Auteur : Sladana
Dislaimer : au bout de 22 chapitres les personnages ne m'appartiennent toujours pas et je ne vois pas pour quoi ça changerait.
Chapitre vingt-deux : un noël presque normal
Elle ne souvenait pas comment elle avait réussit à rentrer chez elle, elle ne revoyait que cette marque, affreuse, terrifiante. La peur l'avait étreinte à ce moment et elle ne la lâcha pas de toute la nuit. Quand son père rentra enfin, il la trouva fiévreuse au fond de son lit, cachée sous les couvertures, des larmes avaient coulées le long de ses joues à présent endormies. Il la veilla toute la nuit, inquiet. Enfin, au matin elle ouvrit les yeux et sortit la tête de sous sa couette.
Est-ce que ça va ? demanda aussitôt Severus, l'inquiétude transparaissant dans sa voix.
Je…je ne sais pas. Papa, j'ai peur.
Kate se jeta dans ses bras. Elle s'en voulait d'être aussi faible mais c'en était trop pour elle. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait.
Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
J'ai vu…Sa marque, dans le ciel. C'était horrible.
Tout va bien, tu n'as rien à craindre. Mais ne ressort plus de la maison.
Où étais-tu ? Je m'inquiétais.
J'étais en mission mais je vais rester avec toi ce matin.
C'est vrai ? Tu sais pour ce qu'il s'est passé à l'école…
Avec Drago ?
Tu étais au courant ?
Je vous ai surpris, tu te souviens ? demanda t-il de plus en plus inquiet.
Non ! C'est pas de ça dont je parlais, s'exclama t-elle en comprenant à quoi pensait son père. Je voulais parler du sifflement. C'est… Drago qui a introduit ça dans le château.
Elle s'en voulait de trahir son ami mais elle voulait tout dire à son père. Ils avaient frôlés la catastrophe la veille et elle ne voulait pas revivre ça, même si pour cela il fallait trahir Drago.
Je sais, j'ai vu le Seigneur des Ténèbres le remercier pour cela.
Il l'a remercié ? De quelle façon ?
Ne te fais pas de soucis, ce n'est pas encore un Mange Mort. Mais il est entré dans les bonnes grâces de Tu-Sais-Qui et ça ne saurait tarder à présent.
Kate soupira, tout était vraiment compliqué. Drago ne pouvais devenir Mange Mort ! C'était impossible ! Jamais il ne ferait ça ! Et pourtant… Son père en était un, il vivait dans cet univers depuis toujours…Ca le prédisposait déjà beaucoup…
Et…qui…qui est mort hier ? demanda timidement la jeune fille.
Elle avait retourné cette idée dans tout les sens, craignant que ce ne soit Harry, ses amis ou pire encore Dumbledore.
Deux membres de l'Ordre qui agissaient dans l'ombre depuis des années.
Et Il les a quand même retrouvé. Et toi, est-ce qu'Il se doute de quelque chose ?
Si c'était le cas je serais déjà mort.
Kate frémit.
Ne t'inquiète pas pour moi. Aller, lève-toi j'ai préparé ton petit déjeuner.
Kate mangea puis s'habilla rapidement, voulant passer le plus de temps possible avec son père avant qu'il ne reparte.
Viens avec moi, lui dit-il, il nous faut sécuriser cet endroit.
Il l'emmena dans la bibliothèque et fit basculer un livre sur la cuisine chez les Gobelins. Et là, une porte apparue au milieu de la pièce.
Où est-ce que ça mène ? demanda la jeune fille.
Entre.
C'est…ton laboratoire ?
J'y stock des vieilleries.
De quand tu étais Mange Mort ?
Officiellement j'en suis toujours un mais oui, ce genre d'objets.
Et que cherchons-nous ?
Ca, dit-il en attrapant une boite en carton en haut d'une étagère.
C'est rempli de cristaux, dit Kate en admiration devant les pierres blanches et roses.
Ce sont des cristaux de protection. En les chargeant régulièrement d'énergie positive ils sont très utiles pour repousser ceux qui voudraient entrer avec de mauvaises intentions.
Ca marche vraiment ?
Oui, bien sûr.
Alors pourquoi ceux de l'Ordre se font tuer ?
Parce que, parfois, malgré tout l'amour et l'énergie qu'on y met pour créer cette protection, la haine est la plus forte.
Après avoir placés les cristaux chargés positivement aux quatre coins de l'appartement, Severus partit. L'Ordre du Phoenix avait besoin de lui.
Au cours des jours qui suivirent, Kate ne le vit pas beaucoup. Mais à présent elle était plus rassurée, ou si elle ne l'était pas elle avait un travail que son père lui avait confié et qui lui prenait pas mal de temps. En plus de devoir recharger régulièrement les cristaux, son père lui avait demandé de créer diverses potions, d'attaque ou de soin, dont l'Ordre avait besoin. Elle y mettait tout son cœur pour ne pas le décevoir et au moins elle servait à quelque chose. Ca lui prenait beaucoup d'énergie et elle se couchait fatiguée. Quand elle se réveillait, elle trouvait la plupart du temps une liste de potions à faire et un petit mot pour la rassurer de Severus.
Mais tout n'allait pas aussi bien qu'elle l'aurait voulu. Chaque matin Kate recevait aussi le journal et toujours il annonçait les dernières morts causées par la guerre qui avait officiellement commencé. Les pires créatures de l'ombre avaient rejoint le seigneur des Ténèbres, ainsi les Détraqueurs faisaient un carnage, et pas seulement chez les sorciers. Les cibles préférées de ces horribles créatures semblaient être d'innocents moldus. Kate en était malade. Quelques fois on annonçait la mort d'un Mange Mort mais c'était peu par rapport aux pertes de l'autre camp. Kate commençait à se demander ce que faisait l'Ordre.
Noël approchait. Le temps de l'amour et de la paix n'était cette année que le temps de la guerre et de la haine. Dans les rues aucune décoration, aucun être vivant, sinon les chats et chiens errants, n'osaient s'y aventurer. Le pays était comme mort. Mais cette horreur ne s'arrêtait pas à la frontière, non elle avait envahi tout le monde. Le mal était partout, nulle part on était vraiment à l'abri.
Deux jours avant Noël eut lieu une grande bataille en Europe de l'est. Les vampires Transylvaniens avaient été mis en échec par une armée de Loup Garou dirigée par Lupin ainsi que par quelques géants. C'était une bonne nouvelle mais ils n'avaient pas encore gagné la guerre.
Pendant se temps, Kate continuait sa vie cachée et qu'elle espérait la plus en sécurité possible.
La jeune fille se mit au lit avec un recueil de contes. C'était la veille de Noël, elle n'allait tout de même pas lire un livre de cours ou un policier. Son père n'était pas rentré depuis plus de vingt-quatre heures et ça l'inquiétait. Elle commençait à s'assoupir sur Blanche-neige quand elle entendit du bruit en bas. Elle descendit prudemment, son père n'était pas seul. Il lui sembla qu'il déposait quelque chose de lourd sur le canapé.
Ne bouge pas, dit Snape, je vais chercher ma fille.
Votre…fille ! s'étrangla l'inconnu.
Kate aurait reconnu cette voix entre mille.
Drago ! s'écria t-elle en dévalant les escaliers et déboulant dans le salon.
Drago sourit en la voyant puis commença à comprendre. Kate, elle, s'arrêta au milieu de sa course quand elle le vit. Il était couvert de sang, sa chemise blanche était en lambeaux, tout comme une partie de son pantalon et on voyait de nombreuses traces comme des griffures sur tout son corps jusqu'à son visage.
Drago ? Que c'est-il passé ?
C'est ton père ?
Qui t'as fait ça ?
Pourquoi ne m'avoir rien dit ?
C'est affreux !
Hum, hum ! les interrompit Snape dans leur dialogue de sourd. Kate je dois y aller. Occupe-toi de lui.
Bien sûr, dit-elle en se reprenant et elle partit immédiatement chercher de quoi le soigner.
Se retrouvant seule dans la salle de bain, la jeune fille ne pensait plus qu'à soigner son ami, il n'y avait plus que ça qui occupait son esprit. Mais quand elle redescendit elle se dit qu'il faudrait qu'il lui explique ce qu'il c'était passé. Drago souffrait atrocement malgré tout le soin que mettait Kate pour ne pas le blesser en lui appliquant les désinfectants et autres pommades. Elle lui apporta des vêtements de son père puis de quoi manger. Ils n'avaient pas échangé un mot depuis le départ de Snape, seuls les gémissements de Drago et les crépitements du feu dans la cheminée rompaient le silence. Quand le jeune homme eut fini de manger, Kate se décida à parler.
Drago, que c'est-il passé ? demanda t-elle doucement.
Je…ce soir j'aurais dû recevoir la marque des Mange Morts…
Kate frissonna à cette idée.
J'ai refusé, continua t-il. Et…ils me l'ont fait payer. Heureusement que Snape…ton père est arrivé sinon…j'étais mort.
Kate s'approcha de son ami.
Je suis très fière de toi, dit-elle en lui prenant les mains. C'était très courageux d'assumer tes opinions.
Et toi, est-ce que tu assumes qui tu es ? demanda t-il avec un petit sourire.
Bien sûr. Seulement je devais protéger mon père. S'ils avaient su qu'il était mon père et un espion j'aurais été un moyen de pression trop facile.
En tout cas j'espère que tu n'as rien d'autre à m'annoncer de ce style car ça à bien faillit m'achever !
Voyons…Est-ce que je t'ai dis que j'étais folle ?
Plus d'une fois.
Et folle de toi ?
Là, c'est trop ! dit-il en se mettant la main sur le cœur. Je meurs…
Leurs rires s'élevèrent dans le salon.
Il est tard, dit finalement Kate. Est-ce que tu peux marcher ?
Oui, péniblement.
Ta chambre est juste au premier.
Chouette maison, dit le garçon après avoir difficilement gravit les escaliers. Dommage que je ne l'ai pas visité en de meilleures circonstances.
Kate l'aida à se mettre au lit, rechargea une dernière fois les cristaux et regagna sa propre chambre où elle ne tarda pas à s'endormir.
Un cri d'effroi la réveilla. Elle courut dans la chambre d'ami. Drago hurlait dans son sommeil. Elle le réveilla doucement.
Drago, c'est moi. Tout va bien.
Kate ? C'était affreux…
Ce n'était qu'un cauchemar.
Malheureusement non.
Kate s'allongea à ses côtés et le prit dans ses bras.
Tu n'as plus rien à craindre, ils ne te toucheront plus tant que je serais en vie.
Merci. J'ai dû réveiller Snape, non ?
Tu l'aurais fait s'il était rentré.
Ne t'inquiète pas, la rassura le garçon, il doit être avec Dumbledore.
Oui, il a dû lui annoncer que tu avais changé de camp…
Moi ? Dans le camp de Potter ? Jamais !
Quand on n'est pas avec Voldemort, on est contre lui, tu ne le sais que trop bien.
Un silence s'installa mais il n'était pas gênant car tout deux réfléchissaient à cette nouvelle situation.
Il est temps que tu te reposes, dit la jeune fille en s'apprêtant à quitter le lit.
Non, reste là s'il te plait.
D'accord, alors bonne nuit.
Joyeux noël Kate.
Joyeux noël Drago.
Lorsque Snape rentra deux heures plus tard, il les trouva profondément endormis, serrés l'un contre l'autre. Il referma doucement la porte et vérifia tout les cristaux.
Lorsque Kate se réveilla au petit matin elle sursauta. Drago n'était plus à côté d'elle. Puis elle le vit, dos à elle il regardait par la fenêtre.
Tu as vu ? dit-il doucement. Il neige.
Kate se leva et alla prêt de lui. Au dehors la neige blanche recouvrait tous les toits, toutes les rues. Pour peu on aurait cru à un noël normal. Drago la serra dans ses bras. Plus que d'habitude, il avait besoin de contact humain, d'affection. Finalement ils regagnèrent le salon où Snape ravivait le feu dans la cheminée.
Bonjour, dit-il sans se retourner. Vous allez mieux ?
Oui, merci. Grâce à vous et à Kate.
Tu repars bientôt ? s'inquiéta la jeune fille.
Dès que tu auras ouvert tes cadeaux de noël.
Kate sourit. Elle allait avoir un noël presque normal avec son père et son meilleur ami. Sous le sapin décoré par Kate durant ses moments libres, étaient posés quelques paquets enrubannés.
Ouvre le tien, dit-elle à son père en lui tendant le cadeau qu'elle lui avait fait.
Merci beaucoup, s'exclama Snape. Les fontaines à souhaits sont un des symboles les plus fort de l'attachement pour une personne depuis le Moyen Age.
Cette fontaine à souhait était un bel objet, en fait c'était plus une cascade à souhait mais passons. Dans un décor féerique s'écoulait de l'eau qui formait un petit lac au pied de la chute d'eau.
Tu peux demander quelque chose chaque matin et la réponse s'inscrira au fond de l'eau. Vas-y, essaye.
Voyons…Le Seigneur des Ténèbres va-t-il mourir ?
Nul n'est éternel
Un peu vaseuse cette réponse, admis Kate. Mais faut admettre que ta question était un peu vague.
Ouvre le mien, dit Drago à son amie.
Le jeune homme lui avait offert une boite à musique. Sous un dôme de verre deux danseurs valsaient au son d'une musique douce et enivrante.
Mais…c'est nous ! C'est très bien fait.
Sur mesure dans une grande bijouterie, expliqua Drago. Mais regarde le socle.
Il y a…un compartiment secret ? Est-ce que c'est vraiment ce à quoi je pense qui est dedans ?
Oui. Un cœur de dragon séché qu'un de mes ancêtres tua il y a plus d'un siècle.
Merci beaucoup ! Je suis désolée que tu ne puisses ouvrir le cadeau que je t'avais offert mais j'ai une copie ici, je peux te la montrer.
Kate courut jusqu'à sa chambre et redescendit quelques secondes plus tard avec une sorte de globe de la taille d'un souaffle enroulé dans un tissu noir.
Qu'est-ce que c'est ? demanda le jeune homme.
Une pierre de communication, dit la jeune fille en débarrassant le globe du voile. Il est fait en pierre de lune, le socle est en ébène. Et là c'est un rubis, un saphir et une tourmaline bleue.
Avec ça on va pouvoir se parler et se voir même séparés par des kilomètres.
C'est le téléphone moldu en plus amélioré. Mais il va falloir récupérer le tien.
Kate ouvrit ensuite le paquet que lui avait envoyé Minerva. Emballé dans un papier orange et rouge elle trouva un petit carnet et un pendule en cristal avec, accroché à celui-ci, le mot « Puisse t-il d'aider à retrouver ce que tu as perdu »
C'est un livre ? demanda Snape.
Non, c'est le journal intime de maman ! J'ignorais qu'elle en avait un.
Qui t'a envoyé ça ? demanda Drago.
Je…c'est…, bafouilla la jeune fille avant de se tourner vers son père.
Tu peux lui dire, assura ce dernier.
C'est Minerva Mac Gonagall qui m'a envoyé ça. C'était une amie de ma mère, elle est un peu comme ma grand-mère. Je vais enfin savoir comment vous vous êtes rencontrés, toi et maman.
Et que lui as-tu offert ? demanda Severus voulant cacher sa gêne.
Un chapeau qui m'avait beaucoup plu à Pré-au-Lard. Maintenant le dernier cadeau.
Kate déballa le cadeau de son père. C'était un gros sac de cuir noir, très banal d'apparence.
Regarde ce qu'il y a dedans, lui dit mystérieusement son père.
Au fond du sac elle pouvait voir le haut d'un bout de bois poli, probablement du chêne.
Attend, on va t'aider à le sortir. Malfoy, aidez-moi.
Tout les deux tirèrent le lourd objet du sac. Jamais on aurait pu imaginé qu'une telle chose tenait dedans. Bientôt, Kate pu voir une psyché sortir du sac.
Comment…comment…bégayait la jeune fille.
Tu peux mettre de très gros objets dedans, expliqua son père. Jamais ce sac ne sera trop lourd pour toi. C'est très pratique pour les voyages.
Merci ! C'est super ! Moi qui avait du mal à faire rentrer dans mes valises toutes mes affaires pour Poudlard. Maintenant je n'aurais plus que la cage d'Anka et ce sac ! Et je manquais un peu de miroir dans ma chambre.
Je savais que tu aimerais. Mr Malfoy, j'ai aussi quelque chose pour vous.
Une épée ! Merci monsieur mais ce n'était pas la peine.
Avec cette épée j'ai vaincu votre père en duel.
En duel ? s'étonna Kate.
Oui, quand nous étions à Poudlard, nous avions des duels à l'épée. Votre père m'avait toujours battu, jusqu'au jour où j'ai acheté cette épée. Elle pourra peut-être vous être utile.
C'est plus que je ne mérite monsieur, je ne sais comment vous remercier.
Disons que vous pourriez peut-être dormir seul lorsque vous êtes sous mon toit.
Papa !
Drago sourit bizarrement et la jeune fille le remarqua.
C'est juste que je ne pense pas me faire à l'idée que tu l'appelles « papa », expliqua le jeune homme.
J'ai eu du mal à m'y faire aussi, dit Snape avec un léger sourire puis reprenant son sérieux. Je dois y aller. Rechargez régulièrement les cristaux, n'ouvrez à personne et ayez toujours votre baguette à proximité en cas d'attaque.
Les deux adolescents acquiescèrent et Snape partit. Ils passèrent le reste de la journée à jouer aux échecs, à écouter de la musique et, pour Drago, à se reposer car il n'était pas encore tout à fait rétabli.
