Note de l'auteure : Désolée pour le temps que ça a pris, j'ai eu beaucoup de choses à faire et je ne me suis jamais décidée à finir ce chapitre qui, je c pas trop pourquoi, a été vraiment dur à écrire. Bon, en tk…le voici enfin, j'espère qu'il ne vous décevra pas (surtout après le 7 mois d'attente) et même si je sais qu'il ne se passe pas beaucoup d'action, je vous assure qu'il y en aura très bientôt. Bon, je la ferme, bonne lecture tt le monde!
Chapitre 4 – Surprises
Le jour suivant, Harry se réveilla très tard. Regardant à côté de lui, il constata que Ron dormait toujours profondément et, à la façon dont il parlait dans son sommeil, il était en plein rêve. Ce qu'il disait, cependant, n'était pas tout à fait clair, à part qu'Harry crut entendre le nom d'Hermione à quelques reprises. Finalement, Ron se retourna dans son sommeil, et les mots furent remplacés par des ronflements sonores. Soupirant, Harry se laissa retomber sur son lit. Il ne tenait pas à descendre tout de suite à la cuisine, ne voulant pas être à nouveau témoin d'une crise de larme de Mme.Weasley. Après quelques minutes, il se rendormit et ne se réveilla que juste avant le dîner.
Les deux jours suivants furent semblables. Mme.Weasley semblait se remettre de la mort de Percy, du moins elle avait arrêté de pleurer. Cependant, elle se montrait distante et parlait rarement durant les repas. Le reste de la famille était moins affecté, mais Harry savait que Ron, bien qu'il était de bonne humeur et tentait de détendre l'atmosphère en racontant des blagues stupides, était quand même touché par la mort de son frère. Tout comme les autres.
Depuis leur arrivée au 12, Square Grimmaurd, Harry, Ron, Hermione et Ginny se retrouvaient souvent seuls. Ils n'avaient pas le droit de sortir de la maison de peur d'une nouvelle attaque et depuis la première, les membres de l'Ordre étaient constamment en réunion. Donc, ils passaient tout leur temps dans la chambre de Harry et Ron à proposer des théories sur les plans de Voldemort et des mangemorts. Ils n'avaient pas non plus accès aux nouvelles, vu que Dumbledore avait clairement expliqué que c'était trop risqué de faire venir des hiboux au quartier général de l'Ordre du Phénix. Bien sûr, les membres de l'Ordre savaient tout ce qui se passait, mais ils se gardaient bien de leur faire part de quoi que ce soit, durant les rares moments où il n'y avait pas de réunion.
Bref, ce furent deux des jours les plus longs que Harry ait jamais vécu. L'ambiance n'était pas très agréable, et Harry sentait qu'il était coupé du monde, ce qui lui rappelait désagréablement l'été précédant, lorsqu'il avait dû rester chez les Dursley sans recevoir la moindre nouvelle pendant plus d'un mois. Il espérait vivement que le reste des vacances se passerait différemment. Heureusement, le mercredi, soit trois jours après leur arrivée, Hermione arriva avec une nouvelle qui vint briser la monotonie.
- Harry! Ron! Non mais vous n'êtes pas encore levés? S'écria Hermione en faisant irruption dans leur chambre. C'est pathétique! Allez, forcez-vous un peu!
- Hermione, il doit être six heures du matin, dit Ron en baillant longuement.
- Il est dix heures, fit remarquer Hermione.
- C'est pas une raison pour nous réveiller. Je faisais un beau rêve, figure-toi.
- À propos de quoi? demanda Hermione.
- Heu…peu importe. Tu avais quelque chose d'urgent à nous dire?
- Tiens, regardez.
Elle tendit à Harry et à Ron une enveloppe chacun. Harry prit la sienne et l'ouvrit. C'était une lettre d'aspect officiel, cependant elle ne venait pas de Poudlard comme celles qu'ils avaient l'habitude de recevoir chaque été.
- C'est du ministère de la magie! S'exclama Ron.
À ces mots, Harry s'empressa de lire la lettre, ayant deviné ce que c'était.
Cher M.Potter,
Il nous fait plaisir de vous faire part des résultats que vous avez obtenus lors de vos épreuves de Brevet Universel de Sorcellerie Élémentaire (BUSE). Par la suite, l'école vous enverra les feuilles d'inscription pour les cours que vous souhaitez prendre l'an prochain afin de vous diriger vers les épreuves d'ASPIC à la fin de votre 7e année. Veuillez noter que pour être admis dans un cour de niveau ASPIC, vous devez absolument avoir obtenu la note de passage dans vos BUSE. Cependant, il revient au professeur de déterminer qui sera accepté dans son cour par la suite selon ses propres critères. Par conséquent, la note que vous avez obtenue ne vous assure pas nécessairement une place dans les cours que vous souhaitez suivre. Une liste des préalables requis pour chaque matière vous sera envoyée par l'école en même temps que les feuilles d'inscriptions.
Voici maintenant les notes que vous avez obtenues dans chacun de vos BUSE.
Métamorphose Acceptable
Sortilèges Effort exceptionnel
Défense contre les forces du mal Optimal
Potions Acceptable
Botanique Effort exceptionnel
Astronomie Acceptable
Histoire de la magie Désolant
Soins aux créatures magiques Effort exceptionnel
Divination Désolant
Vous avez obtenu un total de sept BUSE. Veuillez noter que vous avez échoué deux matières : Histoire de la magie et divination. Par conséquent, à moins que vous souhaitiez suivre des cours de rattrapage, qui ne sont pas disponibles pour tous les cours (vous devrez discuter la question avec la direction de l'école), vous ne pourrez pas suivre ces cours l'an prochain.
Vous devrez bientôt faire votre choix entre les autres cours. En attendant, le ministère de la magie vous souhaite de bonnes vacances.
Sincèrement,
Tony LetwitMinistère de la magie
- Alors? Demanda Hermione d'un ton pressant.
- J'ai eu sept BUSE, dit Harry.
- Sept? Tu veux dire que tu as échoué des matières?
- Seulement deux! Dit Harry sur un ton défensif. Histoire de la magie et divination. Et ce n'est pas comme si je ne m'y attendais pas.
- Non…Et puis c'est bien sept. Moi, j'en ai eu douze.
- Douze? Comment ça se peut, il n'y a que neuf matières…Ah oui, j'oubliais…
- Et toi Ron? Demanda Hermione d'un ton intéressé en essayant de jeter un coup d'œil à sa feuille.
Ron ne répondit pas et mis sa lettre hors de la vue d'Hermione. Harry remarqua qu'il avait le visage très rouge.
- Ron?
- Bon, très bien. J'ai eu six BUSE. J'ai coulé Histoire de la magie, divination et astronomie. Contente?
- C'est bien six, il n'y a pas à en avoir honte! S'exclama Hermione. Tu ne m'avais pas dit que Fred et George n'en avaient obtenu que trois chacun?
- Oui, et justement, ils ne sont pas vraiment un modèle à suivre.
- Qui n'est pas un modèle à suivre? Demanda une voix.
Harry, Ron et Hermione se retournèrent juste à temps pour voir Fred et George faire irruption dans la pièce.
- J'ai comme eu l'impression qu'on parlait de nous, dit George.
- On vient de recevoir nos résultats aux BUSE.
- Ah…je vois, dit Fred Et alors? Trois BUSE, avec ça tu ne peux pas prendre beaucoup de cours et ça te laisse plus de temps libre pour mettre à profits d'autres talents que la capacité à dormir les yeux ouverts. Et puis ça nous a menés pas mal plus loin que si on avait accordé la moindre importance aux notes. Souvenez-vous, Percy avait obtenu douze BUSE et regardez le travail de perdant qu'il faisait! Complètement pat….
En voyant la mine sombre des autres, il s'interrompit.
- Désolé, dit-it.
Ces derniers jours, chaque fois que le nom de Percy était mentionné, la réaction était immédiate. Tout le monde cessait de parler et se renfrognait. Il valait mieux éviter le sujet.
- Au fait, qu'est-ce que vous faites ici tous les deux? Demanda Ron.
- Réunion, répondit George. Toujours le même blabla.
- Blabla à propos de quoi? Demanda Harry, espérant obtenir enfin quelques informations.
- Top secret. Mais honnêtement, vous ne manquez pas grand chose en ne faisant pas partie de l'Ordre. On a besoin de cinq ou six réunions pour dire ce qui pourrait être dit en une.
- Exactement, dit Fred. Tu te rends compte du nombre de clients que ça nous fait perdre? Non pas qu'il y en ait beaucoup ces jours-ci…
- Tu veux dire encore moins que d'habitude? Demanda Ron.
- Ouais…Ils ont parlé de l'attaque dans la gazette. Les gens ont encore plus peur. Si ça continue, on va devoir mettre sur pied un système de livraison à domicile.
- Alors ils ont parlé de l'attaque? Et est-ce qu'il y en a eu d'autres depuis?
Harry n'avait pas l'intention de laisser tomber le sujet avant d'avoir obtenu les réponses qu'il voulait. Tôt ou tard, quelqu'un finirait par céder.
- Non, répondit Fred. Mais tu me déçois. À ta place, j'aurais utilisé les oreilles à rallonge pour écouter pendant les réunions.
- On aurait dû y penser, dit Ron. Mais puisqu'on ne l'a pas fait, pourquoi vous ne nous diriez pas ce qui se passe?
- Parce que je n'ai pas envie de me faire mettre dehors pour vous avoir communiqué des informations confidentielles.
- Tu sais, fit remarquer Ron, tout le monde à part nous est au courant vu que maintenant tout est dans les journaux.
- Tu marques un point, concéda George. Mais sérieusement, il n'y a pas grand chose de nouveau. Il ne s'est rien passé depuis l'attaque et on n'a retrouvé la trace d'aucun mangemort.
- Donc, vous n'avez aucune idée de ce qu'ils préparent? Demanda Hermione.
- On attend le rapport de Rogue. Il devrait arriver d'ici quelques jours. Mais je ne me fie pas trop à ce que dit ce gros imbécile.
- Alors Rogue est toujours espion pour l'Ordre?
- Oui, évidemment. C'est le seul moyen de savoir ce qui se prépare. C'est sûrement pour ça qu'il y a autant d'attaques dont on entend pas parler…
- Shh! Je crois que j'entends maman!
Effectivement, Mme Weasley pénétra dans la pièce quelques secondes plus tard.
- Bonjour tout le monde. Pourquoi vous êtes aussi silencieux?
- Ah…euh, on faisait de la méditation, répondit Fred.
- C'est ça…Bon, alors si vous n'avez rien de mieux à faire, le déjeuner est servi.
Lorsqu'ils entrèrent dans la cuisine, Harry fut plutôt surpris. Une bonne quinzaine de personnes y étaient déjà assises, mangeant lentement ce qui ressemblait à une purée de ciment. Mme Weasley n'avait pas été en état de faire la cuisine au cours des trois derniers jours et donc la tâche avait été attribuée à M. Weasley, qui manifestement s'y connaissait aussi peu qu'en argent moldu. Mais ce n'était pas tant l'allure douteuse du repas qui était surprenante, plutôt le fait qu'autant de membres de l'Ordre aient décidé de rester pour dîner. Bien que de nombreuses réunions avaient lieu, ils étaient tous trop occupés pour rester bien longtemps. Seulement Harry, Hermione, Arthur et Molly Weasley, Ron, Ginny et parfois Lupin demeuraient sur place. Cette fois cependant, il semblait que peu de gens aient quitté après la réunion.
- Bonjour Harry, dit Lupin en lui adressant un sourire.
Harry le lui rendit mais ne répondit pas. Depuis la fin de l'année, il se sentait mal à l'aise vis-à-vis de Lupin. Il ne pouvait s'empêcher de penser que, même s'il agissait comme si de rien n'était, Lupin lui en voulait de ce qui s'était passé au département des mystères. Et de son côté, Harry en voulait malgré lui à Lupin de sembler aussi peu perturbé par la mort de Sirius, alors que lui-même se demandait toujours combien de temps il allait tenir le coup avant que le terrible sentiment de culpabilité le reprenne de nouveau. Non pas qu'il se soit entièrement dissipé, mais ces jours-ci Harry avait tellement d'autres choses en tête qu'il y pensait moins.
Harry se rendit soudain compte qu'il avait le regard fixé sur Lupin depuis une bonne minute et que celui-ci le regardait d'un air concerné. Harry détourna rapidement son regard et s'approcha plutôt de M. Weasley, qui servait le déjeûner à Ron, Hermione, Ginny, Fred et George.
- Ça a l'air délicieux, M. Weasley, mentit-il.
- Merci. Je m'améliore de jour en jour, tu ne trouves pas?
- Euh…oui. Si ça continue, vous allez pouvoir ouvrir un restaurant.
Si ça continue, je vais devoir commencer à manger la bouffe d'Hedwige, pensa-t-il, acceptant néanmoins l'assiette que lui tendait M. Weasley.
Il apprit rapidement la raison de la présence de tout le monde. Il était temps de planifier les funérailles de Percy et Mondingus. Ce n'était pas un sujet très agréable, mais il était nécessaire de l'aborder. Ce ne fut pas chose facile. Après deux minutes, Ron se leva brusquement et monta à sa chambre, prétextant avoir une lettre à envoyer d'urgence. Puis, un peu plus tard, alors qu'ils parlaient du déroulement de la cérémonie, Mme. Weasley fondit en larmes. Finalement, Lupin et Tonks proposèrent de s'occuper eux-même des préparations et la discussion s'arrêta là.
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Cette nuit-là, Harry ne dormit pratiquement pas. Il rêva à nouveau de Sirius et se réveilla le lendemain matin avec un mal de tête atroce. Ron et lui passèrent la journée à jouer aux cartes et aux échecs tandis qu'Hermione et Ginny parlaient à côté. Mme. Weasley vint leur porter des sandwiches pour déjeûner. Elle avait l'air de meilleure humeur que le jour précédent et, après avoir goûté au sandwiches, Harry constata que c'était elle qui les avait fait.
- Avec un peu de chance, elle commence à se remettre, dit Ginny.
- Ouais…espérons, dit Ron.
Cet après-midi là, plusieurs personnes passèrent. Bien que Harry ne prit pas la peine de sortir de la chambre, il était certain d'avoir entendu Lupin, Tonks, Maugrey et Bill Weasley.
- Qu'est-ce qu'ils font ici, d'après toi? Demanda Ron. George a dit qu'ils n'avaient pas de réunion aujourd'hui.
- C'est vrai, dit Harry, qui avait oublié ce détail.
- S'ils sont ici, c'est sûrement qu'il y a quelque chose d'important…
- Comme quoi? demanda Harry
- Je ne sais pas, peut-être qu'ils ont retracé les mangemorts…
- Ou qu'il y a eu une nouvelle attaque…dit Harry d'un ton sombre.
- Peut-être que ça ne nous regarde pas, fit remarquer Hermione, interrompant sa conversation.
- Allons, ça nous regarde autant que n'importe qui. On a bien le droit de savoir ce qui se passe et puisqu'ils n'ont pas l'intention de nous le dire…
- Tu penses aux oreilles à rallonge? Demanda Harry.
- Évidemment, dit Ron.
- Ron! S'exclama Hermione.
- Ben quoi? Tu veux des informations, oui ou non?
- Ron…répéta Hermione en secouant légèrement la tête.
- Quoi? Bon, si tu n'as pas de meilleur argument…
Il attrapa deux oreilles à rallonge et se dirigea vers la porte.
- Harry, attends! S'écria Hermione d'un ton presque désespéré alors qu'Harry s'apprêtait à suivre Ron.
- Quoi? Si c'est quelque chose de vraiment secret, je te promets que je vais arrêter d'écouter.
- Non, c'est que…
- Il y a quelque chose de bizarre dans ta valise! Dit Ginny. Regarde, on dirait que quelque chose s'est renversé.
- Impossible, il n'y a que des livres, dit Harry.
Ginny et Hermione le regardèrent d'un air insistant.
- Bon très bien, je vais jeter un coup d'œil en revenant.
Avant que les filles aient eu le temps d'ajouter quoi que ce soit, il quitta la pièce et rejoint Ron en haut des escaliers.
- Tu entends quelque chose? demanda-t-il.
- Presque, dit Ron. Tiens, prends une oreille.
Harry prit celle que lui tendait Ron et la plaça sur son oreille.
- Hé, j'entends quelque chose! S'exclama Ron. Tiens, ils disent que…Oh!
Harry tenta d'écouter, mais une fraction de seconde plus tard, une main arrachait l'oreille à rallonge de son oreille.
- Ron! Qu'est-ce que tu fais? Je n'ai rien entendu!
- Harry, je…je crois qu'Hermione a raison. On ne devrait pas écouter les conversations privées, ça ne nous regarde pas.
- Quoi? Mais il y a à peine deux minutes, tu disais que…
- Laisse tomber. De toute façon, on apprendra bien tôt ou tard, ils ne peuvent pas tout nous cacher.
Confus, Harry retourna dans sa chambre après un Ron au teint très rouge. En les voyant entrer, Hermione ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais avant qu'elle n'en ait eu le temps, Ron secoua la tête. Hermione soupira; un soupir qui, selon Harry, ressemblait beaucoup à un soupir de soulagement. Il avait l'impression désagréable qu'on lui cachait quelque chose et il savait d'expérience que pour provoquer ce genre de réaction chez ses amis, ce devait être quelque chose d'important. Ron et Hermione avaient-ils menti en prétendant qu'ils n'en savaient pas plus que lui sur ce qui se disait dans les réunions de l'Ordre?
Ils ne me cacheraient pas ce genre de chose, pensa-t-il.
Mais l'été précédent lui revint soudain en mémoire et il réalisa qu'il ne pouvait être sûr à quel point ses deux meilleurs amis étaient honnêtes avec lui. Et même Ginny semblait être dans le coup…
- Harry?
La voix d'Hermione le ramena brusquement à la réalité.
- Quoi?
Le ton était peut-être légèrement plus froid qu'à l'ordinaire, mais qu'est-ce qu'il y pouvait?
- Euh…quelque chose ne va pas? Ça fait trois minutes que tu regardes dans le vague.
- Ah…non, rien. J'ai mal à la tête.
Ce qui était vrai, d'ailleurs. Le mal de tête qu'il avait depuis le matin n'avait pas diminué, bien au contraire. Et ça l'empêchait de penser clairement.
- Si tu veux dormir un peu, tu peux aller dans notre chambre vu qu'on est ici moi et Ginny.
- D'accord, répondit Harry. Merci.
Il sortit de la pièce. Il était reconnaissant à Hermione d'avoir compris qu'il voulait être seul. En même temps, il lui en voulait un peu, ainsi qu'à Ron et à Ginny. Et à tout le monde en fait. Il n'aimait pas être mis à part des autres, surtout quand il n'en voyait pas la raison. Et il aurait pensé qu'après l'année dernière, on aurait arrêté de lui cacher des choses.
Mais ça n'a peut-être rien à voir avec moi, se dit-il soudain. Peut-être que ça ne me concerne pas. Peut-être que je suis complètement paranoïaque…
Mais alors, pourquoi les autres seraient-ils au courant? Non, ça le concernait d'une manière ou d'une autre, il n'y avait aucun doute. Mais pourquoi est-ce que tout le monde tenait à le maintenir dans l'ignorance? Soudain, sa colère contre ses amis se dissipa, lorsqu'il réalisa que ce n'était pas à eux qu'il devait en vouloir. C'était sûrement Dumbledore qui avait demandé aux autres de ne rien lui dire. Pourtant, se dit Harry, il aurait dû comprendre que lui cacher des choses était une erreur, que ça ne pouvait mener qu'au désastre…Non, ne commence pas à penser à Sirius, se dit-it.
Trop tard. Il entra dans la chambre des filles, referma la porte derrière lui et s'écrasa sur le lit d'Hermione où il demeura immobile. Le sentiment de culpabilité était revenu dans toute son ampleur, et il réalisa soudain pourquoi Dumbledore ne voulait pas le mettre au courant de ce qui se passait. Dans l'état où il était depuis la mort de Sirius, il valait sans doute mieux qu'Harry ne se préoccupe pas des attaques. Or, depuis qu'il connaîssait la prophétie, il savait qu'il avait forcément un rôle à jouer. Sauf qu'il n'y était vraiment pas prêt, et Dumbledore voulait sûrement lui éviter d'avoir à se sentir mal de ne rien faire. C'était logique. Et compréhensible. Sauf que Harry ne partageait pas son point de vue. En n'agissant pas, il devenait responsable de centaines de morts. Il était déjà responsable pour Sirius, et c'était plus qu'il ne pouvait supporter. Il voulait faire quelque chose. Il avait le sentiment que c'était le seul moyen de se racheter un peu pour l'énorme erreur qu'il avait commise. Quoiqu'il ne pourrait jamais vraiment se le pardonner…
Ses pensées furent interrompues lorsqu'il entendit la poignée de la porte tourner. La tête lui tournait. Il ne voulait pas parler à quelqu'un maintenant. Juste comme quelqu'un entrait doucement sans la chambre, il se retourna face au mur et fit semblant de dormir, sans prendre la peine de regarder de qui il s'agissait.
- Harry? Hermione m'a dit que tu étais monté ici… dit la voix de Lupin
De toutes les personnes qui pouvaient venir le déranger, c'était certainement celle qu'il avait le moins envie de voir.
- Harry? Répéta Lupin, de sa voix douce insupportable en pareille circonstances.
Cette fois, Harry se retourna, jugeant qu'il était inutile de continuer à l'ignorer. Il se redressa lentement afin de s'asseoir, appuyé contre le mur. À son grand désappointement, Lupin vint s'asseoir à côté de lui.
- Tu es très pâle Harry… Tu n'as pas l'air en forme…
Quelle constatation, pensa-t-il.
Mais il demeura silencieux.
- Hermione m'a dit que ton humeur avait changé plutôt soudainement, tantôt. Il s'est passé quelque chose?
Bon sang, pourquoi Hermione se mêlait-elle toujours de ce qui ne la regardait pas?
- Non, répondit Harry. Je ne me sentais pas bien, c'est tout.
- Ah… si tu le dis. Mais tu sais, je m'inquiète pour toi. Hier, au déjeuner, tu n'avais pas l'air en grande forme non plus.
- Non, je…je ne dors pas très bien, ces temps-ci.
- C'est compréhensible. On a souvent de la misère à trouver le sommeil quand quelqu'un vient de mourir. On ne peut pas arrêter de penser, de se poser des questions…
- Je n'étais pas vraiment proche de Percy…ni de Mondingus, dit Harry.
- Non…non, je parlais de Sirius.
Harry figea, surpris. C'était la première fois que Lupin mentionnait Sirius depuis le département des mystères. Harry croyait presque qu'il avait oublié. Le sentiment de malaise s'intensifia. Lupin parut le remarquer.
- Je comprends que tu ne veuilles pas en parler, mais je crois que ça serait bien que tu le fasses.
Pourquoi tout le monde lui disait ça? Et si c'était trop dur d'en parler? Surtout à quelqu'un qui avait toutes les raisons de lui en vouloir. Et qui, mystérieusement, n'avait pas l'air d'être aucunement préoccupé par ce qui s'était passé. Comme si c'était quelque chose de normal, qui devait arriver…
- Tu sais, Harry, dit Lupin, rien n'arrive pour rien. Je sais combien la mort de Sirius est difficile à accepter, mais il y a quelque chose à en retirer, une leçon à apprendre. Mais pour ça, il faut confronter ce qui est arrivé.
C'en était trop. Harry se leva brusquement et se dirigea vers la porte avec la ferme intention de quitter la pièce au plus vite. Mais juste avant d'atteindre la poignée, il se retourna vers Lupin, qui le fixait avec son calme habituel, et il explosa, se vidant finalement de tout ce qu'il avait sur le cœur.
- Alors c'est une bonne chose que Sirius soit mort, c'est ça? C'est bien, parce que comme ça je peux retenir la leçon et ça évitera d'autres morts? Sirius, ça ne compte pas, évidemment! Lui, ce n'était pas une personne comme toutes les autres, qui méritait de vivre! Je ne devrais pas me sentir mal de ce qui s'est passé, parce que c'était nécessaire, c'est ça? C'EST ÇA? Je pensais que vous vous en fichiez complètement, mais en fait vous êtes même content que ça soit arrivé! Bon sang, comment vous pouvez penser qu'il y a quoi que ce soit de positif là-dedans? Ça n'aurait jamais dû arriver! J'aurais dû apprendre la leçon avant et pratiquer l'Occlumancie pendant qu'il en était temps! Maintenant, il est trop tard pour ça et je ne peux pas réparer ce que j'ai fait! Vous n'avez aucune idée à quel point je peux me sentir coupable. Et vous devriez m'en vouloir, parce que vous savez que c'est de ma faute! Si vous accordiez la moindre importance à Sirius, vous seriez furieux contre moi au lieu de me radoter vos morales débiles comme quoi je dois confronter ce que je ressens pour comprendre que c'est la vie et qu'il faut l'accepter, mais ce n'est pas quelque chose qu'une personne normale peut accepter, et certainement pas moi!
Lupin l'avait laissé crier. Il l'avait écouté sans dire quoi que ce soit. Dès qu'Harry se tut, il détourna la tête. Un long silence s'ensuivit. Harry aurait voulu continuer à crier, parce qu'il sentait encore peser un énorme poids en lui, mais il ne savait pas comment l'exprimer. Finalement, Lupin se retourna vers lui. Des larmes coulaient sur son visage, mais il ne pleurait pas réellement. Les larmes étaient simplement là, comme si c'était naturel.
- C'est vrai, dit Lupin. On ne peut l'accepter. On peut apprendre à vivre avec le deuil, oui, et en retenir des leçons importantes. Mais pas l'accepter, et quoi que tu puisses penser, tu as tort de dire que je m'en fiche. Seulement, ma façon de surmonter la douleur, c'est de rechercher une raison à ce qui s'est passé…
- Elle est facile l'explication, s'emporta Harry. J'ai été stupide et j'ai conduit Sirius droit à la mort. Point à la ligne. Je suis le seul responsable.
- Ce n'est pas toi qui a fait tomber Sirius à travers le voile, d'après ce que je me rappelle. Oui, il y a des choses que tu aurais pu faire et que tu n'as pas faites, comme il y a des choses que moi-même j'aurais pu faire. Mais peu de gens savent prédire le futur, alors tu n'as pas à te sentir coupable pour des actions dont tu ne pouvais pas prévoir les conséquences. C'est cruel, mais des choses comme ça arrivent et on ne peut rien y changer. Et la seule façon de passer à travers, c'est d'accepter non pas ce qui est arrivé, mais les erreurs qu'on a commises. Tu as le choix, Harry. Soit tu continues à t'apitoyer sur ton sort en te disant que tout est de ta faute et tu refuses de continuer à avancer, ou soit tu reconnaît que tout le monde fait des erreurs et que les conséquences en sont parfois horribles, mais tu te sers de cette expérience pour évoluer et tu en ressors plus fort. La vie laisse des marques, positives comme négatives, tu dois apprendre à vivre avec les deux.
Harry ne dit rien. Il remarqua qu'il n'avait plus envie de crier. Sa colère s'était à nouveau dissipée. Il se sentit trembler. Se sentant vide d'énergie, il se laissa tomber par terre et s'assit contre le mur. Lupin se leva et, sans dire un mot, se dirigea lentement vers la porte. Juste comme il allait sortir, une question surgit dans la tête de Harry.
- Professeur Lupin?
- Remus…
- Remus... Qu'est-ce qu'il y a derrière le voile?
- Je n'en sais rien, répondit-il. Très peu de personnes l'ont traversé et aucune n'est revenue pour nous le dire.
- Alors comment vous pouvez savoir que Sirius est mort en passant à travers? Pourquoi vous m'avez empêché d'aller le chercher? Peut-être qu'il y a moyen de revenir…
- On ne sait pas ce qu'il y a de l'autre côté, répéta Lupin, comme on ne sait pas non plus ce qu'il y a de l'autre côté de la mort. Mais une chose est sûre : tu n'aurais pas pu ramener Sirius.
- Pourtant, vous aviez l'air aussi calme que d'habitude juste après qu'il soit tombé dedans…
- Les gens ont des manières différentes de réagir face à des situations comme ça. À force de voir des gens mourir, je suppose que la mienne a changé. J'ai appris à garder le contrôle et à garder mon calme, mais je t'assure que je n'en étais pas moins affecté que toi et que je ne le suis pas non plus aujourd'hui.
Harry n'était pas certain qu'il croyait que quiconque puisse être davantage affecté qu'il ne l'était, mais il se rendit compte que ce que disait Lupin avait du sens. Et que d'une certaine manière, il se sentait mieux, comme si le poids s'était soudain allégé. Il éprouva aussi des remords de s'être emporté. Il était sur le point de s'excuser quand Lupin lui plaça la main sur l'épaule pour l'interrompre.
- Ne t'excuse pas, dit-il. Il fallait que tu le dises tôt ou tard, il n'y a rien de mal à ça.
- Je n'aurais quand même pas dû crier.
- Il faut bien le faire une fois de temps en temps. Bon…j'avais dit à Molly que je l'aiderais à préparer le dîner, ça fait au moins une heure…j'espère que tu vas prendre la peine de venir, ma cuisine est quand même mieux que celle d'Arthur.
Il se leva et mit le pied à l'extérieur.
- Attendez, dit Harry. Une dernière chose…
- Oui?
- Je…euh…Je voulais vous dire…merci de m'avoir retenu au département des mystères.
Lupin lui adressa un grand sourire avant de quitter la pièce. Harry l'entendit descendre quelques secondes plus tard. Il resta seul encore longtemps, assis par terre, à repasser dans sa tête ce que Lupin avait dit. Ce ne fut que lorsque Ginny vint le chercher qu'il descendit avec elle pour aller dîner.
Ce soir-là, pour la première fois depuis son arrivée au Square Grimmaurd, Harry trouva rapidement le sommeil. Il se sentit léger lorsqu'il se laissa tomber sur son lit, comme s'il avait été libéré d'un poids très lourd. Certes, rien ne pourrait lui faire oublier que sans lui Sirius aurait été encore en vie, sans doute en train de bavarder joyeusement avec les autres qui étaient toujours en bas, mais sa discussion avec Lupin lui avait fait réaliser quelque chose : ce n'était pas en s'apitoyant sur son sort qu'il parviendrait à se racheter pour les erreurs qu'il avait commises et que de toute façon, se blâmer continuellement ne ramènerait pas Sirius. Tout ce qu'il pouvait faire, maintenant, c'était de s'assurer que la même chose ne se reproduirait pas, qu'il ne perdrait plus quelqu'un de proche de façon aussi cruelle. C'était ce que Sirius aurait voulu, il en était sûr.
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Il fut réveillé le lendemain matin par Ron qui lui secouait l'épaule de façon insistante.
- Quoi? Marmonna-t-il.
- Lèves-toi, Harry! Il est passé huit heures.
- Huit heures? Laisses-moi dormir au moins une heure de plus!
- Non, lèves-toi! Les filles t'attendent dans le corridor avec Fred et George.
- Ils m'attendent? Pourquoi?
- Harry, ne me dis pas que tu as oublié! On est le 31 juillet!
31 juillet? Bon sang, ça lui était complètement sorti de la tête. Il faut dire que c'était la première fois qu'il passait son anniversaire ailleurs que chez les Dursley, alors ça n'avait jamais été une journée très réjouissante.
- Bonne fête, mon vieux! Dit Ron en lui flanquant une grande claque dans le dos.
- Merci, Dit Harry.
Il suivit Ron dans le corridor, où il fut aveuglé par Hermione et Ginny qui s'étaient toutes deux jetées à son cou.
- Bonne fête, Harry!
Quand elles l'eurent lâché,Fred et George, qui se tenaient à côté, vinrent lui serrer la main.
- Alors, seize ans? Tu sais, il commencerait à être temps que tu sortes avec une fille…
- Peut-être, mais après le fiasco de l'année dernière, je ne suis pas trop pressé.
- Quand même, je suis sûr que tu n'aurais pas de misère à trouver quelqu'un…après tout, tu es redevenu le Survivant.
Harry, cependant, avait prit la résolution de ne plus jamais sortir avec une fille pour qui il n'éprouvait que de l'attraction physique, comme ça avait été le cas avec Cho. Il faudrait qu'il ressente quelque chose de plus profond...et que ce soit réciproque; Il doutait que la plupart des filles de Poudlard veuillent sortir avec lui pour une autre raison que sa célébrité, et lui-même sentait qu'il devrait connaître davantage la fille avant d'éprouver quoi que ce soit de sérieux…quoi que ça ne pouvait pas nuire si la fille en question était belle…
- Tu viens, Harry? Demanda Hermione. Le déjeuner est prêt depuis longtemps. On attendait que tu sois levé.
- Ah…ce n'était pas la peine d'attendre après moi, j'aurais pu manger tout seul…
- Voyons, c'est ton anniversaire, on ne te lâchera pas de la journée! Dit Ginny d'un ton joyeux.
Il les suivit jusque dans la salle à manger. En poussant la porte, il fut accueilli par un tel vacarme qu'il fit aussitôt un pas en arrière et rentra dans Ron. Ils tombèrent tous les deux à terre.
- Surprise! Dit une voix, tandis que des éclats de rire fusaient de partout.
Harry se releva à temps pour voir Mme Weasley se précipiter vers lui et le serrer dans ses bras.
- Bon anniversaire, mon chéri. On a pensé t'organiser une petite fête surprise… À ce que je vois, ils ne t'ont pas vendu la mèche à l'avance, ajouta-t-elle en pointant les autres qui se tenaient toujours dans le cadre de porte. Je n'étais pas sûre qu'on faisait bien de les mettre au courant.
- Une chance qu'elle l'a fait, murmura Ron tandis que Mme Weasley se précipitait vers un de ses chaudrons duquel émanait une grande quantité de boucane. Sinon, tu aurais tout entendu sur les oreilles à rallonge hier.
- Alors, c'est de ça qu'ils parlaient? Demanda Harry, se sentant rougir.
- Oui, et Ron savait qu'ils venaient pour discuter de ça, dit Hermione, mais il a quand même failli tout gâcher en te proposant d'aller écouter.
- J'avais oublié, marmonna-t-il.
- Au moins, il a réussi à se rattraper. Sauf qu'après ça, tu as pensé qu'on te cachait quelque chose à propos de l'Ordre, je suppose, et c'est pour ça que tu étais de mauvaise humeur. J'avais presque envie de te dire la vérité.
Harry lui adressa un sourire embarrassé.
- Ça ne fait rien, lui assura Hermione en lui rendant son sourire.
Soulagé, Harry regarda plus attentivement autour de lui et vit que la plupart des membres de l'Ordre étaient présents. Maugrey, Tonks, Lupin, Kingsley Shacklebolt, Bill Weasley, et de nombreux autres dont certains qu'il n'avait pas vus plus d'une fois. Il y même le professeur McGonagall et, à sa grande surprise, Dumbledore, qui lui adressait un grand signe de la main. Tous ces gens, pourtant si occupés, s'étaient-ils vraiment déplacés pour le fêter?
Sa question fut répondue quand tout ce beau monde se dirigea vers lui pour lui serrer la main, lui souhaiter un bon anniversaire et lui tendre une tonne de cadeaux. Même ceux qu'il connaissait à peine lui avaient apporté quelque chose, bien que ses plus beaux cadeaux furent ceux de ses amis. Hermione lui avait offert une énorme boîte de bonbons divers (je crois que tu en as assez des livres, dit-elle), Ron un set de pions neufs pour qu'il ait plus de chances de le battre aux échecs (quoi que ça ne risque pas d'arriver), Ginny un paquet de plumes auto-correctrices pour qu'il ait moins d'effort à faire dans ses devoirs et Fred et George, évidemment, lui donnèrent de nombreux objets en provenance de leur magasin de farces et attrapes. Quant à Lupin, il lui donna une petite boîte en velours noir.
- Ne l'ouvre pas ici, dit Lupin
Harry lui jeta un regard intrigué.
- Elle contient un vif d'or, expliqua Lupin. C'est pour te pratiquer. À ce que j'ai entendu, il semble que Gryffondor a prit l'habitude de remporter la coupe. Il faudrait que ça se poursuive cette année. Sauf que j'ose espérer que tu ne commenceras pas à jouer avec pour impressionner les filles, comme ton père faisait, dit-il en lui adressant un clin d'œil.
- Merci, Dit Harry. Sauf qu'il y a un problème : j'ai été banni de l'équipe l'année dernière, et je ne sais pas encore si je vais pouvoir rejouer cette année…
- Ne vous inquiétez pas pour ça, Potter, intervint le professeur McGonagall en s'approchant. C'est déjà arrangé, vous allez reprendre votre place comme attrapeur. Et d'ailleurs…
Elle lui tendit un paquet. Harry l'ouvrit et vit un épais livre intitulé : Le Guide des meilleures stratégies de Quidditch.
- Ça pourra vous être utile si vous voulez mener votre équipe à la victoire, expliqua McGonagall.
Harry la regarda avec les yeux écarquillés.
- Mon – mon équipe, professeur?
- Oui, votre équipe. Vous n'étiez pas censé l'apprendre avant de recevoir votre lettre de Poudlard, je me permet tout de même de vous en informer tout de suite, puisque l'occasion semble s'y prêter : vous avez été nommé capitaine de l'équipe, si vous êtes d'accord bien sûr.
- Capitaine? Eh bien…heu…merci…
- Alors vous êtes d'accord?
- Évidemment! S'empressa de dire Harry.
- Très bien, dans ce cas sachez que je m'attends à garder la coupe sur mon bureau cette année encore, dit-elle en souriant avant de s'éloigner.
Harry se retourna et vit Dumbledore qui se dirigeait vers lui.
- Bonjour, professeur, Dit Harry
- Bonjour, Harry, Dit Dumbledore en lui adressant un grand sourire à travers sa longue barbe blanche. Et bonne fête. Tu m'as l'air en forme…
- Oui, je vais très bien.
- Ça me fait plaisir de l'entendre. Alors, je vois que tu es envahi de cadeaux. Tu ne dois plus savoir où les mettre. Eh bien…je suis désolé de t'apprendre que j'en ai un autre à rajouter sur la pile. Le mien n'est peut-être pas aussi amusant que certains de ceux que je vois là, mais je suis certain qu'il pourra t'être utile. En fait, c'est un cadeau en deux parties, dont la première est ce paquet que j'ai dans les bras.
Il donna le paquet à Harry qui, ne s'attendant pas à quelque chose d'aussi lourd, failli l'échapper. Il le rattrapa juste à temps et le posa sur la table, puis il l'ouvrit. À l'intérieur se trouvait une petite bassine de pierre sculptée de façon très nette. Un liquide étrange, comme une sorte de brouillard, flottait à l'intérieur.
- Une pensine? Dit Harry, impressionné.
- Oui, j'ai pensé que tu aurais peut-être envie de mettre de l'ordre dans tes pensées. Et il n'y a rien de mieux que de les contempler d'un point de vue extérieur pour comprendre certaines choses et arriver à des conclusions.
- Merci, professeur. Je suis sûr que ça va me servir.
- De rien, Harry. Maintenant, pour l'autre partie du cadeau, il ne s'agit pas d'un bien tangible, mais je suis sûr que tu apprécieras. Et, si ça ne te déranges pas, j'ai pensé que tu pourrais peut-être le partager avec tes amis Ron et Hermione.
- Bien sûr que ça ne me dérange pas, Dit Harry, intrigué.
- Très bien. Dans ce cas, nous attendrons qu'ils soient présents, car ce cadeau requiert quelques avertissements importants, que j'aimerais mieux n'avoir à répéter qu'une fois.
Dumbledore n'en dit pas plus et s'éloigna pour aller discuter à Lupin et le professeur McGonagall, laissant Harry perplexe. Il s'empressa d'aller rejoindre Ron et Hermione pour lui parler du cadeau mystère. Ils passèrent un bon dix minutes à essayer de deviner ce dont il s'agissait, avant que Mme Weasley annonce que le déjeuner était servi. Harry s'installa devant une assiette remplie de toutes sortes de plats qui avaient l'air délicieux. Ils n'en avaient pas seulement l'air, d'ailleurs, et une demi-heure plus tard, Harry avait avalé trois assiettes pleines. L'atmosphère, pour la première fois en plus d'une semaine, était joyeuse et détendue. Finalement, quand tout le monde eut finit de manger, Dumbledore demanda l'attention générale quelques instants.
- Harry, Ron, Hermione, dit-il en se tournant vers eux, nous avons eu de longues discussions cette semaine au cours des réunions de l'Ordre pour discuter de cette question importante. Plusieurs s'opposaient à cette décision que j'ai souhaitée prendre depuis votre retour du Ministère en juin, et avec raison, je dois l'admettre. En effet, cette décision ne pouvait être prise à la légère puisqu'elle risque d'amener de nombreuses conséquences, dont certaines pourraient s'avérer dramatiques, peut-être même plus que je ne l'ai évalué. Mais après avoir longuement pesé le pour et le contre, je pense, et la majorité des membres de l'Ordre sont de même avis, qu'il s'agit du choix le plus sage compte tenu de la situation présente. C'est pourquoi nous avons décidé, avec bien sûr l'approbation des vos parents, M. Weasley et Miss Granger, de vous admettre dans l'Ordre.
Harry, Ron et Hermione échangèrent un regard. Harry vit que les deux autres non plus n'en croyaient pas leurs oreilles. Ainsi, c'était cela le cadeau dont Dumbledore avait parlé plus tôt. Il n'avait même pas été près de le deviner. Après tout, on lui avait clairement dit l'année précédente qu'il était hors de question qu'il fasse partie de l'Ordre avant d'avoir quitté Poudlard…
- Mais professeur, dit Hermione, exprimant à haute voix les pensées de Harry, je croyais qu'il fallait être majeur –
- En effet, dit Dumbledore. C'est une règle que j'ai établie dès le fondement de l'Ordre, et que je crois justifiée. Être membre de l'Ordre du Phénix comporte des dangers très grands et donc il est préférable d'être un sorcier expérimenté pour en faire partie. Cependant, la situation est différente en ce qui vous concerne. Vous avez traversé ensemble davantage d'épreuves que la plupart des membres de l'Ordre, et vous êtes parvenus plus d'une fois à déjouer les plans des Mangemorts et de Voldemort (beaucoup tressaillirent en entendant le nom), et cela presque sans aucune aide extérieure. Je crois que vous avez grandement mérité notre admiration à tous, ainsi que le droit de jouer un plus grand rôle dans la guerre qui se déroule présentement et qui, je le crains, n'est pas près de se terminer…
Harry détourna la tête, mal à l'aise. Ron et Hermione le regardèrent, intriguée, mais Harry ne dit rien et reporta son attention sur Dumbledore.
- Vous avez également prouvé que vous étiez dignes de confiance et nous n'éprouvons donc aucune crainte en acceptant de partager avec vous les informations dont nous disposons et les plans que nous avons élaborés. Ceci dit, être membre de l'Ordre est une grande responsabilité, et il va de soi que vous n'y entrerez uniquement que si vous y consentez pleinement, en acceptant tous les risques que ça comporte.
- J'y consens, dit Harry sans hésitation.
- Moi aussi, dirent Ron et Hermione en cœur.
Mme Weasley pâlit. Visiblement, elle n'avait accepté cette décision qu'à contrecœur. Dumbledore la regarda un moment, puis reporta son attention sur Harry, Ron et Hermione.
- Très bien. Je n'en attendais pas moins de votre part. Dans ce cas, vous serez les bienvenus aux réunions dès maintenant. Cependant, il y a des règles des claires que vous vous devez de respecter. Premièrement, et je suis sûr que vous comprendrez pourquoi, il est défendu de divulguer des informations confidentielles à quelqu'un qui ne fait pas partie de l'Ordre. Vous devrez aussi être prudents lorsque vous parlerez entre vous en dehors des réunions, et surtout à Poudlard. Deuxièmement, vous vous devez d'être présents à toutes les réunions, sans quoi vos informations risqueraient d'être incomplètes, et ce du moins jusqu'à votre départ pour l'école, après quoi je m'assurerai personnellement que vous soyez toujours informés s'il se passe quelque chose d'important. Ce sont là les règles de bases que tous s'engagent à observer lorsqu'ils entrent dans l'Ordre. Cependant, comme vous êtes encore mineurs, et que votre éducation n'est pas complète, nous avons décidé d'ajouter une autre restriction qu'il est très important que vous observiez, sans quoi j'ai peur que nous ne puissions pas vous permettre de joindre l'Ordre.
- C'est d'accord, dit aussitôt Harry. Qu'est-ce que c'est?
-Vous ne participerez à aucune mission de l'Ordre, et ce peut importe ce que vous pourrez entendre au cours des réunions, dit Lupin, prenant la parole pour la première fois.
- On ne pourra pas participer aux missions? S'écria Harry, outragé. Mais –
Il échangea un regard outré avec Ron. Hermione demeurait silencieuse.
- Il n'y a pas de mais, dit Mme Weasley. Ces missions comportent des dangers que nous ne pouvons pas vous faire prendre.
- Mais à quoi ça sert qu'on entre dans l'Ordre si on fait seulement écouter ce qui se dit dans les réunions? Demanda Harry. Je veux participer, je ne veux pas rester ici pendant que les autres vont se battre!
- On s'est déjà battus contre les Mangemorts et on s'en est tous sortis vivants, alors pourquoi –
- Parce que nous serions extrêmement irresponsables si on vous envoyait risquer vos vies sans que vous y soyez suffisamment préparés, dit Lupin. Maintenant, vous devez nous promettre que vous suivrez cette règle, même si ça ne vous plait pas.
Il y eut quelques instants de silence. Harry et Ron avaient toujours l'air furieux et Hermione se mordait la lèvre.
- C'est d'accord, finit par dire Hermione.
Ron hocha lentement la tête, à contrecœur. Tout le monde se tourna vers Harry.
- Bon, très bien, grommela-t-il.
Dumbledore ayant manifestement terminé de parler, chacun revint à sa conversation comme s'il n'y avait pas eu d'interruption. Ginny, furieuse d'être la seule mise à l'écart, quitta la pièce en claquant la porte. Hermione la suivit, ainsi que Tonks. Ron se replongea dans une discussion animée avec Bill et les jumeaux au sujet du plus récent match de Quidditch, discussion à laquelle Harry avait jusque là participé. Cependant, il était trop perdu dans ses pensées à présent pour vraiment y porter attention.
- Harry? Dit soudainement une voix
Harry se retourna. Dumbledore se tenait derrière lui.
- J'aimerais avoir un petit mot avec toi, si ça ne te dérange pas. En privé.
Harry se leva et suivit Dumbledore dans une pièce voisine. Dumbledore ferma la porte derrière eux.
- Alors, dit-il, tu es content de faire partie de l'Ordre?
- Oui, mais…
- Mais tu aurais voulu pouvoir y jouer un rôle plus actif?
- Oui…Enfin, c'est vous-même qui avez dit qu'on avait le droit de jouer un plus grand rôle dans cette guerre et puis vous avez dit qu'on acceptait de prendre des risques en entrent dans l'Ordre.
- En effet. Et je sais que de te laisser entrer dans l'Ordre maintenant représente un danger énorme. Il y a un an, jamais je n'aurais même envisagé une telle chose. Et même cette année, j'ai longuement réfléchi avant d'en venir à cette décision, car même si beaucoup étaient réticents à vous laisser joindre, je pense être le seul à comprendre quel est le véritable risque.
- Je ne comprends pas… commença Harry.
- Tu sais depuis un mois que tôt ou tard tu auras un rôle à jouer dans cette histoire. En fait, cela fait même plus de deux ans, depuis le retour de Voldemort, que tu sais que tu y seras impliqué, et ce peut importe ce que tu décideras. Voldemort s'est mit en tête de te tuer et il est bien déterminé à y parvenir, c'est pourquoi il voulait tant récupérer la prophétie. Mais maintenant, tu sais aussi que tu as une chance de le vaincre, peut-être la seule chance qu'on aura jamais de détruire Voldemort. Ne réalises-tu pas à quel point il est important que tu demeures en vie jusqu'à ce que tu sois prêt à l'affronter? Voilà pourquoi j'ai tant hésité à te laisser entrer dans l'Ordre. Au cours des réunions, tu entendras beaucoup de choses, des choses horribles parfois, et je sais que tu voudras réagir, que tu sentiras la responsabilité peser sur tes épaules de plus en plus lourdement. Mais tu n'es pas encore prêt. Il faut à tout prix que tu poursuives tes études et que tu puisses focusser sur ton apprentissage sans te préoccuper de ce qui se passe en dehors de l'école. Ton heure viendra, je te l'assure, mais ne va pas gâcher ta chance en agissant trop rapidement. Nous sommes en guerre et, aussi cruel que ce soit, des gens vont mourir, mais ce n'est pas à toi de porter le poids de leur mort. Tu es là pour finir cette guerre et tu dois te concentrer sur cette tâche, sans quoi bien davantage de vies seront perdues.
Harry ne dit rien pendant un moment. Il savait que Dumbledore avait raison. Bien sûr, il serait difficile pour lui de savoir tout ce qui se passait et de rester au Square Grimmaurd ou à Poudlard pour sa propre sécurité tandis que des gens risquaient leur vie, ou que des innocents se faisaient tuer parce qu'il n'avait pas encore la capacité de faire quoi que ce soit, mais il était vrai qu'il ne se sentait pas prêt à affronter Voldemort. Il l'avait vu combattre Dumbledore au Ministère de la Magie et il savait qu'il avait encore bien du chemin à faire avant d'avoir la moindre chance de l'emporter. Aussi dur que ça puisse être, il devait attendre.
- Très bien, dit Harry. J'attendrai. Mais je suis prêt à entrer dans l'Ordre.
Dumbledore sourit, puis quitta lentement la pièce. Il n'y avait rien à ajouter.
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Bon voilà. Je m'excuse encore pour le retard, mais bon le chapitre a été pas mal plus long que je pensais alors je suppose que ça comepnse un peu. En tk, le prochain chapitre ne prendra pas autant de temps à arriver (c'est pas moi qui l'écrit), mais bon là je me suis remit dans l'histoire alors je vais surement écrire plus souvent. En attendant, envoyez-moi plein de reviews!
