Auteur : toujours Sladana (et je vois pas pourquoi ça changerait)

Disclaimer : les personnages ne m'appartiennent pas et je ne m'en sert pas pour faire de l'argent. Que dire de plus : bonne lecture.

Chapitre quatorze : Début des vacances

Son père était déjà à la maison, il l'aida à monter ses affaires dans sa chambre.

« Demain tu iras voir Jon Wilson, c'est un vieil ami. Je lui ai seulement dit que tu étais une élève particulièrement douée dans mon cours. Normalement tu commenceras lundi. »

« Comment est-il ? »

« Jon ? Le genre de personnes que tu devrais aimer. »

Et c'est sans plus de détails sur cet homme que le lendemain elle se rendait au magasin de potions. Elle connaissait bien la boutique pour y être rester pas mal de temps l'année précédente en cherchant son matériel pour l'école, fouinant dans les rayons, observant les différentes mixtures, mémorisant les noms qu'elle ne connaissaient pas pour pouvoir en demander le sens à son père en rentrant. Le temps était gris en ce début d'été mais il régnait dans la rue une chaleur lourde d'avant l'orage. Lorsqu'elle entra dans la boutique une petite clochette raisonna.

« Bonjour », dit-elle tout haut mais ne voyant personne.

Une voix lointaine lui répondit et elle entendit des pas se rapprocher rapidement. Entre deux étagères apparu enfin le propriétaire, petit et trapu il avait une grosse barbe rousse en bataille et un air d'ours bourru mais très gentil.

« Bonjour », dit-il d'une voix grave mais douce, « vous êtes Melle Rockwell ? Enchanté, je suis Jon Wilson. Appelez moi Jon. Snape m'a beaucoup parlé de vous, il vous a en grande estime. Il m'a affirmé que vous étiez très douée dans sa matière. Vous travaillerez du mardi au samedi, de 9h à 17h avec une pause de midi à 14h. Vous verrez ce n'est pas un travail épuisant. »

« Je suis engagée ? Vous ne me posez pas de questions sur mes capacités ? »

« J'ai entièrement confiance en Snape, s'il me dit que vous êtes douée pour ce travail alors c'est que vous l'êtes. Venez, je vais vous faire faire le tour du propriétaire. »

Au bout d'une petite heure, la boutique n'avait plus de secrets pour la jeune fille.

« Avez-vous des questions, Melle ? »

« Non, je ne pense pas. »

« Lundi, vous viendrez exceptionnellement. J'ai quelques arrivages et je dois commencer à faire des envois pour des sorciers qui ne se déplacent pas. Avec le retour de Vous-Savez-Qui les gens n'osent plus trop sortir, c'est mauvais pour le commerce mais heureusement comme les ingrédients de potions leurs sont indispensables ils commandent quand même. Ah ! Au fait, je pars en vacances à la fin du mois, vous serez donc seul maître à bord. »

« Vous allez me laisser seule ? »

« Ne vous inquiétez pas, s'il y a vraiment un gros problème vous pourrez me joindre grâce à la petite cloche dans le tiroir du haut, là. Elle m'est directement reliée. Je dois vous laisser, j'ai des clients. A lundi donc, au revoir. »

« Au revoir. »

Elle passa un week-end tranquille entre ses livres et ses discussions avec son père sur les potions et son travail. Elle sentait qu'il évitait le sujet « Voldemort » qui conduirait inévitablement à Drago et dont le sorcier semblait ne pas aimer parler, tout particulièrement depuis qu'elle était proche de lui. Elle se souvenait de l'année dernière où il lui parlait du « jeune Malefoy très prometteur ». Mais à présent il était le garçon qui traînait un peu trop avec sa fille et ce statut était loin d'égaler celui d'élève préféré.

Enfin, lundi matin, elle se leva de bonne heure, se prépara et se rendit à son tout premier jour de travail. Jon lui ouvrit la porte, il semblait très joyeux.

« Bonjour, entrez. Voulez-vous une tasse de café ? »

« Non merci. »

« Et des croissants, j'en ai acheté à la boulangerie à coté. »

« Alors je ne peux pas refuser. »

« Non, ils sont délicieux. »

Ils s'assirent à une petite table dans l'arrière boutique et mangèrent en discutant des différents envois qu'ils auraient à faire aujourd'hui. Puis, ils déballèrent les cartons reçus et commencèrent à ranger les flacons, fioles et autres sachets sur les étagères sombres. A midi elle rentra chez elle pour manger, vu que sa maison n'était qu'à dix minutes de son lieu de travail, et elle retourna à la boutique à 14h.

Elle aimait bien ce qu'elle faisait, ce n'était pas trop fatiguant et Jon était très gentil. Elle aimait particulièrement quand il se mettait à chanter, elle l'accompagnait de sa voix douce et bien plus aérienne. Parfois des clients entraient et écoutaient cet étrange duo avec plaisir, n'osant pas les déranger. Quand Kate rentrait le soir elle ne voyait pas son père qui était toujours en mission pour l'Ordre du Phoenix, elle l'entendait rentrer, tard la nuit et le matin, à son réveil il était déjà partit. De temps en temps elle veillait tard la nuit pour discuter avec lui quelques minutes.

Au magasin, il y avait peu de clients et dans les rues peu des gens, peu d'enfants, leurs parents ne les laissant pas sortir. Quelques attaques de Mangemorts avait suffit à effrayer tout les sorciers. La nuit, d'habitude si animée, le Chemin de Traverse était désert. Drago venait la voir certains après-midi et parlait avec la jeune fille, il l'invitait à des soirées ou à des fêtes mais elle devait à chaque fois refuser. Severus lui avait strictement interdit de sortir la nuit, ceux qui osaient s'y aventurer étaient tout de suite pris pour des serviteurs du Seigneur des ténèbres ou tout du moins pour des personnes louches. Un vent de suspicion et de peur planait sur le monde sorcier.

Kate travailla trois semaines avec Jon, tenant la caisse, renseignant les rares clients ou rangeant les étagères. Puis Jon partit en vacances même si sa bonne humeur quotidienne ne laissait nullement penser qu'il en avait besoin. Il lui avait donné toutes les consignes nécessaires et même un peu plus, plus pour rassurer la jeune fille que pour lui apprendre ce qu'elle avait à faire, il avait entièrement confiance en elle et ne serait pas partit en vacances si il avait un temps soit peu douté d'elle.

C'était la première journée où Kate était seule, elle ouvrit la boutique à l'heure et dans la matinée les clients ne se bousculaient pas pour rentrer par la porte. Par contre de nombreux sorciers préféraient transplaner ou emprunter la grosse cheminée de briques rouges. Après trois semaines tranquilles on aurait dit qu'ils s'étaient tous donné le mot pour venir, sachant que la jeune employée se retrouvait seule. Kate courait dans tout les sens pour aider les clients et encaisser l'argent. Les sorciers se montraient pour la plupart compréhensifs mais évidement certains perdaient patience. Il était pratiquement l'heure de fermer pour la pause déjeuner mais Kate était toujours en proie avec les clients cherchant ceci ou cela, demandant telle potion ou tel ingrédient.

« Quand serais-je servi ? » s'énerva un homme grand et aux épaules larges.

« J'arrive, j'arrive », haleta Kate en courant vers une cliente arrivée avant le sorcier. « Voilà madame, de la salsepareille, cela vous convient ? »

« Ca fait un quart d'heure que j'attends ! » continua l'homme sur le même ton. « Cet établissement est vraiment mal tenu ! Faire attendre un honnête sorcier, c'est intolérable, Melle ! »

« Et c'est intolérable d'agresser une honnête jeune fille », dit une voix glacée derrière le sorcier.

Le client se retourna et vit un jeune garçon blond. Kate fut soulagée de le voir mais cela ne résolvait pas grand chose à son problème actuel.

« Et vous êtes ? » demanda d'un ton hautain le sorcier.

« Drago Malefoy », dit froidement le jeune homme.

Le sorcier s'immobilisa, le seul nom de Malefoy suffisait à effrayer la plupart des sorciers.

« Et il me semble qu'il est l'heure pour la maison de fermer », continua Drago en s'adressant à l'homme et à tout les autres clients.

Et toute la foule se dispersa immédiatement, on ne plaisantait pas avec un Malefoy, surtout en ces temps difficiles. Drago s'approcha de son amie.

« Ca va ? »

« Maintenant oui, merci beaucoup. C'est fou, la semaine dernière on avait tout au plus cinq clients par jour. On sent que la rentrée approche. »

« Tu vas fermer ? »

La jeune fille acquiesça.

« Que dirais-tu d'un déjeuner au restaurant, c'est moi qui invite. »

« Vraiment ? C'est très gentil, c'est d'accord. Attend, je prend mes affaires. »

Kate ferma la boutique et ils marchèrent à travers le chemin de Traverse obstinément désert.

« Il n'y a qu'un Malefoy pour oser se promener dans la rue », remarqua Kate

« Les serviteurs du Seigneur de Ténèbres n'attaquent pas en pleine journée et il est aussi vrai que ma situation me protège d'eux. »

« Regarde ! La boutique des jumeaux Weasley ! On y va ? On pourrait y faire le plein pour la rentrée, non ? »

« Je ne suis pas sûr qu'ils acceptent de nous vendre quelque chose. Ils savent parfaitement que leur marchandise sera utilisée contre les Gryffondors. Et même si on peu acheter, ils communiqueront la liste de nos achats à leur frère, donc à tout ses idiots de camardes et avec un peu de chance ils éviteront nos plans. »

« On n'est pas obligé de s'en servir contre les Gryffondors et même si on s'en sert sur eux, ça corsera un peu la partie de déjouer leurs plans pour éviter nos propres plans. De plus ils nous vendront peut-être quelque chose pour l'amour de l'art. »

« Je n'y crois pas trop. »

Finalement ils entrèrent dans la boutique, sous les yeux éberlués des jumeaux. Comment un Malefoy osait pénétrer dans l'antre des Weasley ? Ils passèrent en caisse, ayant acheté des gâteaux transformant en divers animaux ou faisant grossir certaines parties du visage et des objets attaquant les gens comme une écharpe s'enroulant autour de la tête pour empêcher la personne de voir et aussi pleins de trucs marrants qu'ils réserveraient pour les grandes occasions. Ils se dirigèrent vers la sortie, n'ayant échangé aucun mot avec les propriétaires quand ils entendirent quelqu'un transplaner. Puis deux autres personnes. Ils se retournèrent : Potter et ses amis.

« Maman veut que... »commença Ron et s'arrêta en voyant Drago et Kate. « Qu'est-ce que vous faites là ? »

« Je me le demande aussi, comment ce fait-il que je sois entouré d'autant de rats et de cloportes ? »

« Tu ferais mieux de partir Malefoy », siffla Hermione.

« Tu n'as aucun ordre à me donner, sang de bourbe. »

« Tu vas le paye »r, dit Harry en levant sa baguette.

Immédiatement Drago leva sa baguette. Kate se plaça entre les deux jeunes hommes.

« On y va », Drago, dit-elle à son ami. « Je ne tiens pas plus que toi à rester ici. »

Cette phrase était directement adressée à Harry, depuis noël elle essayait de montrer le plus de dégoût en sa présence et il semblait qu'il faisait exactement la même chose. Ils sortirent du magasin, Drago était furieux mais il reprit bien vite son visage impassible.

« Je l'aurais un jour ce maudit Potter. »

« Oublie-le, il n'en vaut pas la peine. »

« Pas la peine ? Il a envoyé mon père en prison ! »

« Je sais mais Tu-Sais-Qui saura faire ça mieux que toi, non ? »

« Bien sûr. Aller, allons à ce restaurant, il parait qu'il est super. »

Ils déjeunèrent tranquillement dans un restaurant chic bourré de monde mais où le nom de Malefoy fit trouver immédiatement une bonne table.

« Et que dit ton père de la fréquentation d'un Malefoy ? » demanda soudainement au milieu du repas Drago.

« Il a un peu peur, comme tout les sorciers, mais il prend ça bien. Si tu le connaissais tu l'aimerais probablement beaucoup. »

« Vraiment ? C'est pour ça que je n'ai pas le droit de venir te voir chez toi ? »

« Non, il...disons qu'il fréquente le minimum de personne, il se méfie de tout le monde. Pour me protéger. Je ne dois donc donner mon adresse à personne et encore moins ramener des gens à la maison. C'est la règle d'or. Et... »

Kate baissa la voix.

« ...Avec ton père, ça se passe comment ? »

« Pas super bien. On a... des avis différents sur certains sujets. C'est pas toujours la fête à la maison mais de toute façon on se voit peu souvent, fuite oblige. »

« Oh mon dieu ! » s'écria soudain Kate. « Tu as vu l'heure ! Je dois ouvrir le magasin ! »

« File, je m'occupe de payer. Bye. »

« Merci beaucoup », dit la jeune fille en l'embrassant sur la joue. « On se revoit bientôt. »

Le soir, elle rentra chez elle, épuisée par cette journée chargée. Il y avait de la lumière dans l'appartement. Elle sortit sa baguette, prête à s'en servir. Elle ouvrit doucement la porte.

« Entre, c'est moi », lui cria son père.

« Tu rentres tôt, quelque chose ne va pas ? »

« J'ai appris pour ta visite au magasin des Weasley avec Drago. Qu'est-ce que tu cherches ? Malefoy et Potter n'attendent qu'un prétexte pour se battre et toi tu emmènes ton copain chez les Weasley ! Ne recommence jamais ça tu m'entends ? Potter a assez de problème comme ça pour ne pas en rajouter, je te rappelle que les Mangemorts le recherche partout sans relâche. »

« Je ne pensais pas le trouver là. Et que voulais-tu que je fasse, que je lui tape la causette ? « Salut Harry, comment ça va ? Tu arrives à échapper au malade qui veut te tuer depuis que t'es tout petit ? » Bien sûr que non ! C'est pour ça que j'ai entraîné immédiatement Drago dehors. »

« Tu n'aurais tout simplement pas dû rentrer ! Kate, tu es inconsciente ou quoi ? J'ai terriblement honte, j'ai certifié à Mac Gonagall que cela ne se reproduirait pas. »

« Tu as vu Min' ? Comment va-t-elle ? »

« Bien pour l'instant mais tu l'as déçue. Je me demande si c'est une bonne idée que tu ailles chez les Malefoys. »

« Quoi ? Tu ne peux pas me faire ça. C'est injuste. »

« Crois-tu qu'il y ait vraiment une justice ? »

Kate comprit alors que son père n'allait pas bien, sa voix avait faibli.

« Qu'est-ce qui se passe vraiment ? » demanda–t-elle. « Qu'est-ce qui ne va pas ? »

« L'histoire se reproduit, identique. Le seigneur des Ténèbre rassemble autours de lui les pires créatures. Il sème l'horreur et la mort sur son sillage. Et encore, l'Ordre est sûr qu'il n'a pas encore regroupé toutes ses forces. Tout repose sur Potter et il n'est pas prêt, s'il l'attaque il se fera tuer à coup sûr. »

« Je pense que tu le sous-estimes », tenta Kate. « Et tu as tort, tout n'est pas identique. Toi tu es là, du bon côté cette fois. Si ça se joue à peu c'est peut-être toi qui fera pencher la balance. Et va te reposer, tu es fatigué, tu travailles trop. Après une bonne nuit de repos tu verras que le ciel n'est pas aussi gris que tu le penses. »

« Bonne nuit Kate et merci. »

« Bonne nuit. »