Chapitre 9
Malefoy jubilait. Il n'y avait pas d'autre mot possible. Il avait vaincu une Impure!
Oh, il n'espérait pas que le miracle se reproduise, mais quand même! Une sur trois! Un tiers! C'était… pas mal!
Alors qu'à peine quelque jours plus tôt, il se sentait condamné à mort, il commençait maintenant sa nouvelle vie. Une vie de peut-être pseudo-gagnant.
Comment ne pas reprendre son ancien regard sur le monde, maintenant? Il ne pouvais s'empêcher de reprendre sa confiance en lui-même si… Malefoyenne!
Et de dominer les autres, les faibles, avec ses réparties spirituelles et cyniques!
Dieu que ça lui avait manqué!
Alors voilà, il avait gagné, tout le monde était au courant et tout allait pour le mieux… pour lui.
Irys, de son côté, n'en menait pas large : encore dans les vapes, elle n'était pas vraiment consciente de ce qui se passait à l'extérieur. Elle se foutait de Malefoy, elle se foutait de son échec, elle se foutait de son existence présente, elle se foutait de Potter qui l'enlaçait et même…même des Impures.
Cette victoire du côté des sang purs était un coup dur pour elle. Et apparemment pour les deux autres Impures, bien qu'elles ne le sachent pas encore, puisqu'elle y étaient directement liées.
Elle se recroquevilla en tremblant et fit son possible pour ne pas pleurer de dépit et de rage – de rage, surtout.
C'était son duel, et Malefoy n'avait pas le droit de le gagner ! De… de la vaincre !
Mais maintenant, peu lui importait. Finis, les tours pendables. Ce serait pour Axelle et Gypsy, désormais.
Car elle avait honte.
Mais putain de merde! Qu'est-ce qui lui avait pris de ne pas maintenir le premier sort? Par quelle malchance avait-elle pu oublier ce détail? Ça datait de sa première année! Depuis qu'ils avaient appris, à ce fameux cours de Défense contre les Forces du Mal, à envoyer deux sorts à la fois, on leur avait répété et répété qu'ils DEVAIENT perpétuer le premier sort! C'était d'une… limpidité!
Les profs passaient à ce cours, ils se succédaient, et se succédaient encore. Mais cette recommandation restait toujours!
Alors ils se faisaient tous rabâcher les oreilles avec cette putain de bordel de merde de recommandation!
Et malgré ces années de cours, aussi long et ennuyeux fussent-ils, tout cela n'avait pas aidé Irys à vaincre. Mais qu'est-ce qu'il fallait faire, pour que ce concept entre dans sa foutue tête Impuresque?
Pendant ce temps, un peu plus loin…
" Drago, sérieusement, t'aurais pas dû l'amocher comme ça ! " dit Gypsy en lui tournant le dos pour aller voir son amie, qui fixait le plafond d'un air éteint.
" Irys ? " demanda-t-elle, hésitante. Celle-ci réagit quelques secondes plus tard à son appel, un peu comme si elle était vraiment ailleurs dans sa tête, et tourna son regard vitreux vers elle.
" Irys, ça va pas, mh ? "
Elle en reçut pas de réponse.
" Je reviens. "
Elle partit dans la direction d'Axelle, qui quémandait des nouvelles (pourquoi n'allait-elle pas constater les dégâts elle-même ?) et Drago, qui s'en foutait, ou en tout cas feignait de l'ignorer. Axelle jeta un coup d'œil inquiet vers Irys et Potter puis dit à Gypsy, comme si de rien n'était, que finalement une soirée était organisée le soir-même. Donc, théoriquement, maintenant.
Axelle regarda par dessus l'épaule de Gypsy, qui était face à elle, pour voir si Irys était en état. Apparemment pas. Mais la fiesta aurait lieu, même elle ne pourrait l'empêcher. Il était déjà tard dans la nuit. Ou tôt dans le matin. Peu importe.
Ce n'avait jamais été ce détail qui avait empêcher les Serpentard de se défouler.
Les fiestas des Gryffondor étaient réputées au travers de toute l'école comme un rendez-vous très classe de cette bande de petits merdeux, s'amusant dans la joie du non-alcoolisme, avec des saloperies que les Weasley allaient voler à Pré-au-Lard. Rien de plus extravagant, rien de moins.
Chez les Serpentard, peut-être que personne n'entendait parler de leur fêtes au travers le bahut, mais en tout cas, elles surpassaient, et de loin, les petites fiestas en pyjama des courageux petits copains d'en haut!
Les Serpentard avaient, disons… un don, pour que la fête soit plus… animée…
Vive l'alcool.
Et plus si affinités…
Un peu plus tard, dans la Salle des Serpentard… (on dirait une BD, c'est vraiment marrant quoi)
" Alors, les z'enfants, z'êtes prêts ? "
C'était Axelle, fringante et bien coiffée, au bras de son Weasley qu'elle avait rapidement arrangé pour l'occasion.
" Ouais, ouais… " se fit-elle vaguement répondre.
" Okay, alors on y va ."
Et les Impures entrèrent dans la salle, triomphantes malgré leur échec, respectivement au bras de leur mec du jour – ou de la semaine, ou du mois, de l'année ou… non ! au bras de l'homme de leur vie, si si, rien de moins ! –, en imposant par leur classe inclassable et féroce. (Aow, mais quelle belle phrase ! (Heureusement que c'est pas de la grande littérature, parce que faire ses commentaires au fil du récit et à la vue de tous les malheureux petits lecteurs égarés, c'est pas très stylé… ou peut-être que oui… m'enfin.))
Quelques désœuvrés avaient redécoré la scène aménagée et y avaient placé une espèce d'immense système de son moldu, flashant et kitsch – bref, c'était adorable et bien dans le sujet – et une puissante musique (tout aussi moldue) en ressortait, les bass accentuées au maximum et faisant trembler la pièce.
Une ambiance électrique. Sombre, avec des stroboscopes. Ambiance rave. Rien de moins.
Un peu kitsch, il fallait l'avouer, à cause des murs, encore plus ornés que d'habitude, des couleurs de la maison. Mais quand même d'une classe folle. De la musique à en crever les tympans, des lumières plus éblouissantes les unes que les autres… Bref, pas le genre d'endroit où avoir une conversation.
Harry et Ron… n'en revenaient simplement pas.
Axelle leur avaient glissé quelques mots, juste avant leur entrée dans la salle, sur les particularités de ces soirées. Mais quand même, il fallait le voir pour le croire !
Potter n'en croyait pas ses oreilles : de la musique moldue ! Les Serpentard, qui détestaient les moldus, en écoutaient les œuvres !
Mais la musique était bonne, certes, et l'alcool était à volonté. Ce qui est toujours un plus, dans un party, vous en conviendrez.
Il ne fallut pas beaucoup de temps (mais un certain nombre de shooters) pour que tout le monde soit plus ou moins chaud, et dans certains cas, complètement saoul. (Il y avait des cours le lendemain, en plus… mais c'est une autre histoire.)
" Wea… Weasley… Essaye ça. ", bégaya Axelle, un sourire béat et stupide aux lèvres.
Axelle tendit le joint à Ron, qui l'observa d'un air naïf et illuminé, les yeux ronds et complètement stupéfait.
" C'est… hips ! c'est quoi, ça, 'Xelle… ? "
Gypsy intervint :
" Ben voyons, tu sais pas lire ? C'est marqué… " Elle tenta alors de déchiffrer des inscriptions (surtout inexistantes) sur le joint, se concentrant au maximum, pour finalement abandonner et en aspirer une bouffée d'un air satisfait.
Ron pencha la tête de côté et marmonna :
" Ça se fume, ce truc ? "
Drago répondit, aussi gelé que les deux autres :
" Bah non, voyons, Weasley, réfléchis, un peu… "
" Attends, Drago, ça se fume, non ? "
Drago avait juste abandonné son sarcasme habituel. Il était bien trop sous les effets de ce joint pour jouer dans le cynisme.
" Tu le coince entre tes lèvres, et tu aspires. "
Weasley, trop chaud et dans le mood pour même penser à réfuter ou douter des dires de Malefoy, suivit simplement les ordres.
Ce fut comme. Juste. Oh my fucking god, quoi!
Ronald Weasley venait de prendre sa première bouffée de drogue.
Rien de moins.
Il avait senti la fumée dans sa bouche, et puis s'infiltrer très vite dans sa gorge. Et puis, carrément, comme si elle lui collait au fond de la gorge, et qu'il ne pouvait pas se débarrasser de cette sensation. Sans pour autant pouvoir dire s'il aimait ou pas.
Et là, il s'était… étouffé.
Et avait recraché la fumée par le nez et non la bouche.
Une première bouffée, c'est toujours comme ça. Tellement occupé à avoir l'air digne qu'on en oublie de se concentrer pour ne pas être surpris des effets, mais tellement surpris des effets qu'on en oublie de paraître digne et de recracher correctement la putain de fumée.
Bref, humiliation totale. Mais les autres, ayant généralement plus d'expérience, et donc fumant plus, ne s'en souviennent que vaguement le lendemain.
Alors pourquoi s'en faire?
Il se débarrassa au plus vite du joint et le catapulta au bout de ses bras, provoquant le mécontentement général.
" Oh, Weaaasley, pourquoi t'as fais ça ? " geignit Axelle en s'effondrant sur lui, totalement invertébrée.
" T'es vraiment con, Weasel ! On en a plus, là ! C'était le dernier ! " cracha Drago avec une vigueur renouvelée. Gypsy émit un ricanement paresseux et s'affaissa à moitié sur l'épaule de Malefoy. Irys, quant à elle, était assise sur une chaise, le regard impénétrable et neutre, silencieuse et morose. Elle avait refusé de fumer et de boire et ignorait les autres.
Potter, tout à coup, écartilla les yeux et éclata de rire.
" Mais regardez, regardez ! Qu'est-ce qu'ils font, ces deux-là ? " tonitrua-t-il d'une voix rendue pâteuse par l'alcool en pointant Crabbe et Goyle du doigt.
Goyle, au fil des ans, était devenu grand. Il l'était déjà, mais là, c'était… horrible. Très grand. Trop. Et… le poids en proportion. Alors. Il prenait de la place, quoi! Pas gros, non. Juste… proportionnel.
Mais bref.
Et il y avait Crabbe. Demeuré plus petit, depuis sa quatrième année. Mais quand même… bâti.
Bref. Ce qu'Harry pointait du doigt... Ce qui le faisait tant rire, et qui l'aurait fait rire même sans les effets de l'alcool-et-plus-si-affinités… c'est que…
Crabbe et Goyle, les deux machos de l'école, les deux mecs qui persécutaient les petites Serdaigle en faisant tomber leurs bouquins, qui se tapaient, selon la rumeur, toutes les Poufsouffle possible… Bref, eux.
Ils…
Ils étaient… collés l'un à l'autre. Et pas vraiment… comment dire? Innocemment.
C'est ça. Tout sauf innocemment.
Et ils riaient. Comme des débauchés, comme deux types complètement ivres. Mais quand même… de manière si… efféminée!
Dieu du ciel. CRABBE et GOYLE! Quand même...! Et tous les Serpentard... Ils n'avaient jamais vu ça! Cette… indécence. Pas parce qu'ils étaient deux garçons (quoique ce détail, venant d'eux, était tellement… inattendu), mais aussi parce qu'ils étaient… impudiques. Rien de moins. Carrément.
L'instant qui suivit fut spectaculaire ; l'hilarité de Potter eut une onde de choc, une… répercussion. Qui se propagea, au ralenti, à travers la salle au complet, au fur et à mesure que les gens remarquaient la source de ce rire si frénétique. Certains, choqués, prenaient un air pincé, mais la plupart ne tentaient même pas de réfréner leur fou rire et s'étalaient par terre, saouls mais morts de rire.
" Oh putain j'y crois pas " traîna Malefoy d'une voix de Travolta gelé en observant la scène traumatisante d'un œil éteint. Il allait se lever pour aller leur gueuler dessus, mais Gypsy le retint et dit, tout aussi mollement :
" Allez, quoi, sois to-lé-rant, choupinet, ils sont heureux, là… "
" Mais… "
" Taiiiis-toi… "
Il sourit allégrement et chercha tout à coup les shooters de tequila.
Imaginez… Une salle, immense. Et des Serpentard à la tonne, tous réunis. Ceux qui avaient un air digne et le dernier dans toute circonstance. Du cadet des première années au doyen des septièmes. Tous…
…Ils se bidonnaient. Certains se roulaient littéralement à terre. Juré, quoi!
Et les deux Gryff' de la salle n'y échappaient pas. Mais pour eux, cet air stupide n'était une surprise pour personne.
Oh, bien sûr, la drogue et l'alcool y étaient pour beaucoup, à ce fou rire général. Mais. Mais! Mais, quoi!
Et Crabbe et Goyle, dans un coin et à la fois au centre de toute cette agitation, qui continuaient leur… activité. Comme si de rien n'était. Comme si rien d'autre n'existait, comme s'il n'y avait pas des centaines de Serpentard à se marrer de leur gueule juste à côté.
Ils avaient sans doute des années de retard à rattraper et c'est peut-être pourquoi ils étaient si… " frénétiques "…
M'enfin.
" Bref ", marmonna Axelle, " laissons-les à leur affaire… "
Tout le monde obtempéra silencieusement et il y eut une tentative générale de les ignorer. Cependant, le mot " tentative " est approprié : il ne fallait pas compter le nombre de regards qui s'entrecroisaient, désapprobateurs ou hilares, dans leur direction, car ils étaient trop nombreux.
" Passons, ouais ", dit Gypsy en faisant un mouvement dédaigneux de la main, se retournant vers Drago et le fixant sans vergogne.
" Je sais que j'suis joli " réussit-il à dire après un temps de réflexion.
" Nan, 'lfoy… " Elle secoua péniblement la tête, comme si cela lui en coûtait de devoir le dire, et finalement se lança :
" T'es tellement… woaw… quoi, tu veux que je te fasse un dessin ? " (Si si, Mia toute crachée avec le petit move rectangulaire et explicatif.)
" Bah, si tu veux… "
" Okay. "
" Cocasse! " lança Axelle, en les regardant tour à tour.
Puis, elle retourna à son Weasley complètement saoul (et donc facilement manipulable, flexible, rangeable sous un lit, achetable à moins de quatre versements faciles de… bref.) et de son air nouvellement nonchalant qui lui allait, ma foi, très très très très bien. Vous voyez… Un type vraiment grand, roux, à l'air timidement choupinet, craquant. Mais gauche comme pas possible, quoi! Toujours à rougir, à faire gaffe, à ne pas être un tant soit peu indécent, à ne pas dire ci, ou ça… barbant, à la fin!
Et là, ce grand maladroit, il se métamorphose en un idéal sexy, confiant, mais tout en gardant son coté un peu timidement chou.
Du genre " Je le fais, mais juste après, je me rend compte que c'était stupide et je rougis, en me souvenant de garder mon air un peu bad boy pour épater la galerie ". Bref, fallait en profiter, Ronald ne serait pas dans cet état pendant toute une éternité.
Alors quoi, Axelle avait trop à faire (avec le grand (j'ai dit grand?) rouquin qui l'accompagnait) pour se soucier du couple national de la semaine, à savoir, Drago et Gyps'!
Qu'ils se débrouillent, merde!
Et ils en étaient fort capables, croyez-moi.
" Dis-le avant, Dragounet d'amour… "
" Non, Gypsy chérie, toiiii… "
" Allez, toi en premier. "
" Non. "
" Drago… "
" Vi ? "
" Dis-le. "
" Non… j'suis trop gêêêné… "
Il jeta alors un bref coup d'œil indigné à Axelle qui semblait carrément aspirer la bouche de son Weasley… Phénomène épatant s'il en est, et totalement singulier.
" Comment elle fait ? "
" Euh… "
" Gypsy ? "
Le bruit de succion d'Axelle commençait à être vachement agaçant. Weasley, en plus, prenait de l'assurance (sans doute grâce à l'alcool) et leur échange salivaire (rien de moins) semblait de plus en plus dépravé.
" J'suis sûr qu'on peut les battre " proposa vaguement Drago, un sourire idiot aux lèvres.
" Oh j'suis trop saouuuule… "
S'ils avaient été dans leurs états respectif normaux, à ce stade de la discussion (quoique ce dit stade ne leur serait jamais arrivé dans leur état normal), Malefoy se serait avancé, fier, confiant, aurait touché sa joue doucement, comme il savait le faire, aurait eu un sourire en coin, et l'aurait embrassée. Elle aurait tout bonnement répondu à son baiser. Ç'aurait été un jeu, un simple jeu.
Mais… Voilà, ils n'était pas conscients de ce qu'ils faisaient alors… la situation pouvait aisément… dégénérer.
Et puisqu'elle pouvait le faire, elle le fit. La situation dégénéra, et de manière plutôt prévisible malgré toutes les circonstances intrigantes qui l'avaient mise en place.
Après un " moi j'y crois " traînant et même sexy, Malefoy se pencha vers Gypsy, lui prit le menton et s'affaissa en même temps dessus, l'écrasant à moitié, trop faible pour se relever, et finalement ce fut Kaosu qui l'embrassa la première ; il eut un hoquet de surprise et continua le baiser, alangui et tout joyeux.
Et ça se prolongeait, ça se prolongeait.
Potter regardait tour à tour son meilleur ami et son pire ennemi embrasser leur Impure. Et la sienne? Elle déprimait dans son coin. Pas drôle du tout. Lui aussi, voulait s'amuser. Lui aussi, voulait que les autres mecs soient jaloux de sa copine!
Meuh naon! Elle restait assise, à jeun, à regarder le vide avec mépris.
Ben voyons!
Potter en avait assez!
Oh, bien sûr, c'était l'alcool qui parlait, ou plutôt qui pensait pour lui. Car sinon, jamais au grand jamais il n'aurait tenté quoi que ce soit pour pseudo-confronter son Impure et faire naître leur première chicane de couple. Rien de moins.
Quel con.
Mais tsé, même Goyle et Crabbe étaient heureux, et lui, l'ultime Survivant, ne devait se contenter que de regarder ! C'était frustrant, quoi : lui aussi, il en voulait, de l'amour ! Hélaaas, l'amour de sa vie n'était pas en état de le frencher jusqu'à l'étouffement, c'était effectivement une grôss malheuw.
Pour lui.
Car les autres, eux, s'amusaient… follement…
D'ailleurs…
Hé, mais…
Était-ce vraiment… catholique, ce que… ?
Potter rougit.
Inimaginable.
(Non non, pas Crabbe et Goyle en train de… voyez.)
C'était… plutôt.
Okay, genre. C'est dans ces moments qu'on a envie de rembobiner et de se la refaire, pour voir si on hallucine à cause de l'alcool.
Parce que là… WOUAH.
Oh, mais bien sûr ! Tout est possible, dans un party Serpentard, c'est évident, mais ça… c'était simplement à la hauteur de leur hautaine exubérance, quoi.
Plusieurs dansaient, de manière lascive (quoi d'autre ?) et semblaient tout droit sortis d'un clip de Britney Spears ou d'Enrique Iglesias, au rythme effrayant de la musique rave qui faisait trembler les meubles et tinter les verres de bière, et d'autres… d'autres étaient indifférents à l'ambiance électrique et semblaient concentrés à un point de non-retour sur une certaine scène. Cette même scène qui avait fait rougir Potter : Pansy Parkinson, la fausse-salope-désormais-pute, forniquait publiquement avec le très subtil et charmant Marcus Flint. Joli couple…
Joli? Plutôt… comment dire? dérangeants.
Ils étaient... malséants, quoi!
Ils… enfin… Elle avait indécemment passé ses jambes autour de sa taille, et jouait dans ses cheveux courts avec frénésie, pendant qu'il était occupé à l'embrasser à pleine bouche tout en ayant passé une main sous son chandail.
Le tout avec, comme background musical, un rythme répétitif, agressif, violent et provocateur, bien sûr.
Potter… rougit? Mais après… sa deuxième réaction…
Il les pointa du doigt et péta une crise de jalousie : c'en était trop, c'était la goutte qui faisait déborder le vase.
" J'vous aime pas bon ! "
Un joyau de puérilité.
" C'est pas juste la vie, pourquoi, pourquoi toujours moi ! " hurla-t-il au bord des larmes, les poings serrés et l'air furieux.
Axelle, se décollant un instant de son Weasley, prit la situation bien en main (pas au sens où vous l'entendez, gang de pervers irrécupérables !) et lui marmonna, patiente, quelque chose du genre :
" Caaalme-toi, 'ti con… Tu vas t'en remettre et laisse-les en paix, quoi... "
Mais Potter ne s'en remit pas. Il regarda Ax' comme si elle avait blasphémé contre toutes ses convictions les plus profondes. Son regard vers elle, encré d'une haine effroyable, la fit rire. Elle haussa les épaules et retourna à Ronald, qui semblait de pas s'en plaindre pour une fois. Harry resta là, les bars ballants. Devant lui, son meilleur ami et cette salope de première. À sa gauche, son ennemi le plus chiant, ce p'tit connard blond, avec une des meilleures amies de l'autre, la-salope-de-première-qui-tripotait-son-meilleur-pote. Derrière lui, il en avait conscience, il y avait soit Pansy et Marcus, soit Crabbe et Goyle. Ou les deux couples, alors, pour ajouter à son désespoir. En background, des couples comme ça, il y en avait partout. C'ÉTAIT ENVAHISSANT, BORDEL! Et, le plus éprouvant… à sa droite, loin de lui, sur une chaise en plein milieu de la place, la fille avec qui il devrait être en train de… faire comme les autres, quoi! Mais naon! Bien trop… quoi, au juste? Déprimée, démoralisée? Ca ne l'empêchait pas de trouver du réconfort dans ses bras, quoi!
Donc, ça virait en orgie, tout ça.
C'était plutôt mauvais signe…
À SUIVRE DANS LE NÉANT OBSCUR DES TRUCS JAMAIS TERMINÉS
Yo.
ahahahahaha. Jamais, autrement dit. nananère.
