Etait-il possible que Fye aie été sincère? Cette question empêchait Kurogane de trouver le sommeil.
Il n'avait pas l'habitude de soupçonner le magicien de dire ce qu'il pensait. Ca ne lui semblait tout simplement pas adapté au personnage, qui ne pouvait rien faire d'autre que de plaisanter aux dépens de Kurogane. Ou bien de laisser entendre qu'il avait une histoire à lui, qu'il ne révèlerait jamais à personne. Les pensées de Fye n'étaient pour personne d'autre que lui-même.
Oui, vraiment, dévoiler des sentiments réels ne lui allait pas. Mais ce n'était pas son genre non plus d'abandonner son éternel sourire. Ni de se mettre en position de faiblesse ainsi. Kurogane avait l'impression de se retrouver devant quelque chose de rare, qu'il n'arrivait pas à comprendre.
Mais pourquoi, au juste, se demandait-il cela? Quelle importance pouvait avoir pour lui une telle "déclaration" (il répugnait à employer ce mot), qu'elle fut réelle ou simulée? Cela ne changeait rien, de toute façon! Il n'était pas intéressé, pas du tout! Bien sûr, cela changeait certainement quelque chose pour Fye. Kurogane avait appris à l'apprécier en tant que compagnon d'aventure, et il lui aurait été désagréable de le blesser, même involontairement. C'était sans doute sa responsabilité de le savoir.
Mais il n'avait pas à porter un tel poids sur les épaules! Rien ne lui disait que Fye était vraiment si malheureux, après tout. C'est lui qui imaginait ça, à propos de sa propre conception idéalisée et crainte de l'amour, une chimère. Non, Fye lui proposait un "essai", sans doute juste de prendre un peu de bon temps - Kurogane sentit ses joues le brûler - ensemble. Ce n'est pas quelque chose à quoi on répond solennellement. Ce n'était probablement pas quelque chose à quoi on répondait du tout. Il lui suffisait de faire comme s'il n'avait rien entendu. Et, s'il acceptait, il lui suffirait sans doute de le prendre dans ses bras, et... Mais il n'en avait aucune intention, de toute façon! Ce n'était pas son genre, d'avoir une relation pour quelques jours seulement, de toute façon! C'était encore pire, si c'était seulement pour quelques jours, une petite relation sans lendemain qui aurait pu être avec n'importe qui!
Non, s'il avait pu choisir comment faire évoluer sa relation avec Fye pendant quelques jours, Kurogane aurait plutôt choisi de moins se disputer, de se comprendre un peu, pas de vivre comme des gens qui s'embrassent au lieu de se parler, et... Son imagination lui montra ce à quoi il était en train d'essayer de penser froidement, et il se roula dans les draps, comme pour ne pas être vu.
Fye ne voulait pas lui proposer une relation sérieuse. Il ne voulait qu'une amourette de quelques jours. Ou, pire, il avait tout imaginé d'un bout à l'autre, exprès pour mettre Kurogane dans le trouble où il était justement en train de s'enliser. Il lança un regard furibond à la forme endormie, au moins en apparence, par terre. il écouta sa respiration, et se rendit compte que Fye ne dormait toujours pas.
Il n'avait pas envie de lui reconnaître de la sincérité, la capacité de faire un aveu aussi embarrassant. Peut-être, dès le début, se sentait-il un peu inférieur au magicien, embarrassé par son aisance, par son intelligence, par sa capacité à ne jamais semble offensé ou blessé. Il avait peut-être besoin de le considérer comme une chose énervante, un hypocrite en qui on ne peut pas avoir confiance, pour ne pas être frustré et se sentir inférieur. Pourtant, Fye ne les avait jamais trahis, il avait toujours soutenu Shaolan dans sa quête, il avait sans doute montré plus d'esprit d'équipe et d'honneur que Kurogane lui-même, malgré ses secrets... Et le ninja se prenait à reconsidérer les qualités du magicien, et à en rougir, et à ne pas oser penser que Fye lui aie vraiment fait un aveu sincère ce soir-là, parce que si oui, c'était peut-être lui qui ne le méritait pas.
A quoi était-il en train de penser, enfin! Ce n'était pas une question de savoir si on mérite quelque chose ou pas... c'est une question de savoir ce qu'on veut! Mais même cela, Kurogane ne le savait plus très bien.
Il savait qu'il avait envie de connaître une partie de Fye qui pouvait dire la vérité, qui pouvait confier ce qu'il pensait aux autres, et s'appuyer sur eux plutôt que de le laisser s'appuyer sur lui. Ce n'est pas parce qu'il aimait voir souffrir ses compagnons ; c'était juste parce que même quand on refuse l'aide des autres, on ne va pas leur accorder la sienne quand tout allait bien. Si vraiment c'est ce que Fye lui avait montré... alors ce n'était peut-être pas le bon moment, ni la bonne aide qu'il demandait, parce que Kurogane s'était juré de ne pas s'aventurer dans ces chemins.
Mais non! C'est juste parce qu'il n'en avait pas envie!
Kurogane décida qu'il était grand temps de dormir. Il se coucha, et invoqua ses souvenirs les plus anciens, les plus lointains, les plus fragiles, ceux de sa dimension, quand il n'était pas obligé d'errer ni de se poser d'incessantes questions à propos de son camarade magicien ; et ces fantômes de son passé finirent par l'endormir.
Ses rêves furent nombreux, confus. Quand il se réveilla, encore épuisé, il s'en souvenait à peine. Il avait rêvé de Sakura et Shaolan ; il avait rêvé de Fye ; il avait rêvé de Tomoyo-hime. Mais ce qu'il se rappelait avec une grande vivacité était d'avoir rêvé de Kakyô, le petit ami d'Hokuto-chan.Au cours d'un songe beaucoup trop absurde à son goût, au bord d'une plage avec des mouettes et de flamants roses, il se souvenait d'avoir discuté de leur histoire d'amour, avec Hokuto, et autres choses qui n'auraient pas dû l'intéresser du tout en état de veille.
Il se rappelait, de façon totalement claire, lui avoir demandé s'il était naturel de se disputer avec ceux qu'on aimait. Et Kakyô lui avait répondu : "Quand on aime vraiment, cela nous change toujours un peu. Il arrive qu'on résiste, qu'on ne veuille pas se laisser faire et devenir quelqu'un d'autre. Mais cela ne m'est jamais arrivé. Même quand je ne savais rien, j'ai toujours eu confiance dans les endroits où elle voulait m'emmener."
Son réveil ne fut pas calme non plus, bien que rien de spécial ne l'eut tiré du sommeil. Il avait l'impression de n'être pas au bon endroit. Le confort du lit, auquel il n'était pas habitué, l'étouffait. Pourtant, il savait où il était... ou peut-être cette ville était-elle encore un de ces rêves absurdes et embrouillés? Lancé par un doute soudain, il se dressa pour regarder ce qui se passait au pied de son lit. Fye dormait, apparemment paisible, éclairé par une très pâle lumière résiduelle qui filtrait à travers les rideaux fermés. Kurogane eut un soupir de soulagement, avant d'être à nouveau plongé dans l'obscurité du doute.
Le magicien, ainsi endormi, était incroyablement beau. Non pas qu'il fut tellement différent de d'habitude. Mais Kurogane n'avait pas spécialement l'habitude de le regarder. Pas sans s'énerver, en tout cas, pas sans se sentir mal à l'aise à ses remarques moqueuses. Ou alors, pour le regarder combattre, d'un oeil strictement professionnel. Mais il n'avait pas de raison spéciale pour l'observer, à part ça - ni plus, ni moins que d'observer n'importe qui, ce qui n'était pas précisément le genre d'occupations qu'il goûtait. Les sifflets sur le passage des jolies filles avaient toujours été pour les autres. Quant aux demandes en mariage, il les avait toutes rejetées avant même de considérer sérieusement la proposition. Il avait vraiment autre chose à faire, à l'époque.
Mais maintenant, il observait le visage de Fye, ses traits fins, ses cheveux pâles et doux, et il se rendit compte qu'il aimait vraiment le regarder. Il avait vraiment envie de pouvoir être avec lui sans avoir à être sur la défensive, sans être harcelé par des piques dont il ne savait jamais si elles étaient destinées à l'agresser ou à l'attirer. Au moins, lui, Kurogane, n'était pas compliqué avec ça. Quand il cherchait quelqu'un, c'est que ce quelqu'un ne lui plaisait vraiment pas.
Et il se rendait compte que s'il voulait vraiment être fidèle à ses valeurs de loyauté et de sincérité, il lui faudrait bien, le jour même, confesser qu'il avait été le dernier des imbéciles et qu'il aurait dû accepter ce que lui proposait Fye dès la veille. Qu'il ressentait presque physiquement, dans son ventre et dans sa tête, la douleur d'une occasion manquée parce qu'on ne l'a pas considérée, le regret de quelque chose de rare - il avait déjà dû penser ça la veille au soir. Quelque chose de précieux, peut-être un moment fugace, qui ne se reproduirait plus.
Le sommeil de Fye était calme, mais au rythme de sa respiration, Kurogane devina qu'il était en train de se réveiller. Il ne voulait pas être vu en train de l'observer! Il recula vivement. le magicien, toujours couché, s'étira aussi souplement qu'un chat, avant de se lever d'un trait, avec un équilibre parfait, comme s'il défiait la pesanteur en quittant le sol.
Bien sûr, Kurogane n'avait pas envie de se rendre ridicule, surtout devant quelqu'un qui semblait tellement être l'incarnation de l'aisance. Il se l'était répété des dizaines de fois depuis hier, des centaines de fois depuis qu'il l'avait rencontré et que leur orageuse relation avait débuté. Mais si Fye avait accepté de se dévoiler à-demi, de prendre le risque de perdre la face, alors lui aurait bien le courage de le faire aussi!
Et si jamais tout cela avait été une manipulation du magicien depuis le début - il sentit la rage et la honte lui monter aux joues rien qu'à l'évocation de cette possibilité. Non, il ne le lui pardonnerait jamais.
Mais il ne le croyait pas. Il avait l'habitude de Fye et de ses blagues. Rien n'avait jamais ressemblé à ça. Il allait se passer quelque chose de spécial. Pour peu que Kurogane cesse de penser dans tous les sens. Cela ne lui allait pas.
"Bonjour." dit-il, d'une voix étrange. Il voulait qu'elle sonne comme un signe de paix, mais il ne pouvait en chasser la tension. Fye dut sentir quelque chose, car son visage était étonné, la tête penchée sur le côté, quand il répondit "Bonjour, Kuro-chan."
Comment diable faisait-on pour dire quelque chose comme ça? Kurogane prit une grande inspiration. "J'ai réfléchi."
"A quoi?" Fye semblait à nouveau impénétrable et détaché, et le ninja dut se forcer pour ajouter, sans s'abandonner à la colère qu'entraînait chez lui la frustration : "A ce que tu m'as dit hier."
Mais Fye n'était pas rancunier, certainement. Ou il n'était pas lui-même. Sans s'amuser à faire durer l'embarrassement de Kurogane plus longtemps, sans faire semblant de ne pas comprendre, il s'avança vers lui, et s'assit sur le lit, à nouveau l'air bizarrement sérieux. "Et quelle est ta conclusion?"
Kurogane crut qu'il allait étouffer, mangé par les grands yeux de Fye qui le regardaient sans sourciller, et il ne put que reprendre les mots que le magicien lui avait adressés la veille : "J'aimerais... essayer..."
Alors Fye, en un seul geste, s'avanca vers lui, lui saisit les poignets et posa doucement la tête sur son épaule, laissant Kurogane comprendre à la fois pourquoi les relations amoureuses étaient si recherchées par les gens, et pourquoi elles étaient tellement dangereuses.
La douce chaleur de Fye contre sa peau se répandait lentement dans tout son corps, le faisant se sentir léger et comme ivre. Et cette odeur... De Fye émanait une odeur bizarre, qui rappelait vaguement la vanille, avec un mince rappel de cette électricité qui troublait l'atmosphère quand un sort était lancé. Il ne sentait pas du tout la transpiration, ou n'importe quelle odeur qu'on aurait attendu d'un humain après une nuit de sommeil ; et sa joue était trop douce contre celle, pas encore rasée, de Kurogane. Le ninja se sentait à la fois merveilleusement bien et étrangement déplacé, arrivé ici seulement par une succession de hasards.
Fye lui lâcha les poignets, après avoir compris que Kurogane n'avait pas l'intention de le repousser. Il faudrait être idiot pour faire une telle chose, pensa le ninja, avant de se demander ce qu'il aurait fait dans cette situation, il y a seulement quelques jours. Les mains de Fye se refermèrent autour de sa taille. Celles de Kurogane remontèrent le long du dos du magicien, il voulait caresser le cou d'une finesse de fille, les cheveux légers. Il lui caressa doucement une joue, et voulut voir son visage.
Avec une précaution qui lui aurait semblé risible en d'autres circonstances, il prit Fye par les épaules pour l'écarter de lui. La magicien ne sembla pas s'en formaliser. Ses yeux étaient joyeux, comme à l'ordinaire, mais en les regardant de près, Kurogane y découvrait de nombreuses chose qu'il n'avait jamais pris la peine d'y chercher, une sorte d'avidité, une sorte de sagesse, un tourbillon d'émotions contradictoires qui le fascina.
Puis Fye bougeau à nouveau, se lova dans ses bras, tellement naturellement qu'il évoquà à Kurogane des idées d'eau courante et chantante. Il le poussa légèrement en arrière, et Kurogane bascula sous le lit, de profil, et Fye atterrit devant lui, à une dizaine de centimètres en face. Ils n'étaient pas au milieu du lit, et leurs jambes pendaient à l'extérieur de façon assez peu confortable, mais ils ne s'en souciaient guère.
"Je suis content que tu me regardes." souffla Fye. "J'aime te regarder, aussi." Kurogane rougit, et se demanda quoi répondre. mais apparemment, le magicien n'attendait rien. Ses yeux riaient, mais cette fois, c'était de joie et de gentillesse, il n'y avait aucune moquerie. Et, mieux encore, Kurogane s'en rendit compte, et perdit toute méfiance.
Il continuait à détailler le visage de Fye. Son coeur battait fort. Leurs jambes se mêlaient sur le bord du lit, et il ramena les siennes, prudemment. Des images troubles lui venaient à l'esprit. Il ne voulait pas s'y abandonner. Pas encore.
Fye était fait de lumière. Cette idée lui passa par l'esprit, fugace, et le fit rougir comme une jeune fille. Il en eut un peu honte. Fye était en train de le regarder, lui aussi, après tout. Tout en confusion, il reprit la tête du magicien entre ses mains, et l'approcha de la sienne pour l'embrasser.
Ce fut comme si Fye l'avait attendu, il glissa sa langue dans sa bouche - oh, bien plus doué que lui. Kurogane ne s'attendait pas du tout à être le premier, après tout. Il se demanda si Fye savait qu'il était son premier. Il aurait aimé le lui faire savoir, pour qu'il puisse comprendre à quel point cet instant était spécial pour lui. A quel point cette sensation de fondre, de se faire liquéfier en une flaque de liquide doré, jusqu'au plus profond de ses entrailles, était quelque chose d'étrange et d'inconnu.
Après le baiser, Kurogane eut la certitude d'être en train de sourire bêtement. Fye souriait aussi, mais il n'avait pas l'air idiot du tout ; ça ne devait lui arriver que quand il le faisait exprès, et encore, avec toujours cette étincelle de connaissance derrière. Ou alors, peut-être était-ce sa vision à lui qui était déformée.
"Quand as-tu... à partir de quand t'es-tu dit que je pourrais... que nous pourrions...?"
"Je ne sais pas... Depuis toujours ou depuis hier." Fye expliqua à un Kurogane confus : "C'est difficile de savoir où s'arrêtait la plaisanterie."
"Pour toi aussi, hein?" répondit Kurogane, bizarrement satisfait.
"Tu ne plaisantes pas, toi, Kuro-chan." Ce surnom ne l'énervait plus du tout. "Quand as-tu compris?"
"Quand tu m'en as parlé! Comment voulais-tu que je pense à... euh... ne prends pas ça mal, mais..."
"J'ai l'impression de t'en avoir souvent parlé, pourtant." plaisanta Fye.
"Ce n'est pas pareil. Ce n'était pas vrai." Le magicien hocha la tête. Il comprenait sans doute, mais Kurogane rajouta "Ou alors, si c'était vrai, tu ne voulais pas que ça se sache." Cette fois, Fye rit franchement.
C'était une chose incroyable de parler ainsi, de s'embrasser et de rire. C'était de la magie là où il n'y aurait dû rien y avoir que de très normal. Et Kurogane n'arrivait pas à se départir de ce sentiment d'inquiétante étrangeté. Il ne savait pas d'ailleurs s'il aurait dû s'en séparer, s'il illuminait ou assombrissait ce moment.
Cela dura un certain temps, que Kurogane aurait été bien en peine de mesurer par un autre terme que "trop court".
Il venait de prendre Fye dans ses bras, et il le serrait convulsivement, de plus en plus fort, en s'étonnant de le sentir si doux, sans être fragile pour autant. Il était en train de penser qu'il ne s'en lasserait jamais, et pourtant une autre partie de son esprit se demandait s'il oserait glisser les mains dans les vêtements de nuit de Fye et l'en libérer ; quand il y eut un coup à la porte.
"Entrez!" dit le magicien. Kurogane n'eut pas le temps de le lacher et de faire semblant de rien. Peut-être n'en avait-il pas vraiment l'envie, peut-être la fierté était-elle plus forte que l'embarrassement. Shaolan rentra, et rougit légèrement à les voir, mais il eut tout de même un sourire, il ne dit rien de plus que "Sakura et moi nous demandions si vous avez l'intention de partir..."
Il était déjà tard. Kurogane se rappela qu'ils avaient une plume à attraper. ce fut Fye qui répondit, avec un visage malicieux, comme si tout était normal : "Mais bien sûr. Nous avions oublié. Mais nous vous rejoignons bientôt."
En quelques minutes seulement, ils furent prêts. Et Mokona surgit de dessous un drap, avec l'air angélique de celui qui a réussi à se faire oublier. Kurogane pesta un peu contre cette bête qui se mêlait de ce qui ne le regardait pas (et qu'il avait réussi à complètement effacer de sa mémoire). Cela le ramena à la réalité, d'une certains façon, et en quelques minutes, il se prépara à reprendre une vie normale. Ils descendirent les escaliers, et prirent un rapide repas avant d'aller rechercher la plume.
Fye n'avait bien sûr pas encore parlé à Shaolan de ses suspiscions concernant la plume, et son action au coup de cinq heures. Il dit juste "Ca ne peut pas faire de mal de se promener en cherchant un peu, en espérant que Mokona pourra bientôt nous donner plus de renseignements."
Kurogane faillit renchérir en expliquant ce qui s'était passé la veille, mais il se rappela ce que Fye avait dit à ce moment.
Laissons-leur un peu plus de temps. Laissons-nous un peu plus de temps.
Il faisait confiance à Fye pour trouver le moyen de les amener au bon endroit au bon moment sans rien expliquer. Cela lui ressemblait bien. Il eut un petit sourire devant le plaisir d'un secret partagé avant de se dire, énervé contre lui-même, "Je deviens comme lui." L'envie de garder le secret en question expliquait sans doute pourquoi Fye était en train de soudoyer Mokona à coups de desserts, pour l'inciter au silence.
