gorge brisée, remontant en écho vers un ciel sordide et gris.

oxxxXoOoXxxxo

-Des nouvelles ?

-Oui.

-Parfait Block. Parfait. Racontez-moi.

Le jeune auror s'assit sur une chaise, le dos enroué par la nuit blanche qu'il venait d'essuyer.

-Eh bien, il semblerait que les corps aient pu être identifiés. Tous, sans exception. On a pu... on a pu collée une explication logique à cette... cette... affaire.

-Hum... vous avez fait du bon boulot, et...

Avant que Stanley ait pu finir, Block jeta une pochette bleu sur le bureau.

-Le dossier complet. Rédigé avec soin cette nuit. Expliqua-t-il.

-Hum...

Stanley le feuilleta doucement, et s'arrêta finalement sur la page intitulée "victimes".

Ses yeux survolèrent avec dégoût les images prises le lendemain de la "bataille", et stopèrent devant les photos d'identité des victimes.

Il soupira et referma le dossier.

-Pas un moldu, complèta-t-il, pour lui-même.

-En effet... mais le plus étrange dans tout cela c'est qu'il n'y a eut qu'une seule dîtes "victime", je veux dire que tous ces sorciers -mangemorts de leur actifs- se sont retournés contre un seul pauvre mec.

-Le gosse de Lucius, non ?

-Ouais. Draco Malfoy. C'est le moins amoché. Mais bon... c'est encore une manière de parler. Grâce à un sort on a pu tous leur reconstituer des têtes "potables" pour les enterrements. Mais le plus important dans cette affaire c'est... pourquoi tous ces putains de mangemorts se sont attaqués à ce pauvre type.

-Enfin... il m'a l'air de s'être bien débrouillé... et puis, je dois dire que j'avais de grand doute quant à sa place en tant que sorcier. Je ne pense qu'on pouvait la ranger dans le camps des "gentils".

-Il est mort. Répliqua vivement Block, un peu choqué du ton ironique de son chef.

-Je le sais bien. Une explication à tout ça ?

-Eh bien... il semblerait que le jeune Potter de la section 3 de la convention des aurors ait pu nous éclairer là-dessus.

-Qu'est-ce que vous voulez dire ? LE Harry Potter ?

-Sans vouloir faire d'humour chef, il n'y en a qu'un de Potter qui soit auror de profession. Et vous n'êtes même pas au courant qu'il fait parti d'une des divisions ? Hum hum...

-Ce n'est pas spécialement hilarant, Block. Retourna d'un ton vif Stanley.

-Hum... quoi qu'il en soit, il a pu nous fournir de précieux renseignements.

-Je croyais avoir compris, expliquez-vous.

-Il le connaissait très bien. Il semblerait qu'une des amies proches du survivant été marié au jeune Malfoy.

-Il se serait dégoté une femme, celui-là ? Plaisanta Stanley.

Block ne prit pas la peine de répondre, et enchaina:

-Une certaine Virginia Kate Weasley.

C'en suivit un silence tenu, puis...

Stanley partit dans un rire gras que Block ne put pas même réprimander, tant la bonne humeur mal placée de son chef le rendait mal à l'aise.

-Une Weasley et un Malfoy ! C'est pas vrai, dîtes moi que Potter plaisantait ! C'est trop pour mon vieux coeur ! Ca a dû être de trop pour le vieux Lucius !

'IL vous en faut peu' se retint Block de hurler.

-Qu'a ajouté Potter sinon, -gloussa Stanley-, en essuyant une larme au coin de ses yeux.

-Eh bien, il nous a dit seulement qu'avec son père rangé au rang de traitre, dès lors, le jeune Malfoy avait dû avoir pas mal d'embêtements avec celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Le Lord a dû réclamer sa vengeance. Après tout, juste avant d'être condamné au baiser du détraqueur, eh bien... il aurait fait pas mal de concessions, et laché quelques renseignements sur vous-savez-qui. Le 'peut-être' pourquoi de cette altercation.

-Hum... mouais. Pas très précis tout de même. Il faut que vous m'organisiez une entrevu avec Potter, et trouvez moi cette Virginia We... Malfoy. -il gloussa une fois de plus- Elle doit connaître, elle, la raison de cette putain d'affaire.

Block se tortilla sur sa chaise. Sa nuque le faisait souffrir, et la seule chose qu'il réclamait c'était un lit douillet et chaud. pas de quoi ruiner un millionnaire, non ?

Il écopa en réponse à sa nuit blanche, une journée pleine à craquer de boulot... encore.

-Très bien chef. Maugréa-t-il. Je m'en occupe de suite.

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Eh bien voilà...

Ginny était revenu au point de départ.

Ses yeux survolèrent le tas de cendres géant qu'avait créé l'incendie de leur jolie maison.

Il ne restait plus que du bois noir... du charbon plutôt. Sans dessus dessous.

Dans un équilibre précaire, une petite blanche de bois virevoltait, avec paresse, s'amusant à vibrer, à effrayer un oiseau, et frôlant la chute, toujours revenant au point initial, l'équilibre gagnant du terrain, la peur du vide augmentant lentement, en un capahrnaüm singulier; la petite planche se balançait ainsi, toujours paresseusement, elle virevoltait alors et semblait par moment narguer le monde entier du haut de sa montagne de cendre...

Ginny secoua la tête.

Elle passa un doigt fébrile sur l'arrondi d'une planche, et observa d'un regard défait le bois se briser en million de petites particules de charbon noir.

Voilà tout ce qu'il restait de leur demeure d'Amérique. Cette si jolie maison que Ginny avait tant désiré.

Pourquoi était-elle donc revenu... eh bien, ce n'était pas bien compliqué, voyez...

Elle comprenait sa souffrance, elle acceptait la situation. Mais souffrait, à un point tel qu'elle était persuadée que si elle voyait la maison détruite, ses rêves matérialisés en cet amas singulier de bois carbonisé, elle aurait encore plus mal. Elle chialerait sûrement des jours entier, chialerait oui, parce qu'à ce stade on ne pouvait pas dire "pleurer". C'aurait été un gros mensonge. Elle évacurait des flots d'eau salée,- tout son être-, et après... après avoir subie tout le malheur possible, plus rien ne pourrait l'atteindre. Elle pourrait décider de se changer en statue, son coeur et son être seraient près à cette métamorphose. Plus rien ne l'effraierait, et elle pourrait déambuler, errer dans ce monde, élevant ses filles sans jamais plus souffrir ou être en proie à la peur, puis un jour quand ses enfants seront en mains sûres, elle s'allongerait sous un arbre, observerait un peu le ciel, et elle pourrait mourir. Elle s'en irait loin de sa famille pour mourir sous un ciel d'été. Elle se cacherait, loin de toute civilisation.

-Tu m'entends Draco ! Tu m'entends ! Je vais m'en aller ! Je m'en vais ! Je m'en vais... Je pars loin et je ne reviendrais plus. Je vais donner naissance à notre petite fille. Je vais élever parfaitement nos deux enfants. Tout sera parfait ! Elles iront dans une école moldue, et nous passerons nos nuits d'hiver près du feu, et je leur raconterais notre vie... je révinventerais notre existence à tout les deux, et je leur conterais ces belles histoires...

Elle s'appuya contre un arbre, et huma tranquilement l'odeur âcre du feu mort.

Elle avait de plus en plus mal au ventre; et cela ne semblait même plus l'atteindre, tant elle divaguait.

-Et je leur parlerais de tes yeux, et de tes précieux sourires. Et de tes mains, et aussi de ton esprit borné...

Finalement, elle se laissa glisser au sol, et ses mains s'accrochèrent d'elles-même aux précieux brins d'herbes encore vivants.

Avec violence et sans pitié elle les arracha, et sentit un impérieux besoin de crier.

A la place un sourire d'allégresse pure s'attarda sur ses traits.

Et pendant ce temps, la tâche sur son ventre verdissait au possible jusqu'à prendre une teinte de suie.

-Elles sauront tout de toi, de tout ton être, et j'écrirais quelque part sur des centaines de feuillets notre vie, et toi... toi... toi, partout où j'irais, tu m'accompagneras. Mes rêves seront fait de ton corps, et mes peines de ta voix. Puis, le ciel prendra la teinte de tes yeux par moment, et quand un jour, après un long repas familial, nos filles iront s'occuper de faire la vaiselle avec leur maris, je m'en irais dans les bois.

Une pique violent la fit tressaillir et elle s'étrangla, perdue dans son souffle ininterrompue de parole. Un flot de larmes s'échappa, et elle ne fit rien de pus que ce chacun aurait pu faire: contemplant piteusement le ciel; se bornant à penser qu'Il était là, qu'Il la regardait du haut de son trône. Qu'Il allait La juger.

Elle secoua la tête avec humeur.

- Je cueillerais des mûres, parce que j'adore ça. J'en mangerais quelques unes. J'irais m'assoir sous un arbre, à l'ombre du soleil tapant, et je regarderais le ciel.

Comme en réponse à son appel, de gros nuages s'amoncelèrent au dessus de la petite colline verte.

- Durant un bon moment et jusqu'à la fin, je regarderai le ciel bleu. Priant qu'il vire au gris, pour savoir que tu m'attends..., puis je plongerais une lame fine, et ciselée dans une veine, n'importe où. Ce sera douloureux peut-être. Pas autant que tout ce temps que je passerais sans toi. Je pleurerais encore. De douleur peut-être, mais surtout de soulagement. Parce qu'enfin, je serais libre. Parce que j'aurai accompli ce pourquoi tu es mort à ma place...

Un éclair vrilla le ciel, et ses paupières s'allourdirent. Elle savait qu'elle aurait du se précipiter à l'hopital, car dans son ventre s'était comme si son enfant se retournait en tout sens, comme si un quelconque organe venait à l'étouffer et que le pauvre se débattait avec hargne pour se dégager de sa prison de chaire.

-Prie juste avec moi, que le ciel m'aide. Qu'il me préserve jusqu'au moment où nos enfants seront en sécurité. Qu'il m'aide juste un peu... il nous doit bien ça. Draco... il nous le doit.

Elle voulut ajouter quelque chose, qu'elle l'aimait... peut-être autre chose aussi... seulement, elle ne trouva pas le courage de se mesurer à l'intensité mauvaise du ciel, et un étrange sommeil tendre s'empara d'elle, entièrement.

Et donc, une fois de plus dans la semaine, le présent fut remplacé par un vide vertigineux.

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-Et voilà une autre affaire Voldemort classée. Maugréa Stanley.

-Il reste encore la jeune Malfoy a interrogé. Vous êtes déçu que tout se termine, chef ? Plaisanta Block, en rangeant précautionneusement le dossier avec une centaine d'autres.

-Vous me trouvez lourd, Block, mais vous êtes aussi pas mal dans votre genre. D'où viens cette joliesse inhabituelle dans votre ton ?

-Mh... il faut bien essayé de rester joyeux malgré les horreurs que l'on voit tous les jours, sinon, le monde serait constitué d'une bande de fou furieux, et Dieu s'en mordrait sûrement les doigts.

-Vous êtes croyants ? Demanda avec surprise Stanley. Dans la communauté sorcière, rares étaient les hommes ou femmes attachés à la religion chrétienne.

-En effet, et puis venant de parent moldus, je suppose que c'est assez normal. A vrai dire, si je suis si joyeux, c'est que j'ai demandé mon amie en mariage et elle a accepté.

Stanley soupira de mécontentement.

-Autrement dit, boulot en surcharge pour les autres et vacances rémunérées pour d'autres paresseux.

-Je croyais que les phrases d'usage étaient "mes félicitations", "tout le bonheur du monde pour vous, mon ami", ou encore "soyez heureux et faites nous une ribambelle de gosse".

-Okay, je vous félicite, mais laissez donc le bonheur des gens pour eux, et prenez juste votre part, et pour ce qui est de la ribambelle de gosse, abstenez-vous de m'envoyer encore une bande de rien-foutre dans ma section.

Block ricana et Stanley ajouta une convention du genre "je suis trop vieux pour ce genre de chose".

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Donc voilà, c'était le vide.

Un long vide, vaste, sombre par moment, reposant par d'autres; toujours éclatant, simplement de solitude ou alors de léthargie, cela dépendait. C'était long, voilà tout.

Très bien, seulement à un moment donné, un jour quelconque, quelques secondes plus tard, qui sait ? il fut chassé par une lumière tamisée qui s'éclaircit rapidement au point d'en devenir douloureuse.

Une sueur froide s'écoula le long de son dos, et elle reprit soudainement conscience.

Ell poussa un cri de surprise, et se hissa sur ses coudes.

La première chose qu'elle put observer avec un sursaut fut deux pupilles noirâtres logées derrière une paire de lunettes carrées.

Elle s'étrangla subitement et se mit alors à cracher et à tousser furieusement.

-Miss Virginia ? C'est ... un miracle. Regardez-moi. Vous pouvez me voir ? Clairement ?

-Je...

-Votre vision est-elle sombre ? Virginia, regardez moi.

- Où... où suis-je ?

-Avalez cette petite gélule.

-Où suis-je ? Réitéra-t-elle, le regard lourd et absent d'un aveugle.

-Donnez-moi votre main. Voilà, le pouls bat correctement. Dîtes moi quelque chose...

-Je... vais vomir.

-Non, non, je viens de vous transfuser un médicament efficace, vous allez voir, le mal va s'estomper. Patience. Respirez profondément.

L'homme d'apparence vieillote se pencha au dessus d'elle, et Ginny plissa le nez en sentant d'horribles effluves s'apparentant au choux lui chatouiller les narines.

Elle toussota encore un peu, et quémanda nerveusement un peu d'eau. L'homme s'éxécuta et se présenta alors:

-Je suis le docteur Kingley. Vous vous trouvez actuellement à Londres. Ste-Mangouste. Vous souvenez-vous ?

Ste-Mangouste.

Ste-Mangouste...

Ginny cligna des paupières et se passa un linge humide sur la figure.

Sa respiration se précipita alors.

Ste-Mangouste !

Elle fit voler tout d'un coup la couverture en bas du lit d'hopital, et se releva.

Elle se rattrapa précipitemment au mur quand ses jambes faibles ne purent supporter le choc.

-Calmez-vous. Vous avez subi un traumatisme. Vous n'avez pas encore la capacité de vous relever.

Cela fait un mois et demi que vous n'avez plus fait d'effort.

Elle se rassit avec l'aide de l'homme et plissa ses doigts sur ses cuisses avec une certaine nervosité.

Un mois et demi ?

Elle avait dormi durant un mois et demi ?

-Je... je vous assure, je vais vomir.

-Vous ne vous souvenez de rien ?

Un goût métalique dans sa bouche, elle grimaça, et recommença l'effort difficile: lentement, avec une prudence maladive, elle se hissa du lit avec l'aide de ses muscles endoloris et des montants fermes du lit.

-Un auror vous a trouvé évanouie il y a de cela un mois et demi, reprit le docteur Kingley, devant une maison ravagée aux Etats-Unis.

Il vous a alors ramené à Cornwell, centre hospitalier de New-York. De là, ils vous ont identifié et transféré à Londres. Votre ville maternelle.

-Mon Dieu... je rêve.

Soulagée de pouvoir se tenir enfin debout, elle fit quelques pas hésitants.

-Là, nous avons mis en place un traitement spécial pour vous. Vous étiez en pieux état.Vous savez jeune femme... si cet auror américain ne vous avez pas trouvé, vous seriez morte à l'heure qu'il est.

"Je veux mourir" fut sa seule pensée cohérente.

Elle se mordit la lèvre et ravala sa rancoeur.

-Je vais de ce pas chercher Mary. C'est une nouvelle assistante en médico-magie. Elle va s'occuper de vous, et s'assurer que votre famille soit prévenue dans la journée.

"Ma famille..."

Le regard rêveur, elle s'approcha lentement de la large fenêtre aux rideaux tout aussi blancs que la pièce.

-Ma famille...

-Oui, vous vous souvenez ? Molly votre mère est passée tous les jours pour avoir de vos nouvelles et surtout pour s'occuper de vous. Votre père, et vos frères aussi, ainsi que de prôches amis à vous.

-Maman..., murmura-t-elle, complètement déboussolée.

Elle avait mal à la tête. Affreusement, de ce petit mal sournois qui vous entoure, vous englobe le crâne, et bat sourdement dans les veines, jusque dans les yeux, comme s'ils s'apprêtaient à jaillir de leur orbite, tant l'oxygène venait à manquer.

Quelque chose lui bloquait la respiration. Ses dents semblaient scellées les unes aux autres, comme si pincée d'avoir oublié un détail important elle ne parvenait pas à s'interesser au discours insipide du médecin.

Une chose importante lui échappait en cet instant. Petite silouhette invisible dans l'ombre.

Sa mère allait venir... elle allait pouvoir la serrer dans ses bras, cette femme qui lui avait donné la vie.

Qui lui avait donné la vie...

Qui l'avait mise au monde.

Qui lavait mise au monde...

La petite silouhette sombre refit surface, pour la seconde fois. Comme un coup de vent bref et si subtil qu'on l'oublie la seconde d'après.

Elle s'accrocha à cette idée, mais elle lui échappa l'espace d'une minute, doux rêve qu'on découvre au réveil. Elle secoua la tête et revint à l'idée initiale. La silouhette frêle, miniscule, à la peau diaphane et aux joues roses et douces.

Un rire jaillit subitement dans sa tête et se répercuta contre les parois de son crâne, petit caquètement aigü et uniforme.

Elle ouvrit les yeux et croisa le regard anxieux du médico-mage.

-Docteur, je voudrais voir mon enfant. Mr...

-Richard.

-Mr Richard, je voudrais voir ma petite fille Nina. Prévenez ma mère de suite. Dîtes lui d'amener ma Nina.

Elle s'approcha à pas mesurés du petit miroir opalin. Sa mine grise et ses joues légèrement creusées l'étonnèrent à peine. Elle avait été belle, elle le savait bien. Là elle n'était même plus jolie, ces derniers mois l'avaient épuisés moralement, et physiquement.

L'homme se gratta pensivement la barbe et soupira.

-Je suis dans l'embarras de vous dire que je n'étais pas même informé de l'existence de cette petite fille.

Ginny vira blanc subitement.

-Appelez... appelez ma mère, tout de suite ! Tout de suite, docteur, appelez là !

L'homme la fixa avec surprise et acquiesça.

Il sortit d'un pas sûr et ne revint qu'une demi-heure plus tard en compagnie d'une Molly tendue.

Elle s'approcha de Ginny et l'observa quelques instants avant de la prendre dans ses bras.

Ginny la repoussa tout aussi vite et s'écria:

-Maman, tu ne l'as pas amené, tu n'as pas amené ma petite fille ! Je veux que tu ailles la chercher !

Molly secoua piteusement la tête.

Ce qui eut le don de redoubler la colère sourde de la rousse.

Elle grogna comme un félin, contrariée par son coma idiot qui l'avait empêché de s'occuper de sa fille correctement; énervée que cette main invisible s'amusa à serrer impotiyablement sa tête comme un fruit qu'on mordille; agaçée jusqu'à l'os que sa mère en rajoute une couche et révulsée par tout ce qui pouvait l'entourer et faire que son destin la rattrapait une fois de plus, ses mauvais souvenirs en supplément.

-Maman... j'ai terriblement mal à la tête, alors pourquoi t'amuses-tu avec mes nerfs. C'est simple, je réclame juste ma petite fille ! Rien de bien compliqué, non ?

-Ginny, écoute moi très attentivement. Viens t'assoir à côté de moi.

La jeune femme partit dans un rire aigü.

-On aura tout le temps de parler plus tard, je veux la voir en attendant ! Je suis sa mère, et je veux que tu me la donne !

-Ginny chérie... regardes moi. -elle lui saisit le menton et caressa doucement sa joue- Tu m'écoutes ma puce ?

La jeune femme hocha la tête, immobile mais pourtant tendue comme un arc.

-Quand tu as été retrouvé évanouie en Amérique devant ton ancienne maison, il se trouve que... F... Flora, à qui tu avais confié Nina... a eut un accident.

-Un accident ?

-Oui. Un grave accident. Sa maison a subit un grave incendie... un incendie criminel. Il... il y avait la marque de Vol... Vol, tu-sais-qui dans le ciel, au dessus... et...

Molly déglutit, et pressa sa fille contre sa poitrine.

-Flora, ma soeur est décédée à cause de Lui. Il y a eut une grande enquête par la suite menée par un certain Georges Stanley. Il aurait mis en rapport cet incendie avec un autre, précédemment répertorié aux Etats-Unis, dans les environs de Huston.

-M... mais je ne comprends pas. Maman, je ne comprends pas pourquoi tu me parles de tout cela.

-Pour trouver le lien entre les deux incendies... il s'est penché sur ton cas. A toi. A D... Draco.

Et il a trouvé le lien entre les deux, parce que Flora n'avait aucun rapport direct ou relation avec le Lord, relation inexistante qui déboucha pourtant par un homicide, car s'en était un.

Ginny resta silencieuse quelque instant. Se bornant à refuser l'horrible déduction qui se formait petità petit dans les engrenages de son esprit.

Ce n'était rien. Sûrement un rêve: elle allait se réveiller.

Sa mère la serra plus fort contre elle, et écorcha légèrement son cou.

Ginny s'en serait mordu les doigts.

Elle avait mal. Elle avait mal, donc elle ne rêvait pas. Elle ne rêvait pas, mais Nina n'était pas à ses côtés.

Et si Nina n'était pas à ses côtés c'était qu'elle...

-Ma chérie, tu vas devoir être forte. Tout va s'arranger, tu vas voir...

Ginny sentit la dernière barrière qui tronait fièrement dans le centre de son corps se brisait comme une brindille.

Elle avait cru, deux mois plus tôt mettre au défi ses barrières mentales. Elle avait cru en sortir vainqueur, mais à l'instant même où le monde lui apparut comme un lointain horizon, elle comprit sa bétise.

Elle avait prié pour être plus forte. Le ciel la mettait à l'épreuve, une fois de plus, pour répondre à ses attentes: elle ne sortirait pas indemne de cette épreuve, elle serait forte.

Car tout le malheur possible se serait vengé d'elle et le mal personnifié, quelque part sur le continent en rirais en compagnie de ses compagnons de fortune.

Donc la barrière forcit un instant et céda sous le ras de marée violent.

Et elle s'étouffa dans un cri qui emporta en elle les dernières traces de faiblesse.

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D'un pas rapide, ils traversèrent tous deux les derniers pas les séparant de la chambre étroite, perdue au milieu d'un couloir long, à l'horrible odeur antisceptique.

Arthur Weasley enleva le petit chapeau qu'il portait sur sa tête rousse, et poussa un soupir profond.

Harry Potter quant à lui, mis au courant au même moment qu'Arthur du réveil de Virginia Malfoy, replaça nerveusement une mèche rebelle, et épousseta sa robe de sorcier.

Ils se lançèrent tous deux un regard de contrition, et Arthur laissa échapper un rire étrangement aigü, ce qui détendit l'espace d'une seconde l'atmosphère.

Un dernier toussotement, un clin d'oeil nerveux, et ils poussèrent la porte, à l'unisson.

L'obscurité les aveugla un instant, et ils évoluèrent à l'aveuglette jusqu'au lit près de la fenêtre.

Ce futle souffle pesant de la jeune femme qui les guida dans les ténèbres, et finalement, d'un coup de baguette Arthur dissipa l'obscurité ambiante.

Harry sursauta en voyant les deux yeux bleu fendus en amande qui le scrutaient dans un coin encore sombre de la pièce.

Il cru avoir à faire à un spectre.

La jeune femme fronça les sourcils, et se releva.

Elle était tombée une minute avant qu'ils ne s'invitent tous deux, en proie à un autre de ses nombreux vertiges.

Elle s'approcha d'eux, et les dépassa sans les embrasser pour finalement s'allonger sur le lit.

-Bonsoir ma chérie. Commença Arthur en déposant un baiser sur son front. Comme je suis eureux de te voir en pleine forme.

Il lui fit un sourire timide, et empêcha sa peine de se déverser sur ses traits en voyant le visage creusé et angoissé de sa fille.

Il caressa son bras long et osseux, et lui embrassa les cheveux cette fois-ci.

-Ma petite fille, tu m'as manqué... tu nous as tous fait si peur.

Harry s'approcha d'elle à son tour et la serra dans ses bras, mais il la relacha très vite en sentant la tension ambiante dans son corps et son visage.

Elle ne voulait pas qu'on la touche.

-Ma jolie Ginny, commença-t-il en lui faisant un sourire renversant, tu vas voir ton séjour à l'hopital sera très très court, je viendrais te voir chaque jour, je t'emmènerais te balader dans la parc demain, okay ? Et même qu'on pourra faire de la balançoire, et je te cueillerais des milliers de petites maguerites pour tes beaux cheveux roux.

-Oui, et tes frères viendront samedi, et nous apporterons de sublimes mets, parce que je dois dire que cette bouillie étrange ne me dit rien qui vaille..., argumenta-t-il, en saisissant le bol vert sur la table de chevet: dedans une purée blanche avec d'étranges petites choses gluantes.

Il fit la grimace et reposa le tout.

-Viens dans mes bras ma fille chérie tu vas voir tout va s'arranger...

Arthur l'entoura de ses bras, et Ginny fit un bond de fauve mécontent.

Puis, elle se releva vivement et s'éloigna des deux hommes.

-Vous... vous le faites exprès ! C'est ça hein ? S'égosilla-t-elle avec humeur.

Arthur et Harry haussèrent de concert un sourcils interrogateur, ce qui agaça au possible la frêle jeune femme.

-Je ne suis pas faible ! Alors, arrêtez de me traiter comme si j'avais cinq ans ! J'ai subis tout le malheur possible, et j'ai l'impression que le diable m'accompagne partout où je cherche une issue, et j'ai vraiment mais vraiment Mal à La Tête ! Alors arrêtez je vous en prie avec cet air condescendant.

-Mais, Ginny... on ne veux que ton bien, ma puce..., continua son père. Rien n'était calculé, que vas-tu donc t'imaginer ?

-Ca se voit comme le nez au milieu du visage ! Hurla-t-elle. Tout ce que vous dîtes et faites, vous l'avez répété des centaines de fois pour vous donner le courage de m'affronter ! Parce que la mort fait peur à tous le monde, parce qu'elle vous effraie ! Et même toi, Harry, tu as peur en me parlant ! Tu donnerais tout ton or de Gringotts pour ne pas être là ! Pour ne pas à voir encore une fois à voir la mort devant toi ! J'ai perdu Mon mari. Ma petite fille est Morte dans un Incendie ! Et la seule enfant qu'il me restait est morte il y a un mois dans mon ventre ! On me l'a extirpé de là, et je n'étais même pas Là pour la voir avant qu'on l'enterre ! Elle n'avait pas sa mère avec elle ! Alors, je vous en prie, cessez de me traiter comme une faible ! Je ne crains plus rien, et le ciel m'a jugé. Je ne... il faut que tout cela cesse. Parce que... parce que vous me dégouttez avec vos condoléances et votre pitié. Gardez-là vous donc !

Elle se recroquevilla dans un coin, et croisa les bras sur ses genoux.

Elle ne voulait plus voir personne.

Elle devait être forte une dernière fois.

Une dernière fois, elle devait leur faire mal, pour qu'ils l'oublient plus facilement, -qu'ils la détestent donc-

Car... durant les quelques jours qui avaient précédés la visite de Molly, elle avait mis sur pied un plan.

Un plan tordu, un plan inhumain, machiavélique. Sournois, et grotesque, et la seule personne qui en subirait les conséquences serait elle, elle-même.

Elle avait donc, durant son temps libre visité la bibliothèque de Ste-Mangouste dans l'espoir de trouver une réponse à toute ses questions qui la harcelaient sans cesse.

Pourquoi tout cela était-il arrivé ?

Que pouvait-elle y changer ?

Qu'est-ce qui ce serait passé si elle n'était pas née ?

Si elle n'avait jamais imaginé un autre plan tout aussi grotesque pour faire payer à Ron la monnaie de sa pièce: séduire le jeune Malfoy.

Personne n'aurait souffert autant en tout cas.

Ou peut-être d'une autre manière, mais en tout les cas, tout ça n'aurait jamais dû arrivé.

Elle feuilleta donc, avec passion tous les ouvrages sur les démons, dieux et déesses païens répertoriés.

Cherchant avec folie une solution à tous ses problèmes, un rituel qui peut-être aurait pu ramener Draco et ses deux enfants à la vie.

Et elle était prête à en subir toutes les conséquences.

Harry s'approcha d'elle et la secoua sans ménagement:

-Que veux-tu alors Ginny ? Qu'on crie ? Qu'on te juge pour des évènements, des actes qui ne sont pas tiens ! Tu n'es responsable de rien, pourquoi te blamerait-on ? Nous t'aimons, Ginny, et ne rejettes pas ta douleur sur nous ! Tu m'entends ? -il la hissa sur pieds, et la traina jusqu'au lit, puis la fit assoir- Nous n'avons rien calculé, cela s'appelle de l'amour.

Elle baissa les yeux et plongea une fois de plus dans ses pensées: il fallait qu'elle peaufine le plan. Il n'y avait plus que lui qui comptait maintenant.

En cherchant plus attentivement, Ginny avait compris que les rituels étaient peut-être de simples supercheries. Ou s'ils marchaient, les conséquences seraient bien trop graves. Si ça n'avait concernait qu'elle, elle aurait essayé, mais les sévices se répercuteraient sur sa progéniture aussi...

Elle réfléchit donc, et continua à chercher une autre solution.

Et ce fut très tôt ce matin, aux alentour de six heures, à la suite d'un rêve qu'elle trouva la solution en la personne d'Hermione.

Elle s'était rappelé d'une conversation avec Harry et Ron.

Il y avait de cela trois ans, ils lui avaient racontés avec passion, un soir d'orage leur troisième année, et pour la première fois, Harry avait évoqué Sirius sans se bariquader dans un mutisme maladif.

Il avait même ris de cette année pour le moins étrange.

Et le mystère d'Hermione lui avait été révélé.

Elle s'était servie d'un collier... d'un collier avec un petit sablier pour remonter le temps.

C'était très dangeureux paraissait-il, et Harry lui avait expliqué avec amusement que s'il avait lui-même rencontrer son double en face durant le sauvetage in extremis de Sirius, il serait devenu fou.

-Tu comprends Ginny ? Est-ce que tu m'entends ? S'écria rageusement Harry.

-Je...j'ai besoin d'être seule... s'il te plait Harry... s'il te plait papa. J'ai besoin de réfléchir..., revenez me voir demain... je...

Arthur s'étrangla dans sa peine: entendre la voix de sa fille mourir dans un murmure sans queue ni tête lui faisait encore plus mal que de voir son visage émacié, et apâli par le manque de lumière.

-Très bien ma petite poupée, nous reviendrons demain, Harry et moi, et maman aussi... hein ?

-Mh. Murmura-t-elle, sans vraiment écouter. Elle était plongé dans le tourbillon infernal de ses pensées.

Ils quittèrent la chambre sans trop faire de bruit, et le bruit de leur pas lourd résonna un moment dans le couloir jusqu'à disparaître totalement.

Ginny su que ce serait la dernières fois qu'elle les verrait ainsi. Elle ne voulais pas trop y penser parce que... ça faisait mal. Un peu...

Savoir que jamais plus elle ne pourrait les observer, les écouter vivre et rire, ainsi que crier ou même pleurer finit de la déchirer un peu plus. Son âme n'était maintenant plus qu'un vulgaire chiffon rapiécé de toute part, propre pourtant, jolie avec de petits coeurs et des fleurs partout, mais troué... si troué qu'il en paraissait irrécupérable.

Les digues protégeant ce fabuleux tissu avaient fini par se rompre totalement, et ses nerfs comme taillés au vif étaient tendus comme ceux d'une biche rompue, sur le point de se faire dévorer par le guépard.

Elle se leva finalement, et partit prendre une longue douche (elle prit le temps tout d'abord d'arracher avec hargne sa perfusion); elle devrait être fraiche et dispo pour ce qui allait suivre, car ce ne serait pas de tout repos.

Puis, une toute dernière fois, logée sous le flot d'eau brûlant, elle laissa sa détresse et sa rage se laissaient aller en une éclatante manifestation: pleurant, mordant violemment un gant de toilette, s'étouffant dans ses haut le coeur et ses violents sanglots, elle y trouva un parfait exutoire à son indéniable souffrance.

Et c'était nécessaire, car elle devait être forte.

Et pour être forte elle pensa de toute ses forces à son mari, de toute ses forces à Nina, et à sa fille cadette morte avant terme.

Elle y pensa si fort qu'elle s'y heurta le coeur, et la chaire, jusqu'à l'os. Puis elle frappa le mur, et vit le sang.

Le sang rouge se mêlant à l'eau et au cheveu sur le sol. Cette délicieuse couleur d'un rubi parfait finit par la calmer tout à fait.

Elle était prête.

Oui elle l'était, et tout cela prendrait bientôt fin.

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-...am eternam. Er finite incantatem.

Elle attendit les bras tendus quelques secondes et finalement la lumière rouge disparue pour laisser place au divin bijou.

Elle se félicita mentalement de son enchantement et saisit avec joie mêlé de d'impatience le minuscule sablier d'or.

Elle avait effectuée un rituel complexe lui permettant d'obtenir le collier d'Hermione. Mais avant ça, elle avait dû le localiser parfaitement grâce à un autre sort plus ou moins simplet.

Elle soupira et s'assit sur le lit.

Voilà, tout allez se jouer maintenant.

Elle allait partir et tout faire pour démêler le noeud étroit du passé.

Elle respira un long moment et grava les traits de sa fille dans sa tête.

Un bruit de pas retentit subitement derrière la porte la faisant sursauter.

Elle se dépêcha d'enchanter le sablier faisant que chaque fois qu'elle le retournait, elle revenait d'une année dans le passé.

Une fois le sort effectué, elle le saisit délicatement et le retourna un nombre suffisant de fois, pour qu'elle se sente au bout d'un moment happé par le temps: sensation grisante, déroutante. Comme si son corps se disloquait l'espace d'une seconde pour se reconstituer parfaitement l'instant d'après.

Elle fut secoué d'un long frisson et eut l'impression de ne plus faire qu'un avec le monde.

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Elle attérit lourdement dans la même chambre d'hopital, et mit quelques secondes à se resituer.

Quand ce fut chose faite, elle cru tout d'abord que tout avait échoué et qu'elle était encore dans la même chambre la même année.

Mais au bout d'une minute, elle remarqua que le lit était à droite de la fenêtre au lieu d'être à gauche, et dehors, le parc n'était encore qu'une bande de terre retournée.

Son coeur s'accéléra et elle remonta sur ses cheveux la cape verte qu'elle avait prévu.

Puis, elle s'éclipsa et traversa l'hopital comme un fantôme.

Un quart d'heure plus tard, elle était dehors.

Elle se reposa un instant, et se dissimula derrière un arbre, quand une grande femme franchit le pas de l'hopital.

Elle ne la connaissait pas, mais comme disait si bien le proverbe, se répéta-t-elle "une sorcière prudente en vaut deux".

Quand elle fut sûre que plus personne ne l'observait elle transplana faisant sursauter un chat vagabond.

Elle attérit sans douceur dans le parc désert de Poudlard cette fois-ci.

Il faisait noir et frisquet, et elle était sûre que personne ne l'avait vu, tous trop occupés à se réchauffer dans des draps moelleux.

Elle soupira, et observa nerveusement le ciel.

La lune était pleine, et elle éclairait parfaitement les étendues verdoyantes faisant face au lac d'un noir brillant.

Si elle ne s'était pas trompée dans la dâte, le lendemain, le Draco de cette époque devrait parler à la Ginny adolescente de ses futurs projets: devenir mangemort.

Elle avait prévu de se dissimuler grâce à un sort, puis d'assomer la Ginny de cette époque pour prendre sa place le temps d'une journée: ensuite...

Ginny serra les dents, et s'intima le calme.

Ensuite... elle démolirait complètement leur relation jusqu'à ce que les cendres qui pourraient rester soient tellement étouffées que plus jamais il ne pourrait lui adresser un regard sans grimaçer... et vice versa.

Draco ne se marirait pas avec elle.

Il serait mangemort certes, mais il ne se sacrifirait pas pour elle. Il aurait droit à une vie décente. Il lui avait prouvé qu'il méritait de vivre...

Il avait le droit.

Même si cela voulait dire vivre avec une autre qu'elle, sourire à une autre... rire avec une autre qu'elle et donner un enfant à n'importe qui, excepté à elle. Et puis... elle aurait au moins la décence de ne pas faire souffrir ses frères, ses géniteurs et... Harry.

Ginny se dissimula dans les fourets derrière le cabanon d'Hagrid, et s'emitouffla au possible dans sa cape légère.

Il faisait très froid en cette période... peut-être serais-ce mieux qu'elle se transforme en glaçon, aussi n'aurait-elle pas à souffrir de cette nouvelle épreuve.

Elle se pinça violemment le bras et retint un sanglot. Elle était forte. Elle l'était ! Alors, elle subirait cette dernière épreuve pour le bien de Draco... pour lui. Pour que jamais Nina ne naisse et ne décède si violemment...

Elle s'endormit sur cette pensée qu'après ce dernier supplice elle pourrait aller s'adosser, -à l'abri des regard- à un arbre, pour regarder un ciel azur, qui virerait au gris... et sa plaie béante qu'elle trainait derrière elle depuis pas mal de temps s'ouvrirait tellement qu'elle ne la sentirait jamais plus.

Jamais plus elle ne souffrirait. Car tout serait finis, et sinon, tout finirais à cet instant.

oxxxXoOoXxxxo

-Hey Harry ! Harry ! Ce match de tout à l'heure, un régal ! Bravo mon grand, tu es le digne fils de ton père, sacré champion d'attrapeur, va !

Ginny s'éveilla sur ce flot tonitruant de parole.

Elle sauta sur ses pieds, et les membres, la tête et le coeur vibrant de peur, elle se faufila contre les murs de bois de la cabane du géant.

-Merci Hagrid. Mais, Ron était pas mal aussi je dois dire. Ricanna le très célèbre Harry Potter.

-Eh bien, oui oui, je pense avoir été à la hauteur de mon poste de capitaine, pas vrai Potter ? Je suis fier de notre attrapeur, alors, pour la peine, tu viendras faire un double entrainement ce soir ! S'amusa Ron Weasley.

Ginny sentit presque le sourire sceptique d'Harry.

-Je déteste le quidditch, mais je dois dire que c'était bien. Vraiment les garçons, vous avez bien joué. Marmonna Hermione Granger.

Ginny cala son front contre le bois dur, et se morigéna intérieurement. Il devait au moins être deux heures de l'après-midi ! Elle avait dormi comme une marmotte sans demander son reste, la fénéante.

Peut-être même qu'elle avait tout fait rater.

Où son double se trouvait-il à l'instant ? Comment faire pour localiser la Ginny de cette époque.

Une voix fluette s'éleva soudain dans le tintamarre d'éclat de rire:

-Bravo Harry. Vraiment, cette année la coupe sera aussi pour nous.

S'en suivit un silence cuisant, durant lequel Ginny comprit subitement qu'elle était plutôt chanceuse -façon de parler bien sûr !- elle n'avait pas à aller à son double car elle était venue à elle.

Ron Weasley rompit le silence d'un reniflement de dédain.

-Tu devrais pas être en train de consoler ton serpentard de malheur, soeurette ? Eructa-t-il par la suite.

-Je... eh bien je voulais juste vous féliciter parce que... parce que...

-Pas besoin de tes félicitations, merci bien. Tu ferais mieux de filer à la tour des Gryffondors si tu veux pas que je dise à maman que tu fricotes avec le diable. Ce putain de diable !

Personne ne dit plus rien un instant, puis la voix de Ginny Weasley se répercuta avec force dans le parc:

-Idiot d'abruti de Gryffondor ! Je me demande vraiment ce que je fous dans cette maison d'hypocrite !

Puis un bruit de pas distinct résonna malgré l'herbe grasse, et Ginny Weasley disparut dans l'allée menant au chateau.

-L'idiote. Maugréa Ron Weasley.

-C'est bon, Ron n'en parlons plus. Conclut Harry.

-Oh faites, je devais vous montrer quelque chose d'amusant, compléta Hermione. Vous vous rappelez ?

-Ah oui, encore ton truc de SALE.

-Oh ne commence pas Ron, hein !

Ils s'éloignèrent rapidement et Ginny entendit Hagrid claquer la porte de sa cabane.

Sûrement était-il parti déguster une tasse de thé.

-Bon..., murmura-t-elle. Pas de temps à perdre.

Elle fit descendre sa capuche très bas sur son visage et s'élança à travers la pelouse verte et bien taillé, se sentant un peu idiote dans ce rôle d'espion.

Elle se glissa silencieusement dans le hall, et fut satisfaite qu'en cette heure de la journée, la majorité des élèves se trouvaient encore sur le stade à déguster leur victoire ou perte.

Elle courut le long du couloir menant vers le dortoir des préfet-en-chef, et bientôt, elle aperçut la silouhette d'une frêle adolescente aux cheveux roux.

Elle activa le pas et quand son double se tourna elle la stupéfixa d'un coup de baguette.

Puis, elle la traina jusqu'à un placard innocupé, et lui piqua la robe réglementaire de Poudlard.

Elle enfila vievemtn la robe un peu juste: elle avait pris quelques centimètres depuis ses seize ans.

Elle espéra que Draco ne remarquerait rien !

Puis d'un pas sûr et lourd, elle termina le chemin qui la séparait de la chambre de Draco.

Son poing s'écrasa avec détermination sur le pauvre tableau qui émit une plainte étouffée.

Elle attendit une minute dans un silence tendu, puis finalement une voix grave résonna:

-Abruti de tableau, ouvre donc !

Le tableau laissa le passage libre dans un grognement.

Ginny ne prit même pas la peine de le remercier, et entra avec un visage tendu par la détermination.

Ses yeux survolèrent la pièce et une nostalgie violente s'empara de tout son être, nostalgie qui s'exacerba au possible quand elle aperçut Draco près d'une table, qui l'observait d'un regard un peu hautain, et surtout agaçé.

Il haussa un sourcils, et le tableau referma le passage.

Puis il fit valser son haut noir de boue de quidditch et pesta contre le froid mordant.

Ginny quant à elle resta stoïquement planté devant l'entrée, n'osant pas vraiment s'approcher, par peur de ne plus pouvoir se contrôler.

C'était Draco, le même, avec un ou deux centimètres de moins, en un peu moins carré et un peu moins homme.

Mais c'était lui et sa moue méprisante lui retourna l'estomac.

-Bah qu'est-ce que ce que tu fiches ? T'as peur que je te frappe parce que c'est votre foutu maison qui a gagné ? S'amusa-t-il finalement.

-N... non bien sûr.

Elle s'approcha un peu finalement, mais resta toujours à une distance respectable.

Il parut quelque peu surpris, et finit lui-même les quelques centimètres les séparant.

L'écrasant subitement sous sa poitrine, et l'embrassant langoureusement.

Elle se laissa aller l'espace d'un instant puis se ressaisit quand il s'attaqua à sa robe de sorcière.

Il réussit tout de même à la lui enlever.

Elle le repoussa fermement.

-Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu es... bizarre.

Elle secoua la tête et tenta de se souvenir comment cela s'était déroulé à l'époque.

Qu'avait-elle dit pour qu'il entama l'épineux sujet ?

Sa mémoire brouillée, elle improvisa:

-Est-ce que tu m'aimes ?

Il tourna deux pupilles gris noir vers elle, et cette fois-ci, elle réussit à soutenir le regard.

Elle avait vingt-trois ans et lui dix-sept en cet instant, quand même ! Elle devait faire preuve de self-control.

-Je déteste ce mot. Grogna-t-il, en l'attirant une fois de plus contre lui.

-Est-ce que tu m'aimes, Draco ? Tu sais ce que ça signifie ?

Elle n'arrivait plus à se souvenir de ce qu'elle lui avait dit, alors... il faudrait qu'elle trouve le bon chemin pour lui faire avouer l'horrible destin qu'il s'était choisis.

Aussi enchaina-t-elle:

-Draco, as-tu des sentiments pour moi ?

-Fais pas chier Gin, ces trucs à l'eau de rose c'est pas pour moi.

-Serais-tu prêt à tout quitter pour moi ? Draco ? Répond-moi. S'écria-t-elle en le tenant à l'écart de ses deux bras tendus.

Il se dégagea en grondant furieusement, il se laissa tomber sur le lit, et la mine boudeur fixa le ciel grisâtre.

-J'ai parlé avec mon père... la semaine dernière. Tu te souviens ? Après mon anniversaire, le week-end dernier, on s'est retrouvé à Près-au-lard.

-Eh bien ?

Elle s'assit à ses côtés et lui caressa le bras.

Elle inhala profondément et se retint de glisser sa main dans ses cheveux pour faire disparaître cette horrible contrariété naissante sur son visage.

-Il veut que je subisse la cérémonie. Aux prochaines vacances...

-...

-J'ai accepté.

Ginny mima l'étonnement: en fait ce n'était pas bien difficile parce que c'était tellement dur de l'avoir à nouveau devant elle qu'elle devait sûrement paraître ahurie et déboussolée.

Elle se releva d'un bond.

Ca y était, elle devait rompre et détruire jusqu'à la dernière cendre leur relation. Enfin la relation de ce Draco là et de la Ginny évanouie dans le placard reclu.

-Tu plaisantes ? Eructa-t-elle. Tu serais prêt à devenir mangemort ? A me perdre ?

-J'ai pas vraiment le choix, tu vois. Répliqua-t-il, avec dépris. Et puis, de toute façon, qu'est-ce que ça change, on peux rester ensemble quand même..., de toute façon que tu sois contente ou non, c'est pareil !

Ginny se planta devant lui et s'époumona de toute ses forces:

-Moi ? La petite-amie d'un mangemort ? D'un homme qui tuerait des centaines d'innocents ! Je veux bien être magnanime mais là tu vas trop loin ! Et puis, je te signale que c'est pas avec Voldemort que tu vas coucher ! Tu préfères cette ordure à moi ! J'y crois pas...

Elle haussa les épaules, en une expression de pure étonnement, et se retourna vers la fenêtre.

Ca lui faisait mal de dire toutes ces choses.

Parce que dans cette autre vie, elle les avait subis pour suivre cette homme qu'elle aimait d'un amour aussi fou et impétueux qu'une tempête de neige.

-T'es barge, ma fille ! Qu'est-ce que tu racontes ?

-Je déteste quand tu es comme ça !

-Eh bien moi je t'exècre dans ce rôle de harpie.

-Très bien !

-Très bien, oui !

-Tu sais quoi, j'ai envie de te dire un truc que tu mérites de savoir. Tu mérites que je te dise toute la vérité sur notre relation ! Ouais tu mériterais ! Espèce de vaniteux à deux gallions !

-Mais qu'est-ce que tu marmonnes ?

-Parce que tu crois réellement que je sors avec un serpentard pour le plaisir ! Abruti ! Hurla-t-elle, en fermant les yeux.

Qu'est-ce que ça faisait mal.

-Tu veux que je te dise tout ? Je sors avec toi, idiot, pour rendre Harry jaloux ! Parce que je l'aime trop ! Mais je viens de me rendre compte que pour qu'il m'aime ce n'est pas ainsi que je dois me débrouiller.

Et puis, un peu après, je me disais que c'était cool, j'avais plein de cadeaux hyper chics et friqués, alors que je suis pauvre comme un clou, mais suis-je bête ? Harry aussi est friqué comme pas deux ! Qu'est-ce que je fiche encore avec toi ? Hein ? Tu peux me le dire maintenant que tu sais toute la vérité !

Ca faisait mal... c'était pire que de recevoir une gifle à toute volée. Le visage de Draco maintenant décomposé était rouge brique et ses yeux brillaient au possible, lançant des éclairs de colère. Seulement en plus de cela, ils étincelaient d'une lueur folle qui la remuait tant: souffrance et et trahison.

Les mêmes que quand elle avait lu son journal intime à son insu.

Elle mordilla nerveusement ses lèvres.

Il se releva lentement et serra le poings.

-C'est vrai ce que tu me dit... là ? Murmura-t-il, avec un regard fou.

Elle éclata d'un rire aigü.

-Qui pouvait croire à l'amour d'une gryffondor et d'un serpentard ! Sérieusement ! Tu n'avais vraiment pas compris ? Tu ne savais pas que c'était simplement un... échange ? Je te donnais mon corps et toi tu m'aidais à attirer le regard d'Harry... et puis, ensuite tu m'as profiter de ton argent, fructueuse collaboration très cher, qui se conclue par une dispute soit, mais il fallait bien que je t'enlève ton petit air suffisant !

Il fallait lui faire mal, très mal une fois pour toute. Pour qu'il accepte. Pour étouffer les cendres.

Pour qu'ils se détestent. Pour qu'il perpétue la haine que Ginny était en train de lui transmettre. Pour qu'il haïsse la Ginny de cette époque et fasse que l'inverse soit vrai à son tour.

-Sale petite...

-Bon eh bien, voilà, je crois qu'on s'est tout dit.

-Non, ohhh non... tu plaisantes ? Répliqua-t-il sarcastique. Sale petite trainée ! Tu penses pouvoir l'avoir ton sale survivant ? Tant que je serais là, putain de gryffondor de mes d... tu vas comprendre ce que c'est que de souffrir, je vais tellement te faire mal qu'à l'avenir tu trembleras en ma présence !

-Tu oserais me frapper ? Murmura-t-elle, sarcastique.

Il lui attrapa les bras et l'envoya voler contre le mur.

-Traitresse ! Sale traitresse ! T'aurais fait une belle serpentard tiens ! Hurla-t-il.

Il la secoua de toute la force de ses bras, et elle lui mordit le poignet droit pour qu'il relache la tension.

Mais la bagarre ne s'arrêta pas là, et il réussit à lui tordre le bras dans le dos, jusqu'à lui faire monter les larmes aux yeux.

Elle geignit, et brusquement il la relacha.

Il respira profondément pour reprendre son calme.

-Dégage. Dit-il, simplement.

-Oui... je crois que c'est mieux.

-Vas-t-en bordel !

-De toute façon même si je t'avais aimé je n'aurais jamais pu te suivre dans les ténèbres... désolée. Murmura-t-elle en serrant les poings.

Elle se retint de lui demander pardonner, elle aurait voulu se jeter sur lui, l'embrasser, se faire pardonner, lui dire qu'elle avait pris une potion qui l'avait rendu folle.

Mais il fallait qu'elle tienne;

Car s'était à ce jour la dernière épreuve... la dernière avant la délivration.

Elle ajouta tout de même avant de tourner les talons:

-Je..., j'ai été rude, mais... il fallait que toute cette mascarade cesse, et puis tu m'énervais tant... mais... mais c'était bien cette année ensemble quand même, je veux dire que c'était... agréable..., mais je crois qu'on est pas vraiment fait l'un pour l'autre. Comme je te l'ai dit, moi je suis une gentille dans l'âme... il me fallait le héros de l'histoire... et pas le méchant.

-Ouais c'est ça, du vent, la belette. Et garde ta condescendance pour tes petits copains de merde.

-Désolée.

Elle dépassa la porte et intima au tableau de clore le passage.

Puis, elle appuya son front fiévreux au mur et macha nerveusement sa rancoeur.

Jamais elle n'aurait du écouter Draco et choisir la fuite auprès de Voldemort contre sa vie à lui.

Elle aurait... elle aurait du devenir une espionne pour le compte du Lord. Quand à être un être abjecte autant l'être jusqu'au bout.

Elle sursauta en entendant un murmure de voix.

Elle se précipita vers le placard où la Ginny de cette époque était stupéfixée, puis elle garda le silence jusqu'à ce que deux élèves entrent dans le dortoir des serpentards au bout du long couloir sinueux.

Puis, elle jetta à son double un sort de sommeil léger et retira le sortilège de stupéfixion.

Apès lui avoir jetté un sortilège d'oubliette, elle lui remit la robe réglementaire de l'école, qu'elle avait récupéré avant de quitter le dortoir de Draco.

Et enfin, elle se décida à décoller de cet endroit maudit.

Draco se chargerait tôt ou tard à faire comprendre son erreur à la Ginny d'époque: elle s'en mordrait les doigts, et irait bien vite demander pardon à son frère ainé d'avoir voulu jouer avec le feu.

En tout cas, tout irait bien.

Draco la détestait pour sa trahison, et jamais n'aurait-il dans un futur prôche à se sacrifier pour elle.

Jamais...

Il vivrait, et cette seule pensée était réconfortante.

Ainsi donc, elle sortit dans le parc, et remontant sa capuche haut sur sa tête, elle s'enfonça dans la forêt interdite.

Elle marcha longuement, durant une bonne heure, deux peut-être.

A un moment donné elle atteignit une clairière clairsemée.

Beau à croquer était le paysage et la vue s'en retrouvait sublime.

Un arbre large et noueux au centre tronait comme s'il fut le maitre des lieux, dans sa forêt morne et morte.

Elle enjamba de grosses racines noires et s'installa confortablement à l'ombre de ses broussailleuses feuilles d'un vert tendre.

Son regard survola la colline calme et sereine, véritable havre de paix et de beauté en ce lieu maudit et malsain.

Finalement, doucement... très doucement son regard remonta vers les cieux.

Un ciel nuageux, mais bleu tout de même.

Un vent fort lui plaqua les cheveux contre le tronc, et elle inhala lentement.

Dans son rêve de perfection ses deux filles devraient être en train de faire la vaisselle avec leur maris en racontant des ânneries, et Draco devrait l'observer lui, dans le ciel.

Son regard se vrilla une fois de plus au ciel, et une pluie fine lui piqueta le visage, de gros nuages gris s'amoncelèrent finalement au dessus de sa tête:

et lentement, très lentement, le petit coutelas qu'elle avait subtilisé près de la cabane d'Hagrid remonta, avec douceur, avec douceur...

Le ciel ne lui avait pas accordé que ses filles puissent faire la vaiselle et rire avec leur mari en ce jour, il lui avait refusé tout aussi bien la saison douce des cigales, et il avait été jusqu'à lui interdire le jolie poignard tendre et ciselé, le manche doux et tisselé de soirie aussi profonde et épaisse que le sang qu'il ferait coulé.

La seule chose qu'il lui accorda fut le ciel gris, ou plutôt le ciel noir empli de nuages d'un coton gris dérivant du plus pâle au plus foncé possible.

Aussi gris que ses yeux à Lui, comme la lame d'une épée, aussi érintant et blessant que l'acier qu'elle plongea dans son poignet en cet instant, doucement très doucement.

Elle sentit un frisson long lui parcourir l'échine comme quand il lui caressait le dos et laissait une trainée brûlante de baisers... dans ces soirées interminables et éternelles auprès du feu mourant du foyer de la cheminée. Douceâtre émotion qui lui serra la gorge et fit que tout le long de son corps, d'étranges picotements lui brouilla les sens.

Cela allait en s'intensifiant.Et l'explosion se fit brusquement entrainant avec elle toute conscience trop active, tout bon sens ajusté.

Et là, une pluie rubis, pourpre ou d'un noir profond, comme vous préférez, échoua sur l'herbe, et lentement, très lentement, et doucement vraiment doucement, ses yeux se plongèrent dans le gris éclatant de ce ciel d'orage, et un souffle tout aussi éternel que ces soirées près du feu s'extirpa de sa gorge brûlante pour remonter lentement, très lentement, et doucement vraiment doucement, comme une plume jusqu'à toucher les nuages gris pâles, gris perles, gris aciers, ou gris noirs, réels reflets de l'Eternité.

Et si jamais un jour quelqu'un venait à vous parler de Leur histoire, sachez qu'elle est aussi éternelle que les nuages gris dans le ciel, car ceci est leur mémoire. La mémoire de deux existences entremêlées, celle d'une vie. Et puis... voilà tout.


Eh bien voilà..., je suis un peu mélancolique d'avoir fini cette fic. Je l'aimais bien.

La fin me heurte aussi, pourtant c'est moi qui en ai décidé ainsi. Seulement il apparaissait à mes yeux que c'était la seule solution possible pour Ginny.

Si elle ne s'était pas suicidée, je pense qu'elle serait devenue folle, je l'ai beaucoup dit dans ce chapitre, mais elle a subi tout ce que tout être humain redoute: la perte d'être si proche que la mort est la seule issue possible au mal. Il n'existe aucun médicament qui soigne cette douleur-là...

Sur ce, mes lecteurs adorés, je vous laisse en espérant que vous aurez apprécié au moins un tout petit peu cette fic.

Je vous dit aussi à bientôt ! (la prochaine fois j'écrirais une fic marrante, bien que j'ai écrit cinq chapitres d'un autre drame mais bon, ça suffit d'être tristounette hein !)

Kiss, Alysia.