CHAPITRE II : Joie et bonne humeur
Daniel n'avait cessé de poursuivre Jack toute la journée, mais soit ce dernier restait stoïque soit il se limitait à un petit « on verra ça demain » quand Daniel tentait de le faire parler.
Au fond, il ne doutait pas de pouvoir aller sur Atlantis. Puisqu'il y avait deux E2PZ, il n'y avait pas de problèmes pour le retour sur Terre. Jack n'avait donc aucune raison pour le retenir.
Il avait préparé de nombreux sacs à emporter avec lui. Sam n'avait pu réprimer un sourire en voyant cela.
-Je crois que vous en faites un peu trop Daniel. On ne va pas s'installer là-bas ! En plus, nous ne sommes même pas encore sûrs d'y aller !
-Mais si, mais si ! Vous verrez. Jack essaie juste de m'énerver, c'est pour ça qu'il ne nous dit pas qu'il va nous y envoyer !
-Si vous le dîtes !
Cette nuit-là, il n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Son esprit voguait sans cesse vers la cité des Anciens.
Et s'il avait rêvé finalement ? Et s'il avait imaginé cette journée et qu'il venait seulement de se réveiller ? Non ! Ce n'était pas un rêve : ce qu'il avait ressenti, ce sentiment d'hystérie mêlé à une grande part de frayeur avait été beaucoup trop fort pour n'être qu'une illusion !
Effectivement, il avait un peu peur : peur de ce qu'ils trouveraient derrière la porte. Et si les autres n'avaient rien trouvé, ni cité, ni aucun moyen de subsistance ? N'était-ce pas un leurre après tout ?
Mieux valait chasser toutes ces questions ! Il aurait beaucoup à faire demain, donc le mieux pour l'instant, était de se reposer !
Jack, de son côté, ne se souciait pas trop de cette découverte. Bien sûr, ils en apprendraient plus sur les Anciens, ils trouveraient probablement des armes qui leur seront utiles contre leurs ennemis !
Mais Atlantis avait fini par lui inspirer un sentiment de répulsion. Il avait quand même failli perdre la vie dans cette histoire !
Cette fois, il savait bien qu'il ne pouvait refuser la permission d'y aller à SG-1, puisque leur retour était assuré par le deuxième E2PZ. Avant s'il avait refusé qu'ils y aillent, c'était bien parce qu'il avait peur de ne plus les revoir, de les perdre à jamais.
Toutes ces années à se battre côte à côte, à pleurer la perte de l'un d'eux, avaient immanquablement noué des liens indestructibles entre ces quatre personnes !
Sam était toute guillerette à l'idée de découvrir de nouvelles technologies et de comprendre leur fonctionnement. La seule chose qui pouvait réfréner son désir de partir, était l'idée de revoir McKay !
Jack l'avait prise à part avec Teal'c pour leur demander de faire croire à Daniel qu'il était évident qu'ils allaient rester sur Terre, histoire de faire rager l'archéologue un peu plus ! Sam était enchantée à cette idée : elle aimait bien taquiner Daniel.
Teal'c n'avait aucune appréhension quant à cette éventuelle future mission. Tout ce qu'il espérait, c'était trouver une arme qui aiderait son peuple à se libérer du joug des Goa'ulds.
En revanche, il avait lui aussi pris un malin plaisir à jouer cette petite farce suggérée par le Général !
Le lendemain matin, Daniel s'était levé très tôt pour arriver dans les premiers à la base et accueillir l'équipe qui amenait leurs tickets gratuits comme le disait si bien Jack !
-On est matinal aujourd'hui Daniel.
-Jack ! Ils sont arrivés ?
-Bonjour !
Daniel le regarda d'un air excédé.
-Bonjour Jack !
-Bien ! Non pas encore, mais ne vous attendez pas à un départ immédiat quand ils seront là : d'abord parce que je n'ai pas encore pris de décision, ensuite parce que Carter veut les étudier pour s'assurer elle-même que les E2PZ sont en parfait état de marche.
-Vous avez eu toute la journée d'hier et toute la nuit pour y penser et vous ne vous êtes toujours pas décidé ! Ne me dîtes pas que vous aviez d'autres préoccupations plus importantes que celle-là !
-J'ai oublié, ça arrive à tout le monde.
-Vous avez OUBLIE !
-On en reparlera plus tard d'accord.
Et il laissa Daniel planté là, incapable de dire et de faire quoi que ce soit, tant il était abasourdi.
Une heure après, les deux appareils étaient là et Sam les emmena au labo, Daniel collé à ses talons.
Elle faisait tout un tas de trucs auxquels il ne comprenait rien du tout, mais peu importe : ils étaient là, c'était tout ce qui comptait.
-Mon Général ! J'ai tout vérifié, ils sont en parfait état !
-Et maintenant Jack, dîtes que nous allons sur Atlantis. Allez-y, dîtes-le que j'avais raison !
-Oui Daniel, vous aviez raison ! Vous partirez avec SG-3 et SG-15 au cas où. Je préfère être sûr que vous n'aurez pas trop de problèmes une fois passée la porte des étoiles.
-Comment ça « vous » ? Vous ne venez pas avec nous mon Général ?
-Non, Carter, ma place est ici.
-O'Neill, il me semble que partir avec nous est tout à fait légitime.
-Teal'c a raison Jack ! Vous avez quand même failli mourir pour qu'on trouve Atlantis !
-Ce qui me donne une excellente raison pour ne pas y aller. Désolé, mais je n'ai pas très envie de me faire congeler une deuxième fois. C'est le tour de quelqu'un d'autre maintenant !
-Mon Général ! Il n'y a pas de raisons pour que ça se passe comme ça ! Je ne comprends vraiment pas votre réticence !
-De toute façon, même si je le voulais, je ne pourrais pas y aller. C'est quand même moi le Général maintenant ! On ne sait pas combien de temps cette mission va durer. Ca peut être un jour comme ça peut être un mois. Même en un jour, il peu arriver tout et n'importe quoi, et là qui prendra les décisions à ma place ?
-…
-Exact ! Préparez-vous à partir dans une heure.
Une heure, c'était largement assez pour Daniel qui était fin prêt au bout de cinq minutes à peine.
Il attendit une heure dans la salle d'embarquement pour être sûr de ne pas partir en retard ! Durant cette longue attente, il avait ressenti un léger pincement au cœur, celui-là même qu'il avait déjà ressenti la toute première fois qu'il avait traversé la porte !
Le moment tant attendu arriva enfin.
-Vous êtes toujours décidé à ne pas venir avec nous mon Général ?
-Oui, oui, oui et reoui ! Bonne chance !
-Vous allez nous manquer Jack !
-Vous ne me ferez pas changer d'avis Daniel, non c'est non !
-Chevron un enclenché…chevron deux…
C'était le petit rituel bien connu, celui qui ne faisait qu'accroître l'angoisse de ce que l'on découvrirait une fois de l'autre côté. Le pincement au cœur de Daniel s'était intensifié. La porte venait de s'ouvrir, ils pouvaient enfin partir !