-Pardon ?

Linéa était perdue, elle ne comprenait strictement rien au baratin que lui déballait Harry.

-Tu es une sorcière ? En tout cas tu cache bien ton jeu ! Tu es dans quelle école ?

-Mais je suis pas une sorcière !

-Pas besoin de me cacher la vérité, je suis moi même un sorcier.

Ce garçon était décidément gravement atteint.

-Et puis quoi encore ! Tu vas me brûler c'est ça ? plaisanta Linéa.

-Tu ne sais pas que tu en es une ? s'étonna Harry.

-Je ne suis pas une sorcière. J'en ai vraiment marre d'entendre tes conneries !Je rentre chez moi !

-Non, tu ne comprends pas, tu dois venir avec moi ! insista Harry. Ta vie en dépend ! continua-t-il en lui prenant le bras

-Lâche moi espèce de malade !

- Comme tu voudra.. répondit le jeune homme sombrement. Mais il reviendra.

Linéa s'arrêta net. Et s'il disait vrai ? Si le monstre revenait ? Non, Harry délirait, tout ce qu'il disait était tout simplement impossible ! Elle ne lui avait même pas parlé 2 minutes de suite qu'il essayait déjà de l'embobiner. Elle se retourna.

-Vas chier. Répliqua-t-elle sèchement. Et elle s'en alla.

Linéa referma la porte avec rage. Elle ne comprenait pas comment il était possible que de telles choses lui soit arrivées… Il n'y avait aucunes explications. Ce qu'elle avait ressentit, rien…à moins que… Peut être qu'elle était folle. Oui, ce devait être ça. Et Harry venait de son imagination, tout comme le monstre ! Tout devenait clair, c'était logique, elle était folle !

La jeune fille rit de soulagement.

Soudain, elle entendit un bruit qui la fit sursauter… c'était un raclement de gorge.

Elle se retourna. Sa mère se trouvait en face d'elle, le visage grave, les bras croisés.

-Où étais-tu ? demanda-t-elle d'une voix qu'elle voulait dégagée.

-Dehors, je prenais l'air.

-Tu prenais l'air ? tu prenais l'air ?

-Oui… Je ne vois pas ce qu'il y a de mal à ça.

- Ca fait bientôt 6h que tu prend l'air ! répondit sa mère, dont la voix se mit à trembler.

-Je…je ne me suis pas rendue compte de l'heure, je…

-Tu ne t'es pas rendue compte ? tu ne t'es pas rendue compte ? L'interrompit sa mère, hystérique.

Elle s'approcha de Linéa à grand pas.

-Il est 2 h du matin et tu ne t'es pas rendue compte ? Il aurait pu t'arriver quelque chose !

Elle était dans la lumière à présent et Linéa pu remarquer que quelque chose n'allait pas.

-Maman… Qu'est ce que tu as ?

-Il aurait pu t'arriver quelque chose ! répéta sa mère, dont le visage était blanc et tordu d'angoisse.

- J'ai compris ! Pas besoin de t'énerver comme ça !

-Tu aurais pu mourir ! inconsciente ! cria-t-elle en empoignant Linéa.

-Mais qu'est ce qu'il te prend maman, arrête ! Supplia Linéa qui commençait vraiment à avoir peur.

- Tu es bête ! Tu te jette tout droit dans la gueule du loup !

-Qu'est ce que tu raconte ? J'ai rien fait !

-NE MENS PAS !! Eclata sa mère, les yeux révulsés. JE PEUX LE SENTIR !

-Je te jure que je n'ai rien fais !

-MENTEUSE ! Hurla sa mère en la secouant violement. MENTEUSE, COMME TON PERE ! continua-t-elle en criant de plus belle et lui enserrant les bras de plus en plus fort. Linéa en eut le souffle coupé... Ca faisait longtemps que sa mère ne s'était pas mise dans un tel état… La dernière fois qu'elle avait eu un comportement violent envers sa fille c'était quand elle avait 9 ans. Elle avait vu un psy et tout était rentré dans l'ordre au bout de 6 mois.

- Arrête ! Tu me fais mal! sanglota Linéa.

Mais la femme continuait à secouer, tout en enfonçant ses ongles dans la chair de sa fille.

-TU CROIS QUE JE NE SAIS PAS ? JE NE PEUX PAS LE VOIR, MAIS JE PEUX LE SENTIR ! JE SAIS QUE TU ME MENS ! Rapidement, elle attrapa la tête de Linéa et la secoua, la main sous sa nuque, un doigt sur sa gorge.

Linéa n'arrivait plus à respirer, elle avait mal. Sa mère était en train de l'étrangler.

Il n'y avait plus qu'une solution ; se dégager et s'enfuir, car rien ne lui ferait entendre raison, et Linéa le savait très bien.

Elle repoussa la femme qui l'avait mise au monde (car à cet instant, elle n'était plus que ça), et se mit à courir vers la porte. L'autre femme s'était déjà remise debout et se préparait à bondir sur sa fille.

Par, bonheur, Linéa réussi à refermer la porte avant que sa mère ne l'atteigne. Elle soupira.

Ses jambes tremblaient, et derrière la porte on pouvait entendre les cris de désespoir de Mme Stassart( c'est le nom de famille de Linéa) qui suppliait sa fille de revenir.

La rage au ventre, Linéa s'éloigna de la maison.

Déambulant dans les rues, Linéa ne pensait à rien. Elle marchait et rien d'autre. Son cerveau avait saturé, elle avait eu sa dose d'événements « non habituels ». Impossible de penser, elle ne savait pas ce qu'elle pouvait bien faire là, ni même pourquoi elle était là. D'ailleurs, pourquoi existait elle ? Une seule chose était sure, elle se sentait libre ! Sans prêter la moindre attention à l'endroit où elle se trouvait, elle se coucha en position fœtale. Repliée sur elle même, les jambes sur la poitrine , les bras et les mains pliés, elle se sentait bien. Elle n'avait plus la moindre envie de bouger. Rester là, et dormir. Ne pas penser… C'était le mieux qu'elle ait à faire, elle en avait la certitude.

(petite précision, comme Linéa n'est pas dans son état normal, son point de vue ne sera pas pris en compte, mais ce sera la seule fois, je l'espère, que j'aurais à faire ça…)

Pétunia était d'excellente humeur ce matin là. Elle monta à la chambre d'Harry, ouvrit la porte et lui balança sèchement :

-Rends toi utile, vas préparer le déjeuner et tâche de ne pas me gâcher la journée avec tes « histoires ».

Tout le monde savait évidemment ce que ses « histoires » voulaient dire. Elle voulait parler(ou plutôt ne voulait pas parler) de magie.

Harry descendit dans la cuisine et commença à préparer des œuf, pendant que la tante Pétunia fredonnait joyeusement des mélodies incompréhensibles. Contrairement à sa tante, Harry, lui, ne se sentait pas du tout d'humeur joyeuse. Cette fille, Linéa était peut être morte à l'heure qu'il était. A moins qu'Harry ne se soit trompé et que le détraqueur n'ait pas été envoyé pour lui, contrairement à ce qu'on lui avait dit.

Il s'en voulait de ne pas l'avoir suivie, mais elle avait été tellement agressive qu' Harry n'y avait pas pensé tout de suite…

Dans 6 jours, ce serait son anniversaire.

Au début de l'année, il avait pensé avec enthousiasme qu'il passerait un anniversaire parfaitement idyllique, entouré de ses amis et de Sirius…

Mais malheureusement il ne passerait aucun anniversaire en compagnie de son parrain, et cette année, on lui avait interdit de quitter la maison des Dursley tant que l'Ordre n'en saurait pas un peu plus sur les intentions du grand Lord…

-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

Harry sursauta en se demandant qui avait crié ainsi. Alerté, il se dirigea vers l'endroit d'où provenait le cri. C'était la tante Pétunia, plantée devant la porte d'entrée, le visage empreint d'une profonde terreur. En effet, devant la maison se trouvait une jeune fille, recroquevillée, les bras ensanglantés et les cheveux en batailles. Linéa.

A SUIVRE

Bon…hum hum j'aimerai avoir votre avis sur ce chapitre aussi, ce serait bien ! Merci pour les reviews qui sont déjà mis ! Ca m'enchante vraiment !lol… Je sature un peu donc il va peut etre falloir attendre quelques jours avant le chapitre prochain…