Salut !
Une petite idée qui me trottait dans la tête et que je veux partager.
C'est une fic avec une OC introduite dans l'histoire que j'essaye de rendre réaliste.
Dites-moi ce que vous en pensez.
Pilou.
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Loi de Murphy : Tout ce qui est susceptible de mal tourner, tournera nécessairement mal.
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Chapitre 1 : Une nouvelle vie.
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Elle était en train de rentrer chez elle, en voiture, après une journée à la fac, à essayer d'apprendre l'anglais et l'italien. Elle n'était pas un génie, loin de là, et avait beaucoup plus de facilités pour se souvenir de détails des histoires fictives qu'elle lisait ou écrivait, que de ses cours. Elle haïssait vraiment les termes techniques et préférait toujours faire au feeling. Qu'est-ce que ça pouvait faire qu'elle ne sache pas la différence entre un adverbe et un attribut du sujet, si elle pouvait écrire correctement ?
Mais elle digressait. Qui pouvait la blâmer, après ce qu'il venait de se passer ? Ses souvenirs étaient brouillés sur les détails, mais elle savait qu'elle avait eu un accident. À un moment, elle évitait un daim sur la route mal éclairée par ses phares, le suivant, elle était plongée dans le noir. Elle ne savait pas pourquoi elle y était consciente, ou ce qu'il se passait. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle ne ressentait rien et semblait juste flotter là, à attendre. Elle se demandait si c'était vraiment ce qu'il y avait après la mort.
Et puis l'obscurité s'était éclaircit dans un brouillard indigo, tinté de violet, et elle était tombée. Lorsqu'elle cessa de chuter, elle avait de nouveau des yeux à ouvrir, dans un endroit inconnu. Elle ne savait pas vraiment ce qu'il s'était passé, la confusion dominant ses émotions. Est-ce qu'elle avait été plongée dans un coma profond dont elle venait de se réveiller ? Mais si c'était le cas, alors elle devrait être dans une chambre d'hôpital. Et elle doutait qu'on l'ai trouvée sur la route de campagne déserte qu'elle avait emprunté. Ou en tout cas, pas à temps pour la sauver.
Elle essaya donc de cataloguer ce qu'elle pouvait comprendre. Sa vision était incroyablement brouillée, pire que quand elle ne portait pas ses lunettes. Quand elle essaya de tâter autour d'elle pour voir si elle pouvait trouver des lunettes ou sentir ce qui l'entourait, ses membres lui semblèrent incroyablement maladroits et lourds. C'était comme si elle avait perdu toute coordination... Elle supposait que si elle avait été dans un coma, c'était normal de devoir réapprendre à bouger, mais quelque chose lui disait que ce n'était pas la bonne explication. Elle tendit l'oreille et entendit vaguement parler au loin, mais dans une langue qu'elle ne reconnaissait pas. Elle ne parlait, après tout, que son français natal, l'anglais et un peu d'espagnol et d'italien. Si elle était à l'hôpital, alors pourquoi est-ce que les gens ne parlaient pas français ? Et pourquoi est-ce qu'elle n'entendait pas le bip d'un moniteur cardiaque ? Et pourquoi est-ce que l'air avait une odeur floral plutôt que d'antiseptique ? Et si elle n'était pas à l'hôpital, alors où ?
Ce ne fut que quand un géant la saisit et la souleva du matelas sur lequel elle était allongée, qu'elle commença à comprendre ce qu'il s'était probablement passé. La dernière fois qu'elle avait vérifié, les géants n'existaient pas. Alors si l'homme n'était pas un géant, ça voulait dire que c'était elle qui était trop petite.
Elle avait lu beaucoup de fictions. Elle en avait aussi écrites beaucoup. Et son sujet préféré était celui de la réincarnation dans plusieurs mondes. Donc l'explication logique qu'elle pouvait trouver à la situation était qu'elle s'était réincarnée. Ce qui voulait dire qu'elle était effectivement morte, comme elle l'avait pensé dans l'obscurité et le brouillard. Ce qui signifiait aussi qu'elle ne reverra plus jamais sa famille ou ne parlera plus jamais aux amis qu'elle s'était faite sur internet.
Oh ! Et c'était aussi sans compter sur le fait qu'elle était apparemment dans un pays ne parlant pas français. Mais elle pouvait apprendre, elle aimait les langues, même si les termes techniques lui échappaient toujours.
Elle ne savait pas comment réagir. Elle avait plus ou moins accepté l'idée d'être morte lorsqu'elle flottait dans l'entre-deux, mais maintenant ? Elle était en vie, dans un pays étranger, avec de nouveaux parents et aucune chance de revoir ceux qu'elle connaissait auparavant. Comment devrait-elle réagir ?
Son corps de bébé réagit pour elle, passant outre son état blasé habituel. Elle se mit à pleurer à plein poumon, chose qu'elle faisait très rarement d'ordinaire. Après tout, elle avait toujours eu du mal à reconnaître ses émotions et à y réagir, vu qu'elle ne trouvait en général aucun intérêt à la vie. C'était juste toujours une longue succession de jours se ressemblant tous dans leur monotonie. Pourquoi s'embêter ou s'exciter pour des broutilles qui n'avaient aucun impacte sur la durée ? Les humains allaient et venaient et une personne n'avait aucune importance dans le tout, juste une autre face qui essayait de vivre. Cela ne voulait cependant pas dire que sa famille ne lui manquait pas, qu'elle n'était pas triste d'avoir perdu ses parents et ses frères.
Elle ne savait pas pourquoi elle avait une seconde vie ou comment, mais elle allait essayer de faire de son mieux pour lui donner un semblant de sens.
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Elle savait qu'elle aimait faire des fictions sur la réincarnation, parce que le sujet la fascinait. Mais maintenant, elle commençait à plaindre les divers personnages qu'elle avait envoyé dans d'autres mondes. Sauf qu'eux, bien entendu, parlaient la langue locale de manière totalement pratique. Elle ne parlait pas un seul mot de la langue du coin. Et ça lui avait pris trois mois pour comprendre que c'était du japonais.
Et si elle en croyait la loi de Murphy, ce en quoi elle croyait totalement, alors elle s'était retrouvée dans un manga quelconque. Elle priait juste toutes les Entités existantes de ne pas être l'un des protagonistes. Quoi que... c'était probablement ces mêmes Entités qui l'avaient envoyée ici, donc elle n'était pas vraiment sûre qu'on écoute son souhait.
Elle avait lu beaucoup de fic avec des OC où les auteurs incluaient leur personnage réincarné qui savait tout le manga et qui était souvent l'auteur lui-même. Et généralement la personne se mêlait des histoires des personnages du manga, ou du livre, ou du film dans lequel il se retrouvait.
Après tout, c'était ce que toute fangirl (ou fanboy) qui se respect rêvait de vivre non ? Être avec ses héros préférés, fantasmer sur les plus classes et cool d'entre eux, les aider dans leur tâche et faire en sorte de sortir avec son préféré dans le lot. Ce qu'elle pouvait parfaitement comprendre, objectivement parlant.
Cependant, ce n'était pas elle. Héros voulait dire ennemis. Ennemis voulaient dire problèmes. Et problèmes voulaient dire combats, blessures, possible mort. Ce n'était absolument pas pour elle. Elle voulait peut-être donner du sens à cette vie, mais elle voulait aussi qu'elle soit un tant soit peu calme et paisible. Donc si elle croisait des membres d'un manga qu'elle connaissait ou des personnes qui sortent du lot (signe immanquable pour un protagoniste de manga) elle allait faire bien attention à ne pas s'impliquer avec eux.
Elle était une spectatrice extérieur, pas une actrice et elle voulait que ça reste ainsi.
Maintenant, si seulement elle pouvait apprendre la langue plus rapidement. Et encore, elle pouvait remercier son cerveau de bébé sous-développé qui lui permettait de retenir des informations plus facilement et rapidement que quand elle était adulte.
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Elle n'était pas bavarde et n'avait jamais aimé trop parler, même avec les personnes en qui elle avait confiance. Donc ça ne l'étonna pas vraiment quand ses parents l'emmenèrent chez un docteur à deux ans pour lui faire passer des test. Ils devaient s'inquiéter de son silence quasi-constant.
Mais, la barrière de la langue, même si elle diminuait de plus en plus et qu'elle pouvait parfaitement comprendre des phrases simples maintenant, ne l'aidait pas plus que sa nature silencieuse. Elle se plia tout de même aux tests sans protester, elle ne voulait pas décevoir ses nouveaux parents.
Oh ! Et apparemment elle s'appelait Akane Nanami et était la fille de Akane Yukine et Akane Tsukina. Le nom ne lui disait rien, donc c'était probablement un bon signe pour elle.
Les tests passèrent rapidement et le docteur déclara qu'il n'y avait pas besoin de s'inquiéter pour elle. Il la qualifia de timide. Son niveau d'intelligence semblait être juste au dessus de la norme pour son âge parce qu'elle pouvait facilement jouer à tous les jeux qu'on lui avait proposé. Ça sembla rassurer ses parents.
Ce qui ne lui plaisait pas vraiment, c'était qu'on leur avait conseillé de la faire interagir avec des enfants de son âge. C'était donc ainsi qu'elle avait été envoyé en enfer, en autres mots, la crèche.
Elle n'avait vraiment rien contre les enfants, ils pouvaient être mignons et amusants à regarder et elle s'entendait bien avec les jeunes enfants, quand elle n'en était pas une, étrangement. Elle s'était toujours entendue avec les adultes et les enfants plus jeunes, mais jamais avec ceux de son âges. C'était parfois ennuyeux, et parfois elle s'en fichait totalement. Après tout, elle préférait largement être seule, c'était plus simple. Être amie avec quelqu'un voulait dire qu'elle devait prendre cette personne en compte, l'attendre pour faire des choses ensemble, et passer un minimum de temps avec elle. Et elle était une solitaire de nature qui détestait être dérangée quand elle lisait ou quand elle voulait juste être tranquille.
Tout ça pour dire qu'elle haïssait la crèche et le fit savoir de manière très vocale. Ses parents se plaignaient de ne pas l'entendre parler, maintenant ils comprenaient qu'elle pouvait le faire sans problème.
La crèche fut finalement abandonnée au bout d'un mois. Elle compta ça comme une victoire. Ses parents lui achetèrent à la place des jeux éducatifs et sa mère l'asseyait une heure par jour pour lui faire dire les noms d'images qu'elle lui montrait.
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Lorsqu'elle avait trois ans, elle rencontra enfin ses grands-parents paternels. Ils étaient intéressant. Même pas une heure après son arrivée, son grand-père lui avait mis un petit shinai entre les mains et lui avait montré comment le manier. Apparemment, il pratiquait le kendo depuis qu'il était petit et était bien décidé à lui apprendre, comme il avait appris à son fils. Il avait même engueulé Yukine pour ne pas avoir commencé son entraînement plus tôt. Parle d'un vieux traditionaliste...
Mais, ça ne la dérangeait pas vraiment. Le kendo était quelque chose qu'elle avait toujours voulu apprendre dans son ancienne vie, sans jamais avoir la motivation nécessaire pour commencer. Elle était fainéante comme ça et n'aimait pas faire du sport. Cependant, loi de Murphy oblige, elle savait qu'il fallait qu'elle apprenne à se défendre d'une manière ou d'une autre. Traitez la de paranoïaque, mais elle avait lu suffisamment de fanfictions pour savoir ce qu'il arrivait aux réincarnations. Donc autant commencer tôt. Et ça allait aussi bien dans son but d'essayer de donner un sens à cette vie, faire quelque chose qu'elle avait toujours voulu faire, sans jamais en avoir la motivation. Poursuivre une tradition familiale était juste un bonus, dans son opinion.
Aussi, elle ne voulait pas être aussi faible que lors de sa vie précédente. Elle avait eu très peu de force parce qu'elle n'aimait pas faire du sport. Et quand on ajoutait à ça une tendance à s'essouffler très rapidement, on pouvait dire qu'elle ne faisait quasiment jamais quoi que ce soit demandant une grande forme physique. Le plus ironique était qu'elle avait eu une forme d'hyperactivité qui l'empêchait souvent de tenir en place. Elle ressentait souvent le besoin de se lever et courir un peu partout ou juste se déplacer en marchant rapidement. Sa mère, dans sa vie précédente, lui disait souvent d'arrêter de s'agiter car elle la fatiguait juste en bougeant ou lui donnait le tournis.
Donc pouvoir canaliser sa légère hyperactivité dans une activité sportive était un plus. C'est pour ça qu'après la visite de ses grands-parents, son père commença à la faire bouger. Elle courait dans le jardin tous les matins et avait cours de kendo l'après-midi quand son père rentrait de son travail. De ce qu'elle avait comprit, il était professeur au lycée de leur ville alors que sa mère restait à la maison pour s'occuper d'elle tout en prenant des cours de médecine.
Elle apprenait aussi à tracer les kanji de base avec sa mère le matin et à parler en phrases complètes après manger. Elle n'était toujours pas une grande bavarde, mais au moins, elle savait parler quand elle en avait besoin. Et elle apprenait bien entendu toutes les règles de politesse du Japon.
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L'école maternelle n'était pas obligatoire et le primaire ne commençait qu'à six ans. Mais ses parents voulaient s'assurer qu'elle supportera l'école avant de commencer le premier grade. C'est pour cela qu'à cinq ans, elle entra en dernière année de maternelle.
Elle n'avait pas trop protesté, mais ça ne voulait pas dire qu'elle appréciait de devoir socialiser avec d'autres enfants. Elle avait vingt-cinq ans ! Même si elle s'entendait généralement bien avec les petits enfants, c'était différent de passer du temps avec eux pendant quatre matins toutes les semaines.
Mais elle devait avouer que c'était une bonne idée. Le curriculum était très différent de celui français et elle ne voulait pas devoir s'adapter directement dans la classe qui comptait pour son dossier scolaire.
C'est aussi dès le premier jour d'école qu'elle eut la confirmation que Murphy la haïssait. Ou l'adorait, au choix. L'un des garçons de sa classe s'appelait Yamamoto Takeshi et ne parlait que de baseball.
De tous les manga dans lesquels elle devait se réincarner, il fallait que ce soit celui avec un parrain de la mafia en formation et un bébé hitman qui ne prend pas « non » pour une réponse acceptable quand il veut vous faire rejoindre la famille Vongola.
Enfin... Reborn n'avait pas recruté tout le collège, donc elle pouvait toujours passer inaperçu. Il fallait juste faire profil bas comme elle l'avait prévu et ne pas s'approcher de trop près des jeunes mafioso. Juste suivre sa vie d'asociale ordinaire ne cherchant pas à se mêler de la vie des autres.
Encore heureux qu'elle ne soit pas dans la classe de Sawada. Elle avait entendu dire qu'il avait redoublé sa dernière année de maternelle à cause de problèmes de santé. C'était sûrement à cause du sceau sur ses flammes. Et ça expliquait aussi pourquoi il avait treize ans au début du manga alors qu'il était en première année de collège au lieu de douze ans, âge auquel on y entrait normalement.
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Une fois rentrée chez elle après cette révélation, elle sortit son journal, prit une nouvelle page et fit une chose qu'elle s'était interdite de faire jusque maintenant, elle écrivit en français.
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Je suis dans KHR, dans la même année que Sawada. Je ne compte pas me mêler de leurs affaires, mais ça ne fera pas de mal d'avoir une ligne de temps pour savoir quand attendre les ennuis et quand prendre des vacances momentanées chez les grands-parents.
Alors, d'abord
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Elle sentit une crampe dans sa main et la massa avec impatience. Elle savait que ça lui arrivait quand elle écrivait trop longtemps, mais quand même...
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Alors d'abord, Re
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Elle ne sut pas vraiment ce qu'il s'était passé. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle allait écrire le nom de Reborn quand une douleur vive dans la main, accompagnée d'un craquement sinistre, lui avait fait lâcher son stylo.
Elle fixa sa main avec horreur, son cerveau enregistrant ce qu'elle voyait à la vitesse d'un escargot. Elle était cassée. Sa main était cassée, partout. Et il y avait du sang qui coulait. Du sang...
Elle se leva d'un bon et se précipita hors de sa chambre et descendit les escaliers quatre à quatre en criant :
_ Maman !
Sa mère sortit de la cuisine, surprise de l'entendre crier quand elle était aussi calme d'habitude.
_ Qu'est-ce qu'il... Nami !
Sa mère se précipita vers elle et regarda sa main avant de l'envelopper avec précaution dans le torchon qu'elle avait dans les mains et de la pousser vers la porte. Elle mit aussitôt ses chaussures et sa mère éteignit le feu sous la casserole avant de l'emmener dans la voiture pour la conduire à l'hôpital.
Elle savait qu'elle avait une très bonne tolérance à la douleur. Après tout, sa première réaction quand elle s'était luxée le genoux (deux fois) avait été d'éclater de rire. Même si la deuxième fois, c'était plutôt dû au fait qu'elle s'était encore blessée dans un parc d'attraction. Est-ce que c'était étonnant qu'elle soit réticente à y aller avec ses parents dans cette nouvelle vie ?
D'ailleurs, en y repensant, le nom de la ville, Namimori, et celui du parc d'attraction le plus proche, Kokuyo Land, auraient peut-être dû lui mettre la puce à l'oreille avant qu'elle ne croise Yamamoto.
Mais elle digressait. Toujours est-il que, tolérance à la douleur ou non, ça faisait un mal de chien ! Enfin, la partie de sa main qu'elle pouvait encore sentir parce que les connecteurs neuronales des os était légèrement déconnectés à cause des fractures. C'était peut-être ses connecteur sensoriels de la peau ? Mais ça ne passait pas par les os ça aussi ? Et...
Elle secoua la tête, ce n'était pas le moment de se perdre dans des digressions scientifiques ou biologique, même si ça lui faisait penser à autre chose que le fait que sa main était brisée. Et que ça faisait un mal de chien. Sérieusement, elle avait du mal à s'empêcher de chialer sous la douleur. Et elle pleurait très rarement.
Elles arrivèrent à l'hôpital rapidement et sa mère l'emmena aussitôt aux urgence pour montrer sa main. Elle fut rapidement emmenée dans une salle d'opération et on l'endormit avec du gaz.
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Elle ouvrit les yeux dans une salle blanche. Okay... C'était assez étrange, mais pas plus étrange que l'espace noir ou le brouillard. Elle regarda en bas et vit qu'elle portait les vêtements qu'elle avait quand elle s'était cassée la main, un jeans et un T-shirt vert.
_ Qui es-tu ?
Elle cligna des yeux et se retourna lentement à l'entente de la question en italien. Assis dans un coin de la pièce, habillé d'un T-shirt blanc et d'un pantacourt kakis, se trouvait un garçon. Il avait un œil bleu et l'autre couvert par un cache médicale ainsi que les cheveux bleus, coiffés en... forme... d'ananas... Elle grogna en marmonnant :
_ Murphy...
Les Entités se devaient se foutre de sa gueule. Ou alors elles montraient juste qu'elles ne voulaient pas que son plan réussisse. Elle ne savait pas vraiment, mais ce qu'elle savait, c'était qu'elle haïssait Murphy et la traitait mentalement de tous les noms. Elle voulait une vie tranquille, pas une où sa vie serait constamment en danger à cause de la mafia !
Le garçon se redressa et la regarda avec méfiance.
_ Tu t'appelles Murphy ?
Elle le fixa, comprenant l'italien basique grâce au peu de souvenir qu'elle avait de sa vie précédente. Elle y réfléchit une seconde, puis haussa les épaules. Elle était déjà foutues, alors autant y aller avec ça. Elle lui fit un sourire qu'elle espérait être enthousiaste et répondit :
_ Ouep. Je suis Murphy, et toi ?
Il sembla hésiter avant de répondre lentement, en japonais cette fois :
_ Mukuro. Qu'est-ce que tu fais ici ?
Elle regarda encore une fois autour d'elle avant de se gratter l'arrière de la tête. Elle avait son idée, mais elle doutait que ça lui plaise.
_ J'aimerais bien le savoir aussi. Je sais que j'ai été endormie à l'hôpital pour réparer ma main, mais après... On est où ?
_ Dans mon esprit. C'est quoi un hôpital ?
_ Un endroit où on soigne des gens quand ils sont malades ou blessés. Comment tu fais pour pas le savoir ? Et comment ça se fait que je sois dans ton esprit ? Et pourquoi c'est une pièce blanche ?
_ Tu poses beaucoup de questions. Je ne vois pas pourquoi j'y répondrais.
Elle le fixa, il la fixa, elle haussa les épaules et s'assit contre un mur.
_ Okay.
Puis elle ferma les yeux et se mit à réfléchir.
Apparemment, elle ne pouvait pas écrire ce qui allait se passer, donc elle supposait qu'elle n'avait pas le droit d'en parler. Enfin, ça ne la dérangeait pas, parce qu'elle ne voulait pas être mêlée à la mafia où à la dixième génération de Vongola. Elle aimait sa vie, merci bien.
Ensuite, la seule personne qu'elle connaissait qui pouvait entrer en contacte mentale avec Mukuro aussi facilement était Chrome. Hors, elle savait qu'elle s'appelait à l'origine Nagi et n'avait pu contacter Mukuro qu'après son accident quand elle devait avoir treize ou quatorze ans, elle n'était plus sûre. Donc elle n'était pas Chrome. Mais elle pouvait visiblement entrer dans la tête de son personnage préféré, ce qui voulait dire qu'elle avait probablement des flammes de Brouillard, mais aussi que son statu de réincarnée la faisait probablement résonner avec l'illusionniste. Merveilleux...
Est-ce qu'elle avait déjà dit qu'elle haïssait Murphy ?
_ Tu vis à l'extérieur ?
Elle ouvrit les yeux et vit le visage curieux du garçon en face d'elle. Il était adorable quand il était petit. Enfin, elle trouvait aussi Tom Riddle adorable, donc elle doutait être un bon juge dans ce cas-là.
_ Je vis dans une maison avec mes parents, mais il m'arrive de sortir, oui. Et toi ?
Il se mordit la lèvre avant de s'asseoir contre le mur en face d'elle et de répondre :
_ Je n'ai jamais quitté les laboratoires des Estraneo, d'aussi loin que je me souvienne.
_ Laboratoire ? T'es malade ?
_ Non, cracha-t-il. Je suis l'un de leurs cobayes. Ils font des expériences sur tous les enfants ici.
Elle fronça les sourcils. Bien sûr, elle savait que les Estraneo faisaient des expériences sur les enfants après l'interdiction de la balle de possession, qui avait poussé les autres familles à les attaquer à vue. Maintenant, comment réagir à ça comme une gosse de cinq ans ? Hum...
_ Expériences ?
_ Ouais, ils nous découpent et nous modifient physiquement. Ou mentalement.
_ Héééé... Mais ça doit faire super mal, pourquoi ils font ça ?
_ Parce que ce sont des sadiques de la mafia ? Parce qu'ils veulent créer des soldats assassins invincibles ? Va savoir.
_ Mafia ? Qu'est-ce que c'est ?
_ Organisation criminelle, je crois. Tu connais pas ?
Elle secoua la tête et dit simplement :
_ Au Japon on a des Yakuza, mais c'est tout.
_ T'es japonaise ?
_ Oui ! Et toi ? Tu parles japonais donc tu dois être japonais, non ?
Elle s'était toujours demandé comment ça se faisait que tous les personnages venant d'Italie parlaient étonnamment japonais. Ce n'était pas comme si c'était la seconde langue à étudier la plus courante. Généralement on prenait de l'anglais ou des langues européenne, à la limite le russe et le chinois. Et, considérant le fait que Mukuro et sa bande avait passé leur enfance dans des laboratoires à se faire charcuter, quelques années dans la mafia après s'être enfuis, et encore quelques années dans la prison de Vendicare, où elle doutait qu'il aient une école, c'était surprenant qu'ils puissent parler aussi facilement la langue. À moins, bien sûr, que Mukuro l'ait piquée dans la tête d'autres personnes, et l'ait transmise à ses minions. Mais dans ce cas, pourquoi est-ce qu'il parlait déjà japonais ? Ou est-ce que le monde des rêves traduisait automatiquement ce qu'ils se disaient ? Non, il avait commencé la discussion en italien et n'était passé au japonais que quand elle lui avait répondu dans cette langue.
_ J'en sais rien. On m'a dit que j'étais à moitié japonais et c'est pour ça qu'ils ont utilisé une machine pour me faire apprendre la langue, entre autres.
_ C'est possible ça ?
_ Apparemment. Mais les Estraneo sont italiens.
Ceci expliquait cela. Pratique, n'empêche, l'apprentissage comme ça. Pas qu'elle veuille subir ce genre de chose, mais ça serait tellement plus facile d'apprendre de nouvelles langues avec ça. Enfin, elle allait se contenter du japonais, du français et de l'anglais. Quoi que... Elle ferait bien d'apprendre un peu d'italien. Elle ne comptait pas se mêler des affaires de la mafia, mais Murphy la poussait à se préparer au pire. Elle ajouta donc « apprendre l'italien » sur sa liste de choses à faire. En plus d'autres langues qui pourraient être utiles. On ne connaissait jamais assez de langues.
_ Oh. T'as quel âge ? J'ai cinq ans !
Il sembla surpris par le changement de sujet abrupte, mais il réfléchit quand même à la question.
_ Je ne sais pas trop... peut-être six ans ?
_ Tu fêtes pas ton anniversaire ?
_ Mon quoi ?
_ Ton jour de naissance.
_ Non. Je suis un cobaye.
Elle allait demander autre chose quand la pièce commença soudainement à s'effacer. Elle referma la bouche et laissa l'obscurité la réclamer de nouveau. La connexion venait visiblement de s'arrêter. Et elle espérait que ce n'était qu'un phénomène unique qui ne se répéterait pas.
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Lorsqu'elle se réveilla dans sa chambre d'hôpital, elle était seule. Elle soupira avant de regarder sa main droite qui était couverte de bandages. Elle avait vu Doctor Strange dans son autre vie, et si ses souvenirs étaient bons, il n'avait jamais pu retrouvé le contrôle totale de ses mains.
Quoi que... Il n'y avait pas une histoire de facteur temporel ? Comme quoi ils avaient traité les blessures trop tard pour que les dégâts soient totalement réversibles ? Merde, il fallait vraiment qu'elle revoit ce film... Même si, en y réfléchissant, se baser sur un film pour ce genre de chose était assez stupide, vu qu'ils n'étaient pas réputés pour leur précision scientifique.
Elle soupira avant de regarder le plafond, elle ne pouvait rien faire tant que le docteur n'avait pas donné son avis, donc autant réfléchir à autre chose.
Elle était dans KHR, Namimori, même classe que Yamamoto.
Elle arrivait visiblement à contacter Mukuro lorsqu'elle était inconscience et / ou endormie. Pourquoi ? Allez savoir... Parce qu'elle était une réincarnation et que visiblement, on ne voulait pas la laisser mettre en place son plan de se mêler de ses affaires et rester loin de tout ça ? Probablement. Elle maudissait tellement les Entités... Ou quiconque avait eu la brillante idée de l'envoyer dans cette merde.
Enfin... Du tant qu'elle ne donnait pas son vrai nom à Mukuro et qu'elle arrivait à se cacher des Vongola, il ne devrait y avoir aucun risques, pas vrai ?
Elle hocha la tête, déterminée. Cette connexion n'était rien. Elle allait continuer de suivre son plan et Murphy pouvait aller se faire mettre.
C'est à ce moment que sa mère et un docteur entrèrent dans sa chambre et elle les salua avec sa main gauche.
_ Bonjour !
_ Nami ! Tu es réveillée.
_ Apparemment.
Sa mère la prit prudemment dans ses bras, faisant bien attention à ne pas bouger sa main blessée.
_ Tu m'as fait une peur bleue.
_ Pour ma main ?
_ Bien sûr pour ta main ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Tout les os étaient cassés !
_ Pas la moindre idée, répondit-elle d'un ton blasé.
Le docteur s'avança et lui fit un sourire qu'il devait trouver rassurant.
_ Bonjour Nanami-chan, je suis le docteur Kurosaki. Est-ce que tu peux me dire ce dont tu te souviens avant de te réveiller ici ?
Elle eut un léger bug sur le nom du docteur et manqua de rire, mais réussi à se calmer à temps. Il n'avait pas de chance d'avoir le même noms que dans Bleach. Ou alors le monde se foutait royalement de sa gueule ? Ou c'était juste une coïncidence ? Qui sait ?
Enfin, on attendait sa réponse, donc fallait bien la donner.
_ Vous m'avez mis un masque et demandé de compter jusque dix.
_ Oui, ça je sais, mais avant ça.
_ Maman m'a conduite à l'hôpital ?
_ Nami, fit sa mère d'un ton exaspéré. Ce que le docteur veut savoir, c'est comment tu t'es cassée la main.
_ Oh ! Pas la moindre idée, un moment elle était entière, le suivant elle était cassée.
Elle ne savait pas pourquoi, elle avait eu envie de les ennuyer en répondant à côté de la plaque. Même si, techniquement parlant, elle répondait aux questions posées, ils n'avaient qu'à les formuler correctement aussi.
_ Et qu'est-ce que tu faisais quand elle s'est cassée ?
_ J'écrivais.
Le docteur hocha la tête et fit signe à sa mère de le rejoindre. En écoutant attentivement leur échange, elle comprit qu'il pensait que le trauma de ce qu'il s'était passé lui avait causé une légère perte de souvenirs. Elle haussa les épaules, elle avait dit la vérité, ce n'était pas de sa faute s'ils ne la croyaient pas. Et elle savait qu'elle était incapable de mentir pour sauver sa vie, ses joues rougissait aussitôt à chaque fois. Ses parents le savaient, donc sa mère n'avait aucune raison de ne pas la croire.
Au final, le docteur annonça qu'avec beaucoup de rééducation, elle devrait être capable de retrouver entre 80 et 95 pour cent de sa mobilité avec sa main, même si elle risquait d'être plus faible que la gauche. C'était pas si mal. D'après le docteur, comme elle était encore en train de grandir, ses muscles et ses nerfs étaient plus faciles à réparer que chez un adulte. Cependant, comme tout ses os avaient été cassés et que certains avaient sectionné des nerfs, retrouver la totalité de ses capacités motrices était quasiment impossible. Elle espérait juste pouvoir continuer d'écrire de la main droite. Mais elle supposait qu'apprendre à utiliser la gauche en attendant ne pouvait que l'avantager. Et elle allait devoir passer en gauchère pour le kendo.
Ça allait être ennuyeux.
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Merci d'avoir lu.
Votre avis ?
Pilou
