Auteur:
Zif'
Titre : Necronomicon
Base: i'll
Genre :
innommable
Pairing : Satoru x Hitonari
Disclaimer : navrée
d'en arriver là avec tes persos ô grand Asada... mais
c'est cathartique ! Les citations sont tirées du livre Je
suis d'ailleurs de H.P. Lovecraft (ô grand écrivain).
Note
: 'tation, âme sensible s'abstenir, fic interdite aux moins
de 18 ans ! oups, mes kohai en ont 17 """"
bon au moins de 16 ans alors ! Et euh... chu pas sataniste, même
que ça me fout super les boules tous ces machins-là,
mais bon chu renseignée alors... pis chu vénère
alors je me défoule, na.
Necronomicon
Ce
qui se passe dans la tête des gens échappe parfois au
bon sens commun. Ce que font certaines personnes relève
parfois de l'incroyable, actes indicibles et innommables. Qui aurait
pu penser...
" La folie chevauche le vent céleste... des griffures et des dents effilées sur les cadavres séculaires... la mort dégouttante à cheval sur une bacchanale de chauves-souris sort des ruines obscurcies par la nuit dans les temples ensoleillés de Bélial…"
"
Où tu vas crétin?"
Hitonari Hiiragi se retourna
et lança un regard aussi noir que le lui permettaient ses yeux
azurés à son partenaire et néanmoins ami Akane
Tachibana.
"Je vais faire un saut chez moi à
Hayamazaki... ma mère se plaint que mon vieux a disparu depuis
deux jours, alors elle veut que je fasse un tour dans le quartier...
n'importe quoi.
- Compte pas sur moi pour t'aider à jouer
les Charlot Kolmse !
- C'est Sherlock Holmes abruti fini, et de
toute façon je t'ai rien demandé."
Tournant les
talons, Hitonari se dirigea vers la gare et prit le train direction
Hayamazaki.
Hitonari était perplexe.
Il avait eu une discussion avec sa mère à propos de la
brutale disparition de son père et il est vrai que ça
tenait plus de l'étrange que d'autre chose. Aucun journal
n'avait récemment relaté de meurtre. Donc il ne pouvait
pas avoir été buté. Aucune affaire ne manquait à
part ses affaires de coach. Donc il avait disparu alors qu'il se
rendait, ou sortait de cours. Il marchait dans les rues du quartier
quand il vit une maison marquée du nom de "Hiramoto".
"
Tiens, cet abruti pourrait ptet me donner des infos..."
Il
sonna et ce fut justement l'abruti en question qui vint ouvrir.
"
Ah, tiens, Hiiragi !
- Salut, euuuuh... t'es sûrement au
courant pour mon vieux ?
- Ouaiiis il a disparu ! c'est bizarre
nan ?
- T'aurais pas un tuyau ou un truc du genre qui pourrait
m'aider dans ma recherche ?
- Ben... chais pas...
- Seigneur
quel crétin... bon, qui est la dernière personne à
l'avoir vu ? Tu sais ça ptet ?
- Ah oui, ça c'est
Takaiwa ! Même qu'ils se sont sacrément engueulés
le coup-là ! Takaiwa était aussi furax que le coach
pour une fois. D'habitude il garde son calme mais là il lui a
sorti des vérités pas très jolies à
entendre...
- Ouais bon... il habite où ?"
Hitonari
se rendit donc à l'adresse griffonnée sur le bout de
papier par le génie des centres.
Impressionné,
il ne l'était pas peu. Une grande bâtisse entourée
de grillages rouillés où des lierres vert et rouge
sombre s'enchevêtraient... la maison voisine de celle de
Takaiwa avait une putain de classe ! "Dommage qu'elle soit
abandonnée... on me la donne je m'y installe, ça serait
toujours mieux que mon pauvre machin de 15 mètres carré."
Il
s'avança jusqu'au palier des Takaiwa : il était temps,
une pluie menaçante commençait à tomber en même
temps que le crépuscule ; il sonna. Attendit deux minutes.
Personne. Il sonna à nouveau. On ne répondait toujours
pas. Hitonari allait se décider à cogner franchement
quand, sa main effleurant à peine la poignée, la porte
s'ouvrit. Une puissante odeur d'encens et de quelque chose
d'indéfinissable, que son nez n'avait jamais senti, mais qu'il
n'appréciait pas spécialement, jaillit de la maison.
Partagé entre curiosité et inquiétude, Hitonari
fit quelques pas à l'intérieur de la maison. L'odeur
était vraiment écoeurante, et l'ambiance qui régnait
dans l'enceinte du lieu était plutôt malsaine et
sinistre. Tout à coup un martèlement se fit entendre et
résonna entre les murs. Le blond sursauta, se demandant qui
pouvait bien faire du bricolage alors qu'il faisait aussi sombre. Il
se dirigea vers l'endroit d'où provenait le son... au fond du
couloir se trouvait un escalier. Hitonari le descendit et se retrouva
dans un long corridor en pierre, suintant l'humidité et
couvert de mousses.
" Eeeeeh, y a quelqu'un ?"
Le
martèlement stoppa net. Hitonari constata que l'odeur ici se
faisait plus forte. Poussé par l'envie de savoir, il longea le
souterrain pendant deux bonnes minutes, avant de se retrouver face à
une lourde porte en bois. Il la poussa et pénétra dans
la pièce. Il n'eut le temps que de distinguer une lueur
verdâtre avant de sentir une douleur lui vriller la nuque : sa
vision se troubla et il tomba inanimé.
Hitonari
émergea du brouillard avec un sérieux mal de crâne.
Il constata qu'il était attaché à une chaise par
une solide corde. Il releva alors la tête et ses yeux
s'agrandirent d'effroi. La pièce dans laquelle il se trouvait
ressemblait à une cave penchant entre le lieu de culte
satanique et l'antre d'un psychopathe. D'immenses gargouilles ailées,
sculptées dans la pierre brute, crachaient par leurs yeux
menaçants une lumière irréelle, vert-orange, qui
n'était pas de ce monde. Des cierges noirs coulaient sur de
hauts candélabres disposés un peu partout sur des
tables de bois moisies, ou bien à même le sol. Quelques
rares tapisseries mitées, de couleur rouge sang, étaient
suspendues aléatoirement sur les murs, sur lesquelles les
flammes faiblardes des bougies projetaient des ombres inquiétantes.
Et cette odeur, une odeur prenant à la gorge, d'encens
narcotique, mais également, Hitonari la reconnaissait
maintenant, instinctivement, un abominable parfum de pourriture,
d'ammoniaque et de formol...
Ses yeux s'emplirent d'horreur quand
il vit, sur les murs, des niches renfermant des crânes de
toutes formes, et des têtes à différents stades
de décomposition. On pouvait y trouver des têtes
hautaines et pourrissantes d'adultes ou de vieillards, mais aussi
celles, encore fraîches et radieuses d'enfants récemment
décédés. De ces niches provenait cette
épouvantable odeur de décomposition et de formol.
Au-dessus, étaient accrochés des tableaux de peintres
déments, représentant des images de déformation
et d'aliénations innommables. Hitonari voulut hurler mais un
faible son s'étrangla dans sa gorge, un grognement animal de
primaire instinct de terreur.
" Aaaah, tu es réveillé
? C'est bien."
Hitonari sursauta et regarda dans la direction
d'où venait la voix. Il ne distingua qu'une silhouette que
dissimulait un épais nuage de fumée.
"
L'opium, mon cher ! C'est une drogue merveilleuse n'est-ce pas
?"
L'homme se leva et marcha vers un Hitonari tremblant.
"
Tu reprends tes esprits ?
- Ta... Takaiwa"
Il avait
prononcé ce nom d'un unique souffle, comme si cela pouvait
chasser ce qui aurait pu être une simple apparition. L'être
resta là.
" Takaiwa ? Appelle-moi Satoru, nous sommes
ici dans mon intimité ! Tu as admiré ma collection ?
Fabuleuse, non ? Tous ces ravissants portraits, et ces expressions
grotesques sur leur visage ! Tu vois un peu la tête qu'on fait
quand on est mort ?
- Espèce de... tu les a tués
!"
Satoru regarda son prisonnier avec stupéfaction, et
partit d'un rire hystérique, à glacer le sang.
"
Tués ? Moi ? Tu rigoles ! Je ne pousserai pas mon amour de
cette esthétique macabre, la plus exquise qui soit, jusqu'à
commettre ce genre de meurtres ! Non... ceux-là je suis allé
les chercher la nuit, au cimetière ! Regarde, cet enfant ! Il
est mort il y a une semaine ! Ses yeux sont encore dans leurs
orbites, on dirait qu'il contemple cette pièce avec un délice
maudit !"
Plus il parlait, plus Satoru s'animait,
enthousiasmé par la présentation de ses nombreuses
pièces de collection. Hitonari était paralysé
par la peur. Ses membres ne lui obéissaient plus et
s'agitaient violemment en un tremblement irrépressible.
"
Et mon père ! Tu sais où est mon père ?
Qu'est-ce que tu lui as fait ?"
Satoru s'arrêta net. Il
fixa son regard sur Hitonari. Un regard perçant, acide, vide
et profond à la fois... Un regard démoniaque, décadent,
où l'on lisait que l'opium entraînait progressivement le
jeune homme vers l'annihilation totale de lui-même.
"
Tu sais... c'est dur de trouver de l'opium. C'est vraiment dur. Tout
ça m'agace énormément. Qu'est-ce que je devrais
faire à ton avis ? Oh, toi tu n'en sais rien, après
tout, tu cherches ton père, c'est tout ! Ne t'en fais pas il
va bien. Il est là. Ne te fais pas de mauvais sang",
ajouta-t-il avec un sourire sinistre.
Satoru désigna un
coin de la pièce qu'Hitonari n'avait pas encore vu. La bile
lui remonta en bouche quand il aperçut son père, d'une
lividité spectrale, le visage recouvert de croûtes de
sang et de lambeaux de chair décollés, la tête
inclinée sur le côté dans une grimace agonisante.
Il était allongé sur une table penchée, et ses
poignets étaient ligotés par des sangles en cuir
au-dessus de rigoles qui conduisait le sang de ses veines,
sectionnées, vers deux récipients en cuivre posées
par terre à la réception des rivières du liquide
rouge et vital.
"Papa!" Hitonari hurla.
" Pas
le peine de beugler, gronda Satoru d'une voix sépulcrale, il
est inconscient, mais il va crever ce vieux connard de mes deux !
-
Mais qu'est-ce qu'il t'a fait ! Bon Dieu !
- Ce qu'il m'a fait ?
Ton père m'a mis très en colère. Il m'a traité
de bon à rien, il m'a dit que j'étais un imbécile
inculte et que j'avais intérêt à maîtriser
la pratique du basket parce que jouer avec une baballe était
la seule chose que je pouvais faire pour tirer profit dans ma vie. Ca
m'a fait beaucoup de peine, tu sais ? Ton vieux est vraiment un sale
enfoiré de merde, non ?
- T'es complètement malade
!"
Satoru était méconnaissable, un rictus de
haine et de folie sur le visage. Il était en parfaite symbiose
avec le lieu, d'un cauchemardesque abominable. Il n'avait plus rien à
voir avec le gars insouciant et sympathique qu'Hitonari avait vu à
quelques reprises ; sa posture ramassée, sa tête penchée
vers le bas intensifiant la moue vulgaire et faisant ressortir le
rouge des yeux, son sourire moqueur... Hitonari sut sûrement à
ce moment précis qu'il n'en sortirait pas vivant.
Cela
faisait deux heures qu'Hitonari se trouvait sur cette chaise, à
frissonner et à réfréner ses nausées
causées par les relents cadavériques, l'odeur forte du
sang de son père et de l'encens qui lui faisait tourner la
tête et le droguait. Il commençait à s'assoupir
quand un souffle chaud près de ses lèvres le fit
rouvrir les yeux. Satoru se trouvait devant lui, dans son calme le
plus monstrueux.
Un sourire sarcastique éclaira son visage
et il souffla sur les cheveux de sa proie.
" Tes cheveux
sont trempés ! Sueurs froides ? Aurais-tu peur ? Voyons, mais
enfin que pourrai-je donc te faire ? Tu n'as rien à craindre
!"
Hitonari ricana amèrement, ce qui déplut
fortement à son futur bourreau, qui lui saisit la chevelure
pour tirer sa tête en arrière.
" Tu mets ma
parole en doute ? Pauvre con ! Mais, t'as bien raison ! De toute
façon que tu sois mort ou vivant, tu es à moi, que tu
souffres ou non, tu mourras !"
Il lâcha un Hitonari
tétanisé et alla prendre un encensoir rond orné
d'un pentagramme, dans lequel fumait un encens pestilentiel. Il fit
le tour de la pièce en chantonnant gaiement et en balançant
l'objet de gauche à droite.
" La folie chevauche le
vent céleste... des griffes et des dents effilées sur
les cadavres séculaires... la mort, la mort, la mort !
dégouttante, à cheval sur une bacchanale de
chauves-souris, sort des ruines obscurcies par la nuit dans les
temples ensoleillés de Bélial !"
Ayant répété
sa litanie plusieurs fois, il reposa l'encensoir, saisit une dague
dont le manche était décoré de gravures
sataniques et se dirigea vers Hitonari en souriant et en crachant des
mots dignes d'un aliéné.
" Culte nécrophage!
désespoir de la chair meurtrie, mélancolique masse
inerte, exquis cadavre suintant l'abomination, ravissantes
pourritures de la honte ! jamais tes yeux ne pourront effacer ces
images car tu n'es pas aveugle en ton esprit !"
Hitonari, les
yeux agrandis d'épouvante, et un éclair, puis un rideau
rouge traversa sa vision. La douleur suivit peu après,
fulgurante, déchirante. Satoru avait passé la lame sur
ses yeux, il était désormais aveugle. Il sentit une
langue passer sur ses joues, son bourreau léchait ses larmes
de sang. Un sanglot inhumain sortit de ses lèvres.
"
Tu as peur ? Tu devrais plutôt me remercier, le gronda
gentiment Satoru, ne pas voir est une bonne chose ! voudrais-tu
également ne pas entendre ?
- Pou... pourquoi..., réussit
à articuler Hitonari, dans un murmure presque inaudible.
-
Pourquoi ? Mais pourquoi y aurait-il une raison à chaque chose
? C'est mon père qui m'a appris ça ! Aurais-je eu une
raison, moi, de lui demander pourquoi, quand j'avais vers 5/10 ans,
il venait me montrer son... phallus, cracha-t-il à Hitonari,
pour m'apprendre comment on s'en servait ? Aurais-je eu une raison de
lui demander pourquoi il me l'introduisait dans mon... anus,
siffla-t-il avant d'exploser d'un rire démentiel, fier de sa
figure de versification, si ce n'est pour lui permettre de se servir
de sa grosse queue dégueulasse ? Aurais-je eu une raison de
lui demander pourquoi il me crachait son sperme impur et haïssable
à la gueule ? Mais, je n'avais aucune raison ! Cela a été
parce que cela devait être ; le déterminisme universel,
mon cher ami, c'est de la merde, voyez-vous, je dénigre la
relation de cause à effet en affirmant que je n'ai pas besoin
de ces précédentes éventuelles raisons pour
justifier mes actes d'aujourd'hui ! Tu sais ce que c'est, le
satanisme ? Satan, lui, il m'a compris. Dieu ? Laisse-moi rire ! Dieu
a tué son propre fils ! Dieu n'aime pas ses enfants, les faire
souffrir dans leur vie pour qu'ils soient heureux une fois morts, je
me gausse ! Satan offre la libération de ma conscience, je
suis libre spirituellement, je jongle avec les frontières de
la vie et de la mort, moi mort ou vivant, je serai toujours l'enfant
de Satan accomplissant les rites funèbres en son honneur ! Et
toi Hitonari Hiiragi, petit merdeux de mes couilles, tu vas servir à
faire ronger son frein à Dieu et à faire jouir Lucifer
!"
Hitonari ne parvenait plus à dire un mot, il était
abasourdi d'horreur et de douleur. Takaiwa avait subit d'atroces
sévices sexuels étant gamin, ça l'avait rendu
complètement dingue ! Sous le masque quotidien du type sympa
et un peu crétin, se cachait un monstre de sadisme, de folie
et un adorateur de Satan. Il sursauta en sentant que son bourreau lui
versait un liquide sur la tête, et réalisa bien vite, au
goût, qu'il s'agissait de sang. Il eu un haut-le-coeur en
comprenant qu'il ne pouvait s'agir que du sang de son père,
qui d'ailleurs devait être mort à présent. Des
sanglots d'abomination lui montèrent à la gorge alors
que le rire épouvantable de Satoru retentissait à
travers la pièce.
Hitonari sentit ensuite qu'on le
détachait, mais il était paralysé et incapable
de faire un quelconque mouvement pour s'échapper. Il aurait
bien essayé de fuir de l'étreinte de son bourreau mais
un bras ferme le retenait. Il fut allongé sur le dos, sur une
table de bois humide et putride, chacun de ses membres attachés
à l'un des coins du meuble.
Il entendit Satoru s'affairer,
puis une forte odeur d'encens s'abattit à nouveau dans toute
la pièce. Tout à coup le sataniste arracha tous les
vêtements de sa victime, pour ensuite entailler son corps
entier de légères coupures, avec la dague qui avait
précédemment servi, le tout en psalmodiant des
locutions latines destinées à son Seigneur.
"
Ad rem, in medias res ; in hoc signo vinces, et dixit : perinde
ac cadaver erat, non nova sed nove ; in nomine satanis…"
A
présent, Hitonari n'était plus qu'une masse de
souffrance et de désespoir, suppliant dans un souffle que son
bourreau l'achève...
Satoru sortit une longue seringue et
lui injecta un produit épais, suscitant ainsi un hurlement de
douleur chez le supplicié.
"Silence, ce n'est qu'un
peu de morphine ! T'as vu comment je suis gentil avec toi ! Tu vas
partir doucement... sans avoir mal."
Alors que Hitonari
plongeait dans l'inconscience, Satoru détacha sa victime et
l'amena au bord de la table, puis il prit possession de sa proie avec
un râle de plaisir, allant et venant avec délice en
Hitonari. Il n'aimait pas les cris, il n'aimait pas les vivants. Il
préférait le silence de son antre secrète et ses
compagnons éternellement silencieux. Soudain il réalisa
que ses parents le regardaient et se retira en grognant, pour aller
tirer un rideau sur les deux portraits déformés de ses
géniteurs, dessinés par lui-même, condamnés
à assister indéfiniment à la déchéance
mentale de leur fils, ce dont ils étaient totalement
responsables après tout. A cette pensée, Satoru devint
furieux et se mit à hurler.
" Ben oui ! C'est de votre
faute tout ça ! Je suis pas fou de toute façon ! Et
puis, Hitonari est à moi ! Vous mêlez pas de ça
!"
Disant cela, il reprit possession de sa victime et
l'empala rageusement jusqu'à se libérer dans un
grondement satisfait. Il saisit ensuite le sexe inerte et le suça
avec délectation. Hitonari poussa un grognement et le
sataniste psychopathe devint fou de colère. Il saisit la dague
d'une main, prit les cheveux de son cadet de l'autre et, se penchant
à son oreille, beugla.
"Alors tu te réveilles
déjà, mon salaud ? Tu veux la sentir, la douleur ? Tu
veux savoir ce que c'est que d'avoir mal ? Je vais te crever sale
fils à papa de mes deux !"
Il lui mordit
sauvagement l'oreille jusqu'à en arracher un bout de chair. La
douleur, vrillant tout le côté gauche de sa tête,
acheva de réveiller Hitonari qui hurla, la souffrance physique
et morale se manifestant par tous les endroits divers et variés
de son corps torturé.
Satoru tira brusquement la tête
du blondinet en arrière, et sur le cou, traça une ligne
légère avec sa dague.
" Je fais les
pointillés", chuchota-t-il avant de repasser d'un coup
sec la dague au même endroit tracé quelques secondes
plus tôt.
Le sang gicla et Hitonari rendit son dernier
souffle, les yeux exorbités d'horreur.
Satisfait de son
sacrifice, il se mit en devoir d'embaumer la dépouille, il
n'était pas nécrophile non plus... il était d'un
naturel frileux après tout, et la chair glacée ça
n'était pas pour lui. Il enduisit le corps d'Hitonari
d'onguents et le plaça soigneusement dans un sarcophage prévu
pour le recevoir. Une expression de gamin enchanté par la
réussite de son travail manuel illumina son faciès, et,
épouvantable, abominable dans tout le radieux de son sourire,
il battit des mains de contentement. Il s'occuperait de la tête
du mort plus tard, elle rejoindrait sa jolie collection ; et il
aviserait ensuite pour le reste de son corps. Quant au vieux,
poubelle.
Satoru soupira de bien-être, et
s'abandonna mollement dans son vieux fauteuil de velours rouge. Il se
fit une pipe d'opium et fuma, songeur.
Finalement, tout cela le
fatiguait... n'y avait-il pas un autre moyen pour faire passer sa
lassitude grandissante ? Même ces amusements démentiels,
cette sombre philosophie décadente, ces recherches sataniques,
avaient fini par épuiser son enthousiasme premier et l'ennui
revenait au galop. L'excitation indéfinissable qui le prenait
quand il lisait la profonde terreur sur le visage des ses victimes,
quand il leur récitait tout son discours fictif sur son père
pédophile, sa répugnance pour le déterminisme
universel, auquel il adhérait pourtant profondément, et
enfin sa pseudo-adoration pour Satan, dont en réalité
il ne ressentait qu'une indéfinissable fascination, tout cela
ne le divertissait plus. Il allait falloir abandonner tout ça
un jour ou l'autre... Ces derniers temps il s'était lâché,
ses parents s'étant absentés quelques mois, mais il
allait devoir reprendre une activité plus discrète. Et
s'il laissait tomber ? Il en avait marre, il était épuisé
et...
" Eeeeeeeeh Hiiragi, espèce de crétin,
t'es là ? C'est Hira-machin qui m'a dit que tu étais là
! T'es où , youhou !"
...un sourire
diabolique se dessina sur son visage, et il se leva en direction du
souterrain pour accueillir son nouvel invité.
FIN
