Chapitre vingt-cinq : cactus et naissance de dragon

Disclaimer : aucun des personnages ne m'appartient et je n'en tire aucun profit.

Les vacances scolaires arrivèrent. Ce n'était pas vraiment des vacances pour Kate, d'une part parce qu'elle n'était pas retournée à l'école et d'autre part parce qu'elle continuait toujours son travail à l'hôpital. Elle n'y travaillait plus qu'à mi-temps car beaucoup des blessés de la guerre étaient rétablis et l'effectif habituel suffisait à soigner tout le monde. Le temps restant elle travaillait à la boutique de Jon Wilson. Drago la contactait très souvent et lui racontait toutes ses mésaventures avec les dragons. Kate s'inquiétait pour lui car il prenait pas mal de risques mais l'enviait un peu d'être si indépendant. Il vint la voir une fois. Kate en était folle de joie. Ils s'amusèrent beaucoup, firent du quidditch et tout un tas d'activités amusantes. La jeune sorcière ne vit pas passer le week-end où Drago resta avec elle tant il était chargé. Quand il repartit la séparation n'en fut que plus déchirante.

L'hôpital grouillait de monde, du moins dans les étages pour les faibles blessures. Avec l'arrivée de l'été les brûlures par le soleil se multipliaient, la plupart des sorciers faisant eux-mêmes leurs crèmes solaires, il y avait forcément des ratés ! Puis, avec l'approche de la rentrée les cas d'enfants ayant voulu tester leurs nouvelles fournitures sans connaître leur exact fonctionnement se firent plus nombreux. Il n'était pas rare que des bambins arrivent le visage recouvert d'écailles ou pourvus d'un troisième bras.

En ce radieux après-midi, Kate devait justement concocter une potion pour supprimer les grosses écailles qui défigurait un petit sorcier qui allait rentrer en deuxième année. Il lui manquait quelques feuilles de salsepareille pour terminer sa potion et personne dans le laboratoire pour aller lui en chercher. Elle devait aller elle-même aux serres en espérant que là-bas quelqu'un pourrait l'aider. Elle avait en effet entendu dire que cet endroit était particulièrement vaste et dangereux car y étaient entreposés tout un tas de plantes carnivores. Des infirmières se seraient déjà faites dévorées mais ce n'était peut-être que des légendes, des bruits de couloirs. Elle poussa la lourde porte de bois verte qui donnait sur les serres. Effectivement c'était immense et effectivement il y avait des centaines et des centaines de plantes. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'il n'y avait pas effectivement de plantes carnivores capables de la déchiqueter.

Il y a quelqu'un ? tenta la sorcière. Il y a quelqu'un ?

Oui ! cria une voix lointaine. Suivez l'allée de cactus puis tournez à gauche.

Elle obéit et se dirigea lentement dans les allées, aux aguets. Lorsqu'elle tourna enfin à gauche elle tomba nez à nez avec…

Neville !

Elle vit une petite lueur de panique dans ses yeux. Il n'avait jamais aimé les Serpentards qui lui en avaient fait beaucoup baver.

Qu'est-ce que tu fais là ? demanda la jeune fille.

Je travaille ici. Et vous ?

Tutoie-moi voyons.

Désolé. Je...j'ai appris que le professeur Snape était…ton père.

Les nouvelles circulent à ce que je vois.

Oui, c'est Hermione qui me l'a dit, le jour où Harry est sorti de l'hôpital.

Ce n'était pas prévu, non ?

Non mais loin de l'hôpital il se remet plus vite. Le grand air…

Je vois…Alors tu as eu tes examens ?

Oui, sauf en…

Potions ? sourit Kate. Je dois t'avouer que je crois que mon père en faisait un peu trop. Tu n'étais pas si mauvais que ça.

Tu le penses vraiment ?

Bien sûr. Je travaille justement au département des potions, au dessus.

Tu as besoin de quelque chose ?

De la salsepareille. Un problème d'écailles.

Il m'est arrivé la même chose une fois, sourit timidement le jeune homme. Je vais t'en donner de la brune, elle est plus efficace.

Merci. Je reviendrais te voir de temps en temps si tu veux, lors de mes pauses.

Je dois t'avouer que ça m'étonne un peu. Je ne te croyais pas… comme ça.

Surtout de la part de l'amie de Drago ! Je suis beaucoup plus gentille que mon père.

C'est difficile de l'être moins.

Kate sourit et remonta à son laboratoire. Elle termina la potion et l'emmena directement à la chambre du jeune patient. Il fut étonné de reconnaître une Serpentard de dernière année qui de plus passait pour être plutôt du coté de Voldemort mais tenta de ne rien en montrer. Puis elle regagna son laboratoire et rangea tout le matériel qui traînait, éparse sur les tables.

Melle Rockwell ?

Professeur Dumbledore ! Décidément, c'est tout Hogwarts que je retrouve aujourd'hui.

Devant l'air étonné du directeur elle expliqua :

J'ai rencontré Neville Longdubat dans les serres.

Voilà un moment qu'il travaille ici. Je l'ai aidé à trouvé cette place, il est fait pour ça alors autant lui donné un petit coup de pouce.

Ce n'est pas pour me parler de lui que vous êtes venus me voir ?

Non, évidement. A vous aussi j'aimerais donner un petit coup de pouce.

C'est-à-dire ?

J'ai un poste de maître de Potions à pourvoir et le précédent vous a recommandé à moi.

Quoi ! C'est impossible, mon père m'en aurait parlé.

Vous y réfléchirez ?

Oui, enfin je pense qu'il n'y a aucun poste libre. Mon père ne m'a jamais dit qu'il voulait arrêter d'enseigner. A moins qu'il n'ai obtenu le poste de défenses contre les forces du mal.

Il ne l'a pas obtenu car il n'en a pas refait la demande. De plus j'ai déjà un professeur. La rentrée est dans seulement deux semaines. Vous m'envoyez un hibou dès que vous vous êtes décidé, d'accord ?

Bien sûr.

Le directeur transplana et Kate fit de même. Elle arriva dans le salon. Son père était dans un fauteuil à lire le journal. Il leva les yeux vers elle.

Ca va ?

Depuis quand tu ne veux plus être professeur de potion ?

Tu as vu Dumbledore, c'est bien. Tu vas accepter ?

Répond à ma question d'abord.

Cela fait un moment que j'y pense. Je crois que j'en ai marre de tous ces gamins stupides.

Papa !

Tu vois ce que je veux dire. De plus…la guerre n'a pas été sans conséquences pour moi. Je suis lasse, j'ai besoin de me reposer et Hogwarts n'est pas le lieu idéal pour cela…

Avec tous ces gamins stupides. Mais pourquoi ne pas me l'avoir dit ?

Je n'étais pas sûr de moi mais à présent ma décision est prise. Et toi, vas-tu accepter ?

Le précédent professeur m'a recommandé mais je ne suis pas sûr d'être à la hauteur.

Dumbledore a confiance en mon jugement et j'ai confiance en toi, tu sauras mener ces gamins à la baguette. Tu es l'élève la plus douée que j'ai jamais vu et si tu as des problèmes je pourrais toujours t'aider.

Ne suis-je pas encore trop jeune pour être professeur ? Après tout il y a quelques mois je n'étais encore qu'une simple élève.

La guerre t'a fait mûrir, comme beaucoup d'autres. Je ne me fais pas de soucis sur ce point.

Je vais y réfléchir.

Les jours qui suivirent, Kate ne cessa d'y penser. Elle imagina toutes les situations qu'elle pourrait être amené à vivre si elle acceptait. A commencer par l'arrivée des élèves dans la Grande Salle. Ils auraient tous entendus parlé d'elle, de ce qu'elle avait fait lorsqu'elle était élève avec Drago et lors de cet été. Par chance la presse avait relativement peu parlé du fait qu'elle avait sauvé Harry. Par contre elle avait créé la Potion de Soin Universel et cela n'était pas passé inaperçu. Mais le lien entre ces deux faits n'était pas forcément établi dans les journaux. Cependant c'était un peu comme reprendre le flambeau familial et tenter de faire aussi bien que son père était un défi qu'elle voulait relever. Elle accepta donc, à la grande joie de Severus et prépara ses bagages.

Avant son départ Severus lui fit tout un tas de recommandation et l'assomma de conseils. Elle arriva à Hogsmeade le matin de l'arrivée de élèves, de là elle prit une calèche qui la conduisit au château car on ne transplanait pas dans Hogwarts. Sur le seuil du château Minerva vint l'accueillir.

Kate ! Comment vas-tu ?

Bien. Je suis si heureuse de te…vous...te voir.

Maintenant que tu es professeur tu peux me tutoyer même en public.

Super. Alors je loge où ?

Les appartements de ton père sont libres.

Mais ils ne sont pas pour le directeur de Serpentard ?

Le professeur Dumbledore ne t'a pas dit ? Tu es la directrice de ta maison à présent.

Quoi !

Cela m'étonne d'Albus, cet oubli. A moins que ton père n'ai voulu te faire la surprise…

Je vais le tuer. Mais j'aurais dû m'en douter un peu.

Kate prit possession de ses appartements, l'arrangeant du mieux qu'elle le pouvait. C'était vraiment joli malgré la dominance sombre et l'endroit avait l'avantage s'être vaste. Elle déjeuna en compagnie de Minerva et d'autres professeurs qui l'accueillir chaleureusement. Ils lui donnèrent aussi quelques conseils et la rassurèrent. Elle passa l'après-midi dehors, à sommeiller près du lac, profitant du temps libre avant le retour des élèves. Quand le soleil commença à décliner à l'horizon elle se décida à rentrer. Alors qu'elle passait le seuil du château elle entendit le train siffler, annonçant son arrivée en gare. Les élèves seraient bientôt là. Elle rejoignit les autres professeurs qui étaient déjà attablés. Elle se trouvait à la gauche de Minerva, à côté de Mme Bibine. Le professeur Chourave, assis à côté de Flitwick, conversait avec les professeurs d'Arithmancie et de Runes Anciennes. Hagrid était en bout de table et semblait un peu soucieux. Puis, dans un tonnerre, que Kate n'avait jamais remarqué peut-être parce que c'était elle-même qui le faisait avant, les élèves pénétrèrent dans la salle et rejoignirent leurs tables respectives. Ils observèrent Kate quelques instants et discutèrent, au grand soulagement de la jeune fille, de tout autre chose. Elle eut même droit à un grand sourire de la part de la sœur de Ron. Dumbledore réclama le silence et l'obtint. Puis les premières années entrèrent. Ils étaient stressés et un peu effrayés par tout ces visages qui les regardaient. Le choixpeau magique tint son discours habituel à la différence qu'il se réjouissait de la disparition de Voldemort et d'un nouveau départ pour tout le monde des sorciers. La cérémonie de répartition commença. Kate n'écoutait même plus et elle laissait son esprit vagabonder. Dumbledore se leva enfin pour annoncer le début du festin.

Que dire de plus que : que le ban…

C'est alors que la porte juste derrière la table des professeurs s'ouvrit avec fracas.

Je suis…désolé, souffla avec peine le sorcier.

Vous êtes pardonné Mr Potter.

Kate se retourna si violement qu'elle entendit les os de son cou craquer. Effectivement c'était bien Harry qui avait déboulé comme une tornade. Les élèves se levèrent tous d'un même geste et l'applaudirent avec virulence. Harry rougis, murmura de vagues mercis et s'assis avec gêne près d'Hagrid, à l'autre bout de la table. Dumbledore eu plus de mal cette fois-ci à rétablir le silence.

A l'occasion de cette arrivée tardive je peux vous présenter deux nouveaux professeurs. Melle Rockwell est votre maître de Potions ainsi que la directrice de la maison Serpentard.

Alors que Kate recevait ses applaudissements, Harry la regardait médusé. Elle lui adressa un petit sourire, lui montrant qu'elle comprenait ce qu'il ressentait.

Et Mr Potter sera votre professeur de Défense contre les forces du mal, matière où il n'a plus besoin de prouver ses talents.

Les applaudissements se firent aussi nourris. Puis le banquet commença enfin. A côté d'elle Trelawney ne cessait de faire des prédictions en analysant ce qu'elle mangeait.

Je croyais qu'on ne pouvait lire l'avenir que dans les entrailles des animaux non cuits. Et pas dans un poulet rôti ou des pommes de terres !

Je vais bien au-delà de cela, moi. Vous êtes aussi sceptique que votre père.

Ce sont vos petits pois qui vous le disent ?

Le dîner se passa bien après cela. L'ambiance était détendue et tous riaient. Puis vint l'heure d'aller se coucher. Les préfets raccompagnèrent leurs condisciples dans leurs dortoirs et la Grande Salle se vida progressivement. Kate souhaita rapidement bonne nuit aux professeurs et suivis les Serpentards. Elle espérait qu'ils ne ferraient rien d'interdit dès le premier soir, enfin qu'ils ne feraient pas ce qu'elle aurait fait à leur place. Elle discuta quelques instants avec les préfets et s'assura que tout allait bien avant de regagner sa propre chambre. Là elle envoya un message à son père grâce à Anka pour le rassurer et lui dire que tout allait bien. Elle se demanda s'il savait qu'Harry avait été nommé professeur. Il n'aimerait probablement pas cette nouvelle. Lui qui détestait qu'un garçon s'approche de sa fille, si en plus c'était quelqu'un qui c'était déjà approché d'elle, il en ferait une jaunisse. Elle décida de parler un peu à Drago avant de dormir, si elle arrivait à le joindre. Elle sortit sa pierre de communication et la frôlant du bout des doigts elle se mit à rayonner d'une pale lueur. L'image de Drago apparut rapidement, elle lui sourit.

Alors ? Comment ça c'est passé ? demanda t-il.

Bien pour l'instant. Tu ne devineras jamais qui est prof de Défense contre les forces du mal !

Potter

Comment le sais-tu ?

Faut lire un peu les journaux ma chère.

J'avais autre chose en tête ces temps-ci. Ca m'inquiétait beaucoup cette rentrée. Et ça m'inquiète toujours.

Ca va bien se passer, j'en suis sûr.

Et toi ? Toujours aussi énormes ces dragons ?

Toujours. Aujourd'hui j'ai assisté à la naissance d'un bébé dragon. Il était trop mignon. Enfin jusqu'à ce qu'il mette le feu à la couverture dans laquelle on l'avait enroulé ! Demain on va tenter de s'approcher d'une colonie de sauriens particulièrement féroces.

Moi demain j'affronte pire que les dragons : des élèves ! Je suis sûre qu'ils vont me pourrir la vie.

Qui a accepté ce poste de professeur ?

Ok, oublie ce que j'ai dit.

Au fait, tu n'as pas empoisonné l'eau cette année ?

Non, sans toi c'est pas pareil.

Je sais, je suis irremplaçable. Je vais te laisser, j'ai un dragon sur le feu !

Bonne nuit.