PAR DELA LE TEMPS ET L'ESPACE 5

Retour au présent

Faith ! Faith !

Sully tentait tant bien que mal de réanimer Faith. Cruz venait d'être emmenée par Davis dans une autre salle pour se calmer. La violence de sa réaction avait surpris les 3 hommes. Swersky était parti chercher un médecin.

Faith se mit à remuer la tête, rassurant par là-même Sully. Reprenant conscience, Faith dévisagea Sully, se demandant où elle était, avant de réaliser que tout ceci n'était pas un cauchemar. Ses yeux s'embuèrent à nouveau.

Faith ? Comment tu te sens ? demanda Sully tout en l'aidant à se relever.

Alors ce n'est pas un cauchemar hein ?

Je suis désolé.

Sully l'aida à s'asseoir sur une chaise au moment même où Swersky et un médecin entraient dans la salle. Ce dernier, après avoir salué, se dirigea vers Faith et examina son cou.

Bon, ce n'est pas bien grave, vous aurez juste quelques bleus apparents. Vous n'avez aucune difficulté pour respirer ?

Non, ça va, merci.

Très bien. Je vais demander à une infirmière de passer vous faire un soin.

Merci docteur.

Une fois le médecin partit, Swersky s'approcha de Faith.

Tu peux m'expliquer ce qu'il s'est passé ? Pourquoi Bosco est en salle d'opération, et pourquoi Cruz vient-elle de péter un plomb et tenter de te tuer ?

Cruz, c'est de sa faute tout ça ! Elle est complètement folle ! Le flag, un de ses hommes s'est fait repéré. Il y a eu une fusillade. Bosco et moi sommes arrivés en renfort. Après, je sais pas, mais Bosco s'est jeté sur moi pour me protéger et c'est lui qui a été touché à ma place ! Oh seigneur, c'est moi qui devrait être à sa place. Il ne peut pas mourir, c'est pas possible.

Et Faith éclata en sanglots.

Swersky et Sully se regardèrent sans rien dire. Un des leurs était entre la vie et la mort et c'était toujours difficile à supporter. Même si cette personne était Bosco. Tous deux savaient que si Bosco venait à disparaître, Faith ne s'en remettrait pas. Aussi étrange que cela puisse paraître, il y avait quelque chose de spécial entre ces deux-là. Faith était la seule personne qui pouvait comprendre Bosco.

Dans une autre salle de l'hopital, Cruz tournait en rond. Son visage reflétait à la fois de l'inquiétude mais aussi de la rage. Davis, qui était chargé de la surveiller, tentait de la calmer :

Allez Sergent, Bosco est en salle d'opération. Tout va bien se passer. Il n'y avait aucune raison pour que vous vous en preniez à Faith. Il n'a fait que la protéger.

Oh toi l'asticot boucle-là ! C'est elle qui devrait être en train de mourir, pas lui !

Vous ne devriez pas dire ça !

Et pourquoi, hein ? Pourquoi ? hurla-t-elle. Cette garce me l'a pris. Bosco est à moi, qu'elle crève !

Vous êtes complètement folle ma parole ! Bosco n'est à personne.

Si, il est à moi ! Et personne d'autre ne l'aura, surtout pas cette poufiasse ! Moi vivante personne ne l'aura !

Sur cette dernière réplique, Cruz quitta la salle comme une furie. Davis se lança aussitôt à sa poursuite, craignant qu'elle ne fasse quelque chose de grave, mais Cruz quitta l'hôpital. Complètement estomaqué par l'attitude de Cruz, il rejoignit la salle où se trouvaient déjà Faith et Sully.

Davis ? Où est Cruz ? Tu étais sensé rester avec elle ! l'interrogea Swersky.

Elle a quitté l'hôpital.

Et dans quel état était-elle ? demanda Sully

Patron, je vous confirme que cette fille est complètement folle !

Pourquoi, qu'a-t-elle dit ? demanda Faith, qui s'était reprise en main.

Peut importe. Vous avez des nouvelles de Bosco, ça fait des heures qu'ils l'opèrent.

Le chirurgien ne devrait pas tarder, en tout cas j'espère. Répliqua Sully en regardant Faith.

Au même moment, un homme habillé d'une blouse bleue couverte de sang pénétra dans la pièce.

C'est vous qui avaient amenés l'agent Boscorelli ?

Faith se précipita vers lui.

Oui, comment va-t-il ? Est ce qu'il est vivant ?

L'opération vient de se terminer. Nous avons fait ce que nous avons, mais il est tombé dans le coma.

Oh mon dieu, non ! pleura Faith.

Il a fait une hémorragie interne que nous avons pu heureusement arrêter. Seulement, il a fait un nouvel arrêt cardiaque durant l'opération et nous avons été obligé de le mettre sous respirateur artificiel. Je suis vraiment désolé.

Ces nouvelles venaient de jeter un froid dans la pièce. Faith avait été obligée de s'asseoir, ses jambes ne pouvant plus la porter. Swersky avait baissé la tête et semblait fixer un point sur le sol, Davis se passait la main sur le visage. Seul Sully semblait encore apte à poser des questions.

Docteur, est ce qu'il va s'en sortir ?

A l'heure actuelle, je ne peux malheureusement me prononcer. Les prochaines 72 heures seront décisives. S'il survit, il aura de bonnes chances oui. Mais vous ne devez pas oublier qu'il est dans un coma profond, et là, il est absolument impossible de savoir quand il se réveillera.

Merci.

Docteur, est ce que je peux le voir ? demanda Faith

Faith, je ne pense pas…. Lui répondit Sully

Docteur ?

L'agent Boscorelli vient d'être transféré en Réanimation. Vous pourrez le voir d'ici 30 minutes, mais une personne à la fois.

Merci docteur.

Bon je vous laisse. Au revoir.

Sur ce, le chirurgien quitta la pièce.

Faith, tu es sure de vouloir y aller maintenant ? s'inquiéta Davis.

Oui, j'en ai besoin. Lieutenant, est ce que vous pourriez faire prévenir sa mère s'il vous plait ?

Bien sur, tu as besoin de quelque chose ?

Juste qu'il se réveille, lui répondit Faith en quittant la pièce à son tour.

30 minutes plus tard.

Faith attendait devant la chambre de Bosco que les infirmières en aient fini avec lui. Elle était complètement épuisée par les derniers évènements. Le film de la fusillade repassait sans cesse dans sa tête, et chaque fois, elle revoyait Bosco se lancer sur elle et l'empoigner, puis venait après ces images de sang.

Elle commencait à s'impatienter. Enervée, elle se leva et se mit à marcher le long du couloir de la chambre de Bosco. Quelques minutes plus tard, les infirmières sortirent de la chambre.

Arrivée devant la chambre, la main posée sur la poignée de la porte, Faith inspira un grand coup avant d'entrer.

La chambre était plongée dans la pénombre. Le silence de la pièce était uniquement perturbé par les bips des appareils maintenant Bosco en vie. Seule la lumière du soleil filtrait à travers le volet. Faith s'avança dans la pièce et lorsqu'elle le vit allongé sur son lit, elle ne put s'empêcher de mettre la main devant sa bouche. Bosco gisait complètement inerte, pale, avec des bandages couvrant son visage et son torse. Un tube était enfoncé dans sa bouche et le reliait à un respirateur dont on pouvait voir les réguliers mouvements de va et vient.

Faith ne pu retenir ses larmes une nouvelle fois, et lentement elle s'avança vers Bosco et lui prit la main qu'elle porta à sa joue avant d'y déposer un baiser.

Oh mon dieu, Bosco ! Je suis vraiment désolée. Pardon, pardon. C'est moi qui devrait être là, à ta place ! Mais pourquoi t'as fais ça ? Pourquoi ? Qu'est ce que je vais devenir si tu t'en vas ? Je t'en prie, bats-toi ! Tu ne peux pas partir, pas maintenant, pas comme ça. On vient juste de se retrouver. S'il te plait, ne m'abandonne pas Bosco, j'ai tellement besoin de toi.

Brisée par la peur de perdre l'homme qu'elle aimait, Faith se mit à pleurer, la tête baissée mais tenant toujours fermement sa main, comme si par ce simple geste, elle pouvait l'empêcher de partir.

Bosco lui, n'avait aucune conscience de ce qu'il se passait autour de lui. Plongé dans un profond coma, il semblait vivre une autre vie.