PAR DELA LE TEMPS ET L'ESPACE 3
La plantation Mitchell
Cela faisait 3 jours que Faith était préocuppée. La mise en garde d'Alex et sa menace de mort ne cessaient de lui torturer l'esprit. De plus, elle avait appris ce matin par l'un des serviteurs, que son père envisageait d'accepter la demande de Fred Yokas. Cela l'avais mise en colère contre son père.
Flash back :
Père, est-ce vrai ce que je viens d'entendre ?
Quoi ma chérie ?
Que vous voulez accepter la demande de Monsieur Yokas ? Dites moi que c'est faux !
Faith, ma fille. Je suis désolé. Mais penses à ton avenir ! Monsieur Yokas est l'un des propriétaires les plus fortunés de la région, et l'un des seuls qui s'interesse à notre famille.
Mais père, vous ne pouvez faire ça !
Je le fais à contre cœur ma chérie. Mais le temps passe, et Dieu m'est témoin, la situation ne peut plus durer ! Tu dois te marier ! Jusqu'ici j'ai tout fait selon tes désirs, tout fait pour que tu sois heureuse. Et je suis fier de la femme que tu es devenue. Mais je vieillis, et je ne pourrais te protéger éternellement. Quelqu'un d'autre doit prendre ma place.
Père, je n'ai nul besoin d'être protégée, et personne ne pourra jamais vous remplacer.
Je sais que tu es une femme forte Faith, mais dans notre monde d'aujourd'hui, une femme respectable ne peut rester seule.
Mais ce n'est pas une raison pour me marier à ce Monsieur Yokas. Vous savez ce que je pense de lui. Et si je me marie un jour, ce sera par amour, père, et rien d'autre. Sinon, eh bien je vieillirais seule !
Faith, ce que tu demande est quasiment impossible ! Très peu de gens se marient par amour. Ne laisse pas tes rêves gacher ta vie. Sois réaliste.
Mais je suis réaliste ! Je sais qu'il y a quelqu'un pour moi. J'en suis sûre, et je l'attendrais le temps qu'il faudra !
Sur ce, énervée, Faith tourna le dos à son père et quitta la pièce. Swersky s'écroula dans son fauteuil désespéré par l'entêtement de sa fille.
Fin du flash back
Faith, toujours en colère contre son père, ne cessait de tourner en rond dans sa chambre. Kim, partie en ville avec Davis, Sasha était une fois encore présente pour entendre ses confidences.
Mais Mademoiselle Faith, n'en veuillez pas à votre père. Il cherche à vous protéger vous et votre avenir.
Je sais bien qu'il est inquiet pour moi. Mais j'y peux rien, c'est plus fort que moi. Fred Yokas m'indispose et Père l'a toujours su. Et de savoir qu'il est prêt à me marier avec lui, je… je…. Je n'arrive même pas à trouver les mots tellement je suis en colère ! J'envies presque ton bonheur avec Davis.
Moi je suis sure que vous serez bientôt heureuse comme je le suis.
Je l'espère sincèrement Sasha !
Alors il ne vous reste plus qu'a prier pour que vous rencontriez enfin celui qui vous est destiné.
Dans ce cas, pries avec moi, parce qu'il est hors de question de je devienne Madame Yokas.
En villeBosco commençait à en avoir marre. Cela faisait 4 jours qu'il était en ville, et rien. Il n'avait pas le moindre indice de ce qu'il était venu chercher. Et tourner ainsi en rond ne lui plaisait pas du tout. Jimmy et Carlos avaient préférés quitter la ville pour visiter les alentours. Eux non plus ne supportés plus de rester près de Bosco et de sa mauvaise humeur.
La seule personne qui semblait le supporter était LA CRUZ. Depuis ce fameux soir, Bosco et elle semblaient entretenir une relation, ce qui n'était pas du goût de tout le monde. Elle était venu le chercher à son hôtel le lendemain de leur rencontre. Bosco l'avait d'abord envoyer sur les roses, ce qui avait fortement vexée Cruz. Mais du soir, frustré par son manque de résultats, Bosco s'était laissé entraîner. Il n'y éprouvait aucun plaisir, aucun sentiment contrairement à elle.
Mais LA CRUZ avait beau être une femme « facile », elle n'en était pas moins fière. Et voir Bosco si distant avec elle, et n'avoir aucune emprise sur lui commençait à l'agacer sérieusement. Elle qui avait toujours dominée ses amants ne pouvait contrôler celui-ci.
Flash back :
Alors ça va mieux mon beau solitaire ? murmura Cruz, la tête sur le torse de son amant.
Bosco ne répondit rien. Il se détestait de coucher avec cette fille pour tenter d'oublier sa colère !
Qu'est ce que tu as encore ? J'ai pourtant pas rêver, tu m'a bien parler le soir de notre rencontre ! Cruz rageait de l'inertie de Bosco. Cet homme n'était décidément pas comme les autres. Elle n'avait aucun pouvoir sur lui et ça la dérangeait.
Bosco se décida à se lever. Il se rhabilla et quitta la chambre sans même adresser un regard ou une parole à Cruz.
De rage, celle-ci décida jeta son oreiller sur la porte.
Fin du flash back
Ils s'étaient encore disputés ce matin, et Bosco était parti furieux. Aucune femme ne lui dictera jamais sa conduite. Il était un homme sans attaches et comptait bien le rester !
Bosco repensa avec nostalgie à son enfance. Certes, tout n'avait pas été rose : un enfant sans père cela faisait jasais. Et les seuls amis qu'il n'avait jamais eu avaient été Jimmy et son chien. Jimmy avait eu lui aussi une enfance difficile, ce qui avait renforcé l'amitié des 2 homme. La seule femme à qui il avait témoigné de l'Amour était sa mère. Cette femme avait tout sacrifié pour élever son fils seule, envers et contre tous. Et aujourd'hui, elle n'était plus.
Toutes les filles qu'il avait rencontré dans sa vie, ils ne les avaient jamais réellement aimés. Inconsciemment, il avait toujours rechercher chez elles la sécurité qu'il ressentait quand il était avec sa mère. Elle seule pouvait apaiser ses craintes, ses cauchemars. Mais à chaque fois, il se trompait. Alors il avait décidé de ne plus aimer personne, que son cœur serait fermé à tout sentiment. Il devait se consacrer uniquement à sa quête, et les seules filles qui auraient ses faveurs, ne seraient que des histoires d'un soir ou de passage. Seuls Jimmy et Carlos pourraient l'approcher.
Ne supportant plus de rester enfermé dans sa chambre, il prit ses affaires et parti à cheval à l'extérieur de la ville.
Quelque part, non loin de là.
Moi je te dis qu'il faut se méfier de cette Cruz. Elle n'apportera rien de bon à Bosco. C'est quoi, qu'est ce qu'il lui prend ? Il est si obnubilé par son bonhomme qu'il est devenu aveugle ?
Je ne crois pas qu'il y prenne vraiment du plaisir Carlos.
Et alors, c'est pas une raison pour continuer. Cette fille est dangereuse. Et je suis sur qu'il le sait. Et en plus, avec sa mauvaise humeur, ça n'arrange rien.
Bien sûr qu'il le sait. Mais tu connais Bosco, il est entêté comme personne et je crois que c'est le seul moyen qu'il a trouvé pour se défouler.
Ouais ben moi, j'aimerai pas être dans les parages quand ça explosera ! Parce qu'il a pas choisi n'importe qui en plus l'imbécile ! Il a fallut qu'il tombe sur la femme la plus puissante de la ville.
Et pourtant on sera là Carlos, et ne me dis pas le contraire. Ria Jimmy
Ouais, et ben ça me rassure pas ! grogna Carlos.
Tandis que les deux amis discutait du comportement de Bosco, ils arrivèrent à proximité d'un attelage qui avait stoppé au bord de la route. L'une des roues était déboîtée. Et bien qu'ils virent que le chauffeur était noir, ils décidèrent d'offrir leur aide.
On peut vous aider ?
Surpris que des hommes s'arrêtent pour l'aider, l'homme leur répondit en souriant.
Cela serait bien agréable de votre part messieurs.
Et alors que Jimmy et Carlos replaçaient la roue, une silhouette féminine s'approcha de l'attelage.
Davis, pensez-vous en avoir encore ……
La jeune femme se figea à la rencontre des inconnus. Surpris par cette intrusion soudaine, Jimmy se releva et se figea à son tour.
Kim ?
Jimmy ?
Plantation MitchellFaith où vas-tu ?
J'ai besoin de prendre l'air Père. Je vais faire du cheval.
Faith attends ! Monsieur Yokas doit arriver d'un instant à l'autre. Il va falloir lui dire que tu refuse sa demande n'est-ce pas ?
En effet Père.
Très bien. Mais je ne veux pas que tu ailles te promener toute seule. Emmène Doc Parker avec toi.
Très bien, à plus tard.
Sois prudente ! cria Swersky alors que Faith partait déjà à la recherche de Doc.
5 minutes plus tard, Faith, accompagnée de Doc quittait la plantation en direction de la plaine, tandis qu'au loin se dessinait une silhouette à cheval.
Forçant l'allure pour amener son cheval au galop, Faith sentit sa colère disparaître. A cet instant précis, elle oublia tout et se laissa enivrer par la beauté du paysage. Elle ne s'en lasserait jamais.
Cheveux au vent, chevauchant son cheval comme un homme, Faith se sentait libre de toute contrainte due à son rang. Même si elle avait été élevée plus libre que les jeunes filles de la haute société, son père avait tenu à parfaire son éducation. Et elle détestait cela. Elle étouffait dans ce monde abstrait où seul comptait l'argent. C'est pourquoi elle aimait tant ces moments de liberté où personne ne pouvait l'atteindre. C'était quelque chose qu'elle se refusait à perdre. Oh bien sur, elle comprenait l'inquiétude de son père, mais elle n'acceptait pas ce qu'il avait failli faire !
Doc suivait Faith tout en la laissant prendre un peu de distance. Il comprenait parfaitement son besoin de liberté. N'était-elle pas elle-même esclave de la haute société ? Lui-même ayant été esclave toute son enfance, appréciait la vie qu'il menait aujourd'hui. Il aurait presque pu dire qu'il était heureux. Certes, il ne se faisait pas d'illusions. En ville, il était toujours vu comme un esclave. De même, les autres propriétaires le regardait toujours méchamment. Mais cela lui importait peu. Il avait la chance de vivre aux cotés de gens merveilleux, les Mitchell, dans un endroit où il était considéré comme un homme, avec ses droits et prérogatives. Et pour rien au monde, il n'échangerait sa place.
Alors qu'il était perdu dans ses pensées, il vit trop tard l'homme s'approcher de Faith et se maudit de son inattention. Il força donc l'allure pour arriver à leur hauteur.
Faith, elle, avait vu arriver l'homme. Et aussitôt, elle se rembrunît. Fred Yokas venait de gâcher l'un de ses moments préférés !
Mademoiselle Mitchell, je suis ravi de vous revoir ! lui souria –t-il.
Monsieur Yokas, lui répondit-elle en se forçant d'esquisser un sourire
Vous savez que c'est inconvenant pour une femme de monter comme vous le faite, avec un nègre pour chaperon.
Il avait dit cette dernière phrase en regardant avec haine Doc s'approcher d'eux.
Je ne vous permet pas ! s'offusqua Faith
Mademoiselle Mitchell, vous vous emportez pour rien. Ria –t-il. Lorsque nous serons mariés, il vous faudra vous tenir correctement. Je ne permettrais pas que mon épouse ressemble à une catin !
Cette dernière phrase fut dite avec une lueur de cruauté dans le regard qui effraya Faith.
Le jour où je vous épouserez n'est pas encore arrivé ! Plutôt mourir ! lui répondit-elle fièrement.
Aussitôt, elle éperonna son cheval et se mit au galop, ne laissant pas le temps à Yokas de répliquer. Il fallait à tout prix qu'elle mette le plus de distance possible entre cet homme abject et elle ! Sa colère était remontée à la surface et elle menaçait d'exploser. Elle n'entendit pas Doc lui crier après d'une voix paniquée, pas plus qu'elle ne vit le ravin devant elle.
C'est alors que son cheval se cambra et qu'elle fut désarçonnée.
Doc, qui galopait à toute allure pour la rattraper, vit avec horreur Faith disparaître dans le ravin et le cheval s'enfuir…
