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Disclamer : Les personnages et le monde fantastique d'Harry Potter ne nous appartiennent pas. Tout ce que vous ne reconnaissez pas comme faisant partie de l'histoire originale d'Harry Potter nous appartient.
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Bonus : L'inconnue
Sévérus Rogue n'était certes pas un être sociable et surtout pas un grand parleur. Les rares fois où il se trouvait volontairement en compagnie de plus de deux personnes pouvaient se compter sur les doigts d'une main.
Les fréquentations du maître es potions se résumaient à des relations purement professionnelles. Aussi n'assistait-il qu'aux réunions entre collègues qui visaient à établir les points importants de la nouvelle année scolaire.
On l'aura compris, Sévérus Rogue était homme à rester cloîtrer dans ses appartements et à ne fréquenter les lieux publics que si Albus Dumbledore ou Minerva McGonagall venait le chercher par la peau du cou.
Cependant tout cela changea à un moment bien précis de la vie de Sévérus Rogue, directeur de la maison Serpentard à Poudlard. L'année scolaire allait commencer dans quelques semaines, trois pour être précis, et l'homme avait à nouveau postulé pour le poste de professeur de Défense Contre les Forces du Mal.
Malheureusement pour Sévérus Rogue, le directeur de la prestigieuse école de sorcellerie Poudlard était un vieux ripou fini et savait manipuler les gens pour servir ses intérêts. Or l'intérêt d'Albus Dumbledore en ce qui concernait Sévérus Rogue était qu'il demeure professeur de potions.
Le maître es potions de Poudlard fut donc mis en présence le 17 août de tous ses collègues pour fixer le calendrier scolaire de l'année à venir ainsi que rencontrer le ou les nouveaux membres de l'équipe éducative.
Le professeur affichait donc un air grognon à l'idée de se trouver dans une pièce où étaient rassemblés, à son humble avis, de sombres crétins avec un esprit frôlant le néant total.
Qui plus est, un mauvais pressentiment le taraudait depuis la veille et était très certainement annonciateur d'une catastrophe désastreuse pour lui.
Malgré son aversion pour de telles réunions, le sorcier mettait un point d'honneur à être ponctuel, contrairement à certains, et ainsi respecter les bonnes manières que son précepteur avait mis des années à faire rentrer dans sa petite tête de « sale morveux bon à rien » dixit son père.
L'arrivée du professeur Dumbledore interrompit ses pensées sur la profonde injustice de ce monde cruel et la réunion commença à son plus grand déplaisir. Albus Dumbledore, bien que le plus grand sorcier de tous les temps, était toujours d'un ridicule absurde du point de vue de l'homme.
Sa robe de sorcier violette rehaussée d'étoiles scintillantes rendait la moquerie plus que facile et ses lunettes en demi-lune sur son nez busqué lui donnaient un air d'hibou mal réveillé. Cependant le vénérable sorcier ne semblait pas être conscient du ridicule de sa tenue et de ses propos.
Le problème demeurait justement là avec Dumbledore; Sévérus, malgré le nombre d'années passées à côtoyer le magicien, était toujours incapable de dire s'il était un grand génie ou simplement un vieux fou sénile avec une chance de pendu.
Cependant le temps n'était pas à songer à Dumbledore, mais plutôt au nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal.
Sévérus savait que ses collègues, comme chaque année, avait appuyé sa candidature auprès du vieux sénile, malheureusement, il se doutait que, comme chaque année, cela ne serait pas suffisant et que Dumbledore avait dégoté une fois de plus un incapable anonyme pour assurer le poste.
L'homme en noir se retint de pousser un soupir face à un Dumbledore souriant et aux yeux pétillant de malice annonçant d'une voix claire que la personne en question avait été retardée par une affaire de famille.
Sévérus se dit que cela faisait un point commun entre le nouveau professeur et le directeur. En effet, ce dernier s'était absenté de Poudlard toute une semaine pour raisons familiales.
Agacé par un tel manque de savoir vivre, « franchement on avait pas idée de prolonger une réunion aussi ennuyante par un retard aussi important », Sévérus manqua de faire une syncope lorsqu'à la réponse de Minerva McGonagall (« comment se prénomme cette jeune personne qui a accepté le poste, Albus ? ») le vieux fou répondit par un petit rire et une voix sonore : « Magalie Dumbledore ».
Sévérus Rogue en était maintenant certain, il était maudit depuis le jour de sa naissance. Apparemment il était le seul de ses collègues à se rappeler exactement combien la jeune femme avait été une élève turbulente et une parfaite emmerdeuse.
A sa propre pensée, l'homme se dit qu'elle avait de qui tenir. Les autres professeurs poussaient de petits cris de joie face à une telle annonce et ne cessaient de dire au directeur combien cette nouvelle les réjouissait et qu'ils avaient toujours su que la jeune fille ferait de grandes choses, etc.
Sévérus se fit la remarque mesquine que Minerva semblait omettre sciemment la fois où la gamine s'était mise en tête de ruiner son cours sur les animagi en expliquant à ses camarades la théorie Bones-Prettwet, théorie que seuls les apprentis langues-de-plomb abordaient au cours de leurs études.
Sévérus se rappelait d'ailleurs très bien l'air courroucé qu'avait arboré la femme dans la salle des professeurs, cependant il eut la bonté d'âme de ne pas rappeler cet épisode à sa collègue.
« Manquerait plus qu'elle nous fasse un infarctus en pleine réunion » se dit-il.
Reprenant pied dans la réalité, l'homme vit Dumbledore lui faire un petit sourire qu'il jugea parfaitement déplacé avant que le directeur n'annonce la fin de la réunion.
Désormais, les professeurs étaient libres de rentrer chez eux ou de demeurer au château. N'ayant personne à rejoindre, le maître des potions regagna ses appartements dans les donjons et entreprit de préparer ses cours pour la nouvelle année.
Alors qu'il était en plein travail, l'homme se fit la réflexion que la chance l'avait une fois de plus abandonné : il allait non seulement devoir se farcir des imbéciles en cours, de sombres crétins en salle des professeurs ainsi qu'une emmerdeuse de première en plus d'un vieux fou manipulateur.
L'année scolaire commençait bien !
oOo oOo
Assis à la longue table des professeurs de Poudlard, Sévérus Rogue dominait l'assemblée des élèves et ne manquait pas d'impressionner certains d'entre eux par son regard le plus noir.
L'idiot Potter n'avait d'ailleurs pas cessé de le fixer avec haine depuis le début de la cérémonie de répartition des premières années et Rogue s'était fait un plaisir de lui renvoyer un regard féroce et extrêmement haineux.
Si ce satané gamin prétentieux croyait l'impressionner avec sa misérable cicatrice, il se foutait le doigt dans l'œil.
Heureusement pour les deux protagonistes de la guerre des regards, la répartition pris fin et Dumbledore se leva pour présenter le nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal. Aussitôt les chuchotis et le brouhaha ambiant cessèrent et un silence s'abattit sur la grande salle qui écoutait religieusement le directeur.
Ce-dernier entama son discours de la manière la plus ridicule qui soit, selon Sévérus, sans tenir compte des règles de bienséances relatives aux relations familiales et professionnelles. Nul doute que les têtes blondes devineraient facilement que la demeurée qui endossait le rôle de professeur ne devait sa nomination qu'à ses liens de parenté avec le directeur.
De plus ce vieux sénile n'avait pas manqué de signaler que Miss Dumbledore était sa petite-fille. Franchement, si même les personnes âgées se mettaient à ne plus mettre en pratique les bonnes manières, où allait le monde, songea sarcastiquement le maître de potions.
Heureusement pour lui, le banquet pris bientôt fin et il put regagner son cher donjon. Néanmoins le sort cruel semblait ne pas en avoir fini avec l'homme ténébreux. Le directeur l'agrippa d'une poigne étonnement ferme pour son âge et accapara son attention pendant de longues et interminables minutes.
« Ah Sévérus ! Vous vous souvenez très certainement de ma petite-fille ? »
L'homme ne fit qu'acquiescer de manière fort peu polie.
« Voyez-vous, je ne savais où loger cette chère petite… je dois dire que je la voulais éloignée de mes appartements, elle fourre toujours son nez dans mes affaires et ne cesse de me confisquer mes bonbons au citron… »
Sévérus sut alors que le vieil homme en face de lui avait définitivement perdu la raison. Pourtant son vis-à-vis ne se laissa pas démonter par l'air sarcastique et outré qu'il affichait.
« …En parlant de bonbons, une pastille à la menthe, Sévérus ? »
L'homme en noir refusa par un geste de la tête et le flot volubile du directeur reprit de plus bel.
« Toujours est-il que je l'ai installée dans les donjons, »
Air épouvanté chez Rogue que Dumbledore ne sembla pas remarquer « et que j'aimerais que vous lui fassiez visiter son nouvel environnement »
L'homme afficha alors un air choqué et une répugnance flagrante que même le directeur ne pouvait ne pas voir.
« Monsieur le directeur, commença-t-il, j'ai bien peur que mes légers différents avec Miss Dumbledore m'empêchent de remplir parfaitement ce rôle. Mais pourquoi ne demandez-vous pas à Monsieur Rusard ? Il connaît mieux les cachots que quiconque ici. »
Et sans attendre une réponse du directeur, le professeur de potions prit la poudre d'escampette, ravi au plus haut point d'avoir joué un tel mauvais tour à son ancienne élève qui lui en avait tant fait voir.
C'est tout guilleret que l'homme s'endormit ce soir-là, quelque peu rassuré sur le déroulement de cette nouvelle année scolaire. Il allait se faire un plaisir de faire un enfer de la vie d'Harry Potter ainsi que de cette empêcheuse de tourner en rond qu'était Magalie Dumbledore.
oOo oOo
Dans son bureau, Albus Dumbledore se disait qu'il serait peut-être plus difficile que prévu de caser sa petite-fille adorée avec son professeur de potion qu'il aimait comme son fils.
Cependant, il se devait de ne pas abandonner, il en allait du bonheur de ses deux protégés préférés.
Décidément, les mois à venir promettaient d'être très agités à l'école de sorcellerie Poudlard.
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Les petits oiseaux chantaient, une douce brise balayait le parc enchanteur de Poudlard, l'air était doux et le soleil brillait joyeusement au-dessus des montagnes entourant le château séculaire.
Tout était parfait dans le meilleur des mondes ! Mis à part qu'une jeune femme ne pouvait apprécier le spectacle de la nature s'éveillant puisque ses appartements étaient dépourvus de sorties vers l'extérieur.
La demoiselle se retrouvait donc dans l'obligation d'éclairer sa chambre, son salon, sa salle-de-bain et son bureau à la seule lumière artificielle. Déprimée par une telle constatation, Magalie Dumbledore décida de faire preuve de courage et de se lever en cette première journée de cours.
Tout allait parfaitement bien, elle n'était absolument pas déprimée face à l'absence de lumière naturelle, ne se tracassait pas au sujet de sa tenue pour son premier cours, n'avait pas un trou noir à la place de son cerveau et ne s'était pas fait un mal de chien en cognant son gros orteil contre la porte de la salle-de-bain !
Tout allait bien dans le meilleur des mondes et elle adorait son travail ainsi que son grand-père préféré qui lui avait laissé un parchemin sur la table basse du petit-salon :
« J'espère que ton cours sera passionnant, tu commences avec les sixièmes années Gryffondors et Serpentards mélangés. De l'avis de tes collègues, ce sont les plus difficiles à tenir !
Bonne chance,
Ton grand-père préféré. »
Etouffant un cri de rage, la jeune femme se fit la promesse intérieure de massacrer à la tronçonneuse son crétin de grand-père, sa seule famille, et toute personne osant entraver son chemin jusqu'à la Grande Salle. Non mais, qu'est-ce qui lui avait pris d'accepter ce job ?
« Souviens-toi de ton compte en banque dans le rouge », lui siffla la voix de sa conscience.
Décidément, Magalie Dumbledore se dit qu'elle haïssait sa vie et qu'elle n'hésiterait pas à le faire payer au premier breton qui passerait par là !
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Jouissif, tout simplement jouissif !
L'expression de la petite emmerdeuse était à se tordre de rire. Non seulement elle n'avait cessé de massacrer des yeux le directeur ainsi que son bacon, mais en plus elle commençait sa première journée de cours par les Gryffondors mélangés aux Serpentards de sixième année.
La providence et la chance étaient de son côté, la petite pimbêche poserait son formulaire de démission ce soir même et Albus serait dans le pétrin pour trouver un nouveau professeur aussi tardivement.
Il n'aurait d'autre choix que de proposer le poste à Sévérus qui ferait mine d'hésiter quelques minutes histoire de faire regretter son comportement au vieux fou sénile. Sévérus sourit pour la première fois depuis longtemps, heureusement pour sa réputation, personne ne se trouvait dans les environs.
Cependant avant qu'un tel projet ne se concrétise, l'emmerdeuse devait aller assurer son cours de même que lui. Soupirant face à l'injustice de sa situation, les premières années de Poufsouffle avaient l'air encore moins dégourdis que Londubat, Sévérus Rogue prit le chemin des cachots, non sans oublier de faire virevolter ses longues robes noires d'une manière impressionnante.
La journée s'annonçait excellente pour sa vie professionnelle !
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« MAMAN….PAPA….AIDEZ-MOI ! JE VEUX PAS Y ALLER ! ET POURQUOI IL ME REGARDE COMME CA LE BLONDINET ? AU SECOURS, ILS VEULENT ME TUER ! »
On l'aura compris, Magalie Dumbledore était littéralement prise de panique à l'idée d'enseigner à une classe de Gryffondors et Serpentards réunis.
Néanmoins, la jeune femme tenta de garder un visage calme et serein et y réussit plutôt bien. Ses élèves la regardaient en chien-de-faïence et la jeune femme s'éclaircit brièvement la gorge avant de commencer le cours.
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« Elle devait déjà avoir éclaté en sanglots après une remarque bien sentie du fils Malefoy », songea Sévérus.
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« J'irai bien faire un tour aux cuisines pendant que Magalie donne cours », pensa Albus Dumbledore.
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« MONSIEUR MALEFOY, LACHEZ IMMEDIATEMENT LES ATTRIBUTS GENITAUX DE MONSIEUR POTTER ! ET VOUS MONSIEUR POTTER RETIREZ VOTRE BAGUETTE DU NEZ DE MONSIEUR MALEFOY »
Voyant que les deux jeunes hommes ne semblaient pas vouloir l'écouter, la jeune femme poussa un long soupir, « mais qu'est-ce qu'il lui avait pris de faire son premier cours sur les duels », et se décida à immobiliser les deux combattants avant que toute la classe ne se transforme en pugilat géant.
Une fois le calme revenu, elle lança le contre-sort qui permit à Potter et Malefoy de se mouvoir à nouveau. D'un regard noir, elle ordonna à ses deux élèves récalcitrants de rejoindre leur place.
Elle attendit une bonne minute avant de commencer son discours moralisateur tout en fixant un à un ses élèves dans les yeux. Tous purent y lire une grande détermination et le refus total de se laisser marcher sur les pieds.
« Apparemment je n'ai pas été assez claire au début du cours ! Ici ce n'est pas un vaste ring de boxe où Serpentards et Gryffondors règlent leurs comptes. Si vous avez des différents, vous réglez cela ailleurs qu'à mon cours et de manière civile et adulte ! Inutile de vous dire que votre comportement est puéril et mériterait un mois de retenue Monsieur Malefoy et Monsieur Potter. »
Acquiescement des deux jeunes hommes qui eurent la décence de paraître gênés.
« Je sais que je vais vous en demander beaucoup cette année, malheureusement, je n'ai pas le choix. La guerre est toute proche et je me dois de vous donner des bases solides qui vous permettront de vous défendre et de rester en vie. »
Un petit rire troubla le silence du côté des Serpentards, mais la jeune femme décida de ne pas s'en formaliser.
« Ce que je vous apprendrai servira aussi bien aux futurs compagnons de Dumbledore et de l'Ordre du Phénix qu'aux futurs Mangemorts et suivants de Voldemort… »
L'ambiance devint tout de suite plus lourde à ces mots et quelques élèves sursautèrent à l'entente du nom maudit, cependant elle était consciente qu'elle devait faire preuve de franchise si elle voulait être respectée et écoutée par ses élèves.
« … quant à ceux qui désirent ne pas choisir de camp, cela les aidera aussi à se défendre contre ceux voulant les forcer à rejoindre tel ou tel camp. Inutile de vous dire que j'attends de vous une tenue irréprochable durant mes cours. On m'obéit et on agit le plus promptement possible dans le calme et la discipline. Chaque semaine, vous aurez des cours de théorie et des cours pratiques. Chaque semaine aussi, je contrôlerai vos aptitudes à vous en sortir face au danger dans des simulations. Ce sera alors à vous d'exploiter toutes vos connaissances. Suis-je claire ? »
Impressionnés par un discours aussi franc et le ton assez dur de la jeune femme qui ne paraissait plus aussi fragile qu'à première vue, tous les élèves signifièrent leur accord d'une même voix.
Magalie Dumbledore se permit un léger sourire et se dit que finalement sa vie n'était pas si cauchemardesque que ça.
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DEUX MOIS !
Ca faisait maintenant deux mois tout pille que l'emmerdeuse de service lui avait piqué la place de professeur de Défense Contre les Forces du Mal et cette pimbêche ne cessait de se pavaner sous les yeux émerveillés de toute la Grande Salle.
Doux Merlin, était-il le seul dans cette école à posséder un esprit critique et assez de bon sens pour savoir que cette gamine ne convenait en rien pour ce poste. Elle avait même réussi à ensorceler le fils Malefoy !
Pestant une fois de plus contre l'injustice de sa vie et Albus Dumbledore qui voulait lui refourguer l'emmerdeuse à tout bout de champ, Sévérus se promit de trouver le sortilège utilisé par ce satané professeur pour embobiner tout Poudlard.
Avec un peu de chance, il recevrait l'ordre de Merlin pour services rendus à la nation. Fort de cette nouvelle lubie, Sévérus Rogue se précipita vers la section interdite de la bibliothèque sous les yeux courroucés de Madame Pince, outrée par un tel comportement dans son sanctuaire.
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La jeune femme tendait désespérément la main vers un imposant volume sur l'étagère la plus haute de la bibliothèque. Enervée par son échec et par le fait que la magie était proscrite dans la bibliothèque, elle jeta un coup d'œil aux alentours afin de trouver quelque chose pouvant faire office de marchepied.
Se résignant, la demoiselle entreprit de sélectionner les livres les plus gros et de les empiler sur le sol pour ensuite escalader avec ses escarpins la pille ainsi formée.
Elle entendit des pas précipités, un reniflement provenant très certainement de la bibliothécaire et enfin aperçut une forme sombre se précipitant à grande vitesse vers elle. Elle n'eut que le temps de penser « non » et ce qui devait arriver arriva.
La pille de livres, réduite à néant par la personne entrant, s'effondra et Magalie Dumbledore chuta. Elle ferma les yeux tout en espérant qu'elle ne se ferait pas trop mal et en pestant contre sa malchance qui, a ce rythme, deviendrait bientôt légendaire.
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Sévérus Rogue ne comprit pas tout, mais savait pertinemment où il se trouvait. Sur le sol, allongé de tout son long alors qu'il aurait dû adopter une stature debout.
Son dos avait franchement souffert de sa chute, sans compter les divers livres lui lacérant le dos. A cela, il fallait ajouter un poids sur son corps qui n'était nul autre que Magalie Dumbledore.
Cette dernière gisait sur lui et semblait quelque peu sonnée, les yeux vitreux. Elle sembla cependant se rendre compte sur qui elle reposait et tenta de se redresser maladroitement à l'aide de ses bras.
Sévérus put alors voir sa jolie frimousse arborant un air perdu et ses yeux étincelants dans lesquels n'importe quel inconnu aurait pu se perdre facilement. Le maître de potions prit alors pleinement conscience que la jeune femme était collée à lui dans une pause tout sauf innocente et qu'il pouvait parfaitement sentir les formes plantureuses de la demoiselle.
Sévérus remarqua aussi que ses mains ne se trouvaient nulle part ailleurs que sur les fesses rebondies de sa collègue. Cette-dernière se racla la gorge et Sévérus reporta son attention sur son visage, il constata qu'elle possédait des lèvres pulpeuses couleurs bois de rose.
A sa plus grande honte, un début de réaction physique dans le bas de son corps commença à se manifester.
Il se morigéna alors vertement pour avoir de telles pensées et se concentra sur ce que la jeune femme s'apprêtait à dire. Malheureusement pour la réputation des deux enseignants, c'est ce moment que choisis Madame Pince pour venir voir ce qui se tramait dans la réserve.
La bibliothécaire glapit, s'évanouit et échut sur le sol dans une pause qui ne cachait rien de ses dessous. Sévérus sentit la jeune femme se remettre debout et rougir d'une façon qu'il qualifia d'adorable.
Il se contenta de lui adresser un signe de la tête avant de quitter la réserve et de rejoindre ses quartiers. La jeune femme ne lui adressa qu'une réponse timide de la main tandis qu'elle se penchait vers la bibliothécaire afin de lui porter assistance.
oOo oOo
Il était maudit.
Cela faisait une semaine que Magalie Dumbledore lui était tombé dessus dans la section interdite de la bibliothèque et depuis, il avait été incapable d'ôter la jeune femme de ses pensées.
Le pire étant certainement les moments où il se trouvait auprès d'elle en raison des repas et des réunions dans la salle des professeurs. Qui plus est, il avait l'impression de la voir à chaque croisement de couloirs dans les cachots.
Il lui semblait sentir le parfum velouté et légèrement épicé de la demoiselle à travers tout Poudlard et des pensées peu catholiques assaillaient son esprit lorsqu'il était seul avec elle. Il était honteux et se sentait semblable à un des gamins boutonneux auxquels il enseignait.
La jeune femme était certes désirable et ses tenues, quoiqu'extravagantes, laissant deviner ses formes sans rien dévoiler lui semblaient être le plus délicieux des desserts.
Sévérus, contrairement à ses habitudes passées, circulait de plus en plus dans le château et n'hésitait pas à rejoindre ses collègues le soir en espérant pouvoir apercevoir ou même parler avec la petite-fille du directeur.
Cependant Sévérus savait pertinemment bien qu'il devait abandonner tous ses fantasmes à l'encontre de la jeune femme, que diable il s'agissait toujours de son ex-élève, emmerdeuse et pimbêche de service.
Mais plus encore que cela, l'homme ne se faisait pas d'illusions et connaissait parfaitement les moqueries dont il était l'objet. Combien de fois n'avait-il pas entendu murmurer sur son passage à propos de son gros nez, ses cheveux gras, son teint cireux et ses dents jaunies.
Il cachait sa maigreur derrière d'encombrantes robes noires et dissimulait ses nombreuses cicatrices grâces à de longues manches fermées par de nombreux boutons.
Sévérus Rogue n'ignorait pas qu'il n'avait pas droit au bonheur et se fit donc la promesse intérieure qu'il cesserait de penser à sa collègue d'une telle manière… dans quelques minutes… quelques heures… un jour peut-être… dans 100 ans quand elle serait vieille et moche…
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Décidément Poudlard réservait bien des surprises. Ainsi donc ses deux petits protégés préférés avaient déjà bien entamé les hostilités.
Albus espérait bien que Sévérus n'oublierait pas ses bonnes manières et qu'il demanderait rapidement sa petite-fille en mariage.
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Elle était maudite depuis sa naissance !
Non seulement elle était orpheline en raison d'un mage noir destructeur et névrosé jusqu'à la moelle, elle était la petite-fille de l'homme le plus fou et manipulateur qu'elle ait jamais vu, elle était professeur de Défense Contre les Force du Mal à Poudlard (poste maudit, faut-il le rappeler ?), mais en plus bavait littéralement sur un de ses collègues, son ancien professeur de potions, ex-Mangemort et plus âgé qu'elle par-dessus le marché !
Sa vie pouvait-elle être pire ?
Oui, lui dit sa conscience, imagine que demain tu dois l'assister dans son inventaire annuel de ses ingrédients conformément à la demande du directeur.
La jeune femme éclata en sanglot mentalement et fit son possible pour ne pas penser à l'homme de ses fantasmes, à ses mains élégantes qui pourraient faire naître des sensations délicieuses sur son corps, à ses yeux charbons qui la faisaient frissonner, à sa bouche pale et fine qui abritait une langue de velours qu'elle mourrait d'envie de goûter et par-dessus tout à son corps musculeux malgré sa finesse.
Elle voulait cet homme de tout son corps !
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Mais pourquoi cela tombait-il sur lui ?
N'était-ce pas suffisant qu'il tremble de désir pour elle à sa simple vue dans des lieux publics fréquentés, il fallait en plus qu'il soit coincé avec elle dans un espace réduit où différents bocaux encombraient le passage et le forçaient à la frôler à tout bout de champ.
Il allait craquer, c'était certain, et le vieux Dumbledore n'avait pas intérêt à venir rouspéter en raison d'une relation amoureuse entre collègues.
Amoureuse ? Le mot choqua le maître de potions. Il était certes célibataire depuis de longues années maintenant, mais il n'envisageait certainement pas de se lancer dans une relation sérieuse et à longue durée.
Une petite voix lui siffla pourtant à l'oreille que la demoiselle de ses rêves ne possédait pas qu'un joli corps, mais aussi un esprit bien fait.
Après tout, elle avait toujours été la première de la classe, même en potions (or Sévérus pouvait se vanter de ne jamais avoir favorisé un élève), et avait fini ses études d'Aurors avec une grande distinction et les félicitations du jury pour son travail exceptionnel et de grande qualité.
De plus la jeune femme avait fait partie de la brigade d'interventions des Aurors deux ans avant de parcourir le monde à la recherche de nouveaux mystères de la nature et de la magie à élucider.
C'était certes une sorcière exceptionnellement brillante et ouverte aux autres cultures, en témoignaient ses tenues ethniques et ses nombreux grigris qu'elle transbahutait d'un côté et de l'autre.
Sévérus Rogue se dit alors que la femme idéale existait bel et bien et qu'il l'avait juste en face de lui.
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Il devait cesser de la regarder avec des yeux pareils sinon elle allait se jeter sur lui telle une nymphomane en manque de sexe et d'hormones mâles.
Trop absorbée par ses efforts pour ne pas se jeter au cou de l'homme de ses rêves et dont elle était éperdument amoureuse, Magalie Dumbledore ne remarqua pas la caisse de dents de Ronflaks Cornus qui se trouvait dans le chemin et tomba tête la première sur le sol visqueux des cachots.
Désappointée par sa maladresse presque congénitale, la jeune femme se dit que ce n'était pas encore aujourd'hui qu'elle allait conquérir Sévérus Rogue.
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Un grand bruit le sortit de ses pensées suicidaires (« honnêtement Sévérus, qui voudrait d'un homme tel que toi, tu ferais mieux de te jeter tête la première dans un de tes chaudrons et de te donner la mort au lieu de la voir partir avec un autre, etc. ») et Sévérus aperçut la femme de sa vie les quatre fers en l'air sur le sol et couverte d'une substance visqueuse.
Pas dégouté pour autant, il se précipita vers la jeune femme et l'aida à se relever. Il remarqua rapidement que son poignet était foulé et ne tarderait pas à enfler si on ne le soignait pas rapidement.
Aussi s'empressa-t-il de convier sa collègue dans ses appartements où il pourrait lui administrer une potion anti-enflures.
C'est ainsi qu'un beau soir d'octobre, Sévérus Rogue ouvrit ses appartements à la femme de sa vie et tenta tant bien que mal de l'y faire rester le plus longtemps possible.
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Albus se demandait si Magalie fêtait ses futures fiançailles avec Sévérus et si sa petite-fille arriverait toujours vierge à l'autel.
Il faisait confiance à Sévérus et à son savoir-vivre, mais Albus savait que les jeunes gens sont parfois trop enthousiastes et assez enclins à placer la charrue avant les bœufs.
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L'homme avait les mains les plus magnifiques qu'elle ait jamais vues. Il avait délicatement bandé son poignet après l'absorption de la potion nécessaire à sa guérison et s'appliquait maintenant à lui servir un thé bien chaud avec du miel liquide pour la remettre de sa mésaventure.
Perdue dans sa contemplation, elle ne remarqua pas immédiatement que l'homme la fixait avec une lueur d'adoration, mais quand elle fut consciente de son regard posé sur elle, elle ne put s'empêcher de rougir.
Sévérus avait-il compris et allait-il la repousser ?
Son angoisse fut calmée lorsque son collègue lui effleura la joue de ses doigts longilignes et lui adressa un sourire timide. L'éclat dans ses yeux ne la trompa pas et elle répondit au sourire d'une manière peut-être trop enjouée pour la situation.
L'homme ne sembla pas s'en offusquer, mais il ne fit rien d'autre. Magalie se dit donc qu'elle pouvait bien faire le deuxième pas puisque son vis-à-vis avait accompli le premier.
Aussi la jeune femme se pencha-t-elle légèrement et franchit la distance entre leurs lèvres. Elle abandonna ses dernières hésitations pour poser ses lèvres sur celle de Sévérus.
Le baiser demeura chaste et doux quelques temps et ne se concrétisa que par un effleurement de leurs lèvres respectives ainsi que le mélange de leurs souffles.
Sévérus prit alors le contrôle des opérations et força tendrement l'entrée du bouton de rose de sa compagne. Leurs langues se rencontrèrent amoureusement et partagèrent un baisé exquis rempli de promesses d'amours éternels.
Magalie sût alors qu'elle voulait passer le reste de sa vie aux côtés de Sévérus, être là dans les moments de joies absolues ainsi que ceux de peines, elle désirait tout partager avec lui.
Aussi n'émit-elle aucune objection lorsque le baisé devint plus passionné et que les mains de l'homme entreprirent de se mouvoir sur son corps afin de lui faire ressentir des sensations délicieuses.
A vrai dire, la jeune femme ne fut pas en reste cette nuit-là et mit en point d'honneur à rendre chaque caresse afin que son amant éprouve autant de plaisir qu'elle.
oOo oOo
Sévérus Rogue se réveilla bien installé dans ses couvertures et enlaçant étroitement un corps souple, doux et chaud.
Souriant d'avance à la vue alanguie qu'offrait sa maîtresse, l'homme ténébreux repensa à la nuit d'amour qu'ils avaient vécue.
Il ne se rappelait plus s'être senti aussi bien depuis longtemps… Après réflexion, Sévérus convint qu'en fait il ne s'était jamais sentit aussi bien de toute sa petite vie misérable.
Il se fit la promesse de ne pas laisser s'envoler son papillon du bonheur loin de lui et estima qu'il était temps de sortir de son coffre de Gringotts les antiques bagues de fiançailles de la famille Rogue.
Décidément cette année scolaire s'annonçait merveilleuse tout comme la fin de sa vie, décréta-t-il lorsque sa compagne se réveilla et se blottit un peu plus contre lui.
Il espérait juste qu'Albus accepterait de lui donner la main de sa petite-fille.
oOo oOo
Dans son bureau, Albus Dumbledore tentait de déterminer quelle couleur serait la mieux appropriée pour les invitations de Magalie et de Sévérus.
Il avait déjà quelques idées pour le texte :
« MAGALIE ET SEVERUS
Ainsi que leurs proches,
Sont fiers de vous inviter le ? du ? afin de célébrer leurs fiançailles.
Les futurs fiancés voudraient dès à présent manifester leur gratitude éternelle à l'encontre d'Albus Dumbledore, grand-père chéri et mentor vénéré, qui a sciemment manœuvré afin que leurs chemins se croisent pour ne plus jamais se séparer ! »
Oui décidément, ce texte était tout simplement parfait. Albus se dit que ce serait rendre service aux deux jeunes gens que de faire déjà imprimer les invitations, après tout on était jamais à l'abri d'imprévus avec les imprimeurs et leur mécanique.
oOo The End oOo
