auteur : Sladana

Disclaimer : comme d'hab' les personnages ne m'appartiennent pas sauf évidement Kate.

Note : merci à tout ceux qui m'ont reviewé et qui me poussent à continuer.

Chapitre vingt : Baiser et patinage

Le premier week-end à Pré au Lard arriva enfin. Kate avait mit pour l'occasion la robe mi-saison aux couleurs flamboyantes de l'automne que Minerva lui avait offerte. Elle n'était pas particulièrement fan des robes mais d'un c'était un cadeau et de deux il fallait tout de même avouer que la robe lui plaisait. Et elle ne plaisait pas qu'à la jeune fille…Drago lançait continuellement de regard mauvais aux imprudents qui osaient regarder trop longuement son amie. Kate avait remarqué son manège mais ne disait rien, Drago était décidément très protecteur. Les cinq Serpentards firent une visite de routine chez Zonko mais n'achetèrent rien tant les regards de leurs camardes se faisaient oppressants. Aucun n'avait oublié la rentrée. Bavardant dans les rues ensoleillés ils entrèrent aux Trois balais et commandèrent des Bierraubeurres. Gregory et Pansy étaient encore une fois collés l'un à l'autre.

Ces deux là ne se lâcheront donc jamais, dit Kate.

Qu'ils en profitent, soupira Drago. Le pire reste à venir.

Kate releva l'information mais sachant que son ami n'en dirait pas plus elle n'insista pas.

Qu'est-ce que vous avez prévu pour Noël ? demanda Vincent. Moi je rentre chez moi.

Ordre du paternel ? interrogea Drago.

Vincent acquiesça.

Le mien aussi veut que je rentre, continua à voix basse le blond. Quelque chose se trame.

Moi je reste, dit Kate. Comme d'habitude je serais seule.

Je ne pense pas que tu resteras au château, la contredit son ami.

Comment ça ?

Fait moi confiance et en temps voulu prépare tes bagages.

Encore une fois la jeune fille n'insista pas. Elle avait une confiance absolue en Drago et elle savait que c'était réciproque, jamais ils ne ferraient quelque chose qui puisse nuire à l'autre.

Vous savez quoi ? continua plus joyeusement la jeune fille.

Les deux garçons la regardèrent surpris de ce revirement ; les amoureux n'écoutaient pas un mot de ce qui se passait autour.

Je me suis rendu compte que nous n'avons rien tenté contre les Gryffondors depuis la rentrée, murmura la Serpentard.

Je savais que c'était vous ! s'écria Vincent.

Drago lui lança son regard le plus meurtrier et Vincent n'avait plus qu'une envie : se faire oublier au plus vite.

Bien sûr que tu sais, dit Drago entre ses dents, toute l'école est au courant. Ce qui leur manque ce sont des preuves. Quoiqu'il en soit, que proposes-tu Kate ? Les torturer à petit feu jusqu'à la mort ?

Kate remarqua que son ami était encore plus mauvais que d'habitude. Elle non plus n'avait pas oublié leur cuisant échec au Quidditch il y a de cela seulement deux semaines. Drago, en temps que capitaine de l'équipe, s'en tenait pour l'unique responsable même s'il leur avait crié de nombreuse fois que c'était de leur faute. Kate se souvenait encore en tremblant des nombreuses engueulades auxquels ils avaient eu droit après ce match. A chacun de leurs entraînements –et ils furent nombreux après cela- ils avaient droit aux cris de Drago. Cet horrible match avait touché en plein cœur à la dignité et à l'honneur de l'héritier Malefoy. Pour la première fois la jeune fille avait eu peur de Drago. Habituellement elle voyait les autres trembler comme des feuilles devant le garçon mais elle savait que c'était simplement pour honorer le nom de Malefoy qu'il se montrait aussi méchant - même si parfois cela l'amusait tout de même. Mais cette fois-ci c'était différent. On avait confié au garçon une responsabilité qui lui tenait à coeur et il n'avait pas su être à la hauteur. Le jeune homme s'était déçu lui-même. Kate avait tout fait pour tenter de lui faire oublier ça mais elle s'était rendue compte que seul le temps en viendrait à bout.

Kate…Kate !

La jeune fille releva les yeux, perdue dans ses sombres pensées elle en avait presque oublié ses amis.

Tu rêves ?

Désolée je réfléchissais. Tu disais ?

Qu'il faudrait peut-être donné une bonne leçon aux chatons qui se prennent pour des lions.

Kate sourit. Drago savait se montrer poète quand il voulait.

C'est ce qu'on va voir ! Rugit une voix derrière lui.

Potter ! siffla Drago comme si ce mot lui était insupportable à dire.

Tu ne t'en sortiras pas comme ça cette fois. Je te coincerais, crois-moi.

Vraiment ? sourit Drago. Je suis vraiment terrifié !

Rigole ! Il me semble que tu n'es pas au meilleur de ta forme en ce moment…

Allusion évidente au match. Drago accusa le coup sans broncher. Potter avait réussit à toucher là où ça faisait mal. Kate ne put supporter de voir son ami défait.

Potter ! Tu devrais faire gaffe ! Le Serpent pourrait très bien réapparaître.

Crois-tu vraiment que ce Serpent me fasse un temps soit peu peur ?

Il t'a laissé impuissant bien des fois !

J'ai combattu Voldemort ! Alors vos tours ne m'effraient pas.

Pourtant le Serpent n'est sûrement pas si différent du Seigneur des Ténèbres. Peut-être lui est-il même intimement lié.

Et oui Potter, nous avons des relations haut placées, renchérit Drago.

Harry blêmi. Kate était soulagée que Drago soit rentrée dans son jeu. Harry leur lança un regard mauvais et s'éloigna, laissant les Serpentards tout sourires. Les cinq amis virent Potter et sa bande quitter la taverne et ils se remirent à rire et à boire. Pansy, qui avait enfin lâché son Jules pour suivre cette altercation se tourna vers Kate.

Tu viens acheter une nouvelle robe avec moi ?

J'ai déjà prévu une tenue pour le bal mais je peux toujours t'accompagner.

Les deux jeunes filles se levèrent ; Pansy embrassa Gregory une dernière fois comme s'ils ne devaient se revoir que dans un siècle et Kate embrassa Drago sur la joue.

Dans la boutique les deux amies discutaient joyeusement alors que Pansy s'affairaient à trouver une robe de bal.

Et celle-là ? demanda Kate en montrant une robe bleu marine.

Non je n'aime pas trop la coupe. Au fait que vas-tu mettre, toi ?

Drago et moi pensions nous déguiser.

Avec vos costumes de cet été ? C'est vrai qu'ils étaient magnifiques. Mais vous n'avez pas peur de sembler…enfin d'être…décalés ?

Tu crois franchement que si ça avait la moindre importance on viendrait comme ça ?

C'est sûr que Drago se balance de ce qu'on pense de lui.

Pas vraiment. C'est quelqu'un de complexe. Il a bien trop de fierté pour s'abaisser à demander l'avis des autres sur lui-même et par là il se balance de ce qu'on pense de lui. Mais sa fierté l'entraîne parfois à être extrêmement déçu quand il échoue quelque part, ou à détester décevoir ceux auxquels il tient. Sans le montrer, ce que pensent ceux qu'il aime est très important à ces yeux.

Tu le connais drôlement bien. Vous n'avez pas de secret l'un pour l'autre, non ?

Si, nous en avons, soupira Kate. Ce n'est pas toujours simple.

Celle-ci ! s'écria Pansy. Elle est super ! Je vais l'essayer.

Finalement cette robe-ci ne lui plut plus quand elle la mit et ce n'est qu'après l'essayage de cinq autres robes qu'elle trouva celle qui lui convenait. Elles rejoignirent ensuite leurs amis et se mirent en route pour le château.

L'air se rafraîchissait dans la région avec l'arrivée de décembre et les élèves attendaient avec impatience les premières chutes de neige. Pour les dernières années, la neige était la dernière de leurs préoccupations. Passant tout leur temps libre à la bibliothèque, les septièmes années se retrouvaient encore une fois surchargés de travail et rares étaient les élèves moins âgés qui osaient s'y aventurer car le moindre bruit leur valait les regards hostiles de leurs aînés. La saison de Quidditch s'était heureusement interrompue- elle ne reprendrait qu'au printemps- laissant encore plus de temps libre pour étudier et travailler.

En se radieux dimanche après-midi Kate était une fois de plus enfermée à la bibliothèque avec ses amis, plongée dans d'énormes livres plus poussiéreux les uns que les autres. Par la fenêtre, quand elle s'autorisait une pause, elle voyait des silhouettes patiner sur le lac. La neige était tombée depuis une semaine et le lac était gelé depuis quelques jours pour le plus grand bonheur des chanceux n'ayant aucun devoirs ou les ayant fini. Le week-end prochain ils seraient en vacances mais les septièmes années n'avaient pas moins de cinq gros devoirs à rendre d'ici là et ils avaient déjà passé toute la veille coincée dans cet endroit qui commençait à leur sortir par les yeux. Drago jura qu'une fois ses études terminées jamais plus il ne remettrait les pieds dans une bibliothèque et Kate ne pouvait qu'approuver. Depuis quelques jours la jeune fille n'attendait que de trouver un moment de libre pour patiner mais elle travaillait tellement tard que ce n'était jamais possible. Ce jour-là ne fit pas exception. A 19h elle suivit l'exemple de Drago en rangeant ses affaires. Lorsqu'ils travaillaient ils parlaient très peu entre eux, juste pour aider leurs amis et là encore c'était très succinct, comme si chaque mot en plus puisait leur énergie qui pouvait leur être utile pour travailler encore plus. Ils se rendirent dans la grande salle pour manger. La tension était à son comble chez les plus âgés et la fatigue accumulée se faisait sentir sur leurs visages. Kate et Drago essayaient de rire et de s'amuser mais sans grand succès.

On va travailler dans la salle commune ? demanda Pansy à la fin du repas.

A ton avis que fait-on tout les soirs ? s'écria Drago.

Ne me crie pas dessus ! hurla la jeune fille.

Je crie sur qui je veux, répondit-il d'un ton froid.

Pansy se mit à pleurer à chaudes larmes. Toute la salle était silencieuse. Gregory prit la jeune fille dans ses bras mais il n'avait pas fait le moindre geste contre Drago sachant que cela pouvait lui coûter cher.

Vous savez où me trouver, dit Drago en se levant.

Kate s'était attendu à ça. Il fallait bien que quelqu'un craque un jour ou l'autre. S'assurant que la jeune fille allait bien Kate courut à la poursuite de son ami.

Drago ! Drago ! criait la jeune fille en l'apercevant au détour d'un couloir.

Qu'est-ce que tu veux ? dit-il, trop froidement au goût de le jeune fille.

Ne prend pas ce ton avec moi, l'avertit-elle.

Je suis désolé, dit-il finalement.

Personnellement je ne t'en veux pas. Je pense que Pansy non plus, elle est à bout. Comme nous tous.

Ils regagnèrent leur salle commune et commencèrent à travailler. La pièce était extrêmement calme, les autres années ayant apprit – à leurs dépends- ce qu'il en coûtait de déranger Drago et ses camarades de classe. Pansy revint finalement, suivit par Vincent et Gregory. La tête basse elle s'approcha de Drago.

Je suis désolée, murmura t-elle.

Ce n'est pas grave, j'ai aussi ma part de responsabilité.

Kate n'en revenait pas, Drago avouait qu'il avait eu tort ! Du moins avec quelqu'un d'autre qu'elle. Le jeune homme devait vraiment être fatigué ! Oubliant cet incident ils se remirent au travail, Kate estimait pouvoir finir cette nuit si elle s'y prenait bien. A 23h, Vincent et Gregory allèrent se coucher. Ils avaient été réveillés par Drago car ils ronflaient trop fort sur leurs copies et le jeune homme les avait prié sèchement d'aller au lit. Pansy n'avait pas tardé à suivre leur exemple. Enfin, à minuit passé, Kate finit son devoir d'histoire de la magie. La fin était un peu bâclée mais elle espérait tout de même obtenir une bonne note. Son ami mit lui aussi le point final à sa copie et ils montèrent chacun dans leur chambre.

Kate prit une longue et chaude douche, enfila son pyjama et se glissa dans son lit. Elle ferma les yeux. Elle pouvait nettement entendre la respiration de se camardes de chambre. Ses sens étaient en alerte, réveillés par la douche. Elle entendit un corbeau croasser au loin. Puis, un bruit sourd, presque imperceptible. Quelqu'un tapait à la fenêtre, tout doucement. Elle prit sa baguette, posée tout à côté d'elle. Elle se leva et constata avec soulagement que ce n'était qu'Anka qui rentrait.

Ce n'est pas une heure pour rentrer, murmura la jeune fille à son aigle tout en le caressant.

Elle se remit au lit, cherchant le sommeil. C'était un comble, voilà des heures qu'elle souhaitait être dans son confortable lit et maintenant qu'elle y était son cerveau n'arrivait pas à se mettre sur « pause ». C'est alors qu'elle entendit un bruit en bas. C'était des pas. Elle en était sûre, quelqu'un venait. La personne prenait d'infinies précautions pour ne pas être entendue. Bien trop tard pour une visite. Sa baguette en main elle se cacha derrière la porte que l'individu ouvrirait d'ici peu. Kate retenait sa respiration, le cœur battant. La poignée tournait. Enfin, la porte s'ouvrit, tout doucement. Kate bondit, prête au combat. Le visiteur nocturne étouffa un cri en la voyant apparaître.

Drago ! murmura la jeune fille.

Qui veux-tu que ce soit ?

Je ne sais pas, je crois que la fatigue me fait faire n'importe quoi.

Prend tes patins, on va sur le lac.

La jeune fille ne se le fit pas répéter, elle enfila un gros pull, mit sa cape et partit, ses patins sous le bras. Dehors, le froid lui glaça immédiatement le visage mais le spectacle en valait le coup. La lune, quasiment pleine, éclairait le parc de l'école d'une lumière presque irréelle. Les arbres couverts de neige semblaient scintiller sous un ciel où malgré la lune on voyait des constellations. Kate était émerveillée.

Tu n'as pas tort, lui dit le garçon tandis qu'ils marchaient vers le lac.

De quoi ?

D'être sur tes gardes. Le château n'est plus un endroit sûr.

Tu veux dire que Voldemort peut…

Entrer dans l'école, oui. Pas directement mais c'est sa prochaine cible.

Pourquoi me dis-tu ça ?

J'ai confiance en toi, plus qu'en aucun autre.

Ils marchèrent silencieusement jusqu'au lac, perdus dans leurs pensées respectives. La réponse de Drago ne satisfaisait pas la jeune fille. Même s'il lui faisait entièrement confiance - et cela elle le croyait – on ne révèle pas les plans de l'ennemi public n°1. Pourquoi lui dire à elle ? Elle essaya d'oublier ça en enfilant ses patins. L'endroit était féerique pour patiner. La jeune fille se débrouillait bien sur la glace mais ce n'était rien par rapport à ce que pouvait faire Drago. La fatigue ne se faisait plus sentir, depuis des jours ils ne s'étaient pas sentis aussi bien, aussi heureux. A nouveau ils étaient ensemble.

Ils faisaient la course sur l'étendue gelée mais Kate n'avait aucune chance. Alors que la jeune fille faisait une pause pour reprendre son souffle, Drago la poussa légèrement, comme un enfant qui cherche la bagarre, et elle tomba sur les fesses en riant. Elle se releva et fonça à sa poursuite. Il se retournait pour voir si elle le suivait toujours et lui lançait un sourire moqueur. Soudain, il s'arrêta avec une parfaite maîtrise malgré la vitesse à laquelle il allait. Seulement Kate ne put s'arrêter aussi bien et lui rentra tout bonnement dedans. Drago parvint à maintenir son équilibre mais la jeune fille partit en arrière, entraînant son ami dans sa chute.

Tu es plus lourd que je ne croyait, dit Kate en riant, Drago toujours sur elle.

Leurs visages n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Il y avait de la malice dans le regard de Drago alors qu'il la regardait. Il lui caressa doucement la joue et elle sentit un frisson l'envahir. Elle sourit timidement. Leurs lèvres se collèrent doucement et ils s'embrassèrent. C'était un baiser étrange, bien que très agréable. Elle avait imaginé ce moment bien des fois, bien qu'elle n'en n'avait pas vraiment envie, juste parce qu'ils étaient très proches. Mais ce baiser était sans couleur. Il y avait de l'amour, sans nul doute, mais un amour étrange. Pas celui qui existe habituellement entre deux amants. Ce baiser était tendre, mais de la tendresse familière qui unit deux personnes de la même famille. Puis leurs lèvres se séparèrent, Drago avait un regard gêné et Kate surpris.

Je suis désolé, dit-il finalement en se relevant.

Tu t'es beaucoup excusé aujourd'hui, remarqua t-elle. Mais pour ceci, ce n'est pas la peine. Aide-moi à me relever. Merci. Marchons un peu avant de rentrer.

Ecoute, je…on…

Ca devait bien arriver un jour, non ?

J'ai…j'ai eu l'impression d'embrasser ma sœur. Alors que je n'ai même pas de sœur, avoua le jeune homme.

J'ai eu la même impression. C'était très étrange.

Au moins on a mit au clair notre relation. Nous savons qu'elle se situe au carrefour de l'amitié et de la fraternité.

Rassurés, les deux jeunes Serpentards retournèrent au château, le cœur plus léger. Encore une fois leur amitié en sortait grandie. Les couloirs résonnaient de leurs pas qu'ils voulaient les plus silencieux possibles. Mais au détour d'un couloir ils virent une ombre, elle s'approchait d'eux et elle ne leur était que trop familière.

C'est inadmissible ! s'écria Snape sans plus ample préambule. Comment pouvez-vous être aussi inconscients ! Je vous croyais plus intelligents que cela ! Et tout cela pour quoi ? Pour batifoler sur la glace !

Alors là ça s'annonçait très mal, s'il les avait vu s'embrasser, la punition serait pire que tout, surtout pour Drago.

Je…commença le jeune Serpentard.

Je ne veux aucune explication ! Vous plus que quiconque devriez savoir qu'il ne faut pas quitter le château après la tombée de la nuit ! Maintenant retournez dans vos dortoirs. Je vous ferrez savoir demain quelle sera votre punition. Ne traînez pas en chemin !

Et le professeur les laissa là. Il les avait effectivement réprimandé mais était repartit aussi vite qu'il était apparu. C'était étrange. D'habitude il les aurait raccompagné jusqu'à leurs dortoirs mais là il s'était empressé de repartir. Kate songea qu'il partait probablement en mission, pour l'Ordre. Drago et elle n'échangèrent pas un mot sur le trajet du retour, cette rencontre les avait ramené à la réalité et toute leur fatigue avait comme soudainement resurgit.

Lorsque Kate se réveilla, à peine trois heures après s'être couchée, elle commença par maudire son réveil qui émettait un sifflement bien trop aigu à son goût. Ne trouvant le bouton pour l'éteindre elle attrapa sa baguette et le fit exploser ! La jeune fille replongea dans les bras de Morphée. Quelques minutes plus tard, quelqu'un la secouait.

Réveille-toi, lui disait Pansy de sa voix criarde.

Kate se demanda si elle n'allait pas, comme son réveil, la faire exploser. Finalement elle se leva, s'aspergea le visage d'eau froide mais il y avait toujours cette espèce de brouillard devant ses yeux. Ce n'est que devant un copieux petit déjeuner qu'elle reprit ses esprits. Drago était là, aussi frais que s'il avait dormi 100 ans. Kate se demanda comment il faisait pour toujours paraître éveillé le matin, elle qui, si elle n'avait pas ses huit heures de sommeil, manquait de s'endormir dans son bol.

On a potion ce matin ? demanda Vincent.

Comme tout les lundi ! dit Drago. Quand apprendras-tu ton emploi du temps ?

Je crois qu'il a bien assez à faire avec les cours, remarqua Kate. En tout cas, je ne suis pas pressée d'y aller.

Pourquoi ? demanda Pansy qui pour une fois suivait un peu la conversation.

Ca ne te regarde pas, lui répondit froidement Drago.

Lorsque le cours de Snape commença, Drago et Kate n'en menaient pas large, pour une fois. Ils s'assirent discrètement et commencèrent la potion que le professeur avait indiquée au tableau. Ce n'était pas un filtre particulièrement difficile mais la jeune fille n'arrivait pas à se concentrer, d'une part à cause du manque de sommeil et d'autre part à cause de l'appréhension des représailles de son père.

Là c'était le bouquet ! Son chaudron émettait un grésillement presque aussi fort que celui de Neville alors qu'il aurait dû seulement glouglouter.

Melle Rockwell ! Qu'est-ce que ceci ?

Je…j'ai commit une erreur…

Comme lorsque vous êtes sortie cette nuit dans le parc ?

Je…

Tous les élèves écoutaient attentivement. Snape s'en prenait très rarement aux Serpentards, et encore moins à Kate. La plupart des Gryffondors jubilaient.

Taisez-vous ! Recommencez immédiatement !

D'un geste il fit disparaître le contenu de son chaudron. Kate avait les larmes aux yeux, la fatigue n'aidant pas. Drago posa une main sur son épaule pour la réconforter.

Mr Malfoy ! Ne vous avisez pas de l'aider ! Dois-je vous rappeler que vous étiez aussi dans le parc ?

Drago se rembrunit.

Vous viendrez tout les deux me voir après le cours. Et bien ? Qu'attendez vous pour travailler ?!

En quittant la salle, les Gryffondors leurs lançaient de grands sourires moqueurs. D'un brusque mouvement de baguette, Snape ferma la porte.

Suite à votre comportement inacceptable d'hier, commença le professeur, j'avais pensé vous dispenser de bal de noël.

Quoi ?! s'écria Kate

Mais devant le regard noir de son père elle s'abstint de tout autre commentaire.

Mais, en y réfléchissant cette punition ne me semble pas…suffisante. Non, vous viendrez plutôt nettoyer, tous les soirs, les cachots. Et ceci à partir de la rentrée. Des questions ?

Jusqu'à quand ? demanda Drago.

Cela dépendra de votre comportement. Si je vous vois encore hors de vos dortoirs après le couvre-feu, cette punition-ci vous semblera une promenade de santé comparée à celle qui vous attendra. Est-ce bien clair ?

Oui professeur.

Maintenant sortez.

Ca aurait pu être pire, dit Kate alors qu'ils s'éloignaient.

Pire ? Es-tu déjà allée dans les cachots ?

Non, avoua la jeune fille.

Te souviens-tu des greniers ?

Pour sûr qu'elle s'en souvenait ! Cet endroit était horrible. La lumière s'y infiltrait difficilement à travers des sortes de meurtrières aux vitres couvertes de poussière. D'ailleurs cette poussière était partout, haute de quelques centimètres, elle recouvrait tout le bric à braque qui s'amassait pêle-mêle. Des coins sombres provenaient des bruits étranges, comme des grognements. Le plancher grinçait affreusement et l'odeur était vraiment repoussante, nauséabonde au possible, comme si une dizaine de cadavres pourrissaient un peu partout. Oui, Kate se souvenait avec effroi de cet endroit.

Les greniers sont un paradis par rapport aux cachots. Là-bas l'air y est encore plus oppressant. Et dans l'obscurité on voit des yeux qui te fixent avidement. Je t'assure que ça ne pouvait être pire.