N/A : Encore une fois un grand MERCI pour toutes les reviews que vous m'avez envoyée, c'est vraiment motivant pour la suite ;-) Je m'adresse tout particulièrement à :
Thealie : Merci pour ces encouragements Je pense que, justement, la fin de ce chapitre t'apportera la réponse que tu demandes. En fait, seuls les membres en qui Dumbledore a une confiance totale ont été mis dans le secret, ils se comptent donc sur les doigts d'une main, incluant Lupin et Hagrid, évidemment ;-)
Ange de un cisme : Merci merci Charlene !! Tu me fais les plus beaux des compliments ;-) Vivi, je vois ce que tu veux dire, et ça me touche vraiment ! En tout cas, c'est tout à ton honneur de pendre ton temps pour structurer ton histoire, ça promet quelque chose de très bon. Fais-moi savoir lorsque le premier chapitre sera en ligne ;-)
Maugreyfiliae : Ta review était adorable merciiiii !! J'espère que la suite te plaira également !
Takoma : C'est trop gentil ! Mille mercis !! Jusque là j'ai fait mes updates chaque Dimanche, mais j'espère pouvoir garder ce rythme P (ça dépend de l'inspiration et surtout du boulot que nous donnent les profs de fac, mais je mets en moyenne 1 à 2 semaines pour faire un chapitre d'environ 7000 mots) Enfin, j'ai encore une avance de deux chapitres ;-)
Chapitre V : Un Ordre Nouveau
Il aurait été bien difficile de deviner quelle pouvait être l'heure qu'ils approchaient : aurore, midi ou crépuscule, qui sait ? Les pluies incessantes semblaient retenir prisonnier un soleil qu'on n'attendait plus, dans un manteau de ténèbres où rugissait, tel son gardien bourru, un tonnerre tapageur. Où peut-être était-ce par condescendance qu'il n'osait se montrer ? Le jour d'un crime ne saurait être baigné de lumière…
C'était pourtant bien ce qu'Harry attendait, noyé dans la plus totale confusion, mais les réponses ne venaient pas. Jamais il n'aurait cru possible d'attendre avec un tel empressement la fin de sa dernière journée de vacances, mais les heures précédant la réunion étaient devenues des siècles, en dépit des batailles explosives à répétition avec ses meilleurs amis, l'attente restait pesante.
Ce ne fut qu'au commencement de la huitième partie qu'une voix raisonna dans les étages pour annoncer l'arrivée des premiers membres, quoiqu'elle fut loin d'être aussi accueillante que les convenances le voudrait.
-IMMONDES BATARDS ! INFAMES ! RENEGATS ! COMMENT EST-CE POSSIBLE QUE DE PAREILS PARASITES PULLULENT DANS LA MAISON DE MES ANCETRES ?! QUELLE IGNOMINIE ! SORTEZ D'ICI DANS LA SECONDE VILS SYCOPHANTES !!
-Vils quoi ?! Vous pouvez me la refaire là ?
-…VERMINE ! BANDE DE TROLLS !...
-C'est pas la peine de la chercher non plus Tonks….
-… MISERABLES ! AMIS DES MOLDUS ! …
-Ben quoi ? Ca en jette ce genre d'expression, je me vois bien en train de balancer ça à la tête d'un mangemort !
- …VERACRASSES REPUGNANTS !…
-Est-ce que quelqu'un va se décider à fermer ce rideau à la fin ?!
-Ah euh, oui, désolée Molly.
Tandis que Lupin et Tonks, ayant apparemment opté ce jour là pour l'allure Punk, faisaient de leur mieux pour faire taire le portrait de la mère de Sirius, Mrs Weasley, devançant son fils aîné et son mari, adressa de grands signes de main aux quatre têtes curieuses qui dépassaient de la rampe d'escalier, intriguées par ce vacarme singulier.
-Maman ? Qu'est-ce que tu fais ici ? Toi et Papa ne deviez pas rentrer la semaine prochaine seulement ?
-Je suis touchée de voir à quel point nous t'avons manqué Ronald Weasley ! S'exclama la femme rondelette affichant une attitude faussement boudeuse.
-Ahh ! Tu sais bien ce que je voulais dire !
-Et tu pensais peut-être qu'avec ce qui se passe à Londres, ton père et moi resterions tranquillement à nous prélasser sur la Plage de Mamaia?
-Vous avez bonne mine en tout cas ! Comment va Charlie ? Demanda Ginny.
-Très bien, même s'il regrette de n'avoir pu venir ce soir, il vous fait de grosses bises.
-Une réserve protégée de Norvégien à crête a été découverte par un moldu, les autorités font de leur mieux pour éviter que cet incident ne s'ébruite. Expliqua Arthur Weasley.
-A moins que vous ne préfériez poursuivre cette discussion dans la cage d'escalier, Maman a ramené quelques spécialités pour dîner, ça vous tente ? Coupa Bill avec un sourire.
-C'est vrai, Ginny, Ron, mes trésors, vous commencez à mettre la table s'il vous plait ?
-Combien de couverts ? Demanda Ginny descendant sur les pas de son frère vers la cuisine.
-Hmm… Disons une vingtaine, Merlin sait à quelle heure ils arriveront !
-Je vais aider ! Proposèrent Hermione et Harry d'une même voix.
-Merci Hermione, j'aurais besoin d'une paire de mains en plus pour préparer le Tochiturà. La remercia aimablement leur mère avant de se retourner vers Harry, le regard soucieux. On sera bien assez de deux Harry chéri, après tout ce qui vient de se passer, tu ferais bien de te reposer.
-Je vais très bien merci ! D'autres sont plus à plaindre…
-Quand même… Insista Mrs. Weasley d'une voix complaisante.
-Je vous assure que ça va ! Affirma-t-il légèrement agacé.
S'apprêtant à renchérir, ce fut la bonne volonté de Tonks qui joua en la faveur de Harry, détournant l'intention de cette mère surprotectrice : Le jeune homme la remercia intérieurement d'avoir pris l'initiative de mettre la table, entreprise incertaine qui de façon inévitable se termina en éclats de verres et excuses confuses.
-Euh… Oops !! Depuis quand cette marche est elle ici ?! Sourit maladroitement la jeune femme, affaissée au sol au milieu des débris, deux assiettes encore intactes entre les mains.
-Du calme, du calme…Ce n'est pas grave, on ne va pas s'énerver pour ça… Soupira Mrs. Weasley, décidément résignée, plus pour elle-même semble-t-il que pour l'Auror malhabile.
Se penchant pour ramasser les éclats cependant, elle reporta aussitôt son attention vers la porte d'entrée, vibrant sous la force de coups précipités.
-Molly, ça t'ennuierait de m'ouvrir la porte ?! S'exclama une voix étouffée de l'autre côté. Tu m'as oublié ou quoi ?
-Tu n'étais pas rentré ?
-Si, si, tu vois pas que je suis dedans là ?! Rétorqua l'inconnu d'un ton sarcastique.
Confuse, la mère de Ron se précipita vers la grande porte, derrière laquelle se tenait un homme – ou du moins était-ce ce que sa voix laissait présager – entièrement caché derrière un amoncellements de paquets tous aussi odorants les uns que les autres.
-C'était les derniers cette fois j'espère ? Tu as décidé de préparer le banquet d'entrée de Poudlard cette année ?!
L'homme se débarrassa de sa charge sur une table à proximité avant d'adresser une moue boudeuse à Mrs. Weasley, croisant les bras d'un air résolu. Il en avait la confirmation, c'était bien la première fois qu'Harry voyait cet homme : il estimait son age à une trentaine d'année environ et devinait sans mal que son mot d'ordre devait être l'élégance, alors qu'il était étonnamment vêtu d'habits à la dernière mode moldue. Son visage avait quelque chose d'enfantin, d'enjoué qui lui rappelait d'une certaine façon Bill Weasley ; un aspect qu'accentuaient ses yeux d'un vert étincelant et ses cheveux auburn décoiffés avec précision. Ce fut en premier lieu Tonks, accroupie parmi les fragments de porcelaine, qui capta son attention, l'observant d'un œil à la fois perplexe et amusé.
-Je devine ton entrée fracassante Nympha ! Toujours égale à toi-même à ce que je vois ! Plaisanta-t-il en tendant une main pour l'aider à se redresser.
-Très amusant Chris ! Moi au moins je suis à l'heure et… Hey !! Tu m'as appelé Nympha là ?! S'écria-t-elle en l'attrapant.
-Ah oui, j'oubliais que vous n'aviez point de prénom gente dame ! La taquina-t-il, portant cette main à ses lèvres pour la saluer d'un baisemain.
-T'as pas bientôt fini avec ton numéro de crooner du dimanche ! S'empourpra t-elle.
-Impossible, je ne résiste pas à vos charmes mademoiselle !
-Je sais, c'est ce que tu as dit mot pour mot à Ray il y a une semaine ! Rétorqua-t-elle d'une voix désabusée.
-Quelle cruauté ! Tu me fends le cœur Tonks ! S'exclama-t-il en riant avant de se retourner vers le groupe. Eh bien, il y a déjà du monde à ce que je vois !
-Content de voir que tu as pu te libérer finalement ! L'accueilli chaleureusement Bill, lui donnant une tape sur l'épaule.
-J'étais toujours censé travailler, mais j'ai cédé à la douce invitation de ta petite Maman, à savoir des menaces de mort si je ne venais pas ! Lui répondit-il avec bonne humeur. Très convaincante, toi et tes frères avez du en faire l'expérience. Pas vrai Ron ?
Ron et Bill approuvèrent d'un hochement de tête, alors que Ginny reprenait d'une voix boudeuse.
-Et moi, tu m'oublies ?
-Mais toi tu es trop mignonne pour te faire réprimander voyons ! Rétorqua t-il en la prenant dans ses bras. T'es une vrai ptit bout de femme maintenant dis-moi !
Ginny rougit de plaisir à cette remarque, alors que Remus s'approchait à son tour pour lui serrer la main.
-Ouah ! Ca fait une paie Boss ! Ca me fait plaisir de te revoir, tu n'as absolument pas changé ! S'exclama-t-il avec enthousiasme.
-Oui, toi non plus ! Remarqua Lupin en lui rendant son sourire. Mais par pitié, arrête de m'appeler Boss !!
-Pourquoi Boss ? Demanda finalement Harry, se mêlant enfin à la conversation.
L'homme se retourna vers lui surpris, ne l'ayant pas encore aperçu, étant donné qu'il n'avait soufflé mot jusque là depuis son observatoire, à savoir la rampe du premier étage. Ce fut à cet instant qu'il croisa, presque accidentellement, la cicatrice sur son front, rendant inutile toute présentation. L'expression perplexe sur son visage se rompît alors en un sourire éclatant.
-Je fais enfin ta connaissance Harry ! On m'a tellement parlé de toi… Tu es exactement comme je me l'imaginais, c'est-à-dire le portrait craché de James !
Harry ne répondit pas tout de suite. S'il était habitué au fait qu'on le reconnaisse aussi aisément – comment pouvait-il en être autrement à moins de n'avoir jamais eu entre les mains un exemplaire de la Gazette du sorcier ? – il l'était nettement moins d'entendre quelqu'un parler de son père avec familiarité si ce n'étaient Remus Lupin, Sirius Black ou Albus Dumbledore. Aussi, l'homme poursuivit pour répondre à son étonnement.
-James, Sirius, Remus et Peter étaient en dernière année lorsque j'ai fait mon entrée à Poudlard. Un Gryffondor moi aussi. Je suppose que je ne t'apprendrais rien sur leur réputation ! Il existait à ce moment là un véritable fan club qui leur était dédié, auquel je participais activement ! Jusqu'au jour où je leur ai directement demandé si je pouvais être leur apprenti, ce à quoi James m'avait répondu : « A la condition que tu nous appelles Boss, ça peut se faire… »
-Mais il plaisantait quand il t'a dit ça ! Intervint Remus avec un début de sourire.
Harry lui lança un regard subtil sous-entendant un « permet-moi d'en douter quand même ! »
-Tu avais des parents formidables, et j'ai eu de nombreux échos comme quoi tu prenais d'un bon pas la même voix qu'eux !
Harry ne put s'empêcher de sourire, en pensant qu'il lui faisait immanquablement penser à un certain Colin Crevey avec une quinzaine d'année de plus. Cette personne lui était décidément sympathique, appréciant tout particulièrement la simplicité avec laquelle il parlait de ses parents ou de son parrain, ne ponctuant pas ses phrases par des « Je suis désolé » et n'affichant pas cette mine condescendante qu'il ne supportait plus.
-Je suis enchanté de faire votre connaissance Mr… euh…
-Chris, Chris Prewett, mais évite de m'appeler Monsieur si tu veux que je te réponde !
-Prewett ? Répéta Harry étonné.
Il était absolument certain d'avoir déjà entendu ce nom quelque part, et n'eut pas à chercher très loin pour se souvenir où : l'année passée, Maugrey lui avait montré une photo prise seize ans auparavant, regroupant pour la dernière fois les membres de l'ancien Ordre. Parmi eux deux frères… Comment s'appelaient-ils déjà ? Gideon et… Fabian, oui, c'était ça, les frères Prewett ayant tenu tête jusqu'à leur dernier instant face à cinq mangemorts.
-Chris est le frère cadet de Maman. Expliqua Ron
-Son- son frère ? C'est vrai ?! S'exclama Harry de plus en plus désorienté.
-Eh oui, le plus jeune d'une famille de quatre enfants. Comme tu le constateras, de génération en génération, on a toujours été une famille nombreuse !
-Mais ça veut dire que les deux hommes que m'a montré le Professeur Maugrey…
-Oui. Reprit Mrs Weasley dont le regard s'était assombri. Alastor m'a parlé de cette photo – et dire qu'il pensait te faire plaisir cet idiot ! Il s'agissait bien de mes deux autres petits frères. Chris était trop jeune à l'époque pour faire parti de l'ordre, quand à moi j'étais à quelques mois de l'accouchement de Ron, il m'était difficile d'apporter mon soutien, sinon moral…
Bien qu'elle donnait ces explications avec le même sourire qu'elle adressait toujours à Harry, ce dernier perçu sans peine une amertume profonde dans sa voix. Il se serait giflé intérieurement d'avoir ainsi parlé sans réfléchir… C'était donc pour ça que Molly Weasley avait toujours été cette mère surprotectrice, dont la plus grande frayeur était de perdre un de ses proches…
-Et si nous allions préparer le repas Mrs. Weasley ? Les autres ne devrait plus tarder maintenant… Suggéra Hermione avec le plus d'enthousiasme possible pour mettre fin à ce mal aise.
-Veuillez m'excusez Mademoiselle ! S'exclama Prewett. Je ne crois pas que nous nous connaissions…
-Ah ! Pardon de ne pas m'être présentée. S'excusa-t-elle en rougissant légèrement. Hermione Granger, je suis une amie de vos neveux.
-Et elle n'a que 16 ans ! Souligna Tonks avec insistance, une expression méfiante sur le visage.
-Pour qui me prends-tu Nympha ? Je suis un Gentleman voyons !
-Mieux vaut être sourde que d'entendre ça…
-Tu es jalouse ? Tu sais bien que mon cœur ne bats que pour toi !
-N'importe quoi ! Soupira-t-elle. Méfie-toi de lui Hermy, il profite de ses dons d'empathie pour jouer les Don Juan !
-Vous êtes un empathe ?! S'exclama-t-elle émerveillée.
-Je crois bien que je suis démasqué ! Reprit-il en haussant les épaules.
Harry n'osa pas poser la question, remarquant que personne ne semblait s'étonner de ces propos. Cependant, comme s'il s'en était douté, Lupin s'approcha de lui pour lui murmurer à mi-mots.
-Un empathe est une personne ayant la capacité de se mettre à la place des autres, au sens propre du terme, c'est-à-dire de ressentir toutes les émotions fortes que dégagent des personnes à proximité. Impossible de leur dissimuler quoi que ce soit !
-Ou de leur mentir… Reprit Harry, peu surpris par cette nouvelle, en connaissant trop bien un autre… Ce qui veut dire que…
-Voldemort en est un aussi, oui. Acheva Lupin. C'est un don qui peut s'avérer très dangereux en fonction de la personne qui en a hérité… Mais Chris a préféré le mettre à profit pour devenir un véritable séducteur !
Malgré tout, loin de l'envier, Harry fut plutôt pris de compassion pour lui. Repensant à Cho Chang, il se disait que les femmes étaient tellement lunatiques qu'il devait avoir une migraine perpétuelle à force d'être submergé d'émotions aussi confuses !
A partir de cet instant, la ponctualité n'étant décidément pas dans les premières préoccupations des membres de l'Ordre, Harry ne compta plus le nombre de fois où il entendit la porte d'entrée s'ouvrir tout au long de la soirée, ne sachant jamais s'il s'agissait cette fois des derniers convives, d'un nombre étonnamment élevé ce soir là. Outre les anciens dont il avait fait la connaissance l'année passée chez les Dursley, quelques nouveaux visages s'étaient présentés à lui avec une émotion variable, dont les noms lui rappelaient toujours vaguement des membres dont il avait ouïe parler par d'autres à diverses circonstances. Ils seraient donc au complet ce soir, c'était bien rare. Aussi, en attendant l'arrivée de chacun, Lupin lui avait appris brièvement les grandes lignes du code.
Alors qu'ils passaient à table, Hermione chuchota à ses voisins, ses deux meilleurs amis bien sur, son inquiétude concernant la gravité du sujet pouvant justifier une telle réunion en de si courts délais. Cependant, l'ambiance restait joviale, on se resservait copieusement, les verres tintaient avec gaîté et les rires raisonnaient presque exagérément aux plaisanteries des jumeaux Weasley.
-… Alors il a dit à Flint « Vous vous moquez de moi j'espère ? » et c'est à ce moment là qu'on lui a jeter un Rictusempra sous la table ! Ca l'a mis hors de lui !
-Tiens, en parlant de lui, Reprit Tonks, ne laissant pas le temps à leur mère de les réprimander, Fondant du Chaudron ne devait pas venir ce soir ?
-Tu n'es pas obligée d'utiliser les codes ici tu sais ? Lui fit remarquer un dénommé Andy Carrisford, infirmier de renom à Ste Mangouste.
-Ah ! Ballongomme doit déteindre sur moi ! Répondit-elle en riant, faisant un signe de tête vers Maugrey.
-Fondant du Chaudron ?! S'exclama Harry s'étouffant presque. Nid de cafards était nettement plus approprié pour Rogue !
-Harry ! Le reprit Mrs. Weasley sur un ton de reproche, alors que ses propres fils acquiesçaient d'un vif signe de tête derrière elle
-Ce serait nettement plus approprié pour le 'professeur' Rogue ! Corrigea ironiquement Lupin malgré lui.
Elle lui lança un regard assassin, tandis que ses anciens élèves redoublaient en éclats de rire.
-Hum, c'était vraiment succulent Molly, comme d'habitude ! N'est-ce pas Ding ? La complimenta son époux pour relancer la conversation.
-Hein ? Euh… ouais, moi j'suis d'accord avec toi Arthur, super la purée. Répondit-il mollement sous ses hardes tombantes.
-De la purée !? C'est de la polenta ! S'indigna-t-elle.
On ne connu cependant jamais le fin mot de ce débat gastronomique : les sept coûts réglementaires, signal d'arrivée d'un membre de l'Ordre, retentissant pour la dernière fois sur la porte d'entrée, l'interrompirent brusquement.
Se levant d'un mouvement suffisamment nonchalant pour avoir été exécuté une trentaine de fois en une heure, Harry se dirigea vers l'entrée pour accueillir les retardataires. Il ne vit d'abord personne et songea à une cape d'invisibilité, mais un miaulement caractéristique attira son regard vers le sol : un chat, ou plutôt, une chatte tigrée au port noble, dont la simple entrée avait réussit à imposer le silence… réflexes de ses anciens élèves sans doute ?
-Nous nous demandions si vous viendriez ce soir Minerva, soyez la bienvenue. L'accueillit Lupin en allant chercher une nouvelle chaise.
-Je me le suis demandée également Remus. Expliqua-t-elle en reprenant sa forme humaine sous les yeux émerveillés de Ron, toujours surpris par l'étonnant spectacle. Vous vous doutez qu'il y a encore énormément à faire avant l'arrivée des élèves, et les autres professeurs me chargent de transmettre leurs excuses pour leur absence de ce soir.
-Oui, c'est bien compréhensible. L'enchaînement des évènements nous a pris de court, malheureusement. Soupira Emmeline Vance.
-Mais une majorité d'entre nous sommes là, c'est l'essentiel ! Ai-je manqué quelque chose ?
-A l'exception de la composition du menu de ce soir et des méfaits désopilants des Weasley fils, on peut dire que non. Répartit impassiblement Maugrey.
-Pour ce qui est du dîner de Molly, je le regrette, mais je connais déjà les farces de ces deux-là pour en avoir sanctionner la plupart !
-Si peu, si peu… Marmonna Fred avec un sourire.
-Il serait plus que temps d'entrer dans le vif du sujet alors… Enchaîna le professeur ne perdant pas le nord dès qu'elle fut installée entre Hestia Jones et Dedalus Diggle. Qui entame les festivités ? Remus, Alastor, vous étiez sur les lieux aujourd'hui n'est-ce pas ?
-C'est vrai, mais on ne pourra guère vous apprendre plus que ce que vous devez déjà savoir. Il devait être onze heure lorsque les détraqueurs ont encerclé la voie principale d'Eversholt Road… Commença Lupin.
-C'est toujours le même manège qu'à la sombre époque, les mangemorts ont profité de la diversion pour faire leur sale boulot, mais nous avons fait l'erreur de penser que c'était nous qui étions visés. Compléta Fol œil.
Harry lança un regard interrogateur à ses deux voisins de table : ce n'était pas tant le discours qui l'étonnait, l'ayant lui-même vécu, mais plutôt le fait qu'il n'avait pas eu à plaidoyer avec les innombrables arguments qu'il avait préparé intérieurement toute la soirée pour assister à cette réunion. Quand l'ordre d'aller se coucher sous prétexte d'être mineur allait-il tomber ? Pas ce soir-là en tout cas…
-Est-ce que vous avez des noms ? Poursuivit McGonagall.
-Non, nous n'avons entrevu aucun visage, mais en estimant le nombre de Mangemorts envoyés à Azkaban lors du procès de Juillet, le nombre de suspects est considérablement restreint. Répliqua Lupin.
-Mais les plus dangereux sont toujours en liberté… Songea Tonks à voix haute.
A cette remarque, les poings d'Harry se resserrèrent à s'en blesser les paumes sous la table, songeant à un nom particulier parmi ceux des fuyards…
-En effet, bien que nous ayons enfin gagné l'opinion publique, cette guerre est loin d'être terminée, tout ceci n'était qu'un prélude malheureusement. Confirma la professeur de métamorphose.
-Je le crains aussi, renchérit Arthur Weasley, d'autant que les recherches stagnent dans les départements spécialisés du Ministère. Depuis que cette rumeur ridicule circule, le gouvernement est en effervescence et l'on ne parle plus que de cette affaire.
-Quelle rumeur ? Murmura en aparté Harry à Ron.
-T'as pas lu la dernière lubie de Rita Skeeter récemment ? La démission possible de Fudge fait la une de la Gazette depuis bientôt deux semaines !! Lui répondit-il sur le même ton.
-Pardon ?! C'est sérieux ?
-Bien sur que non ! Tu vas quand même pas commencer à croire ce que raconte Miss-presse-à-scandale alors que tu as été le premier à être exposé à ces ragots ?
Comme par réflexe, Harry jeta un œil significatif à Hermione auquel elle répondit par un signe de tête négatif, signifiant clairement qu'elle n'avait rien à voir avec tout ça.
-… Cependant je me demande si cette fois-ci nous n'aurions pas tord de prendre à la légère les déclarations de Miss Skeeter, Arthur. Reprit d'une voix songeuse McGonagall. Si je ne m'abuse, Mr. le Ministre n'a jamais démenti ces bruits de couloir…
-Bien sur ! Qui irait croire une chose pareille, c'est parfaitement absurde ! Son amour du pouvoir est de notoriété publique ! S'exclama Prewett, comme si l'on venait de le réveiller.
-Ouais, mais sa peur de Voldemort aussi ! Rétorqua George, explicitant ce que sous-entendait son ancien professeur.
-Tu m'étonnes ! Maintenant que sa politique de l'autruche ne fonctionne plus, il a tout intérêt à se débarrasser de ses responsabilités avant que les choses ne tournent vraiment mal ! Qui pourrait-on accuser alors, sinon son remplaçant ? Compléta son jumeau.
-Quel dommage que vous n'ayez pas mis votre clairvoyance à profit pour l'obtention de vos ASPIC Messieurs. Souligna McGonagall d'u air réprobateur, bien qu'un sourire se lisait derrière ses propos.
-Ca, je ne vous le fait pas dire… Soupira Mrs. Weasley dépitée. Mais en y repensant, vous croyez sincèrement que cette affaire est sérieuse ?
-Quelle importance ? Grogna soudain Fol œil avec impatience. Que ce soit Fudge, le père Noël ou un autre ça, à quoi ça nous mène? Qui que ce soit, ce ne sera certainement pas un bureaucrate qui fera avancer les choses, qui ira se battre face à l'ennemi s'il n'est pas certain que ça lui rapporte quelque chose !!
Une vingtaine de têtes perplexes se tournèrent alors d'un même mouvement vers ce visage renfrogné si caricaturale qu'il avait, attendant l'œil hagard et la bouche entrouverte une explication à cet emportement soudain. Intérieurement, Harry ressentit pour lui une profonde sympathie pour avoir exprimer clairement le fond de sa pensée.
-Ce que je veux dire, reprit-il plus calmement en constatant le silence qu'il avait provoqué, c'est que ces commérages ne sont pas notre affaire, pourquoi s'en soucier ? Aujourd'hui comme à l'ancienne époque, le Ministère ne s'est jamais risqué à une quelconque initiative hasardeuse. Seule l'opinion publique compte, quitte à condamner des innocents pour étouffer des affaires ennuyeuses. Le meurtre de Timberson ne sera pas une exception : La distribution des sorts d'amnésie contre les témoins moldus n'était pas tant pour conserver le secret sur notre monde que pour reculer encore et encore l'échéance ! Ils s'obstinent à faire passer Voldemort pour un danger contrôlable alors que la mort peut-être aux seuils de nos portes désormais !
Un silence étrange s'installa suite à ses paroles, chacun restant plongé dans ses propres réflexions. Observant du coin de l'œil Hermione, Ron et Ginny, Harry ne pu se tromper sur l'angoisse qui les habitait : bien qu'ils tentaient de conserver un visage concentré, leur pâleur et leurs doigts tremblant les démasquaient… Ne venaient-ils de réaliser qu'à cet instant seulement ce que lui avait déjà compris deux ans auparavant ? Quoi qu'il en soit, ce fut finalement la voix posée de Remus Lupin qui coupa cette atonie.
-Bien que je partage entièrement ton opinion Alastor, la version officielle, cette soi-disant disparition, est préférable je pense… Je n'encourage pas le fait de cacher la vérité à la population, mais il ne faut pas se leurrer, en groupe les gens sont stupides, mieux vaut les mettre en garde en maintenant cette variante plutôt que de créer la panique générale !
-Exact, et c'est bien pour ça que notre communauté clandestine a été créée. Les foules ne sont pas encore prêtes, c'est déplorable… Reprit McGonagall. Mais qu'importe le nombre, seule la volonté compte et nous en avons bien assez pour le vaincre une seconde fois… Jusque là, faisons de notre mieux pour limiter les pertes.
Les pertes… Les pertes ?! Et c'est tout ?! Ce mot raisonna douloureusement dans l'esprit d'Harry. Ces pertes avaient des noms, des noms qu'il chérissait plus que tout. Comment pouvaient-ils employer avec une telle facilité un terme si lourd de sens ? C'en était trop pour lui :
-C'était pareil ? Demanda-t-il dans un murmure, sortant pour la première fois de son mutisme.
Cette intervention subite, aussi discrète fut-elle, fit sursauter les cadets Weasley, observant le jeune homme d'un air hébété, comme brusquement ramenés à la réalité.
-Pareil ? Répéta Lupin.
-Il y a 15 ans, c'était pareil ? La mort d'une sorcière rentrait dans les faits divers ? Reprit-il rudement. Bertha Jorkins, le vieil homme, Cédric, Ellian Timberson… Sirius… A qui le tour c'est ça ?
A ces mots, un tableau curieux s'établit : la majorité des membres l'observèrent de la même façon qu'ils l'avaient fait pour Maugrey tantôt. Ron continuait de le fixer, interdit, comme tiraillé entre la volonté de le soutenir dans cette expression de défi qu'il lançait aux membres de l'Ordre, et celle de rejoindre celle de sa sœur, fronçant les sourcils en signe de désapprobation. Hermione était la seule à ne pas soutenir son regard, ses yeux baissés vers ses genoux, elle paraissait effondrée. Désespérément indifférent, Mondingus alluma sa vieille pipe l'air de rien mais gardait néanmoins un œil curieux sur la conversation, alors que le seul œil valide de Maugrey sembla s'obscurcir d'un voile d'indignation. Ouvrant la bouche pour répliquer, Lupin l'en dissuada d'un léger signe de tête, se retournant vers Harry en conservant un visage placide.
-Tu n'as pas l'air de comprendre… Nous sommes tous profondément choqués par ce qui vient de se passer ! C'est pourquoi nous devons faire face au plus vite. Même si cela te semble cruel, nous ne pourrons faire le deuil de nos victimes qu'après les avoir vengées. Jusque là, il nous faut avancer, même si cela nous fait souffrir… Répondit-il avec sagesse.
-Et nous n'avons rien fait pour essayer de les sauver ! S'indigna Harry.
-Parce que nous ne pouvions rien faire. La personne à protéger en priorité…
-C'est moi. Oui, je sais, on me le répète suffisamment ! Peu importe le nombre de morts du moment que votre machine de guerre n'a rien, c'est bien ce que dit la pro…
Il se mordit la lèvre, le regard insistant de son ancien professeur lui rappelant soudain que le contenu de la prophétie devait impérativement rester entre lui, Dumbledore et les rares membres de l'Ordre en qui il avait une confiance totale.
-Harry, quoique tu en penses, sache que tu n'es pas seul dans ce combat ! Nous ne sommes pas tes ennemis, alors, n'agit pas de façon inconsidérée, ne commet pas les même erreurs dont tu t'accuses toi-même …
Si le contenu de ses paroles parut pour le moins abstrait à la plupart, Harry comprit bien ce qu'il sous-entendait. Après avoir soutenu durant plusieurs secondes le regard paisible de son ancien professeur, il hocha faiblement la tête en soupirant, acceptant, pour cette fois, la défaite.
-Je… Désolé… Murmura-t-il. La journée à été longue…Pour tout le monde. Je crois que je vais aller me coucher.
Encore surpris par la scène, personne ne répondit rien. Lupin posa sa main sur l'épaule du jeune homme d'un geste complaisant avant de le laisser partir, adressant un signe de tête négatif à Ron et Hermione pour les dissuader de le suivre. Si Harry l'avait vu, il lui en aurait sûrement été reconnaissant. Il n'avait qu'une envie à cet instant : ne plus se poser de question, ne plus réfléchir à rien, juste s'effondrer sur son lit pour n'en sortir que le lendemain. Peut-être dans ses rêves retrouverait-il ce qui faisait son bonheur quelques mois auparavant ? C'était une maigre consolation, mais il s'en contenterait pour cette nuit là. Car demain, une nouvelle année commencerait, une nouvelle chance peut-être de surmonter les obstacles…
Il entendit d'abord ce clapotis qui lui était devenu familier, un écho à peine audible mais qui raisonnait encore et encore jusqu'aux profondeurs de ce monde dont il ne pouvait percevoir les frontières. Encore cette impression de légèreté, comme s'il affrontait les lois de l'apesanteur, comme s'il n'avait plus de poids propre : c'était la quatrième fois qu'il faisait ce même rêve. Presque par habitude, il se mit en quête de trouver l'origine du ruissellement lancinant qu'il distinguait, se laissant guider par sa musique sans savoir réellement où il allait, suivant toujours le même chemin à travers cet univers qui semblait sans vie et sans couleur : tout était blanc, seulement blanc. Au fil de ses rêves, les reliefs du paysage environnant était devenus plus précis : pas une seule habitation, des montagnes, vallées et plaines parfaitement incolores s'étendaient à perte de vue, mais rien de plus. Cependant, alors qu'il avançait ainsi, un son ce détacha du clapotis continu, le plus doux des sons, un rire d'enfant, puis un autre et encore un. Ces rires se multipliaient et semblaient tourner autour de lui comme s'il en était encerclé. Pourtant, à l'exception d'une brume persistante, il ne discernait rien… à moins que…
-Vous allez vous taire bande d'idiots ?! Vous voulez réveiller la maison ou quoi ? Rugit une voix rauque.
-Pour tout te dire ptit frère, c'est pour ça que Maman nous envoie, mais si t'avais vu ta tête, c'était trop drôle !
-Ah oui hein, c'est malin, je suppose que vous êtes fier de vous maintenant ?
Se décidant à ouvrir l'œil, Harry se dépêtra suffisamment de ses draps pour regarder ce qui se passait sur la couchette du haut : Fred et George se tenait les côtes devant le visage furieux de leur frère cadet, leur donnant des coups d'oreiller pour les faire taire. Alors c'était ça, les rires qu'il avait entendu ? Ils les avaient assimilés à son rêve ? Ils n'étaient pourtant en rien enfantins mais plutôt ouvertement moqueurs.
-Oh ! Salut Harry ! J'espère que c'est pas nous qui t'avons réveillé ? Demanda George.
-T'as d'autres questions stupides comme ça ? Evidemment que c'est vous qui l'avez réveillé en faisant un boucan pareil !!
-Ce serait pas plutôt toi quand t'as hurlé « Aragna Exime ! » ?
Sur ce, les deux frères repartirent de plus belle dans leur fou rire et Ron dans sa contre-attaque plumée. Sans avoir besoin d'autres explications, Harry devina que ses frères avaient trouvé l'idée amusante de le réveiller avec sa plus grande phobie, une mygale plus agitée que jamais – sauf bien sur qu'il s'agissait d'une de leurs dernières trouvailles de créer de minuscules insectes animés par sortilèges. C'est sur cette conclusion que la porte de la chambre s'ouvrit, deux ravissantes têtes échevelées se glissant alors par l'entrebâillement.
-On vous entends jusqu'au bout du couloir ! Reprocha la première frisée.
-Maman sonne le rassemblement dans quinze minutes en bas ! Expliqua la seconde rousse. Terminez vite vos malles, aujourd'hui on rentre à la maison !
Harry et Ron ne se le firent pas dirent deux fois, sortant d'un bond de leur lit, chacun se saisit de sa baguette avant de lancer en cœur un des plus pratique sortilège inventé :
-Failamalle !
Tandis que les vêtements, livres et autres ustensiles s'affairaient tous seuls à trouver leur place dans leurs valises (N/A Ca m'a toujours fait pensé à Merlin l'Enchanteur, pas vous ?), les deux garçons se lancèrent un regard satisfait, soulagés que leur entrée en second cycle leur permettent d'avoir recours à certains sortilèges de base en dehors de Poudlard. Ils se préparèrent eux-mêmes en un temps record – quoique Ron passa un certain moment à ajuster parfaitement son insigne de préfet à sa robe – pour être prêts à l'heure dite au rez-de-chaussée, sans que Mrs. Weasley n'ait à crier à travers les étages qu'ils allaient être en retard s'ils ne descendaient pas dans la seconde. Ils n'échappèrent cependant pas à l'interrogatoire traditionnel pendant leur petit déjeuner :
-Vous avez vérifié que vous aviez bien tous vos livres ?
-Trois fois au moins.
-Vous n'avez oublié aucune robe dans les armoires ?
-Tout est là.
-Même celle…
-Même celle de soirée, oui.
-Ron, tu as ton insigne ?
-Il est là.
-Mon Dieu que tu es beau comme ça trésor ! Et toi Harry chéri, tes lunettes ?
-Sur mon nez je crois…
-Vous avez bien des caleçons propres pour chaque jour de la semaine ?
-Maman !!!
Arthur Weasley entra à ce moment là dans la pièce, où plutôt transplana dans un petit bruit sonore, semblable à un claquement de fouet. Il semblait abasourdi, et en expliqua la raison en se tournant vers Harry.
-Je ne sais pas ce que tu as dit au représentant du Ministère la dernière fois, mais il semblerait que tu les mènes à la baguette désormais !
-Pourquoi ça ?
-En allant chercher des documents au Ministère, Percy m'a dit que Fudge voulait absolument me voir pour savoir où tu étais et s'il pouvait se rendre utile auprès de toi d'une quelconque façon, en proposant par exemple de mettre à ta disposition une ligne de véhicules moldus pour t'emmener à King's Cross !
Harry ne répondit pas tout de suite, moins surpris par la proposition du Ministère que par le fait qu'Arthur Weasley parle de son troisième fils sans gène. Il savait que la raison de son absence la veille était due à une nuit de garde dans son département. Cela lui faisait chaud au cœur que la grande famille soit à nouveau au complet, quoiqu'il garda en lui une certaine rancœur vis-à-vis de l'ancien Préfet de Gryffondor pour son attitude envers lui l'année passée…
-Je suppose qu'ils sont effrayés à l'idée que je révèle aux médias comment Sirius a été condamné sans procès. Maintenant qu'il est glorifié par la presse ça risque de faire mauvais effet !
-Et pas seulement, reprit Hermione, vu que tu as de nouveau l'opinion publique de ton côté, si l'on apprend que le Survivant à eu à se plaindre des procédés ministériels, les gens n'hésiterons plus longtemps sur le parti à prendre.
-Ca c'est le revers de la médaille, ce n'était pas une si mauvaise chose qu'on m'oublie un peu ! Marmonna Harry en reprenant un toast.
-Tout le monde est prêt ? Demanda Tonks d'une voix claironnante en arrivant dans la cuisine.
Elle avait ce matin là de longs cheveux d'un bleu indigo, noués en une multitude de tresses africaines.
-Il vaudrait mieux ! Le train part dans une demi-heure. Répondit Mrs. Weasley en regardant la pendule. Où est Alastor ?
-Tu sais comment il est, il a absolument tenu à « préparer le terrain » avant notre arrivée ! Remus est parti avec lui pour s'assurer qu'il ne fasse pas de détour par Oxford, histoire de ne pas attirer l'attention ! Au fait, c'est pour nous les deux Aston Martin noires dehors ?
-Cadeau du Ministère pour la matinée. Dit simplement Mr. Weasley.
-Génial ! J'ai toujours rêvé de conduire un de ces engins !
Huit têtes affolées se retournèrent alors vers elle d'un même mouvement.
-Euh… Comme Fred et George avaient déjà l'habitude de conduire la Ford Anglia, ils se sont déjà proposés de bon cœur pour nous amener à la Gare. Expliqua poliment Mrs. Weasley.
-Ah bon ? S'exclamèrent les deux ensemble.
Mes les regards noirs que leur jetèrent les autres à cet instant leur rappelèrent soudainement qu'il avait sans aucun doute fait cette proposition !
-Ah… Très bien. Soupira Tonks, visiblement déçue.
Débarrassant rapidement les restes de leur petit-déjeuner, ils vérifièrent une dernière fois que toutes les malles et animaux de compagnie étaient bien là avant d'entreprendre les allers-retours entre la villa et les voitures pour les entreposer dans les coffres, tout ceci rythmé par les hurlements de la mère de Sirius que ce vacarme avait réveillé.
-ICNOBLES TRAITRES ! SALES PILLARDS ! FICHEZ-MOI LE CAMP BANDE DE PARASITES !!
-C'est ça, c'est ça, au revoir Mrs. Black ! Soupira Harry, désabusé, en fermant la porte sur ses cris lorsque la dernière valise fut chargée.
Le trajet se déroula néanmoins sans évènements notables, sous un climat aussi lourd que la veille mais néanmoins sec. Ainsi, ils avaient une avance confortable lorsqu'ils aperçurent Remus Lupin et Maugrey Fol Œil sur le quai de la voix 9¾.
-Tout s'est bien passé ? Demanda Maugrey en réceptionnant quelques valises.
-A l'exception d'une ou deux infractions au code de la route, je dirais que oui. Répondit Mrs. Weasley.
-Ca fait bizarre de ne pas reprendre le Poudlard Express cette année. Commenta Fred avec une certaine nostalgie en regardant le wagon de tête.
-Tu l'as dit ! Heureusement que Peeves est là, ils vont s'ennuyer ferme sans nous ! Compléta son jumeau sur le même ton.
-Le concours était serré en fin d'année pour savoir qui présiderait au titre de perturbateurs en chefs ! Les complimenta Harry.
-Ah oui ? Répondirent-ils intéressés. Je savais que notre œuvre ne serait pas oubliée ! Mais ils peuvent s'accrocher, c'est tout un art ! Qui sait ? On aura peut-être réussi le même exploit que nos 4 maîtres !
-Les disciples ont peut-être même surpassé les maîtres… Marmonna Lupin amusé.
-Bon, il serait peut-être temps d'y aller. Conseilla Mrs. Weasley en dissimulant mal son émotion, alors que 3 brefs coup de sifflet rappelaient aux derniers élèves qu'il était temps d'embarquer.
-Soyez prudent, et envoyez-nous régulièrement de vos nouvelles ! Demanda Mr. Weasley en donnant une tape sur l'épaule de son fils cadet.
-Oui, faites bien attention à vous, et même si Maugrey me reprochera de lui avoir voler sa réplique, restez sur vos gardes en permanence, même à Poudlard. Recommanda Lupin en distribuant les poignées de main. Pas trop de bêtises hein ? Ajouta-t-il avec un clin d'œil à l'intention d'Harry.
-Ce n'est pas parce qu'on es plus là qu'il faut perdre le rythme ! On compte sur vous pour gagner la coupe de Quidditch cette année encore et bousculez un peu Rusard, je suis sur qu'on lui manque déjà ! S'exclamèrent les jumeaux Weasley alors que leur benjamine leur sautait au coup.
-Oh ! Vous allez tous nous manquez, ça va être triste sans vous ! Profitez bien de cette année, il n'y a pas d'examen au bout ! Les exhorta Tonks en étreignant tout le monde, même un première année qui passait par là. A très bientôt !
-Mot d'ordre : DDP : Discrétion, Discernement et Prudence ! En cas de problème, vous savez où nous joindre, mais utilisez les codes ! Compléta Fol Œil.
- Allez, allez, montez vite ! Les pressa Mrs Weasley tout en les retenant aléatoirement dans ses bras. Ecrivez régulièrement, n'oubliez pas de faire vos devoir, soyez sages, lorsque vous serez à Prè-au-lard, évitez de parler à des inconnus et …
-Hmm, Molly ? Le train s'en va ! Lui fit remarquer négligemment Lupin.
-Mon Dieu ! Qu'est-ce que vous faites encore là ?! Allez filez ! S'affola-t-elle en les embrassant à tour de rôle une dernière fois.
Puis s'échappant de ces recommandations de dernières minutes, les quatre adolescents bondir dans le train, se postant aux fenêtres pour adresser à l'Ordre de grands signes de là main alors que le véhicule prenait de l'allure.
-Vous aussi, prenez bien soin de vous ! Leur rappela Harry en se penchant par l'ouverture. A très bientôt !!
A mesure que le train gagnait en vitesse, la silhouette de leur escorte diminuait progressivement, jusqu'à ce qu'elle ne disparaisse complètement au premier tournant des rails…
-Ca fait toujours quelque chose n'est-ce pas ? Songea à haute voix Hermione avec un triste sourire.
-C'est vrai, c'est toujours les mêmes habitudes, pourtant on ne sait jamais sur quoi on va tomber ! Répondit Ron de cette même voix songeuse.
-Je trouve ça assez excitant, même si ça n'a pas toujours été de bonnes surprises, on n'a jamais eu l'occasion de s'ennuyer au moins ! Remarqua Ginny d'une voix dynamique.
Pour toute réponse, Harry leur adressa un sourire confiant. Même s'il ne pouvait s'empêcher d'avoir certaines appréhensions, il voulait de tout cœur partager cet enthousiasme, bien décidé à ce que cette année, les évènements prennent une tournure qui lui soit favorable : il avait déjà eu son lot de malheurs pour ses deux prochaines vies…
N/A : Ce chapitre est un tout petit peu plus court que le précédent, mais c'est parce qu'il sert de transition avec l'arrivée (eh oui ! Enfin !!) de Harry à Poudlard, et donc avec l'entrée en scène de nombreux personnages tels que ces chers Drago Malefoy et Luna Lovegood (un vrai plaisir de les faire parler !). J'en profite pour m'excuser auprès de Abel, Archange déchu et Jo Lupin pour ce retard, du fait de mes petits contentieux avec ffnet, je suis enfin revenue au même niveau que lors de la première publication de cette histoire xx
