Marre ! Y en avait vraiment marre ! Cette bande de sales porcs n'en avaient donc pas asse de la suivre ! Linéa marchait dans le parc, feignant l'indifférence, alors que derrière elle, 4 garçons se trémoussaient de façon obscène, tout en l'interpellant de leurs voix de gorets. Elle continuait son chemin, raide, une boule dans la gorge.
-Et, Juliette ! dit un des types à la voix particulièrement grasse
-Pourquoi tu viens pas près de nous !
-Allé, mon deuxième prénom c'est Roméo, on vas pas te mordre.
« je déteste Roméo! » pensa-t-elle.
La jeune fille sursauta lorsque quelque chose de mouillé lui toucha le bras. Elle se retourna brusquement, une expression d'épouvante sur le visage.
-Ne me touchez pas ! hurla-t-elle en un rictus de dégoût.
Ce qui l'avait touchée était en fait la main grasse d'un garçon énorme, dégoulinant de sueur…
-Eh, quelle mouche te pique dit le garçon en faisant dodeliner ses graisses en trop…
-Laissez-moi tranquille ! c'est clair ? Fichez moi la paix ! Cria-t-elle d'une voix qui n'était pas la sienne, au bord de l'hystérie. Elle était à présent devenue si blanche, qu'on aurait pu croire qu'elle venait d'assister à un rite sataniste et au sacrifice de quelques bébés…
-Waah pas la peine de t'énerver !On veut juste s'amuser un peu. Dit l'un des autres pervers, terriblement maigre, envailli par l'acné, des dents protubérantes, et les cheveux tellement gominés qu'on aurait pu se voire dedans.
-Waih ! ben, allez vous amuser ailleurs. Ok ? Vous me pompez mon air !
- Et les gars, regardez ! s'esclaffa le gros. On dirait Harry quand on lui faisait sa fête à l'école, vous vous souvenez ? Aha. Elle est morte de trouille la pauvre fille. Continua-t-il, surexcité.
-c'est vrai q'y a une ressemblance avec ton cousin, Dud. Poursuivit le boutonneux.
- regardez ça les gars, je vais vous montrer, comment il faut s'y prendre avec les filles.
L'immonde main de Dud repris le chemin de l'épaule de Linéa. Dans un ultime sursaut de dégoût, la jeune fille lui assena une gifle monumentale. Le garçon oscilla, puis arrêta de bouger, le visage hagard, se demandant encore ce qui venait de lui arriver.
Linéa en profita pour prendre la fuite.
Cela faisait 4 jours qu'elle avait emménagé dans le quartier, il n'était pas vraiment à son goût, mais le parc était asse sympa, enfin, elle trouvait qu'il l'était avant de tomber sur ce groupe de malades. Plus loin, les voix s'éloignaient. Il avaient capitulé. Elle s'assit sur une balançoire qui se trouvait près d'elle et se laissa aller, reprenant son souffle. Elle avait toujours la sale impression d'avoir de la graisse sur l'épaule et les mains, ce qui la fit frissonner. L'endroit où elle se trouvait était une petite aire de jeux pour enfants, entourée d'arbres immenses. Une légère brise traversa ses vêtements, et elle se rendit compte qu'il commençait à faire noir. Prête à partir, Linéa se leva.
Soudain, elle se rendit compte qu'il y avait quelqu'un d'autre près d'elle. Elle ne l'avait pas remarqué, c'était un garçon brun, d'un peut près 15 ans. Il était assis dans l'herbe, un peut plus loin qu'elle. Il était absorbé dans l'observation minutieuse d'une feuille de chêne. Une idée traversa à nouveau Linéa. Et si ce type était un malade mental, et si il se mettait à lui courir après aussi ? A pas de loup, la jeune fille se dirigea vers la sortie du parc, en espérant qu'elle ne se ferait pas remarquer.
Elle avait à peine fait quelques pas, qu'elle perdit l' équilibre, et tomba en faisant un bruit du diable.
-Meeeeeeeeerde. Geignit-elle, ne prêtant plus attention qu'à ses habits maculés de boue.
Derrière elle, le garçon s'était levé, et se dirigeait vers elle.
Linéa se releva aussi vite qu'elle le pu. Devant elle se trouvait le garçon. Il avait en main un espèce de bout de bois taillé, et il le dirigeait vers elle. Linéa se mit à crier.
-AU SECOURS AIDEZ MOI, ON M'AGRESSE !
Le jeune homme la regarda, perplexe.
-Attention ! Prévint-elle. N'essayes pas de faire quoi que ce soit avec ton machin ! J'ai des…livres , et je peux m'en servir !!!
Le garçon ouvrit la bouche, et la referma machinalement.
-Excusez- moi, dit-il, embarrassé. Je ne voulais pas vous faire peur.
Il remit le bout de bois dans sa poche. Linéa se détendit.
-Ok... T'es pas dangereux rassure-moi.
-Non...enfin je crois pas. Dit-il en fronçant les sourcils.
-Cool… Qu'est ce que tu faisait avec ce truc ?
-Hein ? Quel truc ?
-Le bout de bois.
-Euh…rien du tout.
- Rien du tout !? s'exclama Linéa. Tu le pointait sur moi ! C'est ça que t'appelait rien du tout ?
-Je…Je croyais que t'était un…un voleur où un truc comme ça. Répondit-il ennuyé.
-Comme ça on est deux. Dit Linéa en souriant.
Elle se détendit complètement, et commença à détailler le garçon.
Il était brun, et avait les cheveux crasseux, portait des lunettes et ses yeux étaient d'un vert étincelant. Il était aussi très maigre, et semblait ne plus avoir dormit depuis des nuits.
Linéa ne pouvait pas se blâmer de l'avoir prit pour un détraqué, il avait vraiment une sale allure.
-Comment on t'appelle ? Questionna-t-elle.
- Harry. Dit l'autre.
Linéa fit la moue. Ce garçon n'était pas très curieux, il ne lui avait même pas retourné la question.
-Et bien, Harry. Dit soigneusement la jeune fille. Je m'appelle Linéa
Harry ne répondit pas. Il devait la trouver gourde de lui parler comme ça. Elle éprouva une petite pointe d'antipathie pour se personnage, qui l'intimidait.
A présent elle n'avait plus qu'une envie, se barrer vite fait, et enterrer sa honte six pied sous terre.
-Bon ben…Merci de ne pas m'avoir agressée, Harry.
« Réplique à la hauteur de mon mental » pensa la jeune fille, ironique.
Sur ce, elle se retourna et sortit du parc, les jambes en compote et le corps tendu.
Décidément, la chance n'était vraiment pas avec elle.
Sa mère avait cru bien faire en déménageant. Elle croyait que leur vie serait meilleure, mais ça commençait bien mal. Elle était toujours pleine d'entrain, et de bonne humeur. Elle arrivait même à évoquer le fait que le père de Linéa les ai laissées en riant :
« Il a déserté le champ de bataille » disait-elle joyeusement, et parfois, elle rajoutait même « C'était beaucoup trop sanglant pour lui ». Puis elle changeait de sujet.
Linéa arriva devant sa maison, une petite bâtisse dans « l'allée des béret »
avec un jardin miteux . Elle ne comprenait vraiment pas le sens du nom de cette rue.
Des gens en manque d'inspiration, ou lassés de donner des noms à toute sortes de rues, l'auraient baptisée au hasard. Elle rentra dans le jardin et ouvrit la porte de la maison avec difficulté. Sur le palier, ça sentait la poussière et le moisi, comme dans une cave. Sa mère y était, d' ailleurs, à la cave. Elle clouait sûrement des planches pour faire une armoire. Elle disait à Linéa qu'il n'y avait pas besoin d'acheter se qu'on pouvait faire sois même. Donc, presque tout dans la maison était fait à la main.
Linéa monta les escaliers et rentra dans sa chambre, qui était encombrée de gros cartons.
Elle s'assit sur le lit et se mit à réfléchir tout en détachant ses longs cheveux noirs.
Sa mère était blonde, aucun rapport. On leur disait souvent qu'elle se ressemblaient dans les traits, mais pour le reste on supposait que ça venait du père.
Linéa repensa à Harry. Ses parents ne devaient pas beaucoup prendre soin de lui.
Quelque chose en lui l'avait attirée… Elle ne savait pas quoi exactement, mais elle sentait quelques chose chez lui, qui lui plaisait. Encore une de ces choses inexcitables, et elle se surpris même à espérer le revoir…
A SUIVRE voilà pour commencer… C'est nul…enfin bon j'essayerai de faire mieux la prochaine fois.
