Linéa claqua la portière de l'ambulance et s'avança vers la porte de sa maison accompagnée d'Harry qui avait absolument tenu à venir. Elle sortit sa clé d'une poche et l'inséra lentement dans la serrure.
Les bras tremblants, elle poussa la porte du plus fort qu'elle le pu. Celle-ci s'ouvrit en rechignant.
Au prix d'un grand effort, la jeune fille tourna les yeux vers la pièce (ou ce qu'il en restait) qui se trouvait devant ses yeux.
Toutes les étagères étaient renversées, bousculées et éparpillées, au même titre que leur contenu.
L'ambulancier qui les accompagnait passa devant eux à toute vitesse et commença à crier après la mère de Linéa. Il monta les escaliers quatre à quatre pour inspecter l'étage.
Linéa, elle, n'avait pas le courage de monter, car elle savait très bien ce qu'elle trouverait.
La gorge serrée, elle s'adossa contre un mur en serrant les poings pour ne pas montrer qu'elle tremblait de tout son corps. Une voix retentit dans les escaliers :
-Je l'ai trouvée ! Que l'un de vous deux vienne m'aider. L'autre appelle les urgences pour les prévenir de notre arrivée. Dépêchez-vous !
Harry se hâta vers les escaliers sans hésiter.
La jeune fille, elle, prit le téléphone d'une main tremblante, et composa le numéro de l'hôpital.
-Allo, dit elle d'une voix blanche. Une urgence va arriver.
Puis elle raccrocha.
Les murs blancs de l'hôpital avaient un effet apaisant sur Linéa. Elle regardait celui qui était en face d'elle, et imaginait que la liste de ses soucis étaient aussi vides que lui, ce qui avait pour effet de procurer à la jeune fille une légère satisfaction.
A leur arrivée, on avait emmené sa mère loin d'elle, elle ne savait pas où exactement. Puis, un médecin c'était approché et lui avait exposé la situation ;
«-Votre mère souffre d'un trouble psychologique aigu. Ce n'était apparemment pas la première fois que cela lui arrivait, mais elle rechute, j'ai donc le regret de vous dire que vous allez devoir à nouveau être placée en famille d'accueil durant la période de sa cure. »
Décidément il lui en arrivait de belles à Linéa ! Les malheurs venaient de partout et sous toutes les formes.
Elle pensa avec ironie qu'elle ne se souvenait même plus de la moitié de ces problèmes. Elle fit donc un inventaire aussi complet que possible ;
Sa mère rechutait dans son délire paranoiaque, Elle avait elle même des hallucinations plutôt inquiétantes, elle devait mettre les choses au point avec ce Harry pour ne pas qu'il l'emmerde à nouveau, l'école allait recommencer bientôt et elle n'avait même pas acheté ses fournitures, et…a oui, elle se soupçonnait de couvrir une mononucléose de la pire espèce !
Inlassablement, Linéa regardait chaque imperfection de son mur.
Et puis, elle allait encore se retrouver dans une nouvelle maison, avec des gens qu'elle connaissait même pas. Quel monde de Cons franchement !
Elle soupira puis regarda ses mains.
Elles étaient sales, personne n'avait vraiment fait attention à elle et ses bras étaient encore maculés de croutes et de taches de sang qui avaient séchées.
Tout d'un coup, les émotions de Linéa remontèrent toutes en même temps dans sa gorge et elle éclata en sanglot, sans vraiment penseràles véritablesraisons. Rien que le fait d'être assise devant un mur atrocement triste la fit pleurer de plus belle.
« La vie est vraiment mal faite » se dit elle entre deux mal de crane.
Tout remontait si violemment qu'elle en eut des nausées spectaculaires. Les gens s'arrêtaient pour la regarder, les yeux ronds et la bouche ouverte, se demandant ce qu'ils devaient faire.
Puis Linéa eut une nausée tellement forte qu'elle tomba en avant, son genou fit un bruit sec lorsqu'il rencontra le sol. La pauvre fille n'avait pas la force de crier, elle l'avait trop fait déjà.
Elle regarda après un médecin, mais il n'y avait que des gens hébétés, les bras balans. Ils avaient l'air de ne pas comprendre la situation ; une jeune fille se tordait de douleur devant eux, en plein milieu d'un hôpital, et ils restaient là comme des abrutis. Elle ne se sentait pas à sa place.
Elle en avait marre de ces cons et de leurs systèmes tordus. Alors elle se leva courageusement, une main sur le banc, l'autre sur son genou blessé, et se dirigea résolument vers la sortie.
Pas question de retourner à nouveau dans une famille d'accueil ! Jamais plus !
EtLinéa s'en alla
A SUIVRE
Je saiiiiiiiiis il est couuuuuuuurt désolée mé je trouvais bien de le finir comme ça lol…
mais promi, j'entame direct le 6ème !
